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| Nous sommes deux maintenant [pv Franco] | |
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Tibéria de Soltariel
Humain
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| Sujet: Nous sommes deux maintenant [pv Franco] Dim 26 Mar 2017 - 22:39 | |
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1er jour de la quatrième ennéade de Barkios 9ième année du 11ième cycle
Au final, ce fut une agréable journée. Si l’on oubliait les désagréments du lendemain de veille, Tibéria avait bien profité des célébrations. Ça s’expliquait peut-être par le fait qu’elle avait finalement décidé de lâcher prise après des semaines à obstinément tenir tête à Franco. Comme si cela aurait suffi à le faire changer d’idée si près de son but! Il lui faudrait bien plus qu’un petit brin de femme revanchard pour le faire fuir. La duchesse en était venue à la conclusion que son comportement finirait par lui nuire plus qu’autre chose et qu’il était temps de se concentrer sur des affaires plus importantes. Le duché avait besoin de toute son attention, mais elle n’était plus seule maintenant pour le faire.
À la fin des festivités, Tibéria fut la première à se retirer. On l’amena jusqu’à ses anciens appartements où elle devait compléter les derniers préparatifs avant de rejoindre la nouvelle chambre du couple en compagnie de Franco. On l’aidait à retirer ses artifices et Tibéria n’y mettait pas beaucoup d’entrain. Non seulement elle n’avait pas tant la tête au romantisme, elle redoutait surtout la suite de la soirée. Elle savait trop bien ce qui l’attendait dans les prochaines minutes. Encore une procession de nobles au regard concupiscent, trop heureux de s’entasser derrière un rideau pour être témoin des ébats des nouveaux mariés. Une tradition aussi stupide que dégradante qui n’avait que pour but de protéger les intérêts de l’homme. Tibéria n’avait pas le choix de s’y plier. Elle regrettait de ne pas en avoir parlé avec Franco. Elle y avait pensé, bien entendu, mais comment amène-t-on un sujet comme celui-ci? La simple idée l’embarrassait... C’était trop tard maintenant.
Comme la dernière fois, on avait fait enfiler à Tibéria une robe de nuit légère par-dessus laquelle on passa une robe de chambre en soie ornée de délicats motifs. Elle ne portait plus aucun bijou et ses cheveux défaits tombaient en cascades sombres sur ses épaules et son dos. Des chaussons à ses pieds complétaient l’ensemble. Inutile de traîner plus longtemps, il était temps d’y aller. Elle passa la porte pour prendre le couloir lorsqu’elle réalisa que les choses n’étaient pas tout à fait comme pour son premier mariage. Il n’y avait pas de nobles pour l’escorter, seulement ses femmes de chambre. Le couloir était désespérément vide. Aucun regard curieux ou sourire en coin, seulement des esclaves au visage vide d’expression. Fronçant les sourcils, elle emprunta le couloir menant jusqu’aux appartements ducaux. Elle ne croisa personne en chemin à l’exception des gardes habituels qui détournèrent pudiquement le regard sur son passage. Le corridor devant la chambre était également vide. Pour Tibéria, ce n’était pas normal, mais comme elle n’avait que son mariage avec Arichis comme référence, difficile de se faire une idée sur ce qui devait être ou pas. La chambre était aussi déserté que tout le reste. Cassio avait fait un travail admirable dans la préparation en misant sur une ambiance feutrée et romantique, mais il n’y avait personne. Franco n’était toujours pas arrivé et il n’y avait aucun rideau et aucun siège pour les témoins. Ce n’était qu’une chambre tout à fait normale, mais pour Tibéria, ça n’allait pas.
— Où sont les autres? demanda Tibéria à une esclave.
— Tout le monde a été renvoyé, Altesse. Nous avons reçu des instructions très claires.
— Et le duc?
— Il sera là dans quelques minutes.
