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 Rencontre (mal)heureuse [Alanya]

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Jérôme de Clairssac
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MessageSujet: Rencontre (mal)heureuse [Alanya]   Rencontre (mal)heureuse [Alanya] I_icon_minitimeMer 24 Aoû 2016 - 13:07

Jérôme avait perdu au tournoi mais cela ne l'embêtait nullement. En effet, ce n'était pas du tout un expert de ce genre de compétition et même s'il avait apprit que les paris étaient en sa faveur, c'était plutôt la surprise qui l'avait envahit. Le duel était son domaine de prédilection, être face à face, il avait d'ailleurs sa dernière passe d'arme avec Roland de Dorour encore en tête et il s’entrainait sans relâche afin d'avoir une revanche un jour. Depuis sa défaite, il passait son temps entre le côté spectateur de la joute, les banquets et les rencontres politiques. En effet, sa régence à Oësgard avait grandit la réputation de sa famille et on venait maintenant le courtiser encore d'avantage que depuis son accession au titre de baron d'Etherna. Il n'y avait pas beaucoup d'endroits ou l'on ne voyait pas des nobles discuter, et cela, à tous les coins du château, des jardins ou de la ville. En effet, ce tournoi avait été l'occasion de réunir un nombre conséquent de la noblesse, même en provenance du fin fond de la péninsule, au sud. Cela faisait maintenant longtemps que la péninsule avait ses guerres et ce moment inespéré de calme était mis à profit pour trouver des alliances de toutes sortes.

Jérôme sortait d'un rendez vous avec Aline de Montévlin et c'est donc le sourire aux lèvres en ce début de soirée, l'air rêveur, qu'il déambulait dans les couloirs du château de Serramire. Il n'avait aucun doute sur ses sentiments et il en était venu à penser qu'ils étaient partagés. Il hésitait encore à demander la main officiellement de la dame, même s'il en avait déjà parlé à son suzerain, le marquis de Serramire. Non qu'il avait peur d'être rejeté, quoi que si, un peu, mais surtout par correction suite à ce qu'elle avait vécu dernièrement. Le baron était vêtu tout simplement, d'une chemise jaune et d'un pantalon bleu foncé, une épée ceignant son côté droit.

Au détour d'un coin, il revint subitement à la réalité alors qu'il voyait une dame venir vers lui. Celle-ci n'était autre qu'Alanya de Broissieux, la baronne d'Alonna, celle avec qui il avait eut tant de déboires. Il hésita l'espace d'un instant à l'éviter mais à part faire demi tour, il ne le pouvait pas. Et puis, il n'avait rien à se reprocher. De même, il y avait beaucoup de flou dans les relations entre les terres de ces deux barons et on ne savait pas s'ils étaient alliés, en froid, juste voisin ou en guerre. Les derniers propos et promesse de guerre tenus par l'ancien conseiller de Jérôme, devenu baron après avoir épousé la dame d'Alonna n'avaient d'ailleurs jamais été levé. Seul le marquis avait rassuré le baron en lui disant qu'il tiendrait son vassal mais rien n'avait été éclairci ou aplanit.

Jérôme continua donc d'avancer vers celle qui lui devait tant et qui lui avait tourné le dos, la bouche pleines de promesses non tenues. Il se rappela sa joute contre le frère de celle-ci, un homme qui ne lui ressemblait pas du tout. Le façonnerait elle à sa façon ou résisterait il et garderait il sa personnalité ? bien qu'il ne soit pas prouvé qu'elle ne travaillait pas pour sa terre, malgré quelques décisions étranges aux yeux du baron mais c'était logique vu qu'elles ne concordaient pas avec ses attentes de la part d'une alliée. Il faillit ne pas la saluer alors qu'il arrivait à sa hauteur mais il se ravisa, hésitant un instant à jouer de sarcasmes. Il finit par céder à la sagesse plutôt que la stupidité et c'est sur un ton très neutre et le visage fermé qu'il parla

"Bonsoir, votre honneur"
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Alanya de Saint-Aimé
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MessageSujet: Re: Rencontre (mal)heureuse [Alanya]   Rencontre (mal)heureuse [Alanya] I_icon_minitimeLun 19 Déc 2016 - 17:10

