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| Renaissance | Neraën | |
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Anorn
Ancien
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| Sujet: Renaissance | Neraën Ven 19 Aoû 2016 - 18:08 | |
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Camp principal d'Eraïson Kÿrianos de la neuvième ennéade de Verimios De la huitième année du onzième cycle Les jours avaient passé depuis leur dernière entrevue, mais Anorn avait toujours leur discussion en tête. Neraën allait finalement sortir du cercle dépourvu de magie dans lequel on l'avait enfermé. Et il se devait d'être là. Si cela tournait mal, s'il sentait un quelconque danger, s'il devait réagir rapidement et qu'il fallait quelqu'un pour concentrer les énergies. Sa présence serait fortement appréciée, lui avait-on dit. Mais il n'avait jamais eu à l'esprit l'idée de ne pas être présent. Il sortait tout juste d'une entrevue avec un maître mage de la vie quand on vint lui dire que l'opération allait avoir lieu. Les concernés se mettaient doucement en place, en plus des curieux que l'attroupement et l'agitation passagère avaient regroupé. Arrivé dans les premiers, Anorn en profita pour prendre Celebrand à part. Il avait quelques questions à lui poser. - Excusez moi de vous déranger, je voulais savoir comment l'état de Neraën a évolué. Mentalement parlant, est-il totalement éveillé, présent ? A-t-il des insomnies, des difficultés quelconques ? Physiquement j'imagine qu'il est assez faible, mais je verrai cela par moi même. Cependant je crois que vous êtes le mieux placé pour me renseigner à propos des résultats d'une convalescence plus spirituelle. - Vous ne me dérangez aucunement, régent. J'allais justement revoir ce bougre d'élève. Hum ! Concernant l'état de Neraën, il est beaucoup mieux que la dernière ennéade : ses propos sont sensés, il est à nouveau capable de converser longuement, de réfléchir et même de se souvenir de ce qu'il s'est produit aux alentours de la bataille. Il ne se souvient par contre pas de l'épisode du dispensaire en lui-même, tout ce qui lui vient à l'esprit peut se résumer par de la douleur, une multitude de voix, des êtres de lumière et un grand sentiment d'insécurité. Ce qui est étrange puisque ceux qu'il voit habituellement sous forme d'êtres de lumières sont ceux avec qui il crée un lien magique, donc des gens généralement proches de lui.
Enfin... Sur le plan magique il a retrouvé au début de l'ennéade une forme de stabilité, puisqu'au début il avait constamment l'impression de chuter dans du vide à moins qu'une personne déjà liée à lui n'établisse un contact physique avec lui. D'ailleurs j'ai la nette impression que ces liens ou la magie elle-même lui manquent, même si cela m'étonnerait qu'il se décide à me le dire clairement. Sur ce point-là il est encore incapable de reconnaître certaines personnes, du moins du premier regard, de par leur simple physique. Ne vous étonnez donc pas qu'il mette un moment à vous reconnaître, puisqu'il me semble que vous partagiez l'un de ces liens avec lui. Et pour finir... Je ne dirais pas que l'une de ses difficultés se traduise par des insomnies puisqu'il est de base insomniaque. Je dirais plutôt que ce qui me préoccupe est justement le fait qu'il dorme régulièrement voire même beaucoup alors qu'il a la volonté de rester éveillé. Et à chaque sommeil, il cauchemarde. - Très bien, j'ai déjà pu expérimenter l'absence de reconnaissance immédiate, cela ne me surprendra pas, ne vous en faites pas. Je crains que nous n'ayons que peu de temps devant nous, aussi je ne m'étendrai pas sur les problèmes de sommeil ou l'absence de souvenir concernant les mouroirs. Ce qui m'intéresse de suite est de savoir quel risque nous allons tous encourir là, maintenant. S'il en existe un, ou s'il n'est réel que pour Neraën. Quels scenarii sont les plus probables ? A quoi devons nous nous attendre, quand il sortira de sa bulle ? - S'il existe un réel danger de le sortir de la zone d'anti-magie ? Bien sûr ! Le problème avec Neraën est qu'il n'a toujours pas pleinement accepté sa sensibilité à la magie et toutes les implications qui vont avec. Même pire, il a l'impression de l'avoir acceptée et c'est son subconscient qui pour des questions de valeurs et de respect de la vie privée de chacun bloque ses propres capacités. C'était déjà le cas avant Eraïson et c'était cela qui faisait qu'il n'utilisait que rarement la magie et de façon restreinte, même si cela lui suffisait et pouvait même l'aider dans certaines situations. Seulement, depuis le combat contre le mage drow, sa sensibilité a changé et de façon assez importante pour qu'intuitivement il n'utilise plus tout à fait la magie de l'esprit de la même manière.
Et vous êtes bien placé pour savoir que dans certains cas, un détail peut être ce qu'il y a de plus important. Dans son cas je crains fort qu'il lui faille tout recommencer, réussir à briser les bases qu'il s'était construit à l'Académie pour en reconstruire de nouvelles. Mais je m'éloigne de votre question ! Pour vous répondre donc, ces problèmes de mentalité et de réception à la magie font qu'il y a forcément un danger quelque part, que ce soit pour lui ou pour nous. Les scenarii les plus probables sont soit qu'il arrive partiellement à contenir l'afflux magique et tienne un certain moment avant que son esprit ne dérape d'une manière ou d'une autre, soit que son esprit se mette à rejeter la magie en réflexe à ce qu'il s'est produit dans les mouroirs et, dans ce cas, soit il deviendra un danger pour nous soit il s'autodétruira puisqu'il ne pourra pas s'isoler du flux. Depuis plusieurs jours avec Telleran nous essayons de le préparer psychologiquement à cette sortie qu'il va faire, mais il a encore peur, d'autant plus que c'est la première fois qu'il a tué un elfe lors d'une crise. Mais cette peur, frein à son avancée, pourrait bien être contrebalancée par ce besoin de magie qu'il ressent. - Très bien, j'espère que ce ne sont pas là les seules option. Mourir ou voir mourir, ce n'est pas ce que j'appelle un choix. Mais allons y, ne nous laissons pas affaiblir par de vaines suppositions. Une démonstration vaut bien mieux qu'un discours, dans cette situation. Et s'il avait voulu parler plus avant avec Celebrand, s'il avait voulu éclaircir certains points, certaines informations qu'il aurait jugé bon de détenir, il n'en fit rien. Parce que ce n'était pas le moment, parce qu'ils avaient bien plus à faire et parce qu'ils pourraient sans doute en discuter plus tard. Cela ne pressait aucunement, alors le passer devant les premiers pas de Neraën hors de sa tente depuis qu'on l'y avait consigné ne lui semblait pas logique. Sur ce, il franchit le pas de ce qu'on pouvait considérer comme étant la porte, en demandant à Celebrand de ne pas le suivre. Il s'attendait à trouver Neraën seul, mais il n'en était rien. Telleran était à son chevet. La demande qu'il venait de formuler était donc inutile. Il n'allait pas pouvoir parler librement, quoi qu'il arrive. - Seigneur Protecteur Yeldoreï. J'aurais aimé vous toucher un mot avant que vous ne sortiez d'ici, serait-ce indécent de demander à vous parler en privé un instant ?Il avait besoin de lui parler avant qu'il sorte. Non pas à propos d'Aldartha, mais à propos de ce que lui avait dit Celebrand. Le contact d'un être avec lequel il s'était lié l'apaisait apparemment. Comment, pourquoi, il n'en savait rien. Et s'il avait tout sauf envie de l'apaiser actuellement, s'il pouvait limiter les dégâts qui seraient potentiellement fait, il serait honteux de ne pas essayer. Il trahirait soudainement toutes ses valeurs, sa morale, pour une question d'égoïsme et de suffisance. Alors il allait enterrer cette colère et cette méfiance à l'égard de Neraën pour son peuple. Et s'il savait pertinemment qu'il allait par là même risquer sa vie, cela n'émoussa en rien sa volonté.
