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| La perle rare vaut toujours son pesant d'or [Gros Vel] | |
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Velkyn Xaran
Drow
Nombre de messages : 371 Âge : 36 Date d'inscription : 02/03/2016
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| Sujet: La perle rare vaut toujours son pesant d'or [Gros Vel] Mar 10 Mai 2016 - 20:30 | |
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L’ascension complète ainsi que la chute de l’astre diurne s’était effectuées deux fois déjà depuis que le somptueux palais de Vel Do’Hel Rewt avait accueilli en son sein l’élite d’un peuple millénaire. Du haut de ses six siècles, nombres de souvenirs avaient eu la chance d’avoir marqué sa psyché suffisamment pour qu’ils s’en voient préservés par les ravages du temps. Cette soirée d’ailleurs, faisait partie de l’un de ces souvenirs qui jamais ne sauraient s’effacer. D’ailleurs, il se souvint d’avoir entendu souffler à son oreille, par-delà quelques bribes de conversations éparses, que l’hôte de cette soirée mémorial se proclamait laniste à ses heures. Cette information ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd car sa présence en Ithri’Vaan pourrait aller de pair avec ce passe-temps qu’il avait découvert chez son nouvel « ami ». Il n’avait peut-être pas sous la main quelque chose pour former un ludus digne de nom, mais le Prima se doutait bien qu’il puisse en sa poche quelques talents particuliers pour la guerre.
Au terme d’une interminable marche où il s’amusa a défigurer les paysages tous aussi laids les uns que les autres, il se dénicha une taverne où il pouvait y trouver un brin de tranquillité. Sous le reflet d’une chandelle à la flamme dansante, il étala sur un vélin de bonne facture, quelques mots destiné pour le Seigneur des Bêtes.
Prince-Marchand, Maître des Bêtes, Seigneur Vel Do’Hel,
Je vous salue.
Plume et encre à la main, je couche sur ce vélin ces quelques mots dans le but de vous partager le gage de mon appréciation face cette soirée que vous teniez en votre palais. Les années se sont accumulées depuis que j’avais su, l’espace d’une nuitée, mettre de côté mes engagements les plus sincères envers celui dont je suis le héraut. Vous avez aussi, sans le vouloir, je le conçois, été chef d’orchestre à des retrouvailles plus qu’agréables entre ma personne et celle de Krish Al’Serat, Ma femme vous est d’ailleurs grés de nous avoir réunis de nouveau. Nous avons d’ailleurs su rattraper le retard de ce si long moment d’absence, lorsque je lui ai offert un bout à se mettre sous la dent … Nous avons toute la nuit échangés sur tout et sur rien, j’en suis d’ailleurs ressorti grandit.
Enfin bref, en guise de remerciement, j’ai pris l’importance décision que j’allais faire de vous le point tournant de ma principale venue en Thaar. J’ai épousé l’entreprise de donner le service d’une messe prochaine, en l’honneur d’Uriz et pour cela, il me faut quelque chose : quelque chose que vous avez. Sans vous faire miroiter plus longuement, j’aimerais m’entretenir avec votre personne dans le but de monnayer la vie de l’un de vos gladiateurs. Aussi me faudrait-il en fait, mettre la main sur la vie de votre meilleur guerrier.
Je tiens à venir piéter jusqu’à votre ludus afin de constater de mes yeux vus, le talent de vos hommes. Sachez aussi, question de vous rassurer, si ce point vous avait pendant un moment offert un frissonnement d’inquiétude, que j’ai en ma possession une somme plus que suffisante. Si la date vous convient, je ferai acte de présence d’ici une demie-ennéade afin de conclure le marché, si ce tant ce dernier vous convient. Nous pourrons en modifier les modalités si celles-ci ne vous conviennent pas mais, il me semble, que l’or sonnant et trébuchant se fait toujours fort convainquant lors de ce genre de transactions.
Sur ce, je vous offre mes respects et vous recommande à la dextre d’Uriz, notre Créateur et Saint-Père.
Velkyn Xaran, Haut-Prêtre et Voix d'Uriz, Maître de la Guerre
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| | | Vel Do'Hel Rewt
Drow
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| Sujet: Re: La perle rare vaut toujours son pesant d'or [Gros Vel] Sam 21 Mai 2016 - 21:45 | |
| « Mais, monseigneur… Je vous jure que je vous rembourserai en temps voulu ! Sur les dieux des Hommes et des Drows, je vous le promets ! »
Un homme était à genou devant Vel Do’Hel, torse nu, et le visage larmoyant. Il était entre deux âges, et ses cheveux poivre-sel étaient un tantinet ébouriffés, détaillant sa nuit agitée dans les geôles du Maître des Bêtes. Ce dernier, assis sur son immense trône, continuait de manger ses malbans sans sourciller, plongeant ses doigts boudinés dans le plat en or à côté de lui. Imperturbable, les sanglots de l’homme agenouillé ne semblaient pas l’atteindre. Aussi, l’enguenillé tenta une nouvelle fois de supplier la clémence de son créancier.
« Maître Vel… J’ai de nombreux amis dans Qiryah, vous le savez, n’est-ce pas ? Et… et… et j’ai de la famille à Baaz’Hima ! Et mon cousin est marchand à Thaar ! Je trouverai l’argent, je vous demande seulement quelques jours de plus, je vous en prie ! »
Le gros Drow haussa les épaules, roulant des yeux.
« Assez de jérémiades, Hassik. Tu as eu trois mois déjà pour me rendre mon dû, et deux fois déjà tu m’as demandé de rallonger ton échéance. Je perds patience, et je veux mon argent. »
Il s’avança un peu, son poids l’empêchant cependant de se pencher comme il le voulait.
« Et je le veux maintenant. »
L’homme blêmit à vue d’œil, une fine goutte de sueur se détachant de sa tempe.
« Mais… mais… Je ne saurais pas, votre Grandeur ! »
Le Doeben souffla, revenant à sa place. Il fit signe à ses gardes d’emmener le petit cancrelat devant lui. Les deux hommes, charpentés comme des buffles, se saisirent du menu fretin et l’emmenèrent vers une porte dérobée, alors qu’il s’époumonait à clamer qu’il pouvait tout arranger. Vel se permit alors une dernière parole :
« Ho, mais je sais que tout s’arrangera, Hassik. Je vais contacter ta famille de Baaz’Hima, et ton cousin thaari. Cinq mille souverains contre ta tête, n’est-ce pas équitable ? Et un doigt qui part à chaque ennéade de retard… »
Il n’eut pas le temps d’entendre la réaction de son débiteur, car la porte se referma avec froideur et violence derrière ses suppliques. Vel, trouvant que la salle était redevenue bien trop calme, avait fait signe au messager le plus proche de lui apporter de meilleures nouvelles. Le jeune esclave, maigre comme un clou et le crâne rasé, s’exécuta en saluant profondément son maître.
