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 Où l'on récolte ce que l'on sème.

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Arichis d'Anoszia
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Arichis d'Anoszia


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MessageSujet: Où l'on récolte ce que l'on sème.   Où l'on récolte ce que l'on sème. I_icon_minitimeVen 19 Aoû 2016 - 1:58

Lendemain du mariage.

Assis dans son bureau, Arichis attendait l’arrivée d’Angélique pour une entrevue qu’il n’avait eu de cesse de reporter. Son départ pour Soltariel était imminent, devenu Duc il avait hâte de retrouver son nouveau palais. Un canapé en « L » aux couleurs sanguine encadré une table où était posé boisson et charcuterie. Lorsqu’un garde annonça l’arrivée de la sœur de la baronne Arichis se leva pour l’accueillir et l’assoir au canapé. Angélique portait une robe de voile. Ainsi vêtue, elle ressemblait a s'y méprendre a son aînée, a ceci près de la longueur de sa chevelure et de la couleur de ses yeux. Poliment, elle salua le nouveau Duc en s'installant.

« Mon départ pour Soltariel ne va pas tarder, je n’ai donc pas énormément de temps à vous consacrer. De quoi s’agit-il ? »
« Votre Altesse, nous devons finir de conclure les accords entamés à Alonna auprès de son Honneur de Broissieux ». Le ton de la jeune femme était doux et sans sous entendu. Mais Arichis s’assombrit dès lors en se souvenant de commet il avait été humilié par la baronne.
« Son Honneur ? Il n’y nul honneur à menacer son invité. Parlez. »
Elle se mordilla rapidement la lèvre. L’Anoszia devait l'impressionnait.
« Nous devons convenir des taux de remboursement, dans un premier temps ».

Arichis fixa un moment celle qui allait bientôt devenir sa belle-sœur qu’il ne considérait pas pour le moment comme telle mais comme une émissaire étrangère. Alanya l’avait déçu à Alonna, la femme lui avait révélé son vrai visage de catin prête à ouvrir les cuisses uniquement pour s’arroger les meilleurs contrats qu’elle souhaitait faire signer sous la menace. Le patriarche s’était senti trahi d’être ainsi malmener si loin de chez lui et cela se ressentait sur ses propos.

« Le montant de la construction des ports sera étudié par mes amis des Trois-Saisons. Ce montant devra être remboursé par Alonna à hauteur de 75% des revenus générés dessus en une année, si l’année est dépassé l’intérêt augmentera de 35% chaque année. »
« 50 % sur cinq années. L'Alonnan ne pourra pas supporter un détournement des fonds trop important».
« 50% sur cinq ans ? Vous m’aviez jadis dit être passionnée d’Histoire Angélique, est ce bien cela ? » Arichis tapota un meuble de ses doigts, il n’allait rien céder à Alanya si facilement.

Angélique lui sourit faiblement en hochant la tête. « C'est vrai, Monseigneur ».
« Vous vous souvenez très certainement quand et comment Alanya et Desmond sont arrivé au pouvoir ? »
Elle écarquilla les yeux. Cela n'était pas de l'Histoire, elle l'avait elle-même vécue. « Oui ».
« Rappelez moi alors quand et comment. » L’Anoszia voulait en venir à un point précis.
Elle lissa un pli de sa robe, détournant le regard. Il posait les mêmes questions qu'un précepteur, à ceci près qu'elle sentait l'étau du Régent se resserrer autour d'elle.

"Feu mon cousin et Alanya ont été sacré lors de la quatrième ennéade de Favrius de l'an 8, après que l'alliance entre les partisan de notre famille et les troupes menées par Jérôme de Clairssac n'ait vaincu les Chtoll et éradiqué la famille ".
« Est-ce que vous vous rappelez de Constance de Loubier ? Comment a-t-elle accéder à la baronnie puis perdue ? »
Elle acquiesça de nouveau, sans pour autant lever les yeux vers l'homme qui la pressait de question. La voix un peu plus anxieuse, elle reprit.
" Constance était nommée la Sanguinaire. Pour accéder au trône, elle a fait massacrer les prétendants à la succession d'Hanegard de Kastelord, faisant asseoir la domination de Lodiaker. Elle a ensuite rejoint Goar dans sa folie, disparaissant de la baronnie pour ne jamais y revenir ". Elle osa une œillade. Elle commençait à comprendre où il la menait.
« Exactement, et en combien d’années tous ces évènements ce sont déroulés ? »
Elle leva la tête, plantant ses yeux azurés dans les siens. Elle avait le visage candide et malgré la ressemblance avec sa suzeraine, elle paraissait plus douce - à l'image de son caractère.

" Son Honneur a réussi à faire valoir sa place sur le trône auprès des grands seigneurs et le peuple l'aime. Le développement du commerce ne fera que renforcer la quiétude dans la baronnie ".
« Vous ne répondez pas à la question. » Arichis souhaitait l’entendre dire.
La petite Broissieux ne se démonta, restant toujours calme. " Ce n'est pas la réponse qui vous intéresse ". Elle baissa les yeux un instant de peur de paraître impolie. " Vous craignez de la sureté de l'investissement ".
« Je vais répondre pour vous. En même pas deux ans. Rien ne me dit que dans trois mois, un an ou deux Alanya ne se fait pas renverser. Alors non, le remboursement ne se fera pas sur cinq ans. Le Nord est instable depuis dix ans, je ne me risquerais pas à investir dans une entreprise que le prochain baron peut renier. »
" Alors vous préférez proposer un marché que nous ne pouvons accepter faute de moyens. 25% couvrirons à peine les frais d'entretien des ports, sans compter les navires et les troupes qui seront chargées de leur sécurité ".
« Vous en aurez les moyens, si vous me vendez les quatre mines non exploitées d’Alonna. »

Angélique avait été longuement conseillée et supervisée par sa sœur dans une lettre dans la longueur avait faillit décourager la petite Alonnaise. Elle savait parfaitement ce qui lui était permis ou non, et elle avançait à tâtons de peur de raviver la haine du Dragon. Sa visite à Alonna n'avait pas porté ses fruits - et pire encore -, ler entente s'était dégradée.

