Nombre de messages : 149 Âge : 29 Date d'inscription : 01/03/2022
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Sujet: [solo] Une journée de mort Ven 4 Aoû 2023 - 16:35
Calimehtarus | 1ère ennéade de Karfias | Second mois de l’Eté. Année XXI | XI Cycle. Palais ducal de Soltariel | Duché de Soltariel.
La moiteur des cachots et des geôles les plus profondément situés sous les fondations du palais ducal, contrastaient de manière presque effrontément à la chaleur sèche teintée de brises iodées qui, en surface, rendait la vie des habitants du Sud bien plus agréable qu’aux pauvrets enfermés si bas sous le sol. Tandis qu’en surface, la population Soltaar pouvait se réjouir du retour saint et sauf de la Baronne d’Alonna, sauvée in-extremis des griffes des terribles corsaires par l’impétuosité et le courage du Duc, aidé dans sa quête d’un chevalier Nordien courageux et fort, dans les profondeurs des prisons du Sud, un drame se jouait.
A peine revenu de son périple océanique forcé par la présence indésirable d’un messager pirate venu récupérer l’or promis par le Duc pour la rançon de la Baronne, Adriano s’était mit au travail. De sa plus belle plume, et de son plus beau vélin, il avait rédigé plusieurs missives à l’intention de ses vassaux de toute la pointe Sud du Soltaar. La lettre était courte, les mots durs… Mais l’ordre, lui, était aussi direct que le seraient les dizaines de couperets qui trancheraient nuques et gorges, à l’issue de ces ordres Ducaux.
Sitôt la missive envoyée au travers des terres des terres Suderones, Adriano se mit à l’œuvre lui-même. Portant son armure d’apparat, réhaussée de fils d’or et d’argent, de plaques lustrées, des armoiries ducales et d’une cape faite d’un velours carmin ô combien magnifique et finement tressé, il fit sortir tous les corsaires et affiliés, blessés ou bien portants, jeunes ou vieux, sur la place publique où se trouvait un billot, et une potence, et une armée de bourreaux prêts à officier.
Pour la peine, toute la population fut conviée à ces festivités qui s’assuraient mémorables et… Terribles. Sur l’estrade construite pour l’occasion, Adriano avait pris la place centrale. Adélina n’était point à ses côtés, encore au repos sur demande des soignants. A ses côtés, toutefois, se trouvaient ses capitaines et officiers, ses dignitaires et ses membres des conseils ducaux. A sa droite, sa fille, Catarina, devenue depuis plusieurs ennéades, le bras droit officiel de son paternel. Un large dispositif armé fut alors disposé ça et là, tant pour surveiller les prisonniers dont les fers meurtrissaient les poignets et les chevilles, que pour contenir d’éventuelles représailles de corsaires infiltrés ayant profité des temps de trêves pour pouvoir prendre une place au cœur de la capitale.
Toute la journée, le choix fut laissé à Adriano de décapiter ou faire pendre ceux qui, jusqu’ici, croupissaient dans ses geôles. Sur conseils de l’officier responsable des geôles, Adriano condamnait à la pendaison les corsaires les plus récalcitrants, les plus violents ou les plus prompts à rendre la vie difficile aux geôliers. Ceux qui pleuraient, se repentaient, demandaient pitié… Etaient décapités par un bourreau maniant la hache comme personne…
Toute la journée, des vies s’éteignirent sous le soleil ardent du Sud, sous les hourras d’une foule qui recevait gratuitement de l’eau, de l’alcool et des vivres, comme si tout cela n’était, en fait, qu’énormes festivités et traditions séculaires. Le sang jaillissait des nuques tranchaient, s’écoulant sur les lattes de l’échafaud, luisant sur la lame d’une hache d’arme imposante que le bourreau s’empressait d’essuyer dans des mouchoirs prêtés çà et là par des dames de la cour.
Des heures durant, les cris s’éteignirent lorsque retentissaient les bruissements sinistres et les craquements odieux d’une corde poussée à l’usure. Les nœuds coulant, vérifiés deux fois, stoppaient dans leurs chutes celles et ceux condamnés à la pendaison, dans des craquements de vertèbres semblables aux claquements de fouets dans les airs.
Les geôles s’en furent ainsi vidées de la quasi-totalité de leurs occupants. Et les cris, les insultes et les rengaines des soldats, geôliers, bourreaux et sujets, rendaient à cette après-midi-là, une aura sanglante d’horreurs, de violence et de souffrances…
La justice d’Adriano était rendue… Et dès lors, dans les jours qui suivirent, des dizaines de cadavres mutilés, torturés, décapités ou pendus, furent installés aux entrées des ports, des estuaires et des îlots, en signe d’avertissements.