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| L'aveu d'une âme brisée. [PV Yriaë] | |
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Lœthwil
Ancien
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| Sujet: L'aveu d'une âme brisée. [PV Yriaë] Mer 10 Aoû 2016 - 20:19 | |
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Arcamenel de la 1ère ennéade de Kärfias Neuvième année du Onzième Cycle Est-ce un début ou une fin. Avez-vous marqué le lancement d’un renouveau ou l’arrêt des destructions ? Serait-ce un suffisant tremplin pour que s’engage une dynamique favorable à votre cause ? Vous êtes-vous définitivement rejoints pour combattre l’ennemi ou n’avez-vous fait que l’empêcher de donner la mort à ceux que vous seuls avez le droit d’égorger ? Cette nouvelle goutte dans l’océan aura-t-elle fait assez de remous pour qu’enfin les chosent changent ? Maintenant qu’enfin tu es lavé de la poussière soulevée sur les champs de bataille, maintenant qu’enfin morts, blessés et bien-portants ont été conviés là où de droit, loin des peines et des douleurs, loin des combats et au plus proche de la paix ; tu peux reprendre ton chemin. Tu peux recommencer à marcher, à courir, à chevaucher vers là où tes sens t’appellent, là où l’Anaëh te guide, et là où tes instincts te urgent de te rendre. Tu dois apprendre, tu dois savoir. Tu veux savoir au point où tu en as fait plus grande priorité que d’enfin voir l’entièreté de ta petite famille réunie en un seul lieu depuis des siècles déjà. Tu dois savoir si celle qui te hante n’est ou pas plus qu’un fantôme. La première fois elle vous a réunis, aujourd’hui elle vous sépare. Yriaë dans ta mer de mémoires n’est pas même le dixième d’une goutte, plus minuscule encore que ne l’est l’empreinte d’une fourmi à la face de la Terre, et pourtant, chaque fois qu’elle en avait crevé la surface, si insignifiante qu’elle puisse sembler être, elle avait emporté avec elle monts et marées, levé un monde de tempêtes et fait hurler les vagues. Elle est une infime part de tes souvenirs, mais une part qui t’es chère. Trop chère pour ainsi disparaître au vent et à la pluie, trop chère pour n’être qu’une rencontre parmi la multitude. Dans la souffrance tu t’es raccroché à son chant, dans le bonheur tu t’es laissé endormir par sa mélodie, alors aujourd’hui tu voulais savoir. Qui peut-elle bien être à ton cœur ? Les sabots de Tunda’Heri frappent vigoureusement le sol pour vous jeter en avant, et accroché à son encolure tu murmures à la grande biche les questions auxquelles elle ne peut répondre, car elle est en ces contrées vidées de vie ta seule compagne. La peur te lancine le cœur alors qu’Ellyrion se rapproche et que les arbres semblent de plus en plus s’enfermer dans une longue complainte. Une complainte que tu ne connais que trop bien, car elle est celle que les Sombres tracent chaque fois dans leur sillage. Elle est la marque du feu et de sa gloutonnerie, l’endeuillissement des frères pleurant les cendres des leurs, perdus au combat et les cris des survivants sous la terre brûlée, espérant percer la carapace de glaise craquelée et asséchée sous laquelle l’incendie les a emprisonné. Partout le triste vacarme recouvre les autres sons, nulle-part tu ne trouves ce pourquoi tu es venu… mais il est tard, voilà de longues journées que les batailles ont cessé. Peut-être aura-t-elle quitté l’enfer de douleur qu’est ce monde calciné, peut-être est-elle partie en pèlerinage à la recherche de la rédemption de la mère… peut-être, peut-être, tu n’es certain de rien sinon des larmes qui menacent de ronger tes joues. Logique voudrait qu’elle soit loin maintenant, bon sens te susurrerait d’aller ailleurs, mais tes tripes t’envoient plus profond à travers la terreur, l’Anaëh devant ta détresse depuis le départ répond à ton appel et guide tes instincts vers ton Nord émotionnel. Tu t’oublies toi pour placer ton entière confiance en la forêt, car la Mère sait ce pourquoi elle vous parle, Kÿria a autorité sur chaque fibre de ton être, et voilà qui serait bien orgueilleux que d’oser aller contre sa volonté. Suivre sans comprendre est parfois la meilleure solution. Sauf qu’avec le temps qui passe et les derniers pas qui semblent approcher, il est difficile de continuer d’ignorer l’évidence que la forêt t’a mise sous le nez. Vois la réalité en face Estiam, et pour ce qu’elle est. Avoue pour une fois devant le funeste message qu’il ne t’est pas étranger. Avoue pour une fois que le malheur et les épreuves ne sont pas que simple obstacles oubliés une fois surmontés. Avoue pour une fois qu’à la fin des larmes tu pourrais ne plus sourire. Accepte le destin pour ce qu’il est, une chose injuste et hors de ton contrôle, pouvant faire ton bonheur comme prendre la décision de te tuer. Avoue Estiam, que ce qui te guide depuis si longtemps, n’est que la mélodie déchirée d’Yriaë.