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| | | Telenwë Neraën
Elfe
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| Sujet: Re: Renaissance | Neraën Ven 19 Aoû 2016 - 20:22 | |
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C'était le grand jour. Enfin, Neraën allait quitter ce lieu où le vide régnait, du moins en partie. Parce qu'il y avait toujours ces rêves qui se transformaient en cauchemars, ceux qui avaient commencer à le détruire de l'intérieur depuis qu'il s'était éveillé à la magie. Et bien qu'il dormait nettement moins que les premiers jours après la bataille d'Eraïson, il continuait à dormir régulièrement, ce qui était anormal le concernant. De plus, il y avait cette étrange sensation... cette impression trop régulière qu'il y avait quelqu'un auprès de lui qui n'existait pas visuellement parlant, et pas forcément une présence rassurante. Il hésitait à en parler à quelqu'un, à demander à Celebrand si ce pouvait être normal après ce qui s'était produit, si ce pouvait avoir un lien avec le fait qu'il se retrouvait pratiquement tout le temps confronté à un autre lui-même dans ses cauchemars, un Neraën plus ou moins maléfique en fonction des situations. Et ces différents faits étaient loin de le rassurer, au point qu'une peur lui brûlait en ce moment-même les tripes.
Le protecteur regardait sans vraiment voir sa main droite, paume tournée vers le ciel, trembler. Il se trouvait assis sur le lit de camp, coude appuyé sur sa jambe et la main ouverte pour laisser soin à Telleran de vérifier l'état de celle-ci ainsi que de l'onguet réparateur. Il manquait un doigt ; l'index. Et la main n'était toujours pas belle à voir, ce qui se ressentait bien dans la douleur que tout essai d'étendre ses doigts produisait. L'elfe n'avait même pas envie de voir ce qu'il était de sa main gauche... ce devait être la même chose, peut-être à une infime différence près - hormis le doigt en moins. Il entendit la voix du haut-conseiller retentir doucement dans ses oreilles, mais ne l'écouta pas. Son regard continuait à être braqué sur sa main pendant que ses pensées défilaient les unes après les autres, certaines pleines de force, d'autres aussi noires que le fin fond d'un gouffre. Il se passa un long moment sans qu'il ne bouge, sans que son visage exprime la moindre émotion, sans qu'il ne se décentre. Telleran arrêta de parler, referma le bandage et, d'une patience qu'il avait lui-même appris à connaître ces dernières ennéades, resta assis sur sa chaise tout en croisant calmement les jambes, silencieux.
"Que disent-ils de moi ? - Hum ? - Au-dehors, que disent-ils ? - Pourquoi me demandes-tu cela ? - Réponds, s'il-te-plaît. - Hé bien... personne ne comprend. Celebrand affirme que ta sensibilité à la magie a changé, raison pour laquelle il a eu beaucoup de mal à te suivre lorsque tu t'étais réveillé. Mais il semble être confiant par rapport à l'essai que nous allons faire tout à l'heure. Il a plus confiance en toi que ce qu'il prétend. - Et les autres ? - Certains se demandent comment te guérir, d'autres craignent que tu ne viennes plus jamais à te contrôler face à la magie. Ce qu'il s'est passé suite à la bataille contre les Sombres n'a laissé personne de marbre et si ceux de notre protectorat ont choisi de te soutenir, mais la peur s'est immiscée dans la tête de nombreuses personnes et certains se demandent s'il ne vaudrait pas mieux pour tout le monde que... - ... que je meure. Je me suis posé la même question aussi. - Neraën ! - Je n'ai pas dit que j'allais leur donner raison. Comme me l'a justement fait remarquer Anornedellon, nous ne sommes pas des dieux. Si Tari avait voulu me prendre, alors elle l'aurait certainement fait lors de la bataille. Il y avait trop de choses qui faisaient que tout comme Halyalindë et l'autre mage, nous aurions pu voire même aurions dû mourir. Nous ne sommes pas vivants pour rien, Telleran. Et je n'ai pas fini de protéger les miens... ni de rembourser une dette d'ailleurs. - Une dette ? - Combien de personnes ais-je tuées, à cause de la magie ? - Une. - J'ai donc une dette envers elle et sa famille. Je ne sais pas encore quoi, mais je trouverai bien. - Je vois... Chaque chose en son temps, mon ami. Pense déjà au fait que tu vas enfin pouvoir sortir de ce trou d'anti-magie qui est plus irritant qu'autre chose. - Alors qu'est-ce que tu fais là, toi le mage ? - Moi le mage, je m'occupe d'un idiot qui a voulu conter fleurette avec la mort et qui a oublié de revenir avec toute sa cervelle ! Et maintenant, le mage que je suis aimerait savoir si l'idiot que tu es est prêt ou s'il faut à nouveau palabrer pendant des heures à son chevet."
Cette remarque arracha un sourire amusé à Neraën, qui reconnaissait là Telleran dans toute sa splendeur : un elfe très à l'aise dans les traditions diplomatiques et l'étiquette mais qui, lorsqu'il se retrouvait seul avec un ami, était capable de passer outre les convenances pour parler directement à l'autre selon le caractère de celui-ci. C'était certainement la raison pour laquelle Neraën s'était lié d'une réelle amitié avec lui ainsi que Falaedhel... ils étaient tous les deux capables de dire les choses en face tout en respectant le caractère de l'autre, sans tourner autour du pot, parfois en utilisant l'humour. Deux personnes dont le protecteur d'Eteniril avait de plus en plus besoin. Neraën retourna un instant dans ses pensées, son sourire s'effaça et il répondit seulement après que ça pourrait aller, qu'il ferait du mieux qu'il le pourrait. C'est alors qu'entra une troisième personne, un elfe que le blessé connaissait sans pour autant pouvoir mettre de nom dessus. Il lui disait quelque chose, avait l'impression d'avoir eu une ou plusieurs conversations avec lui, mais lesquelles ? Il n'arrivait pas à s'en rappeler. Seul le flou répondait à ses questions silencieuses. Les deux elfes se tournèrent vers le nouvel arrivant, Telleran se leva et inclina respectueusement la tête. Neraën fronça un instant les sourcils, ne retrouvant le nom de la personne qu'une fois que celle-ci prit la parole.
"Seigneur Protecteur Yeldoreï. J'aurais aimé vous toucher un mot avant que vous ne sortiez d'ici, serait-ce indécent de demander à vous parler en privé un instant ?"
