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 Des Taledhels et une Noss (Neraën)

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Cinnaeth Kielendar
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MessageSujet: Des Taledhels et une Noss (Neraën)   Des Taledhels et une Noss (Neraën) I_icon_minitimeSam 17 Fév 2018 - 14:42



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Des Taledhels et une Noss

An 10 du XIe Cycle
Huitième ennéade de Barkios

Arcamenel
Début de soirée



Sortant par la porte Nord de la Cité d'Alëandir, l'elfe aux cheveux d'argent suivit le sentier à sa gauche s'enfonçant dans la forêt entourant la capitale, forêt qui depuis le Voile s'était fortement densifiée, à tel point que certains chemins partant de la capitale n'était plus praticables. Cela n'était pas le cas de celui que la Lëandrine suivait, car sa destination ne pouvait permettre de le laisser à l'abandon des feuillages et des branches. En effet, ce sentier menait tout droit à la zone d'entraînement militaire de la ville, autrement dit un espace d'importance majeure. Pourtant, malgré l'entretien continu que les militaires prodigués à ce chemin, Cinnaeth ne put s'empêcher d'observer la masse végétale s'étant développée et cherchant à dévorer l'espace routier. Lors du Xe Cycle, il aurait fallu marche plusieurs heures au sein de l'Anaëh pour trouver la végétation autant présente et en force. Elle qui n'était pas la plus dévote des elfes était bien forcée de reconnaître la puissance de vie de l'Anaëh et la puissance créatrice de la Très-Sage. Puissance que les citadins semblaient avoir oubliée au cours des cycles et venaient de redécouvrir à leur grand effroi ces dernières années. Un sourire se dessina sur les lèvres de la Lëandrine. Une belle bande d'arrogants en somme, convaincus que des murs de la cité les mettaient au-dessus de toute menace. La forêt avait su leur rappeler autrement...

Le sentier commença à s'élargir avant de déboucher sur une grande clairière soigneusement entretenue par les militaires de la capitale. Des cibles étaient installées vers le fond du champ d'entraînement, de jeunes elfes faisant leurs classes de tir à l'arc. Quelques mètres plus loin, sur la gauche, une sorte de petite bâtisse de pierre sacrément attaquée par des lianes et autres racines tenait tant bien que mal, endroit où les armes d'entraînement étaient rangées, et qui permettait aussi d'offrir un lieu de repos pour les soldats fatigués après de longs entraînements. Le reste du champ était occupé par des groupes épars de militaires, certains s'entraînant, d'autres discutant ou écoutant attentivement les indications de leur maître d'arme.

Sans hésiter, Cinnaeth s'engagea sur le terrain militaire, son regard céruléen cherchant son ami arborant une chevelure courte d'un blond cendré aux reflets froids. Alors qu'elle avançait, elle ne pouvait s'empêcher de sentir quelques regards inquisiteurs se poser sur elle. Elle se doutait que ce n'était pas tous les jours qu'une diplomate venait sur le terrain, et encore moins une Conseillère. Défaut qu'elle comptait corriger dès aujourd'hui, aussi bien pour elle que pour les autres membres du cabinet, en particulier en vue des prochaines missions qu'ils allaient avoir à accomplir. Une formation de base dans les arts militaires paraissaient nécessaires ainsi qu'une remise en forme physique, elle-même étant plutôt concernée par le deuxième besoin.

Finalement, elle trouva Faerveren en train de discuter avec un autre elfe d'un âge équivalent aux longs cheveux blancs. L'apercevant, son ami lui fit un grand signe de bras, un grand sourire aux lèvres. Alors qu'elle s'approchait il lui lança :

« Cinnaeth ! Je pensais que tu n'allais jamais arriver. Je te présente Talvion, un ami des Éperviers. »
« Enchantée » Dit-elle à l'adresse de l'inconnu avec un sourire aimable.
« Tout le plaisir est pour moi, et c'est un honneur tout particulier de rencontrer l'une des conseillère de notre belle capitale. » Elle lui adressa un signe de tête courtois et répondit toujours avec le même sourire :
« Je vous remercie, même si l'honneur n'a pas lieu d'être. » Puis elle s'adressa cette fois-ci à Faerveren. « Je suis surprise de te voir seul ici, sans aucune autre personne du cabinet. »
« Et bien les autres devraient arriver un peu plus tard dans la soirée. Même si je leur ai prévenu qu'il était préférable d'arriver avant la tombée de la nuit, les entraînements devenant particulièrement pénible après. » Remarquant le regard insistant qu'elle lui portait, il continua. « Et j'ai... disons perdu Iola en cours de route sur le sentier. » Voyant le sourcil levé de son amie il reprit. « Elle a parlé de quelque chose à propos de récupérer des plantes et s'en est allée dans la forêt. »
« Et tu l'as laissé filer comme cela ? »
« Elle m'a promis de revenir et la connaissant je ne doute pas une seule seconde de la sincérité de ses paroles. »
« Je ne doute pas de sa parole mais de la réaction de ceux qui pourraient la rencontrer, nommément, des soldats. Cette zone est leur terrain d'entraînement, les Noss en sont absents. Quelle sera leur réaction en en découvrant une vagabondant librement dessus ? » Faerveren poussa un long soupir.
« Cinnaeth, tu deviens paranoïaque en vieillissant tu sais. Jamais ces soldats ne porteront la main sur elle sans qu'elle les menace, et ça c'est totalement en-dehors de sa nature. » Alors qu'elle s'apprêtait à lui répondre, Talvion fut plus rapide.
« La question est de savoir s'ils ont l'occasion de discuter avant quoi que ce soit. Les soldats pourraient très bien la blesser par accident, une flèche perdue ou que sais-je. » Un léger silence s'installa. Faerveren finit par hausser les épaules et lança sur un ton où une pointe sarcastique pouvait se faire entendre :
« Très bien, partons à sa recherche, avec un peu de chances nous serons ceux qui prendrons la flèche perdue... »
« Partez à deux, je reste pour accueillir et commencer l'entraînement des autres membres du cabinet qui s'aventureront ici. »
« Merci Talvion ! »






