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| Sur les traces du loup blanc | Libre | |
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Halyalindë
Ancien
Nombre de messages : 1722 Âge : 97 Date d'inscription : 17/12/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 480ans (né en 531) Taille : 1m96 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Sur les traces du loup blanc | Libre Dim 18 Sep 2016 - 10:43 | |
| << Episode précédentFin Karfias du XIe Cycle L'Anaëh avait beau être une seule entité débordante de toutes les créations de Kÿria, il était amusant de voir comment, en quelques jours de chevauchée, l'environnement pouvait changé. Les arbres immenses qui bordaient Ardamir et Alëandir, parmi les plus âgés de la forêt, devenaient plus petits, moins épais, leur essence changeaient peu à peu en longeant les monts Norn, emplissant l'air de nouvelles odeurs accentuées par la chaleur. Si Halya avait su que la piste les conduirait si loin au nord, ils n'auraient sûrement pas pris cet itinéraire... Mais voilà, la traque ne laissait pas vraiment place au confort, surtout quand on partait avait autant de retard.
Sans les premiers efforts de Killen, des gardiens de Kal et des chasseurs Sin’Dalvir, Randil aurait sûrement disparu dans l'immensité de la Première œuvre, retournant sous l'égide de Kÿria avec la même brusquerie que le jour ou il était apparu sur la route d'une meurtrière qui ne savait plus à quel démon se vouer. Mais ces alliés providentiels avaient offert à la mère louve une occasion en or de retrouver son encombrante progéniture : rares étaient les bêtes à pouvoir dévorer un cheval en une nuit sans en laisser une miette et suffisamment intelligente pour connaître les techniques de chasse et prendre les traqueur à leur propre piège.
Pour une raison étrange, le loup s'éloignait vers le nord en faisant des lacets, n'hésitant pas à s'approcher des camps et des cités elfes comme s'il cherchait désespérément quelque chose de bien précis. Ses traces se mêlaient parfois à celles d'autres loups mais s'en éloignaient rapidement, tout comme elles rejoignaient l'une des sentes elfiques, la suivait sur quelques centaines de mètres, puis s'en écarter aussi sec. Le plus dérangeant pour un traqueur qui n'aurait pas connu l'animal, c'est que, justement, ses déplacements ne correspondait pas à la logique des créatures sauvages. Il ne suivait pas les cours d'eau, ne suivait pas la course de proies potentiels, ne migrait pas. Il cherchait de façon quasi méthodique, seulement écarté de ses vas et viens par l’appât d'une proie ou d'une piste que seul lui reconnaissait.
Alors, à ses basques, les deux elfes avaient beau gagner lentement du terrain, deviner ses déplacements était à la fois simple et incertain. Les heures avaient laissées place aux jours. Les jours aux ennéades. Et cela fait maintenant plus de soixante jour que les deux chasseurs tenaient le rythme.
Quelques jours après leur départ, Halya s'était surpris à se demander comment le voyage se serait déroulé si Fenris n'avait pas été là... Elle serait peut-être allé plus vite, mais elle n'en était même pas sûre. C'était surtout l’atmosphère qui s'en trouvait changée. Là ou elle s'était imaginée replongée deux siècles plus tôt, elle était plutôt renvoyée à ses années chez les Aigles et les trajets qu'elle avait fait Sandriel et Mahnë. La compagnie... Voilà qui avait été presque incongru au départ.
Après cette étrange séparation et tout ce qu'il s'était produit, ils se retrouvaient peu à peu. Jours après jours, les souvenir de ces ennéades solitaires s'éloignaient, mais elle ne pouvait nier que cette expérience l'avait profondément changée. Plus calme, plus posée, même quand le problème la touchait de près. Elle avait arrêté de fuir. Totalement arrêté. Lors de leurs discussion, le soir autour du feu, elle était revenu sur Eraison, ses anecdotes stupides, ces moments de doutes et ces petites joies. Le visage de Hiel lorsqu'elle avait abattue à elle seule une créature immonde et nécrosée qui avait déjà tuée près d'une dizaine de fantassins. Son incapacité à faire des discours avant une bataille. La partie de carte avec Estiam et Anorn. Elle revint occasionnellement sur les moments les plus difficile, la peur de la mort, celle de la folie, et plus encore celle de devenir un danger pour les siens... Et avoua l'amertume qu'elle ressentait toujours envers la totalité des elfes de pierre d'une certaine manière. Comme elle avoua que personne, même Sandriel ou son propre père, n'était pas au fait de ce qu'elle avait révélé à son compagnon dans son accès d'émotion le jour de leur retrouvailles. Sa mère, avait été la seule... Durant mois d'un an. Elle raconta plus en détail comment s'était passé le Haut Conseil qui avait décidé de l'identité du régent, comment Anorn et elle n'avaient pas pu être départagés par leurs pairs et qu'elle avait fini par se retiré pour par manque de temps. Elle raconta comment Randil s'en était pris à elle à leur retour d'Alëandir et qu'elle avait compris qu'elle ne laissait pas seulement une part d'elle dans l'ombre, mais qu'elle oubliait également un serment qu'elle avait fait à Anaëh et à Kÿria. Le quel exactement, elle préféra ne pas le révéler avec exactitude. Elle avait serré un pan de sa cape de fourrure élimée et éludé en disant que c'était ce qui l'avait conduit à recueillir Randil et Unmiriël.
Les ennéades passant, elle avait fini par également parlé des premiers temps qu'elle avait passé avec les louveteaux. Commente elle avait tué leur mère pour défendre sa vie. Bien que Fenris ne l'ai jamais connu, elle raconta comment l'une des pattes avant d'Unmiriel s'était fait broyée par le cadavre de sa propre mère juste après que l'animal ai à demi emporté l'épaule de l'elfe. Elle continua à décrire comment, pour pouvoir les approcher sans qu'ils paniquent, elle les avaient enveloppés dans cette vieille fourrure qu'elle portait comme une cape depuis ce jour à chaque fois qu'elle allait en forêt malgré l'état piteux dans lequel elle était désormais. Puis elle les avaient ramené à Ardamir pour les soigné et elle avait compris que s'ils restaient, ils ne seraient jamais loups. Alors elle était repartit. Elle avait vécu dans une meute pendant un an. Puis ses enfants étaient devenus plus gros que l'énorme alpha qu'ils suivaient. Mais l'esprit des deux loups étaient encore ceux de louveteaux. Ils avaient du partir. A trois, ils avaient été une nouvelle meute. Durant encore deux ans. Puis elle avait rencontré un chasseur de plus. Mais celui-ci, au lieu de combattre jusqu'à la mort avant décidé se laisser mourir. Elle l'avait littéralement eut entre ses crocs. Et il n'avait demander qu'une unique chose... L'histoire de cette elfe louve qui allait le tuer. Pour des raisons qu'elle n'était même pas sur de comprendre, cela avait été comme un électrochoc. Deux mois plus tard, elle était retourné vers sa famille. Elle avait d'abord vécu deux mois seule avec sa mère, Randil et Unmiriel, puis elle avait progressivement réussi à réintégrer la cité.
Puis elle était entrée dans l'armée. Puis en moins d'une décennie, et alors qu'elle n'était qu'une guerrière plus que médiocre en quittant Anaëh, elle avait été mutée dans l'armée royale sous les ordres du capitaine Aranos. Un homme exceptionnel qu'elle avait respecté et même admiré pendant des années. Mais du jour au lendemain, alors qu'elle devait passé lieutenant d'infanterie, Aranos lui avait annoncé qu'il ne voulait pas qu'elle reste. Dans la soirée, un Aigle se présentait à elle pour la recruter. Aranos avait lui même attiré l'attention du corps d'élite sur sa subordonné. Pourquoi ? Elle avait longtemps a trouver une explication et elle n'était même pas sûre que ce soit la bonne. Peut-être voulait-il s'assurer que son autorité ne serait pas sapé. Peut-être détestait-il profondément les Noss. Peut-être avait-il aperçu en cette jeune elfe montante une rivale et qu'il n'avait pas voulu le reconnaître. Peut-être qu'il pensait seulement qu'elle avait l'étoffe d'une Aigle. Elle ne le saurait sans doute jamais puisqu'il avait déserté. Les murmures qui revenaient périodiquement sur sa folie et son geste d'abandon faisaient d'autant plus mal qu'elle l'avait estimé et qu'elle avait vu en lui l'idéal des soldats des Cités... Parler de lui était un de ces sujets qui lui échauffait tout de suite le sang.
Le partage de tous ces souvenirs était pour Halya la plus grande preuve de confiance qu'elle pouvait offrir. C'est au fil de ces discussions et de ces échanges à double sens qu'elle avait l'impression de tisser et de renforcer ce lien de proximité et de tendresse qui les tenait déjà. Plus que la proximité dans laquelle les plaçait l'immensité d'Anaëh qui se refermait sur eux, elle sentait une proximité d'esprit, de personnalité, qui était mille fois plus forte. Eux qui étaient si différents, qui apprenaient à peine à connaître l'autre, étaient capable de s'accepter, même s'ils ne se comprenaient pas toujours. Se sentir acceptée... son cœur battait un peu plus fort à chaque fois qu'elle croisait le regard de Fenris pour y lire qu'il la voyait exactement comme elle était, avec tout ses défauts, tout son passé, et que malgré ça, il l'aimait.
Dans le creux de la nuit, bercée par la respiration de son compagnon de l'autre côté du feu de camp, elle trouvait de mieux en mieux le sommeil. Puis une nuit, deux ennéades après leur départ, elle s'était faite ombre dans la nuit pour venir, sur un coup de tête, se glisser près de lui, dos contre dos. Son cœur était léger, si léger...
Le long du voyage, elle en avait aussi profité pour répondre à quelques questions concernant les Aigles. Pour sa part, son mentorat avait duré vingt-cinq ans alors que la plupart dépassaient les cinquante... Mais en temps de guerre, tout devait être plus rapide. Elle ne put en dire beaucoup plus car les mission qu'elle avait effectuées pendant un siècle étaient pour la plupart confidentielles. Les enseignements des Aigles ne se racontaient pas, ils se vivaient, s'expérimentaient.
Sans chercher à jouer les professeurs, Halya avait repris ses habitudes. Sans sa jambe cassée, sa façon de bouger dans l'enchevêtrement de végétation le plus inconfortable semblait toujours fluide, empreinte d'une sorte de grâce feline qui lui donnait cette démarche dansante qu'on pouvait lui connaître dans les Cités. Elle jouait sans y penser avec les différents niveaux de la canopée, les points de vue et les refuges qu'ils offraient, repérant presque inconsciemment les territoires de tel ou tel animal et réagissait en conséquence. Elle avait une connaissance des bêtes et des plantes qui ne s'obtient que par l'habitude. Pour un œil extérieur, il était flagrant qu'elle connaissait ces mille et une règles de la vie sauvages et elle les appliquait avec un naturel troublant.
Si elle s'était rendu rapidement compte que Fenris n'avait pas ces habitudes, elle l'avait oublié plus d'une fois. Le reste du temps, elle tentait d'expliquer ses actes ou de donner des conseils à son compagnons dès qu'il le lui demandait... Même si parfois elle se trouvait bien en peine au moment de répondre tant les choses lui paraissaient d'une évidence lumineuse. Le temps pouvait passer, l'instinct restait intacte.
Grâce à leur monture, ils pouvaient parcourir une distance constante sans trop se fatiguer. A cause d'elle et de leur odeur, ils se firent attaquer plus d'une fois. Mais que ce soient des prédateurs ou des chasseurs, ils avaient toujours su s'en tiré. Par la fuite, la ruse, l'humilité, la force ou le respect, ils avaient tracer leur chemin sans avoir trop souvent à se battre. Mais quand sortir les armes était nécessaire, leurs mouvements coordonnés, gauches les premiers temps se révélèrent un peu plus efficaces.
Malgré la maigre nourriture qu'ils réussissaient à se procurer, que ce soit par la cueillette ou la chasse, ils n’accumulaient pas trop la fatigue. Halya continuait également à reprendre du poil de la bête. Ses cernes avaient finies par disparaître, son pas s'était très rapidement fait plus sûr et si son bras n'avait pas récupéré avant plus de cinq ennéades, l'Anaëh semblait lui faire le plus grand bien au moral. Elle avait l'impression de mieux respirer, de mieux voir, mieux entendre. Les murmures étranges s'étaient tus au profit de la Symphonie toute puissante. De temps à autre, elle continuait à voir l'ombre lupine, mais elle lorsqu'elle avait un doute sur la réalité de quelque chose, elle avait prit l'habitude de poser systématiquement la question à Fenris et s'était aperçu qu'elle ne se trompait que rarement, aussi apprenait-elle a se refaire peu à peu confiance tout en faisait extrêmement attention à ne pas se reposer sur son compagnon. Le plus étrange était que malgré le fait qu'elle se sente bien mieux, sa peau continuait à être blanche comme l'ivoire et d'une froideur effroyable. La fine mèche blanche qui trônait à l'arrière de sa tête depuis son séjour entre les mains expertes de Marniel l'empoisonneuse avait également fini par attirer l'attention de Fenris sans qu'elle puisse lui fournir d'explication bien satisfaisante.
Après plus de six ennéades de voyage, ils approchaient doucement de la frontière d'Anaëh. La direction était flou depuis la veille mais l'idée de voir la trace quittait Anaëh angoissait Halya tout autant que de la voir s'arrêter soudainement. Désormais, chaque matin et chaque soir, elle prenait quelques minutes pour prier Kÿria... Ce qui ne les empêcha pas de devoir une fois encore traverser le territoire de chasse d'un dragon de perrelin... En pleine couvade... Et cette fois ils ne furent pas assez furtif.
Le crépuscule menaçait à peine lorsque l'énorme lézard sorti d'un repli du terrain pour leur couper la route, toute griffes dehors. Heureusement l'animal était attaché à son nid et hésitait à l'idée de s'en éloigner. Avec un peu de chance et la vitesse de leurs montures, ils purent le distancer. Les branches leur fouettaient le visage et demandaient à leur cavales de redoubler de prudence, mais s'arrêter était encore trop risqué.
Brusquement, ils débouchèrent sur une sente taillée par le passage répété dans animaux et leur progression se trouva suffisamment facilité pour qu'ils estiment être en sûretés. Au bout de quelques minutes, Halya sauta à terre sans prévenir. La lumière était si ténue qu'ils ne pouvaient pas voir à dix pas. Elle s'accroupit à la lisière du chemin, à côté d'un arbre, passant le bout de ses doigts sur l'écorce pour repérer plus distinctement ce qu'elle ne pouvait voir dans ces conditions.
-Fenris ! Appela-t-elle. Il y a eut un combat ici. Il y a cinq ou six ennéades je dirais. Quelqu'un a été projeté contre cet arbre et il y a des entailles de griffe à plus d'un mètre cinquante de haut. Mais nous ne somme pas dans le territoire d'une bête qui aurait peu faire ça…
Elle se releva pour prendre Maeghan par la bride.
