Dorthos Bernaningam, Langecin et Chevalier, Ami d’Éthienne Bärvelike. Dorthos chevauchait Sarabande, cet étalon de feu qui l'avait suivis depuis son plus jeune âge, approchant calmement la ville de Scylla... Il devait y retrouver le vieux Tabramor, une face de rat sur un corps de truie, avec la verbe d'un corbeau acerbe...
Alors qu'il traînait dans cette ville dont il ne connaissait que peu de recoins, il put apercevoir le vieillard entouré de deux gardes au gabaries de Sanglier trentenaires... Leurs regards assez vide semblaient errer sur les alentours, écartant du passage du vieil homme tout ce qu'il s'y trouvait.. Hommes, femmes, enfants. N'hésitant pas à donner de la botte.
Lorsqu'il parvint enfin à leur hauteur, il quitta le dos de Sarabande, les rejoignant à même le sol.
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Te voilà Tabramor.... Souffla Dorthos... Il ne supportait pas avoir affaire à ce vieux ventripotent, son haleine allait de pair avec son visage rabougris et tombant...
Ne restons pas là, je ne veux pas être aperçu trop longtemps à tes côtés... -Coprolithe... Respecte tes ancêtres... Suis-moi. Crâla la voix de ce vieux rat, l'entraînnant dans des allées plutôt concise et sombres... Avant d'enfin ouvrir une porte enfoncée dans l'angle de ce qui semblait être un simulacre de vieil taverne.
Dorthos le suivit en grommelant, avant d'enfin aller s'installer à une table en face de lui, ils étaient seules, avec les deux gardes....
-Donc... Que me voulez-vous cette fois ? Il fallait le dire... C'était bien la dixième fois qu'ils se voyaient... Et les neuf autres fois n'avaient pas été pour discutailler boustifaille et amourettes... Non. Ils planifiaient la disparition d'un homme, qui leurs faisaient de l'ombre à tout deux.
-Que tu parviennes à faire exécuter le plan comme il se doit. Grogna le vieillard en posant une lettre cacheté sur la table. Elle vient de LUI... Lis la...Dorthos fronça les sourcils avant de prendre la lettre en main, brisant le sceau de cire avant de débuter sa lecture à voix basse... Ses sourcils se fronçant à tel point que l'on aurait pu croire qu'ils allaient lui crever les yeux... Bien qu'il n'avait rien à lire... Ce qui était d'autant plus inquiétant.
-Qu'est-ce que cela veux dire ? Grogna-t'il en observant le vieillard, les deux hommes à leurs côtés gardant les sorties possibles... La taverne avait une allure de vieille cave, sans fenêtres sur l'extérieur...
-Cela veut dire que vous avez bien trop souvent échoué.... C'est votre dernière tentative... Emmenez le à la chasse... Et qu'il n'en revienne pas. Est-ce bien clair ?... Vous ne voulez certainement pas qu'IL s'empare de la vie d'Etienne lui même n'est-ce pas ? Il pourrait y avoir tant de vie innocentes d'emportées... Cracha cette langue de vipère en se relevant, quittant le siège bien peu confortable en se dirigeant vers l'un de ses hommes, s'aidant de sa vieille canne pour éviter de clopiner.
Dorthos déglutit légèrement... Il savait ce que cela sous-entendait, c'était bien assez explicite.... Ce point noir sur la lettre.... Il avait SA signification...
Dorthos se leva avec précipitation... Quittant la Taverne par là où il venait, regagnant prestement Sarabande pour rentrer au château....
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Julas, Ve ennéade, Verimios de l'an XCIX du Cycle X
Terres Langecines.
Il n'avait jamais été si anxieux... Et pourtant si calme. Il jouait la comédie avec une perfection à en faire peur... L'amitié, le respect... Tout cela... Que ce soit pour cet Ami de longue date qui s'était emparé de la main de la seule, femme qu'il n'avait jamais souhaité obtenir... Ou que ce soit de cette femme en particulier...
Le confident... L'ami... Le parfait camarade, qui ne risquait pas de vous trahir, en vous plantant une lame dans le dos....
Ils partaient alors en chasse en ce jour, Dorthos n'avait pas eu bien du mal à convaincre Etienne, celui-ci friant de la liberté qu'apportait la chevauchée et le sang versé de l'animal avec fierté.
Ils se séparèrent, Etienne l'avait fais de son propre chef, il aimait se retrouver seul après tout... Cependant... Ce jour le verrait tomber seul, dans la boue, éviscéré et balafré....
-Et je m'en chargerais personnellement.... Dit-il, les dents serrés... Il lança son cheval quelques minutes après le départ d'Etienne, le suivant sur ce sentier qu'il avait pris...Seul...
Il ne lui fallut qu'une dizaine de minutes pour le rattraper..... Il le voyait au loin avancer, avant que son regard ne croise le sien, laissant un sourire illuminer son regard.
-Par la Damedieu, te voilà Etienne... Je t'ai cherché partout, tu prends bien trop souvent l'habitude de t'éloigner... Il ria calmement, le rejoignant au pas ...Sarabande était couvert de cette selle bien habituelle, un sac remplis de lance à sanglier se trouvant sur son flanc droit...