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 Un dragon se meurt [Castielle - Libre]

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Oschide d'Anoszia
Humain
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MessageSujet: Un dragon se meurt [Castielle - Libre]   Un dragon se meurt [Castielle - Libre] I_icon_minitimeVen 29 Avr 2016 - 14:49


Un dragon se meurt [Castielle - Libre] 40ns

Allongé dans son lit, incapable de bouger, son corps suintait et sa blessure au visage le persécutait au point où il aurait préféré qu'on l'achève plutôt qu'on le laisse subir de la sorte. Tôt dans la matinée, la fièvre l'avait prit, faute à ses blessures qu'il n'avait pas soigné à temps ou punition divine, peu lui importait à présent, il se sentait faiblir d'heure en heure. Ses officiers guettaient son état et l'un d'entre eux avait même prit la route pour y chercher un mestre. Mais dans ce pot à merde qu'était Diantra, où les mendiants se faisaient plus nombreux que le reste, trouver un mestre relevait sûrement d'un défi bien plus grand que de garantir de nouveau le rétablissement du royaume. Sans s'en rendre compte, Oschide avait mis de côté sa balafre pour résoudre les maux de la cité. Il était aujourd'hui allongé et impuissant, attendant en vain que l'on vienne lui administrer n'importe quel sortilège capable de le remettre sur pied.

A titre de compensation, Hector de Tall lui donnait une jarre de vin. Celle-ci remplie à rabord dans la matinée était déjà presque vide et s'il avait pu penser que l'alcool l'apaiserait, la douleur qu'il ressentait désormais lui donnait désormais tort. En plus de cela, le vin lui avait embrouillé l'esprit et la sensation de tanguer dans son lit alors qu'il était immobile lui provoqua plusieurs vomissements.  Son frère, sa sœur et son oncle furent prévenus de son état, tout autant que ses autres amis de confiance. Mais son état se désagrégea à vue d’œil lorsque le soleil fut à son zénith et le duc fut prit de tremblements et de spasmes.

-Hector... chuchota-t-il en direction de son capitaine.

-Oui altesse ?

-Relevez mon bandage et dites-moi à quoi ressemble l'entaille.

L'officier s'exécuta après quelque réticence et le visage qu'il afficha n'aida pas à le rassurer.    

-J'ai vu mieux, altesse...concéda Hector en s'efforçant de ne pas grimacer.

-Que fait le mestre ?

-Introuvable, altesse.

Sans répondre, Oschide lui prit de nouveau la jarre et but à grande gorgée pour se soulager.

-Partez quérir le maître de Vynelle...

-Une de vos connaissances ?

-Une vieille connaissance.

Sans s'attarder plus longuement, Hector se remit debout et parti comme une furie à la recherche de ce mystérieux individu. De Vynelle avait été le maître de sa chère Castielle. Celle qu'il avait emmené à ses côtés dans le nord et qu'il avait laissé mourir alors qu'il était dans un état pis que celui dans lequel il se trouvait à présent. La boucle était enfin bouclée, de Vynelle viendrait pour obtenir son pardon. Chose qu'il aurait du faire depuis bien longtemps déjà...
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MessageSujet: Re: Un dragon se meurt [Castielle - Libre]   Un dragon se meurt [Castielle - Libre] I_icon_minitimeVen 29 Avr 2016 - 18:29

Un dragon se meurt
Castielle et compagnie



Le maître de Vynelle et Castielle mangeait un maigre repas constitué d'une miche de pain et d'un petit bol de soupe que la demi-elfe avait réussie à mijoter avec quelques vieux légumes qui n'étaient peut-être plus aussi frais qu'avant, mais toujours comestibles. La simple population n'étaient pas les seuls qui se disputaient la moindre miette, le maître de Vynelle se devait de rationner ses provisions et il se considérait chanceux que sa demeure n'avait pas été cambriolé par les nécessiteux, pas encore. Il leva les yeux vers Castielle qui offrait la moitié de son pain déjà si maigre à Thomas qui protesta face à la générosité de la dame. Maître Castielle l'ignora et le plaça dans sa main.

Ils ne pouvaient pas rester ici, déjà la journée précédente, une âme malveillante avait lancé un énorme caillou à sa fenêtre, brisant celle-ci, effrayant toute la maisonnée. Sa chatte, Martha, avait disparue, peut-être avait-elle été dévorée par les chiens ou des hommes affamés.  Heureusement, Robert restait fidèle au poste, malgré son manque d'énergie dû au manque de nourriture. Afin d'éviter de se faire voler facilement, il avait verrouiller le cellier et ce qu'il restait à l'intérieur.

Le silence de la pièce était brisé que par le simple babillement du jeune Torrance confortablement installé dans un large panier, emmitouflé dans une couverture. Il se sentait presque grand-père avec un bébé dans les parages. Jamais il n'avait pensé que Castielle pourrait devenir mère, car celle-ci n'avait jamais publiquement manifesté un désir de l'être, même s'il l'avait deviné. Aujourd'hui, il n'arrivait plus à cerner cette femme qui avait tellement changé depuis son départ. Sa façon d'être, sa démarche, sa façon de parler, tout avait changé.

