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| Robe baie et crinière rousse | |
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Aymeric de Brochant
Humain
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| Sujet: Robe baie et crinière rousse Ven 9 Fév 2018 - 11:30 | |
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7ème jour de la 4ème énéade de Barkios, 10ème année du 11ème cycle.
La troupe avait levé le camp de bonne heure. Précédé par une flopée d'enseignes, Aymeric prit la route du Sud, vers les bourgs et les châteaux des fiefs royaux. Il devait y voyager près de deux énéades, durant lesquelles on s’emploierait à rassembler les restes de l'Ost du Roy. Derrière lui, c'était une Chrystabel mi-figue mi-raison que le marquis laissait : il y avait semé auparavant les graines d'une alliance, mais également celles d'une éventuelle discorde. En cela, Aymeric appréhendait de fait son entreprise dans les fiefs du Roy. Ceux-ci, dirigés par des baillis peu fiables, semblaient autant de nid à traîtres en puissance.
Adonc, ce n'était pas une estafette légère, la troupe du marquis! Tout bardé de bon acier noirci d'Oësgardie, l'ost populeux semblait plus prompt à porter le dégât aux hommes du Roy qu'à les recruter. À la tête de cette formidable troupe, Aymeric, juché sur sa monture la plus vivace, paré de son plus solide harnois, rutilait sous le soleil printanier. La vue d'une pareille colonne ne manquait de l'interroger sur sa destination finale. À Chrystabel, les hommes du Berthildois lui avaient soufflé leurs soupçons à l'endroit des Soltariis, de leur obstruction à l'avancée de la campagne. Aymeric lui aussi avait ourdi quelques doutes quant à la probité du duc Franco, qui était entré en armes sur les terres du Roy pour d'obscures raisons. Et que dire des rumeurs d'une attaque contre les fiefs ydrilotes du Roy ? Se pourrait-il que partis de Serramire, les nordiens ne s'arrêtent qu'une fois arrivés à l'extrémité Sud du Royaume, dans la péninsule du Calmerrèse ?
Cela semblait fort loin, du reste, tandis que la troupe, quoique montée dans son ensemble, progressait au pas. Plusieurs lieues les séparaient déjà de Chrystabel, quand un son de corne se fit alors entendre. Tournant la tête vers la ville, Aymeric put alors voir flotter au vent, porté par quelques cavaliers, l'étendard chevalin des Wenden. Qu'était-ce à dire que ceci ? Vite rattrapé par la coterie, il reconnut alors la chevelure rousse de la damoiselle Aliénor, qu'il avait rencontré pour la première fois deux jours auparavant. Cette épaisse tignasse contrastait avec le corselet tout ferré que portait la danselette, dont la présence en armes au milieu de ses reîtres arétans ne manquait d'atypique.
« Salutations, madame! lança le sénéchal en ôtant son heaume, que me vaut le plaisir de votre visite ? Est-ce le jeune Louis qui vous envoie ? »
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| | | Aliénor de Wenden
Ancien
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| Sujet: Re: Robe baie et crinière rousse Lun 12 Fév 2018 - 10:02 | |
| Le Conseil de guerre avait rendu Aliénor pour le moins perplexe sur la suite à donner aux choses. Si d'un point de vue militaire elle soutenait l'argument défendu par le sénéchal du Royaume de marcher sur le sud tant que le mouvement était lancé afin de rendre à notre bon Roi leurs terres. C'était en revanche sur le plan personnel qu'elle était plus réservée, voire carrément perplexe. Malheureusement elle n'avait aucun proche présent auprès d'elle à qui elle aurait pu se confier sur une telle chose. Ainsi, quand le coeur flanche, il faut occuper son esprit et c'est à cela qu'Aliénor s'était concentrée depuis Velteroc.
Il y a deux jours, elle avait eu l'occasion de se trouver en présence du Marquis de Brochant dont la réputation le précédait, ayant été un grand ami de feu son frère. Elle avait pensé qu'il aurait peut être consacré un peu de temps pour rencontrer la soeur de celui qui fut son ami et lui présenter éventuellement ses condoléances mais à son grand étonnement, il n'en fit rien.
Plus tôt dans la matinée alors qu'elle était entrain de lire les nouvelles venues de Wenden, un de ses hommes (à qui elle avait confié la mission de l'informer de tout mouvement du sénéchal soit vers elle soit hors de la ville), l'informa que le Marquis de Brochant en grand apparat et entouré de ses hommes se préparait au départ. A son plus grand déplaisir, le bellâtre se targuait visiblement de la snober. Peut être était-il plus préoccupé par autre chose mais qu'à cela me tienne, on allait se rappeler à son bon souvenir. Ainsi, elle ordonna de réunir quelques cavaliers pour l'accompagner pour aller à sa rencontre.
