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 Morgane de Valblanc (en cours)

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Morgane de Valblanc
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Morgane de Valblanc


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MessageSujet: Morgane de Valblanc (en cours)   Morgane de Valblanc (en cours) I_icon_minitimeSam 24 Déc 2016 - 1:21


Morgane de Valblanc (en cours) Blason10



Nom/Prénom : Morgane de Valblanc
Âge/Date de naissance : L'an 982 du Xème cycle (27 ans)
Sexe : Féminin
Race : Humaine
Faction : Péninsule
Particularité : -

Alignement : Loyal Neutre
Métier : Comtesse
Classe d'arme : Magie (Immatériel)

Équipement :
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Description physique :
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Description mentale :
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Capacités magiques :
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Histoire :


« Il n'est de plus grand menteur qu'un chroniqueur. Faites en sorte de connaître l'histoire et mieux encore, faites en sorte de la faire écrire vous-mêmes. »

D'aussi loin que je parvienne à m'en rappeler, ce furent les premières des paroles de mon père qui s'inscrivirent dans ma mémoire. De lui, je garde le souvenir d'un homme solidement bâti aux larges épaules, le teint mat et buriné, affublé d'une épaisse barbe drue couleur d'encre profonde. Il avait le don de percer jusqu'à mon âme au travers de ses yeux sombres : il avait pour nom Enguerrand de Valblanc.

Je suis née en l'an de grâce 982 du cycle précédent, deuxième fruit de son union avec Grâce de Monfoy. J'avais un frère de deux années mon aîné, Arthur, voué à être l'héritier de nos terres et qui fut éduqué en tant que tel. Dans les campagnes verdoyantes du comté, nous grandîmes avec une complicité rare entre un frère et une sœur ; les convenances qu'on nous imposait en tant que rejetons de seigneur trouvaient bien peu de charme à nos yeux d'enfants et nous parvenions, la plupart du temps, à nous y soustraire. Qu'il s'agisse de se défiler aux monotones leçons du Père Baptiste sur les grands du monde spirituel ou temporel, ou bien d'échapper aux classes d'arts et de lettres de cette préceptrice hâlée à l'accent chantant venue du Sud, Maria... nous trouvions invariablement, l'un dans l'autre, le reflet joueur de notre âme malicieuse.

À y repenser aujourd'hui, les escapades innocentes le long du Garnaad, à respirer l'air humide du fleuve, à fouler de nos bottes crottées l'herbe grasse des berges et à piquer une tête dans l'eau fraîche dans ses affluents les plus cléments constituent peut-être les plus joyeux des moments de mon existence. Et les uniques.

C'est à l'âge de respectivement huit et dix ans que tout ceci prit fin.

* * *

En cette moitié d'hiver rude, même un ronflant feu de cheminée n'aurait pas suffi à empêcher une légère vapeur de s'échapper de ma bouche au moindre mot. Roide aux côtés d'Arthur, je posais un morne regard sur les cendres depuis longtemps éteinte du foyer. Au-dessus de son linteau d'épaisse pierre blanche trônait une ancienne tapisserie dont l'âge avait terni les naguère flamboyantes couleurs. Je trouvais dans son décor de glorieux champ de bataille le courage d'élever la voix.

« Mais, Père... »

La claque que je reçus me fit pivoter la tête si brutalement que je pu sentir un léger craquement raidir ma nuque. Je me retins de porter la main à ma joue, sachant que ce geste m'en attirerait une seconde. Le regard de mon paternel, rivé au mien dans un silence pesant, était toutefois encore plus douloureux que la brûlure sur mon visage.

« Vous ne comprenez pas, ni l'un ni l'autre, les implications du Voile et de ce changement de cycle : n'essayez même pas de saisir le bien-fondé de mes motivations, vous en êtes incapables. »

Il n'y avait aucun faux orgueil ni aucune insulte dans ses mots. Rien qu'une vérité certaine, une authentique sincérité. Pourtant chacun blessait autant qu'une aiguille fichée dans le bras.

« Arthur, il est temps que cessent tes pitreries quotidiennes. Le métier des armes et l'art de rendre la justice te seront inculqués comme j'aurais dû déjà commencer à le faire. Tu te présenteras chaque matin auprès de moi et nous verrons de quel bois tu es fait. »

Sans même le regarder, je pouvais deviner le frisson imperceptible secouant mon frère à ces paroles. Déjà à cet âge, un étrange instinct protecteur me saisissait à son égard, durcissant mes prunelles lorsqu'elles s'arrêtaient brièvement sur le maître des lieux.