Ses pensées nostalgiques fut interrompues par un bruit sec. On frappait à sa porte. Il espéra sincèrement qu'il ne s'agissait pas d'un malheureux en quête de pitance. De nos jours, il devait penser davantage aux autres membres de sa maisonnée et à Castielle plutôt qu'aux autres. Pourquoi avait-il accepté de rester plus longtemps? Il n'y avait rien pour les préserver en ces lieux. Damné soit son altruisme.

La demi-elfe échangea un regard avec le maître, puis les deux individus fixaient la petite porte branlantes qui les séparaient de la boutique en tant que telle. Sa main se posa aussitôt de manière protectrice sur une épaule de Thomas et le panier qui contenait le petit Torrance qui n'avait aucun idée des difficultés qui l'entouraient. Le petit gazouilla tout simplement.

- Je vais y aller, déclara simplement le maître de Vynelle qui, pour une raison ou une autre, savait qu'il serait mieux pour lui d'y aller et c'est ce qu'il fit, s'attardant un peu pour s'habiter à la sensation qui pesait sur sa vilaine jambe. Oui, oui, j'arrive! marmonna-t-il, grincheux, lorsqu'on se mit à frapper à sa porte à nouveau.

Plusieurs verrous protégeaient maintenant son intimité et celui qui osait le déranger devait probablement entendre tout le brouhaha qu'il causa en déverrouillant le tout. Un bel investissement pour se sentir un tant soit peu en sécurité dans cette ville maudite et ces gens affamés. Peut-être avait-il de la chance dans son malheur? Il ouvrit finalement la porte, une expression froide sur son visage épuisé. Il toisa l'étranger un moment avant de le saluer. Celui-ci était trop bien habillé et avait l'air bien trop important pour avoir l'air d'un malheureux de la rue.

-  Je peux vous aidez, seigneur? s'enquit le maître herboriste en l'examinant de la tête aux pieds. Mon atelier est fermé, je ne peux rien faire pour vous.

Il était déjà près à lui refermer la porte au nez, mais ce que l'individu lui déclara ensuite le secoua plus que nécessaire, mais il referma aussitôt son visage. Le duc demandait à le voir, personnellement? Ses lèvres remuaient.

- Ce n'est pas trop tôt, rétorqua froidement l'apothicaire avec une certaine animosité dans le regard. Que désires Sa Grandeur? Un petit somnifère pour mieux dormir la nuit? ajouta-t-il ensuite avec une certaine amertume avant de reprendre son calme.

Les deux hommes échangeaient quelques détails et le regard du maître changea rapidement. Il inclina doucement la tête, puis demanda à ce qu'on lui laisse quelques instants pour préparer ses outils et se qu'il lui restait d'herbes médicinales. Il ferma la porte et se retourna pour finir presque nez à nez avec la demi-elfe qui, hébétée, fixait intensément la porte derrière lui.

Il soupira longuement. Cette espionne avait tout entendu.

*

Le maître de Vynelle avait protesté, il ne voulait pas que Castielle revoit cet homme. Ce salaud qui lui avait arraché sa chère apprentie et qui l'avait laissé pour morte pendant des lustres. Si la jeune femme ne lui avait jamais écrit, il aurait encore été en train de faire son deuil. Cependant, la demi-elfe avait protestée à son tour et il avait dû se soumettre à l'idée qu'il ne désirait pas la laisser seule avec deux enfants et un chien dans une boutique qui avait tôt fait d'attirer les voyous ou ceux qui ne voyaient plus rien d'autre que leur survie.

Par contre, il lui fit promettre de ne rien faire avant qu'il eu fini son entretien avec ce chevalier devenu duc, car il avait bien plus que deux mots à lui dire, à ce rustre. Castielle avait conservé un silence royal concernant certaines de ses aventures et surtout celles entourant la naissance de Torrance, mais l'homme n'était pas dupe, il avait su combler quelques vides avec ses propres réflexions.

Appuyé sur sa canne, il attendit qu'on annonce sa présence au duc avait de pénétrer dans la chambre qu'occupait l'honorable personnage. Il dissimula son amertume derrière un masque froid et stoïque. De loin, il examina l'homme allongé dans son lit et en tira ses propres réflexions. Son œil expérimenté pouvait deviner plusieurs maux par un simple regard. Sinon, des odeurs de sueur et de vomi lui parvenaient. Il n'y avait rien de glorieux dans la maladie ou les blessures.

- Votre Grandeur, dit-il simplement en forçant une révérence correcte malgré la douleur dans sa jambe. Vous avez demandez à voir cet humble apothicaire?

Son expression changea brièvement, puis il s'approcha de trois pas. Il toisa l'individu en position de faiblesse. Il cligna des paupières à quelques reprises avant de reprendre la parole.

- Vous en avez mis du temps pour me quérir, ajouta l'herboriste en forçant un sourire. Il me semble que je méritais de vos nouvelles bien plus tôt que cela et en d'autre circonstances?

Et il espérait sincèrement qu'il avait de bonnes explications, car malgré son titre de guérisseur et les valeurs qui venaient avec cette vocation, il désirait très peu lui venir en aide. Il gardait toujours une petite fiole de poison sur lui, jamais il ne l'avait utilisé, mais la cruauté de ce duc lui donnait quelques envies de vengeance.