Alors qu'ils venaient de sortir de la ville et voyant qu'ils allaient à bon pas, elle fit sonner la corne afin de les avertir de leur venue. Leur arrêt permit rapidement à la dame de Wenden de rejoindre l'armada royale.
« Salutations, madame! lança le sénéchal en ôtant son heaume, que me vaut le plaisir de votre visite ? Est-ce le jeune Louis qui vous envoie ? »
- Salutations à vous monseigneur ! Ai-je nécessairement besoin de l'autorisation de ce monsieur pour m'entretenir avec l'un des meilleurs amis de feu mon frère ?
Elle inclina alors sa tête respectueusement lorsqu'elle arriva à la hauteur du sénéchal du royaume avant de poursuivre.
- Je me doute que le moment est mal venu mais j'avais dessin de vous en parler à l'occasion d'une visite qui ne s'est finalement point fait sentir. J'ai besoin de votre concours pour des affaires d'un autre genre que celles qui nous occupent présentement. Je ne sais vers qui me tourner et j'avais espéré qu'en mémoire de mon frère, vous sauriez me guider avec sagesse.
Aliénor attendit l'éventuelle approbation du marquis afin de poursuivre. Parler de ces choses avec un étranger n'était pas chose commune mais peu importe, elle devait se sortir de cette affaire et le plus vite serait le mieux. Sans quoi elle ne donnerait pas cher de sa santé mentale.
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| | | Aymeric de Brochant
Humain
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| Sujet: Re: Robe baie et crinière rousse Mer 14 Fév 2018 - 18:16 | |
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Le marquis souleva un sourcil circonspect à la demande de son interlocutrice. Par les Cinq, que pouvait bien lui vouloir cette mousmée ? Voila qu'elle l'apostrophait en marge des autres nobles de l'armée coalisée, qu'elle prétextait une affaire étrangère à la guerre, qu'elle invoquait le souvenir de son frère, cher au cœur du marquis, pour mener à bien son entreprise. La chose ne manqua de rappeler sa dernière entrevue avec feu le comte d'Arétria, avant que ce dernier ne quitte le Nord et ne s'en aille à la cour, à Merval. Aymeric en avait conçut une rancune certaine, après que Cléophas lui eut été préféré. Cependant, la mort de Roderik était venu atténuer cette animosité, la remplaçant par le regret.
« Naturellement, madame ; si je le puis, je m'engage à vous aider, non seulement par chevalerie, mais en mémoire de votre frère. » La danselette aurait certainement préféré exposer aussitôt sa requête ; il ne lui en laissa pas le temps, continuant sa diatribe : « Je tenais le comte Roderik pour un ami et un frère d'armes. Nous avons combattu ensemble à Nebelheim et à Amblère ; lorsque les armes s'étaient tues, votre frère m'avait alors offert son aide librement, face aux tourments qui étaient les miens, à l'époque. Si son concours ne fut nécessaire, je lui fut toujours reconnaissant de son offre. Hélas, quand ce fut lui qui vint me demander mon appui, je ne sus m'y résoudre, car cela aurait entaché mon honneur et ma prudhommie. » Peut-être était-ce ce rejet qui avait poussé Roderik à chercher un autre appui, en la personne du Chancelier. Aymeric, amer, s'en blâmait doublement : « Nous nous sommes quittés sur une dispute, et le regret m'accable à cette seule pensée. Adonc, madame, je gage que les mânes de votre frère seraient apaisées si, n'ayant pu l'assister, je vous aidais en retour. Je vous en prie, parlez donc. »
Alors que la jeune femme s'apprêtait à répondre, Aymeric se demanda, un peu tard, si de tout ce qu'il avait énoncé, elle avait seulement eut vent.
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| | | Aliénor de Wenden
Ancien
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| Sujet: Re: Robe baie et crinière rousse Mer 14 Fév 2018 - 22:15 | |
| Aliénor attendit poliment qu'Aymeric ait terminé de lui exprimer ses regrets et ses sentiments concernant son frère. Bien qu'il faisait remonter des souvenirs des plus pénibles, ajoutant de la tristesse à son coeur, elle le laissa terminé jusqu'au bout de son propos sans pour autant chercher à l'interrompre. Par respect ? Oui mais également et surtout par amitié, amitié pour cet homme qui fut proche de son frère et elle savait combien Roderik savait être méfiant et ne laissait entrer pleinement dans sa vie que des personnes dont il pouvait être sûr.