La femme s’inclina devant Tibéria avant de se retirer, laissant la jeune duchesse seule avec ses interrogations. Se pouvait-il que Franco ait décidé qu’il n’avait pas besoin de témoins? Peut-être… Pourtant, il paraissait être le genre d’homme à ne rien laisser au hasard, surtout pas maintenant. Sans témoin, ça serait sa parole contre celle de Tibéria si jamais elle décidait d’annuler le mariage. Justement, peut-être qu’il croyait que les mots de la duchesse n’avaient pas tant de poids que ça. Le rustre…
À défaut de mieux, Tibéria s’installa à la coiffeuse et commença à se brosser les cheveux. Ce mariage était l’occasion de recommencer à neuf et d’oublier son précédent échec. Elle avait lutté contre l’idée de s’unir à nouveau, mais au fond, ça ne lui déplaisait pas autant qu’elle l’avait imaginé. Elle pensait à tout ce que ça impliquait et tout ce qui viendrait ensuite. Elle posa une main sur son ventre plat, essayant d’imaginer les sensations de porter un enfant. Tout cela était très abstrait dans sa tête, mais Tibéria était impatiente de les vivre. On lui a dit que ce n’était pas facile et même très désagréable parfois, mais les maux de la grossesse ne sont pour la jeune femme que de futiles désagréments comparés au bonheur qu’on éprouvait au moment de tenir pour la première fois notre enfant. Ses enfants… Sa famille… Cette fois, elle ne laissera pas les ambitions d’un homme la priver de son bonheur. Sur ses rêves de rires d’enfant, la porte s’ouvrit sur Franco, lui aussi préparé pour la nuit.
— Vous n’avez pas de témoins? demanda-t-elle simplement en le regardant à travers le reflet du miroir.
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| | | Franco di Celini
Humain
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| Sujet: Re: Nous sommes deux maintenant [pv Franco] Mar 9 Mai 2017 - 10:00 | |
| ~ Mariage de jadis... L'amour venait sur l'oreiller. ~ Franco avait bien profité de sa journée. Non pas qu’il avait pris un malin plaisir à recevoir des vœux vides de sens de la part de ses nombreuses connaissances ainsi que de la famille de Tibéria. Mais cette fête avait été l’opportunité pour lui de voir des personnes qu’il n’avait pas côtoyées depuis longtemps. Après tout, quel pourrait bien être le rôle d’une fête de famille, si ce n’est de permettre d’entretenir des relations avec des personnes que nous ne fréquenterions pas en temps normal ? Alors que l’heure avançait et se faisait tardive, Franco avait demandé à l’un de ses gardes personnel de l’avertir lorsque la duchesse quitterait l’assemblée festive. Il se doutait bien que Tibéria serait dans le même état que lui, c’est-à-dire plutôt fatiguée. Non seulement car ils avaient veillé ensemble la veille au soir, mais également car ils avaient passé la journée debout, vêtus de somptueux apparats, à échanger toutes sortes de mondanités avec leurs proches. Alors que le duc fut informé du retrait de sa nouvelle épouse, il ne tarda pas à faire de même. Il se rendit dans la pièce où il avait été habillé en début de journée afin de retrouver des vêtements plus légers et agréables à porter. L’espace d’un instant, il repensa à l’irruption qu’avait fait Octavia, la tante de Tibéria alors qu’il n’avait même pas encore fini de s’habiller. Quelle drôle de femme. Franco espérait que la sienne, de femme, ne deviendrait pas comme cette vieille mégère avec les années. Et dire que les denrées rares sont censées se bonifier avec le temps … Après avoir passé de nombreuses minutes à décrocher toutes les lanières en cuir qui maintenaient son armure d’apparat, le grand brun put enfin enfiler un pardessus fait de soie bleu marine. Ce vêtement devait être à peu près mille fois plus léger que l’armure qu’il avait porté toute la journée. La différence de poids était telle qu’à chaque fois qu’il faisait un pas, il avait l’impression qu’il allait s’envoler tellement qu’il se sentait léger. Franco se hâta de rejoindre les appartements ducaux. Il avait vu au préalable la pièce telle que Tibéria l’avait faite rénover. Il faut dire que la jeune femme avait des goûts raffinés en matière de décoration. Le duc ne prit même pas le temps de réfléchir à la scène qui l’attendait, il n’avait qu’une envie : se reposer enfin dans un lit confortable et rattraper le sommeil qu’il avait manqué la nuit précédente. Franco atteignit les appartements ducaux en quelques minutes à peine. Sans se soucier de la présence de quelques serviteurs dans le couloir et de la