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MessageSujet: Re: Un dragon se meurt [Castielle - Libre]   Un dragon se meurt [Castielle - Libre] I_icon_minitimeVen 29 Avr 2016 - 20:32


Un froid glacial envahit tout son être, jusqu'à le faire tressaillir et grelotter. La fièvre s'était totalement emparée de lui, au grand damne de ses hommes qui assistèrent impuissants au déclin de leur suzerain. Mais saoul comme une barrique, l'Anoszia n'eut même plus conscience de son état. Sous les regards attristés de ses proches, il se laissa ainsi aller sans jamais retrouver une once de lucidité. Une petite voix parvint néanmoins à le maintenir éveillé, celle de son épouse. Elle l'avait sauvé une première fois, alors pourquoi pas une deuxième ?

Maladroitement, la bouche engourdie, le duc cria de toutes ses forces.

-MELIANE !

La sanction tomba juste après et le duc se mit à vomir ses tripes sur les si beaux tapis ayant sûrement appartenu à quelques illustres princes.

-Cessez de bouger, altesse, le maître arrive, proféra l'un de ses servants.

-Non ! Ils m'ont laissé mourir ici ! Ils veulent ma mort ! Tous ! Lança-t-il une nouvelle fois avant de cracher violemment du sang sur la tapisserie.

L'oeil complétement gorgé de sang, Oschide tenta de se redresser pour étrangler le cou du servant.

-Je les tuerais tous !

Sigmund d'Olile dut intervenir pour l'empêcher de poursuivre son œuvre, mais d'autres aigles l'aidèrent pour lui faire lâcher sa prise. Plus de peur que de mal, le servant s'enfuit de la pièce et un autre homme à la silhouette familière apparut quelques instants plus tard dans la pièce. L'air renfrogné, Oschide le scruta comme s'il avait eu un dieu en face de lui. Presque aveuglé, totalement déboussolé, il ne put que se rallonger et cracher de nouveau du sang sur son oreiller, sous le regard froid et placide du Maître herboriste. Le vieil herboriste parla alors, le laissant avec ses vieux démons, face à ses erreurs. Que lui restait-il à faire si ce n'est supplier l'homme de le pardonner pour avoir tué son apprentie qu'il devait considérer comme sa propre fille. D'un bref geste de la main, Oschide ordonna à tous les individus présents de les laisser seuls.

-Je vous ai fait venir...hu hu hu... Je suis responsable de la mort de votre apprentie, Castielle... Je l'ai tué en l'emmenant avec moi dans le nord, jamais je n'aurai du... Jamais... Maintenant, tuez-moi, faites ce qui vous plaira, maître, mais je n'emporterais pas ce secret dans ma tombe, je devais vous le dire avant...

Sa tête devint aussi lourde qu'un rocher. Petit à petit, ses paupières se fermèrent. Il n'y eut alors que ses lèvres qui se mirent à bouger.

-J'ai aimé votre fille...de tout mon être, je l'ai aimé...mais je l'ai tué...Pardonnez-moi.
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MessageSujet: Re: Un dragon se meurt [Castielle - Libre]   Un dragon se meurt [Castielle - Libre] I_icon_minitimeDim 1 Mai 2016 - 21:38

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Adrian toisa silencieusement l'homme fiévreux, perturbé par ses propres émotions à l'égard de cet homme malade. Cela faisait déjà un moment depuis leur première rencontre, mais jamais il ne pourrait oublier le visage qui avait capturé son apprentie avec autant d'aisance. Il paraissait un peu vieilli, les traits s'étant durcis avec des expériences qu'il ne connaissait pas, mais sûrement difficiles. Son œil emplit de sang l'intrigua un peu, mais il devina aussitôt une plaie qui avait mal guérie ou à laquelle on avait jamais donné la chance de guérir. Il n'était pas particulièrement connaisseur dans ce genre de blessure, le pire qu'il avait vu avec été des doigts tranchés ou des plaies ouvertes qu'il avait pu soigné sur le champ au mieux de ses connaissances. Castielle connaissait beaucoup mieux ce genre de blessures, n'avait-elle pas jouer les apprenties chirurgienne dans le nord? C'est ce qu'il avait compris de ses quelques récits.

Il perdit un peu de son stoicisme lorsque le duc prit finalement la parole, difficilement. Le ton de sa voix l'ébranla, il avait l'impression d'entendre les dernières paroles d'un homme mourant, peut-être était-ce le cas? Finalement, le maître perdit un peu de sa froideur envers le seigneur, mais demeura toujours de marbre, pas de pitié pour les voyous.

Quand il avoua si franchement d'avoir aimé son ancienne apprentie, les yeux du maître se fermaient brièvement pour les rouvrir sur un duc qui n'était plus tout à fait parmi eux.

- J'ai été marié une fois, marmonna-t-il doucement, j'ai aimé une femme, puis elle est morte en donnant la vie à notre enfant, celui-ci a suivi sa mère peu de temps après. J'ai été seul pendant long moment, Castielle fut pour moi plus qu'une apprentie et je l'ai perdu pendant longtemps, par votre faute, il ferma les yeux et soupira doucement, heureusement, que ce soit la chance ou pour la force de son âme, elle m'est revenue, mais non grâce à vous.