Que le seigneur de Brochant lui exprime avec tant de sûreté qu'il lui viendrait en aide lui fit chaud au coeur et la rassura quelque peu même si, elle ne pouvait s'empêcher de se dire qu'il pouvait très certainement lui refuser la faveur qu'elle allait lui demander là.
Aliénor allait enfin parler quand son regard croisa également celui des nobles qui accompagnaient leur seigneur dans son périple. Il lui apparut alors nécessaire d'évoquer les choses sans doute avec plus de discrétion et ne pas se montrer comme à son habitude comme un petit animal sauvage sans aucun sens des convenances.
- Vous me voyez fort peinée de savoir que vous vous étiez quittés fâchés avec mon bien aimé frère. Je savais que vous aviez été extrêmement proches durant vos campagnes militaires durant lesquelles vous avez tous deux fait honneur à vos hommes et aux gens qui vous attendaient au pays. Il vous tenait particulièrement en affection et n'a jamais eu de mauvaises paroles vous concernant. C'est la raison pour laquelle j'avais espéré avoir l'occasion de vous voir de manière relativement plus discrète qu'en plein assemblée. Je me permets ainsi d'insister sur le fait qu'il serait sans doute préférable à vous comme à moi si nous puissions évoquer ces choses dans un cadre un peu plus privé monseigneur ? Je ne voudrai pas mettre qui que ce soit dans l'embarras.
Elle attendit un signe d'accord de sa part avant de faire quelque peu aller de côté son cheval et se livra alors enfin à voix basse pour faire preuve de la plus grande discrétion sur la question.
- Je souhaite solliciter votre concours pour une affaire des plus délicates. Vous n'en avez peut être pas entendu parlé malgré les rumeurs persistantes au sein des campements mais nous avons eu quelques différents avec le seigneur de Saint-Aimé à Velteroc qui m'a amené à prendre nos distances. Toutefois certains éléments qui ont récemment été mis en lumière me portent à soupçonner le régent de Sainte-Berthilde d'entretenir quelques relations d'ordre sentimental avec votre vassale la Baronne d'Alonna. Je n'en aurais cure si d'une part l'influence néfaste transformait le régent dont je suis la vassale en un autre, me permettant de craindre pour la stabilité politique de notre coin de pays et si d'autre part mon coeur ne battait pas si fort pour ce même homme. La seule possibilité de les voir me serait insupportable et je risquerai d'être dangereuse à la fois pour leur sécurité en ayant un mauvais geste mais également envers mes propres terres si j'en venais à de telles extrémités. Je vois votre regard en cet instant et je sais bien que vous vous dire que vous n'en avez cure et que ce n'est qu'une amourette qui passera et croyez bien que j'ai essayé monseigneur. Je suis restée depuis Velteroc cloîtrée comme une recluse dans mon campement en tâchant d'éviter au plus possible d'avoir à assister aux réunions ou à tout simplement sortir mais rien n'y a fait et je doute que cette douleur qui me hante désormais ne vienne à passer de sitôt. C'est pourquoi je vous demande cette faveur. Accepteriez-vous monseigneur, que je vous accompagne dans votre voyage et de me permettre ainsi de prendre le large de cette campagne tout en continuant à servir utilement notre bon Roi ? Au moins loin d'ici mon coeur serait encore en peine certes, mais il n'aurait plus l'occasion de saigner. Peut être avec du temps la blessure cicatrisera-t-elle ? Quoi qu'il en soit je ne souhaite pas que mes hommes aient à en souffrir de quelque manière que ce soit, par manque de concentration de leur gouvernance ou parce que j'aurais cédé aux pires pensées en provoquant quelques drames.
Aliénor interrogea quelque peu du regard son interlocuteur. Il lui vint alors l'idée de préciser.
- Bien évidemment mon ost restera en campagne durant ce temps et se trouvera sous le commandement d'Arnaud de Stern, mon sénéchal. Il n'est en aucun cas question de retirer à une cause aussi noble une partie de ses forces. Seule moi et quelques un de mes hommes seraient de la partie et nous sommes tous prêts au départ si jamais vous accédiez à ma demande. Sinon je sens bien que je vais finir par devenir folle en restant ici à tourner en rond comme un lion en cage.
Ses explications étaient un peu longues mais durant tout le temps où elle avait palabré, elle se montra intérieurement fortement étonnée qu'aucune surprise n'ait pu se lire à aucun moment sur le visage de son interlocuteur. De toute évidence, il était au courant de cette affaire ou en tout cas d'une partie. Elle ne savait pas vraiment si ce signe irait en son sens ou non mais elle espérait grandement qu'il lui permettait de reprendre vie en s'éloignant de ce panier de crabe où elle sentait mourir toute la vivacité et la joie de vivre qui jusque là étaient siennes sous le poids de la tristesse d'un amour contrarié.