garde ducale, il franchit la porte de la chambre d’un pas assuré. Tibéria l’attendait. Elle était assise devant une coiffeuse. Défaite de tous ses apparats de la journée, la duchesse semblait presque être une femme simple. La question qu’elle posa lui rappela bien vite qu’avec elle, rien n’était jamais simple. - Je … Non. L’espace d’un instant, il eut presque l’air déconcerté, avant de se reprendre. Non, pas de témoins. Pourquoi ? Vous en ressentez le besoin ?Ne sachant pas vraiment quoi répondre à sa nouvelle femme, il choisit de la mettre en difficulté face à un dilemme comme il avait pris l’habitude de le faire avec elle. Il connaissait cette tradition. Mais Franco incarnait le renouveau, tout le monde lui faisait confiance, ici à Soltariel. Il ne pensait donc pas avoir besoin de s’encombrer de ce genre de traditions pour pouvoir avancer. Le regard du grand brun se dirigea rapidement vers le lit. Il semblait tellement confortable, tellement … parfait. Sans plus attendre, il se dirigea vers ce dernier. - Je suis épuisé. Cette journée était … longue. J’espère que vous comprendrez que je m’installe d’ores et déjà dans ce lit qui me parait ô combien confortable.Une fois dans le lit, il regarda Tibéria. Elle était jeune et … belle. Une vraie femme du sud. Franco la trouvait presque plus désirable une fois qu’elle s’était libérée de tous les ornements superflus qu’elle avait porté toute la journée. Il savait pertinemment qu’elle était la mission qui lui incombait dorénavant. Ils devaient tous les deux consommer le mariage. La vérité était que, comme beaucoup de couples de la noblesse, ils n’en avaient jamais vraiment parlé avant ce jour. La vérité était que, Franco n’était pas vraiment à l’aise avec le sujet. La vérité était que, la première nuit de noce qu’il avait vécu il y a quelques années lui avait laissé un souvenir … Pour le moins étrange. |
| | | Tibéria de Soltariel
Humain
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| Sujet: Re: Nous sommes deux maintenant [pv Franco] Mer 10 Mai 2017 - 23:23 | |
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Tibéria ne s’attendait pas à voir un jour Franco de Celini déconcerté. Pourtant, pendant un bref instant, sa simple question sembla le prendre à revers. Ça ne dura qu’un moment, car fidèle à lui-même, il chassa son malaise en retournant la question à Tibéria. Elle délaissa la réflexion dans le miroir pour se tourner vers lui.
— Non… Je croyais juste que c’était l’usage. À vrai dire, vous ne pouvez pas savoir à quel point j’en suis soulagé. Je trouve cette pratique dégradante...
Franco portait sur ses épaules le poids de sa journée. Tout comme Tibéria, il était épuisé et chaque fibre de son corps réclamait un repos amplement mérité. Non seulement ils étaient debout depuis l’aube, mais la nuit précédente fut très courte et marquée par des excès. Tibéria avait encore ce léger mal de tête qui persistait et qui lui donnait envie que d’une seule chose, dormir. Peu importe ce que les gens attendaient d’eux cette nuit, personne n’osa leur demander des comptes demain. Donc, s’ils décidaient de simplement dormir, ça ne serait pas plus mal.
— Elle fut longue pour moi aussi. Assura Tibéria en délaissant sa coiffeuse. Étendez-vous, je vais éteindre les lampes.
Sans bruit, elle souffla les bougies et éteignit les lampes qui éclairaient la chambre. Elle ne garda allumé qu’un seul bougeoir qu’elle porta jusqu’à la table de chevet. Elle savait très bien que dès qu’ils seraient au lit, ils n’en sortiraient pas de toute façon. Elle tira les draps qui dégageaient un agréable parfum. Cassio avait pensé à tout. Il y avait même une élégante carafe avec deux coupes pour se désaltérer. Tibéria sentait la nervosité monter en elle, chassant momentanément la fatigue. Elle trouvait ce moment tellement étrange. Ils ne parlaient pas, mais le silence trahissait un certain inconfort. Jusqu’à maintenant, ils n’avaient pas été particulièrement proches l’un de l’autre et là ils allaient partager le même lit et bien plus encore. Heureusement, ces choses ne lui étaient plus totalement inconnues alors elle n’avait plus aussi peur que la première fois. Sans regarder Franco, elle retira sa robe de chambre avant de se glisser sous les draps en ne gardant que sa robe de nuit. Celle-ci ne laissant pas beaucoup de place à l’imagination, Tibéria tira les draps jusqu’à son menton tout en restant aussi loin de Franco que le lui permettaient les limites physiques du lit.