« Quant à toi, Morgane, ne compte pas sur ta mère pour te chaperonner toute ta vie durant. Elle t'apprendra tes lettres en lieu et place de Maria, mais tu continueras de voir le père Baptiste. Pour une autre raison, toutefois... »

Enguerrand de Valblanc ne plaisantait jamais : néanmoins, suite à ces mots, son ton venait de gagner encore un cran de sérieux. Suffisamment pour que j'abandonne mes airs de défi mal placé, soudainement mal à l'aise.

« Il... » Étonnante hésitation de sa part. Si inhabituelle qu'elle m'inspirait de l'appréhension. « Il t'expliquera lui-même. Tu te rendras au temple chaque soir avant de dîner, à la tombée du jour. »

Ces paroles tombèrent avec la lourdeur d'une sanction. Je n'osais ouvrir la bouche pour poser les questions me venant à l'esprit, plus tant par crainte d'une gifle que par crainte de leurs réponses.

« Rappelez-vous que quoi que j'ordonne ou fasse, je vous aime et le fais pour vous. Allez maintenant, et les dieux vous gardent. »

* * *

Ce fut, aussi lent qu'imprévu, le début de notre séparation. Lorsque je prends le temps d'y songer, je me demande à quel point notre vie aurait pu être différente. À quel point la voie esquissée par notre enfance aurait pu donner naissance à un chemin plus heureux que celui qu'il a été ; et puis, l'instant d'après, je secoue la tête en chassant de mes pensées ces futiles regrets.
Chaque journée devint une angoissée attente pendant laquelle je voyais filer, impuissante, les heures diurnes me rapprochant un peu plus du crépuscule et de mes cours avec le Père Baptiste. Ma mère percevait sans difficulté mes craintes et parfois, il lui arrivait de refermer le livre qu'elle me lisait pour saisir mes doigts et les presser doucement, muette. Je n'osais formuler la moindre plainte, de peur que l'émotion en vienne à briser l'impassibilité que je me forçais alors à adopter.

* * *

Le bruit de mes pas résonnait sèchement sur les marches de pierre menant au sommet de la vieille tour. Par les meurtrières, je jetais au fil de mon ascension des regards de détresse à l'insensible noirceur de la nuit, sourde à mon malaise. Je n'avais jamais beaucoup apprécié le religieux : Baptiste était un homme entre deux âges, grand sinon dégingandé, aussi sec que la ramure brisée d'un arbuste mort de maladie. Il était aussi dur que mon père, la passion pour le pouvoir en moins ; on aurait dit qu'il ressemblait à une coquille vide d'âme, déçue par l'existence, rendue amère par les facéties de sa destinée passée.

L'on pourrait dire que je dépeignais un portrait bien sinistre de lui, trop pour une adolescente se présentant au-devant d'un simple prêtre ; c'était que je le connaissais bien, car nos leçons ne portaient guère sur le panthéon.

Je frappais du dos de mes phalanges contre le battant vermoulu de la porte barrant l'accès à son boudoir, formulant intérieurement le même vœu que chaque soir : qu'il ne fut pas là. Et comme chaque soir, à l'instant où je sentais une pointe d'espoir me traverser le cœur et m'apprêtais à tourner les talons, l'huis grinçait faiblement avant de pivoter sur ses gonds fatigués.

« Vous êtes en retard » claqua froidement la voix de mon professeur.

Révélé par l'ouverture, il me laissa le soin de fermer sur mon passage en allant à l'autre bout de la pièce. Elle était de moyenne dimension, ses murs habillés de vastes étagères ployant sous les manuels défraîchis et son sol tapissés de vélins craquelés, baignant dans la lumière dansante des bougies disposées çà et là. C'était toujours le même rituel : je m'agenouillais pour ramasser les parchemins encombrant l'espace, les entassant en piles méthodiques sur l'unique table rangée dans un coin - tout en sachant pertinemment qu'il les disperserait de nouveau au matin. Il régnait une perpétuelle demie-obscurité dans cet endroit et le souffle impitoyable de l'hiver ne l'épargnait aucunement, bien qu'un brasier en fer forgé était mis à notre disposition. Baptiste ne l'allumait jamais et la première et dernière fois que j'avais fait mention qu'on puisse l'utiliser, il m'avait réprimandée d'un coup vif de sa baguette.

