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 Une rencontre. Un espoir. | Aymeric

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Blanche d'Ancenis
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MessageSujet: Une rencontre. Un espoir. | Aymeric   Une rencontre. Un espoir. | Aymeric I_icon_minitimeVen 29 Juil 2016 - 20:23


1er jour de la première ennéade de Karfias, an 9


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Aymeric de Brochant, Marquis de Serramire, Seigneur de Brochant salut.

Par ces mots couchés sur ce velin, nous souhaitâmes nous entretenir avec votre auguste personne, ce pourquoi nous vous demandons audience.

Nous aimerions nous entretenir de diverses choses à commencer par votre position vis-à-vis d’Odélian dont la marquise n’est nulle autre que notre sœur bien aimée. Nous espérons aussi que vous nous relatiez votre triomphe vis-à-vis des peaux-noires. En effet, nous n’avons malheureusement pas eu l’opportunité de vous prêter main forte, notre relation précaire avec nos voisins étant ce qu’elle est … Mais là n’est évidemment pas la seule raison.

Quoiqu’il en soit, cela serait un extrême honneur de pouvoir vous renconter et nous espérons une réponse positive de votre part.


Blanche d’Ancenis, Duchesse du Médian, Comtesse de Velteroc, Baronne de Hautval, Dame du Beau-Val
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Aymeric de Brochant
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MessageSujet: Re: Une rencontre. Un espoir. | Aymeric   Une rencontre. Un espoir. | Aymeric I_icon_minitimeVen 26 Aoû 2016 - 19:34

HRP:

"Pourquoi vivre à Castel Tolbioc, quand vous pourriez tenir votre cour ici, père ? L'air y est pur, les jardins calmes, les bois sont à une portée d'arbalète."

La question était sortie de la bouche d'un adolescent, aux cheveux corbeaux. Ce jeune homme n'était autre que le fils ainé du marquis. Depuis que ce dernier avait ordonné qu'un tournoi se tint à Serramire, on avait pris pour habitude de fréquenter les jardins du palais séraphin. C'était ici que la plupart de la noblesse invitée passait ses journées, quand elle ne se rendait pas en ville pour goûter des foires. La maison de Brochant, usuellement circonscrite aux halls sombres de Castel Tolbioc, profitait amplement de cette villégiature.

L'attrait pour le raffinement séraphin n'épargnait pas Aymeric non plus, à qui les futaies bien ordonnées des jardins rappelaient, non sans nostalgie, le temps où il côtoyait, jeune chevalier, la cour du duc Edgar. Le marquis, pourtant, s'était résolu à ne pas prolonger cette plongée dans le passé : elle durerait uniquement le temps du tournoi, tant que les convives seraient présent. Le palais n'était qu'une vitrine désuète d'une grandeur aujourd'hui lointaine.

"Ce n'est pas notre palais, Arnaud, et nous ne sommes pas des Séraphins. Voila pourquoi nous siégeons là-bas, et non ici.
- Mais père, les Séraphins ne sont plus! Et vous êtes le marquis, désormais. Qui plus est, le vieux château n'as pas été bâti par des Brochant, que je sache. Pourquoi vouloir hanter cette vieille forteresse froide et sinistre ?"

Levant les yeux du vélin qu'il lisait, Aymeric réprima un soupir, tandis qu'il regardait son ainé. Cette conversation n'avait pas été la première ; elle était née de son épouse, qui abhorrait tout autant Castel Tolbioc, et elle revenait régulièrement - le plus souvent, l'hiver. La guerre lui avait épargné ces récriminations ; le tournoi les lui rappelait. Se penchant à nouveau sur la missive, Aymeric répondit à sa progéniture d'une voix indifférente.

"Justement parce qu'au contraire d'ici, elle est froide, austère, et, comme tu le dis si bien, sinistre. Elle nouvelle que nous sommes les seigneurs de la marche du Nord, et non quelque poudré langecin. Est-ce à cela que tu veux ressembler, fils ? À un suderon ?
- Non, père.
- Bien."

Replongeant dans sa lecture, le marquis se détourna de son fils. Il acheva bientôt le vélin, et sans attendre, fit mander une enseigne. Peu après, celle-ci déguerpissait en direction du palais, avec une invitation à destination de la baronne de Hautval. Se tournant vers sa progéniture, Aymeric surpris celle-ci toujours en proie aux revendication : Arnaud, faisant les cent pas, n'avait pas encore trouvé quoi répondre à son père, cependant, il cherchait assidument.