-Je ne pas en savoir beaucoup plus dans l'obscurité mais j'aimerai que nous campions par ici pour voir ce qu'il en est demain matin...
Dernière édition par Halyalindë Yasairava le Lun 26 Sep 2016 - 18:47, édité 1 fois |
| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: Sur les traces du loup blanc | Libre Mar 20 Sep 2016 - 20:33 | |
| Fenris était descendu de cheval à l'appel de son nom et avait rejoint sa bien-aimée. Il la laissa mener ses observations et faire ses conclusions concernant ce qu'il s'était passé en ce lieu. Il n'y voyait guère plus qu'elle et aurait de toute façon été bien en peine de l'imiter. Il la suivait depuis plusieurs ennéades et en avait appris bien plus qu'au cours de sa courte carrière militaire et de sa longue instruction mais il était encore bien loin d'avoir ses compétences.
-D'accord. Je m'occupe du feu tant qu'on y voit encore un peu.
Passant un bras dans son dos, il posa une main sur la taille d'Halie et déposa un baiser sur sa joue. Puis il s'éloigna de quelques pas, commençant à scruter le sol en quête de branches mortes. Depuis leur départ, beaucoup de choses avaient changées. Ils étaient devenus plus proches que jamais. Plus intimes aussi, dans plusieurs sens du terme. A commencer physiquement. En effet, Fenris était un peu moins fidèle aux principes de bonne conduite qui lui avaient été inculqués et essayait de se montrer plus spontané dans l'expression de sa tendresse. Aussi, ses mains se posaient plus souvent sous la taille et sur le ventre de la Protectrice et il avait déjà déposé quelques baisers à la base de son cou. Il fallait avouer qu'elle l'aidait aussi. Désormais, ils dormaient l'un contre l'autre. Au début dos à dos, l'Aigle n'avait pas attendu longtemps avant de finir par se retourner. Dans les jours qui suivirent, l'un de ses bras commença à l'étreindre tandis que l'autre devint un oreiller. Plus tard, elle lui fit face avant de finalement se retrouver chaque nuit blottie contre lui pendant qu'il la maintenait avec tendresse dans ses bras.
Halyalindë s'était également beaucoup livrée, sur Eraison tout particulièrement, mais aussi sur son passé plus lointain. Bien sûr, ils parlèrent de sa rencontre avec Randil et son frère et de la façon dont elle les avait élevé. Cela n'avait pas dû être facile pour elle de tout quitter pour les deux louveteaux, tout comme le fait de retourner ensuite auprès des siens et réapprendre à vivre en elfe des cités. Elle était devenue louve elle-même durant un temps et il comprenait un peu mieux les actes dont elle lui avait parlé quelques ennéades plus tôt, même si la chose était encore difficile à intégrer totalement. Un noss aurait probablement moins de mal à comprendre qu'un Taledhel pur souche comme lui mais il savait que, quoi qu'il en soit, il y avait une explication. Il parviendrait peut-être à en saisir le sens un jour. Fenris se montra intéressé par chacun de ses récits, les recevant pour ce qu'ils étaient : une marque de confiance que lui offrait sa bien aimée pour lui permettre de mieux la connaître. Aussi, il lui posa bon nombre de questions pour avoir plus de détails mais aussi connaître son ressenti sur chacune de ses expériences, s'arrêtant lorsqu'il sentait que cela faisait remonter des émotions trop fortes et lui offrant du réconfort si elle en manifestait le besoin. De son côté, il ne put lui apprendre grand chose qu'elle n'aurait pu deviner elle-même. Le passé d'un noble sans histoire était des plus prévisibles. Il avait eu un précepteur en cours individuel. C'était lui qui avait déceler sa capacité à percevoir la Symphonie, non pas avec ses oreilles mais avec son cœur. Il avait d'ailleurs vérifié sa théorie dans une promenade en forêt où le jeune elfe qu'il était avait mené seul le duo à travers les bois, évitant soigneusement le danger, trouvant une source d'eau lorsqu'ils avaient soif, un buisson bien garni s'ils avaient faim... Avec le Voile, il avait commencé à entendre le chant des arbres. Désormais, le son l'alertait rapidement et son cœur faisait la traduction de manière instantanée. Ce lien un peu particulier le rendait à la fois plus fragile et plus fort. Fragile parce que les émotions d'Anaëh étaient aussi les siennes et, lorsqu'elles étaient soudaines, comme lors de l'entretien d'Halie avec Voronwë, il les subissait de plein fouet sans rien pouvoir contrôler. Et fort car son éducation l'avait préparé à mettre ses émotions de côté jusqu'à ne presque plus les ressentir afin de libérer son esprit de leur influence. Ainsi, il avait pu poursuivre avec la cavalerie un groupe de drows jusqu'en Anduram et en revenir (aussi vite que possible) sans devenir fou. Fenris avait donc montré un don pour la Symphonie mais il en montra un plus tard pour la magie ce qui lui avait valu un séjour à l'académie d'Alëandir. Toutefois, il avait bien vite compris qu'il lui faudrait bien plus de travail qu'à d'autres pour devenir un mage correct, aussi avait-il décidé de ne pas en faire son art principal et de reprendre l'entraînement aux armes avec son père. C'était la raison pour laquelle il avait quelques notions de magie et qu'il ne la pratiquait jamais lorsqu'un allié se trouvait trop près. Il n'était pas capable de maîtriser parfaitement l'effet de ses sorts ou il avait besoin d'une concentration accrue pour être à peu près sûr de ce qu'il faisait. Il lui parla également de sa longue instruction qui avait duré un siècle, de l'origine du surnom de "guerrier pacifique" qu'on lui avait donné dans la cavalerie ainsi que du combat qui avait valu sa cicatrice à Delyndil lors de cette fameuse escapade en Anduram. Fidèle à lui-même, il passa rapidement sur le fait que son frère ne serait peut-être plus de ce monde sans son intervention et sur le fait qu'il était parvenu seul à bout du pyromancien qui avait blessé le Capitaine.
Les jours avaient ainsi défilés. Le nuit, ils discutaient, partageant leurs passés et leurs expériences. Le jour, ils avançaient sans relâche sur la piste du loup de la Protectrice, Fenris s'interrogeant parfois sur les faits et gestes de sa compagne qui n'avaient rien de naturels pour un homme qui n'était jamais sorti des sentiers battus autrement qu'en compagnie de toute une troupe de cavaliers. Il ne la trouvait en rien bizarre et savait qu'au milieu des bois c'était lui qui était étrange et étranger. Aussi ne se contentait-il pas de la suivre bêtement et se souciait de comprendre ce qu'Halie faisait. Et puis, il était toujours en recherche de nouveaux savoirs et c'était l'occasion d'en apprendre plus sur Anaëh, la traque et la survie en forêt sans être handicapé par quelques blessures plus ou moins graves et sans un groupe de drows et un Pish Oura derrière eux. Halie semblait aller mieux de jour en jour. Toutefois, il n'avait pu que remarquer la persistance de la blancheur de sa peau et sa température qui ne bougeait pas malgré l'amélioration de sa santé. Il s'en inquiétait sans rien en montrer. Pour l'heure, elle avait bien d'autres préoccupations que celle-ci et ils ne pouvaient de toute façon rien y faire. Alors à quoi aurait-il servi d'en parler ? Ils auraient bien le temps de se pencher sur le problème une fois rentrés.
Après plusieurs minutes, Fenris revint les bras chargés de bois mort à l'endroit que la Protectrice avait choisi pour la nuit. Se servant de pierres qu'il trouvait à proximité, il délimita l'emplacement du feu de camp et l'alluma à partir de feuilles mortes, de brindilles et de petit bois. Lorsque le feu eut pris et que les juments furent délestées de leurs harnachement, les amants s'installèrent pour manger les quelques vivres qu'ils avaient. Puis ils se couchèrent, l'un contre le l'autre, comme ils en avaient pris l'habitude, pour ne se réveiller qu'aux premières lueurs du jour. Après un petit déjeuner bien léger, le jeune Nöldorion rassembla leurs affaires, laissant à Halie le soin de retourner voir leurs traces découvertes la veille. |
| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: Sur les traces du loup blanc | Libre Mer 21 Sep 2016 - 19:05 | |
| Halya sourit en sentant les lèvres du jeune homme sur sa peau et se leva vers l'alcôve de verdure dans laquelle elle avait repéré l'arbre massacré... Et resta planté au milieu de la sente. Le soleil avait joué son rôle révélateur un peu trop bien et seul la silhouette des deux juments avaient pu cacher le tableau aux campeurs inattentifs.
Pris dans de jeunes ronces, les restes à demi calciné d'un feu de bois étaient encore bien visible au centre d'un petit foyer de pierre. Les restes étaient caractéristiques d'un feu que personne n'avait entretenu... Ou qu'on avait pas laissé brûler jusqu'au bout. Il n'en était pas moins la trace d'un départ précipité la plupart du temps et vu l'état des deux arbres les plus proches, on pouvait facilement comprendre pourquoi.
La ou elle avait simplement cru à un marquage ou à un coup de griffe manqué, tout une bande d'écorce avait également été arrachée. Enfermé par les bords cicatrisés, une touffe de poils blancs était à demi visible. était Sur la surface du tronc du sol à un bon demi mètre, une large auréole formait une tâche sombre.
Inspirant longuement, elle se concentra pour entendre d'avantage la Symphonie et laisser venir les mots jusqu'à elle consciemment au lieu de sentir les pensés d'Anaëh comme les siennes. Mais comme elle l'avait déjà compris, cela faisait trop longtemps pour que les arbres en parlent encore. Après un tour dans les environs pour déterminé la direction qu'avait pris le prédateur, elle était revenue sur les lieux. Le sol était couvert de plantes d'été et de fruits tombés des arbres, mais elle continua à fouiller l'endroit pendant de longues minutes... Sans trop d'espoir étant donné l'ancienneté des traces... Ou plutôt en désirant ne rien trouver de plus...
Hélas, on trouve parfois ce qu'on aimerait ne pas trouver.
Deux choses arrachèrent une nouvelle prière à Halya.
La première était plusieurs longs éclat d'os. On aurait facilement pu le confondre avec ceux d'un animal... Mais ce n'en était pas un. La seconde un morceau de lame brisé... Une lame de facture tout a fait particulière... qu'elle n'aurait jamais cru trouvé dans un tel lieu.
-Fenris ! Appela-t-elle par dessus son épaule en se redressant doucement, les plaques de son armure chuintant un bref instant. Nous avons peut-être un problème.
-La première mauvaise nouvelle, c'est ça.
D'une main elle tendit le morceau de lame grossière, laissant les éclats blancs bien à l'abri de son autre main.
-Elle est humaine...
Elle attendit un peu, troublée à l'idée de ce qu'elle avait à annoncer. Elle sourit légèrement en croisant le regard de son compagnon et fini par tendre l'autre main. Entre ses doigts, un long éclat assez conséquent pour connaître la créature à laquelle il appartenait avec de l'entraînement.
-Une créature blanche aussi grande qu'un cheval à tué au moins deux personnes ici avant de partir par là. Indiqua-t-elle sobrement en indiquant l'ouest de son bras.
La direction directe de la frontière...
N'y tenant plus, elle balança l'éclat qu'elle tenait d'un mouvement rageur avant de faire un pas pour se détourner de Fenris. A chaque seconde, elle sentait la colère monter... Et elle n'était pas certaine de pouvoir se tenir très longtemps... |
| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: Sur les traces du loup blanc | Libre Ven 23 Sep 2016 - 18:05 | |
| Fenris était, de fait, préposé au rangement du campement de la nuit. Après vingt ans dans la cavalerie, il était habitué aux longs voyages et savait rassembler et empaqueter ses affaires en un minimum de temps. De plus, ces quelques ennéades en compagnie d'Halie leur avait appris à s'organiser et se répartir les tâches avec peu de mots. Aussi avait-il pris en charge cette mission pour gagner du temps tandis que la Protectrice était retourné sur le lieu découvert la veille au soir. De temps en temps, il regardait ce qu'elle faisait sans pour autant arrêter son ouvrage. Il ne dit rien lorsqu'il la vit se concentrer sur la Symphonie. Il savait pourtant que la tentative était vaine. S'il y avait eu quelque chose à ressentir, il l'aurait perçu depuis longtemps. Les arbres changeaient continuellement de sujet... Ce qu'il s'était passé ici devait déjà être oublié et ne refaisait surface que de manière épisodique, telle une anecdote que l'on se remémore au fil des conversations.
Une fois de plus, Halie l'appela à ses côtés. Après avoir vérifié la sangle de sa selle qu'il venait de fixer autour de sa couverture, Fenris laissa sa jument et se dirigea vers son amie. Il fronça les sourcils en entendant parler d'un potentiel problème. Etant donné le ton qu'elle avait employé, cela ne concernait pas l'état de Randil qui était pourtant leur unique préoccupation du moment. Il prit l'arme qu'elle lui tendait et l'étudia. Il savait reconnaître l'équipement drow pour en avoir vu des milliers d'exemplaires. Quant aux autres, il ne les connaissait qu'à travers la montagne de livres qu'il avait lu, certains étant illustrés. Lorsque la Protectrice lui confirma qu'il s'agissait d'une épée humaine, l'Aigle fronça à nouveau les sourcils. Des humains en Anaëh ?... La frontière n'était certes pas loin mais il ne s'était pas attendu à ce qu'ils s'aventurent si loin. A priori, ils étaient parvenus à éviter les Noss mais pas le loup de son amie. Fenris ne montra pas de réaction particulière lorsqu'Halie lui annonça que Randil avait tué deux humains. C'était certes un drame mais le loup restait une créature de la forêt avec ses instincts et son mode de survie. Ce ne serait pas lui qui le condamnerait pour avoir agit conformément à ce qu'il était. En revanche, la colère de la Protectrice le surprit. Une chose était sûre, ce n'était l'acte de son compagnon à quatre pattes qui la bouleversait. Pas avec le passé qui était le sien.
-Halie, parle-moi. Qu'est-ce qui te met dans cet état ?
Fidèle à la promesse qu'il lui avait faite, il se tenait légèrement en retrait, réprimant toute envie qui l'aurait poussé à aller vers elle pour tenter de la réconforter ou de l'apaiser. En revanche, il pouvait faire une chose : l'empêcher de s'enfermer avec ses ressentiments. Si sa colère devait éclater, autant que ce soit par des mots plutôt que par des gestes. On peut toujours revenir sur ce que l'on a dit. Pas toujours sur ce que l'on a fait. |
| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: Sur les traces du loup blanc | Libre Ven 23 Sep 2016 - 23:31 | |
| Qu'est-ce qui la mettait dans cet état ?! Saleté d'imbécile d'idiot de loup à la noix ! Elle expira par le nez avant de se retourner le plus calmement possible.
-A moins qu'en moins d'une journée, les trace change complètement de direction, mais j'en doute étant donné que nous nous en rapprochons depuis déjà plusieurs jours, Randil est déjà hors d'Anaëh à l'heure qu'il est.