" Cela m'est impossible ".
« Impossible d’assurer l’avenir d’Alonna ? » Arichis était calme, mais ses yeux brillaient d’impatience et de colère.
" Les raisons du refus vous ont été énoncées par son Honneur et je crains de ne pouvoir rien ajouter à cela ".

Elle regardait le Régent. Même si elle se doutait du lien qui unissait Alanya et Arichis, elle n'en était pas certaine. Elle refusait d'y croire. Elle se mordait la lèvre inconsciemment.
« Alors nous sommes dans une impasse. Vous me dîtes être incapable de me rembourser, et je ne fais pas de charité. Vous connaissez la sortie Angélique. »
"Cinq années votre Altesse ".
« Non. D’ici cinq ans Alanya pourrait être morte et enterré avec trois barons s’étant succédé pour Alonna. »
Elle fronça les sourcils. Parler ainsi de sa sœur ne lui plaisait pas.
" Pénélope est une héritière légitime. L'unique raison de l'instabilité de notre terre tient du fait que jamais depuis Hanegard, un héritier légitime s'est présenté. Lorsque les gens n'ont point de bannière sous laquelle s'accorder, ils se déchirent ". Elle le dévisagea. " Vous savez cela mieux que quiconque ".
« Pénélope est encore une enfant. Les enfants disparaissent et sont remis en question comme à l’Atral ou au Médian. Ma réponse est non. »

La belle Alonnaise se leva doucement, faisant face à l'homme qui lui avait accordé une entrevue. " Elle m'a fait envoyer cela pour vous ". Elle déposa sur la table une épaisse enveloppe cachetée. Les ailes du faucon ne trompaient pas. Tournant les talons, la petite ouvrit la porte mais s'arrêta un instant. " En dépit des apparences, elle tient à vous plus que vous ne semblez le voir. Nous reprendrons les négociations plus tard si vous le voulez bien ". Et à ces mots, elle s'éclipsa dans le couloir.