Anorn. De mauvais souvenirs se mirent alors à surgir de la mémoire du guerrier, ce qui n'aida pas le régent à être accueilli à bras ouverts. Il ne savait pourquoi, mais malgré le fait que lors de leur dernière discussion il était drogué - mais quel était le con qui n'avait pas pris la peine de savoir s'il réagissait bien à ce genre de plantes ! - il se rappelait de pratiquement tout ce qui avait été dit. Et les durs mots d'Anorn le blessaient encore, même s'il ne comprenait pas pourquoi il s'était soudain mis autant en colère au sujet d'Aldartha. Ses souvenirs concernant ses propres propos étaient assez flous et il ne pouvait qu'avoir peur d'avoir révélé qu'il faisait des cauchemars où il tuait Aldartha. Quoi qu'il en soit, il respectait toujours son confrère protecteur et ne serait-ce parce que ce dernier était le régent d'Anaëh, il n'allait pas aller contre la volonté qu'il venait d'exprimer. Aussi fit-il un signe de la tête à Telleran pour lui demander de quitter la tente. Ce dernier acquiesca et prit les deux béquilles de bois qui tenaient debout à côté de lui pour les placer à côté de son protecteur, puis partit sans mot dire. Lorsque les deux elfes se retrouvèrent seuls, Neraën fut le premier à reprendre la parole.
"Voilà qui est fait, Anornedellon. Et je t'en prie, tutoie-moi, j'ai l'impression d'être deux personnes dans un seul et unique corps ou encore d'être attendu pour un tribunal, avec ces vouvoiements !"
Son ton avait été très froid, plus qu'il ne l'aurait souhaité. Il sentit à nouveau ses mains trembler, aussi les posa-t-il contre son ventre pour calmer ces parties de son corps. Cela avait fonctionné jusqu'ici ces derniers jours, aussi espérait-il que ça ferait de même. Après un lourd silence Neraën soupira et, d'un ton beaucoup plus calme et posé, reprit.
"Pardonne-moi. Je suis à cran avec tout ce qui se passe, dormir me fatigue bien plus que rester éveillé et même si je t'ai reconnu au son de ta voix j'ai encore du mal... enfin ce ne sont pas des excuses, je n'avais pas à te parler ainsi. Comment vas-tu ? J'espère qu'il n'y a pas trop de problèmes au-dehors, que tu arrives à te reposer ?"
Ses paroles étaient sincères. Se doutant des paroles froides qui allaient suivre, Neraën ne regarda pas dans les yeux son interlocuteur, contrairement à son habitude. Il se savait en tort et ne voulait aucunement pousser le vice à se mettre sur un pied d'égalité avec celui qui l'avait aidé, voire même sauvé alors qu'il était au point le plus mal physiquement parlant. D'autant plus que c'était de sa faute si l'un de ses guérisseurs était mort. Il regarda à nouveau ses mains : déjà elles avaient quasiment cessé de trembler. Une bonne chose, surtout pour l'étape qu'il allait devoir franchir...
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| | | Anorn
Ancien
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| Sujet: Re: Renaissance | Neraën Ven 19 Aoû 2016 - 21:28 | |
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Telleran sorti, Neraën s'outragea des manières d'Anorn, avant de s'excuser pour lui demander ensuite s'il allait bien. C'était étrange qu'il lui demande s'il avait le temps de se reposer. Quand il lui en prenait la moitié qui y était dédié. C'était étrange qu'il s'inquiète de son cas quand ici, c'était lui le convalescent. Mais c'était quelque part agréable, parce que c'était la première fois depuis qu'il était revenu de la bataille qu'il s'intéressait non pas seulement à lui même, mais à quelqu'un d'autre. A lui en particulier. Il avait du reprendre peu à peu cette habitude avec son entourage, Telleran et Celebrand peut-être. Il devait être l'un des premiers à se soucier de son état. Et quelque part, cela le touchait.
- Que veux-tu, je t'ai toujours vouvoyé en public Neraën. C'est une question de respect et de politesse. Je sais que tu n'es pas rigoureux là dessus, voire même que tu en as horreur, mais c'est ainsi. Et je ne compte pas déroger aux conventions sociales. Mais ne te fais pas de mouron, je ne viens pas pour un quelconque jugement. Je peux m'asseoir ?
Il n'attendit pas réellement une réponse avant de prendre la place qu'occupait tout juste Telleran. Il n'avait pas manqué de remarquer le tremblement des mains de Neraën, bien qu'il les ait aussitôt plaquées contre son ventre pour le cacher. Il allait devoir regarder ça de plus près une fois qu'il aurait retrouvé le flux. Il essaierait d'arranger les douleurs qui sourdaient sans doute, de remettre en place les chaires qui devaient être broyées et qui s'étaient sans doute rassemblées de manière relativement aléatoire.
- Je vais bien, je te remercie. Je n'arrive pas à me reposer comme je voudrais, non. Je suis bien plus sollicité que je n'ai de temps. Je vole des moments par ci par là, mais il faut croire que c'est suffisant pour me faire tenir. Quant à ce qui se passe dehors, je suis affreusement désolé de te dire que ce n'est que la routine. Je n'aime pas le fait que ce soit devenu banal, seulement ça l'est. Pour l'instant. Beaucoup de convalescences maintenant, moins d'urgences. Certains ne se remettent pas de leurs blessures et succombent, même après les soins qu'on a pu leur procurer. Halyalindë et Estiam se remettent doucement. Le dernier beaucoup mieux que la première. Elle reste très confuse, assez faible. Physiquement et mentalement parlant. Mais on s'occupe d'elle et j'ose croire qu'elle est désormais entre de bonnes mains.
Il avait raconté cela d'une voix monotone. Il récitait presque. Donnait seulement des nouvelles, répondait aux questions. Mais il n'était pas venu pour cela, s'étendre dessus ne serait encore une fois qu'une perte de temps. Qu'il ne pouvait décemment pas s'offrir.
- Enfin, tu te doutes que je ne suis pas ici pour ça. Non que ça me gêne de te faire la conversation, de te rapporter ce que tu ne peux savoir, mais disons que rapport à ce que je te disais de suite, je ne peux pas réellement me permettre de gaspiller du temps. Celebrand vient de me dire que tu paraissait plus stable, détendu, quand tu étais en touchait une personne avec qui tu as un lien. Le ressens-tu, en es-tu conscient ? Et si c'est le cas, je me demandais si cela pouvait t'aider d'une quelconque manière lorsque tu sortiras d'ici. Si l'apaisement que cela te procurerait pourrait agir de façon bénéfique, en réduisant les risques d'endommager quoi que ce soit ou qui que ce soit autour de toi. Tu suis mon raisonnement ?
Il avait cette idée parfaitement claire dans son esprit, mais dont il n'était pas certain du résultat. Et qu'il avait peut-être du mal à formuler parce qu'elle était loin d'être conventionnelle. Il proposait littéralement de faire rempart, d'atténuer l'étendue des dégâts qui pourraient être commis. Tout en priant Kÿria pour qu'ils n'existent jamais. Pour que la sortie de Neraën se passe sans le moindre souci, sans le moindre blessé. Sans le moindre mort.
