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 Un cas d'urgence | Protecteurs d'Anaëh

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Artiön Laergûl
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Halyalindë
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MessageSujet: Re: Un cas d'urgence | Protecteurs d'Anaëh   En cas d urgence - Un cas d'urgence | Protecteurs d'Anaëh - Page 2 I_icon_minitimeJeu 24 Aoû 2017 - 12:33


Le Régent ne lui laissait pas l'entré en matière la pus facile... Au contraire... Et étant donné sa formulation, il était clair que pour lui elle était coupable. "Reconnue coupable de meurtre "... Avant même le moindre procès. Un meurtre. Voilà comment serait jugé son acte par la plupart désormais. Ni plus ni moins... voilà pourquoi les actes des militaires étaient gérés par leur hiérarchie et voilà pourquoi les civiles n'y prenaient part que de façon exceptionnelle : Où commence la faute et où s'arrête le dégât collatéral ? Comment jugé les actes d'une personne prenant déjà sur elle le poids des morts pour l'éviter aux autres habitants d'Anaëh ?

Mais cette fois-ci, Halya n'avait pas agis sur ordre. Elle avait pris un risque et s'était plantée dans les grandes largeurs même si elle avait essayé de se rattraper en désorganisant la garde pour permettre aux rebelles de passer plus facilement... Ce qui n'avait pas suffi à éviter les morts. Toute cette opération avait été catastrophique jusqu'à l'intervention du protecteur lui-même qui lui couterait peut-être la vie...


______________________


En silence, elle se leva pour aller jusqu'à la fenêtre, portant une main à son visage. Cela ne rimait à rien de continuait indéfiniment cette conversation stérile. La nuit ne durerait pas toujours. Mieux valait qu'elle ait le temps de le mettre en lieu sûr le temps qu'on ait besoin de lui. Peut-être que son visage morbide et son air fatigué pourrait lui être utiles cette fois...

Elle s'était à peine détourné, que la voix du Conseiller s'enquérait de sa santé.

« Vous ne vous sentez pas bien, ma Dame ? »

Alors qu'il se dirigeait vers elle, elle se retourna d'un mouvement souple, tout son corps accompagnant un coup à la tempe... que l'éténirili esquiva sans soucis. Un étau se referma sur le poignet de la guerrière qui se retrouva dos à sa cible, le bras en extension. L'homme était plus rapide et plus fort qu'elle ne le pensait... Où était-ce elle qui l'était moins qu'à son habitude ? Elle constatait sans douleur que son épaule menaçait dangereusement de céder sous la pression d'une clef de bras. Il  commençait a articuler quelque chose, mais au lieu de s'immobiliser pour sauver son articulation, elle risqua la cassure et recula d'un pas, directement sur le Conseiller. Déséquilibré, Sigvald avait précipitamment lâché prise pour tenter de reprendre appui sur ses jambes fatiguées... sans succès.

D'un mouvement souple, les jambes de l'Ardamiri avaient fauchées son ennemis au niveau des genoux. Sa main agrippa fermement le col de l'elfe Alors qu'elle roulait au sol avec lui en passant dans son dos. Malgré la lourde robe qu'on lui avait offerte de porter, elle réussi à l'immobiliser en enroulant ses jambes autour de lui. Les bras de la guerrières avaient ceinturés la tête et le cou du Conseiller pendant la chute. La pression sur sa trachée l'empêchait de crier et devait le forcer à se calmer rapidement. Sur ce côté là, ce fut une réussite. Très rapidement, il cessa de gesticulé. Elle relâcha la pression... Pour s’apercevoir en quelques secondes que celui qu'elle pensait priver d'air jusqu'à l'inconscience ne respirerait plus jamais, la trachée écrasée par une pression trop grande.


______________________


Elle s'en souvenait distinctement depuis son retour d'Holimion. Elle se rappelait également avec une rare précision de la rage et de la rancœur qu'avaient fait naître en elle cet échec supplémentaire. Elle avait jeté un regard noire sur le bilan de ses actes en tant que Protectrice et n'en avait vu que les défauts. Elle se rappelait de la colère qu'elle avait ressenti envers elle et les dieux. Elle se souvenait d'avoir blasphémé.. et c'était même la dernière émotion dont elle se souvenait.

Mais ça, elle n'en parlerait pas dans cette assemblée, ou pas à moins d'une investigation magique. Tout cela n'avait pas fini de mûrir en elle et quelque soit la décision du Conseil, elle avait la sensation de ne pas être arrivée au bout du chemin qu'Eteniril avait amorcé. S'ils le désiraient par contre, elle leur ferait le récit de cette scène et accepterait même les investigations d'un mage de l'esprit de sa propre volonté si certains le jugeaient nécessaires. Des regrets, elle en éprouvait, mais le fait d'avoir eu une confiance abusive en ses capacités plutôt que de se reposer sur celles d'un autre en était la principale raison. Pour le reste, la mort de Sigvald ne lui était pas plus difficile à supporter que celle des ordures qu'elle avait chassé en tant qu'Aigle. En participant à des meurtres de sang froid, il avait scellé son destin lui même et la mort qu'il avait eu était même sans doute trop douce par rapport à une longue agonie sous le regard plein de haine de ses Frères.

Pourtant, quelque chose taraudait plus que ses faits et geste pour l'instant. " Le Haut Conseiller Sigvald est en effet mort de mes mains, mais je soutient que c'était un accident et je le regrette. Je me suis évadée des geôles d'Eteniril et je suis venue ici de mon plein gré en faisant confiance à la justice du Trône Blanc... Et je ne pensais pas être reconnue coupable de meurtre, par le Régent en personne, avant même d'être entendue. " déplora-t-elle en ravalant la moutarde qui lui montait au nez derrière une indifférente neutralité. Elle pouvait remercié Mélian de lui en avoir rendu l'habitude... Mais elle ne s'attarda pas sur le sujet, et expliqua, comme on lui avait demandé, les circonstances de ce que les Conseillers avaient à juger aujourd'hui. L'affectation qu'elle en avait n'était clairement pas la même, mais son passé de militaire lui faisait naturellement prendre le ton factuel d'un rapport. " Comme je l'ai dit plus tôt, j'ai été arrêté par les Noss pendant mon voyage vers Holimion et ils m'ont empêché de quitter les lieux. J'avais déjà eu l'occasion de rencontré le commandant et sa probité n'ayant jamais été mise en cause, les preuves que les rebelles m'ont convaincu de me joindre à eux. J'ai accepté de les aidés à préparer la mission d'infiltration qui devait leur permettre de trouver des preuves. Peu avant l'heure fixée par le chef des rebelles pour entrer dans la Cité, les Etenirilis ont lancé une attaque sur le camps. Les plus hauts gradés étant auprès des Noss à ce moment là, j'ai dispersé les Rebelles et je me suis laissée prendre pour pouvoir agir de l'intérieur. Je pensais pouvoir m'approcher de l'Aube pour la sécuriser mais elle était trop bien gardé.

