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 Ìrim'Urn ; En généreux égocentrique [Validée]

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Ìrim'Urn Elenarda
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Ìrim'Urn Elenarda


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MessageSujet: Ìrim'Urn ; En généreux égocentrique [Validée]   Ìrim'Urn ; En généreux égocentrique [Validée] I_icon_minitimeVen 5 Fév 2016 - 10:33


Nom/Prénom : Ìrim’Urn Elenarda
Âge/Date de naissance : 205 ans / Barkios de la 802e année du Xe cycle
Sexe : Masculin
Race : Hybride
Faction : Ithri’Vaan
Particularité : /

Alignement : Neutre Bon
Métier : Guérisseur et Propriétaire d’un Dispensaire
Classe d'arme : Magie

Possessions :
Dans une cité où la richesse fait le pouvoir, les modestes sommes perçues par Ìrim’Urn ne lui autorisent pas grandes extravagances. L’hybride ne peut jamais que se vêtir d’habits dont la simplicité tout en lui permettant de se fondre dans la masse de pauvres paysans aux champs à peine fertiles laissent libre de s’exprimer son élégance naturelle. L’elfe dans son narcissisme partage de toute façon le goût de ses pères Sombres pour l’exhibition et passe une grande partie de son temps à profiter de l’air des campagnes le torse au vent. Pourquoi investir dans de la draperie quand votre corps est à lui seul une œuvre d’art ?
 La majeure partie de son capital est ainsi destiné au couvert et à la boisson, bataillé au prix le plus bas, car souvent acheté en grandes quantités. Car si le jeune elfe ne s’évertue pas à tenter de grimper l’échelle sociale et à accumuler les richesses, c’est parce qu’il est fondateur et propriétaire de sa plus grande fierté. Oasis au milieu des cruelles terres Thaaries, le dispensaire que dirige Ìrim est l’une des rares offices en ces terres où il est question de gratuité. Seuls y paient ceux qui en ont les moyens… et fort heureusement, ils sont bien souvent faciles à reconnaître.  
La seule facétie que s’autorise l’hybride est la fiole pendant à son cou, taillée dans le rubis, à la fois le récipient dans lequel il conserve certaines de ses décoctions et son focaliseur.


Description physique :
Demandez à Ìrim’Urn de se décrire et alors il lui suffira d’un mot : parfait. Quoi de plus naturel pour celui dont le nom est une alliance hybride du mot "beau".
Un chouilla en dessous des deux mètres, sa hauteur n’a rien d’exceptionnel, le classant juste dans la moyenne de ses frères de l’Anaëh comme d’Elda… mais le métissage aura eu d’autres mérites.
Une stature robuste, à l’image de celle des Eldéens, une musculature acquise à la faveur d’une adolescence bien longue pour un être à l’épiderme si clair. Le corps de l’hybride n’empruntera cependant pas la même route que celui des guerriers sombres rendus difformes par leur soif de puissance. Ses nœuds roulent dans une magnifique harmonie car il n’y a chez lui point de force sans grâce. Les courbes d’Ìrim’Urn sont un idéal taillé dans le marbre avec une finesse dont seules sont capables les Dieux du Panthéon eux-même.
Pas une marque ne vient entacher la peau nacrée du guérisseur, qui usera sans hésiter de ses talents sur son propre corps pour corriger le moindre affront qu’osera lui imposer le destin. Une seule et unique cicatrice a été conservée, tant comme célébration de sa fierté que pour rappeler au reste du monde que tout bellâtre puisse-t-il être, il n’est pas une créature inoffensive. Fils de Drow, la cendre ne semble pourtant pas vouloir prendre prise sur sa peau. C’est une couverture d’une rare paleur mais se voulant Sylvaine qui protège ses chairs, mais la nature de son cuir n’est que trop proche de celle des Eldéens. Là où l’épiderme des enfants de l’Anaëh reste de marbre, il frissonne, aussi sensible à la morsure du froid que ceux ayant vécu dans la moite chaleur du Volcan.
Témoignage de la faiblesse de son père dira-t-on, la blancheur des cheveux du Puysard n’aura été qu’à peine assez intense pour éclaircir le brun de sa Taedhel de compagne, te laissant avec un crin au teint aussi brûlant que les ébats qui t’ont donné naissance, coulant en mèches rebelles jusqu’à la naissance de tes omoplates ; encadrant un visage légitimement sévère, à la mâchoire légèrement anguleuse et aux lèvres brillantes ; jurant de sa couleur de feu avec tes iris de glaces. Cette chevelure qui rendait ta nature plus difficile à décerner encore, puisqu’en plus d’être loin de faire hommage à ton héritage Noirelfe, ses mèches dissimulaient lorsqu’elles n’étaient pas relevées, les longues oreilles trahissant ta non-humanité.