Se surprenant de nouveau à soupirer, le marquis quitta son siège pour se porter au devant de son fils. Que ce dernier lui tint tête - après tout, c'était l'âge - ne dérangeait pas outre mesure son géniteur ; il se désolait cependant que l'intellect de son héritier s’appesantisse sur des sujets insignifiants. Le jeune homme n'était pas sot, au contraire, il savait parfois se montrer brillant. Il était cependant inconstant, à l'esprit trop léger. De la longue campagne à laquelle il avait participé, Arnaud ne semblait retenir que la geste - ce qui n'était pas sans décevoir son père. Ce dernier pouvait-il, pour autant, le blâmer ? Lui même, avant qu'il ne fréquente les geôle d'Anselme, n'avait-il pas été un ineffable gandin ? Résolu à ce que sa progéniture ne commette pas les erreurs qui lui avait tant coûté, Aymeric entrepris alors de seriner sa morale.

"Écoute moi, fils : un jour, tu seras marquis à ma place, et tu seras libre d'agir selon ton désir. Merwyn fit cela, et aujourd'hui encore, sa maison, vieille de plusieurs siècles, ne s'est départie de cette opprobre. Comprends tu ? Tout glorieux qu'il fut, l'héritage séraphin est frappé d'anathème. L'ignominie qui entache ce nom ne doit pas rejaillir sur le nôtre, Arnaud : le nom, c'est ce qui perdure par delà la tombe."

Peu après, on annonçait - en toute modestie, c'était là une entrevue informelle - la venue de Blanche d'Ancenis, la baronne de Hautval, et comtesse de Velteroc. Quand celle-ci fit irruption dans le petit square, Aymeric, en toute galanterie, entreprit de lui baiser la main. "Madame, votre compagnie m’honore et me flatte. Voici mon fils, Arnaud."

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Blanche d'Ancenis
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MessageSujet: Re: Une rencontre. Un espoir. | Aymeric   Une rencontre. Un espoir. | Aymeric I_icon_minitimeVen 9 Sep 2016 - 16:07


Prestement un laquais était venu délivrer la réponse positive du Marquis à la Baronne. La Dame en fut dans un premier temps soulagé. Cependant, elle ne s’attendait pas à être introduite si promptement. Les yeux se baissaient un instant sur les pans de sa robe qu’elle analysa minutieusement. Elle s’en tournait vers ses caméristes en qui elle s’en remettait pour vérifier sa coiffure. Ceci fait, elle était apte à rencontrer le seigneur Aymeric. Annoncée sous couvert de son titre le plus inférieur mais cela dit originelle, l’Ancenoise était accompagnée de sa garde rapprochée. Odeline était seule et arborait une armure légère de cuir clouté et était encagoulée si bien que seule une légère fente lui permettait de voir. A y regarder de plus près, un fin observateur pouvait deviner que celui qui protégeait la Dame du Val était une femme, en témoigne les légères rondeurs se dessinant à hauteur de son buste.  Avançant en direction du Protecteur des Marches, Blanche tendit simplement le dos de sa main décoré par la dentelle de ses mitaines estivales. Les premiers mots étaient toujours faits de la même essence, se complaisant par quelques courbettes verbales auquel la baronne répondit de même ton.

« Tout le plaisir est pour moi. »

Ses billes marines dévisageaient longuement en silence le Marquis puis son fils. Elle tentait d’estimer l’âge du jeune homme. Elle avait des doutes quant au fait qu’il soit honoré de sa présence, sachant que le Nord était bien plus à cheval sur certaines traditions et pro-partisan de la royauté, c’est-à-dire de Bohémond. Et aux yeux d’une partie des nobles, elle était celle qui avait causé la perte de la Régente Arsinoé.  Finalement après quelques divagations internes, elle reprit.

« J’espère avoir le plaisir de pouvoir rencontrer votre épouse aussi. Ce tournoi est comme une bénédiction pour ces temps troubles. Cela permet pour deux ennéades de ne pas se soucier des tracas qui incombent nos titres. Je salue cette initiative. »





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MessageSujet: Re: Une rencontre. Un espoir. | Aymeric   Une rencontre. Un espoir. | Aymeric I_icon_minitimeDim 18 Sep 2016 - 12:41

Tandis qu'ils échangeaient des amabilités, le marquis se surpris à observer son invitée. Blanche d'Ancenis avait, jouvencelle, été mariée par son oncle, Aemon le Borgne, au neveu du baron Semoras, pour soutirer le fief de Hautval aux prétentions royales. Près de dix ans plus tard, la dame avait survécu à tout ses parents et époux ; elle s'était remariée, à plusieurs reprises, d'abord avec le régent Aetius lui-même, avant d'épouser le comte de Velteroc, Nimmio. Combien d'enfant cette dame avait-elle du fournir à ces trois grandes maisons de la Péninsule ? Probablement autant que son époux ne lui en avait donné, calcula le marquis.