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| | | Telenwë Neraën
Elfe
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| Sujet: Re: Renaissance | Neraën Sam 20 Aoû 2016 - 15:10 | |
| Neraën hocha de la tête, à la fois pour signifier au régent qu'il pouvait s'asseoir que pour s'empêcher de partir sur un débat philosophique concernant le respect. Pour tout dire, il ne voyait aucunement en quoi le fait de vouvoyer quelqu'un relevait du respect, puisque l'on peut très vouvoyer une personne que l'on ne considère aucunement et au contraire tutoyer quelqu'un que l'on respecte au plus haut point ; pour lui, ce n'était qu'une affaire d'intention dans ses pensées comme dans sa voix. Pour le reste, c'était encore une une tradition qui n'avait ni queue ni tête. Enfin... il valait mieux qu'il pense à autre chose, Anorn était là pour une toute autre raison.
Pendant tout le temps où Anornedellon parla, répondant dans un premier temps aux questions de son patient du moment, Neraën l'écouta sans le regarder franchement. A un moment il aurait volontiers rassuré son interlocuteur sur l'état d'Halyalindë, bien que cela faisait quelques jours qu'ils s'étaient vus et qu'ils avaient ensemble écouté une prêtresse de Tari. Mais le ton monocorde du médecin n'appela aucunement à l'ajout de quoi que ce soit. Non, il avait demandé au seigneur-protecteur de rester seul avec lui pour une raison particulière : leur lien magique.
"Enfin, tu te doutes que je ne suis pas ici pour ça. Non que ça me gêne de te faire la conversation, de te rapporter ce que tu ne peux savoir, mais disons que rapport à ce que je te disais de suite, je ne peux pas réellement me permettre de gaspiller du temps. Celebrand vient de me dire que tu paraissais plus stable, détendu, quand tu étais en touchait une personne avec qui tu as un lien. Le ressens-tu, en es-tu conscient ? Et si c'est le cas, je me demandais si cela pouvait t'aider d'une quelconque manière lorsque tu sortiras d'ici. Si l'apaisement que cela te procurerait pourrait agir de façon bénéfique, en réduisant les risques d'endommager quoi que ce soit ou qui que ce soit autour de toi. Tu suis mon raisonnement ?"
Seul le silence lui répondit. Neraën se contenta juste de regarder ses mains qui ne tremblaient désormais plus, le visage fermé au monde extérieur. Il se passa un bon moment avant qu'il ne prenne la parole, et c'était comme si sa voix elle-même portait un lourd fardeau sur elle.
"Il a raison. Surtout au début, c'étaient les seuls moments où je pouvais ressentir toutes les sensations qu'une personne normale ressent, et maintenant c'est comme si je ne pouvais vivre réellement que lorsqu'il y a un contact. Un peu comme si chacune de ses personnes m'apportait assez d'air pour respirer, si tu vois où je veux en venir. Je ne sais pas pourquoi. Comme s'il manquait une partie de moi, ici. Et oui je suis ton raisonnement..."
Il laissa ses mains se poser sur ses jambes, inspira profondément puis braqua son regard de glace sur Anornedellon, fixant ses yeux.
"Te rends-tu compte de ce que tu proposes, Anornedellon ? Te rends-tu compte de ce que cela pourrait signifier, des dangers auxquels tu t'exposes ? On se sait pas comment je vais réagir, si je vais me renfermer sur moi-même ou au pire m'attaquer à tous ceux présents autour, si cela va refaire comme aux mouroirs. Et tu es la personne avec qui j'ai le lien le plus fort, au-delà de toute entente, tu seras forcément plus facile d'accès que les autres à mon esprit. N'oublie pas que j'ai appris énormément de choses sur toi juste en acceptant d'essayer de voir jusqu'où notre lien pourrait nous mener. Alors qu'en sera-t-il si je ne peux pas contrôler toute cette magie à laquelle je vais me rouvrir ? Ton idée n'est pas mauvaise, mais réfléchis bien avant de prendre une décision. Ne te sacrifie pas inutilement, les gens ont bien plus besoin de toi que de moi ici."
Inconscient, fou ou trop à même de se sacrifier pour les autres, il n'en savait rien. Mais si effectivement la présence d'Arnonedellon pouvait contenir son esprit, les enjeux étaient trop gros, les dangers pour lui trop importants. Et Neraën se devait de le faire remarquer. En attendant, cette seule idée avait fait naître une nouvelle angoisse en lui, poids qui ne le rassurait aucunement. Pourquoi fallait-il qu'il sorte de cette zone, dans le fond ? N'était-ce pas là trop risqué ? Son ventre se crispa à lui en faire mal, ses mains se remirent à trembler, son regard se baissa vers elles à nouveau. Il ferma les yeux tout en respirant profondément, se rappelant volontairement plusieurs souvenirs qui signifiaient beaucoup à son coeur : Tinrael, son intronisation, l'Aube, l'arbre qui l'avait autrefois sauvé, certaines conversations qui montraient la confiance que les siens avaient en lui, Maghden, l'image de la forêt accompagnée d'un son d'une pureté qu'il ne se souvenait pas avoir entendu ailleurs que dans sa tête... Des gens lui faisaient confiance, au-delà de certaines raisons, et il avait parcouru beaucoup de chemin pour arriver là où il en était. Il fallait donc qu'il ait confiance en lui, qu'il arrête de quitter ses peurs et ses angoisses, qu'il arrête de trembler, qu'il prenne toutes ses forces pour aller au-dehors. D'autant plus que la magie lui manquait. Il avait besoin de ses liens, peut-être même besoin de magie. Il n'en savait rien. Quoi qu'il en soit il était déchiré par la peur de ne plus pouvoir rien contrôler et le besoin de sortir de la zone d'anti-magie.
"Je suppose que dehors il y a beaucoup de monde ?"
Il acquiesca lorsque le régent lui répondit, afin de lui faire comprendre qu'il avait intégré la réponse et donc qu'il savait à quoi s'en tenir.
"Avant d'y aller... j'aimerais te poser une autre question. Par rapport à un point que tu as abordé lors de notre dernière rencontre, la fois où j'étais dans un... bien triste état. A l'Académie d'Alëandir, le Chapitre Blanc continue toujours de faire des rapports me concernant derrière mon dos, n'est-ce pas ? Et c'est ce genre de mages qui continuent à me voir comme une erreur, une curiosité magique qui n'évolue pas dans le sens qu'ils auraient espéré, pouvant devenir dangereuse ? Tes propos correspondaient bien à cela ?"
En lui parlant ainsi, en privé, Neraën avait conscience qu'il mettait quelque peu Anornedellon au pied du mur. Mais il se souvenait et la réponse à ses questions était pour lui cruciale : il avait besoin de savoir. Besoin de briser la glace que les mages mettaient devant lui pour comprendre leurs réelles intentions, comprendre ce qu'ils pensaient de son "cas". Il ne savait comment il réagirait à la réponse de l'elfe, mais il espérait une chose : qu'Anorn ne se défile pas.