Description mentale :
Le premier regard que vous poserez sur lui ne vous trompera pas. Il y a un trait de caractère de l’elfe qui ne saurait passer inaperçu, et qui si vous étiez aveugle vous monterait aux narines ; Ìrim’Urn est un monstre de vanité. Rien ne sert de lui dire qu’il est beau quand il se sait magnifique. Il est inutile de vanter ses talents car il en est bien conscient. La flatterie n’a pas de prise sur qui sait s’en gonfler sans votre aide, puisque son propre avis est tenu en plus haute estime que le vôtre. Dans son narcissisme cependant il saura vous observer, et si vous ne le méritez pas ne se perdra pas en insultes. Il vous complimentera même, fussiez-vous en digne, mais à ses yeux n’occuperiez-vous jamais que la seconde place du podium, car pour personne il ne quittera la première.
Ses propres faiblesses aussi il sait les voir, aussi maigres soient-elles. Mais à moins que vous ne trouviez particulière place dans son cœur et sa vie, il ne vous les confiera pas. On n’offre pas au premier venu le bâton pour se faire battre. Celui qui aspire à la perfection n’est jamais séparé de son but que par le temps, quel imbécile serait-il en offrant à un possible adversaire de le désarçonner avant qu’il n’ait pu terminer son cheminement ? Monstre de vanité Ìrim’Urn n’en reste pas moins quelqu’un de méfiant. Ainsi seulement a-t-il pu survivre sur ces terres corrompues.
L’hybride parle car il aime s’entendre, mais les mots qu’il emploie ne sont pas bien souvent au goût de ses interlocuteurs. La tranchante franchise d’Ìrim tient plus du défaut que de la qualité, parce que rares sont les fois où il a fait paroles de gentillesse. En tant que guérisseur, de nombreuses fois il a scellé de sa parole le sort de malheureux. En tant que vaniteux, souvent il a blessé l’égo de ses comparses. En tant que perfectionniste, il a la critique particulièrement acerbe. Et pourtant… jamais ses camarades ne l’ont laissé seul à son sort. On compte sur les doigts d’une main les créatures envers lesquelles il ne fut pas excessivement désagréable, et pourtant une chose retient des dizaines d’hommes à son chevet.
Le vaniteux n’est pas égocentrique. On ne suspecterait pas l’elfe au premier abord, d’être d’une si grande générosité. Peut-être sa psychose rend-elle ses motivations égoïstes aux yeux de certains, peut-être d’autres y verront de l’empathie ; mais la mort, d’autant plus lorsqu’elle n’est pas naturelle, est une idée qui dégoûte l’hybride au plus haut point. Ìrim a vu la mort lui prendre ce qu’il avait de plus cher bien trop tôt, et s’il continue aujourd’hui de vivre, c’est pour épargner aux autres les sentiments qui ont failli le détruire. Si lui, aussi proche de la perfection, n’avait pas été capable de faire face à la faucheuse sans courber le genou, alors qui le pourrait ?


