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| Valisilwen Lindorie, protectrice de Linaëh | |
| | Auteur | Message |
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Valisilwen Lindorie
Elfe
Nombre de messages : 13 Âge : 31 Date d'inscription : 24/07/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Valisilwen Lindorie, protectrice de Linaëh Lun 25 Juil 2016 - 13:10 | |
| (Nom & Prénom) Valisilwen Lindorie. (Âge) 771 ans. (Sexe) Féminin. (Race) Elfe. (Faction) Cités d’Anaëh. (Particularité) Un goût prononcé pour les langues exotiques, et les peuples qui les parlent.
(Alignement) Neutre bon. (Métier) Erudite & Protectrice de Linaëh. (Classe d'arme) Aucune.
(Équipement) Ce sont sept siècles de savoir que Valisilwen possède, et elle a consigné cette science dans les nombreux écrits rédigés de sa main. D’une langue vers une autre, de celle-ci vers une troisième, et ainsi de suite : conservés à Lanthaloran ou à Linaëh, ce sont de lourds et volumineux lexiques que Valisilwen laissera à sa race. C’est en effet, à chaque Cycle, le fardeau des Elfes érudits, de fixer à l’encre ce que des siècles de labeur ont lentement fait émerger dans leur esprit.
(Description physique) On dirait que Valisilwen a crû entre deux mondes : des Cités ou des Noss, sans trancher, elle paraît avoir reçu des deux. Des pieds jusqu’au visage, elle est façonnée dans les lignées des Elfes de pierre : elle présente les traits doux, clairs, et infiniment réguliers, qu’on a longtemps aperçus sous les arcades des palais de Daranovar. Mais sur le sommet de son crâne, c’est l’Anaëh frondeuse : une canopée incendiaire, des cheveux roux, dévalent depuis son front jusqu’à ses côtes. Trois quarts de Cycle durant, la crinière a forci vers un brun assagi ; mais le Voile l’a embrasée d’une rousseur nouvelle. Elle a deux yeux brillants sous ses mèches fauves.
(Description mentale) Valisilwen est une fille de Sithrim, la plus sauvage des cités de Daranovar : son enfance de plus d’un siècle, c’est dans les ronces de ce sanctuaire sylve qu’elle l’a vécue ; elle y grandit au rythme des pulsations du chant éternel qui s’élève de Sithrim et rayonne jusqu’à la Mère. Il y a ainsi en Valisilwen un cœur indéracinable, un bastion de dévotion à Kÿria. La Protectrice est finalement à l’image de sa terre de Linaëh rebattue par le Voile : les bâtisses de pierre, les armes de fer, et même une certaine curiosité pour les destinées des Hommes, c’est exclusivement à la lisière du domaine qu’on les trouve ; à l’abri de ce pourtour extérieur, le cœur, lui, demeure féroce et vert.
(Capacités magiques) Nulles.
(Histoire)
      Au cœur de Daranovar toujours sur le pied de guerre, Sithrim était en paix : ici on chantait les louanges de l’Œuvre, en écho à la Symphonie, pulsation après pulsation. C’est dans cette ville de ronces tressées que Valisilwen naquit, au premier quart du Dixième Cycle. Le susurrement des sylves, la croissance des saules, et le passage des Noss toutes proches : voilà son enfance. Elle vit aussi Emerion, la dévastée, avec ses pierres écartelées : l’enfant découvrit alors la colère de la Mère.
      Au jour de son premier choix, à quatre-vingts ans, Valisilwen montra cette étrange préférence pour les langues d’ailleurs ; et puisqu’à Sithrim, seule la voix de la Mère était audible, l’enfant fut envoyée trouver les érudits de Lanthaloran, le havre du savoir. On y consultait les ouvrages les plus intelligents, ainsi que les esprits dont ils étaient nés. Valisilwen y apprit de Thandion Matamelcan, un maître formé au Neuvième Cycle, et qui rayonnait dans le Dixième : leurs dialogues dans tous les dialectes durèrent quarante ans. Lui était encore là lorsque, à cent vingt années révolues, la jeune Sylvaine traversa la cérémonie du choix ; et il lui sourit doucement, quand elle résolut de rejoindre Emerion, où les Noss parlaient des dialectes aux accents énigmatiques. Le Cycle suivait sa course, Daranovar se vouait à la pierre et au fer : il fallut à Valisilwen un siècle et la moitié d’un second, pour démêler les inflexions de colère dans les paroles des Noss, et le dépit rageur qui assourdissait leurs sifflements.