Elle se dirigea vers leur montures pour resserrer machinalement la ventrale de Maeghan.
-Tu sais les conseils que tu m'a donné pour ne pas confondre mes propres souvenirs avec les voix de la Symphonie. Je les utilise encore aujourd'hui. Si j'arrive un peu mieux à m'en écarter, je les entends toujours avec la même précision et je les ressens aussi bien consciemment qu'inconsciemment. À Eraison, dans la ville, la Symphonie arrivait brouillée, lointaine. J'ai détesté ça. Sans même parler de la bataille, ça me mettait sur les dents. C'est le premier signe qui m'a averti du Nœud qui était en train de se former... Et je sais que tu entend la Symphonie de façon plus intime que moi.
Le quartier de selle retomba à son emplacement. Elle descendit les étriers et se retourna vers le cavalier.
-Lors de mon séjour en Naélis, je n'entendais pas consciemment la Symphonie. Si nous devons sortir d'Anaëh je ne sais pas combien de temps nous pourrons tenir dans le Silence... Et je me sens aussi anxieuse à l'idée de ne pas tenir assez longtemps pour le retrouver que stupide de t'infliger ça, voilà.
Ce n'était une façon déguiser de lui demander de ne pas venir. Elle ne faisait que parler franchement. Sur ces bonnes paroles, elle ramassa des bricoles et vérifia l'attache de ses sacoches. |
| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: Sur les traces du loup blanc | Libre Sam 24 Sep 2016 - 13:09 | |
| En évacuant sa colère, Halie lui criait presque dessus mais il ne sembla pas s'en offusquer. Fenris savait qu'elle ne faisait qu'exprimer son inquiétude pour elle, et également pour lui. Il ne l'avait certes pas toujours entendue mais il avait toujours été capable de percevoir la Symphonie. Cela faisait partie de lui et il ignorait comment faisaient ceux qui ne l'entendaient pas pour vivre sans. Une question d'habitude sans doute... Toutefois, s'il n'avait pas voulu la laisser le mettre totalement à l'écart de sa vie alors qu'elle souhaitait mettre fin à leur relation, il n'en avait pas plus l'intention aujourd'hui.
-Tu ne m'infliges rien du tout. J'avais décidé de t'aider à retrouver Randil avant que l'on ne décide de partir ensemble. Tu te souviens ? S'il sort d'Anaëh, j'en sortirai aussi.
Voilà qui réglait une des questions d'Halie. Si elle culpabilisait à l'idée de le faire souffrir, elle ne devait pas. Il avait choisi lui-même sa place et ses affaires étaient prêtes bien avant leur départ. A la recherche du loup, il n'en voyait plus le temps qui passait et en avait presque oublié son tuteur qui devait l'attendre de pied ferme. C'était dire à quel point il était déterminé et il n'était pas prêt de la laisser en si bon chemin. Fenris était très calme, contrebalançant avec la réaction sanguine de sa compagne, mais il conservait une certaine fermeté dans ses propos, signe que sa détermination n'avait pas faibli avec l'isolement, le manque de nourriture et les dangers de la forêt.
-Tu n'as pas à t'inquiéter pour moi. Je pense que je préférerais amplement le silence à la cacophonie qui règne en Aduram. Je devrais parvenir à l'endurer et ne compte pas sur moi pour te laisser sortir seule d'Anaëh. Nous reviendrons dès que nous l'aurons trouvé ou que nous ne tiendrons plus.
Il marqua une pause et s'approcha de la belle qui continuait de s'affairer tandis qu'il lui parlait. D'une main délicate, il interrompit l'un de ses gestes avant de poser un doigt sous son menton pour lui faire tourner la tête et plonger son regard dans le sien. Il eut un léger soupir puis un discret sourire se peignit sur ses lèvres. Sa voix se fit de nouveau entendre, plus basse et plus douce à la fois.
-N'est-ce pas ainsi que nous avons commencé notre relation ? Même au pire moment, tu as refusé de me quitter au risque de perdre la vie. Ne peux-tu pas accepter que j'en fasse autant ? Non pas parce que je te le dois, ni parce que c'est mon devoir, mais uniquement parce que j'ai décidé que c'est là qu'est ma place. Je préfère te suivre où que tu ailles plutôt que rentrer et passer mon temps à me demander où tu es et si tu vas bien.
Il ne doutait pas qu'elle comprendrait de quoi il voulait parler. Ce n'était pas comme si cet évènement avait tout déclenché entre eux après tout... Comme si c'était ce qui avait fait naître leurs sentiments si vite. Il continuerait de rester en retrait pour la laisser se remettre seule, tel qu'elle le lui avait demandé, mais rien ne l'empêchait pour autant de l'accompagner. |
| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: Sur les traces du loup blanc | Libre Lun 26 Sep 2016 - 18:45 | |
| Elle se laissa aller à un sourire faussement agacé, saisissant la main qui traînait sur son menton entre les sienne pour y poser un baiser. Il avait raison.
-Ta langue est décidément plus affûtée que ta lame... le taquina-t-elle
Ses yeux démentaient tout l'agacement de sa voix. Elle se perdit une seconde dans ses iris si particulière avant de se rapprocher pour l'embrasser.
Le souvenir du réveil qu'il venait de rappelé était profondément encré dans la mémoire de Halya. Il fallait dire que l'annonce qu'avait voulu faire Fenris à ce moment là était particulièrement stupide... Et imprévue pour une elfe tout juste sortie du sommeil. A l'époque, elle avait refusé d'abandonner un ami. Et il ne se passait pas un jours sans qu'elle s'en félicite. Ce qu'elle y avait gagné valait tous les sacrifices, même si cela avait dû s'arrêter le lendemain.
Lorsqu'elle s'éloigna, elle prononça des mots qu'elle avait l'impression de prononcer bien trop souvent à son endroit.
-Merci. Mais cette fois, elle ajouta quelque chose d'un peu moins courant. Merci d'être la personne que tu es.
Elle recula d'un bon pas, profondément apaisée.
-Peut-être que nous devrions y aller maintenant ?
La journée fut plutôt paisible mis à part la rencontre avec une Noss visiblement très remontée à cause d'une intrusion humaine qui leur fit promettre d'abattre tout humain qu'il croiserait d'ici la frontière. Par chance, ils n'eurent pas à décider s'ils devraient respecter ou non cette promesse : aucun humain à l'horizon.
En début de soirée, ils débouchèrent enfin sur les bords de l'Oliya. La frontière bruissait d'histoire d'ailleurs... Et particulièrement de celle d'un naufrage à quelques lieues au sud. Mais il y allait aussi avoir une grande question sur la mort l'univers et le reste... Comment faire traverser l'Oliya à leurs deux montures avec tout leur équipement ? |
| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: Sur les traces du loup blanc | Libre Lun 26 Sep 2016 - 20:28 | |
| Fenris haussa les sourcils à la première réaction d'Halie. De prime abord, on aurait pu prendre cela comme une critique de ses compétences martiales. Mais, si celles-ci étaient moins remarquables que celles de son amie, elles étaient loin d'être ridicules. Aussi, après un instant de réflexion, il comprit qu'il s'agissait davantage d'un "compliment" concernant sa verve. Un sourire se dessina alors sur ses lèvres et il reçut le baiser de sa bien aimée avec plaisir. Il la laissa se détacher de lui, comprenant que la question était réglée. Il espérait avoir été suffisamment clair et que c'était la dernière fois qu'elle essaierait de se défaire de lui. Quoi qu'il arrive, il n'avait nullement l'intention de repartir sans elle.
L'Aigle allait repartir vers sa jument lorsqu'Halie le remercia. Il s'arrêta pour se tourner à nouveau vers elle. Son deuxième remerciement le laissa pensif durant un instant, puis il sourit tendrement et inclina légèrement la tête. A présent, ils étaient deux à avoir exprimé leurs sentiments sur ce que l'autre était et à l'apprécier. Fenris acquiesça lorsqu'elle demanda à partir. Il était grand temps, en effet. Après six ennéades, ils commençaient tout juste à gagner du terrain. Ce n'était pas le moment de se laisser distancer d'autant que, pour diverses raisons, ils pouvaient perdre la trace du loup à tout moment. L'instant d'après, il était en selle et attendit qu'Halie ouvre la marche.
La rencontre de la Noss ne leur apprit hélas pas grand chose sur Randil. Elle n'avait que les humains dans son viseur et aurait été prête à tuer si elle en avait eu un devant elle. Toutefois, les deux elfes furent vite partis et l'incident presque oublié. Arrivés devant le fleuve, ils s'arrêtèrent. Selon la piste que suivait Halie, Randil avait traversé. Il leur faudrait donc faire de même. Fenris observa les lieux, étudiant une solution pour eux. Rejoindre le lieu du naufrage ne leur apporterait pas grand chose. Au contraire, ils perdraient du temps car il leur faudrait de toute manière remonter le fleuve pour retrouver la trace du loup. Alors autant ne pas trop s'éloigner.
-Nous devrions chercher un endroit avec moins de courant. Nous pourrions mettre notre équipement sur nos juments et traverser à la nage.
Fenris attendit la réaction d'Halie à cette idée avant de continuer. Car si la solution lui convenait, il restait un dilemme à résoudre et il préférait la laisser prendre la décision après lui avoir donné tous les éléments. Après tout, c'était elle la pisteuse et il s'agissait de sa quête.
-Si nous trouvons le lieu adéquat avant que le soleil ne se couche, j'ignore si nous pourrons malgré tout traverser ce soir. Même avec peu de courant, passer de l'autre côté ne sera pas de tout repos et nous avons chevauchés toute la journée. De plus, nous serions bien rendus à la nuit tombée avec nos vêtements trempés. Demain nous serions mieux disposés et le soleil nous aidera à nous sécher mais nous ne pourrons pas faire autant de route que d'habitude.
Il marqua une pause, laissant à sa compagne le temps d'intégrer tout ce qu'il venait de dire.
-Comment allez-vous avec Maeghan ?
Fenris savait qu'il pourrait encore faire la traverser et Inysiëis avait assez d'endurance pour galoper presque une journée entière alors, après la balade de la journée, elle parviendrait encore à nager quelques dizaines de mètres. Mais ils n'étaient pas seuls. Halie finissait de se remettre d'Eraïson et si Maelan était bien portante, elle n'avait pas l'entraînement de la jument du cavalier. La décision dépendait donc doublement d'elles. |
| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: Sur les traces du loup blanc | Libre Lun 26 Sep 2016 - 23:12 | |
| Halya laissa son regard dérivé sur la surface du fleuve. Il était bien plus large que la Rêveuse qui passait à Ardamir mais le courant paraissait moins rapide... Ce qui ne voulait pas dire moins traître. Dans la longue trouée, le soleil bas faisait ricocher ses rayons sur l'eau. Les chants de l'Anaëh étaient forts mais l'impression de ne les sentir que d'un côté était étrange...
Sur l'autre rive, une forêt dense, bien que bien moins ancienne. Une toute petite voix s'en échappait. Ténue mais bien présente. Tout en laissant Maeghan suivre Fenris, elle essayait de percer les frondaisons de cette terre inconnue. De ce côté d'Anaëh, il devait y avoir des terres barbares. Mais elle n'avait jamais lu ou entendu parlé des peuples ou des créatures qui pouvaient y vivre...
« Je vais bien, c'est elle qui fait tout le travail. » répondit-elle à son compagnon en flattant l'encolure de sa jument avant de récapituler. « Si je comprend bien. Soit nous réussissons à traverser ce soir, nous risquons la pneumonie et les ennuis de fatigues lors de la traversée mais nous gagnons pas mal de terrain demain. Soit nous traversons demain matin, reposés et concentré, mais nous voyagerons mouillé et nous devront nous arrêté plus tôt... »
Elle retourna le problème plusieurs fois, hésitant à tenter le diable... Mais Maeghan était bien loin d'être un cheval de bataille et si elle avait déjà vu couler le sang, sa rapidité était certes enviable, mais son endurance était bien moindre que celle d'un destrier. Sa robe noire était déjà humide de sueur... Plongée dans une eau glacée avec un harnachement de voyage... C'était un risque réel.
Finalement, la rousse soupira.
« Il vaut mieux que nous restions de ce côté ce soir. Tant pis, nous perdrons un peu d'avance. Je ne suis pas certaine que Maeghan soit en état et on ne sait pas ce qui nous attend de l'autre côté. S'il y a eu un naufrage en aval et qu'il y a plusieurs survivants, il a peut-être attiré des brigands ou des bêtes et la forêt ne nous avertira peut-être pas. Mieux vaut pouvoir sécuriser les lieux avant d'y passer la nuit. »
Et puis peut-être qu'elle redoutait un peu de passer de nouveau cette frontière... Cela faisait si longtemps... Près de trois siècles. Elle s'en souvenait avec tant de précision... Mais cela n'avait rien à voir.
« Près de la Frontière de Wyslena, les arbres de raréfiaient très vite. J'ai l'impression qu'ici, ce sera totalement différent... Tu as déjà lu quelque chose sur les terres de l'Ouest ? » demanda-t-elle en décrochant difficilement son regard de l'autre rive pour regarder le profile altier de Fenris. Malgré les jours qui passait, elle éprouvait toujours une sorte d'heureuse surprise en le voyant à son côté. |
| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: Sur les traces du loup blanc | Libre Mar 27 Sep 2016 - 21:06 | |
| Fenris hocha la tête en signe d’acquiescement. C'était probablement la meilleure chose à faire pour garantir leur traversée. Halie semblait bien moins impulsive qu'il aurait pu s'y attendre. Leur "mission" la touchait de très près mais elle choisissait pourtant la solution la plus sûre pour tous. Non pas qu'il en soit surpris mais il l'avait déjà vu n'en faire qu'à sa tête sur des sujets graves, allant même à l'encontre de tous les conseils prodigués et en étant persuadée de prendre la bonne décision. L'une d'elles l'avait conduit à réaliser un entretien seul à seul avec un Noss qui, en une seule manœuvre, avait ébranlé tous ceux présents dans le palais d'Ardamir et qui avaient un lien intime avec la Symphonie. Fenris le lui avait fortement déconseillé et il avait fait partie des victimes de Voronwë ce jour-là.
L'Aigle eut un sourire amusé lorsque la Protectrice lui demanda ce qu'il savait sur les terres vers lesquelles ils se dirigeaient. Entre son séjour de convalescence à Ardamir où il réclamait toujours plus de livres et quelques anecdotes sur son passé, elle avait pu constater depuis longtemps son goût prononcé pour la lecture sur tous les sujets possibles et imaginables. Ce n'était pas la littérature qui l'intéressait mais bien le savoir sous toutes ces formes. Alors oui, bien sûr, il avait lu des ouvrages sur les Wandres. Malheureusement, ceux-ci apportaient plus de questions que de réponses et il reprit assez rapidement son sérieux.
