Ernest d'Ethin - Seigneur d'Ethin

Nom/Prénom : Ernest d’Ethin, dit Chevalier du Rocher. Le "Rocher" est le surnom du château d'Ethin.
Âge/Date de naissance : 25 ans, né en l’an 982 du Xe Cycle.
Sexe : Masculin.
Race : Humain.
Faction : Péninsule.
Particularité : /

Alignement : Loyal bon.
Métier : Seigneur d’Ethin. Ancien Vertueux et Lieutenant de la Garde de la Bibliothèque en poste à Isgaard.
Classe d'arme : Corps à corps.

Équipement : Ernest ne s’est jamais soucié outre mesure de ses accoutrements. La plupart du temps ils lui étaient imposés par la fonction qu’il occupait à la cour de Missède puis par son rôle au sein de la Garde de la Bibliothèque. En tant que lieutenant de celle-ci, Ernest portait sur son surcot la salamandre rouge tenant une épée finement brodée d’or. Et ce fut certainement l’habit dont il avait été le plus fier. Sa garde robe n’en resta pas moins richement garnie, bien que peu usée ; sa sœur Irène y veillait et lui envoyait des vêtements qu’elle confectionnait bien sûr elle-même. Certains, ceux qui témoignaient le plus de l’esprit créatif de sa sœur aînée, paraissait bien trop excentriques au goût d’Ernest. Il ne s’en départait pour autant jamais, les conservant en reconnaissance de la bonté de sa sœur envers lui. La seule constante de l’accoutrement d’Ernest est finalement la chevalière de sa famille ornée du griffon noir. Son équipement militaire est celui de tout chevalier missèdois ; son épée à deux mains, un legs de son père, se nomme Tempérance et son cheval, Arod.
La mort de son frère ainé et de son grand-père semble lui avoir échoué une possession à laquelle il n’était pas prédestiné à jamais recevoir : la seigneurie d’Ethin.

Description physique : Ernest est grand, et ce n’est pas rien de le dire car les hommes d’Ethin ont plutôt tendance à être petits et trapus. Grand-mère Edna n’a de cesse de répéter que c’est son sang de Hautbois qui a conféré à son petit-fils les quelques centimètres qui le démarquent de ses pairs. Il mit néanmoins du temps à développer sa carrure de jeune homme, traînant à travers les années de l’adolescence le même aspect chétif qui le caractérisait étant enfant. Titillant maintenant le mètre quatre-vingt, fort de soixante-quinze kilos, le Chevalier du Rocher arbore à présent une envergue qui en impose. Son regard souvent fuyant, sa tête presque toujours baissée, reliques de son passé de gringalet, contrastent passablement avec l’hardiesse que l’on attacherait volontiers au corps du jeune chevalier. En grandissant, ses tâches de rousseur se sont quelque peu estompées, ses traits se sont faits plus anguleux, ses cheveux auburn ont foncé, son regard vert s’est quelque peu durci mais garde tout de même l’étincelle facile et humble dont seuls ceux qui ignorent leur propre beauté sont affublés. La démarche du jeune homme est dynamique ; infatigable, il a tendance à toujours se déplacer au pas de course. Sa voix profonde mais claire est accompagnée d’une énonciation et d’un parler raffiné fruits de son éducation à la cour de Missède.

Description mentale : A bien des égards, Ernest incarne les valeurs typiques du preux chevalier telles qu’elles sont narrées par les troubadours. Droit, loyal et magnanime, son sens de l’honneur est le compas qui guide chacune de ses actions. Mais toutes ces qualités cachent un manque de confiance en lui issu d’une peur de l’abandon fondamentalement ancrée dans les épreuves qui échelonnèrent ses jeunes années. En découle des liens très forts qu’il s’est attaché à tisser avec les hommes passés sous son commandement. La garnison d’Isgaard dont il est le lieutenant est particulièrement réputée pour la fraternité qui unit les Vertueux ; une nécessité absolue eu égard à la localisation du groupe. Ernest ne saurait tolérer la fourberie, et encore moins la traitrise. Bien que de nature plutôt diplomate, il a une patience limitée pour les tergiversions et aiment s’entourer d’hommes de confiance qui peuvent lui apporter une expertise prompt et fiable. Loin d’être une tête brûlée, ses années passées au sein de la célèbre Bibliothèque de Missède lui ont appris la valeur de la négociation et de la tactique ; il est particulièrement féru des ouvrages d’histoire militaire.    

Capacités magiques : Aucune.

Famille : Charles d'Ethin (Grand-père/Décédé); Edna d'Ethin, née de Hautbois (Grand-mère); Vivianne d'Ethin, née de Gwydir (Mère/Décédée); Philippe d'Ethin (Père/Décédé); Hector d'Ethin (Frère aîné/Décédé); Irène d'Ethin (Soeur aînée), Louis d'Ethin (Soeur cadette).