S'accroupissant, la jeune Ornedhels rousse, dont les cheveux rebelles tombaient en boucles amples sur ses épaules et jusqu'en bas du dos, froissa son nez parcouru de petites tâches de rousseur s'aventurant jusque sur le haut de ses joues. Voilà la énième fleur d'aurore déjà pollinisée qu'elle croisait, elle qui en cherchait une vierge. Ce signe inexorable du printemps qui avançait devenait quelque peu agaçant...

Se relevant, Iola fit vivement volte-face à l'entente de craquements de branches et de l'agitation de la végétation. Une petite minute s'écoula avant qu'une figure elfique émerge. Maigre, on aurait dit qu'il sortait tout droit d'une catacombe où il serait resté sans eau ni nourriture pendant plusieurs ennéades durant. Un elfe de bien piètre allure mais dont les yeux bleus lui conféraient une aura toute particulière. L'examinant attentivement et ne décelant d'animosité ou de menace particulière de la part de l'étranger, elle s'approcha de quelque pas vers lui et lui dit d'une voix douce :

« Bonjour... euhm... Heru. » Le mot eu quelque difficulté à sortir, elle n'avait pas l'habitude de l'utiliser au sein de la Peth'Idhren, mais Cinnaeth avait insisté que cela était la formule appropriée chez les citadins, et celui se tenant face à elle semblait bel et bien en être un. « Je peux t'aider peut-être ? » Les formules de politesse ne s'étaient pas encore totalement ancrées chez la jeune Noss, pour qui le tutoiement rester la façon la plus naturelle de s'exprimer à ses pairs.



Dernière édition par Cinnaeth Kielendar le Dim 11 Mar 2018 - 10:47, édité 1 fois
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Telenwë Neraën
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MessageSujet: Re: Des Taledhels et une Noss (Neraën)   Des Taledhels et une Noss (Neraën) I_icon_minitimeSam 17 Fév 2018 - 22:48


Une dernière fois, ne serait-ce qu'une dernière fois. Avant de partir. Essayer de faire mieux, se prouver soi-même que l'on peut atteindre un niveau que l'on a perdu, que l'on peut s'adapter à une situation qui nous marquera à vie. Etre, tout simplement. Vivre à fond avec ce que l'on est, surprendre les autres, se surprendre soi-même. Donner tout ce qu'il nous reste pour garder ne serait-ce qu'une lueur d'espérance.

Une dernière fois. Avant de retourner en Eteniril, avant que son monde ne bascule à nouveau. Se donner les armes pour continuer malgré les épreuves. Comme il l'avait déjà fait. Comme il était voué à le refaire, encore et encore jusqu'à ce que son Souffle rejoigne les doux bras de Tari, si les déesses le lui autorisaient.

Voilà pourquoi il était là, à courir dans la forêt en essayant de se fermer à la magie, épée à la main. C'était dur et pourtant il ne s'imaginait pas à quel point il était loin de s'être complètement fermé à elle et au Chant. Le pouvait-il maintenant, désormais qu'il avait laissé son ouïe s'affiner ? Mais trève de pensées : déjà un fin son le dérangea et ce n'est que grâce à ses anciens réflexes qu'il put s'écarter assez rapidement de la lame. Il se retourna tout en faisant un pas de côté, découvrant ainsi son adversaire. Ses genoux se plièrent et sa main droite partit en avant pour se défaire de son assaillant. Sa main gauche, quant à elle, permettait de trouver un équilibre à tout moment et de porter un coup directement s'il y en avait besoin. Des passes d'armes furent échangées, l'elfe se trouvant assez rapidement en difficulté respiratoire face à celui qui sans cesse cherchait à trouver une faille chez lui. Cheveux d'argent et cheveux d'or se mêlèrent pour, seulement au bout de quelques courtes minutes, voir une conclusion à ce duel : l'épée de l'elfe vola dans les airs alors que la pointe de l'arme ennemie se posait sur son cou délicat, accusatrice.

"Tu ne tiens pas assez fermement ton arme."

Telenwë soupira et regarda sa main droite, celle où il manquait l'index. Pouvait-on seulement s'imaginer à quel point ce doigt pouvait être utile, lorsque l'on avait tous ses doigts ? On avait beau apprendre à l'académie militaire qu'il était celui permettant de mieux pincer la poignée mais on ne se doutait certainement jamais de ce qu'il permettait réellement... tant qu'on ne l'avait pas perdu.