Dans le temple de Kÿria, on m'a fait comprendre que le Haut-Conseiller Sigvald était parmi ceux qui avaient orchestré les choses. J'ai obtenu une entrevue et pendant notre conversation, voyant que je n'aurais aucun moyen de le raisonner, j'ai essayé de l'immobilisé. Il est mort étouffé car je ne mesurais pas correctement ma force et j'ai pris son calme pour une reddition. Je n'avais aucun désir ni aucune raison de vouloir sa mort... "
ajouta-t-elle en se retenant de détourner le regard. Pensé au gâchis qui s'en était suivit... " J'ai passé le restant de la nuit a désorganiser les troupes citadines de l'intérieur. Il y a eu plusieurs blessés parmi les militaires mais aucun civile et de ce que je sache, pas un des homme que j'ai touché n'a succombé à ses blessure.

J'ai été capturée aux alentours de minuit et emprisonnée. Ils voulaient me faire interrogée par un mage de l'esprit mais l'intervention de Neraën les a coupé dans leur élan - et de toute façon, mon état ne leur aurait rien laissé savoir. J'ai été libérer par une mage coopérant avec les Aigles quelques heures plus tard. Mon état s'était gravement détérioré, les rapports vous le confirmeront, je pense.

Comme je l'ai dit, je n'ai pas quitté Eteniril pour échapper à un châtiment, mais étant donné qu'ils étaient même prêt à bafouer l'entente entre les Cités en utilisant la magie de l'esprit sur un Protecteur non consentant et en l'absence de tout témoin, j'ai préféré m'en remettre au jugement du Haut-Conseil. "


Même si honnêtement, Halya ne savait pas ce qu'elle aurait fait à la place des Protecteurs ici présents et de leurs représentants. Sans une version considéré sincère de la part des Etenirilis, la juger revenait à s'exprimer sur un acte appartenant à une guerre civile qui n'était pas finie et en se reposant sur les rapports des rebelles qu'elle avait aidé ou d'Aigles et d’Éperviers, corps dont elle connaissait personnellement des membres et avec lesquels elle partageait une histoire commune. Il ne restait plus qu'à espérer que les Protecteurs ne l'utiliseraient pas pour donner aux Etenirilis une sentence politique qui les mettraient en confiance. Bien qu'elle ne doute pas que certaines des personnes attablées y trouveraient leur compte, Halya n'avait aucune envie de devenir une livre de chair sacrificielle et si elle devait être condamné, que ce soit parce qu'ils la jugeaient réellement en tort.


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Fenris Nöldorion
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MessageSujet: Re: Un cas d'urgence | Protecteurs d'Anaëh   En cas d urgence - Un cas d'urgence | Protecteurs d'Anaëh - Page 2 I_icon_minitimeJeu 24 Aoû 2017 - 21:12

Bien. Malgré leur déboires, tous les membres du Haut Conseil semblaient enfin d'accord, le plan d'Halyalindë faisant l'unanimité. Melian en était soulagée tout autant que mécontente. La compagne de son fils était douée, on ne pouvait pas dire le contraire. Cela ne laissait rien présager de bon pour la suite des évènements qui l'intéressait dans un cadre strictement privé. Les Nöldorion étaient difficiles à manipuler, cependant elle tenait Fenris par les sentiments. Y ajouter de belles paroles ne serait pas pour leur rendre service... Elle posait d'ailleurs sur la Protectrice un regard insistant mais dépourvu de toute émotion apparente. Si l'ensemble des personnes présentes pourrait prendre cela pour une simple pause de réflexion, Halyalindë saurait sans nul doute qu'il n'en était rien.

Le Régent clôtura plus ou moins cette partie de leur réunion et passa à l'ordre du jour suivant. Melian se tourna vers Anorn pour entendre les chefs d'accusation, ou plutôt de culpabilité étant donné sa formulation. Non pas que cela lui déplaise mais, s'ils étaient là, ce n'était pas sans raison. Certes, son rôle dans la mort du Haut Conseiller était avéré et elle le reconnaissait elle-même. Ce qu'il fallait plutôt déterminer, c'était s'il s'agissait d'un meurtre, de légitime défense ou bien d'un homicide involontaire.
Halyalindë eut aussitôt droit à son tour de parole. Selon elle, elle voulait le mettre hors d'état mais n'avait pas contrôlé sa force. Par la suite, elle n'avait plus fait subir le même sort à personne. La raison pour laquelle elle s'était échappée était on ne pouvait plus claire et somme toute légitime au vu des méthodes que souhaitait employer le Conseil d'Eteniril. Il n'y aurait probablement pas à revenir là-dessus. En tout cas, dans un premier temps, elle se contenterait d'apporter simplement les informations qu'on lui avait transmises. Dès que la Protectrice eut terminé, Melian s'éclaircit donc la gorge afin de signaler qu'elle souhaitait prendre à son tour la parole.

-Je me permets d'apporter des éléments pouvant éclairer cette assemblée sur l'état de santé d'Heri Yasairava au moment des faits. Dit-elle en posant une main sur le dossier soigneusement posé à côté d'elle. En effet, Après son retour d'Eraison, Halyalindë a quelque peu voyagé et sa route l'a conduite à Malereg où elle a demandé l'assistance de son Protecteur. J'ai entretenu une discussion épistolaire avec Timerion afin de recueillir toutes les informations nécessaires permettant d'évaluer les capacités physiques et mentales de la Protectrice avant les évènements d'Eteniril.

Melian ouvrit le fameux porte document et en sortit une pile de papiers. Il s'agissait de rapports personnels de Timerion ainsi que des lettres qu'elle avait échangé avec lui. Elle les avait soigneusement organisé de manière à pouvoir faire un exposé clair et aussi précis que possible. Elle se gardait également la possibilité de jeter un œil rapide si elle avait besoin de citer le texte afin de rapporter les éléments tels quel.

-Lors de son arrivée, Timerion a constaté que le corps d'Halyalindë fonctionnait au ralenti et que sa température était anormalement basse. Elle lui a confié qu'elle peinait à rester impliquée "normalement" dans ce qui l'entourait et qu'elle avait l'impression de ne plus percevoir les choses comme avant. Elle a dit se sentir parfois... Melian vérifia dans ses notes. ..."hors de son corps". Il a usé de magie pour compléter son diagnostique et a constaté qu'en effet ses sens étaient étrangement atrophiés, en particulier l'odorat, le toucher et le goût. Il en a conclu que le lien entre son souffle et son corps s'était distendu et qu'elle n'était que partiellement parmi nous.
A l'aide de sa magie, il est parvenu à stabiliser l'état de dégradation de son corps. Il a également renforcé la Symphonie autour d'elle, ceci dans le but d'attirer l'attention des végétaux sur elle afin que les Chants de la Mère maintiennent son Souffle de ce côté du Voile et ainsi diminuer cette sensation de ne plus avoir son esprit en elle. En revanche, il n'avait aucun moyen d'atteindre son esprit. Il a d'ailleurs écrit ici que sa patiente était très sensible à la magie de la vie mais insensible à celle de l'esprit.
Cependant, malgré ses bons soins, il n'a pu que stabiliser son état physique et ses sens devaient continuer à décliner lentement. Ainsi, sans autre soin plus adapté, Halyalindë aurait été destinée à nous quitter sous peu. Son espérance de vie était estimée à un an tout au plus. Cette estimation n'était qu'à titre purement indicatif, tout choc physique, psychologique ou magique pouvant grandement la réduire. Il ignorait également si cela se ferait par pallier ou en continu. C'est pour cela qu'il l'a envoyée vers le Pergaën. En effet, étant Haut Prêtre de la déesse des morts, il a semblé évident à Timerion que si quelqu'un pouvait comprendre l'état d'Halyalindë, c'était bien lui.