      Ce fut au milieu de ce Cycle, le Dixième, que Findarato élargit les Terres ancestrales : le Trône blanc découpa – dépeça, dit-on – le grand protectorat de Daranovar, et quatre provinces distinctes lui succédèrent. L’ancienne lisière du Sud devint un bout de terre confus, Linaëh, frontière du Linoïn perdu et de la Péninsule inculte : sur ce territoire en tampon, on vit des Noss ivres de rage croiser des détachements de l’armée du Sud. Convaincu qu’il fallait des esprits sages pour conseiller cette limite bouillonnante, le pouvoir en Daranovar dépêcha les plus illustres savants de Lanthaloran : Thandion Matamelcan en fut ; et le maître-érudit s’adjoignit Valisilwen.
      Elle vécut au chevet de la frontière ; à quelques pas de la lisière, là où finissait Anaëh, dans la demi-lumière qui filtre à travers les troncs clairsemés. On entendait entre les arbres les appels discordants des Elfes qui avaient fait vœu de défendre la Forêt : il fallut arrondir les grondements des Noss, et adoucir les déclarations des porteurs de lances de fer ; parfois aussi, démêler la haine et l’horreur, la peur et le dépit, dans les borborygmes des Elfes Sombres de l’Aduram. Valisilwen eut ses succès : il y eut des ponts de pierre pour renforcer les gués de branches, et des ronces vinrent hérisser les murs des tourelles frontalières. Le Conseil avait résolu d’imprimer à Linaëh un équilibre entre la pierre et le bois.
      Valisiliwen fut cinq cents ans à veiller sur le pourtour de Linaëh. Elle entra au Conseil lorsque l’âge fit s’en retirer Thandion Matamelcan, et elle y perpétua l’esprit de l’érudit ; il était le seul avec lequel elle aurait eu goût à s’unir, si Kÿria ne les avait séparés d’un Cycle entier. Valisliwen consacra encore ses années à veiller sur la frontière, où elle trouva même refuge le temps que dura le protectorat sanglant d’Elsorel Athaar. A la fin du Dixième Cycle, elle y apaisa les Noss, lorsque des bûcherons humains prétendirent trancher dans l’Anaëh.
      Mais le Voile transperça Linaëh, aussi durement que le reste du grand Daranovar. Les excroissances de la Forêt, la fureur nouvelle des Noss, tout cela ravagea la frontière fortifiée et militarisée. Le bois dévora la pierre ; la cité du Protectorat, harmonie entre les deux courants, éclata sous l’essor de l’Anaëh indomptée. A la lisière, l’armée du Sud abandonna ses bastions fracturés par les ronces ; les Sombres de l’Aduram reçurent, folie pour folie, les assauts désordonnées des Noss. Valisilwen s’en fut un temps à Sithrim, le sanctuaire devenu fiévreux : les pulsations de la Symphonie y tambourinaient à tout rompre.
      Elle retrouva Linaëh bouleversée, dans les premières années du Onzième Cycle, lorsque Leana relâcha sa veille sur les terres. Le Protectorat avait dépêché ses troupes à Ellyrion ; mais il dut les rappeler, du jour où les Sombres surgirent à Amblère, et qu’on redouta la réunion de ceux d’Aduram à ceux du Puy. C’était l’âge où Bol d’Jiv’elgg faisait serpenter la chaîne de Kiel dans les entrailles des forêts. Cette terre de Linaëh semblait à présent faible, la frontière avait failli : on assista impuissamment à la chute d’Eraïson à l’Est, aux guerres civiles de l’Oësgardie, et à l’édification du mur des Nains en lisière du Lörn. Lorsque, aux portes d’Anaëh, survint l’extinction du front contre les Sombres, la consolation fut mince pour le Protectorat : c’était une guerre à laquelle le bastion frontalier s’était révélé incapable de prendre part.
      C’est dans ces temps troublés, et après une longue indécision du Conseil, que Valisilwen reçut la charge de guider Linaëh ; Eraïson en cendres, Oësgard affamée, et Lante pressant vers le Sud et la Forêt, tout cela, Valisliwen le voit. Face à ce chaos, que Kÿria veille sur elle, comme elle veillera sur la frontière.