"Difficile de tenir une arme sur la durée sans index.
- Je sais. Je n'ai pas dit que tu n'avais pas progressé."

L'elfe aux longs cheveux blonds noués en tresses baissa son arme, la rengaina et osa adresser un sourire amical à son ancien frère d'armes. D'un signe de tête il lui indiqua d'aller chercher l'arme, l'attendit, puis commença à marcher en direction de la ville. Comprenant que l'entraînement du jour était terminé, le seigneur-protecteur marcha aux côtés de son ami tout en faisant des exercices respiratoires pour reprendre son souffle.

"Je n'aime pas ce que les autres ont fait de toi. Même si je suis désormais daranovan, j'ai honte de mon propre peuple.
L'elfe aux longs cheveux d'argent et au doigt manquant ne répondit rien.
- Il te faudra beaucoup de temps pour retrouver une forme correcte et pour te battre à nouveau normalement, sans te faire tuer par le premier drow venu. A moins de passer ton temps à t'entraîner, ce que tu ne pourras de toute façon pas faire, tu en auras pour des dizaines d'années.
- Je le sais, Aelian...
- Mais merde, quoi ! Tu n'es plus reconnaissable à la fin ! Et l'Aube te souhaite ainsi ?
- Il semblerait que oui. Fais attention...
- A-t-on déjà vu un protecteur etenirili qui n'était pas un guerrier ?
- ... tu commences sérieusement à attraper la mauvaise partie du caractère de ta femme.
- Euh... Quoi ?
- Tu as eu une mauvaise journée, c'est ça ?
- On peut dire ça comme ça.
- Pourtant ton genou te laisse tranquille en ce moment, non ?
- Oui. N'empêche que je m'insurgerai toujours.
- Si tu le souhaites. Accepte-moi comme je suis devenu, c'est tout ce que je te demande. Tu n'es pas le seul à avoir été changé par la guerre. Toi peut-être plus que moi, d'ailleurs."

Ce fut au tour du maître d'armes de se taire. Neraën avait raison : la guerre avait fini par faire en sorte qu'il ne soit plus du tout le même elfe. Adieu le rire, adieu la comédie, adieu la carapce qu'il s'était forgée. Bonjour le cauchemar de se réveiller en ayant l'impression d'être en train de se sortir de la traverse brisée sur laquelle son corps s'était empalé. Bonjour les douleurs régulières et handicapantes au genou. Bonjour la vie de maître d'armes, à défaut de pouvoir rester militaire. Lui aussi n'était plus du tout le même elfe. Alors il se contenta de marcher, écartant quelques branches embêtantes, s'empêchant de grimacer à cause de sa jambe qui recommençait à le faire souffrir. Il avait pourtant fait tout ce qu'il fallait pour que ça se passe bien... Cela était vraiment handicapant.

"As-tu quelque chose à aller récupérer là où les autres s'entraînent ?
- Oui. Et toi ?
- Non. Par contre je sens qu'il va être temps que je retrouve ma chère béquille.
- Nos chemins vont donc se séparer à nouveau. Demain midi, cette fois-ci ?
- Demain midi. Avant que tu ne repartes chez les fous.
- Tu viendras me voir de temps à autres ?
- Autant que toi tu viendras.
Neraën répondit à Aelian par un sourire désolé. Il risquait de ne pas beaucoup pouvoir sortir du protectorat...
- Nous nous reverrons, l'ami. Et cette fois-ci tu seras en meilleur état. Tu me le promets ?
- Promis. Je ferai ce qu'il faut pour."


Les deux elfes avancèrent encore un peu ensemble tout en échangeant quelques paroles puis vint le temps pour eux de se séparer. Encore une fois. Après s'être vus pratiquement tous les jours pendant quatre ennéades, cela allait être compliqué. A coup sûr, ils n'arriveraient pas à parler le lendemain. Aelian était prêt à le parier. Ils se serrèrent les avants-bras puis prirent chacun leur route, Telenwë restant encore un peu hors des sentiers battus. Désormais qu'il pouvait pleinement se rouvrir à son environnement, il n'avait aucune envie de s'éloigner du Chant et de la vie qui grouillait entre et dans les arbres. Il continua ainsi, se fiant plus à son ressenti qu'à sa vue pour se guider à travers la végétation, jusqu'à croiser la route d'une jeune femme dont les habits et la posture montrèrent instantanément au vieil elfe qu'il avait affaire à une ornedhelle. Il s'arrêta, un peu surpris de la voir si près de la cité, puis inclina très respectueusement la tête, comme on lui avait appris à le faire.

"Bonjour... euhm... Heru. Je peux t'aider peut-être ?
Il la regarda, sourcil levé d'étonnement, mais ne releva pas sa prise de parole.
- Je te remercie, Soeur Gardienne, mais je retournais juste auprès des militaires pour aller récupérer mes affaires. Que me vaut de te croiser si proche de la cité ?"