La Dame de Hautval, cependant, offrait au regard une complexion agréable. Là où chaque grossesse avait semblé affadir un peu plus sa bien aimée, les années avaient épargné la baronne. Assurément, plus d'un homme à Serramire avait du lorgner vers cette dame, dont la gorge aguichait l’œil, et le visage ravissait le regard. Avisant la sentinelle que précédait Blanche, Aymeric se demanda qui était l'impavide créature. S'agissait-il d'un cerbère mandée par son époux absent, ou d'une favorite aux passe-temps belliqueux ? Était-elle chargée de veiller sur la vie de sa maîtresse, ou sur sa vertu ? Se figurant le comte de Velteroc, manchot alité à la pâleur proverbiale, Aymeric se demanda si, à sa place, il aurait laissé sa propre épouse gagner pareille festivité.

Cependant, Blanche causait, et l'embarras eut assurément gagné l'assemblée si le marquis s'en fut resté à ses turpitudes. « Votre... il hésita, camériste peut rester ici, madame, je réponds de votre sûreté. » Tendant son bras à la dame, Aymeric, d'un signe, intima aux siens de les laisser. Seul son fils suivrait, silencieux, le couple dans sa villégiature. « Marchons, voulez vous. »

Entamant sa promenade, Aymeric reprit cependant sa causerie : « En vérité, madame, ces frivolités sont uniquement permises par notre dévotion à la chevalerie. C'est mon devoir de permettre aux bons cadets du pays d'exprimer leur hardiesse, sans quoi ils seraient semblable à la roture. La noblesse n'est point une tâche dont il nous faut acquitter, elle est notre nature même. Nééra aventine n'a-t-elle point choisi les Phiiram pour nous guider, de même que les Phiiram nous ont choisi pour les y aider ? Adonc, la noblesse nous est non seulement intrinsèque, elle est chose sacrée. Ne le pensez vous pas ? »

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MessageSujet: Re: Une rencontre. Un espoir. | Aymeric   Une rencontre. Un espoir. | Aymeric I_icon_minitimeVen 14 Oct 2016 - 19:31


En effet… et de baronne, elle devint duchesse… Enfin-là était un titre reconnu par peu mais les faits étaient là et il fallait s’accommoder des actes. Qui aurait cru que cette turbulente jouvencelle serait encore de ce monde et si haut placée dix années plus tard ? A dire vrai, l’avenir peut être très capricieux et déroutant. Depuis son ascension, la dame avait changé… en bien ou en mal… cela n’était pas à elle d’en juger. Et dès à présent, elle se tenait là face au marquis. Les yeux suivirent un instant la trajectoire d’Aymeric pour se poser platement sur Odeline qui était le premier questionnement du Seigneur des Marches. Blanche n’ajouta rien à son sujet. Il pouvait aisément aller à toutes les hypothèses qui l'assaillaient.
Les billes vinrent à nouveau rencontrer celles du sire. Ses lippes rosées s’étirèrent malicieusement face à son hésitation. Blanche s’imaginait désormais l’agacement d’Odeline qui était considérée comme une camériste. Là n’était pas une insulte en soi et certainement plusieurs damoiselles enviaient cette place de choix qui assurait prestige, reconnaissance et bon parti… Néanmoins pour Odeline, cela était une injure de ne pas reconnaître ses faits d’armes. Être membre de la garde d’élite et rapprochée de la Baronne du beau Val était sans nul doute aussi élogieux.
Lentement Blanche se tournait en direction de sa protectrice à qui elle lança un regard univoque. Une joute silencieuse s’engagea. Sous l’œillade insistante de la duchesse et après avoir montré plusieurs signes d’hésitation, Odeline capitula. Avec autant de rancœur qu’elle put garder pour elle-même, c’est militairement que la sentinelle salua bien bas Aymeric, son fils et sa maîtresse avant prestement tourner les talons et attendre que le marquis désire lui rendre son joyau. L’attitude de son bouclier l’amusa mais elle se rappela très vite que l’homme qui lui faisait face était plutôt arriéré. La Dame ne manquera pas de lui rappeler qu’en fonction des uns et des autres, la manière à adopter était différente.
Les billes vinrent à nouveau à la rencontre du marquis et son aîné à qui elle emboîtait le pas. Le bras enlaça celui d’Aymeric en gardant la distance de sécurité. La première tirade du Seigneur des Marches annonça d’ores et déjà la couleur. Peut-être était-elle paranoïaque mais elle voyait en ses propos de lourds non-dits. Ces premiers mots lui donnaient un avant-goût de l’homme qu’il était vraiment à moins que tout cela soit juste ce qu’il voulait lui montrer. Insidieusement, il remettait les pendules à l’heure et pointait par-là qu’il faisait partie de ceux les plus légitimes du rayon. Elle s’activait, cherchant les justes et bons mots.