« On m’a rapporté que les terres de Jessup Khuivraan ont été léguées par testament à son bâtard Maydan, Excellence. C’est un mercier du Pelastos. »
Vel grogna.
« Sait-il que c’est contre les lois érigées par la Société des Guildes ? »
L’esclave cligna des yeux.
« Je ne le sais, Excellence… Il est mort, Excellence… »
Le Drow secoua la tête, agitant sa main en l’air.
« C’est une question rhétorique, idiot ! Va me chercher de nouveaux malbans, je meurs de faim ! »
Le maigrelet s’exécuta, laissant sur le genou de Vel Do’Hel une lettre. En repartant avec le plat, il salua son maître. Intrigué, ce dernier déplia le vélin, de fort bonne qualité, et entreprit de le lire…
Après avoir parcouru les lignes d’encre du parchemin, il releva les yeux, aussi rieurs que l’était à présent son sourire bouffi. Il s’exclama :
« Ha ! Quelle merveilleuse nouvelle ! »
L’un de ses nouveaux collaborateurs, Berléand d’Aigueroyale, un nobliau en exil, s’approcha de lui en arquant un sourcil.
« Qu’y a-t-il, votre Seigneurie ? »
Le Drow lui lança un regard taquin.
« Ho, rien qui ne devrait réjouir le Péninsulaire que vous êtes, Berléand. Le Haut-Prêtre d’Uriz arrivera bientôt en ville, pour le plus grand bonheur du Guet de Qiryah et des Patrouilles Noires ! »
Il savait déjà exactement quels gladiateurs il préparerait pour satisfaire les envies sanguinaires de Velkyn. Cela lui coûterait cher en combattants, si le Haut-Prêtre voulait les voir mis à mort dans l’arène. Néanmoins, il était prêt à payer le prix fort pour impressionner son hôte. Il était toujours intéressant de se faire de très bons amis, dans le milieu de la religion. Car, d’après ses propres mots, le plus grand marché jamais conquis n’était rien d’autre que la Foi envers un Panthéon.
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| | | Velkyn Xaran
Drow
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| Sujet: Re: La perle rare vaut toujours son pesant d'or [Gros Vel] Mer 1 Juin 2016 - 2:52 | |
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Le soleil achevait sa course en laissant dans les cieux une traînée ardente de couleurs tous aussi agréables les unes que les autres. La venue de la pénombre annonçait inexorablement l’achèvement d’une autre interminable journée de labeur, ce dont nombres de personnes se souvinrent en fermant leur boutiques et s’apprêtant à fouler le chemin du retour vers leurs petit nid douillet. Aux portes de la citée s’était agglutiné pendant le jour plusieurs centaines de personnes puisque l’endroit tenait comme événement l’un des grands marché annuel. Les marchants y vendaient principalement d’innombrables victuailles, mais ne se limitaient en rien à ce marché. Forge, tannerie, boucherie, couturier et autres étaient au rendez-vous. Et comme l’astre diurne fatiguait en abaissant son niveau de luminosité, l’imposant groupuscule se dispersait peu à peu. Pour ceux qui y étaient encore, plusieurs « Oh! » « Regardez! », étaient lancés ci et là à la vue de plusieurs cavaliers en approche.
Sur un large chemin pavé de plusieurs pieds menant vers la Citée libre, s’approchait au trot une dizaine de cavaliers tous pesamment harnachés et armés. Au loin, le hennissement des chevaux fût suffisant pour qu’un couloir se trace automatiquement dans la cohue de marchants qui n’avaient d’yeux que pour eux. Se rapprochant, on pouvait avec aisance y distinguer les marques religieuses d’Uriz sur leurs targes. Ils étaient dix en tout et partout, sans compte celui qui les menaient : un grand gaillard dont l’armure ainsi que la prestance de son destrier au poil d’ébène ne laissaient en rien croire que son lignage pouvait être de bas étages. Il n’eut pas même à demander qu’on lui ouvre le passage car sur son chemin, tous s’écartèrent, parfois en abaissant les yeux, pour ceux qui le reconnaissaient et parfois, sans même daigner lui décocher le moindre intérêt. Dirigeant son cortège vers l’Atrygon, là où son homologue vivait probablement, il en profita pour observer les alentours dans le but peut-être, de visiter les dédales de cette citée dont il mettait les pieds pour la première fois depuis plus de deux siècles. Toujours porté par sa nature un peu curieuse, peut-être tomberait-il sur une trouvaille qui saurait l’intéressé …
Il arriva finalement nez à nez à l'une des plus imposantes bâtisses du quartier, le sénat. Il en profita pour laisser son destrier aux bons soins du palefrenier, en sautant pieds joints du haut de sa bête de guerre. Son étalon étant d’un tempérament revêche, le pauvre allait sûrement avoir nombres de misères à le toiletter et le mettre en séjour dans un boxe qui lui siérait, mais peu importait … Comme à ses habitudes, bien qu’il fût accompagné d’une bonne poignée d’homme, c’est seul qu’il désirait se présenter à Vel. Plus sérieux que jamais, il escalada les nombreuses marches qui menaient au poitrail principal où une femme attendait sagement, les mains entrecroisées.
« Petiote, apportes-moi à ton Maître. »
Elle alla le questionner et se tut aussitôt lorsqu’elle prit connaissance de ses vêtements siglés en l’honneur d’Uriz. Il ne se présenta point, certes, mais allait-elle prendre la chance de simplement remettre en doute son identité en une toute menue question ? De toute manière, il voulait discuter avec Vel et c’était là son premier mandat, après tout : mener les gens à son propriétaire. Elle se soumit donc au Haut-Prêtre en exécutant une courbette et lui fit signe de la suivre.
Ses pas étaient pesants et raisonnaient dans l’enceinte du palais comme si on y marchait avec des sabots. Sans grand étonnement, la jouvencelle le mena à la salle a mangé où le Seigneur Do’Hel devait sans doutances, mettre en déroute son énième repas de la journée. En fait, c'est en compagnie d'autres homologues de son rang qu'il avait engager quelques pourparlers pour le moins important. Ses deux iris carminés lorgnaient vers la tablée et s'attarda particulièrement à son bon ami Vel. Il le détailla pendant un bon moment, le temps de s’approcher suffisamment d'eux pour que la ribaude vienne mettre frein à la discussion en abordant les présentations. C’était à croire qu’il avait pris un bon dix kilos de plus que la dernière fois … Ou en avait-il via l’alcool, oublié à quel point était-il obèse? Peu importait en fait, s’il voulait s’empiffrer jusqu’à ce qu’il soit aussi rond qu’un ballon, grand bien lui fasse. En ses excès de gourmandise, le Prêtre y voyait une valeur première d’Isten. Il étanchait sa soif d’envie, son insatiable désir pour la nourriture et ce, au détriment du temple qu’était le corps du Drow. Un Puysard ne pourrait se le permettre, non, alors que lui en avait la chance. Il s’adressa à lui comme il l’aurait fait avec une des rares personnes qu’il traiterait avec respect :
« Seigneur Do’Hel. » dit-il, en abaissant un tantinet le chef, en guise de salutations.