Un fin sourire orna les lèvres de l'elfe maigre. Si jamais sa curiosité était déplacée, elle n'était pas obligée de lui répondre. Au moins pouvait-elle déjà remarquer qu'il semblait être bien plus à l'aise auprès d'une noss que la grande majorité des citadins... et qu'il devait avoir l'habitude d'en côtoyer pour l'appeler Soeur Gardienne.
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Cinnaeth Kielendar
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MessageSujet: Re: Des Taledhels et une Noss (Neraën)   Des Taledhels et une Noss (Neraën) I_icon_minitimeMer 21 Fév 2018 - 21:48


Iola ne put s'empêcher de remarquer le soulèvement de sourcil de l'étranger. Étonnement ou effarement ? Elle était bien incapable de le dire. Une pensée commençait à poindre dans son esprit : avait-elle dit quelque chose qui ne fallait pas ? Ou avait-elle oublié une formule de politesse ? Réfléchissant, elle s'aperçut qu'elle avait effectivement ommis le vouvoiement et... mince ! Elle ne s'était pas présentée ! Malapprise qu'elle était, elle n'avait pas pensé un instant à donner son nom, bien plus préoccupée par le piteux état du Taledhel... Elle retint un soupir. Son clan ne l'avait définitivement pas prévenue des règles de l'étiquette Taledhels. Codification des relations sociales qui se révélait bien étrange, mais surtout fortement ampoulée. Alors qu'elle s'apprêtait à ajouter quelques mots pour s'introduire, de façon à rattraper son erreur diplomatique, l'étranger s'exprima à son tour :

« Je te remercie, Sœur Gardienne, mais je retournais juste auprès des militaires pour aller récupérer mes affaires. Que me vaut de te croiser si proche de la cité ? »

Ce fut au tour de la Noss de relever un sourcil surpris. Elle ne s'était pas attendue à une réponse aussi directe, et encore moins à ce qu'il montre un quelconque intérêt pour ses propres affaires. Elle se retrouvait quelque peu comme l'arroseur arrosé, le Taledhel ne semblant pas faire preuve d'une très grande bienséance... Ce qui apaisa ses angoisses de savoir-vivre... pour mieux les voir remplacer par la soudaine prise de conscience de la distraction qu'avait été jusque maintenant la chasse aux fleurs d'aurore vierges. Elle releva la tête vers les cimes des arbres, apercevant entre le feuillage en train de pousser le ciel. Le crépuscule était en train de monter, et elle était bien loin du terrain d'entraînement, alors qu'elle avait promis d'y retourner avant que le soleil ne se couche. Elle se pinça les lèvres, anxieuse. Ce n'était pas qu'elle avait peur pour elle, mais elle imaginait très bien Cinnaeth se faire un soucis d'encre pour sa pupille perdue dans la forêt. Point quelque peu ironique étant donné que Iola connaissait cette-dernière bien mieux que la citadine. Enfin bon, là n'était pas la question. Maintenant qu'elle était de toute manière en retard, quelques minutes de plus ou de moins ne changeraient pas vraiment l'affaire. Retournant son attention à l'étranger elle lui dit :

« Je suis à la recherche d'une fleur d'aurore non pollinisée. À tout hasard, tu en as peut-être vu une lors de ton chemin en forêt ? » Demanda-t-elle en toute transparence. Elle ajouta. « Si ce n'est pas le cas, ce n'est pas grave, je pourrais en trouver une plus tard dans l'ennéade. Je vais devoir retourner au terrain d'entraînement de toute façon. Je peux t'accompagner peut-être ? » Elle comptait s'arrêter, mais un dernier point lui revint en tête. Elle annonça avec une certaine fierté « Et au fait, je me prénomme Iola ! »


___


Cela faisait déjà une bonne trentaine de minutes que les deux elfes avançaient dans la forêt. Cinnaeth s'était laissée conduire par son ami, mais elle commençait à sacrément douter qu'il sache où il allait réellement. Retrouver une elfe dans la forêt s'apparenter à aller chercher une aiguille dans une botte de foin. Qui plus est lorsqu'il fallait retrouver une Noss qui savait bien mieux qu'eux deux réunis s'orienter dans les bois. L'un des deux Taledhels eut-il encore été sensible à la Symphonie, cela aurait pu fonctionner, mais là c'était peine perdue. L'elfe aux cheveux d'argent finit par s'arrêter en poussant un long soupir, témoin de son ennui, avant de lancer à son compagnon de recherche :