Il tourna les talons.

- Votre état dépasse mes années d'expérience et mes connaissances, je tenterai de trouver une personne capable de vous soignez, mais seulement si celle-ci accepte, dit-il à l'égard du duc, même s'il doutait fort bien que celui-ci pouvait toujours l'entendre. Il arriva à la porte et ouvrit celle-ci, derrière se tenait Castielle qui le fixait, l'air incertaine.

Adrian soupira, secoua mollement la tête et se retira du chemin, laissant à Castielle la chance de jeter un coup d'œil au corps pathétique qui gisait dans son lit. La jeune femme recula d'un pas, terrifiée, une main sur la bouche avant d'oser un pas courageux à l'intérieur. Elle s'avança prudemment, les émotions se succédant rapidement derrière le voile qu'elle avait prit l'habitude d'utiliser pour dissimuler son visage parmi la foule et les regards curieux.

Les mains jointes sous sa poitrine, elle s'approcha lentement du corps fiévreux et l'examina attentivement non sans caché la frayeur dans ses yeux. Au bout d'une minute à regardé l'homme qu'elle avait tant aimé et qui l'avait tant hanté depuis le nord, elle se ressaisit et leva les yeux vers le mur en face d'elle. La demi-elfe inspira, un lueur de courage illumina ses yeux bleus. Derrière elle se tenait Adrian qui s'était adossé à un mur, les bras croisés, il attendait une réaction ou des mots de sa part.

- Maître de Vynelle, je vais me charger de Sa Grandeur le duc à présent, s'il-vous-plaît, apportez moi des larves de mouches, le plus vite possible.

L'homme haussa un sourcil curieux, mais ne posa aucune question. Il hocha doucement la tête et dit à Castielle qu'il s'arrangerait pour mettre la main sur tout ce dont elle aurait besoin. Des larves de mouches ne seraient certainement pas introuvables dans une ville comme Diantra et surtout à ce temps-ci de l'année.

Quand la porte se referma bruyamment, Castielle attrapa aussitôt un tablier pour protéger ses vêtements le mieux possible et réarrangea son voile pour cacher complètement la partie inférieure de son visage à partir du nez. Elle ne laisserait pas Oschide d'Anoszia mourir de cette façon, loin des siens, dans une ville étrangère. Non, jamais cet homme ne perdrait la vie tant et aussi longtemps que Torrance était encore enfant.

*

Jour  1 La guérisseuse avait débuté par la tâche ingrate de nettoyer normalement le corps du malade et avait laissé ses pieds et ses mains à l'air libre, sachant qu'elle devait garder un œil sur les extrémités de son corps. Sachant que la suite de son procédé ne serait pas des plus agréables pour le duc, elle lui avait fait péniblement avalé le plus puissant somnifère qu'elle avait en sa possession. Elle ne craignait pas un réveil brutal, celui-ci étant plus ivre que ce que la nature pouvait permettre à un homme et il ne fallait pas oublier la démence que pouvait apporter la fièvre.

La demi-elfe ordonna qu'on lui apporte l'eau la plus fraîche qu'on pouvait déniché et elle utilisa celle-ci pour rafraîchir le mieux possible Sa Grandeur qui combattait une fièvre anormale depuis bien trop longtemps, un effet causé par la blessure qui lui ravageait pernicieusement une généreuse partie du visage. La jeune mère déglutit, les yeux embués de quelques larmes.

- Pourquoi êtes-vous ainsi? s'enquit-elle même si elle savait fort bien qu'il ne pouvait pas l'entendre et c'était peut-être mieux ainsi. Pourquoi n'avez-vous pas prit soin de votre santé? Pourquoi faire un tel mal à vos proches?

Elle détourna son regard, inspira et expira à quelques reprises pour reprendre un calme olympien. Il ne servait à rien de pleurer pour un homme qu'elle pouvait certainement toujours sauvé. La bonne Nééra lui avait redonné la vie et le goût de vivre celle-ci alors pourquoi ne pas offrir un regain de vie à cet homme si important.

- Oh douce Nééra, si la foi de cet homme lui fait défaut, alors je lui offre la mienne, aidez moi à le secourir d'une mort certaine, car il est innocent et mérite de vivre ces vieux jours, pria-t-elle à voix haute avant de se remettre au travail. Elle n'avait pas une minute à perdre, car le temps n'était pas en sa faveur.

Castielle s'arma ensuite de quelques outils et approcha un tabouret du lit par-dessus lequel elle se pencha afin de retirer lentement, mais sûrement, les morceaux de la peau dévorée par la gangrène. Dotée d'une patience surhumaine, le visage presque carrément dans la plaie d'Oschide, elle retira le plus gros de la chair dégoûtante, découpa, trancha, gratta afin de retirer ce qui rongeait l'homme qu'elle aimait encore aujourd'hui. Le travail lui prit trois heures, mais sa minutie paraissait bien. Physiquement, elle apercevait déjà un changement. Quand elle releva la tête pour admirer brièvement le travail accompli, la jeune femme secoua doucement la tête. Elle pouvait peut-être lui sauver la vie, mais cet homme perdrait à coup sûr son œil gauche.