« Nous sommes déjà en retard votre Honneur. Je doute qu’une minute de plus ne change quoi que ce soit. »
« Par la sainte Mère, si ces maudits Séraphins n’avaient pas fait un palais aussi tortueux, nous y serions déjà ! ».
Elle pestait vivement, sa voix résonnant dans le large couloir. Les yeux se détournaient d’elle presque aussi vite qu’elle apparaissait au détour d’une allée. Le pas vif, elle parcourait l’espace sans ménagement. Derrière elle se tenait une jeune fille qui devait à peine avoir seize ans. Sa crinière blonde était épinglée joliment mais la rigueur de la marche eut tôt fait d’avoir raison de sa toilette. L’on aurait presque pu voir une goutte de sueur perler le front de la mignonne qui par tous les moyens essayait d’égaler le pas de sa suzeraine. Le Faucon était déterminé à rattraper le temps et quiconque l’aurait croisé à ce moment aurait pu en attester.
« S’il vous plait ralentissez l’allure ou n’arriverons pas entières au banquet ».
« Assez Clothilde. Ce sont vos paroles qui vous essoufflent ».
Elle n’avait certes pas tort mais la remarque vexa sa dame de compagnie qui fronça les sourcils. Alanya n’était pas réputée pour sa gentillesse, il n’empêchait que ces derniers temps elle faisait montre de drôles de manières ; même envers ses plus proches amis. Mais la Dame de l’Alonnan préférait mille fois se terrer dans sa vilénie que d’ouvrir son cœur à ses proches. C’était d’ailleurs là toute l’intrigue de l’histoire : blessée comme une biche à la chasse, elle se retrouvait si démunie que seul le vin lui semblait un tant soit peu amical. Pour autant, elle était baronne, et Alonna ne pouvait se permettre de supporter les déboires de sa suzeraine – quels qu’ils fussent. Les bruits de leur pas annonçaient la cadence militaire de leur périple, et devant tant de détermination – si tant est que cela en était – les petites mains filaient comme autant de souris devant un chat. C’est ce qui freina au terme de trois longues minutes la Broissieux. Le couloir dans lequel se trouvaient les deux femmes se divisait et aucune d’entre elle n’était capable de dire celui qui menait à la salle de réception. Qu’il était beau d’organiser une pareille cérémonie dans un illustre castel, mais par le saint con de la Haute Prêtresse ! Le marquis aurait dû prévoir le personnel pour accompagner les gentes invitées dans les lieux adéquat. Les voilà perdues elles ne savaient trop où et aucune âme ne fût d’un grand secours depuis le départ des appartements de la baronne.
« Nous aurions mieux fait de nous installer au véritable palais ducal ».
« Mais nous aurions manqué toutes les festivités ma Dame. Ne sommes-nous pas là pour jouir de ces quelques moments ? »
La baronne n’accorda pas un regard à jeune pucelle, réfléchissant tant bien que mal au chemin emprunté un peu plus tôt.
« Danser sur les cadavres ne me satisfait guère Clothilde ». Si elle ne l’eut vu, elle aurait juré voir la petite baisser la tête. Elle était jeune et elle avait tout le temps d’apprendre à quoi rimaient les privilèges dans leur société. C’était d’ailleurs pour cela qu’on l’avait présenté comme nouvelle dame de compagnie à la baronne. La petite était si fraîche et candide qu’être auprès de sa suzeraine l’aiderait surement à porter sur le monde un regard nouveau.
« Je préfère le voir comme la félicité de ceux qui vivent encore… »
Alanya se retourna avec un sourire torve. L’amertume se lisait sans mal sur son visage, pour autant elle n’arrivait pas à en vouloir à la téméraire petite.
« Tout le monde aime à se voir plus beau dans le miroir ma chère. Les nœuds, les coiffures, les parfums ne rendent pas la personne plus belle pour autant ». Clothilde regardait tant ses pieds qu’elle aurait pu passer au-delà du sol si cela avait été possible. « Continuons par là. De toute façon nous ne pourrons être plus en retard que nous ne le sommes déjà ».