« Honnêtement Faerveren, tu n'as aucune idée de là où tu vas ? » L'interpellé tourna la tête vers elle.
« Tu discrédites mes talents de traqueur, m'en voilà tout offensé. »
« Si tu souhaites l'interpréter ainsi, libre à toi, mais tu sais tout comme moi que retrouver Iola dans cette forêt est quasi impossible. » Il se retourna vivement, un air faussement outré peint sur le visage.
« Que de paroles pessimistes ! Où est donc l'espoir Cinnaeth ? » Face à la moue sceptique de la Lëandrine, il finit par hausser les épaules et reprit : « Cela va être certes difficile de la retrouver, mais qui ne tente rien n'a rien. Et au pire, quand bien même on ne la retrouve pas, ça aura été l'occasion de se promener en forêt à deux, aussi bien en souvenir du bon vieux temps que loin des oreilles indiscrètes bien trop fréquente entre nos murs de pierres blanches. » Cinnaeth souleva un sourcil à l'entente de ces dernières paroles.
« Quelque chose à partager peut être ? » Un fin sourire se dessina sur les lèvres de Faerveren. Il lui fit signe de la suivre et les deux reprirent leur marche côte à côte.
« Voilà bien longtemps que nous n'avons pas parlé politique. »
« En effet. »
« Comptes-tu vraiment t'engager dans cette aventure ardamiroise ? » Elle le dévisagea quelques instants. Sa question était des plus directe. Étrange venant de l'ancien épervier.
« Ce n'est pas impossible. Je vois difficilement ce qui me retiendrai de le faire, à part quelques points politiques, mais ils sont facilement surmontables. »
« Tu as très certainement raison. Mais as-tu pensé aux élections du prochain roi ou reine d'Anaëh ? »
« Celles-ci vont prendre des mois avant d'être mises en place. Je t'accorde que nous sommes bénis d'une longévité éternelle, mais en attendre les résultats sans prendre aucune action à côté n'est que temps gâché. Qui plus est, je ne me sens pas réellement concernée par la chose. Les prétendants sont tout identifiés. De toute façon au rythme où vont les choses et en vue des derniers événements, le prochain roi ou la prochaine reine risque de ne plus avoir grand chose à gouverner. » Faerveren hocha la tête, puis dit :
« Bien triste perspective d'avenir pour notre glorieuse nation. Mais cela est peut-être inévitable. Quoiqu'il en soit, je commence à m'intéresser à la suite... »
« La suite ? »
« Bien sûr ! Que penses-tu qu'il se passe lorsqu'un pouvoir central s'affaiblit ? »
« Les intrigants deviennent légion ? »
« Exactement ! Et je peux te dire de source sûre que certains ont déjà des plans... »

Un silence s'installa pendant quelques secondes. Réfléchissant à toute vitesse, Cinnaeth tentait de se souvenir quels étaient les lieux que Faerveren avait fréquentés récemment. L'un d'entre revint plusieurs fois : l'Académie. Est-ce que ce qu'elle avait pris pour une simple histoire de famille avait en réalité une toute autre teneur ? Un doute s'installa en elle, se demandant si son ami avait une implication dans une quelconque machination politique. Elle le connaissait que trop bien pour l'en savoir plus que capable. Préférant garder ses soupçons pour elle-même, elle lança d'un ton désinvolte :

« Et ? »
« Certains te voient apparaître dans leurs plans... » La diplomate ne tressaillit pas le moins du monde. Cette affirmation n'avait rien d'étonnant. Après tout, sa fonction faisait d'elle une cible de choix.
« À croire que les événements d'Eteniril n'ont pas inculqué un brin de raison dans l'esprit des habitants des autres Cités. »
« Je ne pense pas avoir laissé entendre que quelqu'un pensait à assassiner un membre du Conseil ou commettre tout autre type d'acte violent. Tous les plans n'ont pas à impliquer du sang, ce n'est pas à toi que j'apprendrais la chose. » Faerveren était passé maître dans l'art de fermer une porte pour en ouvrir cent autres. Cinnaeth n'aimait guère le sous-entendu de son ami. « Qui plus est, les politiques Etenirï ont fait preuve d'un manque de finesse à toute épreuve. Même leurs militaires semblent faire preuve de plus d'esprit. »
« Aelian t'a vraiment fait bonne impression. »
« Effectivement, un vétéran tout à fait charmant cet Aelian. Mais là n'est pas le sujet de notre conversation et revenons-en à son cœur. Vois-tu ma chère Cinnaeth, je te vois t'épuiser jour après jour pour une bien noble cause dont tout le monde se fiche royalement. Et je dis bien t'épuiser, car malgré la position que tu détiens au sein de notre société, tes actions n'ont qu'une portée bien faible. » Son air se fit étrangement sérieux. « À ce rythme, tu finiras comme Arahaelon. » Le nom fit tressaillir la Lëandrine. Elle se souvenait que trop bien de la chute progressive mais inexorable de son ancien mentor, touché par le mal elfique.
« Arahaelon nous a quitté à cause du décès de sa fille. »
« Cela a sans doute jouer un rôle, mais prendre conscience après plus d'un siècle que tout le travail réalisé jusque-là n'a été d'aucune utilité à la société elfique a été une réalisation tout aussi dure. »
« Parfait, il me reste alors 89 ans pour avoir un quelconque impact positif. »
« Sur ce, nous sommes bien d'accord, et ce n'est pas par hasard qu'Arahaelon t'a poussé là où tu es. Et j'étais le premier à le soutenir. Mais lorsque l'on a des rêves fous, il faut avoir des ambitions tout aussi folles. »
« J'ai entendu dire que de vouloir travailler avec des Noss était une forme de démence avancée. »
« Donc tu comptes bien aller à Ostirion ! » Il fit une moue dubitative. « C'est un bien doux rêve. Je peux te garantir que cette initiative échouera. » Elle lui jeta un regard interrogateur.
« Je suis surprise de t'entendre dire cela. Ne crois-tu pas à l'exemple que cela fournirait et à l'engouement qu'il générerait ? » Il soupira.
« Très honnêtement non. Les citadins sont bien trop retranchés derrière leurs murs, se protégeant de toute pensée déviante pour se sentir transporter par cette effort commun. Si tu souhaites réellement leur changer les idées, c'est par le haut qu'il faut les prendre et les mener. » Elle le dévisagea quelques secondes avant d'éclater de rire.
« Faerveren, tes paroles ont peut-être du sens, mais l'idée que tu sous-entends est encore plus folle que de collaborer avec des Noss. Je n'ai aucune chance dans cette élection. »
« Toi non en effet, d'autres oui. Un avec lequel tu pourrais t'unir. »