La chambre était très silencieuse. Elle entendait seulement la respiration de Franco et les battements de son propre cœur. Dans le couloir, des bruits de pas s’approchèrent de la porte. Deux personnes discutaient, mais impossible de distinguer ce qu’elles disaient. Une troisième voix les interrompit. Plus grave et brusque, Tibéria devina qu’elle venait probablement du garde posté non loin de leur chambre. Le silence tomba à nouveau et les bruits de pas s’éloignèrent. La fête était terminée, mais le château ne dormait pas totalement. Comme la chambre ducale se trouvait à l’écart des appartements des invités, elle se demandait si ce n’était pas des curieux qui avaient espéré surprendre quelque chose à travers les portes closes. Les gens n’avaient vraiment rien de mieux à faire de leur vie. Le silence perdura encore un instant jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus tenir.
— C’est embarrassant, n’est-ce pas?
Elle tourna la tête en direction de Franco dont elle ne voyait que le profil.
— J’aimerais aussi… vous demandez pardon. Ces dernières ennéades, j’ai dépensé tellement d’énergie à essayer de vous tenir tête… Jusqu’à hier… J’avais espérance de vous faire fuir. Une partie de moi était contente de savoir que les choses étaient organisées et que je n’avais pas à m’inquiéter de la horde de prétendants qui serait venue à ma porte dans l’espoir de se faire remarquer. D’un autre côté, je regrettais qu’on décide encore pour moi ce que je devais faire. Je l’ai dit plus tôt durant la cérémonie, mais je le dis encore : vous ferez un bon duc. Vous avez le sang-froid nécessaire pour rester de marbre devant les sautes d’humeur d’une Soltari-Beronti, c’est déjà admirable.
Elle s’esclaffa en pensant à son attitude parfois ridicule. Elle le reconnaissait. Bon, ça ne sortira jamais des murs de cette chambre, mais Tibéria savait qu’elle n’était pas toujours facile. Aucune de ses sœurs ne l’était.
— Je peux éteindre complètement si vous voulez… On est fatigué tous les deux… On peut dormir. Je ne crois pas qu’on va nous poser des questions demain. Enfin… peu importe. Ça ne me dérange pas. Après tout… faudra passer par là éventuellement…
Plus elle parlait, plus elle se sentait rougir. Heureusement, ils étaient plongés dans la pénombre, car Franco aurait très bien pu le remarquer.
— Demandez-moi de prendre la parole devant une foule en colère et je le ferais sans problème, mais parler de… ça… Vous voyez?
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| | | Franco di Celini
Humain
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| Sujet: Re: Nous sommes deux maintenant [pv Franco] Ven 23 Juin 2017 - 12:28 | |
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Franco avait toujours pris un soin méticuleux à dissimuler ses ressentis et ses émotions personnelles. Il avait souvent remarqué, au cours de sa vie, que les personnes qui exposaient leurs sentiments s’exposaient elles-mêmes. Alors pour lutter contre ce phénomène, il existait deux solutions : Feinter des faux sentiments afin de se jouer de l’ennemi. Ou alors rester hermétique et ne laisser transparaitre aucun ressenti. D’un tempérament plutôt calme et introverti, le jeune homme qu’avait été Franco avait rapidement compris que, le concernant, la deuxième solution serait la bonne. Seulement, il s’était déjà demandé si ce jeu avait des limites. S’il pouvait permettre à d’autres personnes de son entourage de franchir ce mur et leur permettre de voir ce qu’il se cachait derrière. Jusqu’à maintenant, Franco n’avait jamais été vraiment confronté à des situations où il devrait se livrer et enfin arrêter de jouer à ce jeu. Sa relation avec son ancienne femme avait été pour le moins platonique et la question n’avait jamais été soulevée. Mais Tibéria avait quelque chose de … différent.
Alors que la jeune femme venait le rejoindre dans le lit, Franco senti un léger malaise s’installer en lui. En fait, il fallait dire les choses telles qu’elles étaient : Les femmes c’était pas son truc. Enfin, pour être plus précis, les relations intimes n’étaient pas vraiment son fort. Au cours de sa vie, il avait eu très peu de relations intimes et encore moins de relations sexuelles. Il avait été obligé d’y consentir afin de permettre la venue au monde de son premier fils, Matteo. Mais depuis ce jour où sa progéniture avait été conçue, le mécanisme n’avait pas été souvent activé.