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| | | Anorn
Ancien
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| Sujet: Re: Renaissance | Neraën Dim 21 Aoû 2016 - 11:39 | |
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Se sacrifier inutilement. Par là même, il établissait un classement de valeur entre sa propre vie et celle des autres. Il estimait celle d'Anorn bien plus importante que celle d'un autre. Et c'était quelque chose qu'il ne pouvait cautionner. Comment osait-il émettre un tel jugement ? Avait-il pleinement conscience de la portée de ses mots ? On lui demandait s'il était conscient des risques qu'il encourrait. Mais était-on conscient du sens des questions qu'on lui posait ? Il n'en était pas certain.
- Si je te propose une telle chose Neraën, ce n'est pas pour t'aider toi. Ce n'est pas pour donner ma vie en espérant sauver la tienne. Non, si je te propose ceci c'est uniquement pour sauver celle de ceux qui se sont attroupés dehors. Parce que oui, il y a du monde. Et peu importe la distance que nous mettrons entre toi et le reste du monde, il y aura toujours un risque. Il y aura toujours un elfe a porté de ton esprit. Alors je préfère que ce soit moi, plutôt qu'un frère. Plutôt qu'une sœur. Je préfère donner ma vie en étant certain que je t'emporterai avec moi, plutôt que de voir succomber un énième elfe sans avoir même tenté de le sauver. Je ne fais pas ça pour toi. Ne pense pas que je cherche là ton bien. Seulement j'ai voué ma vie à protéger mon peuple. D'une manière ou d'une autre. Et crois moi, je ne propose rien impulsivement. Je connais, dans la mesure du possible, les risques que j'encourrai. Mais c'est là mon devoir. J'ose espérer que tu puisses le comprendre.
Il devait être très compliqué pour le Seigneur Protecteur de l'entendre. Après tout, n'avait-il pas pris la direction d'une terre entière, malgré le danger qu'il représentait pour son peuple ? Ne s'était-il pas hissé tant bien que mal dans les hautes sphères, pour finalement assassiner les siens, dans un absence totale de contrôle ? La notion de dévotion devait lui être bien floue, tout comme celle de sacrifice. A quoi bon se sacrifier quand on avait encore l'espoir de pouvoir arranger la situation ? Sauf qu'Anorn n'était pas dupe. Il ne pourrait pas arrêter Neraën sans le tuer. Et s'il devait mourir dans le combat, qu'il en soit ainsi. Il était plus que millénaire, il ne serait pas illogique que Tari l'appelle maintenant. Certes il ne l'espérait pas. Certes il priait Kÿria pour qu'il n'en arrive pas à de telles extrémités. Seulement il ne pouvait se voiler la face, en se disant que c'était peu probable que ça arrive. Parce que c'était une issue comme une autre. Mais Neraën le tira de ses pensées en lui rappelant la discussion qu'ils avaient eu la dernière fois qu'ils s'étaient vu.
- Je ne sais pas si le Chapitre Blanc fait des rapport régulier à ton sujet. Mais ce serait assez sage, compte tenu du fait que tu es relativement instable. Il en va de la sécurité de notre peuple. Quant à ceux qui craignent pour la sécurité des anedhels, ceux qui peuvent te considérer comme un monstre, ou une abomination, je ne pourrais t'éclairer plus. Le Chapitre Blanc n'est que l'instance représentative de l'Académie. Il n'encourage en aucun cas un mouvement de haine, ne colporte pas de rumeur, n'émet pas d'avis à ton sujet. Ni dans les murs de l'Académie, ni en dehors. Les mages sont capables de penser par eux même. Et il est vrai que certains ne voient pas ton état d'un bon œil. Certains te haïssent, certains te craignent. Certains sont simplement curieux. D'autres ne te considèrent pas comme un mage. Je fais d'ailleurs partie de ces derniers, si tu venais à te le demander. Mais cela n'a pas d'importance, Neraën. Quoi que tu fasses, des gens te haïront toujours. Quoi que tu fasses, tu rencontrera toujours des opposants. Alors quel est le but de ta question ? Je ne comprends pas.
Fallait-il qu'il ait des preuves pour expliquer un des fondements de son mal être ? Fallait-il qu'il puisse pointer du doigts ceux qui ne le considéraient pas comme lui se considérait ? Avait-ce une quelconque pertinence ? Non, sans aucun doute cela n'en avait pas. Après tout, Anorn aussi était haït. Ses décisions longuement débattues, ses actes tous épiés. S'il devait écouter chaque plainte, chaque critique, s'il devait les intégrer comme des paroles qui avaient peut-être un fondement, il n'en serait pas là. S'il devait prendre personnellement chaque attaque, s'il devait s'outrager de chaque acte qu'il considérait comme une atteinte à sa propre personne, sans même essayer de voir plus loin, la colère l'aurait aveuglé depuis bien longtemps. Et l'aurait mené à des actes insensés, aurait donné vie à des pulsions. Qu'il n'aurait su faire taire. Non, il devait arrêter de se voir comme une victime. Il devait arrêter de maudire tout un chacun pour avoir eu l'audace de penser par soi même, pour avoir eu l'audace de penser différemment. Sans quoi il s'enfoncerait plus encore dans un cercle vicieux, jusqu'à ne plus avoir la possibilité d'en sortir un jour.
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| | | Telenwë Neraën
Elfe
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| Sujet: Re: Renaissance | Neraën Dim 21 Aoû 2016 - 15:37 | |
| "Je sais très bien que tu ne cherches pas mon bien-être, Anorn... sinon je t'aurais dit dès le départ de partir. Mais je reste à penser que ton idée te met trop en danger alors qu'il pourrait y avoir une autre solution."
Il n'avait pas répondu à la question du régent. S'il s'était initialement contenté d'un simple hochement de tête, pensant sincèrement en même temps que tous les petits curieux qui s'attroupaient dehors étaient des idiots nés ou encore des suicidaires, il avait finalement exprimé une mésentente quant aux premiers propos de son confrère. Il n'avait pas un instant pensé qu'Anorn puisse vouloir sacrifier sa vie pour sauver la sienne, surtout après la discussion qu'ils avaient eue il y a une bonne ennéade. Anorn ne pouvait pas vouloir faire cela pour lui ; il savait trop de choses au sujet d'Aldartha, plus qu'il semblait en avoir dites, mais assez pour avoir poussé le régent à formellement l'interdire de s'approcher de son frère, assez pour l'avoir fait relevé le masque de sagesse et de bonté qu'il arborait généralement. Assez pour apprendre à voir le côté sombre de celui qu'il respectait et avec qui il avait pensé avoir une bonne entente. Et concernant le fait que le mage de la vie soit prêt à se sacrifier pour sauver les autres, en emportant avec lui celui qui était dévenu malgré trop dangereux, Neraën ne sous-entendait pas forcément que la vie d'Anorn valait plus que celle d'un autre Elfe. Il énonçait juste le fait qu'il connaissait mieux sa valeur que celle des autres et que tous ceux présents à Eraïson avaient bien plus besoin du régent que du protecteur qu'il était lui. Enfin... maintenant qu'un petit point avait été éclairci, il allait pouvoir répondre à la question du régent qui, heureusement, n'avait pas réagi de la pire des manières possibles aux yeux du protecteur.
"Qu'est-ce que cela te ferait, si tu te retrouvais dans mon cas et que sans pour autant qu'on te le dise en face des gens philosophaient sur ton cas, ne comprenant rien et surtout ne trouvant pas de solution, même après que tu ais quitté leur girond ?"
