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 Au pays de Diantra où s'étendent les ombres

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Aymeric de Brochant
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MessageSujet: Au pays de Diantra où s'étendent les ombres   Au pays de Diantra où s'étendent les ombres I_icon_minitimeSam 8 Juil 2017 - 17:27


1er jour de la 2nde énéade de Karfias, 10ème année du 11ème cycle.

Requérir l'assistance de Gaston Berdevin relevait de l'avalage de couleuvre professionnel. Non que l'homme fut capable : c'était même tout l'inverse, le ladre était habile et dépourvu de scrupule. Aymeric n'avait mis un frein à ses prétentions en Oesgardie que de justesse, et privé d'une baronnie, le marquis d'Odelian avait jeté son dévolu sur une autre. Peu dispendieux en négociations, l'homme avait recouru aux armes dès la première résistance rencontrée, et les Cinq savent que les étherniens, à la race si récalcitrante, lui en avait opposé.

Pourquoi, dès lors, le marquis faisait-il appel à un rival dangereux, porté sur la diplomatie par le glaive ? Tout bonnement car il préférait savoir Gaston à ses côtés que dans son dos. Qui pouvait prédire, si, une fois les seigneurs du Nord s'étant allés, le Berdevin n'aurait à nouveau lorgné sur l'Oesgardie qu'il avait convoité autrefois ?

Ainsi, un courrier s'en était allé promptement à travers les neiges pour gagner les terres d'Odelian et délivrer à leur marquis la missive suivante :

À Gaston, de la maison Berdevin, marquis d'Odelian et baron d'Etherna,

Au 4ème jour de la 1ère énéade de Karfias, à la 10ème année de notre cycle,

Bon seigneur, c'est non sans heur que j'ai appris le retrait des berthildois de vos baronnies, et je prie les Cinq pour que la paix revienne entre vous et vos vassaux prestement. Il est hautement lacrimable de voir ainsi l'hommage bafoué par l'incurie de ses voisins. Las! Il est vrai que la race ethernienne est de nature changeante, et ne comprends guère l'honneur. M'est avis que c'est leur proximité avec le pays de Naelis et l'Estrévent, où des orientaux dissolus aiguillonnent l'appétit d'Arcam, quand nous autres sommes désireux de l'apaiser, qui a favorisé l'avilissement de leur race.

Ce n'est cependant de l'Etherne dont je veux m'entretenir. Vous n'êtes pas sans savoir mon désir de prendre les armes contre les ligards dès le printemps venu. Il y a près de deux ans de cela, votre épouse Madeleyne, tendais qu'elle descendait à Diantra pour raisonner la régente, me demandait de porter mes ostes au devant de Clairssac pour mater celui-ci, ce que je fis. À mon tour, je sollicite votre concours au sein de cette juste et noble entreprise.

Sachez également que sa Majesté le Roy a jugé celle-ci belle et bonne, si bien qu'il nous a donné sa bénédiction, et m'a fait son sénéchal. Cependant, ce n'est point de à un subalterne que je m'adresse, mais à un égal : marchons de concert, marquis que nous sommes, comme nous le fîmes jadis en acontre des puysards à Amblère.

Que la DameDieu vous garde,

Aymeric de Brochant, marquis de Serramire


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Gaston Berdevin
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MessageSujet: Re: Au pays de Diantra où s'étendent les ombres   Au pays de Diantra où s'étendent les ombres I_icon_minitimeMer 9 Aoû 2017 - 23:49


L’un des Douze, les mages des marquis d’Odélian, revenait des froides landes d’Etherna pour faire son rapport, aussi maigre soit-il. Les mouvements de troupes s’étaient raréfiés du côté des rebelles, comme il se devait en ces beaux jours d’hiver. L’idée même de maintenir sur pied les hommes au plus fort de ce blizzard tenait tout bonnement de la folie, mais personne ne s’en scandalisait, cela cadrait bien avec les derniers événements qui avaient soulevé la marche. Le chahut venait principalement d’Odélian même. Les seigneurs et chevaliers qui étaient rentrés au bercail jouaient au chat et à la souris avec les dernières bandes de brigands qui avait débarqué dans la contrée en les délogeant les fermes et hameaux où ils avaient élu domicile.

La ville d’Etherna elle-même s’était peu à peu assoupie, sa tranquillité était uniquement dérangée par les patrouilles des lanciers du marquis. Le donjon laissait la même impression : malgré le cliquetis des armures portées quotidiennement, le cours de la vie avait repris.

Il était tôt, il faisait encore noir quand il rentra dans la forteresse de son seigneur. Accompagné de deux soldats, il passa à travers les cuisines déjà en activité autant pour profiter de la chaleur des fournils que pour rejoindre la chambre du marquis par des chemins discrets. Contrôlé par un des clercs dans l’une des antichambres qui donnaient accès aux logis, il se fit remettre la mission d’apporter une missive venue de Serramire par le tabellion. Il grommela dans sa barbe de trois jours. Lui qui devait faire un rapport aussi neutre qu’ennuyeux, voilà qu’il était chargé d’amener à son maître un message qui portait très probablement une mauvaise nouvelle. Il souffla une dernière fois et frappa contre la porte.

Deux prêtres, des chapelains de la maison Berdevin en chemin vers la sortie, lui ouvrirent et le toisèrent. Le marquis, assis dans un coin, parlait à voix basse avec un autre des Douze et un chevalier des Atouts. Les deux composaient une garde personnelle resserrée qui l’accompagnait partout depuis le début de la rébellion.
« Quelles nouvelles du pays ? » Demanda le marquis quand il l’aperçut.
« Aucune, seigneur. Depuis le départ des Berthildois et des Olysséens, les armées de Caerlyn et de Seram dorment. » Répondit le rapporteur.
« Ils sont peut-être moins stupides qu’ils voudraient nous le faire croire. Le retrait du Faon et cet hiver glacial les auraient ramenés à des raisonnements plus sains. » Commenta son confrère du conseil des Douze.
« Ou bien ils intriguent dans mon dos en fourbissant leurs poignards… » Sur ses mots Gaston se leva et remit en place ses fourrures. Le feu de la cheminée gisait, les dernières braises luisaient faiblement sous une nappe de cendres. Ils descendirent aux cuisines pour prendre la chaleur. A cause du rationnement du bois de chauffage, seules les cheminées de quelques salles étaient généreusement alimentées.
« En parlant de poignards, seigneur : un des clercs m’a chargé de vous remettre une missive de Serramire. » Le silence se fit et tous se mirent à lire la lettre.
« Il veut la paix avec vous et votre soutien, semble-t-il. »
« Serait-ce un autre piège ? »
« Quel intérêt aurait-il à la manœuvre ? Il passerait pour un menteur tandis qu’il lui suffirait de nous provoquer pour que nous finissions encerclés de toutes parts par Serramire et Sainte-Berthilde. »
« Mensonge ou pas, nous n’avons pas le choix. Si le marquis veut se concilier mes bonnes grâces, je les lui donne volontiers. J’ai assez d’ennemis comme ça. Ecris plutôt. »

« A Aymeric, de la maison de Brochant, marquis de Serramire,
Au 1er jour de la 2ème ennéade de Karfias, à la dixième année de notre cycle,

Seigneur, rien ne m’honorerait plus que de rendre à notre suzerain les terres qu’une poignée de seigneurs avides lui ont arraché par la force des armes. Le royaume macère dans une guerre civile où les iniques et les ambitieux profitent de l’eau trouble pour faire bonne pêche. Cela doit cesser, et Odélian, comme elle l’a toujours fait, sera parmi les défenseurs de la justice et de l’ordre.

Mais nous avons déjà notre lot de confusion et de malheurs. Toujours les traîtres se maintiennent derrière leurs murs, Olysséens et Berthildois rôdent derrière les collines et des bandits surgissent d’Isgaard et d’Aduram, écument nos plaines l’épée à la main. Le désordre est rude, les vivres, selon nos estimations, manqueront bien vite. Notre détresse est grande mais, par la grâce de la Damedieu, nous vaincrons envers et contre tout le désordre que les traîtres et les étrangers tentent de faire pousser dans la fière marche d’Odélian.

Hélas, nous devons donc rétablir l’ordre dans nos propres contrées avant de pouvoir nous porter en force jusqu’au Médian pour redresser les torts causés par l’Ogre et nous venger des Champs pourpres. Un contingent des nôtres sera de cette campagne, naturellement ; je ne puis cependant guère vous promettre plus que quelques centaines d’hommes tant que les discordes qui troublent mes terres et mes voisins ne seront pas aplanies.

Que les dieux vous préservent,
Gaston Berdevin, marquis d’Odélian. »






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Aymeric de Brochant
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MessageSujet: Re: Au pays de Diantra où s'étendent les ombres   Au pays de Diantra où s'étendent les ombres I_icon_minitimeJeu 24 Aoû 2017 - 21:08


4ème jour de la 3ème énéade de Karfias, 10ème année du 11ème cycle.

La réponse du marquis avait flatté l'entendement d'Aymeric. Quoiqu'il n'eut douté un instant que le volontarisme du Berdevin fut plus une posture qu'un véritable sacerdoce, le marquis de Serramire se réjouissait que l'homme lui eut répondu, mais surtout, eut formulé des prétextes à son future désistement. Ces prétextes là, Aymeric entendait les balayer pour mieux se rendre son voisin redevable, tout en s'assurant que celui-ci l'épaulerait le moment venu, lors de la campagne printanière.


À Gaston, de la maison Berdevin, marquis d'Odelian et baron d'Etherna,

Au 7ème jour de la 2nde énéade de Karfias, à la 10ème année de notre cycle,

Bon seigneur, il me ravit le cœur d'apprendre votre dévotion à la cause de sa Majesté le Roy. Si les hommes de Serramire et d'Odelian ont pu avoir leurs différends, depuis voila dix ans, il m'est grandement agréable de savoir que pour le service du Royaume, tant en acontre de ses ennemis de l'extérieur que de l'intérieur, nous puissions demeurer côte à côte.

Oncques mais! J'entends aussi vostre détresse face à la sédition, au tumulte et à la famine. Adonc, je puis vous offrir mon aide, si celle-ci vous acceptez. Mon serviteur, le brave Heinrich, m'a rapporté comment vos gens lui avaient porté assistance en acontre de la canaille qui sévissait aux frontières et l'heureux résultat de sa vénerie. Ce que la DameDieu et Othar ont voulu victorieux, qui suis-je pour le défaire ? Aussi je désire que nos gens, si vous le voulez vous aussi, maraudent à nouveau côte à côte pour purger la lande de tout croquant.

Quant aux rebelles étherniens, sachez ceci : leur avanie, puisqu'elle vous entrave dans le secours du Roy, dessert de fait celui-ci, en sus de bafouer ses édits. Adonc, mon devoir de sénéchal me dicte à mon tour de porter les armes aux devant de cette mauvaise race : Etherna ne sera ainsi qu'un bastion rebelle supplémentaire sur notre chemin vers Diantra, le printemps venu.

Dernièrement, si je ne puis mettre un terme au mauvais hiver qui sévit si durement sur nos terres, il m'est en revanche possible d'en adoucir les maux. Dès lors que vos terres seront purgées de la canaille, je puis vous envoyer force de boisseaux de blé, à titre de prêt, tant il est vrai que les étés précédents nous furent cléments et que nos greniers sont pleins. Je gage qu'ainsi aidées, vos terres sauraient pleinement soutenir l'effort de guerre, le printemps venu.

Que la DameDieu vous garde,

Aymeric de Brochant, marquis de Serramire


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Gaston Berdevin
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MessageSujet: Re: Au pays de Diantra où s'étendent les ombres   Au pays de Diantra où s'étendent les ombres I_icon_minitimeMar 29 Aoû 2017 - 15:48





Le même mage des Douze, celui de la dernière fois, fut par un concours de circonstances similaire au précédent chargé de porter la réponse du marquis de Serramire à son seigneur. Il espérait cette fois-ci avec un feu plus grand encore que les nouvelles qu’il amenait étaient bonnes. Depuis quelques jours, la populace des domaines étherniens de Gaston refusait les appels de leur seigneur, ni hommes ni victuailles ne répondaient aux requêtes des Berdevin. Ceux-là voyaient naturellement dans les atermoiements de la paysannerie locale non la peur de manquer mais une nouvelle preuve de leur atavique traîtrise.

Des expressions mystérieuses émouvaient Gaston qui lisait la missive de son pair et le mage n’arrivait à tirer grand-chose de ses mines. Pour finir d’exciter la curiosité de son conseiller, le marquis releva la tête en dessinant un sourire mi-figue mi-raisin. Un an plus tôt, Gaston s’était senti assez fort pour défier Serramire sur son propre terrain. Si son frère et prédécesseur Grégoire avait rejeté la proposition de Fenricks de Coureaux, un maître éphémère d’Oesgard, de mettre la baronnie nordique sous l’égide d’Odélian, cet appel avait résonné en Gaston. Arcam avait brûlé chez lui toute mesure et allumé l’ambition folle de mettre dans l’escarcelle de sa maison une marche éloignée des confins de son domaine par des centaines de lieues, un domaine au cœur de la mouvance de marquisat serramirois et rendu misérable par une guerre civile sans fin : Oësgard.

Comme toujours, l’opportunisme qu’avaient placé les Mille Visages dans la tête sa victime s’était retourné contre elle. Lorsqu’Aymeric l’avait confronté sur le sujet d’Oesgard après l’invasion des elfes noirs, Gaston s’était dégonflé comme une baudruche percée, subitement abandonné par l’énergie toxique qu’avait semée le dieu du Chaos auparavant. Son projet vain s’était brisé comme du cristal contre la pierre, et même si le grand blond avait attribué la responsabilité de cet échec au nouveau retournement de Jérôme, il s’apercevait amèrement qu’il n’avait été qu’un pantin entre les mains du dieu de la Discorde et l’artisan de son propre trébuchement.

Depuis les ennemis d’Odélian aux frontières et à l’intérieur s’étaient multipliés à une vitesse fulgurante. La situation s’était inversée. Aymeric, le rival naturel à qui il disputait la domination du nord jusqu’ici, l’accablait de présents. Partout où Arcam et ses sbires meurtrissaient son pays, le marquis du nord offrait son aide. Contre les bandits il mettait des guerriers à leur trousse, contre les disettes il garnissait les greniers des châteaux odélians. Les rebelles, que le régent de Sainte-Berthilde avait excités et qu’il soutenait avec des victuailles et des hommes, Aymeric les considérait comme ce qu’ils étaient : un déshonneur qu’il fallait extirper.

Le marquis son pair s’élevait au-dessus de lui sereinement, un acte de potlatch après l’autre. Chaque nouveau don rendait un peu plus redevable Gaston envers Serramire. Tous les dons du nord étaient des clous dans le cercueil de l’hégémonie odéliane. Il fallait pourtant faire son deuil. Il n’avait aucune revendication à disputer à Aymeric de Brochant, la seule main tendue en sa direction. Sainte-Berthilde lorgnait sur Etherna, Missède continuait à occuper les terres de son marquisat, et la couronne n’offrait en échange de sa loyauté que du vent.

« J’ignore si je redoute ou espère une traîtrise du corbeau… »
« Seigneur ? »
« Le marquis de Serramire daigne bien répondre à toutes nos doléances. Il promet des hommes d’armes, des vivres et son soutien contre les félons. »
« Pour sûr, Serramire serait un ami encombrant, mais nous sommes au pied du mur. Si nous défions Brochant, nous finissons encerclés par des rivaux. »

Sur ce constat, le marquis but sa coupe jusqu’à la lie et alla dicter sa réponse.

« A Aymeric, de la maison de Brochant, marquis de Serramire et régent d’Oësgard,
4ème jour de la 3ème ennéade de Karfias, 10ème année du 11ème cycle,
Seigneur valeureux, vous faites de moi votre obligé et Odélian n’oubliera jamais que parmi les guerres fratricides, les parjures et les bassesses d’usurpateurs vicieux qui mirent le royaume de Néera à genou, il est un gentilhomme qui chérit toujours la concorde et le bien supérieur de l’humanité par-dessus toute autre chose.

Les hommes de vos domaines sont bienvenus en mes terres s’ils veulent assister au châtiment de la canaille stipendiée qui pullule en Odélian, ainsi que les vivres que vous pourriez libérer afin de tempérer la disette que les sorciers des rebelles et des suderons ont provoqué par des maléfices contre lesquels mes conseillers enquêtent ardemment.

Je veux vous convier, doux seigneur, à ma cour de printemps en tant que mon hôte et mon pair honoré, afin que je puisse rendre un peu des grâces que vous me faites et d’écouter vos avis sur la déliquescence de notre pauvre royaume ainsi que sur les remèdes que vous comptez prodiguer contre ces innombrables maux.

Que les dieux vous préservent.
Gaston Berdevin, marquis d’Odélian.

(Accompagnent le message du marquis de nombreux feuillets sur des détails logistiques et techniques à propos des réserves estimées des brigands, leurs localisations et leur force estimée, des rebelles et des vivres, ces dernières étant quelque peu sous-estimées. Bref, des devis, des estimations de prix du grain et autres documents de commerçants.) »


Quelques minutes plus tard, il dicta un autre discours, à ses troupes cette fois-ci. Sauf les soldats des Deux-Béliers, quatre cents hommes, les membres de la maison du marquis, soit sa domesticité et les membres des Douze déjà présents, ainsi que trois cent chevaliers d’Odélia et de Dens, tous ceux-là hivernant avec leur seigneur dans le donjon de la ville d’Etherna, ceux qui n’étaient pas encore libérés de leur devoir l’étaient à présent et pouvaient, une fois les portes de la capitale descellés, rejoindre leurs foyers jusqu’à la levée du ban de printemps. Les hommes en garnison dans la seigneurie d’Ack étaient eux aussi libérés de leur devoir et pourraient repartir auprès de leur famille, sauf les professionnels, qui seraient renforcés par une centaine d’hommes de Romeno. Tout cela, bien sûr, si les conditions climatiques le permettaient.

Ensuite, d’autres ordonnances étaient adressées aux crieurs, hérauts et autres agents publics. Les vassaux du marquisat devraient donner aux paysans leur victuaille selon les droits de chacun, pourchasser les brigands qui s’obstinaient à brigander. Enfin, sur les domaines personnels des Berdevin, les droits de fouage seraient augmentés en conséquence de cet hiver exceptionnel et des chasses seraient organisés dans ses bois et forêts tant pour éviter d’estropier ses troupeaux que pour donner leur pitance aux plus démunis. S’ensuivait une diatribe sur la colère des dieux qui, par la faute des sacrilèges, des faux rois et des parjures, frappaient aveuglément les bons comme les méchants. Que chacun, concluait la mise en garde, dénonce les agissements que d’aucuns suspectaient d’être magiques, se méfie des suderons comme des Etherniens, qui pouvaient être autant d’agitateurs à la solde des elfes noirs et d’autres forces maléfiques.

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