*

Jour 2 Au cours de la nuit avant le deuxième jour, son maître arriva avec une quantité généreuse de larves qu'elle examina longuement en silence. Elle n'avait jamais tenté l'expérience, il s'agissait d'une théorie qu'elle avait en tête depuis qu'elle avait observé une certaine scène à Thaar. Accompagné de Thomas, les deux individus avaient trouvé le corps inerte d'un gros chat dans une ruelle. La créature était encore vivante, mais une vilaine blessure à l'une de ses pattes arrières avait attiré son attention. La plaie ouverte était recouverte de larves qui s'attaquaient nonchalamment à la patte blessée, mais ignoraient le reste du corps qui techniquement était toujours vivant et en bonne santé. Depuis, elle avait eu ses réflexions sur le pourquoi de cet évènement.

- Je ne crois pas que les nobles vont apprécier cela, marmonna le maître de Vynelle qui était encore perplexe par la théorie de son ancienne élève. Tu es une femme intelligente, cependant, tu ne ferais rien sans avoir une bonne raison, aussi dégoûtante soit l'idée.

- Si les nobles ont une meilleure idée que d'amputer la tête du duc, alors qu'ils ouvrent la bouche ou se taisent à jamais, je n'ai pas de temps à perdre avec ces imbéciles qui pensent tout connaître, répondit amèrement la demi-elfe qui lavait les larves dans de l'eau tiède. Je ne suis pas une déesse, je n'ai aucun pouvoir sur la vie ou la mort et présentement, la situation ne tourne pas dans le bon sens pour Sa Grandeur, j'userais donc de toute les méthodes auxquelles j'ai accès pour lui venir en aide, même des théories. Si nous utilisons toujours nos vieilles méthodes, jamais nous ne pourrons évoluer en médecine.

Sur ses derniers mots, elle attrapa un large bol de poterie dans lequel grouillaient une multitude de petites larves blanchâtres. La guérisseuse se dirigea ensuite vers le corps inerte du duc et l'observa un moment. Elle n'était pas dédaigneuse, une personne de son métier ne pouvait se permettre un tel trait de caractère, mais elle trouvait quand même terrifiant l'idée de voir ses horribles bestioles se promener sur la blessure ouverte de l'homme qui reposait à proximité.

La jeune femme finit par mettre son hésitation intolérable de côté et une par une, déposa une petite larve sur le visage ravagé de Sa Grandeur en déglutissant péniblement. Quand elle fut certaine que la blessure était bien recouvertes par les petites créatures, elle plaça le restant de côté, rapprocha son tabouret, attrapa une carnet de notes dans lequel elle notait tout sur l'état d'Oschide depuis qu'elle l'avait prit sous sa charge.

- Tu devrais dormir un peu, Castielle, lui conseilla son maître qui se contentait de venir lui donner un petit coup de main une fois de temps en temps. Il faut te reposer.

- Non, souffla-t-elle seulement, les yeux visés sur les bestioles qui grugeaient lentement, mais sûrement, la vilaine chair. Il fallait absolument garder un œil sur cette méthode de soin expérimentale. Si aucun changement ne survenait, elle devrait admettre s'être trompé et retirerait aussitôt les larves, mais si elle voyait un changement suffisamment important, alors peut-être elle poursuivrait sur cette route. Aucune méthode n'était mauvaise pour venir en aide à cet homme qu'elle chérissait. Pour se réconforter, elle pria à voix basse, marmonnant toute les prières qu'elle attribuait à sa déesse favorite, sa bonne Nééra. Si ses soins n'étaient pas suffisants, peut-être que sa foi le serait.

*

Jour 3. Il s'agissait du troisième jour et Castielle peinait à redonner des couleurs au duc. Si elle ne s'occupait pas les mains, elle prenait place sur son tabouret et dodelinait de la tête. Ses seuls moments de répits se résumaient aux quelques moments où elle devait s'absenter pour nourrir Torrance, car elle n'avait pas le luxe de posséder les services d'une nourrice.

La majorité de son temps se déroulait aux côtés de son chevalier. L'expression attristée, elle prenait des notes dans son petit livret, notant les changements subtils qu'elle réussissait à détecter quant à la condition dans laquelle se retrouvait le seigneur. Elle nettoyait la plaie infectée à toute les deux heures avec de l'eau chaude, grattait la chair noire, arrachait, découpait et grattait de nouveau pour ensuite laisser les affreux insectes faire le reste du travail en silence. Elle était impressionnée par le résultat obtenu par les larves et celle-ci avait découvert qu'il était facile de voir lorsque celles-ci en avait assez. Les larves devenaient plus grosses et tentaient de quitter la blessure par elles-mêmes. C'était... fascinant, mais elle n'était pas ici pour se vanter de ses techniques médicales.

Les larves rassasiées étaient jetées dans les flammes, détruites malgré le bien qu'elles avaient pu procuré au duc.

Pendant la nuit, la fièvre du duc augmenta tellement que Castielle frôla l'abandon. Elle n'était qu'une pauvre mortelle avec de bien humbles connaissances en matière de guérison. Les quelques pouvoirs auxquels elle avait découvert accès à Thaar aidaient que très peu son chevalier qui demeurait toujours dans un état comateux.

