Nombre de messages : 239 Âge : 36 Date d'inscription : 05/11/2010
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 404 ans Taille : Niveau Magique : Religieux.
Sujet: La servante des Âmes Sam 21 Jan 2017 - 16:21
1ère ennéade Barkios - Fin ~ 2e mois Automne ~
La nuit était froide dans le désert Zurthan pourtant la chaleur qui se diffusait tout le long de son corps était aussi ardente que le magma du Puy d’Elda. La silhouette était secouée de spasmes repoussant ainsi les fourrures qui la couvraient. A cette fièvre s’ajoutait bientôt la complainte s’élevant dans le silence des ténèbres.
L’environnement était flou. Le soleil s’était couché et des ombres dansaient devant ses iris dorées. Elles se mouvaient, évoluaient en des formes fantasmagoriques, disparaissant, s’éveillant, se volatilisant. Ce sentiment glacé étreignait ton corps qui errait çà et là à la recherche d’un but dont tu ne parvenais pas même à te rappeler. Était-ce vraiment important ? Pas dans l’immédiat. Qui étais-tu vraiment ? Pas même cela ne te revint. Mais ce qui était sûre c’est que ta marche te menait là où tu désirais aller. Cette destination t’était pourtant inconnue. Mais tu avais la conviction qu’il fallait aller là-bas.
De nouvelles ombres surgissent, bien plus réelles. Si l’essaim noirâtre n’avait lui pas de formes, elles, elles avaient pourtant un visage parfaitement net et pourtant tellement chimériques. Si la peur chez les drows étaient une chose peu communes, ces visages l’incarnaient pourtant. Des traits difformes, des crocs, des langues. Tout était dans l’excès. Et sans même t’en rendre compte, ses bras œuvraient. Tu tirais tes épées et tu dansais. Au loin, tu entendais des tambours résonnés et des rires dérangeants s’esclaffés. Tes lames tailladaient autant que les autres t’écorchaient. La sensation de douleur était présente et lointaine à la fois mais cette dernière ne t’empêchait pourtant pas de poursuivre ton ballet dévastateur.
Vint le doute. Cette incertitude qui faisait que peu à peu tu baissais ta garde. Tes vrilles étaient moins énergiques.
Fallait-il l’emporter ? Fallait-il mourir ?
Pourquoi ? Comment ? Au nom de qui ?
Ton corps se raidit. Tu eus encore bien froid. Ta bouche devint sèche et tes jambes cédèrent sous ton poids. Du sol, tu voyais le ciel et les étoiles. Cet univers où tu étais si important et rien à la fois.
La délivrance.
Tu étais un nom. Tu étais une entité. Tu étais un idéal. Tu étais l’espoir. Tu étais le mépris. Tu étais la vie.
Maintenant tu es la mort.
Et tandis que tu voyais ton corps gisant au sol, tu te sentais aspiré par le haut. Était-ce vraiment toi là ?
Le corps s’arqua violemment si bien qu’on crut qu’il allait se briser. Les paupières se rouvrirent sur les rubis coincés entre ses orbites. Elvanshalee redressait lentement le buste tandis qu’elle sentait son corps pris par les flammes oniriques. Elle avait tellement chaud et pourtant sa peau s’était hérissé. Tout le long de son corps, ses arabesques luminescentes ondoyaient de façon incontrôlée. Elle dévisageait Shar’Alak qui l’admirait en silence et bientôt vit la surprise au sein de ses yeux pupilles d’encre. Quelque chose chatouillait sa joue. Ses doigts tremblant vinrent s’y poser récoltant la première larme salée qui dégringolait désormais dans son cou. Elle pleurait. Elle n’avait jamais pleuré, du moins, elle ne s’en souvenait pas.
Tendu, son da’ron l’était. Il osa s’approcher et lui tendre la main qu’elle chassa violemment.
Quel était ce rêve, cette sensation, cette oppression. Elle en connaissait sa signification. Chamboulée, son corps s’extrada de son lit de fortune pour sortir de sa tente. Elle courut sur quelques mètres, au centre de campement et s’effondra, les genoux au sol. Il fallait qu’elle régurgite tout ce qui lui pourrissait l’intérieur. Il fallait qu’elle crache toute cette tristesse hurlante de son être.
Et dans un cri strident, assourdissant et fantomatique, Elvanshalee hurla. Elle hurla à la mort comme une bête à l’agonie.
C’est alors que les daedhels présents compriment qu’une chose importante venait de se produire.
C’est ainsi que Teiweon Danath’Koor transmit à son vaisseau que Tebirahc Zaurahel était mort.