Le silence s’installa dans la chambre car il semblait qu’aucun des deux mariés ne sache quoi dire à l’autre. Un vieil adage disait « L’amour vient sur l’oreiller ». Ne sachant trop à quoi s’attendre, Franco avait déjà essayé l’oreiller, en vain. A moins que l’amour ne soit finalement moins fabuleux que tel qu’il est décrit dans les poèmes écrits par les romantiques soltaris. Après quelques minutes, Tibéria prit enfin la parole. La jeune femme, qui était d’ordinaire d’un tempérament plutôt énergique, semblait soudain apaisée. Les paroles de la duchesse semblaient même plutôt aimables vis-à-vis de lui, Franco ne put s’empêcher de penser quelque chose en son for intérieur : Et dire qu’elle pensait encore avoir une chance de me faire reculer, alors que je suis en train d’atteindre progressivement mes objectifs. Il garda ses pensées pour lui afin de ne pas raviver les tensions dans leur relation. Il tâcha de lui répondre, tout en employant un ton et des termes aussi calmes qu’elle.
- Nous sommes sur le même bateau, Tibéria. Si vous pensez que je suis en mesure d’être un bon duc, alors vous êtes en mesure d’être une bonne duchesse. Vous n’êtes pas sans savoir que le pays a besoin de stabilité et … Nous allons y arriver.
Voyant que le silence s’installait à nouveau, le malaise qui avait empli tout le corps du duc quelques minutes plus tôt se réinstalla. Heureusement, une nouvelle fois, ce fut Tibéria qui pris la parole. Il sentait que la jeune femme n’était pas forcément très à l’aise avec le sujet qu’elle essayait d’instiller dans la conversation. Cependant, pour son jeune âge, elle faisait preuve de courage de prendre de pareilles initiatives dans leur relation. Malheureusement pour elle, il n’était pas forcément lui non plus une référence en la matière. S’il avait une faiblesse qu’elle n’avait pas encore découvert, c’était bien celle-là.
- Je … en parler est une chose. Le faire en est une autre, encore. Ecoutez Tibéria, je vais être assez direct pour éviter que nous ne restions tous les deux dans un malaise ô combien inconfortable. Vous êtes une très belle femme, et ce que j’ai pu apercevoir de votre corps me laisse penser que vous avez tout pour être désirée par tous les loubards du royaume. Mais je ne viendrai pas vers vous. Enfin … Pour être plus précis, si vous venez à moi, je pense être en mesure de vous combler. Si vous le désirez, je pense être en mesure de vous faire des enfants. Cependant sachez que le sujet est assez gênant pour moi et que, contrairement à mon attitude quotidienne, je ne serais pas très entreprenant dans ce genre de situations. Cela n’a strictement rien à voir avec vous, vous avez vraiment tout pour plaire, le problème vient de moi.
Venant d’ouvrir son cœur et étant en proie à un immense malaise, Franco faillit se tourner pour ne montrer que son dos à sa femme. Ce qu’il venait de faire était une première. Mais son mal être au lit avait déjà partiellement empoisonné son premier mariage, autant prévenir la seconde actrice afin d’éviter une trop grande déception de sa part. Quoiqu’en y réfléchissant, maintenant qu’ils étaient mariés, c’était peut-être un peu trop tard. Peu importe, comme toujours, Franco tâcherait de trouver une solution.
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| | | Tibéria de Soltariel
Humain
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| Sujet: Re: Nous sommes deux maintenant [pv Franco] Sam 1 Juil 2017 - 11:47 | |
| Franco n’avait pas habitué Tibéria à autant de franchise. Cet homme qui contrôlait son image avec un grand soin ouvrit son cœur d’une surprenante manière, sans doute encouragé par cette toute nouvelle intimité qu’engendrait le mariage. Visiblement, la situation l’incommodait et il avoua brutalement qu’il n’aimait pas ce genre de chose.