*

Jour 4. Devait-elle se considérée chanceuse d'avoir maintenue aussi longtemps la vie du duc par ses propres moyens? Peut-être, dépendamment de l'opinion des gens, mais pour Castielle, ses efforts n'étaient pas suffisant. Il fallait faire appel à une force supérieure, un force qui avait son mot à dire sur qui devait mourir et ceux qui devaient rester en ce monde.

Pendant que les asticots faisaient ce que la nature leur dictait, elle s'agenouillait devant le lit où se reposait le malade. Les mains jointes sur ses genoux, elle surveillait l'état de son patient et elle priait. Elle récitait toute les paroles qu'elle connaissait par cœur, puis de nouvelles prières. Nééra était sa protectrice, elle lui viendrait peut-être en aide avec son grand cœur. Elle pria, pria et pria encore. Elle n'avait rien d'autre à faire autre que surveiller les futiles changements au visage de Sa Grandeur, nourrir Torrance du mieux que son corps le permettait et prier davantage. La fièvre ne s'était pas améliorée.

Tard en soirée, elle regarda son chevalier désespérément, quelques larmes ruisselant sur ses joues alors qu'elle s'était promise pour ne plus pleurer un homme qui ne faisait pas partie de sa vie.

- Je vous en pris, mon seigneur, l'implora-t-elle d'une voix plaintive. Je vous interdit de mourir, vous n'avez pas le droit de nous quitter sans avoir offert votre bénédiction à notre fils. Ne faites pas de Torrance un orphelin sans père, souffla la guérisseuse en baissant tristement la tête, les mains crispées sur ses genoux devenus faibles avec le manque de nourriture et la fatigue des derniers jours.

*

Jour 5. Castielle se réveilla en sursaut, bouleversée, trahie par son propre corps qui ne demandait qu'un brin de repos. Les yeux rougies par le manque de sommeil, elle se leva péniblement du sol froid, son corps douloureusement ankylosé. Elle combla rapidement la petite distance qui la séparait d'Oschide en jurant contre elle-même. Il pouvait être mort au courant de la nuit et elle n'aurait pu lui venir en aide, douce Nééra, qu'il n'en soit pas ainsi!

La jeune mère s'arrêta devant le matelas et soupira de soulagement en apercevant la poitrine du noble qui se soulevait toujours. Sa respiration semblait moins saccadée, ce qui l'intrigua brièvement. Elle tendit la main et examina sa jolie bouche, frôlant les lèvres gercées. Son corps se déshydratait, ce n'était pas surprenant. Elle trempa un linge propre dans un bol d'eau potable qu'elle gardait à proximité du lit et mouilla patiemment les lèvres du duc. Elle pouvait difficilement lui faire avaler une cruche d'eau, alors le linge humide, ce sera!

Puis, soudainement, tiraillée par un violent instinct, elle projeta sa main sur le front de l'ancien capitaine et ses yeux s'agrandirent de stupeur. Elle trempa sa main dans l'eau devenue fraîche et redéposa sa paume sur le front sèche. La fièvre avait baissée. Ses prières s'étaient-elles rendues là où une force daignait les recevoir?

La demi-elfe retroussa ses jupes et couru jusqu'à la porte, l'ouvrit et s'extirpa de la chambre. Plusieurs visages curieux se levaient vers elle, donc son maître qui haussa un sourcil en la voyant, occupé à agiter un colifichet devant les yeux de Torrance qui s'agita dans son panier.

- Les dieux sont cléments, la température de Sa Grandeur s'est réduite! s'exclama-t-elle alors qu'elle sentait l'espoir refaire surface. Rien n'était perdu.

Puis, sa vision se fit un peu floue, ses genoux fléchirent sous son poids et elle tomba mollement sur le sol. La voix d'Adrian se fit entendre, mais l'ancienne apprentie n'entendaient plus rien, la fatigue ayant finalement eu raison de sa personne.



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MessageSujet: Re: Un dragon se meurt [Castielle - Libre]   Un dragon se meurt [Castielle - Libre] I_icon_minitimeMar 3 Mai 2016 - 19:23


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Sigmund d'Olile


Quel honneur lui resterait-il si le duc venait à mourir ? N'était-ce pas lui le nouveau capitaine des aigles de sang ? N'était-ce pas lui l'homme qui devait à présent aller au sacrifice ultime pour sauver la vie de son suzerain ? Sigmund s'était posé beaucoup de questions depuis la tragique embuscade. Pas préparé, pas assez nombreux, ils avaient prit – lui en premier – de mauvaises habitudes depuis leur installation dans la capitale. Diantra n'était pas Langehack et ne jouirait jamais de sa relative quiétude. Non, Diantra était une ruche qu'il ne fallait pas secouer, et encore moins provoquer. Jeter une pierre dessus revenait à se suicider et les langecins venaient d'en payer le prix.

Montant la garde avec ses hommes depuis la chute du duc, Sigmund allait et venait dans les couloirs, presque paranoïaque à l'idée de voir débouler des Diantrais en colère. Si seulement il lui avait été permis de prendre des mesures punitives pour laver cet affront qui venait d'être fait. A la place de cela, il ne fit qu'envoyer des missives à Langehack, dans le nord et dans les terres natales du duc pour prévenir de son état. De capitaine de la garde ducale, il n'était alors devenu qu'un simple messager, impuissant devant la situation qu'il vivait aujourd'hui.