Son instrument d'enseignement, disait-il.

« Bien, nous allons commencer. Détendez-vous. »

C'était facile à dire, surtout compte tenu de ses exigences en la matière. Ayant fini de ranger son fourbis, je m'astreins à me tenir bien droite au milieu de la salle, les bras le long du corps, fixant un point invisible par-devers moi tandis qu'il me tournait autour. Je pouvais sentir ses yeux fureter, m'étudier, me disséquer presque. Si j'avais le malheur de cligner trop vite des paupières ou de le suivre une seconde, sa cravache se chargeait aussitôt de me rappeler à l'ordre.

« Respirez. Pas si vite. »

Je laissais l'air plein de poussière infiltrer mes poumons, tentant d'ignorer la sensation désagréable qu'il laissait le long de ma gorge. Tousser me vaudrait une nouvelle zébrure sur la peau.
Quelque chose me laissait à penser que moins nombreuses étaient mes erreurs, au plus il s'en agaçait et s'en trouvait frustré. J'en tirais une féroce satisfaction que je me gardais bien de laisser apparaître.

« Peut-être ne serez-vous pas si mauvaise que ça toute votre vie, finalement » persiffla-t-il avec une pointe d'irritation, cessant de faire les cent pas. « Nous allons reprendre là où nous en étions l'autre jour. C'est d'une simplicité enfantine, alors ne me décevez pas une nouvelle fois. »
« Vous voulez dire... éteindre les bougies ? »

Un bref sifflement traversa l'air, juste avant que la trique ne s'abatte sur mes épaules. J'en criai de douleur en faisant un bond, portant la main là où il avait frappé.

« Pas les éteindre, pauvre demeurée, les plonger dans le noir ! Plongez-les dans le noir sans les éteindre ! »

* * *

La magie. C'était de cela qu'il s'agissait, cela le secret honteux pour lequel j'endurais ces soirées ignobles avec le prêtre, rentrant bien tardivement dans les appartements familiaux où je prenais les restes froids du dîner que Maria m'apportait avec une lueur compatissante au fond des yeux. La magie pour laquelle je n'avais, à écouter mon précepteur en la matière, pas la moindre affinité. Trop indisciplinée, trop fainéante et trop lâche pour consentir aux sacrifices qu'elle exigeait.

Pour Baptiste, l'Art s'apprenait dans le labeur et la douleur. Il me le répétait sur tous les tons, s'aidant de sa baguette pour laquelle je me surpris bientôt à éprouver des sentiments proches de la haine. Je ne voyais presque plus ni mon père ni Arthur ; ayant été une gamine rieuse proche de ses gens, je ne tardais pas à éviter la compagnie des domestiques et quelques hommes d'armes du domaine. Je refusais qu'ils perçoivent à quel point mon quotidien était devenu misérable, à quel point les leçons de la fin de journée me tracassaient et me faisaient me morfondre le jour. Je perdais au fil des mois ce qui avait fait ma joie de vivre et mes sourires faciles, au lieu de quoi je me remémorais les exercices de concentration de Baptiste dans l'espoir que je finisse par m'améliorer et enfin échapper à son mépris. Il fit de moi son élève brisée, une apprentie magicienne peu à peu modelée à son image.

Mais tout était amené à changer. Cela se produisît à cet âge où l'on est entre l'adolescente et la femme.

* * *

Je me sens... vide, figée comme la surface d'un lac pris dans la glace. Ayant refusé la chaise qu'il m'offrait, je me tiens droite au milieu des appartements de mon géniteur, en comparant la senteur avec le souvenir que j'en avais. Cela fait-il si longtemps que je n'y avais mis les pieds...?
Devant moi s'est carré dans son fauteuil le maître des lieux. Il n'a guère changé, sinon une ride de plus au coin des yeux. Ceux-ci sont pour l'instant quelque peu arrondis par la surprise.

« Comment ça, tu avais... oublié ? »
« Seul compte mon apprentissage » lâchais-je d'un ton froid en haussant les épaules.