Il avait prononcé cela sans une once d'émotion, gardant toujours sa tête baissée, les yeux braqués sur ses mains tremblantes. Il ferma à nouveau les yeux et inspira un grand coup avant de couper sa respiration, pour mieux ressentir son corps et essayer d'apaiser les zones les plus tendues. Puis après un moment il expira longuement, ne rouvrant pas les yeux.
"Des gens qui me haïssent, bien sûr qu'il en existe. Certains parce que je suis un elfe des cités, d'autres parce que je me rapproche des noss. Même s'ils voient bien que certaines tensions ont diminué voire n'existent plus en apparence, il ne veulent rien écouter. Le véritable elfe est celui dit des cités, pas l'étrange chose qui court pour un rien dans l'Anaëh et qui se montre être une bête dangereuse. C'est ainsi que certains pensent, et bien plus que tu pourrais ne le penser. Même ceux qui ne sont pas belliqueux envers les noss ont été élevés avec tellement d'a prioris qu'ils ne comprennent pas que l'on puisse essayer de se rapprocher d'eux. Et le pire, c'est ceux qui savent à quel type de magie je suis affilié. Ils ont peur, se racontent des histoires, se demandent si je n'utilise pas la magie pour mettre certains esprits de mon côté. Mais bon, je n'en suis qu'au début, ils apprendront bien à me connaître et à comprendre qui je suis. Pas quelle étrangeté dangereuse ils pensent connaître."
Il ne leur donnerait pas raison. Il vivrait pour éprouver les plus idiots, mais surtout pour aller au bout de sa mission. Pour réaliser ce qui semblait être impossible de faire. Et tant pis s'il mourrait après. Qu'il arrive déjà à contrôler son problème avec la magie, et ensuite il y aura une chance pour qu'il puisse repartir d'un bon pied, en meilleure forme qu'il ne l'était là. Sur ces pensées déterminées, Neraën prit ses béquilles et les plaça tant bien que mal sous ses épaules. Le simple fait de se lever fut compliqué et lui arracha des grimaces de douleur, mais il ne se plaignit pas. Il se souvenait avoir vécu pire et s'il continuait à vivre, alors il se doutait qu'il recommencerait l'expérience et souffrirait à nouveau. Désormais, il ne manquait plus qu'il sorte de cette tente. Il fit quelques pas en se soutenait grâce aux morceaux de bois et, avant d'arriver au niveau du battant de la tente, se tourna vers Anorn.
"Que comptes-tu faire, finalement ?"
Ses mains tremblaient toujours un peu, son ventre se tordait toujours, la peur le prenait toujours entre ses bras. Mais avait fini par ressortir un quelque chose qui lui était propre et qui l'avait poussé à se créer autant d'ennemis que d'alliers : la détermination.
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| | | Anorn
Ancien
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| Sujet: Re: Renaissance | Neraën Mer 7 Sep 2016 - 16:14 | |
| - Une autre solution ? Je suis preneur, dis moi tout. Mais si tu penses à sortir seul, alors je n'appelle pas cela une solution. Si tu penses que laisse des frères et des sœurs courir un danger de mort me paraît être une solution, tu te trompes. Si c'en est une autre, alors je suis tout ouïe.
Mais il ne répondit pas de suite, laissant la conversation revenir sur la fin de son discours. Il lui demandait de se mettre à sa place. Encore une fois, il voulait qu'on voit le monde à travers ses yeux, sans même essayer de le voir à travers ceux des autres. Il se disait être une chose étrange, un danger qu'on laissait volontairement en liberté. Aux yeux de certains, de beaucoup même. Mais il ne lui apprenait rien ici. Anorn le savait déjà. Il avait entendu de nombreuses fois comment certains nommaient Neraën. C'était malheureusement une composante inéluctable de sa vie. S'il ne l'intégrait pas, s'il s'appesantissait dessus, sans même essayer de passer outre, alors il était certain qu'il ne pourrait jamais être totalement en accord avec le monde. Il avait sa place, c'était tout ce qui comptait.
- Tu es un fils de Kÿria Neraën. A ta place, je me sentirais comme tel. Seulement comme un fils de la mère, à qui on a donné la vie et le souffle. Qui n'a pas encore été rappelé par Tari et qui mérite donc tout autant d'être en vie que n'importe quel autre frère ou n'importe quelle autre sœur. Peu importe comment te voient certains. Note bien que je parle là de certains, pas de tous. Tu es vivant. Bien des nôtres n'ont plus cette chance à l'heure actuelle. Bien des elfes ont péri pour sauver Anaëh. Ne crois-tu pas que si ce n'est pas ton cas, c'est pour une raison toute particulière ? Je veux bien voir le monde à travers tes yeux. Je l'ai déjà vu. Et tu n'étais pas comme ça avant. Souviens toi, quand tu avais l'habitude de sourire. Quand la joie et l'amour de ton prochain emplissait ton cœur. Le peux-tu seulement ?
Peu importait, à vrai dire. La réelle question n'était pas là. Mais plus dans la cause de ce qui l'empêchait de revenir à cet époque. De reprendre ces habitudes, d'être de nouveau heureux. On pouvait bien raconter ce qu'on voulait à son sujet. Le problème était seulement qu'il ne se faisait pas assez confiance, qu'il ne se connaissait pas et qu'il accordait au fond de lui du crédit aux paroles qu'il pouvait entendre à son sujet. Anorn aurait cru qu'il avait dépassé ce stade, qu'il avait intégré sa nature, durant les derniers siècles. Visiblement ce n'était pas le cas, pas entièrement du moins, et cela lui portait préjudice aujourd'hui.
- Je compte sortir à tes côtés, si tu ne me proposes pas d'autre alternative. Et ce n'est pas discutable sans ça.
S'il sentait la détermination de Neraën à sortir d'ici, malgré la peur qui lui tenaillait sans doute le ventre, lui même en était rempli. Il avait pris sa décision et à moins d'une contre proposition bien plus sûre, pour tout le monde, il ne reviendrait pas dessus. Et l'angoisse ne lui tordait même pas les tripes.