Depuis quelques jours déjà, un herboriste et son apprentie étaient arrivés au château pour venir soigner son suzerain. L'absence incroyable d'un mestre dans cette cité avait été à déplorer et faute de mieux, cet herboriste et son étrange apprentie avaient été mandé par le duc lui-même. Fallait-il y voir une ancienne connaissance ? Cela ne faisait aucun doute. Sigmund avait entendu parler son seigneur et ce dernier s'était même excusé. Ne cherchant pas à savoir le pourquoi du comment, il avait gardé le silence, priant ses hommes d'en faire autant. Après tout, le sire d'Anoszia avait vécu longtemps dans la grande cité des rois, cela n'était pas si étonnant.

S'inquiétant de jour en jour pour la santé du duc, Sigmund jetait un œil de temps en temps dans les appartements pour s'assurer que la jeune femme n'empoisonnait pas son seigneur. Rien de cela pourtant. La jeune herboriste passa tout son temps à son chevet, se privant même d'un repos où des repas qu'on lui amenait. La sentence ne tarda pas à arriver lorsqu'au cinquième jour il entra une nouvelle fois et qu'il la vit s'écrouler sur le sol aux côtés de son maître. Le capitaine se tourna dès lors vers ses hommes, leur ordonnant de le rejoindre.

-Allez chercher de quoi manger, tout de suite ! Gueula-t-il dans leur direction, avant de s'agenouiller devat le corps inerte de la jeune femme. M'entendez-vous ma dame ?

Sans attendre, il la souleva et la prit dans ses bras. Le corps de la jeune femme toujours inanimée, il la porta et la fit s'allonger sur un divan, non loin du lit dans lequel se trouvait le duc, lui aussi encore endormi. Il alla alors chercher un petit verre d'eau qu'il donna au maître herboriste, visiblement inquiet de voir son apprentie dans un tel état.

-Elle s'est tenu au chevet du duc sans jamais se reposer, cela devait arriver, en conclut le capitaine avant de regarder le maître dans les yeux. Il n'y a pas qu'elle d'ailleurs, vous devriez aussi aller vous reposer, maître.
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Arichis d'Anoszia
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MessageSujet: Re: Un dragon se meurt [Castielle - Libre]   Un dragon se meurt [Castielle - Libre] I_icon_minitimeMar 3 Mai 2016 - 23:45

Un dragon se meurt [Castielle - Libre] <a href=Un dragon se meurt [Castielle - Libre] Ansald10
Ansaldo d'Anoszia
Durant les jours qui s’écoulèrent Ansaldo accompagnés de ses soldats ysarains et de quelques ydriains avait investi le quartier de la niche près de la porte nord où son neveu avait été blessé. Il avait nommé des enquêteurs afin de trouver les têtes pensantes du soulèvement, dans les tavernes du quartier le plus pauvre de la capitale, ainsi que celui de Lancelieu, des reîtres questionnaient autour d’une bière les habitants qui ne manquaient pas de se vanter. Pas un, mais plusieurs manants se vantèrent d’avoir touché à la tête le Dragon-Duc. Les noms furent notés, et au lendemain des soldats investirent les maisons brûlant, en contenant les flammes, les misérables masures des malheureux. Des hommes furent trainés jusqu’à la Grande Place où des poteaux en bois furent dressés. L’Anoszia savait son neveu inconscient et mis à part envoyer une missive à son frère, il ne savait que faire d’autre. Ainsi, il s’affairait à faires des exemples.

Une vingtaine de manants furent traînaillés jusqu’au milieu par deux soldats à chaque fois d’Ysari. Trois cent hommes avaient obligés la population à se regrouper autour de la place pour assister au spectacle qui se préparait. La voix grave et puissante du colosse s’éleva alors parmi les sanglots de certains prisonniers.


« Cette ville a été placé sous l’autorité de Son Altesse d’Anoszia. Quiconque se soulève contre lui, se soulève contre la Ville et les Dieux. »

On fit agenouiller les prisonniers en cercle afin que de toute part on puisse voir les uns de face ou les autres de dos. Cinquante bourreaux se tenaient au milieu avec des fouets.

« La sentence pour ces actes criminelles est de trente coups de fouets. » Qui commencèrent aussitôt à claquer. Suivant le même rythme, les fouets claquèrent dans une mélodie douce à l’oreille du vétéran. Au bout du trentième, il reprit.

« Suivi d’une mort par crucifiement. »

A Ydril on savait à présent que la Colère des Dragons était terrible, à Diantra on en payait les frais de l’ignorance. On amena le bois auquel on cloua les poignets des suppliciés, puis grâce à des cordages on les monta sur les poteaux qui ceinturaient la place. Là, au regard de tous, les accusés à juste titre ou non périssaient en une lente agonie sous le regard des badauds.

Ansaldo, escorté par les ysarains, quitta la place aussitôt content de l’exemple proposé. Dans chaque quartier, une dizaine de condamnés subissaient le même châtiment. Il prit la direction du château et de la ville-haute où il ordonna de boucler les portes en ne laissant passer que les langecins. Si Oschide périssait sous sa garde, son père ne lui pardonnerait jamais. Il ne se le pardonnerait jamais.