« Vous avez certainement raison… Néanmoins … J’en viens à me questionner. Ne croyez-vous pas que nous sommes actuellement en proie au changement ? Si on en croit les dernières années, les Fiiram ne sont plus qu’un écho. »

Après tout, Trystan n'était qu'un adultérin. Et Bohémond lui-même était le fils d'un bâtard, lui-même frère d'un autre illégitime. Ses yeux bleus cherchèrent alors les siens et elle reprit.

« ...Et n’ayant pas la même résonance en fonction de ces hérauts. »

Sa voix se fut alors plus forte pour ramener son attention sur ces prochains propos, visant simplement à noyer le poisson et l’empêcher de réfléchir plus qu’il n’en faut sur ces précédentes paroles. « Mais j’ai bien compris l’essence de notre noblesse » Elle insista volontairement sur le mot notre et termina ces mots par son plus joli sourire.

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MessageSujet: Re: Une rencontre. Un espoir. | Aymeric   Une rencontre. Un espoir. | Aymeric I_icon_minitimeMar 18 Oct 2016 - 11:35

« L'avez vous vraiment, madame ? lui répondit aussitôt le marquis. Par votre dernier mariage, vous êtes liée aux rebelles qui ont usurpé les terres du Roy. D'aucuns ici-même, à Serramire pensent d'ailleurs qu'il me faudrait vous embastiller, au nom de notre Sire, et monnayer votre liberté contre un retrait des domaines royaux. Apprenez le : la loyauté n'est pas vain mot, dans le Nord. »

Lancée d'un air martial, la phrase résonnait, lourde de vertu chevaleresque. En vérité, ce n'était là rien de plus qu'un posture. Aymeric lui-même s'était longuement questionné quant à la justesse de sa cause ; après tout, qui pouvait être certain de la nature véritable du Roy ? Cependant, si ce doute avait plongé nombre de seigneurs dans l'hésitation, il en avait poussé d'autres à l'action. L'incertitude planant sur les joues poupines de Bohémond était ainsi un révélateur d'ambitions. Car depuis que l'on avait publiquement décrié le jeune Roy à Sainte-Deina, combien de seigneurs n'en avaient profité pour avancer leurs propres pions ? Des plus balourds - le comte de Velteroc en tête de file - jusqu'aux plus subtils - l'intriguant baron de Merval - il n'en était guère à n'avoir tenté sa chance, dans ce gros bouillonnement qu'était devenu la Péninsule.

Cependant, il n'importait pas tant au marquis de découvrir quel seigneur était ambitieux - qui ne l'était ? - que d'apprendre les limites de cette ambition. En cela, la baronne de Hautval s'était singulièrement, et en de multiples occasions, distinguée. Quand son mari fustigeait Bohémond dans la demeure de Nééra, elle avait elle-même décrié les prétentions royales, pourtant les plus légitimes, de ses filles. Quand son époux, encore, s'était fait proclamer - brièvement certes - Roy, on l'avait vu des plus tièdes. S'agissait-il là d'une prudence maladive, d'une rancœur femelle ourdie et renforcée par les remariages multiples ? Aymeric, à l'évidence, n'avait encore su percer à jour la baronne de Hautval.

Il reprit ainsi, tandis qu'au square fleuri se succédait un labyrinthe végétal : « Vous vous en doutez, je ne saurais me satisfaire des dires d'autres bouches, madame : la vôtre m'importe grandement. »

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MessageSujet: Re: Une rencontre. Un espoir. | Aymeric   Une rencontre. Un espoir. | Aymeric I_icon_minitimeMer 9 Nov 2016 - 16:27


Les pupilles se braquaient indéniablement dans ceux de son hôte. Il vit toute la hardiesse qu’abritait ce corps qui était le sien.

« Et vous, monsieur le Marquis ? Je vous retourne la question. A ce jour, ce ne sont ni plus ni moins, les serviteurs du Sud qui possèdent la capitale. Les domaines royaux ont rejoint la Ligue, certes mais peut-être plaident-ils davantage en faveur des prétentions de mes filles, héritières légitimes du royaume, plutôt qu’envers le fantoche du Baron de Merval qui s’arroge des droits au-delà de ses prérogatives ? »

Elle fit une brève pause pour se racler la gorge.