Il prit le temps de lire la missive et envoya un esclave cherché Angélique une demi-heure plus tard. Lorsqu’elle se présenta à la porte de son bureau, il affichait toujours le même mine que tantôt.
« Asseyez-vous. »
Angélique observa le Régent en s'exécutant. Elle n'esquissa pas même un sourire. Avait-il lu la lettre de sa soeur ?
« Je prends note de la lettre et de la volonté de votre sœur de se faire pardonner. En prenant en considération cela, je peux vous proposer un remboursement avec intérêt après trois saisons. »
Elle sourit poliment en hochant la tête. « Acceptez-vous des taux à 50% ? ». Elle n'était pas au fait de ce que son aînée avait pu mettre dans la lettre pour le Régent.
« Si j’avais voulu vous embêter ou traiter comme des étrangers, j’aurais demandé des taux à cent pourcent sachant que vous ferez des revenus ailleurs en profitant de mes infrastructures que vous n’auriez pas pu sans. »
« J'entends votre Altesse, cependant nous ne pourrons monter d'avantage sans mettre en péril le trône et le peuple de la baronnie »
« Vous le dîtes vous-même. Votre baronnie est instable… »
Elle hocha la tête. « Non. Ce que je vous dis c'est qu'elle pourrait le devenir si nous convenions d'un accord au delà de 50% ». Elle lissa un pli de sa robe, manie commune aux deux soeurs. « Veuillez ne pas déformer mes propos ». Si elle était timide et docile, elle avait l'étoffe d'une bonne négociante.
« Si elle peut le devenir juste à cause d’un honnête remboursement comme il se fait ailleurs, cela signifie qu’elle l’est. Instable. »
« Un honnête remboursement pour vos contrées. Voyez, notre économie n'est pas bonne suite aux guerres répétées et accepter un marché selon vos termes serait pousser de nouveau l'Alonnan dans ses vieux travers ». Elle lui sourit faiblement. « Chose que nous tentons de bannir a jamais ».
« Je ne suis pas connu pour ma générosité. Soixante douze pourcents. »
« Monseigneur, nous ne le pouvons ».
« Savez-vous pourquoi j’ai souhaité vous intégrer à ma famille ? »
Elle fronça les sourcils. Elle n'était pas prête a l'entendre mais l'Anoszia s'en fichait bien. « Lors de votre accord, ma suzeraine n'avait pas encore d'enfant ». Ce qui la immédiatement dans la ligne de succession.
« Mon enfant. Bien qu’il soit jeune et fragile, vous mariez ne m’est plus bénéfique. L’est-il pour Alanya ? »
Elle blêmit. Si elle l'avait compris à mi-mot, la vérité prononcée sans pudeur dans ce salon lui retourna l'estomac. « Je... ».
« Vous… ? »
Elle se racla la gorge pour se redonner contenance. « Je l'ignorais...». Elle plongea ses yeux dans les siens.
« Qu’elle est ma fille ? Vous le savez maintenant. J’ai peu de patience lorsqu’on ne réponds pas à mes questions Ala..Angélique. » Se reprit le régent
Elle serra les dents. « Mon mariage avec votre frère pourrait ne plus être, si ma suzeraine changeait d'avis concernant ses financiers ».
« Encore des menaces sous mon toit en plus. Langehack ne vous financera pas si je le leur demande. Soltariel ne vous financera pas. Ydril ne vous financera pas. Ysari non plus. Qui le fera ? »
Elle secoua la tête vivement. « Nullement des menaces Monseigneur, mais vous souhaitiez une réponse. La vérité est parfois dure... ». Il lui avait donné la leçon quelques minutes avant. «Pourquoi devrions-nous nous tourner vers le marché Péninsulaire ? ». Elle soupira. « Je ne mentais pas lorsque plus tôt je vous ai dit qu'elle tenait à vous plus. Plus qu'à moi-même ».
Arichis rit. « Vous n’obtiendrez qu’un remboursement à cent pourcent de la part de l’Estrevent. Voir quatre vingt-dix si Alanya écarte les cuisses. Vous ne semblez pas comprendre la faveur que je vous fais. » Il commençait à s’énerver. « Alanya ne tient qu’à elle-même. »
Elle écarquilla les yeux. C'était de sa sœur qu'il parlait ! S'il commençait a s'agacer, la jeune Angélique restait placide. « C'était peut-être vrai, jusqu'à votre rencontre... ». Elle eut le cœur serré. Pourquoi fallait-il que sa sœur adorée s'entiche du seul homme qui lui ressemblait assez pour rester inaccessible ? Elle aurait tant aimé qu'elle s'attache à leur cousin de la même manière.
« Vous êtes douce et naïve Angélique. Savez-vous ce qui caractérise les Anoszia ? »
« Leur tempérament j'imagine ? ». La réflexion était sortie malgré elle. Le patriarche sourit malgré lui.
« De quoi sommes-nous connu en Péninsule ? Qu’est ce qui fait notre force ? » Sourit l’Anoszia
Elle ne réfléchit même pas. « La famille ».
« Notre loyauté les uns envers les autres. A qui devra aller la votre ? »
Elle leva les yeux vers lui. Elle savait ce qu'il voulait lui faire dire. « Pourquoi voulez-vous l'entendre ? »
« J’ai besoin de le savoir. » Arichis souhaitait entendre ces mots franchirent ses lèvres, si elle devait devenir une Anoszia, elle devait jouer le jeu jusqu’au bout.
« Ma loyauté ira toujours à ma famille, Monseigneur. Quelle qu'elle soit ».
« Souhaitez-vous rejoindre la notre ? Parlez sincèrement. »
Elle fronça les sourcils sans baisser le regard. « Si ma soeur le veux, alors moi aussi ». Elle était sérieuse. « Pourquoi ? ». Arichis reconnaissait en ses mots Alanya.
Il se leva et lui tendit sa main, pas pour qu’elle la prenne mais qu’elle embrassa la bague à l’emblème de sa famille comme tout Anoszia l’avait fait au moins une fois dans sa vie.
« Montrez-le. »
Elle serra les dents, levant la tête vers lui. « Néanmoins sachez que je négocierait comme l'ambassadrice de l'Alonnan et non comme votre future belle-sœur ». Le Dragon était impressionnant mais investie d'une mission, elle ne se laissait pas démonter. Il retira sa main et s’éloigna d’elle vers son bureau.
« Allez vous-en. »
Elle fronça les sourcils mais ne bougea pas. « Vous le saviez. Si je ne suis qu'une garantie, mon devoir reste pour le moment envers ma suzeraine ».
« Vous m’agacez Angélique. Alanya m’agace. Si vous n’êtes pas capable de prendre une décision bonne pour Alonna, elle le fera à votre place. Écrivez-lui une missive. Cela sera soixante dix pourcent des taxes sur une période de trois saisons, au-delà des intérêts s’additionneront. Cela sera ça ou rien. » Il lui fit dos « A l’avenir lorsque je vous donnerais un ordre vous obéirez. Je suis l’Argentier, vous m’êtes inférieur. » Il gardait rancœur.
Elle ne bougeait pas. Son courroux était certes palpable - et si elle n'usait de quelques consensus, elle le sentirait passer - pour autant, elle refusait de céder. Il n'était pas simplement en colère, il était blessé. Elle le sentait dans ses paroles, et le voyait dans ses gestes. Calmement, elle pris une seconde pour réfléchir. " Si nous acceptons vos conditions, concédez-nous la date de début des échéances ". La marge de manœuvre était bien maigre. " Monseigneur, aimez-vous votre fille, Pénélope ? ". La question était innocente et sans arrière pensée.
« Accordé. » Il se retourna vers elle, surprit par la question. « J’aime mes enfants. Je n’aime pas les inconnus. »