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| | | Telenwë Neraën
Elfe
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| Sujet: Re: Renaissance | Neraën Jeu 8 Sep 2016 - 21:15 | |
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Neraën hocha la tête sur le côté, balayant en même temps les mauvais ressentis associés à la question que le régent venait de lui poser : pouvait-il se souvenir de cette époque où la joie et l'amour envahissaient son coeur, que le sourire pouvait encore s'inscrire sur ses lèvres ? Oh oui qu'il s'en souvenait ! Et c'était bien là une douleur qui l'habitait chaque jour... le fait de ne pouvoir être lui-même. Mais une chose en laquelle Anornedellon se trompait, du moins s'il écoutait bien ses dires, était le fait que bien qu'il paraisse froid, distant ou quelque autre mot, jamais son amour pour le monde s'en était allé. Et ce même alors que la douleur avait dévasté une partie de lui. S'il n'avait pas aimé, s'il n'avait pas désiré le meilleur pour les Elfes, s'il s'était arrêté à ce que des gens qui ne le connaissaient que trop peu disaient sur lui, il ne serait jamais devenu protecteur. Il se serait certainement retiré de tout au lieu de s'être battu pour en être arrivé là où il en était. "Je ne t'empêcherai pas de sortir à mes côtés, Anornedellon. Ce que je souhaite t'empêcher est que tu te mettes en danger pour rien. N'établis un contact physique que s'il n'y a pas d'autre choix... s'il-te-plaît. A moins que tu ne tiennes à vouloir revoir le Neraën fêtard et trop prompt à la plaisanterie que j'étais ?"Un peu d'humour en ce moment tendu n'était pas un mal. Mais c'était également un moyen pour rappeler à son confrère ce qui pouvait arriver à cause de son lien, quelle barrière pouvait trop aisément être brisée. Quoi qu'il en soit, désormais, il n'était plus qu'à Anorn de décider. Alors sans afficher le moindre sourire il se retourna vers l'entrée de la tente et fit les deux derniers pas qui le séparaient du pan de tissu. Le battant était fermé ; c'était devenu une habitude depuis qu'elle correspondait à un espace d'anti-magie. Neraën ferma les yeux et inspira profondément, attendit quelques secondes puis expira doucement. Il inspira une nouvelle fois, ouvrit les yeux, s'appuya particulièrement sur l'une de ses béquilles et tendit une main tremblante vers le battant. A peine sa main touchait-il le tissu qu'il ressentit une sensation qui lui fit du bien, une sensation qui lui avait manqué contre toute attente : celle de la magie. Il y avait du monde dehors... bien plus qu'il n'y devrait, il en était sûr. Et à peine touchait-il le véritable monde que la magie l'accueillait. Alors qu'est-ce qu'il en serait une fois qu'il serait sorti de la tente ? Arriverait-il à se contrôler ? Ne redeviendrait-il pas un danger pour tout le monde ? Arriverait-on seulement à réagir assez vite si... ? Toutes ces questions se bousculaient dans sa tête... faisant ressurgir du fond de sa mémoire un événement qui importait pour chaque Elfe d'Eteniril. ~~~~~~~~
"Vous avez chacun, au cours de l'année, réussi à démontrer que vous étiez dignes de confiance et aptes à être des adultes vivant au sein d'Eteniril. Du moins est-ce là ce que pensent vos mentors qui vous ont suivis lors de votre adolescence. Moi Edelrya Tel'Aeloth Tohen, Dame-Protectrice d'Eteniril, et nous, Hauts-Conseillers d'Eteniril, nous demandons encore à voir cela. Parce que nous ne vous connaissons pas et que nous ne pouvons nous permettre de considérer comme adulte un elfe qui ne ferait que mettre en danger les nôtres de par son manque de maturité. Alors chacun de vous vous allez être appelés à subir une dernière épreuve. Et c'est sa réussite ou non qui déterminera si vous pourrez dès cette nuit vous présenter comme des gens adultes ayant fait leur Choix."
Son ton était dur, aussi tranchant que l'acier mais aussi enflammé qu'un feu de camp réchauffant le corps et le coeur une froide nuit d'hiver. Parce qu'il faisait froid en cette quatrième ennéade de Barkios, l'hiver arrivant visiblement plus rapidement que d'habitude. Neraën, alors tout juste âgé de cent vingt ans, s'était vêti en conséquences tout en faisant bien attention à ne pas être gêné dans ses mouvements, au cas où on lui imposerait une épreuve martiale. Parce qu'en cette nuit de la fête d'Edel'Los qui remémorait le tout premier protecteur de cette Terre Ancestrale, Eteniril, tous ceux qui étaient dans leur cent vingtième année passaient une dernière épreuve décidée par la dame-protectrice et le haut-conseil avant de pouvoir être considérés comme adultes. Et pour cette dernière épreuve il était demandé d'apporter quelques objets transportables qualifiant les aptitudes de chacun. Le jeune elfe avait décidé de prendre une épée double, une carte, un couteau, de quoi faire du feu au cas où, et un pendentif qui n'était aucunement citadin. Un cercle en os percé en son centre et où étaient inscrits les mots "force", "Kÿria" et "chance". Un cadeau de son ami Tinrael en prévision de l'année qui venait de s'écouler.
Alors que les autres elfes étaient appelés les uns après les autres, Neraën sentait le stress le gagner de plus en plus. L'attente en devenait insupportable et c'était presque si à partir du troisième appelé il sursautait, comme si c'était lui qu'on appelait. Au départ il avait essayé de ne rien montrer, puis après quelques minutes il avait fini par s'entortiller les doigts tout en regardant partout autour de lui, ce qui lui évitait d'essayer d'imaginer l'épreuve à laquelle il allait avoir droit - celles des autres étant d'un haut niveau. Au bout d'un moment il finit par laisser ses yeux se poser sur l'une des torches magiques qui délimitaient un grand cercle tout autour d'eux : elle était belle et ressemblait à si méprendre à une véritable torche. Son esprit se perdit alors dans les flammes et il repensa à plusieurs discussions qu'il avait eu la chance d'avoir avec des membres de la noss Wen'Döril, parmi lesquels sa présence avait été plus ou moins acceptée. Regarder la nature - enfin le peu qu'il pouvait en voir avec la noirceur de la nuit - et se laisser à écouter, se concentrer sur un ressenti... et se calmer. C'est ce qu'il fit. Lorsque vint son tour, il fut surpris de remarquer que la dame-protectrice s'avançait jusqu'à lui.
"Neraën... Un elfe désirant partir dans la voie de la guerre, dur à mettre à bout, qui blague à tour de bras et qui pose beaucoup de questions. C'est bien cela ? - Cela me correspond, de ce que mes mentors disent, Dame-Protectrice. - Très bien ! Il parrait que tu es ami avec un jeune noss, est-ce vrai ? - Oui Madame. Edelrya tendit le doigt vers la forêt et, d'un air hautain, continua avec froideur. - Alors vas-t-en. Rejoins-les."
L'adolescent resta une instant interdit, ne s'attendant pas à ce que la dirigente de la cité lui parle ainsi ; parce qu'il s'était rapproché d'une noss. Il voulut croire à une plaisanterie de mauvais goût mais l'autorité qui émanait de son interlocutrice ne laissait aucun doute : elle demandait qu'il s'en aille et il n'avait pas à lui désobéir. Il regarda l'iimensité noire qui s'étendait au-delà des feux, sans rien dire.
"Avec tout le respect que je vous dois, je refuse. - Tu n'as pas à le faire. - Je refuse pourtant, malgré l'autorité qui est la vôtre. - Vas-t-en... - Vous savez quelles créatures peuplent la Première Oeuvre, certainement mieux que moi, et qu'il est folie d'envoyer un elfe seul partir en pleine nuit. Je refuse d'aller au suicide, tout comme... - Insolent ! - C'est mon choix ! Je suis de cette cité et je ne la quitterai pas, que je me lie d'amitié avec des personnes venant d'ailleurs ou non. Je ne partirai donc pas vivre avec eux juste parce que vous me le demandez. C'est mon choix et je le garderai quoi qu'il m'en coûte ! La protectrice toisa Neraën du regard, braquant ses yeux dans les siens. - Et si ce choix te menait à un duel ? Et s'il te menait sur un chemin bien plus sinueux que tu ne le pensais, te menant à la mort peut-être ? - Alors je le garderai. J'irai jusqu'au bout s'il le faut. Je n'abandonnerai pas ceux qui sont mes frères. Elle baissa son bras et adressa alors un sourire. - Ton épreuve est passée. Félicitations, Neraën."