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| | | Valisilwen Lindorie
Elfe
Nombre de messages : 13 Âge : 31 Date d'inscription : 24/07/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Valisilwen Lindorie, protectrice de Linaëh Lun 25 Juil 2016 - 13:34 | |
| Double post pour dire que la fiche est terminée ! J'espère avoir respecté ce que les différents joueurs de Linaëh et Daranovar avaient écrit, et avoir comblé les zones d'ombre sur la perception des événements récents, des détails supplémentaires pouvant être adoptés en RP. A vous la lecture :) |
| | | Halyalindë
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 480ans (né en 531) Taille : 1m96 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Valisilwen Lindorie, protectrice de Linaëh Sam 30 Juil 2016 - 12:09 | |
| coucou! le fait d'être rousse semble être un prérequis pour être protectrice par les temps qui courent! bon parlons peu parlons bien. La fin s'inscrit très bien dans le contexte et le perso est assez intéressant pour redévelopper ce coin particulier de l'Anaëh je trouve, mais j'ai plus de mal avec le début de ton histoire. Daranovar et toutes les villes qui y étaient (parce qu'aujourd'hui, il ne reste que Daranovar elle-même qui n'ai pas été détruite par le voile et gardé par des Noss extrêmistes pour que les elfes de pierre ne reviennent pas s'y installer), ont toujours été vues comme extrêment urbaines et militarisées et ce de très longue date (vu que c'est même le seul coin d'Anaëh à ma connaissance avec un service militaire obligatoire, il faudra que tu parles de cela et que tu mette une classe d'arme en rapport). Le fait qu'une de ces villes soit pro-Noss et en harmonie avec l'Anaëh, alors que justement le principe de Daranovar c'est le militarisme et la rupture avec Anaëh a un point tel qu'ils sont commencé à multiplier les cités comme l'auraient fait des humains, ça me gêne un peu, surtout que les problèmes Noss/Cité sont inscrits de longue date dans ce protectorat et ont été très meurtriers comparés à d'autres endroits. De plus, avant le Voile, la capacité des elfes des Cités à entendre la Symphonie avait presque disparue, surtout dans les cités les plus urbaines, donc cette disposition a du être une particularité non négligeable de ton perso. A mon sens, tout en vivant dans un milieu très Taledhel, ton personnage peut avoir été intrigué par les Noss ou chercher a en savoir plus sur eux que le côté résolument guerrier voir meurtrier qu'ils montraient aux citadins mais pas avoir de réel contacte avec eux. Du moins pas dans ce protectorat. Enfin il y a un point de détail a revoir: les bucherons. Une délégation elfe a été envoyée pour régler pacifiquement le problème et a été humiliée par les humains. Un paquet de Citadins ont juré d'aller rendre la monnaie de leur pièce aux Péninsulaires (ça n'a pas put se faire à cause de l'avancé Ddrow). Au final, quelques groupes d'elfes (citadins et Noss) sont sortis d'Anaëh pour punir les humains en descendant vers leur capitale pour s'en prendre à leur roi tout en attaquant tout humain à vu (ça a été joué mais dans le foutoir de la guerre d'Oesard, les péninsulaires n'en ont pas eut plus conscience que cela) en mode vendetta. Pour l'instant, rares sont les elfes qui sont revenus d'une telle expédition (pour ne pas dire inexistant) et si des nouvelles sont revenues, ce sont des nouvelles de mort. Donc cela doit encore être un sujet très sensible et les péninsulaires sont réellement décrédibilisés auprès des sylvains. Il faudrait spécifier ça ou approfondir la façon dont ton perso a réussit à calmer les Noss, parce que sinon, avec les conneries de leurs pairs, les péninsulaires devraient être presque tués à vu par les Noss si ce n'est par les Citadins eux-même. si tu veux un coup de main pour t'aider à contourner ces problèmes n'hésite pas a m'envoyer un MP :) Bon courage pour la suite! |
| | | Valisilwen Lindorie
Elfe
Nombre de messages : 13 Âge : 31 Date d'inscription : 24/07/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Valisilwen Lindorie, protectrice de Linaëh Lun 1 Aoû 2016 - 16:46 | |