Son estomac se retourna encore une fois. Angélique était certes bercée des illusions enfantines, mais elle n'avait pas rêvé. Le Dragon et le Faucon se faisait certainement plus de mal que de bien. " Alors pourquoi l'Alonna ? ".
« Pourquoi l’Alonna quoi ? »
" Il y a d'autres terres où votre ambition pourrait être assouvie mille et une fois. Vous même savez que l'investissement est risqué; et je ne doute pas de votre capacité à trouver quelques marchés bien plus florissant. En somme, ce serait peut-être la dernière terre que vous convoiteriez. Qu'est-ce qui vous retient ? Je vous prie Monseigneur, parlez moi en toute franchise". Elle voulait la vérité. Elle qui passerait sa vie au côté d'un Anoszia, elle devrait faire le pont entre deux univers et en comprendre l'intérêt.
« Alanya. Pénélope. Alonna peut remonter la pente si elle me laisse l’aider. » Il se rapprocha d’elle. « J’assouvi d’ors et déjà mes ambitions ailleurs. Nelen, Oësgard, Serramire, Diantra. Mais Alonna a une signification particulière pour moi. »
Elle le suivit du regard, sérieuse. Elle était curieuse de l'entendre, et s'il avait pu paraître colérique plus tôt, il semblait calme et sincère à l'instant. " Quelle est-elle ? ".
« Vous lui ressemblez, vous savez. » Dit-il en se rapprochant, s’asseyant près d’elle.
Elle sourit en baissant la tête, certainement un peu gênée. Etait-ce un compliment ? " Pas tant que ça, je le crains ". Il lui redressa le menton. La regardant dans les yeux. Il avait gagné les négociations. « Vous savez tenir tête. »
Bien forcé de regarder son minois bleuté, elle ne broncha pas. " La Sainte Néera nous entende, mais voilà bien une chose que je ne sais faire Monseigneur... Preuve en est: je n'ai pas réussit à vous faire changer d'avis d'un iota ". Elle remerciait intimement sa sœur. Qu'avait-elle mis dans cette lettre ?
« J’ai augmenté la durée sans intérêt et réduit le taux. Nous allons signer les accords ce soir. » Il la relâcha
" Monseigneur, vous ne m'avez pas répondu...". Elle était bien trop curieuse pour laisser la question en suspend.
« C’est Altesse. » L’Anoszia la considérait toujours comme une inconnue, un émissaire étranger.
"Altesse, vous n'avez pas répondu à ma question tout à l'heure. Quelle est la signification de l'Alonna pour vous ? ".
« Aucune jusqu’à ce qu’Alanya vienne à moi à Ydril. Cette femme sera un jour mienne. Entièrement. »
Elle essaya de cacher sa surprise. Il lui parlait sans détour et si cela lui plaisait, la teneur de ses propos la surprenait. " Bien mal aisé celui qui un jour voudra dompter Alanya, votre Altesse. Elle n'est pas femme à se laisser guider par un homme - et encore moins son cœur ". Cependant, elle fut soulagée. Lui aussi tenait à elle, d'une certaine façon.
« Je ne souhaite pas la dompter. Saviez-vous comment elle réussit à obtenir mon financement ? En écartant les cuisses. Qui l’aurait cru… »
Angélique devint blanche comme un linge. Voilà bien des détails dont elle se serait passée. Ce n'était pas sa sœur, elle refusait d'y croire. " Impossible ..." murmura-t-elle déconfite.
« Comment Pénélope a-t-elle été conçu selon vous ? Avez-vous déjà écarté les cuisses pour un homme Angelica ? »
Elle secoua la tête, incapable de le reprendre sur son propre prénom.
« Bien. Ne le faîte jamais, vous obtenez rarement ce que vous êtes venu chercher. »
" Mais pourtant vous venir de dire que... ". Elle n'était plus sûre de vouloir connaître le lien qui unissait le Dragon et son aînée à présent.
« Que je l’ai baisé ? Oui. Et regardez où nous en sommes. »
Angélique bouillait à présent. Il parlait d'Alanya, sa sœur et suzeraine, pas d'une vulgaire pute qu'il aurait rencontrée au bordel. Lui même avait assuré quelques minutes avant d'un lien étrange. C'était à ne plus comprendre. " Peut-être est-ce elle qui vous a baisé, votre Altesse ! ". Sourcils froncés, la réplique lui avait une fois de plus échappé.
Arichis rit, amusé, surpris mais amusé. « Peut-être bien. Avons-nous fini ? »
Il l'agaçait mais elle se calma un peu. " Tenez-vous réellement à elle ? "
« Oui. » Pourquoi mentir…
Elle fixa ses mirettes dans ceux du Dragon. " Pourquoi ne lui avoir dit dans ce cas ? "
« Je lui ai dit. Puis elle m’a trahi et menacé. »
" Etait-ce avant ou après avoir rompu votre accord et annoncé votre mariage ? ". Si Angélique était d'humeur très douce, elle n'en était pas moins intelligente et attachée à quelques valeurs. Ces deux personnes s'aimaient sans se l'avouer, jouant un jeu terrible qui les détruirait et l'un et l'autre.
« Elle a rompu elle-même l’accord en rejetant son roi. »
Elle secoua la tête. " Elle n'a jamais désavoué la couronne votre Altesse. Ce qu'elle a rejeté, c'est de croire le premier idiot se baladant avec un bambin qu'il appelle roi. N'auriez-vous point fait de même ? "
« Ne me traitez pas d’idiot sous mon toit. » Siffla l’Anoszia.
" Vous, le Saint-Aimé ou le gueux de la grand route. A la mort de notre bien-aimée Régente, il y a eu autant de Bohémond que de petit garçon en âge de le jouer. Nous sommes profondément royalistes, votre Altesse mais nous ne ploierons genoux devant la mauvaise personne ". A parler ainsi, elle ressemblait d'autant plus à sa sœur. Elle esquissa un maigre sourire de consolation. " Pourquoi vous mener une guerre alors que vous semblez plus proche que vous ne le pensez tout deux ? ". Arichis ne le montra pas mais il était fier de la façon dont elle s’adressait à lui, à tort, il avait cru faire rentrer une brebis dans la dragonnerie.
« Ne vous parjurez pas par vos paroles sur les terres du roi jeune fille. Je vous ai déjà répondu, Alanya m’a menacé sous son toit et cela est intolérable. Pénélope sera reconnue par le roi comme Pênelópeia d’Anoszia, ma fille, et héritière d’Alonna. Alanya ne va pas s’en tirer aussi facilement. »
« La vengeance est-elle une fin en sois ? ». Elle posait la question naïvement.
« Il ne s’agit pas encore de vengeance mais de revanche. »
Elle le regarda. « Pourquoi ne pas l'avoir pris a ma place ? ».
« Alanya ? Comme épouse pour mon frère ? »
Elle hocha la tête. Après tout, il était clair qu'il la voulait.
« Elle aurait refusé. »
« Qu'est ce qui vous fait dire cela ? »
« Eh bien écrivez lui, vous saurez. »
Elle fronça les yeux. « Dites moi votre Altesse... »
« Elle ne devait pas considérer Simèon assez digne d’elle. »
« Lui avez vous seulement demandé ? »
« Non. Mais je la connais assez pour savoir. »
« ...Parce que vous auriez fait de même... ».
« J’aurais fait de même ? »
« Si vous aviez été ma sœur ». Le duc n’aimait pas se faire analyser par une gamine.
« Certainement pas. A sa place j’aurais été grandement honoré de me marier à un illustre nom de la péninsule. »
Elle sourit faiblement. « Je comprends mieux l'attachement de ma sœur à présent votre Altesse ». Lui aussi le comprenait parfaitement. Arichis était attiré par le pouvoir, la richesse, mais aussi par l’assurance et la fierté. Alanya était toutes ces choses là, elle était de ces hommes et femmes qui lui ressemblaient le plus. Plus jeune toutefois, elle ne manquait ni de toupet, ni d’orgueil pour prétendre l’égaler et un jour, allez savoir, le surpasser.