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| | | Aymeric de Brochant
Humain
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| Sujet: Re: Robe baie et crinière rousse Sam 17 Fév 2018 - 17:33 | |
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Opinant du chef, Aymeric déporta sa monture, s'éloignant de la colonne aux côtés de la jeune damoiselle. Ses paroles concernant son frère était restées dans la tête du marquis, qui se demandait s'il s'agissait là de la vérité, ou de quelque boniment adressé par Roderik à son entourage. Il peinait à penser que l'homme, une fois acquis au service du Mervallois, ait conservé quelque amitié pour lui ; mais peut-être était-ce cela du à sa propre détestation envers Cléophas. Aux yeux d'Aymeric, la compagnie de l'un excluait l'autre ; pourtant, Roderik n'avait-il lui-même supporté les prétentions du marquis au sénéchalat ? Tout ceci eut été bien plus limpide si feu le comte ne se trouvait en ce moment occupé à nourrir les poissons.
Il fut arraché à ses réflexions quand la jeune Aliénor lui révéla la véritable raison de sa venue, en un long monologue détaillant comment Arcam l'avait entichée du jeune Louis. À cette évocation, le marquis maudit un peu plus ce dieu rieur, et de l'emprise qu'il avait sur les hommes. Tandis que la jeune femme énonçait l'étendue de son grief envers le jeune faon, Aymeric ne put réprimer un rictus amusé, se figurant l'arétane évitant son suzerain de peur de le tancer vertement. Peut-être la solution à ses tracas ne serait autre que mettre en présence des deux furies pour les regarder s'entretuer ; après quoi Louis aurait été libre d'épouser une des sœurs du marquis. Peste soit de l'amour!
« Assurément, madame! Par les Cinq, je vous prie, lança-t-il avec enthousiasme, votre compagnie est non seulement tolérée, mais bienvenue! Nous sommes certes en guerre, mais ne sommes nous pas avant cela voisins ? Adonc, de grâce, marchez à mes côtés non comme un subordonné, mais en tant que voisine et amie. Les Wenden ne sont-ils pas, de tous les arétans, les plus proches de Serramire ? » Il avait déclaré tout sourire, mais c'était l'ironie de sa déclaration qui l'amusait. La Maison de Wenden se bombardait en effet "Bouclier de l'Est Arétan" ; un bien drôle de titre, quand les plus prompt à la rapine et à la maraude n'étaient autre que les habitants eux-même de la Malelande. Mais après tout, n'était-ce pas là une raison de plus pour fraterniser avec la rouquine ? Puisque l'on n'était jamais à l’abri de quelque reître aux dents longues, autant se mettre leur suzeraine dans la poche. Roderik aurait approuvé, se convainquit le marquis.
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| | | Aliénor de Wenden
Ancien
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| Sujet: Re: Robe baie et crinière rousse Mar 20 Fév 2018 - 9:56 | |
| « Assurément, madame! Par les Cinq, je vous prie, lança-t-il avec enthousiasme, votre compagnie est non seulement tolérée, mais bienvenue! Nous sommes certes en guerre, mais ne sommes nous pas avant cela voisins ? Adonc, de grâce, marchez à mes côtés non comme un subordonné, mais en tant que voisine et amie. Les Wenden ne sont-ils pas, de tous les arétans, les plus proches de Serramire ? »
La belle rouquine gratifia le sénéchal du royaume de son plus beau sourire. Elle se sentit soudain soulagée, comme si le poids qui se trouvait sur ses épaules se souleva d'un seul coup. Elle se sentait enfin de nouveau légère, cela faisait bien longtemps qu'elle ne s'était plus sentie aussi bien.
- En effet monseigneur, il est vrai que nous sommes de proches voisins, il est d'ailleurs assez peu compréhensible de se dire que l'on est si proches et pourtant que l'on puisse se connaître si peu.
Aliénor sourit alors au marquis de Brochant avec sincérité. Il était bien loin le temps où elle se demandait ce que Roderik aurait pensé de ses choix ou de ses actions. Finalement, elle avait commencé à se faire quelque peu à son absence. Peut-être était-ce bon signe? Cette pensée lui redonna un peu plus de joie et de sérénité.
- Toutefois, je suis tout à fait disposée à mettre fin céans à cette incompréhension totale si vous le désirez également.
La jeune femme réitéra son sourire avant de faire signe à ses hommes ainsi qu'à la femme qui les accompagnait, de se joindre à la colonne d'hommes qui accompagnaient le sénéchal du royaume. Aliénor s'étonna à penser que décidément, plus on prenait de l'importance dans la noblesse et décidément, on voyageait de moins en moins léger.