| Répondons peu, répondons bien Concernant le backround de Daranovar, j'avais bien vu que ce protectorat était partout mentionné comme très urbanisé et militarisé. Cependant son sujet dans l'Atlas ( https://miradelphia.forumpro.fr/t16655-protectorat-de-daranovar ) offre une vision beaucoup moins radicale, puisqu'on mentionne Sithrim comme étant une "ville des elfes des bois", où on voue un culte complet à Kÿria. D'où mon choix pour cette ville à mi-chemin des deux mondes. A moins que j'aie mal compris, et que Sithrim soit une création d'après le Voile ? Mais je ne le crois pas, puisque le même background indique qu'après le Voile, le protectorat est en ruines et complètement à reconstruire (ce qui signifie que toutes les cités ont dû être dévastées, pas seulement Sithrim et Emerion). Concernant la Symphonie, dans mon esprit c'est plutôt le culte de Kÿria à Sithrim qui l'entendait (ou qui essayait de l'entendre), et Valisilwen qui entendait les louanges de ce culte. Mais je vais reprendre cette première partie pour clarifier cela, merci pour la remarque :) Concernant les bûcherons, j'admets que j'ai dû manquer certains RP puisque je n'avais pas vu la complexité de l'intrigue. Je ne suis pas fan de l'intégration fictive de mon personnage dans un fil RP aussi détaillé que celui-là ; aussi je te propose de le supprimer de l'histoire, à moins que tu considères que l'intrigue a été tellement importante qu'aucun elfe de Linaëh ne peut l'ignorer. Je réécrirai en fonction de tes remarques |
| | | Cécilie de Missède
Humain
Nombre de messages : 1257 Âge : 70 Date d'inscription : 01/03/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 21 ans - 1m59 Taille : 1m59 Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Re: Valisilwen Lindorie, protectrice de Linaëh Mar 2 Aoû 2016 - 17:59 | |
| C'est en effet la Sithrim post-voile dont on parle là dans le BG. elle est présenter comme un lieu de rencontre pour les tribus semi-nomade de la région et la phrase suivante parle d'Emerion comme d'une ruine.
Dans l'intrigue des bucheron, le Linaëh a été le premier touché, si les habitants ne savent pas que des gens ont commencé à attaquer leur frontière et que ça a faillit dégénéré en guerre (si les drows n'avaient pas attaqués, les elfes seraient sûrement sortis d'Anaëh), c'est qu'il y a un sérieux soucis. Tu peux simplement dire qu'en tant que Protectrice, Valisi n'a pas pris position si cela te dérange. Cependant, je te demanderai de jouer la rancœur et la méfiance des elfes envers les Péninsulaires si tu en viens a avoir des rapports avec les humains. Les elfes n'oublient pas facilement. :)
Enfin, concernant la Symphonie, c'est en effet une mauvaise compréhension de ma part, autant pour moi. |
| | | Valisilwen Lindorie
Elfe
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Valisilwen Lindorie, protectrice de Linaëh Mer 10 Aoû 2016 - 21:18 | |
| Merci pour tes éclaircissements ! J'espère avoir corrigé les droits problèmes ( corrections en couleur pour que tu t'y retrouves ). J'avais mal compris le background initial de Daranovar (qui mériterait peut-être un redécoupage, pour bien distinguer l'avant/après Voile), donc j'ai choisi de retirer Sithrim. J'ai relocalisé l'enfance à Daranovar, ce qui a eu pour conséquence de modifier un peu la description mentale. Je te laisse juger de tout cela :) Pour les bûcherons, j'ai également déplacé dans le temps l'intrigue, puisque je ne l'avais pas vue aussi récente à première lecture. - Spoiler:
(Description mentale) Valisilwen a vu de nombreuses facettes de l’Œuvre, elle a remonté les terminaisons les plus variées de la Forêt. Elle a grandi dans la pierre ferrée de Daranovar et a vécu parmi les ronces à la lisière d’Anaëh ; elle a pratiqué aux abords des bois racornis d’Aduram, les langues qu’elle avait étudiées sous les portiques paisibles de Lanthaloran. Les incantations à la Mère, elle sait les entendre dans quinze patois différents : les sifflotements des Noss du Sud, les murmures marins qui font bruire Tethien, et les chants guerriers qui résonnaient récemment encore au-dessus d’Ellyrion. Moins que d’autres, peut-être, elle a été affectée par l’effondrement des cités de Daranovar, et par l’irruption de la Forêt jusque dans les palais de pierre – et plus que d’autres, sûrement, elle aurait accepté qu’on ceinture Anaëh de fortins, et qu’on y mine le fer. Elle a vu les mille façons qu’ont les Elfes, clairsemés qu’ils sont dans toute l’Anaëh, d’en défendre les limites ; elle sait, loin du centre, loin du cœur vert de l’Œuvre, quels accommodements peuvent être faits sur les frontières.