Tout sourire s'évanouit du visage de la Lëandrine. Ce que proposait son ami ne l'inspirait absolument pas. Elle avait de ce côté d'autres soucis qu'elle n'avait toujours pas réussi à tirer au clair. Elle n'était certainement pas dans les bonnes dispositions pour entendre ce genre de proposition, et encore moins y réfléchir... Et pourtant, son esprit était déjà en train de chercher qui serait le prétendant en question. Et surtout ce qu'il aurait à gagner d'une telle alliance. Reprenant son raisonnement précédent, elle soupçonna son identité, mais la raison justifiant une telle volonté restait insaisissable. Le silence qui s'était de nouveau installé devint de plus en plus long, l'elfe aux cheveux d'argents ne prononçant aucune parole. Faerveren observa la fermeture de son amie et finit par capituler. Il savait que maintenant n'était pas le moment. Il avait planté une graine, peut-être pousserait-elle un jour. Il s'étira tel un chat paresseux, et passa son bras autour des épaules de son amie diplomate.

« Ah Cin, je suis désolé si je t'ai troublée ou contrariée d'une quelconque manière. »
Il lui offrit un sourire chaleureux et sincère. « Ceci n'était que les divagations d'un ami se faisant du soucis pour toi. »

Les yeux gris de l'ancien épervier se posèrent alors sur une fleur d'aurore. Il remarqua quelques centimètres à côté des empreintes légères de pas. Il aurait mis sa main à couper qu'elles étaient celles de la Noss qu'ils recherchaient. Et un peu plus loin encore, d'autres empreintes, plus profondes, et certainement pas d'origine elfique...





Dernière édition par Cinnaeth Kielendar le Dim 11 Mar 2018 - 21:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Des Taledhels et une Noss (Neraën)   Des Taledhels et une Noss (Neraën) I_icon_minitimeSam 10 Mar 2018 - 22:34

"Une fleur d'aurore non polinisée ? Hum... Il me semble avoir vu plusieurs de ces fleurs assez loin mais je n'ai pas fait attention à si elles étaient polinisées ou non. Souhaites-tu faire le détour avant d'aller aux terrains d'entraînement ?"

Il attendit la réponse de la noss et reprit sa marche en conséquence, aucunement gêné par l'idée qu'elle pouvait l'accompagner. Il eut un sourire lorsqu'elle se présenta, amusé par... l'étiquette... qu'elle semblait vouloir respecter.

"Enchanté Iola. Tu peux m'appeler Telenwë."

Ils marchèrent un peu, le citadin écoutant tranquillement la forêt et tous les bruits qu'elle regorgeait. Il regardait de temps à autres la noss, ne sachant pas quelles étaient les habitudes de son clan : si la conversation devait continuer, était-ce traditionnellement à elle de le signifier ? ou bien au contraire attendait-elle qu'il lui pose d'autres questions ? ou encore préférait-elle rester silencieuse... Ah les différences culturelles... Déjà qu'entre citadins il y avait de quoi ne pas se comprendre, alors entre clans de protectorats différents ? Il attendit donc puis, au bout d'un moment, se décida à lui poser une question qui revenait pas mal dans son esprit ; en espérant ne pas la froisser.

"Tu m'as dit devoir aller au terrain d'entraînement. Puis-je me permettre de te demander si tu es une habituée de la cité d'Alëandir ?"



Plus loin, un tirth'nagra frottait son groin contre une trace encore fraîche ancrée dans la terre. L'animal n'était pas loin de la chose qu'il suivait - s'il la suivait réellement. En tout cas, le sanglier géant avait faim...
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MessageSujet: Re: Des Taledhels et une Noss (Neraën)   Des Taledhels et une Noss (Neraën) I_icon_minitimeDim 11 Mar 2018 - 22:19


Quel citadin bien étonnant... et agréable ! Il lui proposait gentillement de la guider jusqu'aux fleurs qu'il pensait avoir croisé. Elle accepta sa proposition avec un geste de tête positif énergique. C'est ainsi que les deux elfes remontèrent les pas que le dénommé Telenwë avait effectué quelques temps auparavant. Les minutes passèrent sans qu'aucun des deux elfes n'échangent une parole. À vrai dire, Iola ne prêtait plus une réelle attention à son guide du moment, son attention absorbée par la végétation dense dans laquelle ils évoluaient. Ses yeux examinaient avec attention feuilles, bourgeon et bois, évaluant l'état de santé de chaque arbre, notant les irrégularités et autres marques inattendues. Ayant presque oublié la présence du Taledhel, elle sursauta en entendant sa voix.