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| | | Yriaë
Elfe
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| Sujet: Re: L'aveu d'une âme brisée. [PV Yriaë] Lun 22 Aoû 2016 - 21:04 | |
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La vie a… tout comme le feu ; flamme, fumée et cendres. Yriaë n’en était qu’à l’étincelle malgré ses siècles accumulés. Elle n’en était qu’à l’innocence d’une sagesse précoce. Aussi fragile qu’une brindille mais tout aussi indestructible que la roche. Mais la guerre ; non pas la guerre. Une bataille. Prémices d’une guerre dont elle n’était pas certaine de survivre. La destruction gratuite engendrée de la part de ses lointains cousins l’avait anéantie. Cette violence, ces meurtres, toute cette souffrance avait fait de son corps un véritable bucher qui la consuma lentement… mais totalement.
Assise à la frontière, celle qui séparait dorénavant ses Frères vivants et ses Sœurs mortes, elle faisait face aux champs de cendres. Les larmes n’avaient point quittés ses joues et ce depuis des jours. Le sommeil l’avait abandonné, la faim avait rompu avec son corps. Elle ne survivait qu’à la haine qui la rongeait jusqu’au plus profond de ses os. Le ciel se faisait flammes et la terre ne respirait plus, comme si le paysage était devenu le reflet direct de l’état de sa gardienne.
Puis, une présence vint lui apporter un peu de lumière, et tout comme la plante qui puise au plus profond de ses racines pour atteindre le soleil, Yriaë puisa dans ses dernières ressources pour se lever et faire face à son aimé. Il n’était pas loin, plus proche encore qu’elle n’aurait pu l’espérer. Il arrivait, elle le sentait, ses Frères le lui chuchotaient.
« Estiam… » Parvint elle tout juste à chuchoter mais cela avait suffi à le guider.
Le voilà enfin, là, devant elle, chevauchant sa magnifique bête. Il était différent, son âme semblait lui être revenue, à elle tout comme à la forêt. Mais malgré cet effort, la Druidesse n’arriva point à lui offrir de sourire. D’un pas lent mais maîtrisé, elle s’avança. Ses mains se levèrent pour s’agripper à ses bras et son regard miroitant n’avait point quitté le sien.
« Estiam… »
Toute cette souffrance qui avait fait d’elle sienne venait d’être éclipsée par le bonheur qu’elle ressentait de le revoir indemne. Eraison devait être reprise pour qu’il se permette d’ainsi venir retrouver sa future promise, et comme si une simple bise ne suffirait point à Yriaë d’exprimer toute son emprise, ses lèvres vinrent se poser sur les siennes, en toute franchise.