« Le moment est-il mal choisi? » Sans réel soucis du détail, il le demanda pour la forme et prit place face à lui, bien que sa vue fût obstruée momentanément par la ripaille éparpillée sur la table.
« Il faut croire qu'à nouveau, je me vois couvert de bonne fortune, à tomber sur vous du premier coup. Je me suis dit qu'un homme de votre trempe devait sûrement être plus qu'accaparé par ce genre de besogne, vous savez, la politique ... Enfin! Me voilà, fin prêt à voir de vos bêtes les plus féroces. J'espère que vous vous êtes chargés de les affamer, il me tarde de voir comme ils sont voraces ... »
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| | | Vel Do'Hel Rewt
Drow
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| Sujet: Re: La perle rare vaut toujours son pesant d'or [Gros Vel] Lun 6 Juin 2016 - 7:12 | |
| L’immense panse du Drow fonctionnait comme un gouffre sans fin, ou encore, comme un four ardent. Tout ce qui y pénétrait sombrait dans l’oubli, et malgré la faim qui le taraudait, jamais il n’était rassasié, et jamais son estomac n’atteignait réellement son seuil de satiété. Il ne cessait jamais de s’empiffrer, violant son corps déjà bouffi avec de grasses poulardes et cochonnailles. Selon les critères de son peuple d’origine, il était sacrilège d’être obèse. C’était déformer la forme si parfaite qu’Uriz avait voulue pour ses fils. Pourtant, Vel n’en avait clairement rien à foutre. Il n’avait jamais vu le Puy… Seule l’Ithri’Vaan l’avait vu grandir, et en ces lieux, nulle âme ne pouvait se plaindre de son poids ou de son double menton. Ici, il était le maître. Il était riche. Il était puissant. Il était Doeben. A ses côtés, dans la salle à manger aménagée au Sénat, selon les dires de certains, spécialement pour lui, les quatre autres Conseillers qiryains partageaient un frugal repas, qui tranchait avec l’amoncellement graisseux qui trônait dans le plat de Vel Do’Hel. Il y avait là Shimo Daahna, Conseiller élu du Shekkel, Syagre d’Olossi, celui du Pelastos, Matheyus Nuhdar de l’Atrygon, et Sadei Ul’xhep, représentant le Zen’kashah. Tous les cinq mangeaient en silence, silence parfois entrecoupé par quelques remarques, ou questions. Ils venaient de toute façon de débattre sur les problèmes importants au sein même d’une réunion du Sénat. Les points sensibles concernaient la corruption de certains membres du comice du Shekkel, ainsi que les difficultés rencontrées dans la traque à la pègre au sein de ce même quartier. Beaucoup remettaient en question l’efficacité de Shimo dans ses fonctions, mais peu osaient le lui dire en face. Seul Vel avait soulevé la question, couvrant son collègue de honte devant tous. Alors qu’il s’empiffrait avec bonheur, Vel fut interrompu par une jeune servante du Sénat, qui vint se placer près de lui, pour lui annoncer la venue de quelqu’un de très spécial. Le Prince-Marchand se retourna, pour voir avec surprise la silhouette élancée et dominante du Haut-Prêtre d’Uriz. Un mince sourire ses dessina sur ses lèvres lippues, et ses joues se dégonflèrent lorsqu’il avala sa becquetance d’une simple déglutition. Il écarta les bras. « Salutations, auguste Haut-Prêtre ! Je ne vous attendais pas de sitôt… J’aurais pu préparer un défilé faste et réjouissant pour votre arrivée. »Les trois Conseillers humains se regardèrent entre eux, perplexes. Le Conseiller du Zen’kashah, quant à lui, écarquilla les yeux devant la silhouette de Velkyn. Le gros Do’Hel répondit à son invité. « Bien peu de gens peuvent se permettre de m’arrêter en plein repas. Mais vous faites partie de ce cercle privé, Excellence. Et, oui, mes meilleurs éléments sont prêts à vous divertir. J’ai avec moi nombre de bêtes exotiques, et de guerriers coûteux mais robustes et forts. Vous devriez sûrement apprécier ma collection. »Sadei Ul’xhep regarda intensément Velkyn, avant de prononcer : « Usstan tlun Sadei Ul'xhep, dumo uns'aa whol l'ib'ahalii d'Uriz ! »Vel Do’Hel se tourna vers le Haut-Prêtre en souriant. « Sadei est l’un de mes comparses Conseillers. C’est un fervent adorateur des Onze, et anciennement Veldruk du Guet de Qiryah. Je pense qu’il attendra avec impatience votre cérémonie au Temple d’Uriz… »Les Conseillers humains se regardèrent. Ils n’étaient pas très à l’aise à l’idée de voir un tel membre du clergé drow si proche d’eux-mêmes. Aussi, d’un commun et tacite accord, ils se levèrent, inclinèrent la tête, et partirent comme un seul homme vers de plus importantes affaires. Même Sadei dut s’en aller après quelques échanges avec le Haut-Prêtre, car Vel devait l’emmener au sein de sa véritable demeure. Le gros lard se leva de sa chaise, avec un esclave portant à sa hauteur un bol de malbans. Marchant pesamment sur le sol au côté de Velkyn, plongeant sa main dans le bol près de ses doigts, il dit : « Le Sénat est beau, Excellence. Ma villa en bord d’Oliya l’est encore plus. Je suis sûr que vous apprécierez ma véritable demeure à sa juste valeur. C’est loin d’être aussi grand qu’un palais, mais c’en est tellement plus confortable… »Il se rapprocha de l’oreille de Velkyn, pour dire sur le ton de la confidence : « Et j’aurais eu plus de mal à aménager une arène souterraine en pleine ville, ne croyez-vous pas ? »Il sourit, continuant sa marche en dégustant ses délicieux malbans, en proposant au Haut-Prêtre. Ils se dirigeaient vers les écuries, où Velkyn pourrait reprendre son cheval, et le Maître des Bêtes, son palanquin. Un attroupement de serviteurs et de soldats encadraient les deux puissants Drows, attirant une foule de curieux. L’un appuyait son pouvoir sur la Religion, l’autre sur l’Or. Et si les deux concepts pouvaient être semblables en bien des points, leurs valeurs divergeaient totalement. Qu’à cela ne tienne… Le Haut-Prêtre avait l’air de bien s’entendre avec le Prince-Marchand. Peut-être Vel voyait en lui quelqu’un d’autre. Quelqu’un qu’il avait connu, à une certaine époque, lointaine à présent… Lentement, ils prirent le chemin de la Villa, sous le regard curieux, et les salutations vives lancées par les badauds. Les Humains saluaient Vel, les Drows saluaient Velkyn. - Phrase de Sadei:
" Je suis Sadei Ul'xhep, bénissez-moi pour la Gloire d'Uriz ! "
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| | | Velkyn Xaran
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| Sujet: Re: La perle rare vaut toujours son pesant d'or [Gros Vel] Mer 8 Juin 2016 - 3:05 | |
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« Le Sénat est beau, Excellence. Ma villa en bord d’Oliya l’est encore plus. Je suis sûr que vous apprécierez ma véritable demeure à sa juste valeur. C’est loin d’être aussi grand qu’un palais, mais c’en est tellement plus confortable… »
« Loin de moi l’idée de croire que vous puissiez loger en tout autre chose qui soit de mauvais goût. Mais, à dire vrai, bien que ce ne soit pas contre vous, peu me chaut que vous me receviez dans une porcherie boueuse, tant que tout ce chemin en vaille la peine. Rien au monde ne me navrerait que de constater que vos précieuses ressources aient été édifié pour qu'au final le déplacement soit vaint.»
