Aléandra di Systolie
Humain
Nombre de messages : 30 Âge : 25 Date d'inscription : 20/09/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 20 ans Taille : 1m68 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Une journée de Comtesse [Solo] Lun 16 Oct 2017 - 2:54 | |
| 4ème jour de la 1ère énneade de Favrius, an 10 de notre Cycle.
Le soleil s'élève sur Ydril, et les premiers rayons pénétrèrent les rideaux de la chambre, venant éclairer la couche de la Comtesse. Vide. Mais où était-elle ? À cette heure-ci ? Hors de son lit ? Oui, Aléandra avait pris l'habitude de se lever avant l'aube. L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt comme disaient les vieux sages..ou encore les hommes d'affaires Ydrilotes. Pour ainsi dire, la Comtesse ne dormait pas beaucoup. Quatre heures de sommeil lui suffisait amplement, dormir était une perte de temps. La fille au Sinople déjeunait déjà dans la grande salle, aux côtés du personnel, qui était peu accoutumé de manger ainsi avec une dame de la cour. Elle, elle s'en fichait. Elle mangeait des fruits rouges comme à son habitude, elle en raffolait. Les fraises, les cerises, les mûres..Tout y passait, cherchant chacun sa place dans l'estomac de la jeune fille. Ses servantes lui disaient d'arrêter, d'avoir une meilleure alimentation. Elle s'en fichait. La Comtesse gardait de jolies formes attirantes, probablement grâce à son activité physique. Une Dame qui faisait un sport ? Loin de là, bien que cela n'aurait déplu à la Systolie. Non, Aléandra faisait tellement d'aller-retour dans son château que les escaliers en avaient la marque de ses pas. Pleine d'activité, elle s'agitait constamment lorsqu'elle ne devait pas traiter d'une affaire ou converser avec un noble. Elle voulait apprendre à manier l'épée, mais aucun maître ne lui fut adressée, et désormais elle n'en avait plus le temps. Après avoir déjeuné, elle quitta la table en adressant un "bonne journée" aux serviteurs du château. À vrai dire, c'était les seuls mots qu'ils échangeaient. L'adolescente s'installait toujours en silence et gardait la bouche fermée hormis pour gober un fruit.
Après le déjeuner, elle remontait dans ses appartements, se préparant pour la longue journée qui l'attendait. Sa servante la plus proche s'appelait Marina. C'était généralement elle qui se chargeait de l'habiller chaque matin. Une robe bleu en soie, aux bords blancs parsemés de saphirs, la couronne d'Ydril sur la tête, et la voilà fin prête. Elle attendit qu'on lui apporte les lettres dont elle s'occupait habituellement le matin. Et aujourd'hui, elle en avait pour toute la matinée...Elle soupira, prit sa plume et son encre et se mit au travail. Au programme : des troubles à Fannozia, des contrats marchands avec Thaar, des nouvelles du Nord et du Médian...Mais toujours aucune réponse de Théodebald d'Arseflèse. Le Scylléen faisait perdre patience à la Comtesse qui avait déjà entrepris de rassembler une partie de l'armée d'Ydril. Et la flotte comtale. La plus grande de la Péninsule. Elle avait fait des réformes pour acquérir une armée plus régulière, ne nécessitant pas de beaucoup de temps pour lever le ban. Bientôt, elle viendrait frapper à la porte de Marcalm-la-Blanche pour réclamer son héritage et le départ des locataires vus depuis trop longtemps comme des parasites en Ydril. Elle ne souhaitait pas attaquer la ville, simplement menacer Théodebald en lui montrant son armée. Mais ce dernier était déterminé à garder sa ville et son vicomté. D'après ses informations et ses espions, il avait fait appel aux Vicomtés de Curzio, de Calozi et du Trezatio pour apporter leur soutien. Seuls Curzio et Calozi avait répondu à l'annonce, et y avait envoyé chacun 300 troupes supplémentaires. Des traîtres, tous autant qu'ils sont. Aléandra s'en rappelerait.