Dernière édition par Yriaë le Mar 6 Sep 2016 - 22:12, édité 1 fois |
| | | Lœthwil
Ancien
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| Sujet: Re: L'aveu d'une âme brisée. [PV Yriaë] Lun 22 Aoû 2016 - 22:07 | |
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Le vent, le vent fouette ton visage. La brise souffle avec insistance dans le sous-bois de l’Anaëh, là où elle ne devrait être que légendes et timides courants d’air portant à peine les plus légers des pollens. La brise souffle et porte avec elle la noire abomination que sont les restes de vos frères et sœurs défunts. Ton anxiété coule douloureusement en travers de ta gorge, l’espoir meurt lentement avec la menace de l’océan de cendres qui se dévoile un peu plus à chacun des pas de la Grande Biche. Est-ce pour commencer ton deuil que Liltalaima t’a conduit ici ? Est-ce pour te souffler au visage les poussières de celle que tu aimes, est-ce pour briser à jamais les liens que tu as tissé avec un souvenir que Kÿria t’a porté ici ? Est-ce pour t’offrir à sa sœur que la Mère t’a tant fait marcher ?
Tout ne pouvait pas se finir ainsi. Elle ne pouvait pas…
- Yriaë ?
La chevelure de braises, noircie par les flammes avec lesquelles elle a voulu rivaliser vient raviver l’entière flamboyance de ton regard. C’est elle. Elle est là. Elle vit. Elle t’attend. Elle a besoin de toi. Tu glisses de ta monture avec la maladresse de ceux qui ne font plus attention où vont leur pas, et tu t’approches à grandes enjambées quand la druidesse dévastée par la perte de sa famille, de son monde, se retrouve incapable d’autre chose que d’une lente procession. Tu veux l’enserrer, la prendre contre toi, chasser les rivières de ses yeux pour en faire le plus beau des lacs. Tu veux lui offrir une fraction du bonheur qu’elle mérite, du soulagement dont elle a besoin, car elle a dirigé ses frères et ses sœurs à la victoire. Dans la douleur, dans la peine et la mort, comme vous à Eraïson, ils n’en ressortent pas moins victorieux, c’est ce que tu aurais voulu lui dire, mais ton larynx menace de s’arracher chaque fois que le moindre souffle traverse tes cordes, et c’est dans un mutisme complet que tu accueilles ses mains contre tes bras.
Des perles d’or à en faire rêver le plus grand des joailliers, voilà ce que sont tes yeux, plongés dans ceux de celle que tu aimes, animés d’une multitude d’émotions semblables et contraires. Des perles d’or perdues sous tes paupières fermées, flamboyantes dans l’obscurité. Voilà ce que sont tes yeux quand Yriaë prend de son propre chef la douceur que tes rêves les plus fous ne t’autorisaient pas à lui offrir. Tu refermes un peu plus ton étreinte, enserre sa taille de tes bras comme ses lèvres enserrent les tiennes. Tu plonges à corps perdu dans ce baiser, qu’il fusse d’amour ou non. Ceux de tes premières compagnes ne furent jamais que les marques de leur fascination. Celui d’Arava ne fut jamais qu’un remerciement. Comment savoir quel était réellement le sens de celui d’Yriaë quand tu refusais qu’il soit autre chose qu’un baiser d’amour ? Comment pourrais-tu comprendre par toi-même lorsque tu veux autant te convaincre que ton rêve vient de s’incarner.
Vos lèvres se séparent, mais tu refuses de rompre le contact, pas encore. Tu continues de la tirer un peu plus contre toi, force vos corps à autant épouser les courbes l’un de l’autre que la physique ne l’autorise… et ta tempe venant chercher la sienne, protégé de son regard, tu puises la force de parler. Ton cœur cogne au point de la frapper elle, tu te bats toujours pour ne pas avaler ta propre trachée et les larmes, de tristesse, de terreur, de bonheur et d’anxiété à la fois, mais quitte à lui donner ainsi l’outil pour te détruire, tu ne peux plus te résoudre à faire semblant que la foudre ne t’a pas frappé. C’est allé vite, trop vite pour les elfes que vous êtes, mais avec la mort qui guette à l’horizon, peut-on te blâmer de ne pas prendre le temps qu’il faut quand tu es convaincu de tes sentiments.
