|
| Un mot salvateur...[Irys] | |
| | Auteur | Message |
---|
Invité Invité
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Un mot salvateur...[Irys] Dim 1 Jan 2017 - 20:08 | |
| 2éme Ennéade 9e année du XIe Cycle Mois de Bàrkios, deuxième mois d'automne
Le réveil fut dur ce matin. Manel ouvrit difficilement les yeux, les rayons du soleil frappait son visage et un mal de tête foudroya son crâne. Frénétiquement il serra sa douleur avec ses mains en frottant comme pour y ôter la pourriture. La porte s'ouvrit soudainement, Lucile entra et prit place sur le lit, assise en face de lui et toucha le crâne de son compagnon d'art qui sursauta en voulant dégager la main de la jeune femme qui venait d'appuyer sur une blessure. -" Enfin réveillé ! " -" Aie ! Où sommes-nous ? " Demanda-t-il avec un air exprimant même une perte de mémoire des événement de la veille. Lucile le comprit, se leva s'empara de sa dague et mima une bataille, et en rigolant raconta. -" Nous sommes à Diantra, dans une auberge, et hier soir tu as bu, beaucoup, jusqu'à l'ivresse. Là, gagné par la folie tu bousculas un grand gaillard. Refusant de t'excuser, tu préféras te battre. Le combat fut bref. Avec les autres nous t'avons ramené ici avant que ta démance ne nous cause d'autres embarras. D'ailleurs ils doivent déjà être en route." Rangeant sa dague, elle regardait Manel. Ce dernier, le regard dans le vague, serrait fort le drap. Etait-ce possible ? Le récit de la danseuse confirmait, héla, sa crainte d'être retombé dans les bras de la débauche. Pourtant en devant un serviteur de la Dame du Val il fit tout son possible, et bien plus, pour vêtir sa silhouette d'une certaine élégance et savoir être. -" Hélas, il y eut bien plus grave que cette bagarre...." Lucile s'approcha de la fenêtre qu'elle ouvrit, et sur le bureau attrapa deux parchemins. Elle fit les pas le séparant du barde et lui envoya à la figure les deux papiers. -" Vois ce que tu dessinais durant ta folie. "
Ouvrant les parchemins, le jeune artiste glissa ses doigts sur le dessin, le trait y était fébrile comme si ces dessins furent faits avec hésitation, comme si la raison s'y était longuement opposée. Tremblants, il déchirait les parchemins et les jeta au sol. Puis vint des larmes. Comment avait-il pu ? Comment avait-il pu faire l'esquisse de ce masque, et de ce miroir. Pire encore, l'exécuter si bien. -" Tu te rends compte ? Heureusement que j'ai réussi à les cacher avant qu'ils ne soient pas vu par tout l'établissement." Déclara avec une certaine colère Lucile. -" Ne te scandalise pas. Je n'étais pas moi même. Tu l'as dit." Répondit le trouvère en se levant. Séchant ses larmes il arrangea un peu le col de sa chemise, les manches et se posa à la fenêtre. -" J'ai peur. Je sens ce mal couler dans mes veines. Et il semble soulager mon affliction..." Affirma timidement Manel en regardant son interlocutrice dans les yeux. -" Je n'ose le croire, pourtant, cette ivresse... Et ma main ? Ce n'est pas mon génie qui l'a guidé pour gribouiller ces choses. " Poursuivit-il en s'éloignant de la fenêtre, il accrocha son luth à son dos puis épingla à sa ceinture sa gourde et un sac où il tenait rangeait de quoi écrire et dessiner. -" Je crains, hélas, qu'assouvir ma vengeance ne soit mon seul remède ! Sinon, les griffes de celui que je n'ose nommer me blessera mortellement." Continua le serviteur de la Duchesse du Médian en recouvrant sa tête avec son chapeau. -" Allons-y ! " Termina-t-il avec cette fois-ci son ton jovial habituelle. Un changement qui chagrina Lucile, et qui l'inquiétait également. Devait-elle en avertir leur Maîtresse ? Pour l'instant elle fit le choix d'attendre.