— Oh…
Tibéria tourna la tête en direction de Franco. Dans le noir, elle devinait à peine son profilé. Les mots faisaient peu à peu son chemin dans l’esprit de la jeune femme qui comprenait un peu plus maintenant l’ampleur de ce soudain épanchement de la part du nouveau duc. Il n’était pas attiré par elle. Oh, il s’empressa d’amoindrir l’impact de son aveu en lui assurant qu’elle avait tous les prérequis nécessaires pour avoir tous les hommes du duché à ses pieds, sauf lui et c’était ennuyeux, car il s’agissait quand même de son époux. Du coup, les insécurités de Tibéria quant à son physique s’en trouvèrent exacerbés. Elle était magnifique, mais comme toutes les femmes, elle entretenait des complexes. Trop petite, des cheveux possédant une volonté qui leur était propre, des pieds énormes, des cuisses énormes, un nez bossu… La liste pouvait s’allonger encore et encore. Rien de tout cela n’était vrai, mais c’est ce qu’elle voyait en se regardant dans le miroir. Le moindre petit détail lui sautait aux yeux, comme une tache d’encre sur un morceau de parchemin.
— Je ne suis pas assez jolie pour vous, c’est ça? Vous dites que j’ai tout pour plaire, mais à vos yeux, ce n’est pas suffisant?
Elle ne savait pas si elle devait être vexée ou bien déçue. Vexée, car elle avait ce besoin qu’on toutes les femmes d’être désirée. Elle voulait avoir ce pouvoir auquel elle avait goûté si brièvement pendant son premier mariage. Arichis l’avait utilisé pour sa propre ascension, mais elle osait croire qu’il l’avait vraiment désiré à un moment ou à un autre. Puis déçue, car cette fois encore, sa vie de couple ne sera pas ce qu’elle avait imaginé. Elle devrait peut-être arrêter de se faire des idées, ça lui éviterait bien des déceptions.
Puis un doute s’insinua doucement dans son esprit. Une vieille conversation refit surface, un souvenir remontant à l’époque où elle vivait à Thaar avec sa famille. Lors d’une soirée, un homme s’était amusé à lui décrire les merveilles que l’on pouvait découvrir dans cette ville de tous les vices. Il avait fait mention de beaucoup de choses. Outre les assassins et les voleurs, cette ville offrait une grande variété de bordels pour satisfaire toutes les envies. En tenant un tel discours, il voulait choquer la jouvencelle et il avait réussi. Toutefois, il donnait également une petite idée qui pourrait expliquer la situation. Se pouvait-il que Franco ait une préférence pour les hommes. Une telle éventualité serait bien pire que s’il la trouvait toute simplement pas assez jolie. En fait, ça pouvait même sérieusement handicaper leur relation. Il insistait sur le fait que le problème ne venait pas de Tibéria, mais bien de lui. Oui, c’était peut-être là l’explication.
— Votre honnêteté vous honore, vraiment. Est-il possible, en fait, que vous soyez, vous savez… que vous ayez une, une préférence pour… la gente masculine? Je ne veux pas vous insulter… Je sais que c’est quelque chose de possible. Ça serait une explication.
Évidemment, il y en avait plein d’autres. Il pouvait, en toute honnêteté, ne pas être intéressé par les rapprochements intimes. Peut-être que ses expériences précédentes l’avaient convaincu que ce n’était pas aussi agréable qu’on le prétendait. Dans ce cas, il serait plus facile de le faire changer d’idée. Avec un peu de volonté de la part de Tibéria et quelques efforts supplémentaires, elle pourrait peut-être en faire un amant digne de ce nom. Évidemment, c’était à elle que revenait la responsabilité, car monsieur n’avait pas l’intention de lever le petit doigt. Qu’avait-elle fait pour mériter cela? Les dieux devaient être fort mécontents d’elle pour lui imposer une telle punition.
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| | | Franco di Celini
Humain
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| Sujet: Re: Nous sommes deux maintenant [pv Franco] Lun 3 Juil 2017 - 8:36 | |
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Franco avait muri depuis son premier mariage. Il était désormais un homme affirmé et ne pouvait pas se permettre de laisser sa femme dans un pareil état de doute. Il s’était engagé sur un terrain glissant et se devait maintenant de donner toutes les informations nécessaires à la bonne compréhension de la situation par celle qui partageait sa vie. Aussi, après les paroles qu’il venait de prononcer, il fut presque surpris de constater qu’elle avait, une fois de plus, ramené le problème à elle. Pourtant Franco venait d’être clair, le problème venait de lui.
- Je vous le redis Tibéria, le problème vient de moi. N’importe quel autre homme normalement constitué serait ravi de se satisfaire de votre corps.