L'adolescent avait encore le coeur qui battait à tout rompre. Il s'était forcé à passer outre l'ordre, à manquer de respect à la dame-protectrice, qiutte à être recalé à cause de sa décision. Malgré l'assurance dont ses paroles étaient ornées, il s'était demandé à chaque fois qu'il avait maintenu son choix s'il prenait bien la bonne décision. Neraën baissa la tête, ourdi d'avoir appris que cet ordre était en réalité l'épreuve qui l'avait attendu. Il tremblait légèrement. Voyant cela, Edelrya lui releva doucement la tête en lui prenant le menton. Sans se départir de son sourire, elle reprit d'une voix bien plus basse que précédemment, ne parlant qu'à lui-seul.
"Tu as hésité, je l'ai vu dans ton regard. Mais tu as tenu bon. N'oublie pas, jeune elfe : choisir et guider, vivre et risquer, avancer et préserver... quels que soient les écueils que tu rencontreras dans ta vie."
~~~~~~~~ Il se décida. Il ouvrit la tente d'un coup de la main, le laissant enfin voir le monde extérieur à son "chez lui" de fortune, laissant les autres le voir après plusieurs ennéades à ne pouvoir prendre que des nouvelles de leur protecteur. D'autres mains à l'extérieur ouvrirent en grand les battants pour qu'il puisse passer sans encombres à cause des béquilles. Aussi s'engouffra-t-il au-dehors. Celebrand était là, Telleran et Menendas aussi. Le vieux mage s'approcha rapidement de lui sans pour autant montrer un quelconque stress ou empressement. Anorn le suivait. La magie, elle s'évertuait à entrer en lui comme de l'eau entre dans la cale percée d'un navire. Et un instant il n'y eut plus rien : personne ne bougea, ou du moins chaque mouvement était d'une lenteur inhabituelle, aucun mot ne fut prononcé, il ne ressentit même plus la magie. Au lieu de tout cela il ressentit un son provenant de loin vibrer jusque au fond de lui. Un son cristalin. Il n'eut pas le temps de comprendre de quoi il s'agissait qu'il fut soudainement écrasé par un poids immense qui faillit le faire tomber à terre. Le flux. Alors des émotions qui n'étaient pas les siennes l'envahirent comme la joie, la curiosité et la peur, et des voix commencèrent à entrer dans sa tête sans crier gare. Tout cela devint très rapidement incomprhéensible et Neraën tomba alors sur les genoux, ne ressentant même pas la douleur que cela provoqua dans son corps. Il avait envie de crier à tout le monde d'arrêter de hurler... mais il fallait qu'il tienne bon, qu'il contrôle la magie qui passait en lui. Il le fallait... Sans pour autant prononcer le mondre mot, ses lèvres se muèrent comme pour parler. Alors qu'instinctivement Neraën cherchait à s'appuyer sur une base qui n'existait plus, son esprit partait, tournait autour de lui, n'était... n'était... Neraën tomba sur le sol, yeux fermés, d'apparence inconscient. Pourtant, si un mage pouvait en cet instant voir le flux traverser un corps comme lorsque celui-ci fait appel à lui volontairement, ce mage sentirait que malgré les apparences, le protecteur était en train d'utiliser cette magie.
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| | | Anorn
Ancien
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| Sujet: Re: Renaissance | Neraën Dim 18 Sep 2016 - 19:44 | |
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Devant lui, Neraën chuta. Ses genoux frappèrent le sol, mais de sa bouche aucun son ne sortit. Son bras tressaillit, comme s'il avait un instant cherché à le retenir, mais il avait comme l'impression que le toucher n'était pas la meilleure des idées. Celebrand était là, de toutes façons. Il allait régler ça de lui même, sans qu'Anorn ne s'en mêle, sans qu'il ne complique la situation. Il pouvait sentir le flux le traverser, il pouvait sentir l'elfe manipuler cette énergie, alors même qu'il semblait totalement étranger à ses actions. Bientôt, il tomba, comme inconscient. Il sentait toujours une certaine perturbation au sein du flux, plus diffuse cependant. Il ne savait pas bien comment interpréter la chose. A vrai dire, tout ce qu'il savait était que ce qu'il craignait le plus n'était pas arrivé. Qu'il n'avait encore agressé personne, qu'il ne s'était laissé aller à aucun débordement. Qu'il n'avait blessé personne. C'était là la seule chose qui comptait, à vrai dire. Celebrand s'était précipité sur l'elfe au sol, alors que le Régent éprouvait un profond soulagement. Malgré ce qu'il laissait entrevoir, il n'avait pas été serein, loin de là. Il avait été plus qu'inquiet, les derniers instants avaient été assez forts en émotions. Il avait eu peur de ne pas suffire, peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas pouvoir protéger son peuple. De faillir à sa tâche.
Tout n'était sans doute pas terminé, mais au moins l'angoisse des premiers instants s'était évanouie. Là, dehors, dans le camp elfe, entouré de curieux, il se posait une seule question. Et maintenant ? Qu'allait-il se passer maintenant que Neraën avait repris contact avec le flux, maintenant qu'il s'était à nouveau écroulé sous le poids des esprits ? Il aurait voulu poser la question, mais Celebrand était bien trop occupé avec le Seigneur Protecteur d'Eteniril pour qu'il ne le dérange. Alors il attendit un instant, comme pour s'assurer que rien n'allait soudainement se produire, qu'ils étaient hors de danger.
- Je sais que vous êtes tous très concernés par l'état du Seigneur Protecteur Neraën Yeldoreï, mais ce n'est pas en restant ici que vous trouverez réponse à vos questions. Un communiqué vous sera rapidement fait sur son état, jusque là je vous demanderais à tous de retourner à vos occupations principales. Si vous n'en avez pas encore, tâchez d'en trouver une, elles ne manquent pas.
Ils restèrent un moment indécis, comme si ses mots n'avaient pas été assez clairs et qu'ils avaient besoin d'en discuter entre eux avant d'agir, puis ils finirent par se disperser. Il doutait que l'éloignement, si minime soit-il, aide réellement Neraën, mais peut-être cela l'oppresserait-il moins. Et puis, l'aide qu'ils ne fournissaient pas actuellement allait finir par manquer cruellement, sans aucun doute. Ne sachant quelle aide il pouvait bien apporter ici, ayant pleinement conscience de ce qui pourrait se passer s'il touchait Neraën, il se retira rapidement après avoir demandé à ceux qui s'occupaient de lui s'ils avaient besoin qu'il leur envoie d'autres personnes. En veillant à ne pas se proposer. Il n'avait aucune envie de se retrouver happé dans son esprit, de se retrouver à nu devant lui pour la seconde fois. La première lui avait largement suffit, qu'il sache alors la localisation exacte d'Aldartha avait été une erreur suffisamment douloureuse pour qu'il ne la réitère pas. Du moins pas aujourd'hui.
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