Capacités magiques :
Fils d’un sombre, fils d’un nécromant, les mauvaises langues se seraient attendues à ce que l’enfant suive les traces de son père et plonge son dévolu sur la puanteur des cadavres. Ses voisins du temps jadis, ces hommes médisants voyaient déjà dans les pupilles de l’enfant le désir de propager la mort d’abord parmi leurs cultures, puis chez leur bétail, jusqu’à finalement la faire entrer dans leurs veines. Et ils n’avaient pas entièrement tort, puisque très tôt le rejeton maudit se prit d’admiration pour les miracles perpétrés par le Noirelfe et tenta, avec volonté mais sans sagesse, de les imiter.
Un enfant dans sa grande innocence n’est capable de juger que ce qu’il a vu juger auparavant. Aux yeux du poupon, tout n’est que magie et merveilles, d’autant plus qu’il s’agisse des jeux au travers desquels il noue complicité avec son géniteur. Entre les mains du  père, tout n’est jamais que mouvement, vie et énergie. Les trois mots qui ont bercé son apprentissage. De l’énergie nait le mouvement, et du mouvement naît la vie. Il le rendit sensible à l’invisible. Il lui apprit à voir la magie comme la forme la plus pure d’énergie, il lui apprit à mettre en mouvement cette énergie, pour recréer la vie. Et l’enfant crédule plaça sa foi en ces histoires. Jusqu’à ce que le conteur de meure.
Ce jour-là, l’enfant s’est mis à genoux pour que le père se redresse, et lorsque ses yeux se sont rouverts il espérait avoir remonté le temps, mais les mouvements désarticulés du cadavre ne faisaient que répondre à sa volonté. Ce jour-là il comprit qu’il ne suffisait pas de mouvement pour qu’il y ait vie. Alors ce jour-là il devint l’engrenage conservant le mouvement plutôt que le poids qui le crée. Rattraper ce qui fuit ne pouvait être que plus simple que retrouver ce qui est déjà perdu.
Il s’épuise depuis à jouer les chefs d’orchestre, dirige de ses mains l’énergie vers ceux qu’elle semble fuir. Ce que son père imposait aux morts, il l’impose aux vivants. Il prend pouvoir sur les corps perdant le contrôle d’eux-même pour leur forcer la guérison. Il se fait souverain sur les cœurs, les viscères et les chairs. Il règne en Empereur bienveillant, faisant son possible pour que pas une goutte de sang ne soit versée inutilement.

- -      -      -      -     -     -

Les méthodes d’Ìrim’Ur, bien qu’efficaces tant pour lui que pour le patient, sont loin d’être optimales. Les formidables quantités d’énergie déplacées par le mage lors de ses guérisons se traduisent par la formation d’une chaleur et d’une lumière d’autant plus intense que le travail est difficile… et autant de douleur inutile pour ses patients…


Histoire :

- Ma mère était une garce. Mon père était un lâche.

C’est ainsi que commence le récit de ton histoire, maintes fois contée. C’est sans même sourciller qu’une fois de plus tu plonges dans des souvenirs qui force d’être grattés ne te sont presque plus douloureux.

- Cela doit paraître bien lointain pour ta courte existence humaine, mais il y a quelques siècles, mes ancêtres dans l’Anaëh découvraient enfin ce qu’il est advenu de la descendance de leurs frères du Linoïn. Les elfes que vous appelez Drows se dévoilaient à ceux qui se sont retrouvés forcés de les chasser après que vos envahisseurs d’aïeux n’aient insufflé la folie dans leurs cœurs. De différents nourris silencieusement pendant de longs cycles est née l’une des plus violentes guerres qu’a connu Miradelphia. Les uns cherchant à effacer du monde le visage de ceux qui les ont abandonnés, les autres tentant une nouvelle fois de préserver leur précieuse forêt de la maladie qu’ont toujours représenté les enfants de l’Aduram.
D’un côté comme de l’autre, au travers des coups d’éclat comme des défaites, les batailles n’ont jamais fait que créer plus de peines que de joies, elles ont fait autant d’exilés que de morts, elles ont créé des parias et des traîtres. Des traîtres sont partis chercher asile chez leurs adversaires mortels. Des traîtres sont venus se mettre au service des chefs ennemis, mais quand les rois ont accordé leur confiance aux traîtres, alors ils ont eux-même commis trahison. Ma mère, cette sourde, a quitté une forêt dont elle ne semblait pas entendre les murmures, car elle ne souhaitait pas la partager avec les Drows. Rester là-bas, sous l’égide de Tebryn, c’était plier le genou face aux sombres. Pourquoi choisir alors de s’exiler sur des Terres si proches du rayon d’influence de Sol’Dorn… sinon pour rendre aux sombres la monnaie de leur pièce.


Tu roules des yeux, comme chaque fois que tu repensais à celle grâce à qui tu as vu le jour et à son histoire. Histoire que tu n’as découverte que trop tard.