- T… Tye melenye… Yriaë.*
Un murmure, rauque, arraché à ta voix habituellement si légère. Un murmure devant lequel la forêt entière semble avoir fait silence.
- *:
Je t'aime, Yriaë.
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| | | Yriaë
Elfe
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| Sujet: Re: L'aveu d'une âme brisée. [PV Yriaë] Mar 23 Aoû 2016 - 21:41 | |
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L’étreinte qu’il offrit était comme une délivrance. La voilà enfin libérée de ses tourments, de ses peurs et angoisses et même de sa haine. Elle était complètement détendue, s’abandonnant même à la chaleur qu’il offrit, s’offrant littéralement à ses affections. Sa respiration se faisait plus profonde, plus réparatrice, l’oxygène qui traversa à nouveau son corps semblait la revigorer, la ressusciter. Yriaë le sentait… jusqu’au plus profond d’elle-même ; les bienfaits que lui apportait Estiam. Et c’est là, alors que sa tête s’était enfoncée dans le creux de son cou et que ses yeux s’étaient fermés, qu’elle se rendit compte que ses huit cents dernières années, elle n’avait arrêté de le chercher. Poussée à parcourir la forêt, de long et en large, pour apprendre oui ! Mais aussi pour lui.
Leur rencontre dans ce camp, son premier chant, son long châle bleu, rien n’était anodin. Elle qui s’était souvent demandée pourquoi les autres mâles ne l’intéressait pas, elle qui se pensait être vouée à la mère, sans se préoccuper d’un quelconque compagnon ou même d’une descendance… Elle… avait tout faux et avait fini par se mentir, par se voiler la face.
La symphonie se fit silencieuse. Ses Frères et ses Sœurs semblaient ne point vouloir déranger les deux elfes qui étaient sur le point de tout s’avouer. Et malgré qu’à deux pas de là, les champs de cendres semblaient les narguer, comme si le paysage ne voulait que leurs prouver que la Mort gagne toujours, que l’Amour ne peut rien face à elle. Malgré la perte d’êtres chers, ou la disparition d’un pan entier de leur forêt, cette fois-ci, l’Amour allait gagner. L’Amour allait prendre le pas sur la Mort et prouver qu’à son tour, elle pouvait vaincre.
T… Tye melenye… Yriaë. « Imnë Yando Estiam… An Illumë arë tennoio. » Moi aussi Estiam, depuis toujours et à jamais.
Ses bras vinrent s’enrouler sur ses épaules acceptant ainsi totalement l’étreinte qu’il lui offrait. L’une de ses mains vint se glisser dans sa nuque, sous ses cheveux blonds platine. Puis, Yriaë se recula légèrement, permettant ainsi de plonger son regard dans le sien. Ses yeux miroitaient encore, non pas de tristesse, mais on pouvait distinguer une lueur de bonheur, un regard doux et affectueux.
« Restes… je t’en prie. Restes auprès de moi Estiam. »
Sa main glissa de sa nuque sur sa joue où elle lui offrit une légère caresse. Son cœur semblait s’emballer, comme si la réponse qu’elle attendait était celle à la question qu’elle s’était posée tous ses siècles durant. Comme si elle avait enfin la solution à l’énigme qu’était sa vie. Complètement pendue à ses lèvres, Yriaë ne souhait qu’une chose ; qu’il accepte.
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| | | Lœthwil
Ancien
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| Sujet: Re: L'aveu d'une âme brisée. [PV Yriaë] Mar 23 Aoû 2016 - 23:09 | |
| Tes mâchoires se serrent en l’attente du coup de masse. C’est au forgeron maintenant de décider si le métal brûlant posé sur l’enclume deviendrait l’œuvre de sa vie ou serait condamné à la refonte. L’argile est encore fragile, une trop forte pression et elle te briserait en un million de morceaux, que des millénaires ne suffiraient peut-être pas à rassembler. Une réponse, quelques mots si anodins, changeraient ta vie à jamais. Partage-t-elle ton amour ? A-t-elle nourri durant les saisons qui vous ont séparés, cette même passion dissimulée sous des airs de gai souvenir ? Est-elle aussi folle que toi ?