« Ah ! Laisse moi réfléchir... » Levant les yeux au ciel en signe de concentration, elle commença à compter avec ses doigts. « Cela fait 108 jours que je séjourne à la capitale... » Elle se tourna vers lui, lui lançant un regard interrogateur. « Penses-tu que cela fasse de moi une habituée ? »

La réponse eut le temps d'être prononcée par Telenwë, avant que les deux elfes arrivèrent sur une clairière. Là, des dizaines et des dizaines de fleurs d'aurore s'épanouissaient. Un sourire radieux apparut sur le visage de l'Ornedhel rousse qui s'avanca sans une once d'hésitation dans le champ et s'accroupit auprès de la première fleur qui se présentait à elle. La maniant avec délicatesse du bout des doigts desquelles une faible vibration magique émanait afin de faire un diagnostique de la fleur, elle demanda à son compagnon de voyage :

« T'y connais-tu en fleur Telenwë ? »


___


Les deux Lëandrins avançaient à pas pressés dans les fourrées. L'annonce qu'une bestiole suivait les traces de Iola avait fait poindre une inquiétude sérieuse chez les deux elfes. Cinnaeth laissait Faerveren menait la poursuite, lui faisant entièrement confiance lorsqu'il s'agissait de suivre des traces. Il fit alors signe de s'arrêter, ce qu'elle fit immédiatement. Son ami s'avança lentement des branches basses mêlées à des buissons. Il en abaissa quelques-unes, et l'expression qui se dessina sur son visage n'apaisa en rien l'angoisse grandissante de Cinnaeth.

« Cin ? » Elle n'aimait pas du tout son ton...
« Mmm ? » Tout en se levant, il lâchait les branches aussi doucement que possible. Une branche craqua néanmoins.
« Cours, maintenant ! »

Un grognement sourd suivit de violents claquements de dents ne lui firent pas demander son reste. Sans même chercher à avoir plus de détail sur ce qui se cachait derrière les buissons, la Lëandrine suivit aveuglément l'ordre de l'ancien épervier et prit ses jambes à son cou. Dans tous les cas, elle avait le sentiment qu'il fallait courir vite, très vite. Un cri à vous faire froid dans le dos retentit derrière les deux Taledhels qui courraient comme des dératés dans la forêt. Peu après, ils percevaient le son de sabots s'enfonçaient lourdement dans le sol, signe distinctif d'une bête qui chargeait.

La course poursuite sembla durer une éternité aux yeux de la Conseillère, qui se maudissait d'avoir voulu partir à la recherche de sa pupille. Quelle idée saugrenue de se convaincre que des Taledhels avaient une chance de retrouver une Noss en forêt. Elle jeta un œil en arrière pour voir que Faerveren était toujours derrière elle, le visage plus sérieux qu'elle ne l'avait jamais vu. Il était évident qu'ils ne pouvaient continuer à courir éternellement de la sorte, la bestiole qui les suivait finirait par les rattraper. Il fallait trouver un moyen de l'affronter. La densité de la forêt ne leur permettait pas de combattre l'animal avec leurs armes néanmoins. Un terrain ouvert était nécessaire... Le terrain d'entraînement ? Se décidant pour cela, Cinnaeth  prit le chemin qui lui parut correspondre à sa destination.

C'est alors qu'elle débarqua dans une clairière, trébuchant à moitié sous la soudaine libération des branches et des buissons ne cessant de se prendre dans les plis de son armure. Inspectant rapidement le lieu où elle venait de débarquer, elle se rendit vite compte que ce n'était pas le terrain d'entraînement des militaires de la capitale. Au lieu, ses yeux se posèrent sur deux elfes qui se tenaient à l'autre bout, dont l'une avait une tignasse rousse plus que reconnaissable.

« Iola ! » S'exclama-t-elle, le soulagement d'avoir retrouvé sa pupille lui fit oublier momentanément la chose qu'elle fuyait. Mais la voix de Faerveren la rappela à la dure réalité.
« Cin ! Fais attention, derrière toi ! »

Se retournant d'un bond, elle vit enfin la bête qui leur avait donné la chasse. Un sanglier énorme, au poil long aussi noir que ses yeux. Faerveren s'était quand à lui habilement esquivé de la charge de la bête en montant agilement dans un arbre. La seule cible en vue pour l'animal n'était autre que la Conseillère. Il ne se fit pas prier, le sanglier chargea dans la seconde, parcourant en quelques foulées la distance qui le séparait de son festin. Arrivée à son niveau, il envoya un coup de défense en direction de l'elfe, qui, se souvenant des maintes entraînements que son oncle lui avait prodigué, esquiva le coup en une roulade sur le côté. L'animal entraînait dans sa lancée continua sa course sur plusieurs mètres avant de s'arrêter, s'apercevant qu'il avait raté sa cible. Le Tirth'nagra était maintenant à mi-distance des deux duos d'elfes. Il secoua la tête fort mécontent, ses yeux sombres se posant sur l'elfe rousse accroupie au sol et son comparse aux cheveux blancs.