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MessageSujet: Re: Où l'on récolte ce que l'on sème.   Où l'on récolte ce que l'on sème. I_icon_minitimeSam 20 Aoû 2016 - 15:47


La pièce paraissait beaucoup trop luxueuse pour Angélique. Simplement vêtue, elle détonnait dans le faste du Soltaar. Ce monde lui était bien étranger et malgré les quelques leçons qu'elle avait pu tirer des jours dans le château de Velmonè, elle était encore gauche et malavisée sur pas mal de point. Au Nord, pensait-elle, ces gens là seraient bien malheureux et aussi manchot qu'elle et pourtant, ils ne semblaient lui accorder aucune faute. Ah qu'elle regrettait les douces plaines de l'Alonnan ! Mais par la volonté des Cinq, elle se trouvait à des lieues de là, à servir une politique qu'elle ne comprenait pas. Elle qui avait toujours voulu vivre une aventure regrettait ses rêves de petite fille. Poussée hors de son carcan, elle se retrouvait là, proie au milieu des loups sans aucune protection. Comme si elle se trouvait nue au milieu de la cour. Comme si, à cet instant, le tissus ne la protégeait plus de l’œil acerbe du nouveau duc.
L'homme était respectable et impérieux. S'il l'impressionnait, elle trembler de trouille en vérité. Il la jugeait, la testait. Il en voulait à son aînée et quelque sois le lien qui les unissait tout deux, il lui ferait payer au travers d'elle ses fautes. Elle sourit faiblement au Dragon. Il ne s'était pas montré méchant avec elle pour le moment et peut-être qu'au dessous de ce masque de marbre se trouvait un homme véritable dont le cœur battait, fébrile.
« Je comprend mieux l'attachement de ma sœur à présent votre Altesse ».
Sincère, elle imaginait fort bien ce qui lui avait plut en Arichis. Le pouvoir certes, mais pas seulement. Il était la dualité parfaite entre l'amour et la haine, le calme puis la colère, la politique et l'amitié. La Broissieux était de la même trempe. Depuis toujours la jeune Angélique admirait cette sœur : elle était belle, intelligente et ambitieuse. Elle l'avait toujours trouvé au dessus des autres – pas seulement d'elle-même. Peut-être, à la faveur d'un besoin économique avait-elle trouvé son égal. Il était encore tôt pour le dire mais l'aura que dégageait l'Ydrilote ne semblait la contredire. Dans un silence religieux, il saisit la carafe de vin et en versa deux coupes. Il était de qualité, sa couleur ne trompait pas.
« A quoi réfléchissez-vous votre Altesse ? ». La coupe resta à sa place. Elle ne buvait point, pas même dans des fêtes.
« Buvez d'abord ».
Elle leva un regard désolé vers le Régent, cherchant avec soin des mots pour ne pas le froisser. « Votre Altesse, je crains de mal supporter ce... genre de breuvage ».
« Le vin ne fait pas de mal. Buvez ma fille. ».
Contrainte, elle porta le calice à sa bouche et y trempa les lèvres. Elle ne désapprécia pas le goût pour une fois, même si elle aurait préféré de l'eau. Cela devait être un cru d'exception. Pour autant, la jeune femme reposa presque aussitôt son godet, esquissant un sourire au Régent.
« Connaissez vous pas nos coutumes ?  Lorsque vous commencez un verre, il vous faut le finir ».
Elle essaya de cacher sa moue dégoûtée. Que cherchait-il à faire ? A la soûler ? « Je n'aime vraiment pas cela votre Altesse, mais je vous remercie ; c'est un très bon vin que vous m'avez servit ».
«  Vous allez devoir aimer. Faites nous honneur et finissez ».
Après un temps à observer le contenu de sa coupe elle se décida et avala d'une traite le liquide rougeâtre. Elle dû faire un effort incroyable pour ne pas tout rendre à l'instant où le verre se posa sur la table. Elle n'aimait vraiment pas cela, et la forcer ainsi n'était pas une preuve de bon sens. Il resservit aussitôt les calices, de peur qu'elles ne se trouvent trop vides.
« Nos ancêtres avaient une méthode pour purifier l'eau. Malheureusement celle-ci a été perdue avec le temps. Nous buvons le vin car il est plus pur que l'eau. Une femme du sud ne refuse jamais un verre Angélique. Êtes vous prête à en devenir une ? ».
Elle déglutit et repoussa de la main le contenant. Rien qu'observer la vinasse onduler lui filait la nausée. « Je crains que par quelques aspects je ne reste une fille du Nord ».
« Votre dévouement à votre nouvelle terre doit être totale ».
« Me rendre malade n'est pas un moyen d'acquérir ma dévotion, d'autant plus que vous éludez ma question de tout à l'heure votre Altesse ». Le rictus de dégoût ancré sur le visage ne trompait pas : elle n'était pas à l'aise à l'idée de goûter à nouveau du sang des Dieux.
« Votre maladie vous passera. Buvez Angélique, c'est un ordre de l'Argentier du Roi ». Et faute d'arguments, il lui ordonnait par un titre dont la légitimité était contestable en ces temps troublés. Ne pouvant refuser à nouveau, elle se saisit de son godet et le bu encore une fois. Elle manqua de peu de tout recracher mais on lui avait appris l'art de la contenance. Livide, elle sentait néanmoins les effets du premier verre arriver peu à peu. Elle qui n'avait l'habitude de boire se retrouvait en proie aux primes symptômes de l'alcool.
« Quelle était votre question ? ». Arichis avala sa coupe lui aussi.
Angélique dû prendre le temps de remonter le fil de la conversation pour retrouver de quoi il s'agissait. Le Régent était habile pour détourner l'attention et même s'il tentait de l'aviner, il était encore trop tôt pour qu'elle l'ait totalement oublié. «[colo=pink] Vous n'avez rien dit lorsque je vous ai révélé que je comprenais pourquoi ma sœur tient à vous. Vous sembliez réfléchir... [/color]».