Melian marqua une pause, signalant que tous les documents en sa possession était à disposition du Haut Conseil s'il estimait en avoir besoin. Durant toute la durée de son exposé, elle avait regardé chaque personne de manière successive, à l'exception d'Halyalindë qu'elle ne regardait presque pas. Elle la désignait parfois d'un geste de la main tandis qu'elle parlait d'elle mais rien de plus. Elle n'était pas là pour évoquer ses difficultés personnelles avec la Protectrice mais pour relater les faits tels que l'avait fait Timerion. Elle s'en détachait donc autant que possible, jusqu'à ne plus poser les yeux sur elle.

-En conclusion, à son départ de Malereg, Halyalindë était dans un état approximativement stable hormis la lente dégradation du lien entre son corps et son esprit qui était déjà à l'oeuvre et ne pouvait être empêché. Cependant, étant donné les évènements qui se sont succédé jusqu'à la mort du Haut Conseiller, il se pourrait que son état se soit quelque peu dégradé et qu'elle n'ait... effectivement, pas senti pleinement sa force. Cela ne peut néanmoins pas être vérifié. En effet, je crois savoir que la personne qui l'a faite sortir des geôles est une mage. Etant donné son inconstance face à la magie et l'état dans lequel elle est arrivée puis repartie d'Eteniril, quelque chose l'a visiblement affectée de façon non négligeable. Il y a donc fort à parier qu'elle allait bien mieux avant son évasion qu'après.


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Artiön Laergûl
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MessageSujet: Re: Un cas d'urgence | Protecteurs d'Anaëh   En cas d urgence - Un cas d'urgence | Protecteurs d'Anaëh - Page 2 I_icon_minitimeMer 30 Aoû 2017 - 17:37

Entendre la voix de Kaëlistravaë se détacher du cortège de murmure au point où vous en étiez te surprit autant que cela t’apporta un peu de réconfort. D’autant plus qu’en théorie son constat était tout à fait pertinent… en pratique, la proposition était tout de même difficile à exploiter. Obtenir la sympathie des rebelles et Noss et la levée du siège leur permettrait certainement autant à eux qu’à vous de gagner des points parmi les sceptiques Etenirili, et d’enrayer la machine nourrissant la foi vouée par la Cité envers ses Conseillers, mais que l’on obtienne la levée du siège et que les sceptiques ne soient pas assez nombreux et l’Eteniril traîtresse y trouverait victoire, à moins que ce ne soit le Trône Blanc qui vienne se placer en tant que nouveau contenant, mais dans ce cas l’on reviendrait simplement à un état de siège sous une nouvelle forme.

C’est certainement convaincu que l’opposition refuserait de lâcher du lest sans que l’on ne l’y force qu’Anorndellon coupa court à l’intervention de ta fiancée… et par la même occasion au débat tout entier. Alors c’est ainsi que cela se passerait. Le Trône Blanc s’insérerait discrètement, en tant qu’élément perturbateur, pour tenter de rétablir la vérité, et l’on profiterait de la première brèche pour que l’abcès déformant la Cité du Nord soit crevé et pansé.

C’était acté.

Maintenant le nouveau sujet proposé devenait autant moins délicat qu’il était plus personnel. On ne débattait plus du devenir d’une Cité entière, ni de celui de l’Anaëh, mais faisait simplement le jugement d’une elfe unique ; Halyalindë Yasaira, ici présente, paradoxalement celle ayant permis de démêler l’intrigue précédente. Problème étant, l’intrigue précédente, son cas y était étroitement lié.
Coupable du meurtre de l’un des Conseillers d’Eteniril. Coupable du meurtre de l’un de ceux déjà considérés au sein du Haut-Conseil comme étant des traîtres à l’Anaëh. Coupable de s’être faite engloutir par une série de sombres événements… tu ne voyais pas en quoi cela méritait de statuer d’une quelconque façon sur son état physique et psychologique au moment du drame.

Elle s’était impliquée exactement de la même manière que l’avaient fait les Aigles sous la demande de Neraën. Elle s’était impliquée et avait tenté de faire avancer les choses, seulement les choses avaient mal tourné. Que la mort de Sigvald ait été un accident ou pas, elle avait été donnée par un opposant en temps de conflit. Un crime de guerre, voilà tout. Un meurtre de guerre qui lorsqu’il venait de l’officielle Protectrice d’Ardamir se trouverait peut-être avoir de fâcheuses conséquences s’il venait à être ébruité, mais qui ne méritait à ton sens de jugement plus sévère que celui qu’on imposerait à n’importe quel autre elfe ayant attenté à une vie dans l’espoir den protéger d’autres. Sauf qu'ici ils étaient des "politiques" pas des militaires, ils avaient été pour la plupart d'entre eux de ceux que l'on avait mis en sécurité à l'intérieur des Cités alors que les personnes comme Halyalindë ou toi se chargeaient de couvrir leurs mains de sang. Qu'une vie puisse être perdue en dehors du champ de bataille, ils ne le comprendraient certainement pas, alors c'est avec la fermeté toute fabriquée de celui qui est certain de parler dans le vide que tu entamas ta tirade. Au moins l'accusée te serait peut-être reconnaissante d'être capable de la moindre empathie.

- Loin de moi l’idée de manquer de respect à quiconque tu reprends la parole, sur la défensive mais je ne pense pas qu’il soit si judicieux dans notre cas d’accorder autant d’importance à l’état physique d’Heri Yasairava. Le fait est que sa main a conduit un souffle vers l’abysse tu te tournes vers la Protectrice d’Ardamir mais n’est-ce pas chose logique qu’un tel conflit accuse des pertes ? Nous avons les preuves de la culpabilité du Conseil d’Eteniril entre nos mains, preuves qui bien qu’hors d’accès d’Heri Halyalindë au moment de son implication, auront été largement remplacées par non seulement celles déjà en possession des rebelles, mais complétées par leur témoignage direct. Tu décroises les jambes, prenant une position plus ouverte Dame Halyalindë, plutôt que de simplement se placer en victime d’un conflit l’ayant happé durant son pèlerinage vers… Holimion c’est bien cela ? tu cherches confirmation dans le regard d’Halyalindë aura décidé de s’engager de ce qu’elle considérait à ce moment et que le Trône Blanc confirmera comme étant le parti des justes. Je fais confiance à vos sentiments devant les précédentes propositions de notre sœur pour la croire lorsqu’elle confesse ce meurtre n’avoir été ni prémédité, ni pensé être de son intérêt. Je vous fais d’ailleurs plus confiance encore pour entendre qu’une simple meurtrière de sang-froid n’aurait vu aucun avantage à s’en remettre à l’autorité du Trône Blanc, lorsqu’il aurait été si simple pour une elfe de son acabit de simplement disparaître dans la nature. Ton regard se refroidit, se faisant perçant au point den être gênant pour qui le croiserait... et c’est toute la salle qu’il balaya Peut-être Eteniril n’est-elle pas encore en guerre ouverte, mais elle est en guerre depuis quelques temps déjà. Le « meurtre » de Sigvald n’est à mon humble avis à considérer comme n'étant qu’un accident de guerre comme il en arrive un nombre incalculable dès lors qu’un conflit éclate en Anaëh, et s’il on devait prendre en compte l’état physique et mental précaire de notre accusée au moment des faits, le caractère fortuit du méfait n’en serait que plus justifié.
Heri Halyalindë ne possède à mon sens qu’un véritable tort dans notre affaire, et c’est le risque qu’elle a fait courir à Ardamir en s’engageant dans ce conflit alors qu’elle porte encore officiellement la charge du Protectorat ; mais je ne pense pas nécessaire dans notre cas, de demander plus d’Halyalindë qu’un simple communiqué officiel visant à clarifier la nature personnelle de son implication, et à décharger son Protectorat des possibles retombées de ses actes, pour qu’il ne reste plus de la responsabilité d’Ardamir que ce à quoi il s’est engagé sous l’autorité du Trône Blanc.