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Telenwë Neraën
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MessageSujet: Re: Des Taledhels et une Noss (Neraën)   Des Taledhels et une Noss (Neraën) I_icon_minitimeMar 24 Avr 2018 - 9:30

Un fin sourire orna les lèvres de Telenwë : oui, cent huit jours dans une capitale, c'était suffisamment pour y être habitué, même si loin d'être suffisant pour pouvoir bien connaître la vie qui s'y déroulait. C'était là sa seule réponse et il fallut que la jeune ornedhelle fasse attention à l'expression de son visage pour avoir réponse à sa question. Ils continuèrent leur route, sans plus trop parler, l'etenirili se concentrant sur sa mémoire ainsi que le Chant pour arriver à retrouver cet espace qu'il avait remarqué lors de l'entraînement. Il se passa un moment avant qu'il n'y arrive, faisant au passage un ou deux détours afin de se raccrocher à un chemin qu'il avait déjà emprunté. Puis la clairière s'offrit enfin à eux, leur montrant humblement toute la splendeur de ses milliers de vie qui la formaient, dont au moins une centaine de fleurs d'aurore. Ici, Iola trouverait probablement son bonheur, certainement après une inspection de nombreuses fleurs. Et lui pouvait prendre le temps d'écouter, ressentir un brin d'air sur son visage et se délecter de la sensation que lui procurait cet endroit. S'il ne se voyait aucunement devenir un ornedhel, il comprenait - du moins en partie - pourquoi ils étaient si proches d'Anaëh et l'une des raisons pour lesquelles ils se tenaient à l'écart des villes.

"T'y connais-tu en fleur Telenwë ?
Neraën posa un regard étonné sur son interlocutrice, complètement arraché à ses pensées.
- Si je m'y connais en fleurs ? Un min...
- Iola !
- Cin ! Fais attention, derrière toi !
- ... imum ?"


Les deux elfes relevèrent la tête pour apercevoir, interloqués, deux de leurs compères citadins en train de fuir ils ne savaient quoi. Un être qui les coursait, put ressentir le mage. La femme qui avait appelé Iola fit une roulade sur le côté et c'est un magnifique tirth'nagra qui fit son apparition, ses longues défenses en avant, armes fatales et somme toute très belles, un nuage de fleurs sublimant son majestueux passage... Sans bouger Telenwë regarda la force de la nature avec un haussement de sourcil, ne se rappelant pas que cet animal s'amusait à attaquer des elfes, même pour se nourrir. Que lui avaient bien fait ces deux-là pour qu'il les charge ainsi ? Il n'en savait rien ; quoi qu'il en soit la bête les regardait désormais, prête à les attaquer.

Oups.

"Iola... il vaudrait mieux que tu sois prête à courir au cas où."

Instinctivement, l'ancien aigle posa ses mains sur ses hanches pour avoir en tête quelles armes étaient sur lui. Une épée qu'il avait encore du mal à suffisamment tenir pour bien combattre avec et qui, de toute façon, ne servirait à rien face au cuir épais du tirth'nagra.Il devait également avoir une dague dans son dos mais cela aurait le même effet... L'animal, ayant visiblement choisi de s'en prendre à ceux qui étaient dans son champ de vision, fonça désormais sur eux.

"Esquive."

Ce fut tout ce que le citadin demanda à sa soeur gardienne avant de prendre appui sur ses jambes et de sauter sur le côté alors que la créature lui arrivait dessus, esquivant suffisamment pour ne pas recevoir un coup de défenses dans les côtes. L'ornedhelle réussit à se débrouiller pour esquiver la charge. Sans plus se préoccuper d'elle ni d'autre chose que l'énorme sanglier aux poils couleur de jai, Telenwë se tourna simple vers lui tout en tendant sa main gauche, paume tendue vers sa tête.

Son monde ne se rétrécit plus qu'à lui et l'animal belliqueux qui lui faisait face. Dans son esprit, c'était comme si le Chant ne se faisait plus entendre mais juste ressentir ; comme si la lumière n'éclairait plus que le tirth'nagra et la main qu'il tendait ; comme si le reste n'existait pas. Calmer une personne était souvent simple ; calmer un être de cet accabi, offensif qui plus est, l'était nettement moins. Mais à moins de la tuer ou de se réfugier au sommet d'un arbre pendant des heures, Neraën ne voyait pas trop ce qu'il pouvait faire d'autre. Aussi ses yeux se fermèrent à moitié alors que l'animal se préparait à charger à nouveau, il se laissa guider par le flux magique et le Chant, prononçant mécaniquement des paroles tout pivotant lentement sa main vers la gauche. Il sentit le médaillon qu'il portait au cou chauffer et son esprit frôler celui de l'autre, entrapercevoir qu'il était sa cible, ressentir quelque part dans sa conscience le besoin de ne pas seulement calmer mais en priorité de stopper l'adversaire du moment. Ce qu'il fit... pensa faire...

De l'extérieur, le tirth'nagra arrêta soudainement la course qu'il venait d'initier tout en secouant sa tête de côté alors que l'elfe aux cheveux blancs tombait à genoux sur le sol, tête tombant mollement en avant mais bras toujours orienté vers l'animal. Le sanglier sembla se calmer puis l'elfe tomba littéralement dans les fleurs, face contre terre, marionnette dont on avait coupé les fils. Le silence suivit, sans que la bête ne s'en prenne à l'elfe rousse ou une autre personne.

*BRRRRRRbbrrrrrrr*

"Il a faim..."

Depuis son lit de fleurs, Telenwë avait laissé passé cette information mollement, sans bouger. Le cri de son propre estomac retentit à nouveau, le faisant soupirer. Lui aussi avait faim, maintenant. C'était malin, ça... mais c'était toujours mieux que le mal de crâne atroce qui l'empêchait de bouger le moindre petit doigt, horrible gueule de bois après avoir bu... avoir bu... Qu'avait-il pu bien boire, au fait ?!
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