Puis vint le moment où la jeune femme évoqua « ça ». Par ça, il entendait l’insinuation qu’elle venait de faire sur sa potentielle attraction par la gente masculine. Au moment même où elle prononça ces mots, le malaise du duc se fit encore plus grand. En fait, il se senti tellement mal qu’il ne savait même plus quoi répondre. Un pareil mutisme n’était pas vraiment dans ses habitudes. S’il avait pu, il aurait préféré devenir un fantôme et fuir à travers les murs du palais pour ne pas avoir à vivre cette situation. La vérité était pourtant très simple : Il ne savait pas.
Pour une fois, le duc de Soltariel ne savait pas quelque chose. Pourtant, la question était simple : Franco aimes-tu les hommes ? Oui ou non ? Blanc ou noir ? C’était un peu comme dire si l’on aime ou non les fraises. Ou alors les poires … Mais non. Parce que, clairement, Franco n’avait jamais goûté les poires. Ou les fraises. Enfin, peu importe. Les pensées se bousculaient dans son esprit et il ne savait pas quoi faire. Le silence s’installa dans la salle pendant que les pensées torturées de Franco fusaient dans tous les sens. Tibéria avait vécu à Thaar, en estrévent. C’était le genre de choses qui se faisaient dans un pareil pays. Mais ici, comment vivre avec ça ici ? En fait, Franco avait déjà réfléchi à ce problème mais n’était jamais allé aussi loin dans sa réflexion. Parce qu’il s’était toujours résigné à se dire qu’il n’aimait pas le sexe, un point c’est tout. Il ne s’était jamais posé la question de savoir s’il n’aimait pas le sexe avec les femmes ou un certain type de sexe. Non, non c’en était trop.
- Je … Non ! Enfin, je ne sais pas. J’ai toujours couché avec des femmes. Je n’ai eu que très peu de partenaires, mais elles ont toutes été féminines. A moins que … Franco fut forcé de penser à la relation particulière qu’il avait avec Cléandre, son serviteur personnel. Le jeune homme l’accompagnait dans sa vie depuis de nombreuses années, déjà bien avant le décès de sa première femme et de son fils. Bien évidemment, il n’avait jamais touché Cléandre, mais il avait déjà été proche de lui. Le grand brun avait toujours pensé que c’était quelque chose de normal et qu’il avait simplement eut besoin de réconfort, il y a quelques années après les épreuves qu’il avait traversé. Cependant, il avait besoin de réfléchir à ce cas de conscience seul. Aussi, il préféra simplifier la situation pour la perception de Tibéria.
- Je n’ai eu de relation amoureuse qu’avec des femmes. Je n’ai jamais été transcendé par celles-ci. Voilà, c’est tout ce que je suis en mesure de vous avouer à ce jour. Je suis désolé pour l’arrivée tardive de cette clarification.
Le duc se sentait mal, extrêmement mal. Tibéria n’avait rien fait de spécialement méchant vis-à-vis de lui. Bien au contraire, elle venait très certainement de l’aider à faire le premier pas dans une prise de conscience complexe et loin d’avoir été menée à son terme. Cependant, s’il était prêt à tout un tas de choses dans la vie, Franco n’était pas forcément prêt pour ça. Si d’autres étapes devaient être franchies, il lui faudrait du temps. Du temps et de l’aide.