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| | | Aymeric de Brochant
Humain
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| Sujet: Re: Robe baie et crinière rousse Ven 23 Fév 2018 - 17:00 | |
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« Des incompréhensions ? Ah! la belle affaire! », lança un marquis enthousiasmé. En vérité, Aliénor, pour commencer, était une énigme à elle seule. La danselette menant les hommes au combat, la vierge de fer! Autant de truisme propre aux comptes pour enfants, mais guère aux champs de bataille. Lorsque les ménestrels invoquaient des pucelles enarmurées, c'était le plus souvent pour railler la faiblesse de chevaliers invertis - dès lors, quelle personne aurait voulu vraiment devenir ce genre d'épouvantail ? Pourtant, malgré ses atours de bélître, la damoiselle n'en était pas moins d'une complexion ravissante. Là où la carrière des armes tendait usuellement ses bras aux matrones épaisses ou à quelque roturière mal dégrossie, Aliénor offrait au regard le portrait idéal d'une courtisane.
« Comment se fait-il qu'une damoiselle si raffinée que vous se travestisse en reître crasseux ? », aurait pu lui demander le marquis, au risque de fâcher la rouquine. Il chassa bien vite cette idée, désormais résolu de s'attirer l'amitié de sa voisine. Que celle-ci s'emploie à guerroyer quand son âge et sa tenue la prédisposait à un bon mariage et une progéniture nombreuse, cela n'importait que peu ; Aymeric n'allait pas rappeler son état de vieille fille en puissance à sa plus proche voisine - encore moins quand celle-ci pouvait laisser libre cours aux instincts notoirement pillards de ses sujets.
« Est-il vrai, madame, entreprit-il donc de répondre, qu'à la mort de feu votre frère, vous ayez levé céans les hommes pour défendre votre neveu, le jeune Karl ? L'hiver terrible que nous ont envoyé les Cinq m'a tenu loin des affaires arétanes, et je serais fort heureux d'entendre cette histoire de votre bouche. » C'était une manière plus adroite et moins directe d'amener le sujet sur le tapis.
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| | | Aliénor de Wenden
Ancien
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| Sujet: Re: Robe baie et crinière rousse Ven 23 Fév 2018 - 17:32 | |
| S’il y a bien une prouesse à laquelle est parvenu le marquis de Brochant, ce fut bien d’obtenir un sourire de la belle arétane. Il lui faisait grandement plaisir de constater l’enthousiasme de son voisin à l’idée de consolider des relations avec Arétria qui avaient été malmenées par le passé. Aliénor de son côté pensait sans doute avec sagesse et justesse, qu’elle et son peuple avaient tout à gagner en maintenant de bonnes relations avec un voisin aussi important. Après tout, ce n’était pas rien d’être à la tête des forces du Roi. D’autant plus lorsque par leur action, le royaume serait un tant soit peu réunifié sous la bannière de leur Roi. Décidément, le Royaume de Bohémon revenait de loin.
Aliénor fut relativement surprise de la question du marquis de Brochant. On lui avait pourtant à maintes reprises salué la capacité du Sénéchal de royaume à être toujours particulièrement bien informé. Peut-être cet épisode de la succession de ses voisins ne lui avait pas paru être d’une grande importance. Toutefois elle laissa trahir son étonnement par un léger haussement de sourcils.
- En effet, nous avons subi un siège d’Arétria-la-Ville de la part des troupes de la part d’Ewald de Karlsburg. Après avoir séquestré en son fief la Comtesse, il comptait prendre possession de son neveu, peut-être pire encore, le plus tuer. Seule la Damedieu le sait. Toujours est-il que j’ai été dans l’obligation de marcher sur Arétria avec mes hommes. Par la grâce des Cinq heureusement que nous avons pu compter sur nos vassaux et sur les alliés de Roderik pour défendre la ville sinon le Comté aurait été perdu et nous aurions perdu mon bien aimé neveu.
Aliénor regarda son voisin avec intérêt, tentant de jauger ses réactions.