« Avez-vous la moindre preuve que l’enfant que nous présente le Baron de Merval est réellement le fils d’Arsinoé et d’Aetius ? Car, il serait assez facile de trouver un bambin du même âge dans un orphelinat. L’avez-vous déjà vu ? Avez-vous déjà eu une audience avec lui pour affirmer qu’il est bel et bien le roi ? Et là, je vous le demande, monsieur le Marquis, qu’en est-il de cette noblesse qui prêterait allégeance à ce qui est en fait un va-nu-pieds ? Je maintiens mes positions et je les affirme. Au moins, ceux qui suivent mon parti savent que mes filles ne sont pas des orphelines trouvées sur le bord d’une route. »

Aymeric de Brochant pouvait la sentir tendue. Elle avait serré les poings. Avant d’essayer de se détendre.

« Je n’exclue pas de prêter allégeance au dit Roi, si on m’apporte la preuve tangible que cet enfant est bel et bien Bohémond et si mes filles ont la reconnaissance des droits qu’elles méritent. »

Les traits peu à peu tirés reprirent leur douceur coutumière et désormais les billes voyageaient le long des parterres fleuris

« Vous savez, si j’étais une femme cupide et avide de pouvoir, j’aurais plaidé en faveur de mon époux et je serais désormais Reine. Je ne l’ai pas fait. Pourquoi ? Car je suis attachée aux valeurs de notre royaume et car j’estime que les choses doivent être faites selon la tradition. C’est pourquoi, j’ai toujours maintenu les prétentions de mes enfants. La guerre qui s’est déroulée contre Arsinoé, n’était pas une guerre contre le Roi mais contre la Régente. Si les armées du Roi venaient à vos portes pour vous détruire, que feriez-vous ? Rendriez-vous les armes sans vous défendre ? Si les Dieux nous ont donné la victoire, c’est que nous ne sommes pas les mécréants qu’Arsinoée d’Olysséa prétendait. »

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MessageSujet: Re: Une rencontre. Un espoir. | Aymeric   Une rencontre. Un espoir. | Aymeric I_icon_minitimeVen 18 Nov 2016 - 13:57

Il n'avait fallu guère plus qu'une simple provocation pour que la baronne de Hautval s'ouvre complètement. Assaillie par l'ire au moment où l'on énonçait ses méfaits, la dame Blanche avait déroulé l'argumentaire ligard, sans omettre les prétentions de sa progéniture. Aux précédentes interrogations du marquis, elle répondait de but en blanc, dévoilant une ambition manifeste. Peu avare de contradiction, elle opérait un récit confus de ses démêlés dans le médian, semblant oublier qu'Aymeric avait bien été là sous les voûtes de Sainte-Deina, et avait entendu ce jour là ses propres paroles.

C'était, pour ainsi dire, une véritable farce. L'ancenoise avait autrefois, au couronnement de Bohémond, appelé à rejeter ce dernier, en faveur de l'élection. Quand son époux s'était enfin saisi de Diantra, elle avait alors avancé les prétentions de ses filles. Désormais, elle n'excluait pas de plier le genou devant le souverain des hommes, si tant est qu'on résolve l'insoluble question de ses origines. À Sainte-Deina, elle avait publiquement affiché sa lèse-majesté, mais désormais, Blanche se targuait d'une défense légitime contre Arsinoé ; s'agissait-il seulement d'une juste protection, quand ses troupes, sous la houlette de Velteroc, avaient forcé les portes de Christabel, et porté leurs glaives devant une Diantra dont l'identité du seigneur ne faisait alors aucun doute ?

Aussi, ce discours ne montrait guère qu'une chose : le parti ligard était perclus d'ignominie. À force de forfanterie, ces gens là avaient épuisé toute bonne foi, et se trouvaient au delà de toute rédemption. Quiconque fut doué d'un seul sens politique se serait détourné sans attendre d'un pareil repoussoir. Pourtant, Aymeric conversait toujours avec la baronne. C'est que la dame, en sus de l'importance que confère la seule force - dernier apanage de son époux - pouvait se targuer d'un avantage, ou plutôt de deux. Les princesses de sang royal, aussi vrai qu'elles subissaient la mauvaise presse de leur mère, demeuraient - encore - vierges de toute cabale, intouchée par les intrigues de leurs détenteurs. L'ambition de Velteroc leur avait épargné d'être fichées sur une hampe en guise de bannière comme l'avait été Bohémond, et c'était là la principale qualité que leur trouvait Aymeric.