- Ma mère voyait Tebryn comme le serpent qui sifflerait la chute des siens, alors c’est vêtue de ses habits d’écailles qu’elle est partie en quête d’un Sombre à charmer. Elle était elfe. Elle était talentueuse actrice, et plus talentueuse lectrice encore. Il ne lui fallut pas bien longtemps pour s’obtenir les faveurs de mon lâche de père ce grand naïf. Pensait-il réellement qu’elle serait à jamais si docile ou ne faisait-il que consciemment profiter du jeu de la Taedhel en espérant pouvoir fuir lorsque les rideaux tomberaient ? Pensait-il ainsi réellement restaurer ce qu’il lui restait de virilité Eldéenne ou ne faisait-il que tenter de sauver les apparences auprès de ses compères ? Ce sont des questions qui ne trouveront jamais de réponses. Ma conception un an à peine après l’arrivée de ma mère en Ithri’Vaan me laisse cependant imaginer que théâtre ou réalité, ils y auront tous deux trouvé leur plaisir. Mon père ne demandait que cela après tout. Son nom à lui seul pourrait ternir le blason du C’nros tout entier. Lui qui faisait partie de leurs terribles nécromants, lui qui symbolisait la mort elle-même, a fui les armées du Puy à la suite de la bataille d’Uraal. C’était trop de sang, trop de chairs lacérées, trop de pourriture, même pour un nécromant. Mon père a fait face à la furie de ses cousins et à la colère de la forêt… et il s’est enfui. Parce qu’il tenait trop à sa vie. Un ancien mage du C’nros parmi les Doeben, il était la risée de Sol’Dorn ; à un point où l’on se demanderait si les rires gras qu’il leur inspirait n’étaient pas la seule raison pour laquelle il fut épargné par les Puysards. Sa rencontre avec une elfe plus innocente encore qu’elle n’était élégante ; et par Isten, qu’elle était belle ; était l’occasion rêvée pour ce Noirelfe bafoué de prouver à ses pairs sa poigne de fer. Il la prendrait, devant eux s’il le fallait, il marquerait les entrailles de la pauvre femme au fer blanc, il ferait de celle aux apparences de Dame une esclave servile. Si seulement il savait…

Tu te remémores avec culpabilités toutes ces fois où tu t’es rangé du côté de ta génitrice. Tu te souviens des fois où tu as longuement pleuré les insultes dont ton père l’abreuvait lorsqu’ils te pensaient endormis. Plus d’une fois tu es entré en conflit avec lui pour ne pas qu’il la fasse souffrir elle. Parce que les Drows avaient la réputation d’être des créatures cruelles là où les elfes étaient délicats. Parce qu’il était un homme et qu’elle était une femme. Tu ne comprenais pas en ce temps-là ce que lui pouvait ressentir, manipulé par sa propre servante.

- La vérité ne l’as pris au cœur que bien trop tard, et j’en suis le premier coupable. Je suis né, un peu plus d’une année après leur rencontre, de ce couple haineux. Je suis né entre deux êtres animés de sombres desseins l’un pour l’autre, dans un environnement en apparence on ne peut plus malsain. La logique aurait voulu que je sois un enfant négligé, brisé par les querelles entre ses parents, que je me sois tourné vers la débauche et la délinquance par manque de repères… mais j’ai été aimé. J’ai été aimé dès la première seconde. Elfes comme Noirelfes, chacun à leur manière chérissent leur progéniture. La sévérité de mon père m’a forcé à grandir, la douceur de ma mère m’a aidé à m’épanouir, mais juste le temps de m’aimer, ils ont arrêté de se haïr.
Et puis un jour l’enfance s’est terminée. À peine une quarantaine d’année à mon bagage… ce qui représente sûrement plus que ta vie entière finalement ; vous allez tellement vite vous les Hommes ; je ne faisais qu’entrer dans l’adolescence, dans l’âge où l’on commence à se chercher et à se construire. L’âge, malheureusement pour moi, où il est évident pour les autres que l’on est capable de comprendre. C’est pendant les temps où j’ai été le plus malléable que j’ai connu certains de mes meilleurs comme de mes plus douloureux instants. C’était une véritable guerre entre l’Elfe et le Drow, et j’en étais parfaitement conscient. Chacun voulait me voir suivre ses traces et m’emmener vers son peuple, à la défaveur de l’autre. D’un côté ma mère, herboriste vantait l’efficacité de ses remèdes, faisant au passage un éloge sans fin d’une forêt un millier de fois plus belle que les maigres bois de l’Ithri’Vaan. De l’autre mon père, nécromant, espérant de son fils qu’il perpétue une lignée de magiciens. Au milieu moi, incapable de choisir, nourrissant leur frustration.


Un frisson parcourt ton échine. Tu ne trembles plus, mais le souvenir encore fort t’embue les yeux.