(Capacités magiques) Nulles.
(Histoire)
      Au cœur de Daranovar toujours sur le pied de guerre, Valisilwen naquit. Elle fut bercée dans la pierre, au cœur de la cité juchée sur le dos des montagnes ; c’était presque un Cycle entier avant que la Forêt ne fracture les portes de Daranovar, et reprenne ces coteaux par effraction. Valisliwen grandit au milieu de l’agitation du protectorat militaire, avec le cliquetis du fer qu’on forge et du bois qu’on taille. Elle vit aussi Emerion, avant sa dévastation ; et les Noss qui saisiraient la cité, elle les apercevait alors, formes filantes de la Forêt, laissant échapper des langues inaudibles.
      Mais au jour de son premier choix, à quatre-vingts ans, Valisilwen ne montra pas de goût pour les armes : ni les forger, ni les porter. Le jour, elle s’allongeait le long des voies qui menaient à Daranovar, pour écouter monter les accents des officiers venus des plus lointaines bordures d’Aanëh ; la nuit, elle descendait de quelques coudées, quittait les plateaux et s’effrayait à entrer dans les entrailles vertes d’Aanëh, là où résonnaient des voix étranges, et comme étrangères. Elle révéla ainsi cette étrange préférence pour les langues d’ailleurs ; aussi l’enfant fut envoyée trouver les érudits de Lanthaloran, le havre du savoir. On y consultait les ouvrages les plus intelligents, ainsi que les esprits dont ils étaient nés. Valisilwen y apprit de Thandion Matamelcan, un maître formé au Neuvième Cycle, et qui rayonnait dans le Dixième : leurs dialogues dans tous les dialectes durèrent quarante ans. Lui était encore là lorsque, à cent vingt années révolues, la jeune Sylvaine traversa la cérémonie du choix ; et il lui sourit doucement, quand elle résolut de rejoindre Linaëh, où on pouvait entendre des Noss parler des dialectes aux accents énigmatiques. Le Cycle suivait sa course, Daranovar se vouait à la pierre et au fer : il fallut à Valisilwen un siècle et la moitié d’un second, pour démêler les inflexions de colère dans les paroles des Noss, et le dépit rageur qui assourdissait leurs sifflements.
      Ce fut au milieu de ce Cycle, le Dixième, que Findarato élargit les Terres ancestrales : le Trône blanc découpa – dépeça, dit-on – le grand protectorat de Daranovar, et quatre provinces distinctes lui succédèrent. L’ancienne lisière du Sud devint un bout de terre confus, Linaëh, frontière du Linoïn perdu et de la Péninsule inculte : sur ce territoire en tampon, on vit des Noss ivres de rage croiser des détachements de l’armée du Sud. Convaincu qu’il fallait des esprits sages pour conseiller cette limite bouillonnante, le pouvoir en Daranovar dépêcha les plus illustres savants de Lanthaloran : Thandion Matamelcan en fut ; et le maître-érudit s’adjoignit Valisilwen.
      Elle vécut au chevet de la frontière ; à quelques pas de la lisière, là où finissait Anaëh, dans la demi-lumière qui filtre à travers les troncs clairsemés. On entendait entre les arbres les appels discordants des Elfes qui avaient fait vœu de défendre la Forêt : il fallut arrondir les grondements des Noss, et adoucir les déclarations des porteurs de lances de fer ; parfois aussi, démêler la haine et l’horreur, la peur et le dépit, dans les borborygmes des Elfes Sombres de l’Aduram. Valisilwen eut ses succès : il y eut des ponts de pierre pour renforcer les gués de branches, et des ronces vinrent hérisser les murs des tourelles frontalières. Le Conseil avait résolu d’imprimer à Linaëh un équilibre entre la pierre et le bois.