« Elle tient à moi uniquement parce ce que je suis puissant et qu'elle sait qu'un dragon vole plus haut qu'un faucon ». S'il versa de nouveau le vin, elle eut un petit rire. L'alcool commençait à la désinhiber. Il ne lui fallait pas longtemps avec son petit corps gracile et son manque d’entraînement.
« Elle tient à vous parce que vous êtes comme elle, votre Altesse. Pire encore, vous êtes la première personne dans sa vie à lui tenir tête ». Elle ne toucha pas au verre.
« Et comme qui êtes-vous, vous ? ». Puis il lui tendit la coupe. « Buvez ». Elle s'exécuta un peu plus rapidement que les deux premières fois, mais la nausée fut la même. Elle reposa le verre en haussant les épaules. Qui était-elle, voilà la vrai question.
« Je ne sais pas votre Altesse ».
«  Vous finirez par le découvrir. Buvez  [ /b]».
Elle secoua la tête. Elle ne voulait plus boire, ni ça ni autre chose. « Vous l'aimez pas vrai ? Je veux dire, d'une certaine façon vous l'aimez ».
«[b] Buvez Angélique. Ne contestez plus jamais mes ordres. Buvez. 
». Elle obéit et il fit de même. Que cherchait-il à faire au final ? « D'une certaine façon ».
« Elle vous aime d'une certaine façon, elle aussi. Oh, elle sera trop fière pour l'avouer avant vous – ou même pour l'avouer un jour – mais elle vous aime votre Altesse ». Ses doigts commençaient à s'engourdir.
« Buvez Angelica »  Il se leva et s'installa dans le fauteuil en face. Elle rechigna un peu mais s'y plia. Le vin n'avait plus mauvais goût à présent, ou du moins le sentait-elle moins qu'à l'accoutumé. Posant sa coupe sur la table, près de la sienne, elle fronça les sourcils une énième fois. Elle faisait toujours cela lorsqu'elle était contrariée.
« C'est Angélique votre Altesse ».
« Angelica si je le décide. Vous allez devenir une suderonne. Buvez ». Il remplit le godet et elle le bu. La tête commençait à lui tourner.
« Vous jouez avec Alanya hein ? ». Elle le dévisagea.
« Jouer ? Buvez Angelica. Buvez maintenant. ». Elle secoua la tête, blême.
« Je... Je ne me sens pas bien ». Elle tenta de se lever, se tenant au canapé. La nausée avait pris le pas sur la bienséance et la conversation. Elle voulait aller prendre l'air. L'air lui ferait sûrement du bien !
« Donc cessez de boire. Il nous faut encore signer les contrats aujourd'hui, cela se fera en ce jour ou jamais Angelica, gardez des forces ». Elle ne l'écouta qu'à peine, se déplaçant aussi dignement qu'elle le pouvait. Elle ouvrit la porte sans même demander à prendre congé et déambula dans les couloirs. La pièce était étouffante, elle le ressentait à présent qu'elle était au dehors. Si la tête lui tournait, elle tenait encore debout et sa nausée – bien qu'elle ne diminuait pas – ne grandissait pas non plus. Elle cherchait tant bien que mal à rejoindre les jardins. Il l'avait forcément fait exprès et elle, crédule, n'y avait vu que du feu. Mais quelle sotte faisait-elle! Elle marcha quelques minutes – certainement les plus longues de sa courte existence avant de trouver l'arborescence des jardins et un banc un peu à l'écart. Ici l'air était frais mais cela ne suffit pas. Se penchant en avant, elle rendit tout ce qu'elle avait pu ingérer. Elle cracha tripes et boyaux quelques temps puis, n'ayant plus rien à vomir, son estomac se calma et ses nausées s'estompèrent peu à peu. Elle n'était toujours pas claire, mais pour autant elle se sentait mieux. Que renvoyait-elle pour les gens au dehors, elle l'ignorait. Plus encore, pour la première fois de sa vie, elle s'en fichait éperdument. Elle s'installa sur le siège de pierre et ferma les yeux. Elle devait retrouver le duc. Elle était partie en trombe pour ne pas retapisser son salon privé, mais elle avait des obligations que sa conscience lui tanait de tenir – quand bien même aurait-elle mille fois préférée s'en aller dormir dans sa chambre.
Alors, plus détendue que plus tôt, elle emprunta les couloirs et escaliers de la demeure de Velmonè. Elle ne savait pas trop où aller et plusieurs fois la jeune Alonnaise dû demander son chemin.Elle n'avait pas eu le temps de bien repérer les lieux et largement éméchée, cela lui était compliqué de trouver toute seule. Se perdant plusieurs fois, elle réussi néanmoins à revenir à son point de départ et ouvrit la porte de bois sans même prendre la peine de toquer. Après tout, il lui avait clairement dit qu'il l'attendait avant son départ – ou quelque chose approchant. S'installant de nouveau dans le fauteuil qui lui faisait face, Angélique baissa la tête, honteuse non pas de l'état dans lequel il l'avait mit mais d'avoir marché dans le piège comme une vulgaire enfant. Elle aurait dû se méfier.
« Je me sens mieux votre Altesse. Excusez mon départ prompt ».
« Prenez un verre de blanc, ça vous lavera l'estomac ». Il servit d'une carafe de Hautval et lui tendit aussitôt un verre. « Buvez ».
Elle serra les dents en prenant dans sa main le calice. L'alcool la désinhibait complètement, à tel point qu'elle n'hésita pas à renverser son vers sur le sol, les yeux droit sur le Régent, avant de reposer le verre à sa place, sur la table. « J'ai été stupide une fois et j'suis encore assez consciente pour vous refuser cette faveur ». Elle avait de l'audace une fois soûle.
« Ce n'est pas une faveur, mais un ordre. Un ordre ».