-Lire n'est pas vraiment le problème en l'occurrence. Il n'y a, sur ces terres, que des récits d'aventuriers. De ce qu'ils en racontent, c'est comme si toute la région n'était qu'une vaste étendue vierge peuplée d'humains agissant tels des sauvages et se livrant à des rites sacrificiels. Les elfes qui y sont passés l'ont fait avec prudence mais les Hommes semblent craindre les Wandres autant qu'ils craignent l'Anaëh. L'endroit n'en est pas moins dangereux pour nous aussi.
Fenris tourna son regard vers Halie afin de constater sa réaction. Il ne voyait pas l'utilité de lui cacher la vérité et, vu ce qui les attendait, prendre des gants ne rimait pas à grand chose. Autant qu'elle soit avertie du danger et qu'elle en est pleinement conscience avant la traversée. Si elle souhaitait en savoir plus, il pourrait toujours lui parler de ce que ces fameux aventuriers avaient vu comme les arbres remplis de crânes, la forêt toujours dans la nuit et remplis de pseudo Noss ainsi que les cadavres à moitié dévorés par les crabes sur le flanc des falaises. C'était à se demander ce qui avait bien pu attirer Randil jusque dans ces lieux. Si Anaëh était inhospitalière aux yeux des autres races, les Wandres lui semblaient bien pires. Il fallait espérer que le filet de voix qu'ils percevaient de l'autre côté du fleuve courrait sur toute la région. Elle ne vaudrait jamais la Symphonie mais elle serait bien plus salvatrice que le silence.
Après une petite heure, les deux cavaliers trouvèrent le lieu idéal pour la traversée. En cet endroit, le fleuve était moins large et de petites berges courraient de chaque côté, leur permettant de garder pieds sur quelques mètres avant de devoir nager. Entre, le courant ne semblait pas aussi fort qu'à certains endroits et la présence d'autres berges en aval leur apportait une sécurité supplémentaire d'atteindre l'autre rive, que de soit en nageant en perpendiculaire ou en diagonal. Après avoir installé leur campement pour la nuit, ils préparèrent leur stratégie pour le lendemain. Fenris proposa que le matériel le plus lourd ainsi que les couvertures -qui auraient tôt fait de se gorger d'eau- soient confiés à Inysiëis tandis que le reste irait à Maeghan. Les deux elfes devraient se délester au maximum car ce qui serait lourd pour eux ne le serait pas tant pour leurs montures. Il suggéra également de nager en aval des juments ainsi elles atténueraient le courant pour diminuer leur fatigue ainsi que le risque qu'ils se fassent emporter. Après tout, l'exercice se révélerait bien plus difficile pour eux que pour elles alors autant se ménager. Installé tout près d'Halie devant le feu qui crépitait, Fenris la regarda. Il avança une main et caressa sa joue, contournant sa mâchoire pour rejoindre son oreille et venir et placer une des mèches rebelles de la rouquine.
-Jusqu'à quel point t'es-tu rétablie ?
La question n'était pas uniquement mue par un intérêt personnel. Il envisageait la possibilité qu'il faille mettre en place une sécurité supplémentaire pour elle. Si la traversée se révélait trop éprouvante, elle pourrait lâcher en cours de route et il valait mieux prévoir comment éviter le pire. Fenris envisageait de nager en dessous d'elle, voire de placer une jument de part et d'autre d'eux, telles des barrières de sécurité. |
| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: Sur les traces du loup blanc | Libre Ven 30 Sep 2016 - 16:24 | |
| Si Halya refusait de se soumettre à la peur et à l'étiquette, ce qui l'avait mise plus d'une fois dans des situations fâcheuses, elle n'était pas stupide pour autant. Ce voyage s'annonçait bien plus ardu que ce qu'elle pensait et prendre bêtement des risques avant même la sortie d'Anaëh était on ne pouvait plus suicidaire. que ce soit pour elle ou les personnes à ses cotés.
Et cela avait l'air d’être de mieux en mieux... des sauvages pratiquants des sacrifices. Des cultures sur lesquelles ni les civilisations humaines, ni les civilisations elfes n'avaient pu obtenir de détails... Cela promettait de curieuses et dangereuses rencontres.
Halya soupira. Si ce n'était pas Randil...
Voyant Fenris se retourner, elle lui offrit un sourire entre la reconnaissance et l'ennui. Tout allait bien pour elle. Ce n'était pas vraiment les autochtones qui lui feraient tourné les talons... Mais elle s'en faisait un peu plus pour Maeghan, Inysiëis... Et Fenris.
Mais elle ne dit rien, offrant sa confiance malgré ses doutes. Elle s'était aperçu durant ces ennéades que c'était le plus souvent son propre comportement qui inquiétait Fenris. La fragilité et la franchise dont elle pouvait faire preuve à son contacte lui était tellement étrangère qu'elle n'arrivait pas à trouver la bonne façon d'aborder les choses. Elle ne se reconnaissait plus tout à fait. Dès qu'elle avait voulut lui épargner certaines choses, cela s'était avéré être une erreur et une sous-estimation de son compagnon. Elle s'était fermée jusqu'à l'explosion... Et tous les deux en avait pâtis. A chaque fois qu'ils avaient eut des maux, à chaque fois que Fenris avait souffert de leur relation, c'était toujours parti d'elle et de ses fichues angoisses... tous ceux qui la connaissaient depuis deux ou trois siècles auraient été tellement surpris de voir la Dame Louve agir aussi bêtement...
C'était un travail de longue halène, mais la récompense était au delà de toute proportion. Peu à peu, elle s'était sentie plus à son aise, comme s'ils étaient de nouveau sur la même longueur d'onde. Comme si elle retrouvait peu à peu l'alchimie qui les avait si rapidement tournés l'un vers l'autre mais à un niveau légèrement différent.
Par acquis de conscience, et parce que la première cause de mort est l'absence d'information, elle n'hésita pas a demander des détails, gardant à l'esprit qu'il y avait surement une part de mythe étant donné le peu d'information fiable. Crânes, cadavres, monstres...
"Des humains fous qui accrochent des crânes aux arbres... J'aurais été déçue du contraire après ton préambule!" plaisanta-t-elle lorsqu'il eut fini son récit.
Quelques heures plus tard, ils avaient trouvé le lieu de passage, monté le camp et délester leurs montures qui paissaient dans le sous bois sans qu'aucun lien ni aucune longe ne les contraignent. Malgré leur nature profondément différente, les deux juments semblaient cohabiter sans soucis. Étrangement, Halya avait déjà eu plusieurs fois l'impression qu'Inysiëis gardait un œil sur Maeghan, comme pour s'assurer qu'elle ne ferait rien de stupide... Mais c'était sans doute une simple impression.
Pendant que Fenris s'occupait de son amie à quatre pattes, Halya avait déniché une pierre plate sur le bord de l'eau pour faire revenir les abats de leur improbable chasse du jour. Avec l'eau douce en abondance, le plan de courge sur lequel ils étaient tombé en début d'après-midi et le renard qui avait perdu son lapin en détalant lorsqu'il avait vu les deux elfes, ils pourraient avoir un repas plus consistant que d'habitude!
Après un bref regard dans les sacoches, Halya remercia la providence de les avoir poussés si près d'Eldarinwa. L'étape qu'ils y avaient fait pour récupérer des vivres serait peut-être salutaire hors d'Anaëh. Ils avaient réussi à trouver des fruits secs, des légumes saumurés pour encore une ennéade s'ils n'étaient pas trop gourmands. Mais surtout ils avaient quatre livres de lentilles, deux livres de riz, trois livres de patate douces et autres racines et trois livres de poids. Les deux juments s'étaient vu ajouté chacune cinq kilo de nourriture sur le dos mais ils se retrouvaient à l'orée d'Anaëh avec encore de quoi tenir facilement entre quinze et vingt jours sans aucun apport extérieur. Une aubaine!
L'odeur de la viande grillée et du ragout de courge montait dans l'air avec une furieuse tendance à faire grommeler les estomacs.
L'odeur de la viande grillée et du ragout de courge montait dans l'air avec une furieuse tendance à faire grommeler les estomacs.
Près du feu, Halya avait pris le parti d'enlever une partie de l'armure offerte par Halandarin... Surtout pour pouvoir retirer ses bottes. Souple, couvrante et légère, elle avait pris l'habitude de la porter comme une seconde peau durant ce voyage... Et elle avait été utile plus d'une fois! Mais pouvoir retirer le haut col et les jambières était toujours un plaisir...
Ses orteils s'enfonçant délicieusement dans la terre, les bras enroulés autour de ses jambes pliées, roulant le dos après une longue chevauchée supplémentaire, elle soupira d'aise. Avec les ennéades, elle s'était un peu réhabituée à la sensation de tassement, mais tout de même, c'était bien une partie de la vie d'Aigle qu'elle ne regrettait pas.
Bientôt, Fenris vint la rejoindre près des flammes alors qu'elle étendait ses jambes délestées de toute protection sur la terre meuble. Dans le sens du coutant, elle épousait d'un regard l'Oliya, les terres de l'Ouest et Anaëh avec une certaine nostalgie, induite peut-être par la différence des chants qui lui parvenaient. Le spectacle était si différent ce ce qu'elle avait put connaitre au sud... Etrangement, alors qu'à l'époque elle n'entendait pas distinctement la Symphonie, elle avait l'impression diffuse que les Wandres étaient bien plus éveillés que la Naélis qu'elle avait connue.
La main de son compagnon vint la cueillir dans ses pensées, repoussant une mèche rousse de son visage blafard. Difficile de croire que deux mois plus tôt, elle prenait des couleurs au soleil d'été. Les doigts du guerrier, en plus d'être rendu calleux par le maniement des armes comme ceux de tous les militaires, semblaient brûlant. Si avant cela pouvait être remarquable, depuis leur retrouvailles, elle aurait juré qu'il avait de la fièvre en permanence... si une batterie de guérisseur ne lui avaient pas affirmée qu'elle même aurait du être morte étant donné sa température... ou plutôt son absence de chaleur corporelle.
Elle frissonne sous le contact en sortant de ses réflexions et sourit à Fenris pendant que, sans rien demandé à personne, son cœur avait décidé de battre un peu plus vite. La question ne lui fit pas perdre son sourire, au contraire. Il se fit juste un peu plus rassurant.
-Physiquement, je suis en pleine forme. Vraiment. Pour le reste... tu sais que j'aimerai pouvoir te répondre...
Elle posa un baiser léger sur les lèvres du cavalier avant de s'allonger près de lui, la tête reposant sur ses genoux.
Au cours de leur aventure, elle avait plusieurs fois recommencé à entendre des voix. Rarement longtemps. Rarement de façon intelligible. Mais elle les avaient entendues. Elle ne rêvait toujours pas, ne pouvant que regarder son propre corps dormir nuit après nuits... mais l'ombre d'un immense loup noir était toujours présente près d'elle durant ces heures de sommeil. Quelques fois, elle avait tenté de le suivre mais s'était faite entravée par une chaîne d'argent qui l'empêchait de s'éloigner du camp ou de s'approcher trop près de son propre corps. Quelque chose clochait. Quelque chose avait changé... Mais elle était incapable de savoir quoi.
-Je fais toujours et encore ce même rêve. Je me regarde dormir dans tes bras et ce loup noir est quelque part aux alentours. Quant aux voix, cela dépend des moments... et du lieu aussi je pense... Mais cela reste rare, je te l'ai dit à chaque fois que ça m'est arrivé.
Elle se tourna sur le dos pour le regarder par en-dessous. Prenant sa main dans la sienne, elle sourit.
-Je vais aussi bien que possible. |
| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: Sur les traces du loup blanc | Libre Sam 1 Oct 2016 - 13:11 | |
| Fenris observait le visage de sa dulcinée en dessous de lui. Ses doigts serraient les siens tandis que son pouce caressait la peau de sa main. Elle lui reparla de ce rêve qu'elle avait fait à de nombreuses reprises depuis leur départ et qu'elle lui avait décrit. Ce loup n'avait rien de dangereux, il ne montrait aucun signe d'agressivité et semblait même vouloir la protéger. En revanche, le fait qu'elle ne puisse ni s'approcher ni n'éloigner était des plus étranges. Quant aux voix qu'elle entendait, une chose était sûre, cela ne provenait pas de la Symphonie car il n'avait noté aucune variation, quelle soit sonore ou émotionnelle, lorsqu'elle lui avait signalé les percevoir. Il lui était impossible de dire si cela venait de son imagination ou si elle percevait un langage qui était fermé à d'autres. En tout cas, l'absence de souffle le poussait à considérer ce qu'elle percevait différemment. Son rêve n'était peut-être pas un simple rêve et ses voix signifiaient peut-être quelque chose.
-Si tu penses que le lieu importe, cela n'est peut-être pas une coïncidence. Peut-être faut-il les suivre pour voir où elles te mènent et trouver une réponse. Nous pourrons essayer en rentrant.
Fenris posa sa main libre sur la joue d'Halyalindë et la caressa à son tour, glissant parfois jusque dans son cou. Il écartait ses cheveux au passage, faisant ainsi la place sur sa peau et permettre à ses doigts de la parcourir sans entraves. Chacun de ses gestes témoignaient de ses sentiments. Si le reste du temps il se montrait un peu plus distant du fait de leur mission informelle, le soir était un moment privilégié qui leur offrait l'occasion de se montrer à la fois libres et spontanés l'un envers l'autre. C'était ainsi que le jeune Aigle apprenait lentement à aller outre son éducation, donnant ainsi à leur relation un caractère plus intime qu'autrefois.
-Quant au loup, ne pourrait-il pas s'agir de Randil sous une autre forme ? Ou encore d'Unmiriel ?
Il était apparu depuis un moment à Fenris qu'il était curieux qu'un loup noir apparaisse dans les rêves de son amie alors qu'il poursuivait un loup blanc. Cette opposition de couleur pouvait en effet faire le lien entre les deux canidés. Quant à Unmiriel, le cavalier ne l'avait certes jamais connu mais il ne doutait pas qu'il avait toujours eu un caractère bienveillant envers elle. Cela aurait donc pu être lui, tout simplement... Mais, une fois de plus, il était impossible de savoir s'il s'agissait d'un simple rêve ou de quelque chose de plus... "réel". |
| | | Halyalindë
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| Sujet: Re: Sur les traces du loup blanc | Libre Dim 2 Oct 2016 - 10:55 | |
| Halya ferma les yeux sous les doigts du jeune homme, profitant de sa présence, de sa voix, de sa chaleur... Et rouvrit les paupières à peine arrivée à la seconde phrase.
"Je n'y avait jamais pensé dans ce sens..."
L'idée qu'il venait de formuler était bien plus surprenante qu'il ne semblait le comprendre... Suivre ces voix... Elle s'efforçait depuis toujours de la considéré comme de purs délires de son esprit... Mais peut-être que Fenris avait raison... Peut-être qu'elles tentaient de la mener quelque part... Qu'elles n'étaient pas juste le fruit d'un esprit dément... C'était une idée... inattendue.
"Oui. Peut-être qu'en rentrant je... nous pourrions essayer de voir de quoi il en retourne." sourit-elle.