Quittant l'auberge, ils marchèrent le long des rues, en admirant les blessures de la cité sur les murs et les bâtiments. Puis ils passèrent devant Notre Dame de Deina. Chancelant, Manel souffrit de vertige, la main posé sur un mur pour tenir sur ses pieds. Devait-il se laisser brûler par ce feu malsain ? Ses tremblements exprimaient bien ses doutes. Difficilement, il leva ses yeux. L'endroit dédié à la protectrice de Diantra était un endroit où peut-être pourrait-il trouver des réponses. -" Eh tu traînes ! " Gronda Lucile ! -" Je... Crois-tu que je puisse que la DameDieu puisse m'accorder son aide ? " Demanda-t-il timidement, la tête. Un sourire aux lèvres la danseuse lui releva le visage, surprise, en effet, jamais Manel n'avait auparavant montrer un quelconque intérêt autre que celui qu'on apprenait dès le plus jeune âge concernant l'adoration de la Déesse Néera. Elle même d'ailleurs était loin d'être une dévote. -" Je ne suis pas dans les confidences. Mais si ton désir est de t'y rendre, nous avons la preuve des tentations qui rôdent autour de ta cervelle. Une épée est incapable de les pourfendre, il n'existe point de plantes ou de boissons capable de les éloigner. Tu n'as rien y perdre ! Vas-y, je vais rejoindre le reste de la troupe, tu nous rejoindras plus tard." Un discours sans attendre de réponse, et la voilà déjà loin.
Le barde, dévisagea le temple, le coeur lourd. Retrouvant un semblant de calme, il entra. Il fut marqué par le calme, l'ambiance. Il y avait là des gens, ils marchaient à pas feutrés. Ôtant sa coiffe qu'il serra contre son coeur, il semblait glisser sur le sol et parvint devant un autel. Autour de lui, il y avait des bougies et devant la statue. Vacillant légèrement, il posa ses deux genoux au sol noblement, se souvenant . Joignant ses mains il murmura d'une voix pieuse et audible. -" Déesse... Quelle est cette douleur qui s'est emparé de mon corps et de mon coeur novice ? Pourquoi ce feu occulte brûle-t-il dans mes veines ? J'étais pur, mon esprit a toujours vaincu les sombres pensées qu'un homme peut avoir. Mais voilà, que..." Des larmes coulaient le long de ses joues, comme si dans cet endroit il trouva la réponse à la question que lui avait posé sa suzeraine concernant ses sentiments vis à vis d'Azénor. -" Depuis que j'ai appris la mort provoquée de celle qui subjugua mes sens et mon inspiration, les murailles protégeant ma conscience sont tombées, les mauvaises herbes poussent dans le coeur de ma raison me poussant à me venger, à commettre une folie. Je me sens désarmé face à ses mauvais songes, et le mal cherche à m'attirer avec des artifices savoureux. J'ai peur, je chancelle, son habit de vice je le sens se poser sur mes frêles épaules. " Lentement, il leva ses yeux suppliants et acheva. -" Donnez-moi, je vous en prie, la force et le courage de ne pas succomber, de poursuivre mon existence dans le chemin que vous avez tracé. Je suis vertueux, encore jeune, cette jeunesse n'est celle que d'un simple troubadour, qui surement a trop joué pour faire la différence entre faux et vrais sentiments, et qui fut frapper par le plus doux et le plus douloureux de cet empire invisible." Enfin il abaissa une nouvelle fois sa tête blonde, comme pour se laisser envahir par l'apaisement offert par le lieu, et aussi pour attendre une réponse sacrée. |
| | | Irys d'Arosque
VénérableNombre de messages : 181 Âge : 24 Date d'inscription : 02/09/2015 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : 60 ansTaille : Niveau Magique : Arcaniste. | Sujet: Re: Un mot salvateur...[Irys] Lun 9 Jan 2017 - 19:52 | |
| "Vertu, droiture, justice et bienveillance. Autant de traits que Néera nous enseigna et qu’il est bien facile d’oublier."
Le soleil brillait de ses milles feux dans les vitraux de la Cathédrale, donnant au Temple les visions qui faisaient sa légende. Une ambiance si particulière, propice à la réflexion et à l’admiration des œuvres des Fils de la DameDieu. Irys appréciait toujours cette vision qui d’un vague souvenir de ses jeunes années était devenu un spectacle quotidien qui ne tarissait pas sa béatitude.
«– Votre Bienveillance Irys ? »
L’intéressée se retourna. Arrachée à sa contemplation, elle réprima un soupir et masqua sa fatigue derrière un sourire de circonstance.
«– Qu’y a-t-il, Frère Louis ? »
Connaître le nom de chacun des religieux du Temple avait été long, mais c’était une tâche à laquelle elle avait tenu tout particulièrement. Savoir que la Haute-Prêtresse avait retenu le sien fait légèrement rosir le prêtre.
«– Un malade requiert votre attention, Votre Bienveillance. »
La Prêtresse acquiesça gravement et emboita le pas du jeune homme qui l’emmena vers l’hôpital. Le froid hivernal commençait à se faire sentir et le nombre grandissant de patients en témoignait. Toute la matinée, elle consacra temps et énergie pour ces Souffles que Néera avait amené jusqu’à elle.
Ce fut exténuée et pourtant extrêmement heureuse qu’elle ressorti de l’hospice. trois blessés s’étaient relevés de leurs propres jambes et deux malades étaient en bonne voie de guérison.