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| | | Aymeric de Brochant
Humain
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| Sujet: Re: Robe baie et crinière rousse Ven 23 Fév 2018 - 18:30 | |
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L'affabilité de la damoiselle mettait Aymeric dans de bonnes dispositions. Elle ne lui apprit guère plus sur l'évènement qu'il n'en sût déjà, toutefois, sa candeur dans le récit d'une querelle fratricide amusait le marquis. La chose était rafraichissante ; elle demeurait d'autant plus propice à la légèreté qu'une fin heureuse avait clos l'épisode. Le vil avait trépassé, le preux triomphé ; Aymeric mima un dégoût profond à la seule mention d'Ewald de Karlbourg autant qu'il singea le soulagement à l'issue du récit. Tout cela était bel et bon, presque sorti d'une chronique chevaleresque. Lorsqu'il répondit, le marquis s'exprima avec une emphase certaine :
« Par la Malepeste! Feu votre frère m'avait instruit de sa méfiance envers ce sinistre Ewald, veule rare par la cuistrerie. En vérité, je crains que la maison de Karlsburg toute entière en fut souillée par l’appétence pour le pouvoir! C'est la le propre des petites lignées ayant vécu trop longtemps à l'ombre du trône, je gage ; Wenceslas lui-même n'avait-il pas accouru auprès de la régente Arsinoé, tel un chien flairant la curée, alors que le cadavre du comte Anseric n'était pas encore tiède ? » Un soupçon d'ironie effleura le marquis, dont les actes s'étaient souvent trouvés curieusement semblables à ceux-ci - à la seule différence que lui avait réussi. « Mais qu'importe, continua-t-il derechef, je suis fort aise de savoir qu'il reste dans la Malelande suffisamment de bravoure et de vertu dans le vieux sang pour tenir en respect ces cupides. En vérité, vous fîtes là madame preuve d'une grande bravoure, qui vous honore et vous flatte. Je savais votre frère être un preux, et mon propre père me vantait autrefois la valeur du vôtre ; adonc je ne suis guère surpris que vous soyez vous aussi bonne et vertueuse. »
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| | | Aliénor de Wenden
Ancien
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| Sujet: Re: Robe baie et crinière rousse Lun 26 Fév 2018 - 12:32 | |
| Aliénor dont la monture poursuivait sa marche aux côtés du Sénéchal du royaume sourit à son interlocuteur. Autant de flatterie lui apparaissait tout de même pour le moins suspect. Peut-être en faisait-il un peu trop pour lui montrer sa sympathie et sa volonté de se rapprocher de sa voisine.
- J'ai bien peur malheureusement qu'une autre famille proche de nous ne soit également souillée mais cette fois par la luxure et non le pouvoir. Qu'adviendra-t-il si le régent de Sainte-Berthilde venait à se voir pousser des ailes et ambitionnait d'épouser sa maîtresse ? Accèderiez-vous à cette prétention alors que la dame de Broissieux est votre vassale ? Ne risque-t-on pas à nouveau de déstabiliser nos contrées pour des jupons qui ont, à ce que l'on m'en a dit, déjà bien servi ? Si sa volonté d'obtenir le marquisat est logique puisque sa lignée pouvait en hériter légitimement à l'époque d'Arsinoé, sa régence n'est-elle pas contestable quant à elle, du fait qu'il fait encourir le risque d'un conflit avec Serramire s'il reste si enclin à tenter de légitimer par le mariage son inclination ? La peur de ne pas parvenir à réussir ce qu'avait commencé son père et de ne pas obtenir le marquisat ne l'amènerait-il pas à retrouver la raison ?
L'occasion avait été trop belle d'évoquer la situation dans laquelle elle était malgré elle, empêtrée. On aurait pu l'accuser de jalousie et présentement, on n'aurait pas grandement tort. Elle ne cachait pas qu'elle aurait aimé être à la place de la vassale du marquis de Brochant et devenir l'objet de tant d'attentions. Toutefois et malgré leur amitié grandissante qui aurait peut être pu ouvrir la porte de ce coeur convoité à un amour des plus sincères et forts, la passion (ou la malice machiavélique d'une femme de petite vertu va savoir lequel des deux était la véritable raison de tout ceci) avait pris le dessus et régnait en maître dans l'âme et le corps du régent de Sainte-Berthilde. Aliénor l'avait bien compris et ce pour le moins douloureusement.
Toutefois et là, c'est plutôt sur un plan politique que les choses se précisaient. Bien loin d'avoir déjà ce titre tant convoité par sa famille depuis Arsinoé, le Saint-Aimé n'en était pas moins qu'un régent, au même titre qu'Aliénor et si le vieux Stern avait entrepris sa perte en la menaçant de faire couler sa régence si elle venait à refuser son petit-fils en mariage, la belle rouquine se posait la question de savoir si on ne pouvait pas réussir à faire retrouver la raison à l'homme qu'elle aimait (et peut être au fond tourner son cœur vers elle par la même occasion) en menaçant de lui ôter la chose qu'il convoitait le plus : le titre de marquis. Entre son devoir et ce qu'il considérait être de l'amour, que choisirait-il ? Est-ce que la possibilité de la perte de cette quête à laquelle s'était vouée par le mensonge son père, serait suffisante pour lui montrer que le chemin qu'il avait entrepris de prendre était parfaitement erroné et le faire revenir à la raison ? Qu'en était-il du Sénéchal du royaume, serait-il enclin à autoriser une telle relation bien loin de les réunir mais étant plus encline à diviser Sainte-Berthilde et Serramire ?