- Ils attendaient que le soleil s’éclipse et que j’aie gagné le confort du sommeil pour laisser leur colère exploser. Ils ne savaient pas que je les écoutais, les talents d’actrice de ma mère doivent voguer quelque part dans mon sang ; mais plusieurs fois j’ai pleuré à l’abri de mes draps, parce que choisir n’était pas une option. Je les ai autant aimé l’un que l’autre, je ne pouvais imaginer une vie séparé d’un seul d’entre eux. Je les voulais unis comme ils l’ont été durant ma petite enfance, mensonge ou pas. Un soir pourtant tout alla trop loin. Il y avait eu plus que les injures nocturnes. Elle souffrait. Le tempérament sanguin du Drow l’avait rattrapé. Il l’avait frappée, et il l’avait blessée. Ce n’était rien de bien grave, mais c’était déjà trop. Ce soir-là j’ai dû choisir. Ce soir-là j’ai protégé ma mère, et au passage, profondément blessé mon père.
Un choix en entraîne vite un autre, et pour me racheter, c’est finalement la magie que j’ai décidé de favoriser. Si je devais défendre ma mère, alors je ferais la fierté de mon père.
Les efforts payaient, tant dans mes apprentissages que dans le relationnel. Mon père, sans être le plus grand des mages, était un étonnamment bon pédagogue, et les Drows apprennent vite. Bien plus vite que les elfes. Durant ces moments de partage j’étais heureux, et la Taedhel ne brûlait pas assez de jalousie pour y être aveugle. Là où enfant je n’aurais pas porté grande attention à son comportement, les machinations adolescentes m’ont appris qu’en tant que la prunelle de leurs yeux, j’avais un pouvoir sur eux. Si je souriais, ils souriraient et si j’étais peiné, ils le seraient aussi. Soixante ans à peine et voilà que je me jouais des sentiments de parents séculaires… pour notre bien à tous les trois. Être le centre d’attention, mobiliser leur prévenance à chaque instant, et voilà qu’ils n’avaient plus le cœur à s’affronter. Tant que je demandais à ce qu’ils s’entendent, alors ils s’entendraient, parce que je le valais bien.


Tu souris, tu ris même, d’un rire jaune.

- Ils devaient avoir compris ce qu’ils avaient engendré. Un éternel, au même titre qu’eux ; agile comme les Elfes et fort comme les Drows. L’ardeur des Sombres et la mémoire des Sylvains. Un prodige de la magie de a vie… ne suis-je pas réellement une merveilleuse créature ? Que dire d’autre de celui qui réussit là où les Dieux eux-mêmes ont échoué ? J’ai réussi à faire un véritable couple d’une Elfe et d’un Noirelfe. En étant le fils parfait, j’ai fait d’eux des parents parfaits. En me forçant à grandir plus vite dans la magie que ne le voudrait ma part sylvaine, j’ai forcé les moqueurs à reconnaître les qualités de mon père. En n’étant pas le monstre sanguinaire que l’on attendait de celui qui a du sang Drow, je faisais hommage à la force de caractère de ma mère. En étant miroir de chacun et aimé des deux partis, je les ai obligés à voir ce que l’autre avait de bon et ce pendant de longues années.
Je dépassais enfin le siècle, faisais mon entrée dans l’âge adulte. Je me préparais à voler de mes propres ailes, ce qui voulait dire que je finirais irrémédiablement par m’éloigner d’eux. J’étais terrifié à cette idée, non pas que j’aie eu encore besoin d’eux, mais parce qu’eux avaient besoin de moi. J’étais trop proche du but pour tout envoyer valser et au même moment il me fallait vivre par moi et pour moi.


Tu baisses la tête, serre la main de ton confident un instant pour reprendre contenance.

- Je me suis lentement éloigné. Fût cela réellement égoïste de ma part ? N’est-ce pas ce que font tous les jeunes adultes à la recherche de leur indépendance ? Les bases de la magie m’étaient acquises, et c’était maintenant la pratique qui me manquait. Ma mère m’avait assez bien enseigné pour que je sache reconnaître les plantes d’intérêt et composer les onguents les plus communément prisés. J’étais entièrement capable de faire ma propre menue monnaie, j’ai cessé d’être leur poupon. Prendre le temps de les observer du coin de l’œil restait une nécessité… et étrangement, il ne semblait rien se passer. Pas de déclaration d’amour, pas de larmoyants repentirs, mais pas non plus de colères inutiles. Pas de conflits sanglants. Leur jeu des premiers jours semblait avoir recommencé. Ma caractérielle mère sans retourner dans son personnage de femme soumise avait abandonné ses attitudes castratrices. Mon père, lui, ne se laissait plus aller à de lâches colères. Quelques fois j’ai même cru entrevoir une étincelle de confiance ; celle qui brille dans les yeux des couples heureux de voir leur cher enfant épanoui.