Il se contenta d’acquiescer, lui donna le point alors qu’il lui chuchota quelques paroles qui faisaient son sens. Ils prirent la route côte à côté et si les gens saluaient les deux à leur passage, il n’en eut cure. Pour l’heure, il profita en fait du temps alloué au voyagement pour traiter d’un sujet qui lui brûla la langue depuis l’orgie en son palais.
« Je me suis toujours demandé, Seigneur Do’Hel … À qui devez-vous votre place en ces lieux ? J'entends, à qui devez vous le fait que vous ne soyez point Puysard, à l’instar de votre père ? »
Insinuant logiquement qu’il avait jadis connu son père. Il poursuivit, bien qu’il se garda quelques réserves tant sur le timbre de sa voix que sur le propos, question de ne pas troubler son nouvel ami :
« Non point que je n’admire pas toute la passion à laquelle vous faites preuve en la vie de tous les jours, mas je me questionnait, comment un homme aussi réputé que votre père, aussi talentueux et aussi respecté, n’ait pas su faire de son fils autre chose qu’un Doeben? »
Le tout avait été dit sous l’interrogation et non pas en un sens péjoratif ou accusateur. Le Haut-Prêtre, d’une manière ou d’une autre, arrivait avec peu d’aisance à cacher le fait qu’il s’entendait assez bien avec son compatriote. Autant pouvait-il cracher sur le premier Doeben venu se targuant d’être un Drow de souche, autant il pouvait supporter Vel plus qu’il ne pourrait avec quelqu’un d’autre. Toujours au trot, Velkyn décrocha parfois quelques œillades vers le blob, cherchant à y constater ses réactions. Après tout, il avait lancé dans les airs ces questions sans même se soucier de savoir si le Prince Marchand avait été en mauvais terme avec son père, comme pratiquement la majorité des Drow au Puy … Ce serait logique, après tout, compte tenu du fait qu’il s’éloigné et pas qu’un peu, de l’étroit chemin militaire qu’avait emprunté son géniteur. Jusqu’à maintenant, le fils du Strea Jabbuk s’était montré assez pieux et c’est sans doute ce pourquoi Velkyn trouva aisance à le supporter. Si les gens s’arrêtèrent aux apparences, le Prima nota chez Vel moult valeur des Onze et c’était, tout à son honneur.
Pour l’instant, la route vers sa demeure était incertaine mais chose sûre, les gens qui voudraient mettre en déroute le sympathique cortège Drow allait devoir mettre du leur pour arriver à leur fin.
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| | | Vel Do'Hel Rewt
Drow
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| Sujet: Re: La perle rare vaut toujours son pesant d'or [Gros Vel] Mar 21 Juin 2016 - 11:23 | |
| Sur le chemin pour accéder à la villa, le Haut-Prêtre et le Prince-Marchand échangèrent quelques paroles. Elles glissèrent d’ailleurs doucement vers un sujet dont Vel n’avait pas parlé depuis des décennies. Avec quiconque. En réalité, si la plupart des gens évitaient le sujet, c’était soit parce que cela remontait à longtemps, soit parce qu’ils ne savaient pas que Mos’ank Do’Hel avait eu un fils aussi… différent des autres. Néanmoins, il écouta attentivement ce que Velkyn avait à dire. Car, contrairement aux autres, ce dernier semblait avoir réellement connu son père. De son vivant, du moins. Il faut dire qu’en tant que Prima Sanguis, la connaissance des membres des ancestrales lignées de sang était capitale. La question en elle-même, par contre, était assez dérangeante, voire urticante pour Vel.
Il fit un sourire crispé, et répondit :
« Cette question, vous savez, était également la principale interrogation de mon père lui-même. »
Il se vautra un peu plus dans son palanquin, faisant suer un peu plus ses esclaves porteurs.
« Comment mon fils peut-il autant s’éloigner des valeurs du Puy ? Comment peut-il engraisser à ce point ? La réponse est simple, Haut-Prêtre. Mos’ank a toujours fait passer sa carrière militaire avant son fils, alors que ma mère… He bien… Sin’dossa m’a mis au monde à Sol’Dorn. J’ai été élevé à la dornienne, et j’ai grandi dans l’ombre d’une Doeben. Oui oui, c’est bien la Sin’dossa fille de Wull’k Djeszt, le haut placé membre de la Dothka. »
Alors que Vel Do’Hel et son cortège se rapprochaient de la villa, il conclut :
« Aussi talentueux et respecté que le fut Mos’ank, c’est à ma mère que je dois ce que je suis aujourd’hui. Mon père ne m’a légué qu’un nom, et une ville en proie au chaos que je me suis empressé de nettoyer. Le Puy ne m’a pas donné grand-chose. Le Doeb Lodias, en revanche… »
Il s’arrêta un instant, pour voir leur comité d’accueil, composé de quelques esclaves, quelques gardes, et de la suite d’Alastor Kherban, qui gérait le domaine lors des déplacements de son ami obèse. L’homme vieillissait, mais c’était tant mieux pour Vel. Il pourrait ainsi récupérer plus facilement le dépôt Kherban et contrôler les fortunes de ses estimés collègues qiryains. Quatre esclaves se présentèrent à la droite du palanquin, pour ployer le genou et exposer leur dos vers le ciel, attendant de pouvoir réceptionner leur imposant maître qui s’apprêtait à descendre de son véhicule. Exagérant sa lourdeur, on entendit un petit craquement suivi d’un gémissement, lorsque les pieds du gros lard se déposèrent sur les échines des pauvres serviteurs. Une fois à terre, il regarda Velkyn, et le présenta alors à Alastor Kherban, un homme dans la soixantaine, encore fier et noble, mais dont les traits s’émaciaient, et dont la barbe et les cheveux étaient presqu’entièrement blancs.