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| | | Aymeric de Brochant
Humain
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| Sujet: Re: Robe baie et crinière rousse Mar 6 Mar 2018 - 10:54 | |
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Le discours de la rouquine en rappela un autre aux oreilles d'Aymeric. C'était il y a plus d'un an, lorsque ce dernier s'était rendu dans l'auberge du Cul qui brille retrouver nul autre que le frère de la belle, Roderik. C'était là la dernière fois que le marquis avait vu son compère ; ce soir là, les deux hommes s'étaient brouillés, et peu de temps après, le comte d'Arétria s'en était allé trouver le soutien d'un autre Prince, loin dans les contrées mervaloises.
L'ironie était de mise : quoique ses motivations fussent différentes, Aliénor tenait un propos semblable à celui de feu son frère. Roderik avait plaidé pour la révolte contre Godfroy par dévotion envers la couronne. Il avait récité un boniment tout droit sorti de la bouche du Mervalois pour justifier sa forfanterie. Aymeric s'en souvenait encore, tant ces paroles lui avaient causé le dégoût. « La fidélité est amour et folie tout à la fois », lui avait seriné le comte, avant d'inciter son compère à le rejoindre dans une rébellion. Par amour. N'était-ce pas ce que la belle arétane défendait à son tour ? À travers sa défiance envers la baronne Alanya et le jeune Louis, Aliénor trahissait sa rancœur née d'une idylle impossible. La rouquine en venait à invoquer la sûreté du Royaume pour contrevenir aux roucoulements des deux tourtereaux. Aymeric n'aurait été guère surpris si la belle avait ajouté à cela le courroux divin, ou les mânes des précédents époux de la dame de Broissieux dans l'équation. Aliénor, cependant, était restée prosaïque, attachée mordicus à son atavisme arétan : la révolte. Louis, en courtisant Alanya, menaçait l'entente nordienne ; ipso facto, il était indigne de Sainte-Berthilde. Dont acte : révolte. La conclusion était inévitable.
Aymeric ne put s'empêcher de secouer la tête, las. Ce besoin impérieux d'entreprendre une chevauchée lui avait déjà couté l'amitié du frère, or voila que la sœur, échaudée par le même sang, laissait présager une fin similaire. Le dénouement fatal au raisonnement des deux en vint même à questionner le marquis : se pouvait-il que leur naissance arétane les poussât à la rébellion quelle qu'en soit la cause, faisant ainsi des raisons un simple prétexte ? Des natifs de la Malelande, il fallait s'attendre à tout.
Invoquer le souvenir de son ancien compère avait cependant rempli Aymeric d'amertume. Il s'était longtemps fustigé d'avoir rejeté l'homme, et de fait, de le laisser en proie aux sirènes mervaloises. À l'auberge du Cul qui brille, le marquis avait tenté de dissuader son ami ; ce dernier en avait conçu une rancœur certaine. Aymeric ne ferait pas la même erreur cette fois-ci. « Roderik eut approuvé vos paroles, je suis certain, se persuada-t-il en même temps qu'il répondait à la belle arétane. Comment ? Comment faire renoncer Louis à cette funeste idylle, douce amie ? »
Que cette fois-ci, les errances d'un Saint-Aimé menacent l'intégrité serramiroise ne comptait en rien ; peste non! C'était pour honorer la mémoire de Roderik et rectifier ses torts envers lui que le marquis agissait ainsi, assurément.
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| | | Aliénor de Wenden
Ancien
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| Sujet: Re: Robe baie et crinière rousse Jeu 8 Mar 2018 - 11:58 | |
| « Roderik eut approuvé vos paroles, je suis certain
La jeune femme se sentit soudainement rougir. Elle était fort satisfaite quand on lui disait de telles choses car c'était pour elle un compliment que de parvenir parfois à la hauteur de son frère, même si les considérations étaient toujours en soit différentes puisqu'elle était une femme et que beaucoup se sentaient dérangés par cette différence. Toutefois, elle n'avait pas le sentiment que cela posait un temps soit peu de problème au marquis de Brochant, ce qui, pour un homme du nord, était très inhabituel. Peut-être avait-il passé du temps dans le sud où, disait-on, les femmes détenaient beaucoup plus de pouvoir et de force dans leur position. Après tout, Aliénor n'était peut être pas née du bon côté de la barrière tout simplement. Toutefois peut être allait-elle réussir à changer un peu les choses de ce point de vue ?