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MessageSujet: Re: Un cas d'urgence | Protecteurs d'Anaëh   En cas d urgence - Un cas d'urgence | Protecteurs d'Anaëh - Page 2 I_icon_minitimeDim 3 Sep 2017 - 19:27

"De toute façon, elle n'aurait au bout d'un moment pas eu le choix d'agir en tant que personne, ne serait-ce que pour sa propre survie du fait de se retrouver entre les citadins et les noss."

Des paroles qui signifiaient suffisamment et qui rappelaient la réalité de ce qui s'était vécu pour tous ceux ayant eu le malheur de penser traverser le protectorat d'Eteniril à ce moment-là. Tout comme les Aigles qui avaient clairement été obligés d'outrepasser les ordres qu'on leur avait donnés. Et cela, Ilyn n'était pas sûr que ce détail ait pleinement été compris par certains... d'où la courte piqûre de rappel. Les jambes croisées, le protecteur de Solith faisait se rencontrer ses mains comme par amusement, ou pour marquer une attente peut-être. Quoi qu'il en soit, sans regarder personne en particulier, il reprit la parole comme si de rien n'était.

"Bon, si je comprends bien vos dires, on peut statuer sur le fait que la mort du haut-conseiller relève d'un homicide involontaire dans un contexte de guerre. A partir de là, trouver comment la situation va être gérée... Si vous voulez mon avis, il vaudrait mieux qu'elle le soit en au moins deux temps : la première serait des excuses officielles de la part de Heri Halyalindë tout en clarifiant en même temps qu'elle a agi en tant qu'elfe et non pas en tant que protectrice, afin, comme le suggérait Heru Artiön, de mettre hors de danger Ardamir. La deuxième, qui peut être rattachée à la première, serait la promesse de se racheter d'une manière ou d'une autre auprès de la cité ou, plus vraisemblablement, auprès de la famille du défunt comme il est de coutume dans cette région. La troisième et dernière partie serait le passage à l'acte, mais uniquement une fois que la guerre civile serait terminée ; nous ne pouvons pas nous permettre de trop éloigner une protectrice de ceux qu'elle doit protéger pour une longue durée lors d'un hiver si rude et des tensions au sein-même de l'Anaëh..."

Tout en prononçant cette dernière phrase, Ilyn haussa légèrement une épaule tout en faisant une moue presque désolée. Là se jouaient l'officiel et l'officieux : officiellement, Halyalindë était la protectrice d'Ardamir. Officieusement, elle était dans une période sabatique... du moins disait-on. Il y avait toujours moyen de jouer sur les lois et les faits pour calmer ce cas tout à fait délicat en attendant que la situation se calme elle-même.

"En tout cas, une chose de sûre, même si c'était un accident le crime ne pourra certainement pas rester impuni à moins que la famille du défunt ne décide de libérer ce poids de ses épaules."
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MessageSujet: Re: Un cas d'urgence | Protecteurs d'Anaëh   En cas d urgence - Un cas d'urgence | Protecteurs d'Anaëh - Page 2 I_icon_minitimeJeu 7 Sep 2017 - 19:09

Si Artiön niait totalement l’utilité de discuter de l’état antérieur d’Halyalindë, cette dernière portait toute sa justification dessus. Ce n’était pas volontaire. Elle n’avait commis aucun meurtre. Si elle avait tué un elfe ce n’était que dans le cadre d’une guerre et il faudrait, selon certains, juger cela comme un crime de guerre et rien d’autre. Ilyn déclarait tout simplement qu’il s’agissait d’un homicide involontaire. Les solutions proposées le laissaient pantois. Etait-il possible de sortir autant de bêtises en si peu de temps ? Et la conviction dans la voix du protecteur, celle qui laissait transparaître sa certitude de dire ce qui était juste et logique n’était qu’aberration. Seule Melian avait l’esprit à peu près clair, à cela près qu’elle ne faisait que résumer sans réellement se mouiller. Dans sa voix, on sentait la réticence à livrer ses propos. Parce qu’elle ne voyait pas combien ses propos pouvaient desservir Halyalindë, sans doute. Arwain lui avait brièvement rapporté les rumeurs qui couraient, elle était toujours au fait de beaucoup, et il apparaissait qu’entre les deux elfes, l’hostilité était de mise. Pourquoi, comment, il n’en savait rien et ne chercherait pas à savoir. Mais cela lui était bien utile de connaître les sentiments qui animaient chacun, surtout lorsqu’il s’agissait de juger un pair.

- Heru Ilyn, un instant je vous prie. Je vous trouve bien hâtif. Quand à vous Heru Artiön, je comprends tout à fait que vous soyez un soldat et que vous ne voyiez là qu’un crime de guerre parmi d’autres. Heri Halyalindë reste certes la protectrice d’Ardamir, mais ce n’est plus elle qui la représente. Nous avons ici Heri Kalistravaë et ce en tant que régente d’Ardamir. Je ne crois pas que les actions qu’Heri Halyalindë a pu commettre en Eteniril ou ailleurs soient automatiquement reconnues comme étant celles d’Ardamir. De plus, si je comprends bien, vous pensez qu’il suffira seulement d’une missive dans laquelle cette dernière ce repend pour effacer le crime qu’elle a commis ? Dois-je vous rappeler qu’elle a tué l’un de nos frères ? Dois-je vous rappeler la gravité d’un tel acte ? Il ne nous appartient pas et il ne nous appartiendra jamais d’enlever le souffle à un frère ou à une sœur. Il ne s’agit pas d’être expéditif, il ne s’agit pas de condamner vulgairement Heri Halyalindë. Son état et le contexte n’excusent en rien son acte. Ils l’expliquent tout au plus.

Et encore, c’était chose difficile que de le reconnaître. Retirer la vie à un enfant de Kÿria était le crime le plus atroce, ce qu’on pouvait commettre de pire. Pourtant, ceux qui s’étaient exprimé tendaient à penser que des excuses suffiraient pour réparer cela. Qu’un sincère pardon pourrait effacer le fait qu’elle avait tué quelqu’un.

- Quant à la proposition d’Heru Ilyn de se racheter auprès de la famille du défunt, je n’ai pas de mot. A quoi bon nous convoquer si cette dernière fait justice ? A quoi bon discuter de ce cas maintenant si nous leur remettons le droit de décider ce qu’il adviendra d’Heri Halyalindë ? Rien ne pourra remplacer leur père, leur mari, leur fils. C’est une impasse, leur seule satisfaction sera de savoir que nous l’avons jugée, comme n’importe quel autre elfe qui aurait commis le même crime. Je ne reviendrai pas sur le troisième point, l’évocation de la régence aura suffi.