« Haut-Prêtre Velkyn, laissez-moi vous présenter Alastor Kherban. C’est peut-être l’un des seuls humains à avoir ma pleine confiance, et il a maintes fois prouvé qu’il en était digne. Je l’ai converti au Panthéon de notre peuple il y a de cela quelques années. Nous lui devons notamment le financement de la statue d’Uriz, que vous pourrez admirer dans le temple de la ville, lors de votre cérémonie. »
Le vieil homme se courba humblement, mais ne dit mot. Vel fit alors claquer des doigts, et les esclaves ouvrirent les lourds battants en acajou massif de la propriété. Faisant signe à Velkyn de passer, courbant également l’échine malgré sa grosse bedaine, Vel Do’Hel s’apprêtait à montrer au Puysard le faste dont pouvaient faire preuve leurs cousins Doeben, même dans une résidence qui n’avait pourtant pas la même taille qu’un palais. Ici, dans le vaste hall où se mêlaient les fresques et les mosaïques, tout s’entremêlait avec goût, les styles se chevauchant avec raffinement. Plus loin au-devant, les statuettes du Panthéon Noir trônaient sereinement, dévisageant les invités comme les pénates de la maisonnée. Au bout du hall, les murs s’arrondissaient et le toit s’arrêtait, laissant ainsi une jolie place verdie, au centre de laquelle trônait un beau bassin agrémenté d’une fontaine à tête de dragon. Marchant à côté des fleurs de jasmin, et accompagné de sa suite et du Haut-Prêtre, Vel ne voulait pas qu’il rate une seule colonne nisétienne, ni une seule plante rare ayant trouvé son chemin près du point d’eau.
Louvoyant entre les jardins finement sculptés, et les statues de marbre uniques, rappelant les grands Drows du passé, Vel montrait çà et là quelques de ses animaux autorisés à vivre en liberté surveillé, dans la propriété même. Des animaux exotiques, venant de toutes les contrées, ainsi que des arbres d’essences parfois inconnues, rapportées de leurs périples par des voyageurs sans le sou et désireux de manger. Paradant entre les rosiers, Vel conduisait le Haut-Prêtre en direction du bâtiment principal, à la porte duquel il s’arrêta net, plongeant ses prunelles rouges dans celle de Velkyn.
« Je doute que vous souhaitiez réellement faire le tour de toute la propriété, Seigneur. Aussi, je vous épargnerai les belles pièces de ma villa, pour vous proposer plutôt d’aller rejoindre tout de suite mes caves… A l’intérieur, vous y trouverez ce que mes chers amis de Sol’Dorn appellent le Petit Cercle. »
Vel gloussa, et demanda à ce que l’on ouvre la magnifique porte incrustée d’or. Sous les décorations murales du vaste couloir, la troupe avançait, mais non pas vers l’imposante et riche salle où trônait la majeure partie de son temps le seigneur des lieux. Non, le groupuscule prenait la direction des escaliers, taillés à la main, qui menaient vers l’arène clandestine que le Prince-Marchand avait aménagée. Alastor Kherban ne les y avait pas suivis, mais avait souhaité de bons combats à l’illustre hôte de la Villa. Pénétrant enfin dans la cave principale, où avait été aménagée une petite arène, Vel Do’Hel montra la tribune d’honneur, où il prenait généralement place avec ses invités de marque.
« Vénérable Velkyn, je vous demande honorablement de vous asseoir à côté de moi lors des combats. Vous ne serez sûrement pas déçu, je vous montrerai mes meilleurs esclaves, et mes meilleurs professionnels. J’ai même récemment acquis, par le biais d’un esclavagiste, un nouveau combattant qui… devrait vous plaire. »
S’installant confortablement dans la grande tribune, où attendaient déjà maints mets et boissons, Vel Do’Hel chuchota à l’un des gardes :
« Va les chercher. Qu’ils soient prêts au plus vite… »
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| | | Velkyn Xaran
Drow
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| Sujet: Re: La perle rare vaut toujours son pesant d'or [Gros Vel] Sam 9 Juil 2016 - 16:04 | |
| Si la question lancée sur le volet pouvait irriter ou faire resurgir quelques sombres souvenirs au bedonnant noirelfe, Velkyn ne s’en soucia pas l’ombre d’une seconde. Rencontrés qu’à peine deux ou trois fois, le guerrier n’avait pas eu temps en suffisance pour le juger promptement, bien qu’il lui vouait un certain respect pour ce qu’il était devenu, et d’avantage encore pour ce qu’il n’était pas devenu. Élevé hors du Puy, Velkyn s’attendait à ce que le grassouillet personnage s’élève en faisant fi des préceptes fondamentaux Drow tel que la Religion ou l’Élitisme. Sa piété s’était avérée somme toute très acceptable pour un Doeben, bien qu’il était actuellement fort ardu d’évaluer s’il feintait ou jouait la comédie. Si tel avait été le cas, alors le Prince pouvait se targuer d’être aussi bon acteur que mangeur. Quant à son ambition débordante, sa richesse ainsi que les titres qu’il cumulait parlaient d’eux même. Dès la naissance il mettait pied hors de l’ombre que projetait son paternel Mos’ank et traça son propre chemin.
Les lèvres du guerrier étaient soudées, faisant preuve de grande attention aux dévoilements auquel il était exposé. Il lui expliqua sommairement comme son père avait brillé par son absence et la manière dont sa mère l’avait pris par la main, la manière qu’elle l’éduqua. Son discours était fort inspirant mais la fin fit froncer Velkyn, alors qu’il déclara comme le Puy ne lui avait rien donné. Indirectement, il n’avait jamais été aussi faux. Sa mère, bien qu’il n’en fût plus rien, était une vraie Puysarde et l’éducation de son fils découla très certainement de ce fait. Soumise à la droiture et l’excellence qu’exigeait la Dotkha, Wull’k Djeszt devait être un exemple pour les autres et il était fort à parier qu’elle avait inconsciemment enseigné ces valeurs au Maître des bêtes. Légèrement irrité du fait qu’il élève le Doeb Lodias sur un piédestal, la frimousse du prêtre se froissa mais sans plus. Après tout, pouvait-on vraiment lui reprocher d’apprécier ce qui avait fait de lui un homme aussi puissant et respecté ?