Son attention fut alors rappelée à son interlocuteur par une question qui lui travaillait l'esprit depuis Velteroc et qui ne cessait de la hanter :
Comment ? Comment faire renoncer Louis à cette funeste idylle, douce amie ? »
Sur cette question, Aliénor était bien obligée d'admettre qu'elle n'en avait pas la moindre idée. Son inexpérience dans ces choses là ne lui permettait pas de trouver la bonne réponse. Toutefois elle espérait au plus profond d'elle-même que Louis, prenant conscience de son erreur, reviendrait vers elle. A vrai dire, elle n'aurait pas su expliquer si elle avait raison de ressentir les choses ainsi, mais elle avait espéré qu'il se rende compte qu'il l'aimait tout autant et que la baronne d'Alonna n'avait finalement été qu'un passe-temps commandé par des pulsions masculines d'un autre genre qu'un amour véritable. Serait-il possible qu'elle fasse erreur et qu'elle s'emploie en vérité à détruire le bonheur d'un homme qui lui est cher ?
- Je dois bien vous avouer mon impuissance à répondre à votre question. Comme vous le savez, je n'ai malheureusement pas encore pu goûter à la félicité de vivre un mariage heureux et je ne connais pas la véritable teneur de l'attachement que notre ami éprouve pour sa maîtresse. En outre, même s'il est possible que votre vassale l'aime sincèrement, rien ne nous dit qu'il ne s'agit pas là d'une vile supercherie menée à l'encontre de notre ami et qu'il ne soit pas pris dans les filets d'une vile araignée manipulatrice. Dans le cas présent, la chose serait aisée, il suffirait de montrer aux yeux du régent de Sainte-Berthilde la manipulation et de lui faire prendre conscience de combien on s'est joué de lui. Toutefois s'il est tant épris d'elle au point qu'il vienne vous demander un jour de bénir ces épousailles, les choses seraient plus complexes, le venin serait plus profondément ancré. Il nous faudrait alors très sérieusement lui donner le choix entre soit son devoir ou ses envies est la seule option qui me semble être assez forte pour l'en détourner. Après tous, n'avons-nous pas tous été élevés dans l'idée que nos devoirs surpassent nos désirs et parfois notre volonté pour le bien être de nos peuples ? Quels bénéfices le marquisat pourrait tirer d'une telle union que les désagréments de relations froides avec leur voisin mais également une avec Arétria l'une de ses plus grandes puissances vassaliques ? Toutefois cela supposerait de montrer à Louis que sa régence est loin d'être acquise et qu'une autre possibilité tout aussi intéressante peut être offerte au marquisat. Il nous faudrait une possibilité certes moins légitime que le descendant des Saint-Aimé mais qui serait tout aussi crédible à ses yeux afin de le tromper et de lui montrer qu'il s'écarte du droit chemin, il risque en vérité de tout perdre lui et sa famille.
Aliénor interrogea également du regard le Sénéchal du royaume. Si la question lui déchirait le coeur, elle se devait néanmoins de la poser en toute franchise.
- Quand bien même nous arrivions à nos fins, rien ne nous assure pour autant qu'il ne déciderait pas de faire vœux d'amour envers la baronne d'Alonna et qu'il décide de rester vieux garçon parce qu'il n'a pas réussi à avoir la femme qu'il aime. Qu'adviendrait-il alors de l'avenir du marquisat ? Aucun de nous n'aurait ce qu'il désirerait. Vous ne pourriez pas rapprocher vos deux familles par le mariage avec l'une de vos soeurs, je ne pourrais pas épouser l'homme que j'aime et eux ne pourraient pas vivre la félicité du bonheur conjugal. Sommes-nous prêts à courir ce risque ?
Au fond, cette question s'adressait autant à son interlocuteur qu'à elle-même. Si elle parvenait à ses fins et qu'en effet, par dépit, Louis se tourne finalement vers elle, serait-elle heureuse de porter le nom d'un homme qui en la regardant, en voit une autre ? Au fond, elle devait admettre que non. Si victoire elle devait obtenir de Louis de Saint-Aimé, elle souhaiterait qu'elle soit plaine et entière. Elle voudrait qu'on lui demande sa main par amour plein et entier et non par dépit. Combien elle serait triste de vivre pareille chose ! Elle ne souhaiterait pas non plus que l'une des sœurs de Louis subisse le même sort. Toutefois la question de la vassalité se posait tout de même et elle savait combien d'importance revêtait un territoire. Si leur amour pouvait être vécu librement, quoi qu'il en était, aux yeux du marquis de Serramire, le mariage était quant à lui impossible.
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