Maintenant, si Heri Halyalindë veut revenir sur le terme de meurtre que j’ai employé, je le ferai volontiers. Vous soutenez qu’en aucun cas vous n’aviez l’intention de le tuer. Vous soutenez que votre acte était involontaire, puisque vous n’aviez aucune raison de le voir mort. Il ne sera pas nécessaire de vérifier cela, votre récit, les faits et les notes du Doyen couplées aux informations d’Heri Melian suffisent amplement. Il se trouve, Heri Halyalindë, que vous êtes une soldate émérite. Vous avez été choisie pour ces qualités, il me semble, en tant que protectrice d’Ardamir lorsque les drows prenaient d’assaut Eraïson et qu’ils faisaient front au sud d’Anaëh. Vous avez appris à vous fier à votre jugement, parce que ce dernier était fiable. Vous avez appris à vous faire confiance, à prendre rapidement des décisions en vous basant sur vos capacités et sur celles de ceux qui vous accompagnent.

Arrivée à Eteniril, vous n’avez pas cessé de vous faire confiance, de suivre votre instinct et de vous en remettre entièrement à votre jugement. Vous étiez alors au sein d’une guerre civile, alors même que vous ne vouliez rien d’autre que vous rendre à Holimion. Comme il vous était impossible de vous sortir rapidement de cette situation pour continuer votre périple le plus rapidement possible, vous avez fait ce qui était en votre pouvoir pour sortir de la Cité. Là où vous avez commis une erreur, c’est lorsque vous avez décidé d’agir sur la situation. Vous êtes certes une très bonne stratège et il est bien inutile de faire semblant de ne pas le voir. Le Haut-Conseiller Sigvald étant sans doute un des elfes à l’origine de cette guerre civile, il n’était pas idiot de vouloir le mettre hors d’état de nuire. La seule chose qui me chagrine, et qui nous amène à discuter de votre cas ici et maintenant, c’est le fait de vous en être occupé vous même.

Si je comprends bien, je reprendrai les mots d’Heri Melian, vous peiniez à rester impliquée normalement dans ce qui vous entourait et vous vous sentiez parfois hors de votre corps. Le diagnostique donné par Heru Timérion était, il me semble, assez clair. Votre corps et votre souffle étaient dissociés, et malgré ses soins vos sens devaient décliner lentement. Tout cela, vous le saviez. Vous en étiez consciente. Et pourtant, vous avez choisi de mettre hors d’état de nuire le Haut-Conseiller Sigvald. Vous n’aviez plus d’emprise sur votre corps, vous n’avez selon vous pas contrôlé votre force et vous avez tout de même choisi de l’attaquer.

Alors dites moi une chose, pensez-vous, vous tous, qu’Heri Halyalindë n’est responsable en rien de ce qui s’est passé ? Pensez-vous qu’il s’agit d’un geste malheureux dont il faudrait la décharger au plus vite ?

Je vais vous dire ce que je pense. Heri Halyalindë a été complètement irresponsable et cela a coûté la vie à un de nos frère. Le contexte ne change rien à cela. Et effectivement elle se soumet à notre jugement, Heru Artiön. Parce que celui d’Eteniril aurait été bien plus horrible et parce qu’elle reste une dame protectrice. Mais ne voyons pas là une preuve de son innocence, s’il-vous-plait. Si son périple en Holimion et sa rencontre avec le Pergaën ont été bénéfique, je préconise tout de même un temps de réadaptation. Heri Halyalindë revient tout juste de son voyage. Il serait bon de mettre en place une aide adaptée.

Je propose qu’on renvoie Heri Halyalindë à Ardamir, auprès de ses proches, avec une équipe soignante pour l’entourer. Une réelle réadaptation en somme. Pendant ce temps, une vraie régence, si Heri Kaelistravaë n’en est pas déjà une, devrait être mise en place. Il ne me semble pas judicieux de retirer son titre de protectrice à Heri Halyalindë mais il est nécessaire de s’assurer qu’elle en redeviendra bien une. Quant aux missives, nous pouvons lui demander den rédiger quelques unes, si cela plaît à certains.


Voilà la sentence qu’il pensait juste d’appliquer. Et il constituerait lui-même l’équipe soignante, pour être certain qu’elle reçoive exactement ce dont elle avait besoin.
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Fenris Nöldorion
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MessageSujet: Re: Un cas d'urgence | Protecteurs d'Anaëh   En cas d urgence - Un cas d'urgence | Protecteurs d'Anaëh - Page 2 I_icon_minitimeLun 11 Sep 2017 - 18:36

Melian n'avait formulé aucun avis ni aucune proposition de sanction. Son but premier était de retranscrire les constatations de Timerion et c'était chose faite. Elle laissa ensuite le soin à chacun de s'exprimer sur les éléments qui venaient de leur être fourni. Une façon pour elle de prendre la température et de se positionner par rapport à une suggestion plutôt que den fournir une elle-même qui n’aurait peut-être pas été juste, faussée par ses propres ressentiments à l’égard de la Protectrice.
Une fois de plus, Artiön apporta son avis tout à faire militaire, considérant Sigvald comme une victime de guerre, son décès ne donnant pas lieu à un jugement. Il y avait des pertes à la guerre, Melian en était parfaitement consciente, mais pouvait-on considérer ce cas de cette manière ? Halyalindë s'était mêlée de cette affaire. Certes, elle y avait été impliquée par d'autres mais elle avait conscience de son état et rien ne l’obligeait à prendre part à ce qu’il se passait. Elle aurait pu, et aurait dû, passer la main. A elle seule, pouvait-elle réellement changer les choses ? La preuve que non.

-En constatant la situation à Eteniril, je comprends que Heri Yasairava se soit sentie dans l'obligation d'agir. En tant que militaire et Protectrice, il a toujours été de son devoir de veiller sur notre peuple. Cependant, jene peux m’empêcher de me demander qu'elle aide elle espérait pouvoir apporter dans son état. Etat dont elle était parfaitement consciente. Je soutiens donc l'avis du Seigneur Régent : il était irresponsable de sa part de prendre part à ce conflit. Étant donné qu'elle avait tout d'abord été faite prisonnière, elle aurait pu se contenter de le rester ou expliquer sa situation. Je suis sûre qu’une personne saine d'esprit aurait convenu qu'il fallait la laisser poursuivre sa route. Elle aurait certainement pu obtenir que les Noss lui fassent contourner la cité. Mais elle a choisi de rester.

Halyalindë leur ressemblait tant à ses sauvages des forêts. Elle avait la moitié de leur sang après tout. Et elle savait leur parler. Qu’est-ce qui l’avait empêché de se rendre compte qu’elle n’était pas en capacité d’aider telle qu’elle était ? L’orgueil ? Le désir de se prouver à elle-même qu’elle était encore compétente malgré tout ? Grossière erreur qui avait coûté la vie à un homme et presque la sienne.
S’il n’avait tenu qu’à elle, Melian aurait pu demander une autre sanction bien plus définitive. Une sanction qui l’aurait éloignée de son fils par la même occasion mais cela n’était qu’un bonus. Néanmoins, elle ne perdait pas de vue qu’elle était là en tant que représentante d’une plus haute autorité. Elle devait avant tout se faire la voix de son Protecteur et non celle de son coeur.