Histoire : Ernest d’Ethin est né en l’an de grâce 982 du Xe Cycle. Il est le fils cadet de Philippe d’Ethin et de Vivianne d’Ethin, née de Gwydir et petit-fils, du côté de son père, de Charles d’Ethin et de son épouse Edna d’Ethin, née de Hautbois. Ernest a un frère, Hector d’Ethin, de deux ans son ainé, ainsi que deux sœurs : Irène, née un an après Hector et Louise, la dernière, née cinq ans après Ernest. La mort a frappé la famille des d’Ethin à maintes reprises. Vivianne est morte en mettant au monde sa fille Louise. Ernest n’avait alors que cinq ans et les souvenirs de sa mère sont limités à une odeur de fraise qu’elle semblait toujours répandre autour d’elle. Les premières années du jeune garçon furent passées sur le Rocher avec Hector et Irène. Une certaine insouciance entourait leurs jeux au sein du château. Mais en tant que cadet de la famille, le destin d’Ernest était déjà scellé. A sept-ans, il fut donc envoyé à Missède en tant que page puis écuyer à la cour du baron Viktor III où il fit ses premières armes et reçut l’éducation missèdoise des fils de bonnes familles de la région. La séparation de sa famille fut rude et seulement passablement atténuée par les visites de son père lorsqu’il était de passage dans la capitale de la baronnie.
Philippe d’Ethin mourut trois ans plus tard dans une bataille qui opposa Ethin à la maison des de Béjarry, une famille vassale dont le soulèvement en protestation de taxes trop élevées se termina en bain de sang. A la suite de cet incident, les enfants d’Ethin devinrent la charge de leur grands-parents. Ernest n’apprit la mort de son père que six mois après les faits lorsqu’il revint visiter sa famille à Ethin. Son grand-père avait souhaité lui épargner la nouvelle alors qu’il était loin de sa famille. En grandissant, il pallia la solitude qui l’accaparait en se dévouant corps et âme à l’art de la joute et du combat à l’épée. Il développa rapidement un certain talent pour le maniement de l’épée à deux mains. En parallèle à celui, il jouit de tous les avantages de la capitale missèdoise et en particulier de sa bibliothèque qu’il considéra pendant de longues années comme un refuge. Ses précepteurs ne tarissaient pas d’éloge quant à son aisance avec la lecture et l’écriture. C’est à la même qu’il commença une relation épistolaire assidue avec son grand-père bénéficiant par le truchement des lettres de ce-dernier d’une éducation double missèdoise et éthinienne.  
A vingt ans, il est finalement adoubé par Viktor III de Missède. Il passe quelques temps à écumer les tournois de la région et se perfectionne à l’art de la joute mais rejoint peu après les Gardes de la Bibliothèque. C’est au sein d’une des six garnisons de la garde qu’il apprend l’art du commandement. A vingt-deux ans, il est nommé lieutenant de garnison et quelques années plus tard il se voit muté à la garnison d’Isgaard par Théobald de Courcelle. Après presque deux ans passés dans le delta, une série d’évènements majeurs entourant sa famille le rappellent à Ethin.

9ème jour de la 1ère ennéade de Favriüs
Automne de l'an 9 du XIe Cycle

Ernest avait toujours gardé une correspondance très importante avec son grand-père. Certains jours, il arrivait même que plusieurs lettres lui étaient délivrées. Charles d’Ethin prenait rarement une décision sans en informer ses deux petits-fils. Ces derniers temps, le contenu de ces lettres avaient traits principalement à la situation à Edelys dans laquelle leur grand-père était grandement impliqué. Ernest s’appliquait à répondre à ces lettres aussi souvent qu’il le pouvait en donnant des nouvelles d’Isgaard. Cette correspondance avait eu des vertus pédagogiques indéniables. La lettre qu’il reçut à la fin de la première ennéade de Favriüs était de toute autre nature ; l’écriture hâtive en fut le premier signe, sa brièveté, un deuxième.  

Ernest,
Hector est mort, assassiné. Arnaud de Laval est derrière tout ça. Prends garde.