Ce n'était pas la première fois qu'il lui faisait voir le monde sous un angle inattendu. Combien d'heures avaient-ils passé à discuter de tout à Ardamir dans les jardins suspendus? Combien de fois une simple intervention de sa part lui avait permis de reconsidérer une décision qu'elle était sur le point de prendre? Elle s'estimait bon juge de la nature profonde des gens et des situations et les résultats de sa politique lors d'Ellyrion, du Voile, d'Eraison et de sa reprise avaient montraient de façon pragmatique que cela devait être effectivement le cas. Mais un regard neuf n'était jamais de trop.
Elle frissonna involontairement, s'étirant à demi, les doigts de Fenris traçant des lignes brûlantes sur sa joue et son cou glacés.
-J'ai pensé plus d'une fois à Unmiriel, certaines fois j'ai l'impression de voir cette silhouette boité exactement comme lui... Mais... maintenant que ça me reviens... J'ai un souvenir... Enfin je ne suis pas certaine que ce soit un souvenir fiable mais... le jour de la bataille d'Eraison, pendant que je combattais le mage dans les sous-sols de la ville, j'ai fait un rêve étrange. Il y avait toutes les personnes que j'avais déjà connues, mais elles ont essayées de m'attirer derrière quelque chose. Juste au moment de reprendre connaissance, je me souvient avoir vu cette silhouette de loup. Exactement la même. Il s'apprêtait à sauter. Vers moi ou vers ceux qui tentaient de me tirer, je ne sais pas trop, mais j'avais l'impression qu'il ne me voulait pas de mal... J'avais l'impression que c'était un vieil ami que je n'arrivai pas à reconnaître. Je ne suis pas vraiment sûr de l'identité de cette silhouette, mais je me dis que ce n'est pas bien important. Après tout ce qui compte, c'est qu'il ne me cause pas de problème pour l'instant...
Pour en venir a bout cela serait peut-être nécessaire, mais pour l'heure elle avait surtout l'impression que ce loup était un gardien de ses nuits et cela lui allait très bien.
Dans la lumière faiblissante, elle observait et écoutait, détendue. La seconde lune était déjà bien visible dans le ciel. D'argent et d'or comme si Iben et Alm lui avait chacun donné une parcelle de leur essence lors du dernier Voile. Prenant un instant conscience de la proximité qui s'était établie entre elle et Fenris, elle se souvint de cette soirées, entre les Racines d'Adamir. Tant de choses avaient changés depuis ce soir là... Si elle ne pouvait mesurer la distance exacte, elle avait intimement conscience de ce chemin parcouru. Ses doigts serrèrent pensivement ceux de Fenris alors que son regard émeraude retournait s'aventurer sur ce qu'elle voyait de son visage depuis sa position.
-Mais, et toi ? Cette chasse au dahu ne te fatigue pas, tu es sûr ? Ne t'énerve pas, hein ! Ce n'est pas pour te demander de partir ou que sais-je encore. C'est juste que je n'en reviens toujours pas. Tout ce que tu touches semble toujours être couronné de succès quelque soit le danger ou la difficulté. L'Académie, l'Aduram, ce mage drow... Vous avez même réussit à faire reculer les drows hors de nos frontières avec bien moins de pertes que ce que j'aurai put attendre.
Elle lui sourit, tranquillisée par le simple fait de ne pas avoir été toute seule sur la piste qu'elle s'escrimait à suivre depuis Ardamir.
-Mais que ça finisse par réussir ne veut pas dire que tout va toujours parfaitement bien pour toi. |
| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: Sur les traces du loup blanc | Libre Dim 2 Oct 2016 - 19:57 | |
| Fenris hocha la tête devant la description de la scène faite par Halie au cours des combats. Ainsi, la première apparition du loup coïncidait avec l'explosion du nœud magique, ce qui confirmait une fois pour toute le lien entre les deux évènements. Cela ne pouvait être un hasard mais il se contenta d'appuyer les dires de son amie alors qu'elle disait que les choses ne posaient pas de problème pour le moment. Le temps viendrait où ils pourraient se pencher sur les conséquences de ce qu'elle avait subi, et la raison de la présence de ce loup dans ses rêves et sa signification en ferait partie. Leur priorité pour l'instant était de retrouver Randil et de rentrer en Anaëh avec lui.
Après un silence, Halie se tourna à nouveau vers lui, saluant sa chance ou son mérite dans tout ce qu'il entreprenait. Que ce soit sa carrière ou sa vie personnelle, à ses yeux, tout allait bien pour lui. Il était vrai qu'il n'était pas le plus à plaindre, et cela ne faisait pas partie de son éducation de ressasser à qui veut l'entendre que les choses vont mal. Les Nöldorion prenaient sur eux tant que cela était nécessaire et ne s'exprimaient qu'au bon moment et auprès de la bonne personne. Halie était évidemment la bonne personne à ses yeux. Quant au moment... Fenris afficha un sourire sincère.
-Tu oublies l'académie d'Alëandir que j'ai quitté par manque de compétences magiques. Et je te rappelle que j'ai bien failli mourir lors de notre première mission ensemble.
-Mais que ça finisse par réussir ne veut pas dire que tout va toujours parfaitement bien pour toi.
Si, la seconde d'avant, il plaisantait sur un ton désinvolte, son visage prit soudain un air plus sérieux et il détourna le regard. Il y avait effectivement une chose qui n'allait pas et dont il n'avait pas partager avec personne. Sur le front, tout le monde était bien trop occupé pour prendre le temps de se poser et d'en discuter. Et depuis, il avait eu d'autres choses à gérer et n'avait pas trouvé avec qui partager sa tristesse. Il était peut-être temps d'en faire part à sa compagne... Il avait voulu la protéger car la nouvelle ne serait pas facile à entendre pour elle mais elle ne le serait pas davantage à dire. En fait, il n'avait encore jamais eu à prononcer ces mots à voix haute. Tout juste les avaient-ils écrit dans la missive adressée à ses parents. Tendrement, il invita Halie à se redresser et l'y aida avec toute la douceur dont il était capable. Comment allait-il faire ? Il se le demandait depuis avant même son arrivée à Ardamir. Et il n'avait toujours pas trouvé de réponses, sans quoi la Protectrice serait déjà au courant depuis longtemps.
-Halie... Je cherche depuis près d'un mois maintenant le meilleur moyen de te le dire ainsi que le moment le plus approprié... Mais je réalise que ni l'un ni l'autre n'existe et que je ne fais que retarder l'échéance parce que j'ai peur de prononcer ces mots. Peur de rendre tout cela réel alors que, pourtant, j'y étais.
Fenris regardait l'obscurité qui s'étendait sur le fleuve non loin. Il y perdit son regard tandis qu'il cherchait le courage de faire face à sa bien aimée et à ce qu'il allait lui dire. Finalement, il posa les yeux sur elle un bref instant et réalisa que le temps s'était comme suspendu tandis qu'elle attendait, probablement inquiétée par son prologue. Il prit alors une profonde inspiration avant de poursuivre.
-Je ne t'ai pas tout dit concernant le front. Lorsque nous avons mis les drows en fuite, ils ont fait une dernière tentative désespérée. Certains d'entre-eux en ont même fait les frais.
Il marqua une dernière pause, le temps de rassembler tout son courage. Elle ne l'avait sans doute encore jamais vu si peu sûr de lui, presque instable émotionnellement alors qu'il s'était toujours montré plus que maître de lui. Mais, cette fois, le sujet l'avait touché de très près. Si près qu'il avait été contraint de se retirer pour rejoindre les lignes arrières et attendre que les choses se calment avant de revenir sur les lieux du drame. Il se souvenait encore de la panique, de la douleur et de la terreur qu'il avait ressenti alors que les flammes allaient lécher le ciel ainsi que de la profonde tristesse, la sienne et celle des arbres rescapés, lorsqu'il y était retourné... Fenris serra les dents et se lança une dernière fois.
-Ils ont essayé de brûler Anaëh.
L'Aigle laissa à son amie le temps de comprendre ses mots et de réaliser ce que cela signifiait. Après quelques secondes, il réalisa qu'il se devait d'apporter quelques informations complémentaires.
-Druides et mages de l'eau ont agi de concert et l'incendie a pu être maîtrisé. Les dommages auraient pu être considérables. Je ne suis retourné sur les lieux que le jour de mon départ, avant cela m'était impossible. Une partie de l'oeuvre de notre Mère est en cendres, Halie... |
| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: Sur les traces du loup blanc | Libre Dim 2 Oct 2016 - 22:11 | |
| Elle sourit quand il rappela à eux leur première mission commune.
-Et tu as payer le prix de mon erreur, pas d'une erreur de ta part. Rappela-t-elle sans culpabilité ni jugement. Mais je suis consciente que la réussite finale ne veut pas dire que tout va toujours parfaitement bien pour toi.
Ces quelques mots qui se voulaient attentionnés firent changer l'état de Fenris du tout au tout. Sans un mot, il se détourna, le visage neutre comme il savait si bien le garder, quelle que soit la joie ou la douleur qui lui crevait le cœur. Halya ne savait pas forcément percer ce masque si habilement forgé par son éducation, mais elle savait faire la différence entre quelque chose qui n'avait pas d'importance et quelque chose qui en avait. A l'instant, ses yeux vairons ne luisaient d'aucune étincelle. Il semblait être perdu dans la brume... comme happé par un mauvais souvenir. Elle avait touché une corde plus sensible qu'elle ne l'aurait crue.
Elle se redressa sur un coude. Son mouvement attira suffisamment l'attention du cavalier pour qu'il l'aide à se redresser totalement avec une attention toute particulière. Elle aurait pu être de verre, elle n'aurait pas tinté un seul instant.
Sa voix était hésitante, presque blanche. Il n'osait la regarder en face. Elle fronça le nez, un peu inquiète de le voir réagir de la sorte... Un mois qu'il cherchait à lui dire... à lui dire quoi ? Cela avait donc un rapport avec Eraison ? Avec le Front Sud ? Avec Wyslena ? Elle le sentait en proie à un grand trouble.
Assise près de lui, les jambes pliées sur le côté, elle posa la main sur son épaule en un geste de réconfort.
« Une oreille pour t'écouter. Un épaule pour pleurer. Des bras pour t'étreindre. Des mots pour te faire rire... Tu te rappelles ? » Elle avait parlé d'une voix douce et basse, penchant légèrement la tête pour se rappeler à lui. « Tout cela est réciproque. Et si je n'ai pas à te ménager, l'inverse est aussi vrai. Tu n'as pas à hésiter. »
Elle aurait voulu pouvoir ajouter ce ''Je vais bien.'' qu'elle avait sur le bout de la langue, car elle le pensait sincèrement, mais à quoi bon ? Ils savaient l'un comme l'autre qu'elle n'en avait aucune idée réelle. Et la n'était pas l'important. Lorsqu'il posa enfin les yeux sur elle, elle lui souriait. Elle ne tentait pas de cacher la légère inquiétude qu'elle ne pouvait s'empêcher de ressentir avec un début d'annonce de ce calibre, mais elle restait calme. Elle ouvrit simplement la main, attendant qu'il lui donne le sienne ou qu'il réussisse enfin à parler plus librement malgré la difficulté que cela semblait représenter pour lui.
-Ils ont essayé de brûler Anaëh. -... Pardon ?
Pendant qu'il lui donnait des explications supplémentaire, l'esprit d'Halya était à ce point en surchauffe qu'elle les entendaient avec un temps de retard. Non pas qu'une tentative d'incendie soit difficile à comprendre... non... Que personne ne lui ai rien dit. A Eraison. A Ardamir. Lorsqu'ils étaient passé à proximité de route ou de caravane... Personne n'avait laissé échapper un seul mot. Même Sandriel et sa fichue lettre. Même son père et ses soit-disant nouvelles. Même ses conseillers alors qu'elle n'avait encore dit a personne qu'elle comptait s'éloigner de l'exercice du pouvoir durant un certain temps... Même la Symphonie elle-même... Une parcelle de l'Anaëh était littéralement partie en fumée plus d'un mois avant... Et elle n'en avait pas eut la moindre idée...
Si elle avait put blêmir plus que sa couleur actuelle, elle l'aurait peut-être fait.
-Waoow... C'est... C'est insensé. Je devais vraiment paraître dans un triste état pour que personne ne mentionne ce ''détail''.
Elle se passa les main sur le visage puis lâcha un rire de tension.
- Une partie d'Anaëh est partie en cendre et je cours dans la nature depuis un mois pour retrouver un loup... Tout va bien...
C'était assez absurde... A tel point que ça en devenait irréel... Elle regarda Fenris dans les yeux. Résistant à l'envie de se lever et de s'éloigner quelques instants. Étrangement, elle ne lui en voulait pas. Elle comprenait qu'il ait eu du mal à en parler comme elle comprenait qu'il n'avait pas sciemment voulu le lui cacher... Mais la colère qu'elle avait déjà ressentit envers tous les autres... Ce sentiment d'incompréhension... de... de haine envers ses propres frères, envers cette hypocrisie générale des cités et de leur petite vision bien pensante des choses... Tout cela se réveillait comme une mauvaise crampe à l'estomac. Après tout ce qu'elle avait fait. Tout ce qu'elle avait vécu. Ni respect. Ni confiance... Uniquement de la défiance...
Et malgré tout, elle ne s'excusa pas auprès de Fenris pour rester seule et réfléchir à tout cela. Elle avait posé la question pour savoir ce qui lui était difficile à lui. Il avait été sur place. Il lui disait qu'il ne voulait pas le rendre plus réel et semblait réellement affecté. Alors elle déglutit difficilement, souffla par le nez et tenta repousser tous ces souvenirs de ce qui avait suivi Eraison en secouant légèrement la tête avant de reporter son regard vers celui de Fenris, se forçant à sourire.
-Pardon... ça a du être difficile d'assister à ça... Je comprendrai que tu n'ai pas envie d'en parler plus, mais si tu en as envie, je suis là. Elle faillit s'arrêter avant d'ajouter. J'aimerai juste savoir... Même les Noss n'ont rien put faire... ? Personne n'aurait pu éviter ça, n'est-ce pas ?... |
| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: Sur les traces du loup blanc | Libre Lun 3 Oct 2016 - 19:24 | |
| Fenris eut un sourire, touché par les mots de réconfort d'Halie. Le rappel de ses propres paroles appelait à une réciprocité dans leur relation. Il n'aurait rien contre, surtout à ce moment-là... De plus, la voir lui demander d'être son égal après avoir pris son âge en considération jusqu'à en faire en problème ne le laissait pas indifférent. Même si, dans la situation présente, c'était lui l'élément de faiblesse. Il saisit d'ailleurs son offre et vint placer sa main dans la sienne avant de la serrer plus fort qu'il ne s'y attendait.
L'étonnement passé, la première réaction de la Protectrice fut d'en vouloir à tous ceux qui n'avaient pas pris la peine de le lui dire. Puis elle s'en voulut à elle-même de suivre la piste de son ami. Fenris fronça légèrement les sourcils, ne comprenant pas le raisonnement de sa bien aimée. Qu'est-ce que le fait de savoir qu'une partie d'Anaëh avait brûler pourrait bien changer dans le fait de partir ou non à la recherche de Randil ?
-Et qu'aurais-tu fait si tu l'avais su auparavant ? J'ai tardé à quitter le front jusqu’à ce que je réalise que je n'étais plus utile. Il n'y avait plus rien à faire là-bas hormis constater les dégâts. Randil est toujours en vie, il a pris tant d'avance que nous commençons tout juste à rattraper notre retard. Et je trouve que c'est une noble quête : rechercher un survivant pour le ramener dans son foyer. Cela nous fait du bien... à tous les deux.
Lorsque Halie ne se tourna à nouveau vers lui, elle était bien plus calme. Elle semblait plus affectée par l'omission de l'annonce de l'acte désespéré des drows que par la nouvelle elle-même. Mais elle prenait sur elle, probablement pour lui d'ailleurs. Lorsqu'elle posa sa question, l'expression du visage de l'Aigle ne laissait aucune place au doute.
-Personne n'aurait pu le prévoir. Même eux ne l'avaient pas prémédités.
Libérant sa main de celle d'Halie et approchant la seconde, il l'attira à lui pour l'envelopper dans une douce étreinte. Dans sa tristesse, Fenris se montrait plus tendre que jamais. Il étreignit le corps de la Protectrice contre le sien, plongeant son visage dans ses cheveux. Malgré sa peau glaciale, le fait de l'avoir bien vivante dans ses bras lui apportait bien plus de réconfort qu'il ne l'aurait cru. C'était comme si sentir son odeur et son cœur qui battait dans sa poitrine suffisait à son bonheur. L'étreinte dura, aussi longtemps qu'il en eut besoin, sa respiration se faisait légèrement plus profonde à mesure qu'il retrouvait sa quiétude. Lorsqu'il se sentit suffisamment rassasié par son contact, il desserra ses bras. Il plongea ensuite son regard dans celui d'Halie tandis qu'une main venait de nouveau caresser sa joue.
-Milni.
Il le prononça comme s'il s'agissait de la chose la plus importante qu'il ait eu à lui dire. Il l'aimait, plus que jamais, et seule leur langue était capable de traduire ce qu'il ressentait en cet instant précis. Puis il s'approcha et l'embrassa le plus tendrement du monde. Il laissa leur baiser se prolonger un petit moment. Il ne parlerait pas de ce qu'il avait vécu : elle avait raison, cela lui était trop pénible. Il avait trouvé le courage de le lui dire, cela avait soulagé son cœur d'un grand poids. Son ressenti viendrait peut-être plus tard dans la soirée ou durant leur voyage. Tout comme ce qu'il avait vécu à son retour. Tourmenté par ses souvenirs, empressé de retrouver celle qui avait hanté toutes ses pensées et anxieux de l'accueil qui lui serait réservé, il avait pris la décision de la Protectrice de le quitter comme un éboulement de rochers pesant une tonne chacun. Après quoi, il s'était retrouvé sur le seuil de sa porte, seul avec sa douleur. Il l'avait porté une ennéade durant, sans rien en montrer à personne. Ne pouvant en parler à personne... Pas en ce qui concernait sa relation avec Halyalindë. Quant au front, il ne l'aurait pas évoqué au premier venu. Il avait besoin qu'on l'entende mais aussi qu'on lui réponde. Tout du moins, c'était ce qu'il avait cru tout ce temps... Mais les bras de sa bien aimée avaient balayé ce mauvais souvenir pour un temps et son baiser lui faisait une fois de plus oublier sa douleur. - Traduction:
Je t'aime.
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| | | Halyalindë
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| Sujet: Re: Sur les traces du loup blanc | Libre Mar 4 Oct 2016 - 22:19 | |
| Le mouvement d'ironie d'Halya ne semblait pas évident à expliquer pour Fenris... Elle en fut presque aussi étonné que de la ferveur avec laquelle il avait serrer la main qu'elle lui tendait.
-Merci d'avoir répondu... Si je l'avais su plus tôt je n'aurai pas quitté mon Protectorat alors que c'est à nous et aux rescapés d'Eraison que revient la tache de nous occuper de cette partie de la forêt. Je n'aurait pas laisser Kaëlis se débrouiller seule avec les préparatifs des cérémonies en tout genre et les querelles politiques et personnelles qui entoureront ce drame sans avoir aucun poids pour les négociations extérieures au Protectorat... Je serai restée... Ou j'aurai peut-être définitivement abdiqué... Mais tu as raison. Il n'y a pas à regretter.
La fin de son explication s'était perdu dans un murmure. Bercée par la chaleureuse étreinte de Fenris, elle enfouit le visage dans son cou, embrassant sa clavicule avant de simplement respiré profondément. Elle passa ses bras autour de lui, ses doigts glissant doucement le long de sa nuque en une caresse qu'elle espérait apaisante. Il était étrange de sentir cette tristesse émanée à travers la solide carapace du jeune homme. Il n'en avait pas fallu plus pour calmer instantanément l'amertume d'Halya. C'était si inhabituel... A côté de ça, ses propres troubles paraissaient bien peu importants.
Elle n'aimait pas le voir ainsi. Le sentir intérieurement tiraillé. Elle désirait quelque chose d'aussi simple et stupide que son bien être. Cela lui semblait suffisant pour son propre bonheur... Presque suffisant. Ainsi collé contre lui, une idée nouvelle lui traversa l'esprit. Une idée folle aurait été le bon mot. S'il lui avait demander de rentrer avec lui et d'oublier cette traque... Elle l'aurait fait. Elle s'en serait voulu toute sa vie... Mais elle l'aurait fait. Une pensée aussi simple et stupide que le constat selon lequel même en essayant de s'y résoudre, après seulement quelques mois, elle ne voulait plus envisager un avenir sans lui.
Ou plus précisément, elle priait simplement pour qu'il soit heureux chaque jour que Kÿria lui donnait... Et qu'il ait assez de patience pour rester auprès d'elle malgré tous ses défauts. Pensa-t-elle avec un sourire intérieur.
Il s'éloigna légèrement, moins d'un demi bras. Juste ce qu'il fallait pour pouvoir croiser le regard de sa compagne. Elle dégagea son œil bleu d'une mèche blanche inopportune, se jetant à corps perdu dans ce regard qui l'avait déstabilisée dès leur première rencontre.
Il était étrange de voir comme deux syllabe pouvait faire tanguer un cœur.
Milni:: murmura-t-elle en écho.
Un doux sourire vint naturellement aux lèvres d'Halya. Sourire qu'il ne tarda pas à couvrir de ses propres lèvres. Elle resserra son étreinte, plus tendre qu'avide, plus passionnée que raisonnable. Son cœur battait lentement, puissamment, faisant vibrer l'intégralité de son corps à chaque battement. Elle ne pensait pas à ce qu'il venait de dire. Elle n'avait ni doute, ni question. Elle vivait simplement. Elle sentait et ressentait sa présence, leurs corps pressés l'un contre l'autre, sans complexe ni culpabilité.
Elle s'était tellement battue avec ses propres démons qu'elle en avait oublié ce sentiment de plénitude si simple. Elle ne pensait plus à la stupidité ou à l'égoïsme qu'elle se reprochait habituellement. Pour la première fois dans cette vie, elle profitait de l'instant, plus simplement et plus intensément encore que ce qu'avait put vivre l'être sauvage qu'elle avait été.
Doucement, elle laissa son poids peser sur le côté sans s'éloigner de Fenris. Glissant peu à peu sur le côté puis sur le dos jusqu'à reposer sur le sol, entraînant le jeune homme avec elle. L'une de ses mains glissait dans son dos, frôlant ses épaule, s'aventurant sur ses cotes jusqu'au creux de ses reins. L'autre était resté glissée dans ses cheveux blancs.
« Tout finira par repousser. Anaëh en sortira plus forte... tout comme nous. » murmura-t-elle en plongeant de nouveau dans ses yeux vairons.
Dernière édition par Halyalindë Yasairava le Mer 5 Oct 2016 - 19:11, édité 1 fois |
| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: Sur les traces du loup blanc | Libre Mer 5 Oct 2016 - 18:05 | |
| Les humains considéraient le feu comme étant salvateur pour une nature fatiguée, lui permettant ainsi de repartir, plus belle que jamais. Comme le suggérait Halie, il fallait espérer qu'il en soit de même pour Anaëh. Pourtant les elfes ne pouvaient envisager cette perte autrement que comme un drame. C'était comme si l'on considérait acceptable la perte de nombreuses vies en se disant que d'autres viendraient les remplacer... De nombreux arbres et animaux étaient morts ce jour-là. Mais elle avait raison : cette partie de la forêt allait se remettre. Tout comme eux... ensemble.
Fenris avait accompagné le mouvement de la Protectrice. Il en fut bien évidemment contraint par l'étreinte qu'elle n'avait pas souhaité relâcher et il ne se serait sans doute pas retrouvé dans la position souhaitée sans cela. Penché au dessus de la belle désormais allongée, un bras sous sa tête et une main sur sa hanche, la position était inédite pour le couple. Ou tout du moins pour le plus inexpérimenté des deux. De là, il lui semblait que la poitrine d'Halie se soulevait à chaque respiration avec plus de force que la normale. Il la regarda comme s'il la découvrait pour la première fois. La main posée sur son ventre remonta jusqu'à son visage. Il écarta une mèche de son front, suivit le contour de son sourcil puis caressa sa joue sur le chemin qui menait jusqu'à son cou. Il laissa ensuite ses doigts explorer l'endroit, passant de sa nuque jusqu'à sa gorge. Atteignant la jointure de ses clavicules, il désira suivre l'une d'elle et laissa s'exprimer son désir. Ses doigts glissèrent alors vers l'épaule d'Halyalindë tandis que ses yeux les suivaient toujours. Passant sous le tissu, il l'écarta comme s'il avait oublié son existence jusqu'à ce qu'il se rappelle à lui, l'empêchant d'aller plus loin. Son regard croisa alors à nouveau celui de sa bien aimée, presque surprit de l'élan qu'il venait d'avoir. Réalisant qu'une main se trouvait toujours dans ses cheveux, il prit réellement conscience de la position dans laquelle ils se trouvaient et le traduisit comme une appel à reprendre là où ils s'étaient arrêtés l'instant d'avant. Il se pencha alors pour embrasser la belle, faisant preuve du même engouement que précédemment, un soupçon de passion venant se mêler à l'extrême tendresse dont il faisait preuve depuis plusieurs minutes maintenant.
Après avoir fait plusieurs aller-retours sur sa clavicule, sa main redescendit au niveau de la taille de la Protectrice et s'arrêta malencontreusement sur un bout de peau laissé nu du fait du bras surélevé de cette dernière. Fenris fut surpris et hésita sur le moment mais ses doigts ne bougèrent pas. Le contact, léger au début, se fit progressivement plus appuyé et quelques douces caresses finirent par venir s'ajouter à cette étrange et délicieuse nouveauté. Il connaissait pourtant l'effet de sa peau sous ses doigts mais il fallait rappeler qu'il n'osait appliquer ses mains à cet endroit quelques ennéades plus tôt. Alors le trouver légèrement découvert l'avait déconcerté quelques instants. Il ignorait s'il devait la recouvrir puis s'était laissé finalement aller à y appliquer un peu de cette tendresse dont il semblait vouloir la couvrir toute entière (sans vraiment savoir ce que cela impliquait). Finalement, Fenris saisit le bas de la chemise d'Halie à l'aide de deux doigts et tira délicatement sur le tissu qui s'était légèrement écarté pendant qu'il la caressait. Son ventre à nouveau couvert, la main du noble guerrier vint retrouver le cou de la belle dans lequel elle s'immobilisa alors que leur baiser -devenu un peu plus passionné- ne s'était toujours pas arrêté. |
| | | Halyalindë
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| Sujet: Re: Sur les traces du loup blanc | Libre Mer 5 Oct 2016 - 22:52 | |
| Alors qu'il passait ses doigts le long de sa mâchoire, de sa nuque, de sa gorge, elle ne quittait pas des yeux son visage attentif. Elle ne put s'empêcher de lever le menton, dévoilant sa gorge et frissonnant du même coup à cause de ce geste, pour elle plein de sous-entendus. Ses doigts s'étaient faits légers dans les cheveux de Fenris par peur de briser sa concentration. Sa chemise glissa lentement jusqu'à ce que le bord de son col vienne s'appuyer contre l'autre côté de son cou. Aussitôt, le regard du jeune homme revint vers le sien, saisissant sûrement au vol la pointe d'amusement mêler à la tendresse et à l'envie qui scintillaient dans ses iris avant de l'embrasser de nouveau.
La main d'Halya avait glissé de son perchoir sur l'épaule du jeune guerrier pour finalement passer sous son col. Celle de Fenris effleurait sa hanche alors que ses doigts effleurait un détail qu'elle reconnu tout de suite. Une cicatrice à la forme bien particulière. Elle suivit le contour de la peau encore fine, se rappelant les événements de cette course pour la vie.
Sa respiration de plus en plus profonde commençait à lui échapper. La mains de Fenris s'était laissée aller à s'insinuer sur son ventre, sa taille, remontant légèrement sur ses côtes. La dextre d'Halya, toujours aussi glaciale, était remonté jusqu'à leurs visages, suivant du bout de l'index la courbure de l'oreille effilée du jeune homme. L'un de des ses genoux, à demi plié, vint glissé contre la hanche du cavalier.
… Et il tira sagement sur la chemise de sa compagne pour la remettre impeccablement en place pour remonter tout aussi sagement la main aventureuse à une place bien moins dangereuse.
« Fenridhen... » souffla-t-elle entre deux baisers avec un sourire dans la voix.
L'aventureuse main avait à peine frôler sa destination de replie qu'Halya la saisissait au vol. Sans interrompre leur baiser, elle dirigea la large paume vers un nouvel horizon. Tout comme la main qui courrait sous sa chemise était encore prête à glisser hors de sa tanière au moindre geste d'éloignement ; sa poigne était loin d'être autoritaire et il pouvait se dégager de ce lent changement de cap avec facilité. Mais c'est sans grand détour qu'elle déposa la main de Fenris contre renflement d'un de ses seins, la couvrant encore quelques instants de la sienne, dessinant des arabesques sans aucun sens sur le dos de sa paume avant de retourner suivre ses propres fantaisies, le cœur à fleur de peau.
- Langage:
Fenridhen est un jeu de mot entre le prénom de Fenris et « idhren » (palatalisé en idhen) qui a le sens de sage, mesuré, prudent. OUI JE M'AMUSE A FAIRE DES JEUX DE MOTS EN ELFIQUE !!
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| | | Fenris Nöldorion
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| Sujet: Re: Sur les traces du loup blanc | Libre Jeu 6 Oct 2016 - 12:23 | |
| Fenris ne s'était pas aperçu de l'effet qu'avaient produit ses quelques caresses sur sa compagne. Il était sorti des sentiers battus, un peu par envie et aussi par hasard. Il y était demeuré un court moment avant de décider de revenir sur le droit chemin, sentant pourtant bien ce désir qui s'était allumé tant dans son ventre que dans celui de la Protectrice. Ils avaient déjà eu quelques échanges de baisers un peu plus passionnés et s'en était arrêtés là mais, cette fois, l'audace du cavalier avait déclenché quelque chose d'inattendu. Et, après sa petite incartade, Halie lui prit la main du noble pour la redescendre le long de son corps. D'abord, il pensa tout naturellement qu'elle la ramenait à son point de départ afin qu'il continue ce qu'il avait interrompu par pudeur mais il sentit bien vite que ses doigts perdaient de la hauteur bien trop vite pour cela. La respiration de Fenris se fit plus forte et son cœur cessa de battre jusqu'à ce que sa paume se pose sur le sein de la belle. Il voulut croire à une erreur de la part de la Protectrice mais sa main restée posée sur la sienne lui fit comprendre qu'il n'en était rien... Un soupir incontrôlé échappa au jeune Aigle entre deux baisers. Depuis leur première étreinte passionnée, il s'était surpris plus d'une fois à observer discrètement sa compagne d'un œil nouveau, contemplant notamment ses formes sans jamais oser aller à leur contact. Et voilà qu'on l'invitait à saisir un sein à pleine main. Bien que plaisant, le revirement de situation était un peu brutal pour lui; comme si on le jetait dans le vide. Il se retrouvait soudainement avec cet élément dans la main dont il ne savait que faire... Sans détacher son corps de celui d'Halie, Fenris releva légèrement la tête. Juste de quoi pouvoir parler à voix basse, comme s'il ne voulait en rien briser ce moment.
-J'ai compris le message.
L'allusion à sa première leçon de choses était volontaire et il l'accompagna d'un sourire amusé. Il ne s'était pas aperçu de ce qui était en train de se passer mais le message de sa bien aimée ne pouvait être plus clair. Sa main glissa alors lentement de son sein, se dirigeant vers ses côtes sans pour autant rompre le contact avec le corps d'Halie.
-Mais tu vas un peu vite pour moi...
Continuant de faire descendre sa main, il atteignit finalement les hanches de la belle tandis que son front venait se poser contre celui de la Protectrice.
-Laisse-moi juste un peu de temps...
Ses doigts soulevèrent habilement le tissu pour se glisser en dessous, retrouvant la caresse de sa peau sous la sienne.
-... pour te découvrir.
Puis il se pencha enfin, reprenant ses baisers là où il les avait interrompu. Il n'avait nullement l'intention de voir s'arrêter là leur élan de tendresse. Novice en la matière, il voulait simplement y aller plus à son rythme. Prendre le temps de mettre à jour chaque parcelle de ce corps qui avait tout d'une énigme pour lui. Prêter attention à ce qui plaisait à sa partenaire et apprendre à développer lentement leur désir réciproque. Tout, jusqu'à ce moment crucial qu'il ne pouvait qu'imaginer sans l'avoir jamais connu.
Les doigts de Fenris parcoururent ce qui lui sembla être des kilomètres de peau sans jamais s'en lasser. Sa main remonta lentement le long de sa colonne vertébrale jusqu'à atteindre ses omoplates. De là, le noble aventurier explora la zone, glissant de part et d'autre des flancs de sa compagne. De l'index, il suivit un à un les chemins tracés par ses os. Sa route le mena parfois si loin qu'il manqua d'effleuré la courbure des seins de la belle mais il s'arrêta toujours à temps pour ne pas toucher à cette zone qu'il redoutait. Parfois, ses lèvres quittaient la bouche d'Halie pour dériver lentement jusqu'à son cou. Il se prit même à refaire le parcours tenté un moment plus tôt par ses doigts, suivant la clavicule de la Protectrice jusqu'à être dans l'impasse et devoir faire marche arrière, parfois jusqu'à ses lèvres. Après un long périple, il finit par délaisser son dos et passa progressivement sur son ventre. Celui-ci se trouvait nu, la chemise de l'ingénue s'étant peu à peu relevée du fait de l'activité qui n'avait épargné aucun centimètre carré de son dos. Le changement de climat fut étrange et doux. Il n'y avait là plus d'os pour lui faire sentir la présence physique de sa bien aimée. C'était un océan seulement habité par de la peau et des muscles. Mais tout océan avait ses rivages... En remontant lentement, Fenris découvrit les côtes bases d'Halie et recommença son balai inlassable, suivant ces plages qui le menaient des flancs jusqu'au sternum. Il gravit les échelons de ses côtes un à un, soulevant toujours un peu plus le vêtement qui ne semblait lui opposer aucune résistance. Quelques fois, ses doigts remontèrent la piste de cette liaison centrale pour atteindre la base du cou de la belle avant de redescendre. Il rata parfois son escale, reprenant sa longue marche sur les rivages un peu plus bas qu'il n'aurait dû.
Au bout d'un moment, il fit une découverte. Ses doigts effleurèrent un nouveau morceau de peau, plus tendre et bien plus doux. Sans interrompre ses baisers, devenus plus passionnés que jamais, il s'arrêta sur le moment, laissant le dos de son index contre cette source de douceur, comme s'il hésitait. Devait-il continuer ? Faire marche arrière ? Mais après tant de chemin parcouru, il réalisa qu'il serait dommage de repartir... Alors ses doigts se remirent en mouvement. Glissant sous le tissu, ils suivirent le contour de la forme arrondie du sein qui lui avait été confié il y avait déjà si longtemps et qu'il avait décidé de quitté, estimant que leur rencontre était prématurée. A présent, il le retrouvait, mais sans la barrière de tissu pour les séparer. C'était à la fois plus perturbant et plus savoureux... A l'image de ce qu'il avait fait jusque là, Fenris remonta progressivement, suivant toujours la courbe de son sein. Lorsqu'il pensa en avoir atteint le sommeil, il cessa ses détours et fit glisser ses doigts de tout leur long, remontant lentement pour venir saisir le mamelon dans son entier avec douceur et fermeté. Se faisant, il sentit une petite excroissance à la jointure de ses phalanges. S'il avait pu l'observer, il aurait vu une pointe brune coincée entre ses doigts qui flattaient tendrement le sein, se resserrant par intermittence avec une fermeté modérée mais de plus en plus assurée à mesure que la respiration d'Halie se faisait plus intense... |
| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: Sur les traces du loup blanc | Libre Jeu 6 Oct 2016 - 20:52 | |
| Elle était... au bord de l'agonie.
Un soupire incontrôlé lui avait apprit que son message n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd plus encore que les quelques mots qu'il lui offrit entre deux baisers. Trop vite ? Elle trouvait que sa pointe d'audace avait parfaitement remplit sa mission au contraire. C'est de lui-même qu'il glissa de nouveau sous sa chemise. Découvrant sa peau centimètre par centimètre, suivant muscle et os comme s'il voulait comprendre à la perfection chaque rouage de ce qui passait sous ses doigts brûlants. Pour le ménager, elle s'était soulevé sur un coude (non en en profiter pour le surprendre par un baiser soudain plus profond que les autres) lui donnant un accès plus facile à son dos.
Elle avait suivit pas à pas les ses longs slalom sur et entre chacune de ses côtes, Sa respiration fit un écart impossible à dissimuler lorsqu'il passa la barre de ses omoplates pour venir explorer le haut de son dos. Occupé qu'il était, les lèvres du jeune homme dévièrent une fois et ce ne fut pas sans plaisir qu'Halya tourna légèrement la tête, l'invitant à s'aventurer plus avant le long de sa mâchoire puis de son cou. Elle se demanda une seconde s'il ne pouvait pas sentir les battements puissants de son cœur sous ses lèvres, mais cette pensée, comme toutes les autres, n'arriva pas à s'accrocher à son esprit bien longtemps.
Les caresses du cavaliers s'aventuraient toujours plus loin le long de ses côtes jusqu'à son ventre, remontant presque jusqu'à sa poitrine sans jamais l'effleurer. Ses lèvres courraient une fois de plus contre sa clavicule lorsque sa main glissa le long de son sternum jusqu'à sa gorge, dénudant en grande partie son buste. Une forte inspiration saccadée se fit entendre alors qu'elle se cambrait, suivant le geste de Fenris, se laissant peu à peu retombé sur le dos. La main froide d'Halya se plaqua avec force contre le ventre cuirassé du jeune homme avant de le quitter tout aussi vite. Elle s'était mordu l'intérieur de la joue à défaut de pouvoir mordre autre chose.
Puis il avait entamé sa longue et délicieuse descente. Elle le laissait prendre son temps. Tout le temps du monde. Et tentait de retrouver une respiration viable. Il était bien loin le moment ou il avait rabattu le tissus pour ne pas effleurer la taille mise à nue de sa compagne.
Les slaloms s'étaient changés en escalade. Halya avait glissé son visage dans le cou de Fenris, goûtant sa peau du bout des lèvres, puis par des baisers de plus en plus appuyés, mordillant sans empressement quelques étapes le long de son périple hasardeux. Sa respiration, aussi profonde qu'inégale tendaient à se raccourcir.
Puis elle s'était vu, malgré elle, crocheter de ses jambes la taille de son compagnon, l'attirant soudainement à elle pour mieux le faire basculer sur le côté. Elle avait envie de lui. Elle s'était vu perdre le contrôle, perchée à califourchon au-dessus de lui, l'embrassant fougueusement en attendant qu'une réponse de sa part. Délaçant enfin sa cuirasse de quelques gestes experts et la lui ôtant presque sans effort. Ses mains chaude sur ses hanches, au creux de son dos. Les doigts glacés de la rouquine passant fluidement sous sa tunique pour courir sur lui avec bien plus d'envie qu'il n'en avait exprimé en la découvrant elle. Leurs lèvres refusant de quitter la peau de l'autre. Son regard si profond voilé par une incertaine gourmandise qu'il ne connaissait pas encore.
Se redressant, leurs yeux refusant toujours de se quitter, elle s'était vu lui retirer sa tunique d'un geste ample pour le contempler à l'envie avant d’ôter la sienne, dévoilant la morsure qui avait manqué de lui arraché l'épaule, les deux coups de poignards qu'elle s'était elle-même portées à peine quelques ennéades auparavant, le coup de lance qui avait percé le côté de son sein droit à Ellyrion, chacune de ces marques qui avait son histoire et sa place sur le tableau de son corps. Peau contre peau, frissonnant à chaque mouvement de l'autre, entourés par les murmures de l'Anaëh, ses lèvres s'égaraient dans son cou, mordant à peine sa peau diaphane encore si différente de la complexe toile d’araignée qui recouvrait Halya de la tête aux pied.
… Mais non.
… Elle ne devait pas, elle ne pouvait pas et elle ne voulait pas...
Enfin si...
Mais pas au détriment de Fenris.
Alors elle n'avait rien fait de tout ça. Elle avait laisser l'envie rester ce qu'elle était et ses mains s'étaient cramponnées, l'une à un certain cou, jouant non sans avidité avec ce que lui lui tombait sous les doigts dans le petit périmètre bien précis situé au-dessus du col de sa cuirasse ; l'autre sur le sol lui-même pour ne pas chercher à faire quelque chose qui déplairait à sa moitié.
Les attentions osées de Fenris lui arrachaient des soupires d'un nouveau genre... Plus appuyé. Elle peinait à contenir les légers mouvements de son corps alors qu'elle remontait le long de sa mâchoire. Mais elle s'arrêta pourtant une seconde, avançant joue contre joue jusqu'à atteindre son oreille, soufflant longuement par le nez, les yeux clos.
« Si... Si tu n'es pas sûr... » Elle déglutit avant de reprendre d'un voix plus assurée « Il vaut mieux que nous nous arrêtions... maintenant... »
Sa voix était plus sifflante que ce à quoi elle s'attendait, mais trois derniers mots débordèrent encore de ses lèvres sur un ton qui poussait à imaginer une multitude d'interprétation possible :
« S'il te plaît... » |
| | | Fenris Nöldorion
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| Sujet: Re: Sur les traces du loup blanc | Libre Ven 7 Oct 2016 - 12:12 | |
| -Pas sûr ?...
La voix de Fenris était aussi haletante que celle de sa compagne. Se redressant légèrement, il croisa le regard d'Halie tandis que la main qui tenait son sein glissait sur le côté, non sans lui fournir une dernière caresse. Il brûlait de désir mais s'y retrouvait noyé, ne sachant pas quelle direction prendre. Jusque là, il n'avait fait que suivre son instinct, se guidant aux changements de respiration qu'il entendait chez sa partenaire. Etat donné son état actuel, il ne doutait pas qu'il avait eu juste jusqu'à présent mais sa réaction le troublait tout autant que le feu qui embrasait son ventre.
-Bien sûr que je ne suis pas sûr. Pas sûr de ce que je fais, ni de où je vais. Je découvre et j'apprends. Il n'y qu'une chose dont je sois sûr...
Rapprochant son visage de celui de la Protectrice, il s'arrêta à un effleurement de peau. Sa voix se fit soudainement plus basse, telle un murmure.
-C'est que j'ai envie de toi, Halie...
Il l'avait dit... Il s'en serait cru incapable jusqu'à lors. Seulement, en cet instant où son cœur débordait d'amour, cela ne lui semblait plus si fou. Il avait la sensation que c'était la meilleure façon de lui exprimer ce qu'il ressentait, sans même rien y connaître. Leurs caresses et leurs baisers s'étaient tellement plus osés... passionnés... Et pourtant, il n'y lisait qu'amour et tendresse sous leur forme la plus intense.
-De toute ma vie, j'ai toujours agi par raison avec ceux qui m'entouraient. Jamais il ne m'est arrivé de ne pas savoir ce que je devais faire et comment. Il a fallu que je te rencontre pour perdre totalement pied. Tu me mets dans la seule situation que je ne maîtrise pas. A cause de toi, je suis totalement perdu... Et pourtant, je ne voudrais pas me trouver ailleurs.
Les lèvres de Fenris s'étirèrent dans un sourire qui se voulait doux et rassurant. Evidemment qu'il n'était pas à son aise, il ne pouvait dire le contraire, mais cela ne voulait pas dire qu'il n'en avait pas envie pour autant. Il était sans doute un peu gauche et hésitant au goût de la bien plus expérimentée Halyalindë pourtant il ne faisait qu'évoluer à ton rythme.
-Ne prends pas mon manque d'assurance comme si une contrainte me poussait à me forcer. Le désir est bien là mais je ne sais pas comment l'exprimer... Je conçois que je puisse être trop lent pour toi... Alors montre-moi...
Il resserra un peu plus son étreinte autour du corps d'Halie, une main toujours sous le tissu de sa chemise, remontant entre ses omoplates. Il ne voulait pas la laisser partir et l'exprima en pressant la belle contre son torse avec une tendre fermeté. Connaissant son histoire, il ne pouvait qu'imaginer ce que cela faisait de ne pas avoir eu ce genre de contact physique depuis des siècles. Surtout lorsque son précédent compagnon était un humain, race bien plus dépendante de la chose que les elfes. Il l'imaginait tel un être affamé à qui l'on venait de faire goûter le met le plus délicieux. Lui-même le savourait déjà, et si la curiosité de l'intellectuel en lui était piquée au vif, l'homme découvrait des sensations aussi nouvelles que divines... Il voulait donc continuer... Pour elle, pour ne pas lui infliger la torture de lui retirer le pain de la bouche, mais aussi pour lui. Tandis qu'il pressait leurs corps l'un contre l'autre, il lâcha deux mots dans un souffle plein de désir...
-Apprends-moi... |
| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: Sur les traces du loup blanc | Libre Sam 8 Oct 2016 - 16:25 | |
| Sa main se posa sur la joue du jeune homme. Elle n'aurait pas cru que son cœur puisse encore trouvé le moyen de battre plus fort, et pourtant il venait de lui prouver que ce tour de force était possible. Elle avait tout juste eut le temps de jeter un regard au visage qui culminait sous la crinière blanche qu'elle avait transformé en champ de bataille avant qu'il ne revienne la frôler de ses lèvres.
Il disait perdre pied. Lui... Perdre pied. Lui qui était toujours tellement en contrôle. Lui qui n'avait jamais rien perdu si ce n'était quelques années à l'Académie et quelques litres de sang lors de combats. Qu'elle n'avait jamais vu hausser le ton. Qui n'avait jamais une réplique inappropriée. Lui qui était si parfaitement maître de lui qu'il aurait put se faire passer pour une statue de marbre. Un cœur de pierre.
Leur nature et leur éducation étaient si différentes l'une de l'autre. La petite curieuse qu'elle était avait appris la liberté, la franchise, la bienveillance et la volonté avec des parents ô combien caractériels qui ne mâchaient pas leurs mots et avaient envoyés sur les roses les coutumes qui auraient du régir leur vie. Fenris avait eut l'enfance policée d'une parfaite lignée de Taledhel. Il avait apprit à mesuré, contrôler, comprendre et respecter autant les gens que les convenances. Ne pas parler trop fort. Ne pas se mêler des affaires des autres. Entouré d'un amour bien présent mais si peu démonstratif que même lui devenait un exemple d'ordre et de contrôle.
Pour ceux qui ne savaient pas lire dans ses yeux, le masque était souvent parfait. Heureusement pour elle, Halya avait l'impression qu'elle aurait put passé des siècle à se perdre dans son regard sans se lasser. Mais ce soir, le ton de sa voix en disait tout autant... Et encore à cet instant il tentait de paraître rassurant... Elle sourit de ce détail qui ressemblait tellement à son compagnon...
« Apprend-moi... »
Le cœur d'Halya bondit. Du bouts des doigts, elle ramena le visage de Fenris face au sien sans dire un mot, détaillant son visage, la forme de ses yeux, l'inclinaison de ses sourcils, la courbe de ses lèvres. Elle ne prononça pas un mot, sa respiration forte parlant peut-être à demi pour elle. Puis, après une petite éternité, elle l'embrassa de nouveau langoureusement. La main qui était sur son visage descendit vers son épaule sans quitter sa peau. Deux mots pour lui faire perdre la tête.
Serrée contre lui, elle tira avec force sur la courroie qu'elle atteint, seule façon de faire bouger un lien si bien ajusté. Elle répéta l'opération jusqu'à ce que sa cuirasse puisse être ôtée et s'écarta légèrement le temps de l'aider à retirer son barda. Puis elle guida de nouveau la main de Fenris au creux de son dos, se serrant contre lui, sa poitrine contre son torse, leurs tuniques respectives pour seul rempart. Son pied vint chercher la cheville du cavalier, remontant le long de sa botte jusqu'à en trouver le rebord, laissant légèrement peser sa jambe contre la sienne.
« Tu n'es ni trop lent, ni trop hésitant. Tu es l'homme que j'aime et tout ce dont j'ai envie. »
Tout en parlant, la main qui ne s'était pas insinuer de nouveau sous la tunique du jeune homme pour parcourir le haut de son dos glissa le long de ses cotes jusqu'à manquer d'allonge, caressant sa hanche et remontant légèrement sur le peu de son ventre que leur étreinte lui permettait d'explorer. Puis la main repartit en arrière, remontant peu a peu la chemise de Fenris sous-entendant que la faire totalement disparaître n'était pas forcément une mauvaise idée, tout en s'égarant lentement sur sa peau, prenant plaisir à noter ces infimes irrégularités que le regard ne peut déceler. |
| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: Sur les traces du loup blanc | Libre Sam 8 Oct 2016 - 19:37 | |
| D'un geste à peine perceptible, Halie lui demanda de se redresser légèrement et il n'opposa aucune résistance. Il plongea ses yeux dans les siens pour s'apercevoir qu'elle était en train de détailler chacun de ses traits. Il la laissa faire à sa guise, attendant un signe de sa part. Sa respiration était aussi forte que celle de sa compagne dont il sentait le buste se gonfler entre ses bras à chaque inspiration. Finalement, elle attira le visage de Fenris à elle et il déposa ses lèvres sur les siennes, les goûtant avec la même passion que celle dont elle faisait preuve. Une seule idée prédominait dans son esprit... Son envie d'elle.
Tandis qu'elle s'évertuait avec doigté à défaire les liens de sa cuirasse, la main qui était passé dans le dos de la belle repassa lentement sur le devant de la scène, dégageant dans le même temps l'accès aux lanières de cuir. Ses doigts encerclèrent tendrement le sein qu'il avait quitté l'instant précédent. Entre légères pression et douces caresses, il ne manqua pas d'attention à son égard. Il alla même à la rencontre de cette petite pointe qu'il avait sentie se glisser entre ses doigts auparavant, l'affublant du même traitement. Devant la réaction d'Halie, il poursuivit son ouvrage, lui arrachant avec plaisir plusieurs soupirs, jusqu'à ce qu'il ne doive s'écarter le temps d'ôter sa cuirasse. L'étreinte qui vint ensuite lui parut bien différente que celles qu'ils avaient déjà connu. Ils n'étaient plus vêtus que d'une simple chemise chacun... Pas de manteau, pas de veste, pas de robe à plusieurs couches, pas d'armure d'aucune sorte... Il avait l'impression d'être plus proche d'elle que jamais tout en sachant que ce n'était pas totalement vrai. Tout du moins, pas encore.
La main d'Halie ayant désormais libre accès à son dos, elle se glissa sans le moindre effort sous sa chemise, parcourant sa peau. Il se souvenait de ce jour, entre les racines d'un arbre, où elle lui avait administré quelques soins. Malgré la douleur, la sensation de mains nues à même son torse lui avait paru si étrange et inhabituel. Cette fois, c'était tout aussi étrange et inhabituel mais bien moins que ces caresses ne lui étaient délicieuses... Sentant la jambe de sa bien aimée remonter le long de la sienne, il eut un geste qui, en d'autres circonstances, lui aurait paru totalement inconvenant mais dont il avait ressenti l'envie... Sa main libre glissa depuis le dos de la belle, suivant les courbes de son flanc et de ses hanches pour poursuivre sa route jusqu'à sa cuisse. Ses doigts se logèrent dans le pli de son genou sur lequel il tira avec cette tendre fermeté devenue si caractéristique. Cette action rapprocha un peu plus leurs corps qui semblèrent s'entre-mêler de la tête aux pieds. Les mots d'Halie s'insinuèrent jusqu'à son oreille. Ressentir le désir charnellétait une chose, le constater chez sa partenaire en était une autre... Quant à le lui entendre dire... Il n'aurait pas cru que les mots pouvaient faire presque autant d'effet que les actes dans pareille circonstance. Enfouissant sa tête dans son cou pour l'embrasser avec une passion nouvelle, sa main redescendit jusqu'à la hanche de la Protectrice pour y appliquer une pression qui acheva de sceller leurs deux corps l'un à l'autre. Lui-même se surprenait d'agir de la sorte mais le plaisir qu'il en retirait le déroutait bien plus encore.
Fenris sentit bien vite sa chemise se relever à mesure qu'Halie tirait dessus sans plus appliquer une seule caresse à sa peau. Il fut plus lent à comprendre qu'il ne l'aurait voulu et ce ne fut qu'une fois que le tissu fut bloqué au niveau de ses aisselles qu'il se redressa, séparant à contre cœur leurs deux corps entrelacés. Attrapant sa chemise à la base de sa nuque, il n'eut qu'un mouvement à faire pour la retirer et retourner auprès de sa douce. Contrairement à elle, son corps ne portait que bien peu de vestiges de ses précédents combats. Une ou deux entailles qui avaient été si légères qu'il fallait savoir qu'elles se trouvaient là pour les voir, les marques presque effacées par la magie des deux carreaux dans son dos et une dernière cicatrice encore rosée sur le haut de son bras gauche, unique témoin de sa présence au front Sud. Son corps, forgé par des entraînements qu'il avait lui-même intensifié, était plus musclé que celui de la plupart des elfes mais bien moins que pouvait l'être celui d'un humain. Lâchant sa chemise sans grand ménagement, il se rallongea près d'Halie et se serra à nouveau contre elle. Il eut le plaisir de découvrir la sensation de la peau nue de son ventre contre la sienne. En réaction à cette perception inattendue, la main de Fenris se posa sur la taille de la belle, presque par réflexe. Puis, apprenant à appréhender cette nouveauté, ses doigts se mirent en mouvement, remontant le long de son flanc, faisant parfois un détour dans son dos. Lentement, la chemise de sa bien aimée rattrapait le retard qu'elle avait pris tandis qu'Halie s'était légèrement redressé précédemment pour l'aider à retirer une couche ou deux. Lentement, il découvrait la sensation d'avoir de plus en plus de peau nue contre la sienne. Bientôt, il se retrouverait lui aussi bloqué. Non pas par les bras de la belle, mais par sa poitrine qui l'empêcherait d'aller plus loin dans leur position actuelle... Elle devrait décoller son corps du sol. Peut-être même devrait-elle s'asseoir mais il lui semblerait bien difficile d'accepter se séparer d'elle une troisième fois. |
| | | Halyalindë
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| Sujet: Re: Sur les traces du loup blanc | Libre Sam 8 Oct 2016 - 23:35 | |
| Elle avait déjà vu Fenris torse nu, mais à l'instant, il lui semblait avoir affaire à un spectacle totalement différent. Dans les bref instants où son buste apparut aux yeux de sa compagne, elle n'eut le temps que d'apercevoir la ligne rosée qui se distinguait encore assez bien sur son bras. Cela, elle n'en avait aucun souvenir. Pour le reste, elle se contenta tout a fait de le sentir contre elle à nouveau. Sa jambe s'enroula autour de la sienne pour se maintenir contre lui. Son dos se cambra pour suivre le corps du jeune homme et lui laisser libre accès à son dos.
Entre les quelques arbres qui ombrageaient leur camp de fortune près de la rive, à côté du feu de camp qui ronronnait, la terre était relativement meuble et dégagée. Les brindilles qui recouvraient invariablement le sol des forêts s'enfonçaient à demi dans la mousse qui galopait autour des racines. Les premières pluies automnales n'étaient pas encore tombées et la saison chaude s'attardait plus longtemps que prévu, aussi brillant que chaud, évitant qu'une odeur prenante de végétaux mouillés flotte lourdement dans l'air. Les arbres et le fleuve tout proche dégageaient encore ce parfum d'été.
La main du cavalier vint soudainement se poser sur sa taille toujours aussi froide, la faisant frémir. La seule chaleur que prenait sa peau était celle que les caresses de Fenris y incrustaient, comme une pierre chauffe lorsqu'elle reste au soleil. Sa chemise remontait rapidement sous l'injonction des mains de son amant. Elle glissa la main contre son épaule pour le faire reculer un instant et se défaire du morceau de tissus encombrant mais Fenris ne recula pas, la gardant fermement contre lui et contre le sol. Elle en fut si surprise qu'elle mit un moment à comprendre la situation... a moins que ce soit les lèvres qui couraient délicieusement dans son cou qui lui faisaient perdre le fil de ses pensées.
Le désir était une chose capricieuse. Elle ne voulait pas qu'il puisse regretter quoi que ce soit. Si elle avait demandé à Fenris d'arrêter les frais c'est qu'elle se sentait perdre la raison bien plus vite qu'elle ne le voulait et qu'elle ne savait pas dans quelle mesure elle l’entraînerait avec elle. Mais n'était-ce pas cela aussi ? Sombrer à deux ?
Les caresses de Fenris devenaient de plus en plus assurées, de plus en plus instinctives. Leur peau l'une contre l'autre. Elle pouvait sentir le cœur de son amant battre à grand coup, aussi fort que le sien. Sa respiration erratique ne comptait plus les soupires. Celle de Fenris, gonflait et creusait rapidement son torse entre les bras de la belle. Elle fit une nouvelle tentative inefficace pour le repousser. Manque de conviction de sa part ou réelle résistance de son compagnon ? Elle s'en moquait. Elle se sentait sous sa coupe d'une façon infiniment intime... Et elle adorait ça.
Au lieu de se rebeller ou de tenter réellement de l'écarter, elle le serra davantage, sa main continuant sa danse le long de sa colonne vertébrale jusqu'à ses reins, glissant vers sa hanche puis sur son fessier. Prenant appui sur sa jambe libre, elle se laissa aller à de lents et légers mouvements de bassin, frôlant de la cuisse ou du ventre l'entrejambe du jeune homme, attentive à ses moindres frissons.
Elle aurait voulut voir son regard lui dévorer la peau et n'osait à la fois l'espérer. Elle voulait le combler sans être sûre de la meilleur voie pour cela. Elle avait beau être plus expérimenté que lui d'une certaine façon, elle n'avait connu qu'un seul homme et c'était lui qui s'était charger de guider ses premiers pas, l'orientant vers ce qu'il appréciait particulièrement. Plus encore, l'homme en question n'était pas elfe. Aujourd'hui, elle se rendait compte qu'elle ne savait que bien peu de chose. Elle avait envie de le découvrir entièrement, d'explorer chaque centimètre de son corps et d'observer chacune de ses réactions pour le connaître sur le bout des doigts. Elle voulait savoir le faire frissonner, rougir ou soupirer d'une seule caresse, d'un seul regard. Partager cette sensation électrique qui courait sur sa peau et ce feu dévorant qui déferlait dans ses veines.
"Je veux te sentir contre moi, Fenris."
Serrée contre lui, elle avait prononcé son nom comme si elle pouvait goûter chaque son, chaque syllabe dont il était composé. Étant donné leur situation, sa phrase paraitrait peut-être étrange mais le ton brûlant sur lequel elle l'avait prononcé était suffisamment explicite. Si elle n'avait pas envie de sentir l'air frais de ce début de nuit glisser entre eux, la prison de toile dans laquelle leur étreinte la gardait prisonnière l'agaçait de plus en plus. A la première occasion, ses dents saisirent un instant la lèvre du jeune homme comme lors de leur premier baiser. La réaction fut bien différente de ce soir là. |
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