C’était votre âge d’or, les temps bénis. C’était le calme avant la tempête, et trop obnubilé par ton propre monde, tu n’as pas vu venir le nuage d’où est tombée la foudre. Plusieurs dizaines d’années de paix ne pouvaient jamais annoncer qu’une immense catastrophe. Qui aurait cru que de simples missives auraient eu cet effet ? Qui aurait cru qu’elle serait soudainement prise d’un tel élan patriotique ? Qui aurait pu deviner qu’il suffirait à rouvrir de vieilles blessures.
Telrunya est mort de la main de Tebryn.  Le traître avait montré son véritable visage.
Il venait de prouver ce dont elle se doutait depuis le début : les Drows n’étaient que des pourritures. Tous sans exception.

- Je les ai retrouvé morts, tous les deux, l’un contre l’autre, sous leurs draps, baignant dans l’eau salée. La coupable trônait majestueusement au milieu de leur table de chevet. La calligraphie te narguait impunément, chacune des lettres tracées sur le papier semblant se diriger vers les verres où le poison avait été versé. Elle l’a tué, et s’est donné la mort à sa suite. Si elle s’est rendu compte qu’elle l’aimait ou si elle n’était simplement pas prête à assumer ses actes devant moi, je ne le saurai jamais, et ce jour-là, je ne voulais pas le savoir. Je la détestais d’avoir été aussi stupide, je les détestais tous les deux de m’avoir fait croire que tout irait bien. Je ne voulais pas d’explications, je voulais juste remonter le temps et tout arranger. Je les voulais vivants.
C’était le jour où enfin ma magie devenait autre chose qu’un simple jeu. Je me devais de les reprendre aux Dieux et de les relever. Il fallait que je chasse le poison et que je leur insuffle le mouvement. Je me souviens encore de la douleur que m’aura coûté ma vaine tentative. Le passager sentiment de soulagement né de leurs muscles qui se contractaient, seulement pour mieux être emporté avec eux dans la mort face aux regards vitreux des cadavres. Leurs cœurs battaient, leur sang coulait, leurs muscles travaillaient, mais leurs âmes étaient déjà parties auprès de Teiweon et Tyra. Le mouvement n’était que mon œuvre, et mon œuvre seule.
Des jours et des nuits durant j’ai versé d’amères larmes. Des jours durant je n’ai ni dormi ni mangé, à cause du goût que m’avait laissé la mort dans la gorge.


Remercie ta bonne étoile et la défunte mère grâce à qui vous entreteniez des rapports décents avec eux. Ce sont les agriculteurs des terrains alentours qui t’ont extrait du lac de larmes dans lequel tu étais sur le point de te noyer. Eux aussi parents pour certains, au courant de la légendaire rivalité entre Sylvains et Eldéens pour tous, ils ne t’ont pas tenu pour coupable, mais pour victime. Ils ont pris sur leurs épaules la responsabilité de la loque que tu étais. Pour que tu manges il avait fallu te gaver et même boire tu ne le faisais plus seul. En l’espace de quelques semaines, poussé par le stress, ton corps a atteint maturité. Remercie ta bonne étoile, car sans ces honnêtes gens, c’est jusqu’à la mort que la peine t’aurait conduit.