La cathédrale prenait ses teintes de l’après-midi d’automne, plus sombres, crépusculaires. Les pas feutrés des priants s’effaçaient dans le lourd silence du temple. Une seule vois s’élevait en litanie, presque un chuchotement qui, sans doute sans que sons auteur le veuille, se répandait en écho. La Haute-Prêtresse s’en approcha et découvrit le barde, agenouillé devant la Sainte Deina, qui lui répondait de son sourire de pierre.
«– …ouleur qui s'est emparé de mon corps et de mon coeur novice ? Pourquoi ce feu occulte brûle-t-il dans mes veines ? »
Irys resta silencieuse, ne voulant interrompre le recueillement du jeune homme. Sa tristesse était perceptible jusque dans sa voix. Lorsque sa complainte s’éteignit, ce fut la voix de la Haute-Prêtresse qui s’éleva en lieu et place d’une réponse divine.
«– La DameDieu écoute ses Enfants. Des plus droits aux plus égarés, des plus aisés aux plus modestes. Elle écoute et répond à Ceux qui ont l’humilité de s’agenouiller devant Elle, d’ouvrir leur cœur et de parler la sincérité. C’est le cadeau du Souffle qui vous fait parler ainsi. »
Irys souffla, et l’air souleva quelques mèches du jeune homme.
«– D’où viens votre égarement, mon Enfant ? »
|
| | | Invité Invité
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Re: Un mot salvateur...[Irys] Lun 23 Jan 2017 - 19:08 | |
| Agenouillé, la tête basse, le ménestrel attendait silencieux une réponse. Que pouvait-il faire ? Que pouvait-il faire pour fulminer ses ongles qui semblait arracher la raison de sa cervelle ? Soudain, dans son dos, une voix agita le silence, et apparaissait comme divine. Une voix sereine, avec une diction net. Manel ne se retourna pas de suite, préférant ne point voir la personne qui allait sans doute l'écouter. Rapidement, le rossignol d'Hautval comprit qu'il s'agissait de la Haute-Prêtresse de Néera. Il savait sa Maîtresse fervente de Néera, c'était peut-être cela qui le mena dans ce temple. Des mèches blondes s'agitaient sur son front suite au souffle de la Dame qui désormais lui faisait face. Que pouvait-il lui répondre ? Que dirait-il s'il se voyait dans un miroir ? Tu es fort lait avec cette peine sur le visage, imaginait-il. Et surtout, il craignait de dire la vérité. Heureusement, il sentait aussi chez son interlocutrice un caractère empathique et rassurant. Cela lui donnait la sensation de pouvoir se confier. Malgré tout, il répondit d'abord en mettant en garde la Haute-Prêtresse sur le fait que ses confessions seraient doute contraire aux lois de cet endroit. Evidemment, elle venait de dire qu'il pouvait parler librement mais il préférait prendre ses précautions. -" J'implore déjà le pardon de la Déesse si jamais mes confidences viennent ébranler sa lumière divine...Car cela serait involontaire."
Oui, il craignait une maladresse verbale, cette exercice, jamais auparavant il ne s'y était prêté. Glissant alors ses doigts fin dans sa chevelure pour se recoiffer, il pensait ses mots. Comment pouvait-il expliquer ce mal ? Pourtant si simple à conter. En face de lui, il y avait cette femme. Elle dégageait une dévotion pour la DameDieu peu ordinaire, et une sérénité qui donnait à Manel, une folle envie de pleurer. Il serrait si fort sa tunique au niveau de son coeur qu'il paraissait même prêt à l'arracher, pour ensuite plonger sa main dans sa poitrine et y arracher ce coeur qui lui semblait si hideux. Ce vertige de l'âme le fit se rappeler de ce jour où il avait ouvert sa porte à la débauche... Il s'y était senti si bien, jusqu'à en connaître la honte lorsqu'il connu la Duchesse du Médian. -" Je me trouve sur une falaise, l'horizon n'est qu'un vaste océan bleu, qui m'attend, qui m'attire en hurlant : Plonge, plonge, tu seras lavé des maux qui t'habitent... " Des larmes coulaient sur ses joues rouges de honte. -" Cette voix ne songe qu'à me louer les bienfaits de la vengeance... Je m'y refuse pour l'instant, on m'a dérobé l'inspiratrice du plus beau des sentiments, et je voue une haine infinie à ceux qui me l'ont volé... " Son visage trouva alors refuge dans le creux de ses mains. Cette pureté des sentiments était en train de le tuer lentement... -" Je... j'ai peur de commettre un geste que je regretterai, je crains qu'un jour je puisse croire votre ennemi..." Bien sûr, par ennemi, il mentionnait à demi-mot Arcam. C'était lui le coupable de tant de désespoir.
|
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Un mot salvateur...[Irys] | |
| |
| | | | Un mot salvateur...[Irys] | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |