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| Traumatisme magique : Cas n°394 | Lomion | |
| | Auteur | Message |
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Halyalindë
Ancien
Nombre de messages : 1722 Âge : 97 Date d'inscription : 17/12/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 480ans (né en 531) Taille : 1m96 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Traumatisme magique : Cas n°394 | Lomion Dim 18 Juin 2017 - 18:18 | |
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Automne - 4e jour de la 5e ennéade de Barkios 9e année du XIe Cycle
Au final, Halya, Fenris, Macabre et leurs deux autres compagnons de route avaient mis un peu plus longtemps que prévu à rejoindre la Capitale depuis Eteniril. La migration hivernale de certaines espèces tout sauf amicales les avait forcés à exécuté un détour risqué pour atteindre la Croisée. Heureusement, malgré une course poursuite assez inquiétante pour se sortir de la ligne de mire d'étranges bêtes ressemblant à une caricature d'énormes sangliers et qui auraient ravies les naturalistes d'Ardamir, il y avait eu plus de peur que de mal.
Dès qu'ils avaient franchis les murs de la Cité Blanche, l'Aigle et la Protectrice s'étaient empresser de rejoindre le palais, plusieurs hurlement de loups s'élevant dans leurs dos. Que la nouvelle de leur arrivée les ait précédé ou non, Anornedellon trouva immédiatement du temps pour les recevoir. La situation d'Eteniril ne souffrait aucun retard. Sur le sujet, Halya fit preuve de la plus grande objectivité et refusa de donner le moindre avis sur les décisions à prendre par la suite, s'excusant en mentionnant son état mental. Une fois que le régent fut rassasié d'informations et qu'il eu interrogé et reçu chacun selon sa convenance pour pouvoir entendre même ce qui n'était destiné à aucune autre oreille, il fallut statuer sur la conduite à suivre quant à la mort de Sigvald.
A cela, Halya avait tout de suite coupé court. D'un point de vue strictement légal, elle aurait du être jugée dans les plus brefs délais en présence du protecteur d'Eteniril. Mais à cause de son état, même le plus doué des mages de l'esprit n'aurait pu vérifier les dires de la Protectrice ou statuer sur le fait qu'il s'agissait bel et bien d'un accident. Le contexte jouait également, un contexte de guerre civile, ni plus ni moins, et si son intervention était discutable, sa responsabilité et sa culpabilité ne pourraient être réellement étudiées que lorsque tout le reste aurait été démêlé et compris. Sans même prendre en compte le mal dont elle souffrait, cela faisait beaucoup de conditions non remplies pour débattre d'une seule mort parmi toutes les disparitions et les meurtres mystérieux qui avaient eu lieu dans la Cité du Nord... Et il y avait, d'après la protectrice, une chose bien plus urgente à traiter la concernant.
" Je respecterai la sentence du Haut Conseil. Mais mon état se dégrade plus vite que je ne le pensais depuis que Macabre m'a permis de m’échapper des geôles d'Eteniril en passant à travers le monde des Ombres. La blessure magique que j'ai reçue à Eraison s'est brusquement aggravée.
Peut-être que cela vous parait étrange, mais je suis parti d'Ardamir car je n'étais plus certaine de mes capacités. Ma Cité a été mis en ordre pour que je puisse trouver un remède à ce mal. Je suis aller jusqu'à Malereg pour demander conseil à Timerion. Il m'a permis de comprendre plusieurs choses sur mon état et d'après lui, je ne suis un danger que pour moi-même. Il m'a confirmé que si le Pergaën ne pouvait pas m'aider, personne ne le pourrait surement. Il a fait ce qu'il pouvait pour me stabiliser. Je ne l'ai dit à personne, mais d'après lui, je n'en avais que pour un ou deux ans à vivre. C'était il y a deux mois.
En résumé, d'après le seul mage qui a put approché mon esprit en Ardamir et d'après Timerion, mon mental et mon Souffle sont intactes mais hors de portée. Ce qui les tenaient unis à mon corps a été rompus ou au moins distendu, et ils s'enfoncent petit à petit dans le Voile qui nous sépare du monde des mort. "
Durant tout l'entretien, elle n'avait montré aucune affectation, restant d'une neutralité glaçante. Elle parlait de sa mort, de son état, d'Eteniril ou de tout autre sujet avec un détachement identique. Mais plus elle parlait, plus elle exposait ses arguments, plus elle détaillait ce qu'il se passait, plus était clair qu'elle ne faisait pas exprès de prendre cette distance. Et c'est encore avec ce vide dans le regard qu'elle fit la demande que le régent examina avec soin.
" Je pense que le mieux à faire pour l'instant est de contacter le Doyen pour avoir un second avis, si jamais il peut en avoir un, et consigné les symptômes pour qu'un autre puisse bénéficier de mes recherches si cela venait à se reproduire. Après cela, je vous demande l'autorisation de partir pour Holimion dans les plus bref délais. Je ne peux pas vous dire que j'ai peur de ne pas y arriver à temps, mais je préfèrerai ne pas avoir à mourir. "
Bien que son regard froid ne cache pas le peu d'estime qu'il avait pour la Protectrice et ses actions, le Régent finit par accepter sa demande. Le soleil était proche de ses derniers rayons lorsque Halya franchit les murs de l'Académie d'Alëandir, précédé d'une estafette du palais chargée de prévenir le Doyen de son arrivée... et de préciser qu'elle avait été victime de la même explosion magique de Neraën.
Dernière édition par Halyalindë Yasairava le Mer 21 Juin 2017 - 23:45, édité 2 fois |
| | | Lómion Ineinior
Modérateur
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 1584 ans Taille : 2m01 Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: Traumatisme magique : Cas n°394 | Lomion Mer 21 Juin 2017 - 16:00 | |
| Une nappe de brume s’était lovée entre les toits, entre les arbres, plus loin derrière les murs de la Cité. Le gris morne de l’hiver s’était substitué aux vertes canopées de l’œuvre. La neige avait pris son dû. Lómion détailla le brouillard dormant du haut des bâtiments de l’Académie. Il avait vu passer plus de sept cent hivers et pourtant, rares avaient été ceux d’une telle intensité.
Il l’avait senti arriver, bien avant que l’estafette ne fasse sonner le bois de la porte avec une poigne ferme. Même dans l’Académie, refuge permanent de phénomènes magiques des plus élémentaires aux plus ésotériques, parfois à tel point que, consciemment ou non, les mages les plus expérimentés s’y perdait, l’arrivée de la Protectrice d’Ardamir faisait figure d’une détonation. Comme l’insecte pris dans une toile trop grande pour lui, se débattant dans un dernier sursaut de vie, Halyalindë faisait vibrer une toile dangereusement équilibrée.
L’envoyé annonça la Dame Louve et fut remercier avant même d’avoir pu déclarer les raisons de sa venue, laissant le vieux mage et son invitée seuls. Préciser les faits aurait été vains, tant ils étaient évidents. Et, par delà les symptômes, l’empreinte qui en était la cause n’était pas inconnue ; au contraire. La Bataille d’Eraison avait donc fait plus de ravages que sur le seul corps de Neraën…
Les yeux de la Protectrice semblaient fixer un point imaginaire loin, très loin de la pièce. Un Voile avait recouvert ses prunelles vertes. L’expression prenait ici tout son sens. Mais le pire était sans doute ce visage inexpressif que la vie avait totalement déserté. Une expression que même la neige de la Cité Blanche aurait pu qualifier de « froide ».
Lómion avait gardé le silence jusqu’alors. Il avait gardé ses observations pour lui-même, sans essayer de cacher sa perplexité. Il rejoignit son bureau et s’y assit. Les pans de sa robe claquèrent sèchement dans l’air lorsqu’il les rabattit en arrière. Une main gracile mais ferme se referma sur une plume et l’autre se saisit d’un grimoire, où les notes de toutes sortent s’entremêlaient dans un langage ésotérique qu’il était surement le seul à déchiffrer. Et en haut d’une page qui n’avait pas encore été noircie, il nota.
394 – Halyalindë
«– Bonjour, Heri Halyalindë. »
_________________ Lómion : #3333ffUinèn : #cc99ff
- Mira d'Or:
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: Traumatisme magique : Cas n°394 | Lomion Ven 23 Juin 2017 - 9:37 | |
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Arrivée dans le bureau du Doyen, elle n'avait pas jeté un seul regard à ses ouvrages. Pas une seule once d'attention ne s'était posée sur la disposition du lieu. Le large bureau chargé de paperasse semblait pourtant soumis à la théorie du chaos et bon nombre de bibelots et grimoires enfermés là auraient eu de quoi être observés des heures durant.
Mais elle ne regardait que le personne pour laquelle elle était là : le doyen. Même la précision de ses longs doigts d'érudits ou la taille ridicule des pattes de mouches qui encraient son grimoire étaient passées à la trappe.
Elle s'était assise dans le fauteuil qui faisait face au mage - le même fauteuil qui avait sûrement soutenu les fesses des plus illustres figures de leur temps - et avait attendu qu'il prenne la parole.
" Bonjour." lui répondit-elle simplement " Quelqu'un vous a dit pourquoi je suis là? "
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| | | Lómion Ineinior
Modérateur
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| Sujet: Re: Traumatisme magique : Cas n°394 | Lomion Jeu 24 Aoû 2017 - 13:17 | |
| «– Bonjour, Heri Halyalindë. »
«– Bonjour. lui répondit-elle simplement. Quelqu'un vous a dit pourquoi je suis là ? – Personne ne m'a rien dis à ton propos, Heri Halyalindë. Je veux me faire ma propre opinion, sans truchement. Mais il n'est pas difficile de deviner les raisons de ta visite. »
Lómion posa sa plume lentement, et ses doigts formèrent un entrelacs difficilement cernable sur lequel il appuya son menton. Ses yeux bruns scrutèrent le visage d'Halyalindë, espérant déceler la moindre trace de l'elfe chez la Dame Protectrice.
«– Je veux aller à Holimion mais on j’ai besoin que vous certifiez que je ne représente aucun danger pour personne. » Déclara-t-elle simplement, insensible au regard perçant du vieil homme.
Un silence suivit, lourd de signification, avant que Lómion ne reprenne la parole.
«– Ce ne sont pas des considérations dont tu t'es embarrassé en venant à Alëandir, Dame Protectrice. Quels mots espère-tu soigner dans les terres du Nord et qui t'y aiderai ? »
Halyalindë ne compris pas la première phrase du doyen... Mais ne pas comprendre était devenu une habitude en quelques ennéades. Elle se contenta de faire comme avec ses compagnons, comme avec Fenris : elle hocha la tête d'un air concerné avant de répondre comme elle pouvait aux questions les plus prosaïques :
«– Un prêtre de Tari m'a conseillé d'aller voir les hauts dignitaires du culte. Et le Seigneur Protecteur Timerion m'a également orienté dans ce sens. Mais d'après lui, il faut faire vite. Je ne veux pas me montrer insistante mais j'aimerai que vous vous penchiez plutôt sur mon examen que sur les considérations annexes. »
Roide, il n'y avait pourtant aucune marque d'impatience dans sa diction. Ses mains étaient tranquillement posées sur ses genoux, attendant paisiblement qu'une pensée vienne les animer.
Silence, de nouveau. L'air de la pièce était lourd du malaise qui suspendit la plume du Doyen dans son geste d'écriture. Il griffonna quelques notes et reposa de nouveau sa plume.
Des coutures - délicieusement réalisées - de sa robe, Lómion sortit une pierre, jaune orangée, aux arabesques internes figées par le temps, qu'il connaissait par coeur. Il la posa devant lui, à mi-chemin avec la Dame Protectrice. Une main recouvrit l'ambre et la seconde se tendit vers Halyalindë, dans un geste qui signifiait clairement qu'elle devait y placer la sienne. Il dut cependant l'insister du regard pour qu'elle finisse par comprendre ce qu'on attendait d'elle.
Les paupières du mage se fermèrent. Au fond de son esprit, il y eut comme une porte s'ouvrit. D'une habitude forgée par les années, il se plongea dans les méandres mystérieuses des arcanes. Pourtant pratiquant de l'Art depuis des temps immémoriaux, l'Archimage n'était nullement grisé par l'impression que lui procurait cette entrée en la matière. Une émotion déferlant sur son corps, pourtant bien loin de ses préoccupations, l'ébranla. Pas de douleur, juste un vertige caractéristique. Et ses yeux se mirent à observer l'invisible pour le commun des immortels. Son esprit toucha, dans un premier temps, cette étrangeté, cette bombe dans un paysage d'habitude si tranquille. D'abord reflué par les résidus d'une magie vicieuse, ancrée dans le corps de la protectrice comme des coups de burin dans la pierre, l'Archimage s'escrimait à percer les secrets de ces arcanes corrompues, presque impie à ses yeux.
Lómion rouvrit les paupières. La Toile était complexe chez Halyalindë, formant des nœuds difficilement cernables. Il coucha consciencieusement ses remarques sur le papier avant de se replonger corps-et-âme dans la magie.
Plusieurs heures suffirent à peine pour explorer ces curiosités magiques morbides qui s’étaient enracinées à la Protectrice et dénouer ce qui pouvait être. Lisser la magie était un exercice particulièrement complexe qui requérait une concentration sans faille et une précision à toute épreuve. Eprouvé, tant physiquement que mentalement, le Doyen se laissa retomber sur le dossier de son siège. Ses mains saisirent fébrilement sa plume pour inscrire sur le parchemin :
Incapable de reprendre du service à ce jour. L’aide du Pergaën et du culte de la divine Tira ne sera pas superflue. Je n’ai fait que ce que j’ai pu.
_________________ Lómion : #3333ffUinèn : #cc99ff
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