Un silence pesant tombe entre nous deux et je ne suis pas celle qui en paraît la plus incommodée. Lentement, mon seigneur se lève et fait le tour du meuble de manière à venir se planter juste devant moi. Il saisit le bord de mes manches et, dans un discret froufrou, les retrousse jusqu'à mes coudes. Le tissu révéle dans son sillage les lacérations ornant mes avants-bras, que je sais également réparties tout le long de mon corps.

« Mais qu'a-t-il fait... »
« C'était votre volonté, rappelez-vous en. »

Aucun reproche dans ma voix. Rien qu'une vérité dure, fermement assénée.

« Ce n'est pas ce dont nous avions convenu ! »

Quelque chose cloche. Je perçois dans ses paroles une touche de... sollicitude. Ici, pour la première fois depuis ce qui m'apparaît ainsi qu'une éternité, il montre son visage de père.
Mais il est bien trop tard pour cela.

« Vous m'en voyez navrée. » Sèchement, je rabats mes atours pour couvrir mes bras. « Pour en revenir au sujet de ma convocation, je crois que vous avez évoqué le changement de cycle. »

Il paraît décontenancé de mon attitude mais se reprend bien vite ; avec une expression vaguement amère, il hoche la tête.

« Je n'en reviens toujours pas que tu aies pu l'oublier. C'est dans quatre jours que le Voile sera jeté sur Miradelphia et pour cette occasion, nous gagnerons la capitale. Ton frère et toi m'accompagnerez. »

Arthur.

« Comment va-t-il ? Et... et où est-il ? »

Un rictus qui n'est pas dupe étire la commissure de ses lèvres.

« Alors tu es encore capable de te soucier de lui. Bien, cela te servira : dans un an ou deux je t'arrangerai un mariage afin d'obtenir une alliance qui lui sera profitable. Il dirigera Valblanc un jour, mais tu devras lui apporter davantage qu'un soutien politique. »
« Je sais. La magie » le coupai-je sans aménité.

Il fait la grimace.

« Ne t'avise pas de le révéler à qui que ce soit d'autre que ta famille. Demain, je parlerai à Baptiste. Il n'y aura plus de... »

Je vois bien qu'il ne sait pas comment désigner les sévices que mon professeur m'inflige et dont je suis sûre qu'il n'a pas idée de seulement la moitié. Croit-il me devoir quelque chose ?
Lui manifestant mon indifférence de la plus royale des façons, j'esquisse une révérence minimaliste et tourne les talons.

* * *

Tout a mal tourné. Absolument tout. Était-ce de l'imprudence de notre part ? Avons-nous simplement joué de malchance ? Était-ce écrit de toute éternité...?

J'avais laissé un gamin entre les griffes de mon père et mon frère m'est revenu en homme fait à son image, avec une stature aussi lourde que celle de nos gens d'arme, une courte barbe noire lui mangeant le bas du visage. Nos retrouvailles se sont faites dans le silence ô combien expressif de regards échangés avec intensité comme ni l'un ni l'autre n'osait faire preuve d'effusion en présence de notre paternel tandis que, à l'aube naissante, nous prenions la route de Diantra.

C'est au milieu de l'après-midi, sur les routes désertées de l'arrière-pays, qu'ils ont attaqué. Dans une clameur sauvage et goguenarde, des coupe-jarrets en nombre ont dévalé à flanc de colline, à pied et à cheval, pour venir heurter notre mince convoi à l'heure entre chien et loup où le Voile n'allait pas tarder à survenir. Peut-être que si nous n'avions pas pris d'inutile détour...
C'était la première bataille à laquelle j'assistais et elle n'avait rien ni de poétique ni de grandiose. Le sang a coulé en tachant l'herbe grasse bordant le chemin, accompagné des cris de colère, de peur et d'agonie. J'ai vu des montures se cabrer, des hommes tomber à terre et déraper en tentant d'échapper à celui qui allait les clouer à terre d'un coup de lance ; j'en ai vu supplier une merci qui leur était refusée.

J'ai vu mon propre père recevoir un fer de hache dans la poitrine et s'écrouler, la figure dans la boue piétinée de ce qui devenait un charnier. Curieusement, il ne me semble pas que cette vision m'eût alors infligé une souffrance particulière : tout était bien trop confus et brouillon pour que je comprenne réellement ce qui était en train de se passer. Un peu comme si ma conscience s'était vue reléguée au second plan et devenait spectatrice obtuse de la scène.
Mon seul éclair de lucidité fut lorsque j'ai vu cet inconnu lever son bras armé d'un javelot en direction de mon frère. J'ai agi avant de réfléchir, par instinct.