Elle rit à gorge déployée. « Eh bien je refuse votre ordre ! ». Elle était hilare. Finalement, il se pourrait qu'elle ait l'alcool joyeux. Arichis se leva et ouvrit la porte en appelant les gardes. Angélique ne parvenait pas à se calmer, malgré le danger qui la guettait. Elle tourna la tête vers le Régent tout sourire. « Allons votre Altesse ! C'est vous qui m'avez mis dans pareil état et voilà que vous voulez m'obliger à me soûler d'avantage ? ». Elle étouffa un gloussement. « Je boirai après le contrat si cela vous chante. J'irais baiser votre frère si cela vous sied. J'embrasserai votre nom et votre bague si vous le désirez. Après tout, on ne refuse rien au Dragon ! ».
Arichis ne l'écouta pas et à vrai dire, elle non plus. Il demanda à ses gardes un tonneau et un certain Miccolo ou Niccolo... Elle n'avait su identifier exactement. Il était vraiment bel homme pour son âge... « On ne refuse rien au Soleil-Dragon ». Là, le Régent lui parlait clairement. Les gardes avaient quittés l'encadrement de la porte.
« Sauf ma si parfaite sœur. Ah là, on ne lui dit rien à elle ! Bien sûr que non, elle vous baise encore et encore ! Ah c'est beau l'amour ! » Et elle éclata à nouveau d'un rire clair.
« Elle a finalement fini par céder à mes exigences ». Il lui sourit. « Elle ne me baise pas, c'est le contraire ». Et elle n'en finissait pas de rire.
« Non, elle a consentit à céder à vos exigences, c'pas pareil ! ». Elle avait raison sur ce point. Le Régent le savait aussi : si Alanya n'aurait été prête aux demandes d'Arichis, elle lui aurait simplement tourné le dos. Elle l'appréciait, certes, mais son ambition passait au delà. « Vous pensez la manipuler, parce qu'elle accepte vos caprices et vos colères, qu'elle vous lèche le cul comme tout les autres mais n'oubliez pas ! Quand elle a votre vît en bouche, c'est elle qui choisit de ne pas vous mordre ». Elle se calmait un peu bien qu'elle riait toujours.
Il fut surpris par les mots employés et l'innocence perdue. « Vous semblez vous y connaître pour une pucelle ». Il servit deux verres et bu le sien. Elle n'y prêta même pas attention.
« Vous demanderez à votre frère ». Elle lui offrit son plus beau sourire. En plus d'accroître sa témérité, le vin lui permettait de bonnes réparties.
« Mon frère est aux Septmonts ». Elle explosa à nouveau de rire, ses joues commençant à lui faire mal.
« Comme ça il pourra passer essayer la sœur avant ! »
« La soeur ? ».
« Oui. Alanya, ma sœur. Quoi, vous êtes du genre jaloux ? ».
«  Pas jaloux. Possessif. Puis je doute qu'Alanya soit du goût de Simèon »
« Pourquoi ça ? Elle non plus n'est pas assez bien pour votre frère odieux ? ». Tout sourire, elle ne lui avait pas parlé de l'entrevue avec Simèon lors de la petite réception.
« Simèon a d'autres préférences ». Elle repartie de plus belle, la larme à l’œil tant elle riait.
« Me voilà vendue à un pédéraste ! Fort bien, au moins auront-ils un point commun avec ma charmante suzeraine ! »
Il sourit. « Faites attention à vos mots ou vous risquez de ne plus avoir de langue ». Il posa sa phrase une fraction de seconde avant de reprendre : « Vous n'avez plus de suzeraine : vous n'avez que moi ».
« Ce serait fort dommage pour votre frère ! Le priver du seul plaisir qu'il pourrait avoir à me baiser ! ». Elle lui retourna le sourire. « Et ma sœur restera à jamais ma suzeraine. Elle est de mon sang plus que votre famille ne le sera jamais ! ».
«  Il trouvera dans votre cul tout le plaisir qu'il souhaitera », siffla l'Anoszia se retenant de la gifler. « Je vous ai averti une fois. Je vous averti une deuxième fois, il n'y aura pas de troisième fois ».
Elle s'en fichait pas mal grâce à l'alcool qu'il lui avait fait ingurgiter. Elle n'avait plus de limite et s'il ne voulait subir le revers de la médaille, il aurait dû y penser à deux fois. A présent il était trop tard pour se plaindre de son comportement exécrable.
« Dans l'cul, quelle charmante idée ! Ah je n'y avais point penser moi-même ! ». Elle éclata de rire à nouveau. Elle n'en finissait plus. Arichis ne put s'empêcher de sourire en sirotant son verre, la regardant. « Quoi ? » .
«  Vous êtes charmante jeune fille », sarcasma le Régent. Elle gloussa en plantant ses yeux bleus dans les siens, un sourire torve volant sur ses lèvres .
« Pas autant que vous ».
« Cela nous le savons bien ». Il ne releva pas l'ironie de la jeune femme.
« Et vous êtes si modeste... Par Néera, comme je regrette que ma sœur ne puisse vous épouser ! Un homme de si grande vertu... ».
« Je le regrette également », confessa l'Anoszia. Elle ne sut s'il se moquait d'elle ou non.
« Est-ce de l'ironie ? »
« Non ». Soudain, elle n'eut plus envie de rire, comme si elle retombait de son petit nuage. La chute fut rude.
« Alors vous l'aimez réellement... ». Il pouvait être honnête avec elle, de toute façon il y avait de forte chance qu'après une bonne nuit elle ne se souvienne de rien...
« D'une certaine façon ».
« Qu'est-ce que cela signifie pour vous ? »
« Qu'elle est la mère de mon enfant. Mais assez parler d'elle ».
Elle lui sourit. Il lui semblait tout à coup plus humain qu'il ne l'avait jamais été. « Et de quoi voulez-vous parler ? ».
« Niccolo doit amener les contrats à signer. Une fois fait, vous pourrez vous changer pour nous accompagner à Soltariel. » Révéla l'Anoszia en se calant dans le canapé, calice en main. La jeunette fronça les sourcils. Il n'avait jamais été question de quitter Velmonè et elle ne comprenait pas pourquoi il voudrait s'embarrasser d'elle au palais ducal.