Elle l’est.
Ton monde s’illumine, ton cœur s’envole, et le poids de la mort disparaît l’espace de quelques instants, noyé sous la bienveillante clameur de vos frères et de vos sœurs. La forêt entière pour quelques secondes semble oublier les cendres, le feu et le deuil, pour partager un instant de joie avec deux de ses enfants. La mélodie d’Yriaë, la plus belle pièce qu’il t’ait jamais été donné d’entendre, elle résonne à nouveau, fébrile mais bien présente. Ses accords cristallins viennent te rappeler l’importance de celle que tu aimes auprès de la forêt toute entière, la chance que tu as qu’elle t’ait accepté quand tu t’es donné à elle et qu’elle se soit donné à toi. La mélodie te rappelle aussi qu’elle est tout autant à la forêt qu’à toi ; que cet engagement est plus profond que simplement celui que tu prends auprès d’elle.
Elle est druidesse. Elle est héraut de l’Anaëh. Rester auprès d’elle, c’est partager sa mission.
- Pour toujours je serai Soleil à tes Lunes et Ciel à ta Terre.
Goutte de bonheur dans un océan de larmes, il suffit de peu pour adoucir la morsure du sel, car l’amour est une chose puissante. Tes lèvres dérobent les siennes dans une sainte revanche, scellant pour toujours et à jamais votre union. Ce n’est qu’un baiser, dans lequel tes lèvres sont pleinement engagées, mais sans un mot le contact en dit tant. Frustration de l’attente et insécurité libérées, c’est tout juste si tes pieds ne quittent pas terre. Sans enfreindre à ta délicatesse tu fais preuves d’une fougue palpable. Tu veux en célébration de ce moment la voler à la forêt. Tu te veux à elle et tu la veux à toi, alors tes bras serrés contre ton aimée la soulèvent, l’arrachent au sol d’où naissent vos frères et sœurs Sylvestres pour l’emmener dans le vide dans lequel tu as l’impression de flotter. Ton esprit ivre de sa présence et de sa mélodie est pris de tournis, et alors, tu la protèges du choc mais l’emporte dans ta chute.
Tu te veux à elle et tu la veux à toi. Tes mains dans son dos ne sont plus si innocentes. Tu te veux à elle et tu la veux à toi. Maintenant que la vérité a éclaté tu t’es autorisé à la désirer. Tu te veux à elle et tu la veux à toi. Ton corps entier s’échauffe d’ardeur.
Mais ta conscience te fait grâce d’un coup de froid. Elle s’est donné à toi, mais tu ne la mérite pas.
Prenant place assise au sol, tu la garde contre toi. Tu creuses une place entre tes genoux pour qu’à son aise elle s’y assoie. Elle est grande, elle est forte, mais cela reste ton devoir dorénavant de l’envelopper, et d’essayer même si tu ne le peux pas d’être son cocon protecteur. Tu lui offres ce que toi tu peux lui donner, en attendant le jour où vous pourrez ne devenir qu’un. Le jour où tu seras digne d’elle aux yeux de Kÿria, mais pour cela….
- Il faut que tu m’apprennes Yriaë. Je t’aime. Un discret sourire, marque d’humilité, se peint sur ton visage. Mais jamais mon amour ne sera entièrement digne de toi, si je reste aveugle à ce que tu vois. Tes yeux se perdent dans le lointain et ton bras se tend dans leur direction Il y a une part de toi cachée là, au plus profond des cœurs de nos frères. Cette part de toi aussi, je veux pouvoir l’aimer. Je veux t’aimer toute entière Yriaë.
Une histoire trop vite bâtie sur de si vieilles fondations avait toutes les chances de s’écrouler. Il faut que tu apprennes à la comprendre dans son intégralité, si tu ne veux pas qu’un jour, sa mission envers l’Anaëh ne vienne vous séparer.