« Les Dieux, madames, favorisent les plus forts, répondit-il après un long silence. Ce sont les armées de votre époux qui lui ont acquis sa victoire, et non la justesse de sa cause, si tant est qu'il connaisse encore ce mot. Vous évoquez votre parti, les droits de vos filles. Comment puis-je seulement m'y fier, quand vous êtes toujours restée soumises aux ambitions, nombreuses et félonnes, de votre mari ? »

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MessageSujet: Re: Une rencontre. Un espoir. | Aymeric   Une rencontre. Un espoir. | Aymeric I_icon_minitimeSam 26 Nov 2016 - 23:44


Et une fois que toute sa verve fut déversée, elle savait que dès les premiers mots de marquis, elle avait commis une erreur. C’était en soi, une importante avancée que d’admettre ses erreurs. Peut-être que cela lui servirait plus tard. Son caractère impulsif était un frein à ses ambitions. Mais elle ne pouvait aller contre sa vraie nature. Aussitôt essayait-elle de taire ses plus bas instincts, aussitôt surgissaient-ils comme une bête possédée, dévastant sur leur passage.
Blanche était piètre politicienne. Cela était un fait avéré. Et si elle était encore là en ce jour, cela relevait certainement du miracle. Les yeux fixaient un instant le vide face à elle alors qu’Aymeric ne montrait pas le moindre signe supposé de ses pensées.
Un sourire flapi releva un instant ses pommettes.


« Présupposez-vous que les armées de celui qu’on considère comme chétif étaient plus fortes que celles d’Arsinoé et de ce qui fut l’armée royale ? Curieuse chose. »

En effet, c’était sans doute ridicule que ces dernières soient si facilement mises en déroute. Ne parlons même pas de celles de Sainte-Berthilde et d’Olysséa, sans omettre Odélian. Il y avait néanmoins une vérité dans les propos du marquis. Sa cause n’était pas forcément juste. Et Nimmio ne s’était pas embarqué dans cette guerre pour simplement faire plaisir à son épouse et détruire l’objet de sa haine. Non. Loin de là. Et même si Blanche savoura comme jamais cette victoire gratuite, elle ne savait pas pourquoi le Comte de Velteroc poussa le vice jusqu’à porter les armées devant les portes de Diantra. Elle avait toujours mis cela sur le compte de son avidité et son profit personnel mais en fait, elle n’avait jamais réellement cherché à savoir pourquoi il voulait devenir roi. Peut-être était-ce là sa nature de conquérant. C’était tout simplement inné chez lui. Il aimait la guerre. Il se vouait à Othar.
Blanche parut pensive avant d’entamer ses quelques tirades.


« Je ne sais pas comment je devrais l’exprimer. Et sans doute, allez-vous prendre la version qui vous arrange mais… Comment dire ?... Hm. Souvenez-vous. Du temps où j’étais mariée à Aetius. J’ai tenté de m’arroger des droits qui n’étaient pas les miens ce qui m’a valu sa colère. »
« Notre époux se doit d’être notre seigneur et maître, celui à qui nous nous dévouons en tant que femme. Le problème de notre époque est que lorsque cela vous arrange – je parle d’un vous généralisé sans faire allusion à votre personne, bien entendu – la femme se doit de suivre son mari sans s’y opposer. Si les choix de notre époux sont les bons choix, nous sommes une bonne épouse. Si ceux-ci sont les mauvais alors vous vous insurgez. J’aurais aimé savoir quel est votre avis. Aurais-je dû m’opposer au Velterien et déroger à mes obligations d’épouse ? Mes propres choix auraient-ils été meilleurs ? »

Blanche interrompit sa marche relâchant le bras de son homologue. Elle lui faisait face, joignant simplement ses mains l’une contre l’autre en fixant le veilleur des marches.

« Si cela avait été votre cas, si vous aviez fomenté de telles choses, auriez-vous désiré que votre femme vous suive ? Si elle s’était opposée à vous, qu’auriez-vous fait ? Être une bonne épouse est une chose difficile, les hommes l’oublient assez souvent. Néanmoins, en ce jour, j’ai décidé de suivre mes convictions, celles de la tradition. Voilà pourquoi, je soutiens les droits de mes filles. »

L’attention dévia sur le fils du marquis. Elle avança une main sur l’épaule de ce dernier et le pressa lentement. Les billes se mirent à sa hauteur.