Et toutes deux se remirent en route. Le palais Séraphin était une merveille d’architecture. Aussi, prirent-elles le temps de laisser vagabonder les yeux et les oreilles, captant parfois quelques brides de conversations. Tous ne semblaient parler que de la joute, et au fond d’elle elle ne pouvait éprouver qu’une profonde fierté envers sa famille qui malgré tout avait ébloui ces emplumés venus de tout le royaume.
« Vois Clothilde. Il y a bien plus de monde ici qu’à Amblère, je peux te l’assurer ».
Elle ricana un instant en jetant un regard sans honte vers le petit groupe de nobliaux qui avaient certainement entendu son propos. La baronne de l’Alonnan avait nombre de défauts mais le soir venu, alors qu’elle se regardait dans la glace, elle n’éprouvait aucune honte ni aucun remord. Par bien des égards elle leur était meilleure dans le fond. Peu était ceux qui avaient su déceler la fragilité de son âme ; c’était un secret qu’elle gardait bien plus précieusement que n’importe lequel de ses trésors. A vrai dire, elle devait certainement les compter sur les doigts d’une main, ces gens-là. Et sans prêter plus d’attention que cela aux curieux, elles continuèrent d’avancer. Elles n’eurent que quelques pas à faire avant d’être à nouveau arrêtées, par un gentilhomme qui ne lui disait strictement rien.
« Votre Honneur saura pardonner mon outrecuidance, mais je voulais vous présenter mes entières condoléances ».
« Pour vous pardonner, il me faudrait déjà vous connaître Messire… »
« Julian. J’eus pu connaître feu votre époux à Etherna »
« Eh bien, messire Julian, il ne m’a point parlé de vous »
« C’est que nous ne nous connaissions peu »
« Alors je vous remercie de votre compassion, et soyez sûr que depuis le dernier royaume il vous en remercie aussi ». Elle força un sourire lorsqu’il lui offrit un baisemain. Quoi de plus étonnant ? Elle était à nouveau seule et avait démontré par son précédent mariage que le titre lui importait peu. Tous les badauds audacieux pouvaient tenter leur chance et ce n’était pas elle qui les repousserait – du moins, pas dans l’immédiat. Elle appréciait s’oublier, et beaucoup de choses devaient être effacées de sa mémoire ces temps-ci. « Aurais-je le plaisir de vous revoir plus tard au banquet ? »
« Si tel est votre souhait, votre Honneur. Rien ne me ferait plus plaisir ». L’éloquance était exagérée et certainement à moitié pensée mais cela avait-il la moindre importance ? Ils se retrouveraient plus tard et à ces mots, ils prirent congés l’un de l’autre. Alors que les jeunes femmes poursuivaient leur route, Clothilde sourit à sa suzeraine.
« Ce messire Julian est un bel homme »
« Apprends qu’il n’y a point de gentil et joli garçon qui ne te flatte sans volonté »
Elle lui retourna son sourire. La rencontre fortuite lui avait mis un peu de baume au cœur, tout du moins juste assez pour lui faire croire qu’elle passerait une agréable soirée.
« Allez-vous le revoir ? »
« Très certainement Clothilde ».
Des bruits de pas approchaient d’elles mais Alanya était occupée à penser à autre chose. Sa suivante, sans discrétion, lui pressa le bras avec empressement.
« Votre Honneur, ne serait-ce pas le seigneur de Clairssac qui viens à nous ? ».
S’extirpant de ses rêveries entreprenantes, elle afficha un large sourire torve. « Tiens, oui Clothilde, c’est bien lui ».
Et il eut tôt fait de parvenir à leur hauteur. Il la salua avec décontraction mais son visage n’exprimait rien. Des mots creux prononcés sans même les penser.
« Bonsoir Messire ». Le rictus ne quittait pas son visage tandis qu’elle se tournait vers sa dame de compagnie. « Va Clothilde. Le seigneur de Clairssac me mènera au banquet un peu plus tard ». Le ton était péremptoire. Elle ne laissait le choix ni à l’un ni à l’autre mais de cela, elle se fichait. Après tout, elle avait cherché l’occasion de s’entretenir avec le baron depuis un moment déjà et son humeur un peu moins maussade lui semblait de bonne augure pour quelques babillages. N’hésitant qu’une seconde, la jeune fille salua avec respect les deux barons avant de s’éclipser dans la longue allée. « Je suis ravie de voir que la bataille vous ait laissé indemne. Vous m’avez l’air en pleine forme ».
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