-En revanche, je vous trouve plus que clément sur la sanction Heru Anorndellon. Il ne serait pas de l'avis de Timerion de recourir au bannissement, cependant son but a toujours été de protéger les elfes, tous autant qu'ils sont. Des soins sont un minimum mais je me demande si cette mesure serait suffisante dans l’immédiat. Je serais davantage partisane pour une mise à l'isolement le temps de s'assurer qu'Halyalindë ne représente un danger pour personne. Selon la durée de cette quarantaine, son titre pourra ou non être maintenu. Une mise en société progressive pourra ensuite être mise en place, avec un couvre-feu et une absence de stress temps par exemple, je laisse le soin aux personnes qui seront en charge de la soigner de songer à toutes les mesures qui leur paraîtront nécessaires.

Voilà quel était son avis en se plaçant du point de vue de Timerion. La seule chose qu’il aurait pu dire et qu’elle ne parviendrait pas à faire, c’était de spécifier qu’elle ne devrait pas être séparée de ses proches durant toute la durée des soins. Anorn avait déjà exprimé cette idée, cela lui évitait d’avoir à faire de même. De plus, les soigneurs de la jeune femme seraient tout à fait capables d’y penser eux-mêmes. Mais il était hors de question qu’elle autorise à voix haute le fait que Fenris puisse continuer à la fréquenter...
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Artiön Laergûl
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MessageSujet: Re: Un cas d'urgence | Protecteurs d'Anaëh   En cas d urgence - Un cas d'urgence | Protecteurs d'Anaëh - Page 2 I_icon_minitimeMar 12 Sep 2017 - 2:48


Si les deux affaires que vous traitiez n’étaient pas si graves, tu aurais presque pu rire, ou au moins te donner la peine de sourire. Il faut dire que dès lors qu’Anorndellon s’était mis à appuyer la prétendue gravité des actes d’Halyalindë, tu t’étais préparé à avoir à défendre bec et ongle l’Ardamirie, toi le seul ici semblant comprendre les tenants et aboutissants de l’éthique militaire ; mais aussi explosive qu’avait pu être son amorce, on s’estimerait bien malheureux d’avoir la moindre égratignure après une chute aussi bénigne. Pourquoi faire autant de raffut pour ne finalement proposer une sentence n’ayant rien de bien plus contraignant que ce qu’Ilyn et toi aviez en tête ? Certainement pour éviter la moindre chance de paraître capable de trivialiser le meurtre d’un frère. N’en reste que si tu ne vois pas quel mal pourrait faire un temps de réadaptation à une personne te semblant déjà très adaptée, et ne t’opposerait pas à son verdict final, le raisonnement du Régent t’était loin d’être convaincant.

L’intervention de la Dame de Malereg serait loin de te faire le même effet. Certes, les précédents refus de l’ambassadrice de l’Epine Dorée d’entendre ton argumentation t’auront mis sur la défensive quant à la moindre de ses interventions, mais tu n’en restes pas moins capables de décortiquer son discours pour en trier ce que tu considères pertinent de ce que tu penses du ressort de l’injustifiable. Souci étant qu’à moins d’être un orateur de génie, il est très difficile de rendre justifiable à quelqu’un d’aussi têtu que toi ce que tu aurais dès le départ décidé ne pas l’être. Et Melian n’était pas la Taledhelle la plus convaincante qu’il t’eut été donné d’entendre.

- Vous m’excuserez de revenir si loin en arrière, mais heru Anorndellon, lorsqu’Ilyn parlait de se racheter auprès de la famille et des proches du défunt, j’imagine qu’il voulait mettre en avant le fait qu’il serait bon de penser à une manière de les accompagner dans leur deuil pour en atténuer les dégâts. Nous savons tous quels dommages peuvent provoquer chez nous la perte d’un être cher, et bien qu’il soit à mon sens prioritaire de s’intéresser d’abord à ce qui touche directement à la situation d’Halyalindë, il faudra lui concéder au moins la pertinence de ce point-là. Tu hoches la tête en direction d’Ilyn, avant de reprendre Et quant au fait que les décisions de la Protectrices n’engagent pas systématiquement le Protectorat dont elle est censée être responsable – en particulier quand la dite responsabilité est portée par Kaëlistravaë ici présente – j’en suis bien conscient, mais prudence est mère de sureté. Clarifier la situation au cas où le moindre elfe ait pu l’interpréter autrement n’est ni de trop, ni bien difficile.

Le reste de ton point de vue, tu dois bien te l’avouer, est surtout motivé de convictions personnelles, mais de convictions qui n’en sont pas moins valides, puisque ce sont finalement celles qui sont inculquées à la grande majorité des guerriers de part tout l’Anaëh… mais aussi par quelques volontés personnelles. Quoi qu’on en dise, celle que l’on jugeait en cet instant était l’une des plus proches parent de ta fiancée, et en conséquence, un peu de ta famille. Emotionnellement proche d’elle ou pas, c’est une volonté toute égoïste, mais tu aurais aimé qu’elle ne soit pas enfermée à Ardamir durant votre cérémonie de mariage, surtout pour des raisons qui n’en valent pas la peine.

- Mais pour en revenir à une étape plus actuelle de notre discussion, je reste autant bouche bée devant votre manière d’aborder le crime et tu le dis avec un sarcasme bien marqué d’Halyalindë que devant votre idée d’une sanction adaptée. Tu te tournes un instant vers Anorndellon, sourcils froncés, avant de généraliser par ta posture la cible de ton discours Que pensez-vous que les guérisseurs fassent dans les dispensaires, que ce soient ceux déployés sur les campements près des champs de bataille, ou en plein milieu des villes ? Tes pupilles filent vers les deux autres mages de Vie présents, leur intimant à eux particulièrement le silence Et bien ils prennent des risques. Parfois ils mettent leur propre vie en jeu, mais souvent ce sera celle de leur patient qu’ils engageront, dans l’espoir de la sauver. Vous me direz que cette situation n’a rien à voir avec celle d’Halyalindë, qui n’a jamais voulu aucun bien au Conseiller Sigvald, alors je vous répondrai que pour un Conseiller mort des mains d’Halyalindë, les guérisseurs… nous ; Nous avons aussi volontairement laissé dériver vers la Voilée des dizaines de souffles, parce que nous jugions cela être la meilleure solution possible. De la même manière, l’intervention d’Halyalindë n’était pas irresponsable, mais un risque à prendre, malgré son état en ce temps-là, pour appréhender un véritable criminel. Et quand je dis malgré son état, je dis surtout dans son état. Parce que si les Noss d’Eteniril en temps de guerre sont moitié aussi tenaces que ceux de Daranovar en temps de paix, vous pouvez être sûr que jamais Halyalindë n’aurait pu quitter sa condition de prisonnière, et pour peu que le conflit se soit étendu sur le temps, plutôt que d’être ici présente à docilement attendre de servir de martyre, elle serait probablement morte entre leurs bras avant qu’ils n’aient pu comprendre quelle était sa condition. Faire avancer les choses était non seulement dans le meilleur intérêt d’Eteniril, mais aussi question de vie ou de mort pour heri Yasairava. Tu marques une courte pause, saisissant fermement ton sceptre, pour le faire lentement tourner entre tes doigts Et si je ne suis pas totalement opposé à un temps d'accompagnement médical, car prudence est mère de sûreté tu frappes le focaliseur imbué d’une douce lumière sur le sol, répandant en même temps que cette même lueur, comme un léger électrochoc à travers le corps de la Protectrice d’Ardamir Heri Halyalindë me semble actuellement en grande forme. Ne pensez-vous pas en plus que ce serait insulter votre propre intelligence, que de mettre en quarantaine comme si elle eut été folle celle dont l’esprit d’analyse et de synthèse a permis, malgré tout le stress que peut provoquer un Conseil comme celui-ci de démêler la situation épineuse dans laquelle nous nous trouvions il y a une poignée de minutes à peine ? Que l’on ignore les conditions particulières de l’homicide et choisisse par conséquent, par principe plus qu’autre chose, de l’éloigner de ses fonctions, et rendre par la même occasion ta relation avec Kaëlistravaë plus difficile à vivre encore et particulièrement de tout ce qui peut avoir attrait à la milice, sous prétexte de vérifier et même là ce serait un mensonge que l’exposition à une forte charge de travail ou à des conditions la renvoyant à son traumatisme ne soient pas de potentielles déclencheurs d’une rechute passe encore tu lèves les sourcils, attardant ton regard sur l'accusée, le visage aussi fermé que tes pupilles brillaient de désespoir de la voir ainsi muette Mais volontairement isoler quelqu’un sortant à peine d’une longue période d'extrême solitude… c’est que vous voulez la rendre folle.