      Valisiliwen fut cinq cents ans à veiller sur le pourtour de Linaëh. Elle entra au Conseil lorsque l’âge fit s’en retirer Thandion Matamelcan, et elle y perpétua l’esprit de l’érudit ; il était le seul avec lequel elle aurait eu goût à s’unir, si Kÿria ne les avait séparés d’un Cycle entier. Valisliwen consacra encore ses années à veiller sur la frontière, où elle trouva même refuge le temps que dura le protectorat sanglant d’Elsorel Athaar. A la fin du Dixième Cycle, elle y apaisa les Noss, lorsque des bûcherons humains prétendirent trancher dans l’Anaëh.
      Mais le Voile transperça Linaëh, aussi durement que le reste du grand Daranovar. Les excroissances de la Forêt, la fureur nouvelle des Noss, tout cela ravagea la frontière fortifiée et militarisée. Le bois dévora la pierre ; la cité du Protectorat, harmonie entre les deux courants, éclata sous l’essor de l’Anaëh indomptée. A la lisière, l’armée du Sud abandonna ses bastions fracturés par les ronces ; les Sombres de l’Aduram reçurent, folie pour folie, les assauts désordonnées des Noss. Valisilwen s’en fut un temps à Emerion : la pierre semblait y être soudain fiévreuse, comme étranglée par une menace.
      Elle retrouva Linaëh bouleversée, dans les premières années du Onzième Cycle, lorsque Leana relâcha sa veille sur les terres. Le Protectorat avait dépêché ses troupes à Ellyrion ; mais il dut les rappeler, du jour où les Sombres surgirent à Amblère, et qu’on redouta la réunion de ceux d’Aduram à ceux du Puy. C’était l’âge où Bol d’Jiv’elgg faisait serpenter la chaîne de Kiel dans les entrailles des forêts, où les haches des Hommes faisaient sacrilège sur la lisière des forêts. Le Protectorat frontalier regarda ces deux fléaux s’enfoncer comme des crocs dans l’Anaëh, sans trouver à réagir ; les échos du réveil de Kÿria assourdissaient les débats. Le Conseil fragmenté de Linaëh, comme sonné, peinait à entendre sa propre voix. Cette terre semblait à présent faible, la frontière avait failli : on assista impuissamment à la chute d’Eraïson à l’Est, aux guerres civiles de l’Oësgardie, et à l’édification du mur des Nains en lisière du Lörn. Lorsque, aux portes d’Anaëh, survint l’extinction du front contre les Sombres, la consolation fut mince pour le Protectorat : c’était une guerre à laquelle le bastion frontalier s’était révélé incapable de prendre part.
      C’est dans ces temps troublés, et après une longue indécision du Conseil, que Valisilwen reçut la charge de guider Linaëh ; Eraïson en cendres, Oësgard affamée lorgnant sur la lisière, et Lante pressant vers le Sud et la Forêt, tout cela, Valisliwen le voit. Face à ce chaos, que Kÿria veille sur elle, comme elle veillera sur la frontière.
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| | | Cécilie de Missède
Humain
Nombre de messages : 1257 Âge : 70 Date d'inscription : 01/03/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 21 ans - 1m59 Taille : 1m59 Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Re: Valisilwen Lindorie, protectrice de Linaëh Mer 10 Aoû 2016 - 23:32 | |
| t'es génial, je lis ça dès demain! |
| | | Krish Al'Serat
Ancien
Nombre de messages : 1580 Âge : 34 Date d'inscription : 27/03/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 1 008 ans Taille : 1m82 Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Re: Valisilwen Lindorie, protectrice de Linaëh Jeu 11 Aoû 2016 - 14:19 | |
| Impeccable! re-bienvenue! - Code:
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[Métier] : Erudite & Protectrice de Linaëh.
[Sexe] : femme
[Classe d'arme] : aucune
[Alignement] : Neutre bon Je pense que te remettre tous les liens n'est pas forcément nécessaire... A très vite en jeu! |
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| Sujet: Re: Valisilwen Lindorie, protectrice de Linaëh | |
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| | | | Valisilwen Lindorie, protectrice de Linaëh | |
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