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| | | Tibéria de Soltariel
Humain
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| Sujet: Re: Nous sommes deux maintenant [pv Franco] Mar 4 Juil 2017 - 21:19 | |
| Comment pouvait-on ne pas savoir ce genre de chose? Il est normal pour une jeune femme sans expérience d’être dans l’inconnu le soir de ses noces, mais de là à ignorer si notre préférence va aux hommes ou aux femmes, pour Tibéria ça ne faisait aucun sens. Elle voulait une réponse sans ambiguïté, mais Franco était incapable de la lui donner. En établissant clairement les faits, on pouvait ensuite travailler à trouver une solution, un arrangement qui conviendrait à tout le monde. Évidemment, l’idée que Franco ne puisse jamais vraiment vouloir d’elle peinait profondément Tibéria. Elle était prête à vivre un mariage sans amour comme on en voit souvent dans la noblesse, mais elle acceptait difficilement que Franco puisse n’éprouver aucun désir envers elle que le fait de la toucher devienne une corvée. — Je ne crois pas que le fait d’être désolé va changer quoi que ce soit à la situation. Souffla Tibéria sur un ton qui laissait croire qu’elle se parlait peut-être plus à elle-même qu’à Franco. Qu’allait-elle faire maintenant? Elle pouvait le mettre à la porte, mais elle chassa rapidement cette idée de son esprit. Tibéria avait déjà acquis une certaine réputation après la chute d’Arichis comme si elle en était la responsable. Un départ précipité de Franco ne ferait que confirmer ce que les gens pensaient tout bas. De plus, c’était un homme capable, un excellent administrateur avec une vision très claire de l’avenir qu’il souhaitait pour Soltariel. Nul doute qu’elle avait besoin de lui. Au final, elle devait accepter la situation. Les dieux lui avaient permis de reprendre le trône ducal, mais il venait avec un prix à payer. Tibéria n’aura jamais la famille qu’elle rêvait d’avoir et pour la jeune femme, ça représentait un dur deuil à faire. — Je vous souhaite une bonne nuit, Franco. La jeune femme s’enfonça un peu plus dans les couvertures et tourna le dos au duc. Elle ne voulait pas monter sa peine à Franco. Elle s’emmura dans son silence, brisé uniquement par quelques sanglots discrets. Ainsi se passerait la nuit de noce du nouveau couple.
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| | | Franco di Celini
Humain
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 34 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Nous sommes deux maintenant [pv Franco] Mer 19 Juil 2017 - 13:08 | |
| Franco se sentait mal à l’aise. Bien évidemment, la situation n’était pas des plus agréables pour lui. Mais les paroles de Tibéria n’avaient rien fait pour arranger cela. En même temps, il paraissait normal que la duchesse soit quelque peu frustrée. Les deux maris que Nééra lui avait donné ne permettraient pas à la jeune femme de vivre l’idylle amoureuse à laquelle toute jeune mariée prétendait. Le premier était vieux, égoïste et ambitieux. Le second ne la trouvait « pas à son goût » et était avide de pouvoir ainsi que peu sympathique. Surtout en cette nuit … Quoiqu’il en soit, le duc ne put s’empêcher de penser que rien n’était impossible. Ils étaient là, tous les deux, dans le palais de Soltariel. La couronne était à eux et ils avaient tout le temps et le loisir de faire changer les choses.
Ne sachant trop que faire suite à la fermeture sur elle-même de la duchesse, Franco attendit un moment avant de reprendre la parole. Il préférait attendre que l’orage passe. Depuis quelques mois, il avait compris qu’avec sa femme, mieux valait évoquer les sujets épineux lorsqu’elle était calme. Après quelques minutes d’un silence douloureux, parfois entrecoupé des sanglots de la jeune femme, le duc prit la parole.
- Vous avez ma parole que nous aurons des enfants, Tibéria. Je ne puis aujourd’hui vous dire quand, mais je peux m’y engager. Ce mariage n’est pas celui dont vous rêviez, mais je sais que vous voulez des enfants. Il s’arrêta un instant. Il ne voulait pas prendre la tête de la duchesse avec des paroles qui ne feraient que remuer le couteau dans la plaie. Pourtant, ses paroles étaient solennelles. Car si elle avait finement observé son mari, Tibéria avait bien dû se rendre compte que Franco ne s’engageait que lorsqu’il était vraiment sûr de lui. Il reprit la parole, avec la volonté de clore cette parenthèse qu’il venait d’ouvrir.
- Vous voulez des enfants et j’en veux également. Comme vous m’avez fait l’honneur de devenir mon épouse, j’espère que vous me ferez également l’honneur d’être la mère de mes enfants.
Les pensées du grand brun virevoltaient à toute vitesse. Lui qui était d’ordinaire très calme et avait l’habitude d’ordonner tout ce qui l’entourait, il se retrouvait bien penaud dans cette situation. Ne sachant trop si un geste affectueux rassurerait sa femme ou bien au contraire attiserait une nouvelle fois sa colère, il préféra s’abstenir. Il se tourna de son côté à son tour et ferma les yeux. Le visage pâle et chétif de son fils décédé prématurément quelques années plus tôt apparut dans son esprit. Matteo, j’espère que tu reposes en paix au royaume de Tyra.
- Bonne nuit, Tibéria.
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