« Mon enfant, observe bien et écoute bien ce que te dit ton père. C’est un homme intelligent et de moral. Prends exemple sur lui et perpétue l’honneur de ta maison. »

Après une brève pression encore, elle relâchait sans plus attendre l’héritier et se rangeait à nouveau à hauteur de son père dont le bras retrouvait le sien pour reprendre la marche.
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MessageSujet: Re: Une rencontre. Un espoir. | Aymeric   Une rencontre. Un espoir. | Aymeric I_icon_minitimeLun 28 Nov 2016 - 23:12

Un sourire amusé gagna les lèvres du marquis, quand ce dernier entendit la réponse de son interlocutrice. Blanche croyait-elle seulement en ce qu'elle professait ? Il n'y avait, à l'évidence, pas d'épouse plus sulfureuse que la baronne de Hautval, deux fois veuve, et dont les actes n'avaient eu de cesse de plonger ses époux successifs dans l’embarras. Étaient-ce les années passées son séant sur le trône hautvalois qui l'avaient faite ainsi ? L'une obscure nièce d'un baron borgne était un souvenir fort lointain.

Aussi, quand ce dragon fait femme professait la docilité, Aymeric n'y crut guère. Après tout, ne s'agissait-il là pas du paravent le plus commode ? Sous couvert d’obéissance, l'ancenoise s'affranchissait de toute velléité mauvaise, de toute ambition. Mieux encore : elle se graciait de ses errances coupables commises aux côtés du dernier époux. C'était mal connaître le marquis, qui n'avait pas oublié les paroles prononcées par Blanche à Sainte-Deina - de son propre chef.

C'est donc résolu de prendre ses distances avec la baronne, qu'Aymeric se tourna à son tour vers sa progéniture. « Eh bien, fils, qu'en dis-tu ? lança-t-il brusquement. Si je me fus fait félon, ne serait-il pas du devoir ta mère que de m'abandonner ?
- Certes non, père, car une dame doit la loyauté à son époux, comme vient de le dire votre Grandeur »
Arnaud avait parlé benoitement. La réponse eut satisfait son précepteur, ou son chapelain ; elle froissa le marquis, ce qui n'échappa alors à son fils. « Cependant... entama-t-il, hésitant, tandis qu'une lueur se rallumait dans les yeux d'Aymeric, cependant, mère n'est que votre épouse, tandis que sa Grandeur est aussi baronne de Hautval. »

C'est non sans fierté que le marquis se retourna vers son invitée. S'il avait fallu inciter quelque peu son chiard à lâcher la chose, Aymeric s'en félicitait. En quelques mots, Arnaud avait mis au jour la duplicité de la baronne ; il appartenait désormais à son père d'embrayer sur le reste : « Ce que mon fils peut voir ne manquerait d'échapper au reste de la Péninsule, madame. Vous avez certes juré devant la Damedieu fidélité au comte de Velteroc, mais avant cela, vous deviez tout autant l'hommage au duc d'Erac et au Roy. J'ignore, madame, s'il fut juste que vous choisissiez le premier aux seconds, mais je sais en revanche cela : Bohémond est le Roy légitime de la Péninsule, et votre mari devra répondre de sa félonie. De même, si vos filles jouissent de prétentions royales, celles-ci doivent céder le pas devant celles de leur frère le Roy. N'avez pas vous même affirmé que la soumission fût femelle ?

Rompant avec la baronne, Aymeric bifurqua alors sur la gauche, dans une des nombreuses allées du labyrinthe. Emmenant son fils avec lui, le marquis, jouissant une fois de plus de ce sens théâtral dont il goûtait tant, se retourna vers Blanche, avant de s'en aller : « Je ne suis pas homme à porter la main sur mes invités, madame, et vous jouirez céans, par amour pour le Roy et ses sœurs, de ma protection tout le long du tournoi. Je ne saurais cependant trop vous urger de faire amende honorable et rejoindre sa Majesté Bohémond, qui lui seul peut vous pardonner. Que la Damedieu vous garde. »

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MessageSujet: Re: Une rencontre. Un espoir. | Aymeric   Une rencontre. Un espoir. | Aymeric I_icon_minitimeSam 7 Jan 2017 - 16:21