Sur les nerfs, Ansaldo donna un poing dans la gueule d’un soldat langecin qui tenta de l’arrêté à l’intérieur du château lorsqu’il essaya de rentrer voir Oschide, en lui gueulant dessus qu’il était l’oncle du duc. Heureusement pour lui, un deuxième intervenu pour le laisser passer. Il rentra dans la pièce où se trouvait les guérisseurs, Sigmund et bien sûr l’héritier Anoszia alité.


« Comment va-t-il ? »S’inquiéta Ansaldo.





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MessageSujet: Re: Un dragon se meurt [Castielle - Libre]   Un dragon se meurt [Castielle - Libre] I_icon_minitimeDim 29 Mai 2016 - 2:55

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M'entendez-vous ma dame? Ces mots-là ne l'atteignirent jamais, mais aurait-elle réellement accepté de se faire interpeller en tant que dame? Peut-être que si, peut-être que non. Sa vie avait été grandement chamboulé depuis son départ de Diantra et ses aventures au courant de la guerre. Son corps avait changé, ses traits s'étaient durcis, mais elle gardait toujours une lueur candide enfouit au plus profond de son regard. Ses talents s'étaient aiguisés à chaque patient qu'elle avait assisté et pourtant, elle n'avait point pris soin de sa propre santé.

Ce pourquoi elle s'était effondré sans s'y attendre, trop préoccupé qu'elle était par le sort d'un homme qu'elle n'avait jamais eu le droit d'aimer, et pourtant. Le maître de Vynelle garda le corps frêle et un peu maigre contre lui, inquiet, mais il n'osait pas dévoiler publiquement son désarroi. Son orgueil se voyait dans la froideur de son expression, mais pas dans la tendresse paternelle de ses gestes. Ses doigts se crispaient lorsque l'homme vint la lui arracher des bras et son inquiétude forma un gros pli entre ses deux sourcils. Il accepta cependant le verre d'eau sans embarras, pour le bien de Castielle, il devait également prendre soin de lui-même. Il lorgna amèrement le corps pâle du duc, réalisant que cet individu maudit ne faisait qu'apporter des difficultés à son apprentie.

- Quand cette jeune fille a un but en tête, elle ne s'arrête pas, même pas pour reprendre son souffle, dit Adrian en fronçant des sourcils, causant de nouveaux plis soucieux entre ceux-ci. Il approcha le verre d'eau à ses lèvres, s'arrêta un moment avant de lever les yeux vers le capitaine. Avant de s'écrouer, Castielle a affirmer que la température du duc avait effectivement baissé, je vous pris de vérifier par vous-même, si la vision des asticots de vous rebute pas, évidement.

En parlant des petites bestioles, un sourire sournois ourla le coin de ses lèvres et il prit une gorgée. Malgré toute l'affection qu'il avait pour Castielle, il n'avait eu aucun espoir quant à la condition du chevalier. La blessure était grave et infectée et il n'avait jamais pensé qu'il serait possible de le remettre sur pied, mais la demi-elfe ne semblait jamais avoir été de cet avis. Il ne comprenait pas pourquoi elle s'évertuait à aider celui qui lui avait apporter autant de malheur. Diantre, il lui avait fait un bâtard! Il n'était pas assez stupide pour ne pas avoir deviné qui était le père.

- Vous devriez peut-être aussi penser à la récompenser pour tout ses efforts, cracha le maître avant d'être assaillit par une quinte de toux. Je ne peux pas me reposer quand maître Castielle est dans cet état, je ferai ma sieste quand elle s'éveillera, il faut bien quelqu'un de compétent pour garder un oeil sur l'état du duc.

Il ne faisait pas beaucoup d'effort pour dissimuler son animosité envers Oschide d'Anoszia, mais en fait, avait-il déjà cacher son animosité envers qui que ce soit?

Une cacophonie se fit entendre peu de temps après. Un homme à l'allure agressive pénétra dans les lieux. Adrian bougea à peine, un peu amusé par tout le brouhaha qu'on causait autour du duc alité. Que dire? Quoi faire? Il était mal de s'amuser du malheur des autres, mais son coeur était refroidi depuis des années et l'atmosphère autour de lui n'avait rien de réjouissant. Il pensa à Castielle qui s'était épuisé à aider un homme qui ne pourrait jamais réellement la rendre heureuse. Pauvre sotte.

- Comment va le duc? répéta le maître en haussant les épaules. Toujours mal, mais un peu mieux apparemment. La guérisseuse a réussi à faire baisser sa température après cinq jours d'acharnement, elle se tue presque à l'ouvrage.

Il se leva avec peu de cérémonie, s'appuyant péniblement sur sa cane et s'avança vers le lit du malade. Castielle avait réellement fait un travail miraculeux pour nettoyer la plaie du noble. Malgré les créatures dégoûtantes qui continuaient de gesticuler dans la blessure, le travail accompli était tout simplement impressionnant. Visiblement, le duc ne retrouverait jamais son séduisant faciès, mais cela arrivait avec l'âge ou les blessures de guerre, ou les deux.




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