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Telenwë Neraën
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MessageSujet: Re: Un cas d'urgence | Protecteurs d'Anaëh   En cas d urgence - Un cas d'urgence | Protecteurs d'Anaëh - Page 2 I_icon_minitimeMer 13 Sep 2017 - 18:24

Bon ! Bon bon bon ! Encore une fois, on ne change pas de façon de penser au cours d'une réunion et on reste là, à donner son avis sans se comprendre... Généralement, il n'était pas contre les conseils... mais que ce soit parce que leurs caractères différaient trop ou bien parce qu'ils venaient de protectorats différents, ils n'étaient pas fichus de se comprendre. Et cela énervait Ilyn plus qu'autre chose, au point qu'il se demandait s'il n'allait pas quitter ce Haut-Conseil malgré tout le respect qu'il avait pour la politesse et le protocole. Jamais il n'avait vu ça en Anaëh ! Pour au final entendre quoi ? La même chose que lui mais avec des conséquences aux actes d'Halyalindë bien doux... ce qui n'entrait d'ailleurs aucunement en conflit avec ce que lui-même avait proposé. Si ce n'est que le régent ne percevait pas que derrière les paroles du solithi se trouvaient des implicites qui auraient aidé à la gestion du conflit etenirili, en plus d'avoir un minimum de respect pour la famille du défunt. Il s'était imaginé que parce qu'il avait affaire à des politiques ou du moins des personnes habitués à comprendre les implicites de ce qui est énoncé, il n'aurait pas eu besoin d'expliquer tous les tenants et aboutissants en détails.

Visiblement, il s'était fourvoyé.

Aussi, se connaissant, il ne répondit rien. Il resta même parfaitement calme, du moins extérieurement, ne changeant aucunement de d'habitude. Intérieurement, il savait que s'il reprenait la parole là maintenant il y avait des risques pour qu'il soit beaucoup trop cinglant. Et quitte à être pris pour un jeune idiot qui ne comprend ni la situation, ni ce qu'il dit, autant rester bouche close et écouta. Une mise en isolement ? Pourquoi pas... si heri Halyalindë était seulement un danger publique, ce qui lui avait paru ne pas être le cas outre mesure. Et là-dessus il rejoignait sur beaucoup de points l'avis du militaire daranovan : mettez un animal en cage et, à force, il deviendra fou ; laissez-lui une relative liberté tout en l'aidant et il deviendra une approximation de ce que vous souhaitez. Là-dessus, pour domestiquer leurs chevaux, chiens et autres, certains humains avaient trouvé la meilleure technique... Bref. Le protecteur de Solith fit un discret signe de tête à Artiön pour le remercier d'avoir explicité en partie ce qu'il avait dit, écouta la fin de sa prise de parole et... et ne fit rien de plus que rester muet, les mains croisées devant son ventre, en attendant que le régent reprenne la parole.
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MessageSujet: Re: Un cas d'urgence | Protecteurs d'Anaëh   En cas d urgence - Un cas d'urgence | Protecteurs d'Anaëh - Page 2 I_icon_minitimeJeu 14 Sep 2017 - 0:51




Elle écouta tous les avis sans jamais piper le moindre mot, calquant à toute chose près la discrétion dont elle fit usage lors de la première question à l’ordre du jour. Elle se tint au silence car elle n’avait point envie de discuter, pas l’envie de faire connaître son avis sur la question. Elle était sa cousine, elle partageait avec elle un lien de sang, mais outre cela, de sa relation avec Halyalinde elle en était toujours au point mort. Pourtant, certains auraient pu lui reprocher un avis biaisé par sa condition de régente, ainsi évidemment que de son lien de parenté. Si seulement les gens étaient au courant, qu’entres elles deux n’avait jamais prospérer l’amitié, peut-être alors n’aurait-elle pas hésité à faire connaître son avis.

Alors, le débat se poursuivi, de long en large, pendant d’interminable minutes. Pouvait-on réellement leur reprocher ? Tous désiraient faire valoir leur avis, se faire entendre, argumenter ; il ne s’agissait là guère d’une mince affaire, la vie d’un elfe était déjà joué et celle d’une autre dépendait de la décision délivrée. Ainsi, après moult pourparlers, Kaelis chercha à attirer l’attention en se raclant la gorge, puis en déposant ses deux mains sur la table, l’une par-dessus l’autre.
« Tous vos avis sont débordants de sens et bien qu’ils diffèrent pour la majorité, nous devrons ensembles statuer de cette acte de violence, car oui elle en est une. » Elle sonda le regard de l’audience, pour une fois qu’elle s’exprimait, elle désirait être écoutée de tous. « Involontaire ou non, un elfe est décédé et qu’importe ses péchés, ce dernier en a payé de sa vie. Cet événement ne peut en aucun cas être considéré comme de vulgaires dommages collatéraux qu’aurait causés la guerre, autrement nous ne serions pas là pour empêcher qu’elle se déclenche, cette guerre. De surcroît, autant son état physique que mental ne peut pardonner cette perte qu’elle aura causée à la famille du défunt. Rien ne le peut … » Elle le dit cette fois avec une once d’amertume, comme si le sujet semblait pour elle, quelque chose de réchauffé, qu’elle aurait peut-être abordé dans le passé. « Penchons-nous d’avantage sur elle, sur ce qu’elle est et sur ce qu’elle ressent en ce moment même. À titre de Régente et de représentante de la magie au sein du conseil d’Ardamir, j’ai eu plus de temps que quiconque pour la connaître. Pour ceux qui en doutent, Halyalinde est une femme sincère, intègre mais surtout, qui a le cœur grand. Suffisamment abondant pour prendre au sérieux les plus infimes soucis de ses gens, de ceux qu’elle protège ardemment, jour après jour et sans relâche. C’est une battante, qui n’abandonne jamais, qui ne connaît pas le sens du mot « désespoir ». Elle sait également ce qu’est la valeur d’une vie … Et cela suffit pour me convaincre de son innocence. Je sais, au plus profond de moi, qu’icelle entretient des regrets pour l’acte qu’elle a commis. Voilà pourquoi je propose qu’icelle maintienne son titre de Protectrice, car elle en détient toutes les qualités requises, qu’importe l’erreur qu’elle a commise. Une famille vie aujourd’hui le deuil d’un membre de leur famille, mais Ardamir vit toujours le deuil de toutes les familles qui ont été décimées à Éraison ainsi que toutes celles qui encore aujourd’hui, cherchent un toit pour s’abriter. Halyalinde est celle qu’il faut à Ardamir pour redonner espoirs à ceux qui ne demandent qu’à se redresser de ce malheur qui s’est abattu sur eux. » De nouveau, elle laissa passer une pause, légère, puis reprit. « Quant à sa sentence, car il doit bien en avoir une, je propose qu’une fois le conflit terminé, elle soit dans l’obligation de se rendre dans la famille du défunt, afin d’expliquer non seulement la nature de ses actes, mais également son profond besoin de repentir. »

