Des écailles et des légendes - Partie 1 [solo]

Voilà quelque temps déjà qu'une sorte d'obsession était née en toi. Elle avait une forme reptilienne et s'envolait dans un battement d'aile, à chaque battement de cils ne laissant qu'une ombre et pourquoi derrière elle. La flèche que tu avais décochée ce jour-là, s'était brisée sur l'armure naturelle du lézard géant, dans ton carquois gisait encore son corps d'acier et de bois. Son souffle chaud et puissant te jetant dans l'herbe… puis plus rien. Tous cela s'est passé si vite, trop vite. Une petite graine de regret se mit à mûrir à peine l'ombre de la bête, déjà haute dans le ciel, s'était mis à glisser vers le sud. Elle mûrissait aussi sûrement qu'un beau fruit gorgé de soleil, tu ne penses pas l'avoir blessé, néanmoins, tu ressentais le besoin, toujours plus pressant, de t'excuser. Ce sentiment se mêlait à un autre, tout aussi impérieux, la curiosité.

Il y a fort longtemps que les dragons sont plus faits de mots, de lignes sur des vieux parchemins et de racontars que de chaire et d'écailles. Des racontars, s'est sans doute pour cela que tes paroles seraient prises par certaines personnes. Alors tu y faisais le moins possible mention. Peut-être le fait de garder tout ceci pour toi avait fini par générer ton obsession. Ruminer n'est jamais très bon, plus encore pour les êtres comme toi !

Ta soif se savoir sur le Légendaire que tu avais croisé te poussa à entreprendre un petit périple afin de mener quelques recherches sur le sujet. C'est donc à Alëandir que tu te rendais ballottée avec douceur par Lossë. La cité du savoir elfe, berceau de la civilisation tout du moins pour les elfes des cités comme toi. Les elfes de pierre comme disaient vos frères Noss, bref. Tes questions trouveraient probablement des réponses là-bas, tout du moins est-ce que tu espérais.

Pour ton premier voyage sans ton père, tu n'avais pas une raison dés plus simple à expliquer. Mais tu n'es pas de ceux qui mentent même pour préserver une personne qui t'es chère, le mensonge n'étant donc pas dans tes options, il fallut bien que tu parles de ta rencontre avec le reptile.

Flashback

Suite à ta rencontre avec le Noss, Estiam de son prénom, tu avais quitté Ardamir trop proche du front, selon ton père, pour quelque terre plus enfoncé dans l'Anaëh. Supposément plus sûre. Tu tanguais au rythme de l'allure à deux-temps symétrique de ton cher compagnon quadrupède, épaule contre épaule avec la monture de ton cher paternel. Tu pensais attendre le bon moment, mais y avait-il vraiment des bons moments quand on les attend ? Les bons moments ne peuvent-ils pas se créer, tout simplement, il suffisait de savoir comment amener les choses.

Tu levas tes yeux de saphir et d'or et croisa le regard déjà posé sur toi de gris et d'argent, ton père t'observait quelque peu soucieux, il reporta son attention sur la route plus faites de racines et de feuilles que de terres.

- Il y a quelque chose que tu ne me dis pas, mon enfant.

Tu étais assez surprise par cette soudaine éloquence.

- Vous...euh

- Les parents ont un sixième sens quand il s'agit de leur enfant, Nienna. Parles, je t'écoute.

Rapidement tu cherchas tes mots, qui affluèrent dans un désordre le plus total dans ta tête, comment lui dire. Et après une courte hésitation, tu commença à raconter ta petite aventure.

- Vous savez père, combien j'aime me promener avec Lossë çà et là dans la forêt. Et bien en Bàrkios hors d'Ardamir j'ai musardé rencontrant une jeune humaine très singulière, le paternel fronça légèrement son nez aquilin sûrement peu réjouit à l'idée que sa fille est croisé une humaine en Anaëh, il ne lui coupa pas point la parole et la laissa continuer. Alors que je lui demandais ce qu'elle faisait là, une créature gigantesque et arrivé du ciel et s'est posé à quelques mètres de nous. J'avais malheureusement armé une flèche et celle-ci n'était que dissuasive à l'encontre de l'humaine à fini sur le dragon…

- Un dragon ? N'aurais-tu pas rêvé ma fille, il y a des lustres qu'on a pas vue de dragon. En Anaëh comme partout ailleurs.

- Je savais que vous seriez septique, père. J'ai toujours la flèche qui a touché la bête et à moins que je ne dorme encore et vous ne soyez qu'un songe de plus, cette flèche est une preuve physique ce que j'avance, tu récupéras dans ton carquois la flèche brisé qui à part la pointe n'était plus qu'un petit tas d'écharde.

- Tu as très bien pu cassé cette flèche tout autrement…

- Vous ai-je mentis seulement une fois ? Qu'aurais-je à gagner à inviter pareil ineptie. Vous avez donc une si peu confiance en moi ? Pas une fois tu n'avais mentis, tu avais constamment mis un point d'honneur à être honnête. Blessée, tu pressa doucement les flancs du cervidé qui partit d'un bon ample plus en avant.

De surprise ton père t'appela afin que tu revienne, mais tu n'en avais guère envie. Tu conserva ton avance jusque la nuit tombée où vous bivouaquâtes dans une clairière, à mi-chemin entre c'est trop près du front et un plus profondément dans la forêt là où c'est plus sûr. Tu mis pied à terre et laissa Lossë aller se repaître grassement des cadeaux de la mère. S'est fâchés que vous vous êtes endormi. Au matin avant de repartir, ton père vient te parler, la porte bien plus que conseil qu'on ne peut croire.

- Bon matin, ma fille. Puis-je te dire quelques mots !? Tu opina légèrement de la tête, prête à l'écouter. Il est vrai que je ne souviens pas d'une fois où tu nous ai menti à ta mère ou à moi. Je devrais bien plus te faire confiance après tout tu es adulte, il loin aujourd'hui le temps ou je te portais sur mon dos. Pardonneras-tu à un vieil elfe d'être sentimental ?

Vous échangeâtes un sourire, tu lui as raconté ta rencontre avec la bête. Il a réfléchit un moment en silence, te laissant narrer les derniers événements qui finalement te conduisait vers cette quête de savoir. Il y eut des sourires, des interrogations, beaucoup d'interrogation… autrement partir n'aurait pas de sens. La discussion s'étira jusqu'au crépuscule. Ce n'est qu'au levé du troisième jour que ton père, t'offris de suivre ta voix. C'est heureuse que tu lui sautais au cou pour une embrassade dés plus spontanée, elle surprit tout autant qu'elle apaisa le cœur de ton père.

Vos chemins ce séparèrent un peu avant le zénith.

C'est avec  l'enthousiasme de celui par à la conquête du monde que tu pris la route pour rejoindre Alëandir. De l'enthousiasme et une légère appréhension qui te chatouillait l'estomac.