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| | | Yriaë
Elfe
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| Sujet: Re: L'aveu d'une âme brisée. [PV Yriaë] Mar 13 Sep 2016 - 19:50 | |
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- Pour toujours je serai Soleil à tes Lunes et Ciel à ta Terre.
Il suffit de ces quelques mots pour insuffler une nouvelle vie en Yriaë. L’amour. Voilà bien quelque chose à laquelle elle ne s’était attendue. Pourtant, ce sentiment l’avait bien nargué durant des siècles. Présent sans l’être suffisamment pour le reconnaître, à travers des souvenirs, à travers ce châle bleu que la Gardienne se refusait de laisser.
Ses yeux s’étaient refermés alors qu’elle s’adonnait totalement au baiser que lui offrait son aimé. La chute qui suivit n’en était que plus agréable. Cette sensation d’apesanteur, cette sensation de sécurité, entourée de ses bras, le contact doux de son corps chaud, le matelas qu’il s’était efforcé d’être une fois atteint le sol puis ses mains qui parcouraient son dos. Tout cela était nouveau. Des récits, des histoires, des témoignages, bien-sûr qu’on lui avait parlé de ce que pouvait provoquer tel attachement, de ce que pouvait offrir de tels sentiments. Mais en faire l’expérience soit même offrait une toute autre dimension aux mots qu’elle perçut de ses Frères et Soeurs.
Assise, son regard croisa le sien. Son corps ne cessera de vibrer tant les propos d’Estiam la touchait au plus profond de son être. Comme si la bête elle-même acceptait la demande, comme s’il était prêt à lui montrer son monde pour ainsi ne former qu’un alors qu’ils étaient trois.
« Je te montrerais…. » Sa main vint glisser le long de sa joue alors que ses propres cheveux tressés trainait sur les jambes du Noss.
« Je te montrerais tout Estiam. »
Son front vint rencontrer le sien scellant ainsi sa promesse et un silence respectueux s’installa. Ils restèrent là, quelques minutes, simplement enlacés. Ses bras vinrent l’entourer pour le serrer avec douceur contre elle.
« Je dois veiller à ce que la création de la mère renaisse sainement. Je dois éviter qu’on la perde. Et pour cela, je dois me lancer en quête de réponses. » Murmura-t-elle au creux de son oreille comme si elle lui dévoila un secret. « Elenmár s’est réveillé. » Son nez vint frotter délicatement la peau du cou de son aimé avant qu’elle ne retourne auprès de son oreille. « Il est partout et nulle part à la fois. » Son corps frissonna sous ses mots, impatiente d’en démorde avec ce Ëala. Son regard croisa celui d’Estiam et son visage s’était légèrement durci, affichant un air des plus sérieux. « Aide-moi à le trouver. »
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| | | Lœthwil
Ancien
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| Sujet: Re: L'aveu d'une âme brisée. [PV Yriaë] Ven 4 Nov 2016 - 16:36 | |
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À certains on reproche de ne pas se tenter à gravir la marche, devant d'autres on s'attriste qu'ils trébuchent chaque fois que se soulève la plante de leurs pieds. À toi on pourrait se plaindre qu'une fois pris au piège de ta propre curiosité tu montes les escaliers trois-à-trois. Tu voles au dessus des marches, brûles les étapes et t'engouffres là d'où tu n'es pas certain de revenir. Tu vis l'instant présent avec souvent trop d'envie, trop d'ardeur, trop peu de retenue. Tu te laisses entièrement guider par le sentiment, tu fond et te laisses bercer par la Symphonie, avance au rythme du chant des arbres, ne laissant d'obstacle sur ta route que les branches crochues assez folles pour tenter de t'avertir des impasses vers lesquelles tu t'élances. Lorsque te prends l'émotion tu ne réfléchis plus, et malgré tout il ne se passe pas un instant sans que tu n'intellectualise ton expérience.