La pointe d'acier a jailli de mon ventre lorsque je l'ai pris dans mes bras pour lui faire un rempart de mon corps.

* * *


« J'ai mal... » articulai-je péniblement, tentant de distinguer ses traits au travers du brouillard de mes larmes.
« Tais-toi. Ne dis rien, petite sœur, ne dis rien... »

J'esquissais laborieusement un tendre sourire, les lèvres barbouillées d'un sang dont j'ignorais s'il m'appartenait. Reposant contre ses jambes, les épaules maintenues entre ses avants-bras couverts de mailles, je me laissais aller à regarder en direction du ciel. Obscurci, il était bien plus agréable à contempler que le carnage m'entourant.

« Ils sont... »
« Oui. Le dernier d'entre eux est mort » m'assura-t-il, la voix pleine de sanglots. Toutefois, lentement, j'entendais la rage poindre dans ses mots. « J'ignore pourquoi ils s'en sont pris à nous... mais je parierais ma main qu'on les a commandités. »
« Tu t'en sortiras... »
« Non. Pas tout seul. Ne m'abandonne pas ! »

Je fus secouée par une quinte de toux qui m'arracha un gémissement de souffrance. Le javelot avait été brisé au niveau de mes reins, mais l'arme était toujours fichée dans ma chair. Elle limitait, pour l'instant, la violence de l'hémorragie.

« J'ignorais que tu étais capable de faire cela. »

Il l'avait chuchoté à mon oreille, comme une suprême confidence.

« Que veux-tu... dire ? »
« Tu le sais très bien. Lorsque tu as crié, ce fut soudain comme si... comme si une vie nouvelle, furieuse et bouillonnante, coulait dans nos veines à tous. Je sais reconnaître la magie lorsque je la vois, Morgane. »

Je n'en avais pas même le souvenir et cela m'importait peu. J'étais en train de mourir, quoique j'aurais peut-être la chance d'apercevoir le Voile. Celui-ci s'étendait lentement par-devers le soleil de Miradelphia et je trouvais, dans ce spectacle difficile à soutenir, une infinie beauté.

« Regarde. C'est un nouveau cycle qui commence... »

L'émotion brisait la tonalité de sa déclaration. Je levais faiblement ma main jusqu'à sa joue, qu'il saisit pour l'y maintenir. Ensemble, nous observions les ténèbres recouvrir le monde. Et soudain...

Une lumière dans la nuit.
La lumière.

Éblouissante comme le hurlement d'une étoile agitée, mais sereine à l'image d'un océan prisonnier des glaces. Silencieuse quoique assourdissante de force, elle rayonna avec une intensité qui n'avait strictement rien de naturel. Je baignais dans sa clarté pas si lointaine, transportée d'un sentiment de félicité dont j'ignorais la provenance ; et le miracle survint.
Il fit refluer l'agonie comme une torche repousse une bête, la remplaçant par une douce chaleur à la senteur de printemps. Envahie d'une force étrangère, je saisis à deux mains la pointe de métal dépassant de mon ventre pour, avec une plainte bloquée dans la gorge, la retirer dans un mince filet de sang supplémentaire. Et sous nos yeux choqués, la plaie de lentement se refermer.

Le miracle de Damedieu.

* * *

Le nouveau cycle commença avec l'accession de mon frère au rang de Comte de Valblanc. Nous ignorions qui avait lancé ces hommes à notre encontre, car il ne faisait aucun doute que d'ordinaires détrousseurs ne s'en seraient jamais pris à une escorte armée, même réduite. Nous avions cependant d'autres chats à fouetter : l'éclipse du soleil perdurait contre toute attente, répandant un vent de panique sur la Péninsule. La lumière divine qui m'avait sauvée soufflait également le malheur et la douleur à travers les terres de l'Ouest,

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MessageSujet: Re: Morgane de Valblanc (en cours)   Morgane de Valblanc (en cours) I_icon_minitimeMer 18 Jan 2017 - 16:21

Bonjour Morgane !

La fiche porte toujours la mention en cours, besoin d'aide pour les finitions ?
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Morgane de Valblanc (en cours)
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