Ton grand-père,
Seigneur d’Ethin

3ème jour de la 3ème ennéade de Favriüs
Automne de l'an 9 du XIe Cycle

Ernest prit la direction du port d’Isgaard en fin de journée. En tant que lieutenant missèdois et vertueux de la garde en poste dans le delta, il avait sous ses ordres vingt hommes parmi les meilleurs de l’armée missèdoise et portait sur son surcot la salamandre rouge tenant une épée finement brodée d’or. Cela faisait trois jours que la mort d’Hector lui était parvenue par missive de son grand-père ; trois jours au cours desquels les aller-retours entre le port et le cœur de la ville lui parurent longs. Les circonstances de l’assassinat de son grand-frère restait pour le moment floues mais son grand-père semblait catégorique dans sa lettre : Arnaud de Laval était derrière tout ça. Ernest savait qu’il ne saurait assister à l’enterrement d’Hector ; la situation à Isgaard était encore bien trop tendue pour qu’il ne puisse faire le trajet jusqu’à Ethin. Alors que l’air marin lui titillait les narines, ses pensées se tournèrent vers ses sœurs Irène et Louise, et sa grand-mère Edna. Toutes devaient être dévastées. Son grand-père Charles, lui, avait sa colère et sa quête du coupable pour faire face à la perte d’Hector, mais elles, elles n’avaient rien d’autre que le souvenir d’un jeune homme plein d’avenir.
Ernest arriva au niveau du port. Son regard s’abîma dans l’horizon de l’Olienne. Des dizaines de questions l’assaillit. La mort d’Hector changeait beaucoup de choses ; pour lui, pour Ethin et pour Missède. Il ne put se résoudre à y penser. Son chagrin était encore trop important pour qu’il ne se laisser aller à des considérations des plus pragmatiques. Il longea les quais, passa en revue les divers navires qui y étaient accostés, discutant avec les capitaines. Un navire missèdois qui venait d’arriver au port attira son attention. Un groupe d’hommes armés qui portait les couleurs d’Ethin en descendit et ne tardèrent pas à se diriger vers Ernest. « Ernest d’Ethin, nous sommes dans l’obligation de vous ramener ci-fait à Ethin. Votre grand-père, Charles d’Ethin a été assassiné. Vous êtes depuis hier soir, Ernest, seigneur d’Ethin. »  

4ème jour de la 2ème ennéade de Favriüs
Automne de l'an 9 du XIe Cycle

Ernest arriva à Ethin au milieu de la nuit. Le corps de son grand-père ne l’avait précédé que de quelques heures ; celui de son frère était arrivé hier. Alors qu’il passait l’enceinte du château, il sentit ses épaules s’effondrer sous sa tête, comme tassées par le poids de l’idée qu’il était le dernier homme vivant de sa famille. Il avait voulu prendre la direction de la chapelle afin de voir les corps mais pour sa sécurité les gardes du palais lui intimèrent d’y renoncer et le conduisirent immédiatement dans la salle du trône. La peur et la méfiance alourdissait l’air à un point qu’il en devenait presque irrespirable. Partout, les épées étaient au clair prêtes à pourfendre une menace invisible. Ernest eut même l’impression que les gardes ne se faisaient même plus confiance entre eux. Car même si les assassinats avaient eu lieu à Missède, c’était les d’Ethin que l’on cherchait à éliminer. Et les seuls vivants se trouvaient à présent tous là, dans la salle du trône.
« Ernest ! s’écria Irène en accourant. Nééra soit louée. »
L’étreinte de sa sœur vint lui couper le souffle. Il ne l’avait pas vue depuis plus d’un an. Derrière eux, les gardes se retirèrent et la grande porte fut fermée de l’extérieur dans un lourd bruit de ferraille. Il n’y avait personne d’autres dans l’immense salle. On avait allumé des feux dans quelques unes des cheminées mais il y faisait toujours froid. Louise, enveloppée dans de nombreuses couvertures, approchait et se joignit à leurs embrassades. Grand-mère Edna, elle, ne trouva pas la force de se lever. Elles semblaient toutes à bout de force.
« - En sait-on plus sur ce qui est arrivé ? demanda Ernest.
- Le capitaine de la garde attend des nouvelles du Juge Richard Chantenuit, répondit Louise. On n’en sait pas plus.
- Hector d’abord, puis grand-père. On avait peur de t’avoir perdu aussi, dit Irène.
- Je suis là maintenant et je vais… prendre les choses en main, dit Ernest en essayant de conjurer toute l’assurance qu’il lui était présentement possible. »
Grand-mère Edna se redressa finalement. Elle avait tellement vieilli depuis la dernière fois qu’il l’avait vue et ces derniers jours en étaient sûrement pour quelque chose. Ses lèvres tremblèrent pendant quelques secondes avant de se durcir subitement. Une colère noire transcenda les longues coulées de maquillage qui prenaient source dans les commissures de ses yeux. Elle parla lentement, clairement, comme si chacun de ses mots devait  
« Le ban doit être levé, mon enfant. Ethin doit marcher sur Beaurivages. Les responsables doivent mourir. Et toi… seigneur d’Ethin, toi, tu dois venger ta famille. »
Le ton péremptoire de sa grand-mère lui donna des sueurs froides. Il n’avait pas encore eu le temps de faire de la place pour toute la tristesse qui l’assaillait qu’on exigeait de lui de faire la guerre. Ernest devinait que le ressenti de sa grand-mère s’étendait au reste de la seigneurie.

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