Il ne se passe pas un instant sans que tu ne réfléchisses à la moindre torsion de l'un de tes muscles, aux mécanismes en jeu et à leur portée. Il ne se passe pas un instant sans que tu n'observe à la fois de quoi découlent tes gestes et vers quel futur ils semblent dégoutter. N'est-ce pas là le comble de l'inconscience ? L'apogée du manque de contrôle ? N'y a-t-il pas pire fardeau que celui de l'elfe condamné à courir vers ce qu'il sait être les flammes d'un vorace brasier ?
Et pourtant il n'y a là qu'un merveilleux cadeau de votre Mère.
Car si tu t'élances vers les flammes, c'est parce que Kÿria t'a donné de les dompter. Si tu n'as pas peur de te brûler c'est parce que tu sais que le toucher de la Prime Déesse guérira toutes tes blessures. Si tu acceptes de faire des erreurs, c'est que tu sais qu'elles ne font que paver le chemin vers le bonheur. Une si brusque révélation, une si violente déclaration de ton amour en ce jour de retrouvailles, peut-être étais-ce trop. Peut-être étais-ce une erreur. Peut-être n'étais-ce pas une démarche des plus judicieuse dans tout scénario réaliste, mais elle porterait ses fruits dans le tien, pour peu que l'erreur s'aligne avec une véritable prise de conscience. Tu t'es envolé par dessus les premières marches, mais tu n'as pas enjambé celle qui compte. Tu n'as pas fermé les yeux lorsqu'est venu le gouffre. C'est là le plus important. Tu as regardé yeux grands ouverts le gouffre qui vous sépare elle et toi ; deux moitiés d'un tout, écartées par un monde, par une voix, et par un être.
L'autre lui-même, car tu es allé à sa recherche, semble t'avoir accepté.
Il y a mille secrets à te confier avant que tu ne sois prêt, une mission à laquelle t'inclure avant que tu ne puisses assez comprendre pour entièrement fusionner avec ton âme soeur. Tu as une vie à refaire, des sensations et des sentiments à découvrir, et le meilleur professeur qui soit pour te les enseigner. Elle te montrera tout. Tout. Même ce qu'elle ne sait pas. Elle te montrera tout. Tout. Pour que vos âmes se connaissent mieux encore qu'à travers la musique que vous vous jouez l'un à l'autre. Elle te montrera tout. Tout. Et pour être sûre de tenir sa promesse elle s'en est remise à celui qui sait tout. Elenmàr... il n'est probablement pas musique plus belle à ton oreille que la sonorité de ce mot, si ce n'est l'aria de ta bien-aimée. L'Ëala du savoir, l'esprit de la magie, celui par lequel les arcanes sont arrivées à votre peuple. Combien de fois n'as-tu pas rêvé te retrouver face à lui ? Pour le remercier, pour l'admirer, pour lui soumettre l'infinité des questions qui étreignent ton esprit. Combien de fois n'as-tu pas souhaité que celui qui est à la fois tout et rien, absent et présent, une chose et son contraire, ne te soit révélé. Combien de fois n'as-tu pas imaginé qu'il puisse être l'une des créatures dont tu as croisé la route, l'une des pierres que tu as foulé ou l'une des gouttes d'eau qui t'ont glissé sur le cou.
Elenmàr est partout et nulle part à la fois, car tout visage est le sien sans lui appartenir.
Tes paupières se plissent, ton regard s'aiguise. Tu frissonnes autant face à la présence de ton aimée que devant sa demande. Et tu te relèves, emportant avec toi celle que tu peines libérer de ton étreinte. Tes pupilles s'arrachent difficilement aux siennes pour partir couper à travers la forêt jusqu'à l'horizon. Pas un mot ne quitte ta gorge, pas un soupir ne perturbe tes nasaux, parce que tu n'as pas besoin de dire pour qu'elle sache. Main dans la main, unis dans l'espoir comme dans la douleur, il n'est aucune épreuve que vous ne sauriez relever. C'est une promesse que tu lui fais sans un mot.
Vous trouverez le Premier des Ëalas et la forêt renaîtra de ses cendres.
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