Certes, voilà qui n’était pas très sévère … Mais les temps auxquels l’Anaeh était soumise, demandaient d’avantage que la punition d’une seule femme. Elle avait croisé le regard de sa cousine à son entrée et bien qu’elle n’avait eu le temps d’approfondir son examen, quelque chose au fond d’elle lui assurait que son état s’était amélioré… Une femme saine d’esprit ne pouvait s’exprimer de la sorte et agir de manière aussi calme qu’elle le faisait ce soir-là, alors qu’une accusation de meurtre flottait au dessus d’elle. Cela, elle ne pouvait y croire.


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MessageSujet: Re: Un cas d'urgence | Protecteurs d'Anaëh   En cas d urgence - Un cas d'urgence | Protecteurs d'Anaëh - Page 2 I_icon_minitimeDim 1 Oct 2017 - 21:03

Anorn s’emportait très peu. Et aujourd’hui, à cet instant, il sut qu’il allait devoir faire attention à lui. Parce qu’il entendait tellement d’insanités, parce qu’on défendait l’indéfendable et parce qu’on s’évertuait à se ridiculiser un peu plus chaque fois qu’on prenait la parole. Seule Melian semblait à peu près sensée. On traitait là d’un meurtre et beaucoup trop proposaient qu’Halyalindë s’en sorte avec des excuses uniquement, sans qu’on la punisse plus que cela parce qu’elle allait désormais bien. Sérieusement ? Etait-ce donc tout ce qui comptait, qu’elle aille bien ? Pensait-on sincèrement que des excuses suffiraient à effacer le mal qui avait été fait ? Si c’était le cas, alors ils étaient tous perdus. S’étant levé pour prendre la parole, les deux mains posées à plat sur la table, il prit un temps avant de s’exprimer. Il balayait la table des yeux, cherchant ce qu’il allait bien pouvoir dire. « Cela ne sert à rien de s’énerver. » lui aurait dit Arwain. « S’ils ne comprennent pas c’est qu’ils ne sont pas prêts. Et ils ne le seront pas plus maintenant. » lui aurait dit Aldartha.

C’était vain de vouloir les convaincre. Il était si triste cependant de voir combien ses frères et ses sœurs ne considéraient pas un tel acte comme une abomination. Avaient-ils conscience qu’ils autorisaient, implicitement, un meurtre ? Que ce qu’ils ne punissaient pas maintenant se reproduirait plus tard et bien trop tôt, le savaient-ils ? Sans doute pas. Ils ne voyaient pas ce qu’il y avait de grave, ils absolvaient un des crimes les plus graves. Ils minimisaient l’acte parce qu’ils étaient incapables de le voir vraiment. Tout ce qui leur tenait à coeur était de sauver leur sœur, celle aux côtés de laquelle ils s’étaient battus, celle avec qui ils avaient avancé, encore aujourd’hui. Ce n’était pas parce qu’elle était capable de donner de bonnes idées qu’elle n’avait pas tué quelqu’un. Ce n’était pas parce qu’elle venait de proposer quelque chose de concret pour résoudre le problème d’Eraïson qu’elle n’avait pas agit à la place de Tari. Ce n’était pas à elle de décider qui devait vivre ou qui devait mourir. Il ne lui appartenait pas de prendre un souffle, de se faire la main de Tari.

Il le leur avait dit. Et ils n’avaient pas entendu.

- Très bien, je pense que personne ne rajoutera quelque chose de nouveau. Nous nous sommes tous écoutés, assez peu entendus je pense, malheureusement. Il est temps de fixer ce que sera la sanction d’Heri Halyalindë pour avoir ôté la vie à un frère. Je parle certes d’un meutre, mais d’autres parlent d’homicide involontaire ou encore de crime de guerre. Appelez donc cela comme bon vous semble, là n’est pas la question. Je serai bref et j’essayerai de prendre en compte l’avis de chacun, les propositions faites par tous.

Ainsi, Heri Halyalindë Yasairava sera renvoyée à Ardamir, sa propre cité, celle qui abrite ses proches. Elle sera accompagnée d’une équipe soignante composée par mes soins et quiconque voudra me recommander quelqu’un sera le bienvenue bien entendu. Elle sera dans un premier temps confiné dans le temple de Tari, celle à la place de qui elle a agi. Elle y restera le temps jugé nécessaire par ses soigneurs et moi-même mais y effectuera un séjour minimum de deux mois. A la suite de cela, ses déplacements seront limités à la cité d’Ardamir et ils seront contrôlés. Elle perd aussi son titre de Dame Protectrice d’Ardamir, dont elle ne peut plus être digne avant d’avoir purgé sa peine. Toutefois, si durant sa convalescence seule une régence reste en place, si aucun ne reprend le rôle le seigneur ou de dame protectrice à sa suite, elle sera autorisée à se représenter pour récupérer ce titre. Ce sera alors au conseil ardamirois de faire son choix.

Pour ce qui est d’exprimer des regrets à la famille du défunt, une missive écrite par Heri Halyalindë Yasairava leur sera remise. Il n’est pas question que cette dernière lui rende visite, sauf d’un commun accord entre celle-ci et l’équipe soignante.

Je pense que nous pouvons faire entrer Heri Halyalindë pour le lui annoncer.


Il avait tranché. Ce serait ainsi et pas autrement. Il était clément, dieux qu’il l’était ! Son coeur lui hurlait de lui rendre ce qu’elle avait pris. Sa tête le faisait taire. Mais après cela, quand il retrouverait sa femme, il ne saurait lui parler d’autre chose. Son coeur laisserait couler sa haine et sa rage. Personne n’avait le droit de tuer un enfant de la Mère. Les dirigeants ne semblaient pas le voir. Et avec une telle réflexion, ils allaient droit dans le mur. S’ils autorisaient le meurtres, qu’allaient-ils dépénaliser ensuite ? Quelles exceptions allaient-ils bien pouvoir faire ?
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