La question que Blanche se posait en cet instant, était simple. POURQUOI DIABLE EUT-ELLE LA FOLIE D’ESSAYER DE PLAIDER SA CAUSE FACE A UN HOMME DONT LES IDEES ETAIENT ARRETEES DEPUIS BIEN LONGTEMPS ? Pourquoi !?
Elle doit sans doute cette manœuvre hasardeuse à cette magnifique réputation d’épouse sulfureuse ou encore celle de la femme vorace dont la fureur est celle d’un dragon. Pourtant, il fallait bien se remettre face aux faits. Quand bien même, elle avait survécu à tous ces mâles qui n’étaient, semble-t-il, pas foutu de lui survivre – après on dit des femmes qu’ils sont le sexe faible… – Blanche n’y était franchement pour rien. En fait, Blanche avait bien appris de son mariage avec Aetius et puisqu’elle avait perdu celui qu’elle aima à jamais, elle ne voulait pas commettre les mêmes fautes. L’épisode de son insubordination avait bien marqué son esprit et son visage aussi. Et suite à cela, il avait défait son mariage. Elle s’en était amèrement voulue. Et elle s’était promise de ne pas réitérer la même erreur avec son prochain époux. Sauf que… Pas de chance, elle était tombée sur Nimmio de Velteroc et quand les nobles la rallaient sur son tempérament impétueux face à l’Ivrey, ils l’accablaient encore une fois qu’elle se montrait plus « calme » devant Nimmio. Ils attendaient même qu’elle en fasse de même avec le veltérien et qu’elle lui désobéisse. Elle l’avait fait ! Elle était allée contre lui lorsqu’il voulut se proclamer Roi ! N’était-ce pas là la preuve qu’elle n’était pas la vile félonne qu’on eut cru ? Blanche n’avait pas non plus la folie des grandeurs. Si elle avait été l’engeance démoniaque que tout le monde aime à dépeindre, elle aurait envoyé chier les convenances et la tradition dans ses latrines et se serait assise sur le trône de Diantra avec Nimmio.
Elle ne l’a pas fait ! Au contraire, elle s’est même liguée contre son époux. N’était-ce pas là la plus belle preuve ?

BIEN SUR QUE NON ! Tout le monde s’en bat totalement les bourses. Au sein de la Péninsule, les nobles possèdent un magnifique filtre. En somme, ils prennent les informations qu’ils leurs conviennent et ils oublient volontairement certaines choses.
D’ailleurs, revenons-en à son discours prononcé à Diantra. Elle y était aussi. Concrètement, elle avait demandé à ce qu’on choisisse un roi et qu’on répugne l’autorité d’Arsinoé, qu’on choisisse quelqu’un d’autre. Le fait est qu’elle ne voulait pas qu’Arsinoé impose sa régence. C'était donc contre Arsinoé et non pas contre le Roi en lui-même après tout c'était qu'un chiard à peine né. Mais bon là encore, la mémoire d’Aymeric possédait sans doute ses propres filtres.
Les yeux se posaient alors sur l’héritier du marquisat en silence. A la première réponse d’Arnaud, elle releva son regard pour le planter dans les yeux sur Marquis avec cet air tacite de Non sans blague. Cette lueur dans les yeux de Marquis lui aurait bien arraché un rire jaune. Si son expression était celle d’une femme sereine, tous son être grimaçait derrière.


« Sachez que le Duc d’Érac est mon allié et membre du Conseil de la Ligue. Mes vœux vont à celles en qui je crois être les héritières légitimes du Royaume, mes filles auxquelles, je suis dès plus loyales et fidèles en l’absence de preuves irréfutables, le Roi Bohémond Ier étant mort au sein du Marquisat de Sainte-Berthilde car pour l’instant, le Baron de Merval ne semble pas vouloir défendre son propre Roi. »

« A cela, j’ajouterais que vos talents diplomatiques sont maladroits car si votre souhait est réellement de réunifier le Royaume, ce n’est pas en nous accusant, moi et la Ligue de félonie et en nous menaçant aussi que vous travaillez aux intérêts de votre Roi. La Ligue n’est pas de mon seul fait. Et il est quand même étrange qu’autant de nobles faisant partie de ce qui fut les terres royales n’accréditent pas votre Roi et se soient tournés vers moi et mon époux. Si ces vassaux se sont détournés c’est que votre Bohémond a manqué à ses devoirs de suzerain. Ce n’est pas en me faisant endosser le rôle du déshonorable que vous allez m’encourager à prêter serment à Bohémond, c’est une erreur de jugement politique que vous commettez là. Je finirais par où était votre Roi quand les peaux-noires ont voulu envahir la Péninsule ? Et finalement où est votre roi pour vous féliciter et vous honorer d’avoir défendu nos marches ? Celui qui est censé représenté le Roi, Cléophas n’est pas même présent, c’est dire à quel point, ils vous estiment… J’ai au moins eu la décence malgré ma prétendue félonie de venir vous féliciter, d’admirer, reconnaitre et de vous remercier pour ce service rendu à notre nation ! »

Sur ces mots, Blanche se plia d’une révérence.

« Que les Cinq vous garde et vous apporte la félicité. »

Pas besoin de la raccompagner, elle connaissait le chemin alors qu’il s’en alla, elle rebroussa chemin et alla retrouver sa sentinelle.
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