« Ne dois-je pas rester ici avant que mon mariage ne soit célébré ? »
« Non, je préfère vous savoir en sécurité avec moi. » Il but une gorge. « Y a-t-il un problème à cela ? »
« En sécurité ? Dois-je craindre quelque chose ? ». Elle regardait le Régent ; dubitative. Il avait l'air de se complaire de la situation sans qu'elle ne parvienne à savoir pourquoi.
« Vous êtes une étrangère sur une terre hostile aux marquisats du nord. Puis, vous risquez de mourir d'ennui, seule ici. » Il posa sa coupe sur la table basse. Elle aurait aimé lui répondre qu'elle préférait mourir mille fois de l'ennui, seule, que de le suivre lui et son frère. Qu'elle aurait préféré être cent fois répudiée que de se marier à ce grossier personnage qu'était Simèon. Mais elle n'en avait ni le courage ni l'envie : sa présence était une mission diplomatique importante et elle ne faillirait pas à sa tâche.
« Qu'importe que j'aille dans votre palais ou que je reste ici votre Altesse, je resterai seule ».
« C'est à vous de vous adaptez à votre environnement et non le contraire. Soyez d'avantage respectueuse, et vous vivrez bien. » Conseilla l'Anoszia en la regardant. Elle eut un vague sourire torve qui l'aurait fait pour sa sœur à s'y méprendre.
« Ne le suis-je point assez ? »
Il rit sincèrement mais au fond, ses yeux ne purent cacher une pointe d'amertume. « Parler de cul, de fellation et désobéir à un duc n'est pas respectueux Angelica. ». Et à ces mots, elle s'empourpra. La vinasse lui avait fait dire tant de choses qu'elle regretterait le lendemain... Voilà pourquoi elle ne buvait jamais. Cela faisait très mauvais genre. Au sa sœur aurait certainement envoyé les convenances se faire voir, mais elle n'était pas de ce genre là, même si elle l'eut voulu ardemment.
« Je... Désolée mais le vin ne me réussit pas ».
« Vous apprendrez à vous contrôler. Regardez-vous, encore saoul mais polie de nouveau. » S'amusa l'Anoszia.
« Je ne suis pas une fille de mauvais genre vous savez... ». Elle baissa la tête en se triturant ses doigts engourdis par les effluves d'alcool.
« Nous aurons tout le temps de le découvrir. » sourit l'Anoszia en fixant l'alonnaise. Cela la mettait mal à l'aise. Il la mettait mal à l'aise.
« Pourquoi me fixez-vous ainsi ? ». Sa voix tremblait un peu.
« Pour rien, vous me faîtes parfois penser à Alanya, c'est tout. » révéla le duc en tapotant l'accoudoir. C'était bien la première fois que l'on lui disait cela. D'ordinaire, les gens avaient plutôt tendance à les trouver à l'opposé et elle releva la tête.
« En quoi votre Altesse ? »
« Certaines de vos m.. » On toqua à la porte, l'interrompant juste à temps dans sa phrase. Arichis se releva promptement avant d'inviter Niccolo à entrer avec les parchemins en plusieurs exemplaires à signer. « Signons cela, et terminons. » Niccola sourit et les posa sur le bureau vers lequel les trois comparses se dirigèrent. Il indiqua à Angélique où apposer son sceau, les yeux étaient rivés vers elle. Avec toute l'attention qu'elle pouvait donner, elle lu chaque mot de chaque ligne afin de s'assurer de l'authenticité du contrat. Cela dura plusieurs minutes mais finalement, elle se saisit de la cire et y apposa le sceau Alonnais. Elle tendit la bougie à Arichis, un peu tendue à l'idée de faire une bêtise. Son regard était perçant, il la troublait. Peut-être voyait-il vraiment en elle l'image de sa sœur.
« Voici votre Altesse. A votre tour ».
L'Anoszia fit de même, il avait réussi à amener les termes qu'il avait choisi sur le papier. Déposant son sceau à son tour, Niccolo souffla dessus avant de remercier les deux protagonistes, s'incliner puis s'en aller. Le duc sourit en servant cette fois-ci deux coupes de Hautval. « Une copie sera envoyé à Alonna. » Puis tendant la coupe à Angélique. « Cette fois-ci vous ne pouvez pas vous défiler, buvons à ce contrat réussi. »
Elle déglutit en saisissant la coupe et esquissa un maigre sourire. Trempant ses lèvres dans le calice, elle en bu quelques gorgées. Le liquide était bon, mais il réveilla la nausée qui s'était tût un peu plus tôt. Elle planta ses yeux bleus sur le Régent. Il aimait sa sœur, à n'en pas douter. Cette révélation la frappa brutalement, comme si elle se réveillait d'un long sommeil. La baronne d'Alonna comptait bien plus pour lui qu'il ne voulait bien l'admettre. Elle fronça les sourcils, silencieuse.
« Vous pouvez vous retirer, préparez vos affaires, nous prenons la route dans pas longtemps. »
Elle s'inclina respectueusement avant de s'en aller. Au moment de fermer la porte toutefois, elle se retourna et le dévisagea sans honte, puisant un peu de courage elle ne savait trop où. « Vous devriez lui dire vous savez. A vous entêter l'un et l'autre, vous ne saurez que vous détruire. Vous n'êtes pas l'homme sans failles que vous prétendez être Arichis, et si vous ne mettez pas de côté votre fierté un instant, elle ne le fera pas non plus ». Elle serra les dents un bref instant. « Ce qui serait dommage, vous êtes ce qui lui conviendrait le mieux ». Angélique lui sourit sincèrement, le cœur plus léger.
« Vous n'avez aucune idée de ce que vous racontez. Alanya est juste une femme que je baise. » mentit l'Anoszia, en essayant de se convaincre de cela. Angélique eut un petit rire.
« Non Arichis, elle est bien plus que cela ». Et à ces mots, la porte se ferma sur Arichis, assis à son bureau et griffonant elle ne savait trop quoi.
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