Enterrement d'Harold du Lyron

Cette journée verrait l'enterrement d'Harold, le frère de Renaud. Celui-ci l'avait tué de ses propres mains, il ne regrettait absolument rien même au contraire, il en éprouvait une certaine joie de s'être vengé. Par contre, il prenait soin de montrer un autre visage autour de lui. Il feignait avec brio la tristesse dont il devrait normalement être rempli en voyant un frère mené au tombeau. C'est dans la cité d'Erac, fier forteresse dressée sur sa falaise, qu'aurait lieu la cérémonie et le recueillement mais le corps serait ensuite transféré à Harren, dans le Lyron, pour y être inhumé. Bien entendu, il y avait eut tout une panoplie de procédures afin d'embaumer le corps et le préserver le temps que toute la noblesse puisse venir pour ce jour. L'on avait d'abord utilisé des techniques d'embaumements internes avec l'éviscération et l'ablation du cœur, puis des incisions profondes dans les muscles pour y glisser un baume à base d'aromates et de sel. Ensuite, l'on était passé aux techniques externes, le cadavre avait été plongé dans de l'alcool et recouvert de sel, d'aromates et de vin. Harold était fin prêt pour son enterrement.

Le cortège partit du château, le cercueil posé sur une calèche tirée par deux chevaux entièrement noirs, fiers et tout droit sortis des haras ducaux. A la suite venait la famille d'Harold, son frère Renaud, le nouveau Duc, tenant par le bras sa mère. Immédiatement à leur suite venaient les soeurs jumelles du défunt, Roxane et Alcippe. La noblesse suivait ensuite, fendant la populace qui assistait au cortège sur les bordes des rues. Tout ce beau monde se dirigea vers la cathédrale d'Erac ou la cérémonie fut officié par un Grand Prêtre, la Haute Prêtresse ayant perdu son statut, nouveau camouflé infligé à Erac.

Renaud sortit à plusieurs reprises son mouchoir sur le quel il avait appliqué de l'ail. Cela eut pour effet de faire penser qu'il larmoyait, les yeux humides et le cœur pleins de tristesse, tout en restant droit et fier, comme son statut le demandait. Il était d'une grande prévenance à l'égard de sa mère. Une fois à l'intérieur, ils prirent place au premier rang, réservé pour la famille proche. Léandre manquait cruellement à l'appel, toujours enfermé par l'ogre de Velteroc