Mais là où se gâtait la discussion c’est lorsqu’il lui avoua tout l’estime qu’il avait envers cet humain. Il aurait pu lui déblatérer tous les hauts fait de ce vieillard pendant des années que son avis n’aurait pas changé : icelui n’était pas Drow. Converti au Panthéon Sombre, injectant des sommes faramineuses d’or en des constructions consacrées à la grandeur d’un peu et de ses croyances, jamais Velkyn ne pourrait s’avoué charmé pour autant. La pâleur de sa peau trahissait sa naissance et pour ce fait si évident, dans un racisme évident et sans équivoque, le Haut-Prêtre ne pouvait que plaindre la naïveté de Vel. Il lui dicta des mots qui jamais ne pouvaient se faire prononcer en présence d’humain : confiance, dignité …
Là encore Vel gagna quelques points, sa demeure était exquise. Non pas que les décorations entremêlées aux richesses qu’il exposait haut et fort plaisaient au Prima, mais les statues, tous dédiées à ce qui représentait l’entièreté d’un peuple : voilà qui avait son charme. Il s’arrêta près d’une statue dont les courbes rappelaient une femme enceinte, tournant ensuite le chef vers une autre œuvre, une femme dépourvue de vêtements, jambes écartées et yeux absents. Un sourire, tout ce qu’il y avait de plus subtile et concis, vint s’afficher sur la bouille du prêtre. Peut-être après tout ne feintait-il pas l’amour qu’il portait aux Dieux …
Puis, vint le moment où ils descendirent vers l’endroit souhaité, le but principal de sa venue. Ne s’attendant à rien de grandiose, puisque l’endroit semblait avoir été érigé en catimini, c’est avec cette fois un sourire bien exposé, satisfait, qu’il détailla l’endroit. Proprement, l’arène semblait avoir été entretenue mais n’avait su garder l’entièreté du bois des taches de sang. Imbibé par le liquide abondant, le Prima Sanguis s’imagina bien la férocité des combats qui s’y avait déroulés jadis. Ses yeux allaient d’un côté à l’autre de l’arène, comme s’il visualisait d’ores et déjà les prochains affrontements. Si le gros Vel trouva la présence de son confrère assez froide et distante, c’est presqu’enjoué qu’il était devenu. Ses poings se refermèrent et on pouvait pratiquement lui deviner une soif de voir, une soif de combattre.
« Nous devrions avoir de ces endroits au Puy … Les combats d’esclaves sont toujours horriblement ennuyeux. »
Il s’asseyait aux côtés de Vel et chercha du regard le premier invité. Jusqu’à ce qu’il lui mette la puce à l’oreille en piquant au vif sa curiosité. Un combattant qui saurait lui plaire d’avantage encore que les autres? Il avait hâte et cela se voyait.
À le voir si enjoué, on pourrait croire qu’il avait lui-même l’envie d’aller guerroyer.
Il était vraiment en son élément.
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| | | Këda
Hybride
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 210 ans à sa mort Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: La perle rare vaut toujours son pesant d'or [Gros Vel] Ven 5 Aoû 2016 - 19:06 | |
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La pierre est froide. Si froide qu'il ne sait plus s'il brûle ou s'il gèle. S'il est encore en vie ou s'il est mort. Comment savoir ? Son cœur bat à peine, au fond de sa poitrine. Elle se soulève imperceptiblement à chaque inspiration. Les geôles vibrent sans cesse. Sous le bruit de l'expression de la peur, sous la force du désespoir. Elle ne désespère pas, Elle n'a pas peur. Parce qu' Elle sait qu'il y aura un autre combat. Qu' Elle sortira bien bientôt. Qu' Elle plaît bien trop pour qu'on la laisse pourrir ici. Aurait-elle enfin trouvé quelqu'un qui l'estime à sa juste valeur ? Peut-être bien. Mais cela n'a pas l'air de plaire à l'hybride. Enfermé, il sombre chaque instant un peu plus. Enchaîne les cauchemars. Se débat contre ce qui n'existe pas. Délire sans cesse. Elle en est fatiguée. Fatiguée de devoir le supporter, fatiguée de ne pouvoir le supprimer. N'a-t-il donc aucun cœur ? Aucune conscience de ce qu'il fait endurer aux autres ? Il n'est de toutes façons qu'égoïsme, Elle le sait. Elle l'a toujours su. Il n'a jamais voulu lui donner quoi que ce soit, n'a toujours cherché que son propre confort. Quand Elle même était coincée au fond de lui, forcée de subir ses caprices. L'affamant inhumainement jour après jour. La laissant à peine se repaître avant de réapparaître. ''Cesse de l'écouter. Cesse de croire ce qu'Elle raconte. Et cesse de te morfondre. Lève la tête. Bouge. Maintenant.'' Ses muscles sont douloureux. Vraiment ? N'est-ce pas juste une construction de son esprit ? Ne cherche-t-il pas seulement une bonne raison pour ne pas s'exécuter ? Basculant d'abord légèrement, puis de plus en plus fortement, il finit par s'écraser sur le sol. Un gémissement étouffé s'échappe de ses lèvres quand l'air quitte avec violence ses poumons. L'expiration soudaine arrache sa gorge. Une toux incontrôlable le tord en deux. Elle ne se calme que lorsqu'il crache finalement du sang. Il veut hurler, mais il n'en a pas la force. Il veut se lever, mais ses jambes cèdent sous son poids. Ses mains s'écorchent contre la pierre. Ses genoux bleuissent suite à leur rencontre brutale avec la terre. Un frisson qui lui paraît être interminable secoue son échine. La cicatrice qui barre son abdomen de bas en haut le brûle. Comme si on cherchait à l'ouvrir. Comme si on voulait replonger dans ses entrailles. Comme s'il n'était à nouveau qu'une poupée, avec laquelle il était bon de s'amuser. - Pas encore... Par pitié, pas encore... Sa voix est rauque, presque inaudible. Seule Elle lui répond d'un rire semblant venir tout droit du royaume de Tari. - Laisse moi, laisse moi, laisse moi. Laisse moi. LAISSE MOI !Il a beau lui répéter la chose en boucle, encore et encore, jamais Elle ne le laisse. Toujours présente, toujours dans un coin de sa tête. A rire de lui, alors qu' Elle l'a mis dans cette situation. A le blâmer pour ce qu'il n'a jamais voulu voir arriver, pour rejeter sur lui la conséquence de ses actes. - TU NE VAUX PAS MIEUX QUE MOI ! TU NE VAUX RIEN, TU N'ES RIEN ! Tu n'es rien... Rien que je ne puisse tuer, rien que je ne puisse fuir. Un jour, je mourrai. Un jour je te tuerai. Un jour je t'emporterai. Et tu n'entreras même pas au Royaume de Tari. PARCE QUE TU N'EXISTE PAS !Le désespoir est palpable dans son discours. Cette impuissance qui le ronge et qui le mine transparaît très clairement. Et son ton oscille entre hurlements et gémissement. Ses sentiments entre colère et tristesse. Et Elle rit toujours. - Ris donc. On verra qui gagnera, la prochaine fois.*** La situation, il ne la connaît que trop bien. Elle aussi. Son ventre gronde, son corps se tend. Les instants qui suivront seront bien trop intense pour qu'il ait le droit à l'erreur. Cette fois, il peut sentir que c'est différent. Il ne divertit pas seulement quelques personnes. Il divertit cette personne. Pour qui on a sorti le grand jeu, pour qui on a regroupé les meilleurs. L'ambiance est tout autre. Plus sérieuse. Plus tendue. Moins frivole, plus triviale. Elle est parfaitement à sa place. Elle ne pourrait pas être mieux autre part. Elle a vécue pour ce moment et vivra pour ceux qui suivront. Du moins le croit-elle. Jeté au milieu de l'arène, Këda recule légèrement. Comme chaque fois, on l'approche trop près, on l'emmène trop loin. A portée de celui qu'il doit tuer. Alors qu'il a besoin de jauger, il a besoin d'évaluer. Sans ça, le combat sera beaucoup trop sauvage pour assurer sa survie. Non qu'il craigne la défaite, mais plutôt de décevoir Vel. Après tout, il est celui qui canalise au mieux ses besoins. S'en affranchir serait retomber sous son joug. Et de cela, il n'en était pas question. - HRP:
J'espère que c'est suffisant pour vous, je compte décrire le combat dans sa totalité dans mon prochain post. Si ça ne va pas, faites moi signe !
