La feuille ne pourri pas le jour de sa chute dans l’eau. | Azénor [Terminé]

5ème jour de la 1er ennéade de Karfïas, an 9 du 11ème cycle.

La journée était belle et le temps était prometteur. Toutes les conditions étaient réunies pour prévoir une petite sortie équestre. Montant un étalon emprunté à l’écurie, tout en ayant demandé l’autorisation cette fois-ci, la Dame s’en alla en compagnie de deux de ses gardes, en direction du bois au loup.

Les deux hommes qui l’accompagnaient se trouvaient à l’arrière, assez proche toutefois pour intervenir en cas de besoin. Maélyne avait fini par s’habituer à une telle garde rapprochée même si elle souhaitait parfois avoir un peu plus d’intimité.

La promenade se déroulait tranquillement, les chevaux trottaient, galopaient parfois. Mais c’est une fois au pas que les trois personnes firent une mauvaise rencontre. Croisant leur chemin, un loup solitaire grogna sur les trois équidés, ce qui eut pour effet de les effrayer. Ils partirent tout trois dans des directions opposées, au grand galop.

Heureusement que la Dame avait de bons réflexes, cela lui permit de rester longuement sur sa selle mais pas à arrêter l’animal. Arrivant à une clairière, le cheval rencontra un obstacle ; une jeune fille ; Azénor. L’étalon se tourna puis se cambra, laissant ainsi tomber la Dame de Lourmel. Dans sa chute, malgré elle, la jeune femme entraina l’Anoszia avec elle. Après quelques roulés boulés, leur course s’arrêta malheureusement dans le lac. Après tout, le temps ne prêtait il pas à une petite baignade?

Pataugeant telle une enfant contente de pouvoir enfin poser son popotin dans une petite fontaine. Voilà qui aurait pu qualifier la réaction qu’eut Maélyne lorsqu’elle se rendit compte de la situation. Un rire franc et direct, s’échappant d’entre ses lèvres comme s’il en était prisonnier depuis bien trop longtemps. Hilarité assumée ou alors un rire nerveux ? Peu importe, au fond, l’essentiel c’est que les deux jeunes femmes ne soient point blessées. La gaieté de la jeune femme ne lui permit pas de remarquer tout de suite que la divine créature qu’elle avait entraînée dans sa chute s’était mise à lui adresser sa douce voix. Ce n’est que lorsque l’Olienne fut mentionnée que Maélyne reprit un tant soit peu ses esprits. « Oh et donc ! Vous venez du sud ? Ne vous en faites pas pour la chaleur. Rien ne vaut l’eau froide pour se refaire une petite beauté. » Maélyne était restée à distance, mais ses chuchotement étaient facilement perceptible. « ca resserre les pores et donne à la peau un éclat divin. » Un petit rire vint terminer sa phrase puis elle se mit à nager tranquillement vers le bord du lac. Une fois pied à terre, complètement trempée au point de laisser un sillon de terre moite derrière elle, la blonde adressa un fier sourire à sa partenaire de baignade. « Je suis Maélyne de Lourmel. Et… Pardonnez-moi de vous avoir bousculée, j’ai malheureusement perdu le contrôle de mon cheval après que nous aillons croisé un loup. » Elle secoua ensuite un peu sa robe, devenue trop lourde, Maélyne se devait de la tenir pour ne pas la perdre. « Mais dîtes-moi… » Continua-t-elle en lançant un regard aux alentours. « Vous êtes seule ? Au beau milieu du bois aux loups ? » Ce nom voulait tout dire en plus de l’explication de la mauvaise aventure qu’elle venait de vivre. S’il s’avérait qu’elles étaient bien seules, la chute dans le lac aurait sans doute été le cadet de leurs soucis.

Une réponse qui engendra une question, puis une Dame blonde qui répliqua. Deux jeunes femmes qui se renvoyaient la balle non sans accompagner de rires. Voilà comment se crée une conversation mais également la naissance d'une amitié. La fraicheur de la fleur de Velmone ne pouvait faire que du bien à celle qui se faisait vieille fille et dont le deuil de son époux n'avait que trop duré. Malgré le fait qu'elles étaient seules, les deux jeunes demoiselles finirent par retrouver son chemin jusqu'aux gardes de la belle de Velmone. Là, elle prirent la route du Palais Séraphin toujours en discutant comme des pipelettes, après tout, n'étaient-elles pas des femmes?

Une fois au château, Maélyne promit aisément d'inviter la jolie brune à se sustenter un autre jour en sa compagnie, une deuxième rencontre qui finira par définitivement sceller une amitié sincère et fraiche.