- Personne ne mérite de vivre la même chose. Personne ne peut survivre seul face aux menaces des déesses des âmes. Je leur dois ma vie autant qu’à mes parents. C’est grâce à eux si je suis debout aujourd’hui. Et puisque c’est grâce à moi que de nombreux autres ont été épargnés par la mort, ces paysans ont sauvé d’innombrables âmes. C’est parce qu’il m’est inconcevable que la mort prenne le meilleur sur nous que j’ai versé tout l’argent qu’il me restait dans cet établissement. Mon père m’a appris à régner sur la mort, alors plutôt que d’encore essayer de la chasser des lieux où elle s’est déjà établie, je protège les terres encore vierges de son poison. J’offre à qui le veut d’échapper à la mort, et bienheureux sois-je, puisque d’autres sont venus m’aider dans ma tâche. Il en est pourtant que la quasi gratuité de mon commerce dérange.
Tu vois cette marque ? Et bien c’est une blessure de guerre. Celle de ma première bataille. Il arrive bien trop régulièrement que les herboristes des villes, fâchés de ne plus avoir l’exclusivité d’un marché qu’ils facturent bien trop cher, m’envoient leurs sbires aux trousses. Parfois de simples mercenaires, d’autres fois des assassins…Néera soit louée pas les meilleurs. Je ne suis pas un combattant. Je n’ai de savoir guerrier que ce que j’ai pu imiter de mon père durant mes jeux d’enfant… toujours mieux que rien. Plutôt que de me battre, je les empêche de me frapper. Tu sais, devenir maître sur les mouvements d’un corps en vie est bien plus ardu que de commander des cadavres sans volonté ; je tiens cette cicatrice pour témoin ; mais heureusement la frustration de se retrouvé arrêté par un elfe n’ayant aucune intention de les tuer à suffit à éloigner la majorité des belliqueux. D’autres sont reparti avec notre argent, le peu qu’on en a, en échange de nos vies tandis que les derniers… j’ai su prendre le meilleur sur eux…
Nous n’étions pas assez, et ils étaient trop nombreux. Nous les travailleurs du dispensaire ne sortions que peu, à défaut de jamais. Même mes sorties étaient bien tristes. J’ai souvent côtoyé les femmes de joie tu sais, mais cela n’aura jamais été que pour veiller à leur santé. Les maquerelles paient bien, et savent vous offrir d’aller vers ceux qui sauront réellement vous amuser… J’avais trouvé ma place. J’ai été heureux une seconde fois.


Et une seconde fois d’un ciel rayonnant de clarté la foudre a frappé. Et il n’y a pas qu’à toi que l’éclair fut destiné. C’est votre monde tout entier qui semblait se transformer. Trop de Dieux se battaient dans ta vie. Il ne devrait pas t’être possible d’accepter à la fois les panthéons Pentien et Sombre. Mais voilà qu’alors que le cycle se refermait, les créateurs dévoilaient leur visage. Un nouvel obstacle pour un nouveau choix.

- Le soleil de voulait plus se lever, des femmes pleuraient, des hommes riaient aux éclats et je devenais fou. Je devenais aussi fou que ceux dont la tête est l’organe nécessitant des soins. Mes malades devenaient ivres, et j’ai longtemps pensé que ce n’était que par manque de soleil… mais il y avait plus que ça. Les Dieux étaient réveillés, et ils jouaient avec nos âmes de leur étrange magie. Les Dieux des elfes et les Dieux des Drows en avaient assez d’habiter ensembles en moi, alors ils m’ont appelé. J’ai perdu des Dieux durant le Voile, mais je ne sais pas encore lesquels. L’un d’entre eux en me touchant a fait de moi un homme vide. Je ne suis plus heureux aujourd’hui, car même né de l’alliance qui crée la complétion, je ne suis pas comblé.

Tu souris tristement, prenant dans tes bras ton confident, l’allongeant avec soin sur son lit de terre.

- Voilà ce que vous faites renaître chez moi chaque fois que l’un d’entre vous ferme les yeux. Alors je vous en conjure, si vous êtes mes amis, partez en paix pour m’épargner la douleur. Car j’ai des questions en tête dont les réponses sont à l’étranger, je me devrai pour un temps de vous abandonner. S’il vous plaît amis, si vous ne voulez pas que la mort vienne m’emporter, lorsqu’elle vous fait face, souriez.


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MessageSujet: Re: Ìrim'Urn ; En généreux égocentrique [Validée]   Ìrim'Urn ; En généreux égocentrique [Validée] I_icon_minitimeSam 6 Fév 2016 - 16:35

Et ça y est, c'est terminé !
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MessageSujet: Re: Ìrim'Urn ; En généreux égocentrique [Validée]   Ìrim'Urn ; En généreux égocentrique [Validée] I_icon_minitimeMer 10 Fév 2016 - 16:27



Je n'ai pas grand chose à redire, à part une petite erreur que j'ai relevée : on dit Taledhel et non Taedhel pour désigner les elfes des Cités.

Voilà, c'est tout.

Validé, je présume que tu connais le chemin Wink

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