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| | | Vel Do'Hel Rewt
Drow
Nombre de messages : 88 Âge : 28 Date d'inscription : 20/12/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 376 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: La perle rare vaut toujours son pesant d'or [Gros Vel] Jeu 8 Sep 2016 - 9:12 | |
| Vel Do’Hel, qui pouvait maintenant faire déborder toute sa masse de son siège en bois précieux (et renforcé), observa les entrées des deux combattants. Le premier à arriver fut Onna, la Bête Enragée. Le Prince-Marchand n’était pas peu fier d’avoir fait une telle acquisition. Son nouvel associé, Slagar, avait eu un flair incomparable. Il était fier de pouvoir montrer un combattant aussi féroce à son nouvel invité. Le Haut-Prêtre d’Uriz se devait d’être pleinement satisfait par le combat, mais aussi par son issue somme toute… succulente. Velkyn avait sûrement remarqué ses chaînes et sa muselière. Aussi, le grand et bedonnant maître des lieux lui expliqua.
« Voici Onna, votre Excellence. C’est une de mes dernières raretés, acquise il y a fort peu… Mirez-vous ces chaînes et ce bâillon ? Ils témoignent de la sauvagerie qui l’habite… Elle n’est pas commune, Maître Velkyn. Je n’en ai même vue de plus vivace nulle part ailleurs. C’est un être d’une rare violence, et que je commence à apprécier à sa juste valeur, bien qu’il ne soit dans ma collection que depuis peu. »
Il sourit. Il se doutait bien qu’un Drow tel que son invité adorerait voir la mâchoire dentue d’Onna se refermer d’un seul clappement sur la gorge de son adversaire… Mais pour corser le tout, Vel Do’Hel avait également pris un concurrent à la taille de la Bête. Un homme qui ne l’avait jamais déçu. Un ancien champion, qui avait trouvé le chemin de la victoire, sous les vivats sanguinolents des spectateurs de l’arène. Vel le regarda faire son entrée… Lui, le Surin de Mogar, le Lion du Bif… La herse se souleva, pour laisser apparaître un homme grand et fort, au crâne rasé et au visage aux traits burinés et mauvais. Vêtu d’un pourpoint de cuir, l’Humain s’avança, saluant les deux Drows qui les regardaient du haut de leur tribune.
« Celui-ci est presque légendaire, Excellence. Le plus bel athlète qu’il m’ait été de voir chez un peuple aussi faible que celui des Hommes. Certains disent qu’il a du sang daedhel, ce que je ne peux assurer, mais que je peux en revanche concevoir. Ancien champion des fosses à lion et des arènes du Bae’d, il n’a pas d’égal dans la région. Jhaegar le Lion, Seigneur Velkyn. »
Le gladiateur avait un regard dur et profond. Lorsque les présentations furent finies, il le posa sur la créature qu’il allait affronter. Il la jaugeait, l’évaluait. Tout ce qu’il voyait, c’était un animal, qui serait bien docile jusqu’à ce qu’on lui enlève ses entraves, pour laisser s’exprimer toute sa rage et sa haine de l’autre. Jhaegar l’avait vu démonter Géryon. En petits morceaux, et sans cure-dent pour l’après-match.
Vel frappa des mains.
« Libérez Onna. Ensuite, ils pourront choisir leur arme sur le râtelier. Et les jeux commenceront. »
Son regard glissa sur Velkyn. Il voulait voir sa réaction lorsque le combat débuterait.
Des gardes courageux se mirent à quatre pour tenir la Bête Enragée, pendant qu’un autre, plus courageux encore, vint lui retirer ses chaînes et sa muselière. Une fois libre, les pandores détalèrent comme des lapins, pour regagner la sécurité toute relative de la barrière d’un mètre vingt qui faisait office de limitation à l’arène. Jhaegar se dirigea vers le râtelier, et sélectionna tout de suite un poignard recourbé. Se mettant en position, il attendit qu’Onna prenne quelque chose lui aussi, profitant du moment de flottement pour s’échauffer, sautillant sur ses jambes, et faisant parfois des moulinets avec ses bras.
L’affrontement pourrait bientôt commencer. Une fois que la Bête se sera décidée.
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| | | Këda
Hybride
Nombre de messages : 323 Âge : 28 Date d'inscription : 19/04/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 210 ans à sa mort Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: La perle rare vaut toujours son pesant d'or [Gros Vel] Ven 16 Sep 2016 - 23:34 | |
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Cette fois, Këda attrape une lame crantée sur le râtelier. Si la première fois la fureur de l'autre lui a suffi pour vaincre, il sait que ce ne sera pas le cas aujourd'hui. C'est un combat tout autre qu'il va mener. Un combat où il aura autant sa place qu'Elle. Où il ne peut se laisser submerger par sa soif et sa faim. Non, pour une des rares fois, ils se battront ensemble. Peut-être pour la dernière fois. Il est décidé, à faire de ce spectacle son dernier. Elle se rit de lui. Comme toujours. Parce qu'elle sait ses faiblesses, parce qu'elle a toujours réussi à les maintenir en vie. Même au bord du précipice, même alors qu'ils chutaient dans le gouffre. Elle les avait repris en main, elle les avait sauvé. Tout les deux. Sans même lui demander son avis, sans même écouter sa peine et sa souffrance. Sans même entendre ses supplications. Ignorant ses coups et ses hurlements. Reprenant toujours un peu plus leur souffle, remplissant toujours un peu plus leur ventre. Laissant le sommeil les cueillir que lorsqu'ils étaient dans un endroit sûr, jamais là où d'autres pouvaient les attraper, les violenter, les réduire à néant.