Une drôle de lettre atterrit entre ses mains. Elle revendiquait l'abolition de l'esclavage. La Comtesse fit les gros yeux avant de se rappeler qu'Arichis d'Anoszia avait en effet permis de nouveau la pratique interdite par la royauté. Encore une tare que l'ancien régent avait laissé au Comté.
Elle prit un parchemin, déterminée à réparer ses fautes. Le décret fut publié dans la journée, partout en ville on pouvait lire et entendre : "L'esclavage n'existe pas en Ydril." Cela allait fâcher un certain nombre de nobles. Elle s'en fichait. Ils apprendraient avec le temps à respecter les décrets de leur suzeraine, à moins qu'ils préféraient ses armées.
Une fois cette longue matinée terminée, elle prit son repas en compagnie des nobles de la cour, dans la grande salle. Aléandra avait 3 dames de compagnie qui la suivaient durant la journée. L'une d'elles venait de Timenze, l'autre de Mirabelo, et la dernière de la ville. Toutes bien distinguées, elle cherchait à être la favorite. Aléandra appréciait leur compagnie mais ne prêtait guère attention à leur querelles. Ses jeux pour savoir qui profiterait le plus de la Comtesse pour sa famille étaient d’une bassesse.. Au menu, du sanglier fraîchement ramené d’un chasse comtale dans les collines avoisinantes. Elle adorait ça, mais pas autant que les fruits rouges. Cette simple pensée lui ranima cette gourmandise quasi omniprésente, et elle en demanda un panier en guise de desserts.
L’après-midi, elle siégeait sur le trône, recevant un à un les hommes qui lui demandaient audience. On ne l’approchait pas à plus de 20 pas, sans quoi ses gardes viendraient violenter le rebelle à cette règle. Elle demandait à chacun de parler sincèrement et de ne pas avoir peur de ses dires. Pour Aléandra, améliorer le monde rimait avec le rendre plus transparent. Durant le reste de la journée, elle vit bon nombre de gens passer : des nobles, des riches marchands, des fermiers en colère, des prêtres, des diplomates étrangers, des capitaines de son armée.. Si bien qu’en finir avec ces réceptions était une délivrance pour elle le soir tombé. Un dernier repas, avant que Peyredrac ne se couche. Mais elle ? Pour sûr que non ! La soirée ne faisait que commencer, la nuit, c’était l’artiste qui s’éveillait. Elle passait des heures à écrire des poèmes, des œuvres, des histoires, très inspirées des histoires que lui avait contées Barsabée, celle qui fut la nourrice de son frère et elle-même. Elle avait grandi dans des histoires bucoliques, remplies d’esprits de la nature, de fantaisie et de poésie. Ainsi que dans les histoires de ses ancêtres et de ceux qui l’avaient précédée dans cet immense château de Peyredrac : on lui avait parlé de son ancêtre Kalgar Ier, des Zadar, de Silpheed, d’Altiom l’usurpateur, de son père le grand homme, de sa mère Judith dont la beauté et la présence en faisait tomber plus d’un, de ce maître d’armes meilleur ami de Kalgar avec qui elle entretenait des relations douteuses, de son oncle Adhémar la Vipère d’Ydril…Et dans tout ce bordel, elle ne souhaitait qu’une chose : la réconciliation et le rétablissement de la vérité. D’abord entre les Zadar et les Systolie, ensuite entre la vérité sur l’honneur de sa mère et ce que racontait le peuple. Minuit passé, la Comtesse passait à sa partie préférée. Sa réelle passion. Elle quitta sa chambre à la lumière d’une chandelle et se dirigea vers la bibliothèque. Elle était grande et majestueuse, les étagères formaient des cercles de livres qui n’en finissaient pas. A perte de vue, la spirale tournait et montait les étages qui atteignaient le plafond. Son instant de pur bonheur était enfin arrivé, elle qui adorait la littérature. Une commande arrivée ce matin lui tapa dans l’oeil lorsqu’elle se déplaça dans toute la salle. Posés sur une table haute, les livres venus tout droit de la bibliothèque de Missède l’appelaient. Elle ne résisterait pas à leur appel. Elle lirait. Jusqu’à l’aube. |
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