Mais cette fois est bien différente. Cette fois il n'a plus peur. Cette fois il sait. Il a le pouvoir. Et il ne le cédera pas. ''Rends toi à l'évidence, Këda. Elle va reprendre le contrôle. Elle ne te laissera jamais l'emmener dans ta chute. Tu vas perdre le combat. Encore une fois. Ce n'est pas la peine que tu le commences. Abandonne. Maintenant.'' Jamais. Il n'abandonnera jamais. Elle n'est pas si forte. Elle n'est là que parce qu'il a eu besoin de son soutien un jour. Mais aujourd'hui Elle est devenue bien trop envahissante et il est temps que cela cesse. Une profonde inspiration refroidit ses narines et gonfle ses poumons. Son cœur bat doucement, bien plus lentement que lorsqu'Elle l'utilise. Elle le supplie de le laisser sortir. De le laisser prendre les commandes. Mais il ne répond pas. N'entend pas. En face de lui un autre monstre. Celui qui aura sa peau. Celui qu'il laissera prendre sa vie. Après avoir offert un spectacle digne de ce nom à celui qui aura su contenir au mieux les pulsions meurtrière de sa compagne.
L'autre gesticule, échauffant ses muscles, les faisant rouler sous sa peau comme pour attirer l'oeil de Këda. La tête légèrement penchée sur le côté, il le laisse faire. Avant de se précipiter sur lui. Il esquive le premier et le second coup, mais le troisième laisse une estafilade sur sa mâchoire. Alors qu'il sert cette dernière, il peut sentir le sang chaud couler le long de son cou. Balançant dans la foulée un coup de pied visant l'intérieur de son genou, seul son talon touche. Et encore, il l'effleure. Premier échange. Sans Elle. Il la sent monter, pourtant. A l'odeur du sang, elle rapplique indéniablement. Chaque fois que l'odeur cuivrée du carmin chatouille ses narines, elle n'est plus très loin. Il sait sa force habiter petit à petit un peu plus ses muscles. Sans pour autant que son esprit soit chassé. Elle vient sans vouloir le faire partir. Parfait. Il commence à tourner lentement autour de son adversaire, genoux fléchis, épaules relevées, poings serrés. Quand l'autre tente encore de le toucher, il fend l'air de sa lame et perce la peau sous laquelle roulaient ses muscles plus tôt. Une vilaine entaille s'ouvre sur la largeur de son épaule, tandis qu'un point effleure sa joue. Elle l'a esquivé pour lui. Un grondement naît dans sa gorge. Elle n'est pas réellement heureuse de savoir son minois abîmé. Et réclame plus de sang. Leur enchaînement s'accélère, des entailles apparaissent rapidement sur le corps de l'hybride. Il les sent à peine, trop concentré pour laisser la douleur l'envahir.
Son souffle s'accélère, son cœur se met à battre plus fort. L'adrénaline envahit peu à peu son organisme et bientôt, il se sent invincible. Plus rien ne peut l'atteindre, plus rien ne peut l'abattre. Il est immortel. Après tout n'a-t-il pas du sang anedhel et daedhel ? Un misérable humain n'est pas une menace, au contraire. Ce n'est ni plus ni moins qu'un insecte qu'il se plaira à écraser comme il se doit. Avec qui il jouera cruellement avant de sonner son glas. Leurs échanges reprennent, les lames cliquettent un instant avant de taillader la chaire à nouveau. Des nouvelles plaies s'ajoutent aux anciennes mais le carmin l'aveugle trop pour qu'il le voit. Sa rage est palpable et celle de son adversaire ne s'en retrouve que décuplée. Il le sent parce ses coups portent plus, il commence à encaisser. A en avoir conscience. Sa lame finit par plonger dans la cuisse de l'humain, tandis qu'on lui assène un coup de genou dans l'abdomen. Celui ci, il n'arrive pas à l'absorber. Il recule, chute presque, soulève la poussière quand il se rattrape tant bien que mal. La bête chancelle. Elle tremble mais ne faillit pas. Elle se relève et bondit. Sans crier gare. Plantant la lame entre les côtes de son adversaire, perforant sans doute par la même occasion le lobe supérieur du poumon droit, elle pivote pour se retrouver sur son dos. Les os crissent sous la pression et un grognement s'échappe des lèvres du colosse.
L'acier finit par s'enfoncer dans sa cuisse, une fois, puis deux, puis trois. Dans une rage insensée, il se déchaîne sur Këda. Alors que ce dernier plante ses crocs dans son cou et arrache un morceau de chaire sanguinolent. Elle n'a touché aucune artère. Il le sait, il y a veillé. Il ne veut pas le tuer, il veut mourir. Mais il veut aussi jouer le jeu, remercier Vel une dernière fois avant de tirer sa révérence. Pour lui avoir montré une nouvelle façon de canaliser celle qui lui empoisonne l'esprit. Pour lui avoir donné l'occasion d'être à nouveau tranquille avec lui même, seul dans son esprit, ne serait-ce que le temps qu'Elle digère sa proie. Proie livrée par Vel lui même. Mais avant qu'Elle ne puisse reprendre une seule bouchée, alors même qu'Elle dégustait encore le sang de sa proie, on la fait basculer. Elle essaye de se raccrocher, mais sa cuisse claque bruyamment sous l'effort et de sa jambe née soudainement un torrent carmin. Un hurlement déchire sa gorge mais Elle n'abandonne pas pour autant. Lâchant sa lame, figée dans le torse de son adversaire, il balance maintenant ses poings. Les phalanges frappent à s'en déchirer la peau. Sa jambe droite traîne misérablement derrière lui mais il ne semble pas s'en soucier réellement.
A cet instant, il y a bien plus important. Bien plus douloureux. Bien plus froid. Elle baisse les yeux avec consternation et sa bouche s'agrandit en même temps que ses yeux. La garde comme posée sur sa poitrine semble irréelle. Mais l'acier perce bel et bien son cœur. Elle tente silencieusement de se débattre, de hurler, mais seul un mince filet de voix s'échappe de ses lèvres. Un rictus s'y dessine, de la part de Këda cette fois. Il a gagné. Cette fois, il a gagné. La seule qui importe à vrai dire. Parce que toutes les défaites sont effacées par cette seule et unique victoire. L'unique combat qui a réellement eu de l'importance. Petit à petit, les sons se font moins clairs, les odeurs s'estompent. Il ne se sent même pas chuter, n'a plus conscience de son corps quand il frappe brutalement le sol. Ses yeux se voilent et se noient dans l'étrange couleur de la boue formée par le sang, la sueur et la terre. Bientôt, il suffoque. Cette douleur il la sent. Vivement. Elle lui déchire les poumons, lui vide le cœur, mais l'emplit de satisfaction. Il est là, entre la vie et la mort. En passe de rejoindre Tari. En passe de retirer définitivement Onna de ce monde. ''Je t'avais dit que je gagnerai.'' Et de l'hybride ne resta plus qu'un corps sans vie, l'expression même d'un énième triomphe de Jhaegar.
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