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Sujet: Place ! Mar 3 Avr 2018 - 8:43
Début de la première ennéade de Vérimios, an X, XIe cycle.
Aurel Fribourg d'Escault
Humain
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Sujet: Re: Place ! Mar 10 Avr 2018 - 20:00
Début de la première ennéade de Verimios An 10 du XIème cycle
-Installez-le ici. Dit une prêtresse en indiquant la porte devant laquelle elle venait de s'arrêter.
Les quatre hommes entrèrent dans la chambre avec leur lourd fardeau et le posèrent parallèlement au lit. Sitôt fait, la servante de Neera, d'un âge moyen et de petite taille, entra à son tour. Observant le résultat, elle ne manqua pas de les rouspéter.
-Mais regardez ce que vous faites ! Vous lui avez mis la tête aux pieds. Comment allez-vous faire pour le coucher ? Une chance qu'il ne soit pas conscient pour constater votre bêtise.
Les soldats n'osèrent même pas répliquer, reconnaissant par leur silence qu'ils n'avaient pas vraiment réfléchi à la question. Ne pouvant faire de manœuvre dans l'espace restreint de la chambre, ils suivirent les indications de la prêtresse et retournèrent dans le couloir afin de rentrer à nouveau dans la pièce, mais dans le bon sens cette fois. Ceci fait, chacun pris un coin du drap sur lequel le corps du Général d'Olyssea était posé pour le soulever et le conduire sur le lit.
-Doucement, doucement... Répétait la religieuse pour accompagner leur geste.
Elle grimaça en voyant le blessé atterrir bien maladroitement sur le matelas, sa tête se balançant à droite à gauche. Dès qu'ils eurent fini, elle se dépêcha de les congédier sous prétexte de vouloir l'examiner au plus vite. Ne restèrent bientôt plus qu'elle, son patient et un observateur resté silencieux sur le pas de la porte depuis le début. Les bras croisés, il avait posé une épaule contre le chambranle. La prêtresse avait conscience de sa présence mais ne lui prêta pas la moindre attention. Avec délicatesse et technique, elle retira le drap qui se trouvait toujours sous lui. Il avait été sali par le voyage et il était hors de question qu'il reste en contact avec une minute de plus. Ensuite, elle observa son état général. Il était vêtu d'une simple chemise large et d'une culotte descendant jusqu'aux genoux. On avait fait en sorte de le garder à peu près propre mais cela n'était pas évident sur la route. Elle défit l'aggloméra de bandages qui maintenait sa jambe gauche droite comme un i pour observer les dégâts. Cela faisait plus de deux ennéades que la cité de Christabel avait été prise et, portant, on aurait dit qu'il s'était blessé la veille. L'articulation était d'un violet presque noir et elle faisait trois fois le volume de sa jumelle. Elle lâcha une suite de claquements de langue traduisant son mécontentement avant de commencer à faire le tour du lit pour aller voir si son épaule droite était dans le même état. Après lui avoir retiré sa chemise et le bandage tacheté de sang, elle découvrit une plaie qui possédait encore ses points.
-La blessure forme un T, vos soigneurs l'ont agrandie ? Demanda-t-elle sans se retourner vers l'homme qui se trouvait toujours là. -La lame est entrée de biais et s'est brisée à l'intérieur. Ils n'ont pas eu le choix pour aller repêcher les morceaux. Répondit Lambert sans bouger de son poste d'observation.
Derrière lui, l'agitation était plus que palpable. Après la visite de l'avant garde quelques jours plus tôt, le convoi qui transportait les blessés avait débarqué à son tour. Comme on s'y attendait, les prêtres avaient aussitôt accepté de les prendre en charge et ce pour plusieurs raisons. Déjà parce qu'il était dans leurs prérogatives de prendre soin des âmes en détresse et ensuite parce que les vainqueurs au nom du Roy avaient respecté leur part du marché. Aucun mal n'avait été fait aux réfugiés, qu'ils soient civils ou non. Ceux-ci vivaient dans un grand campement de fortune monté aux abords de la cité. Il n'y avait que les blessés les plus graves, ceux dont l'état nécessitait des soins quotidiens, voire une surveillance, qui étaient hébergés au sein même du prieuré. Autant dire qu'avec le débarquement des loyaux sujets du royaume, il y avait de quoi faire... Tout le clergé s'agitait pour organiser les logements, commencer les soins les plus urgents, dépêcher tout le matériel médical nécessaire. Il allait sans dire qu'entre son état et son grade, Aurel avait droit à une chambre dans le bâtiment principal. S'il ne saignait plus, ou très peu, il ne reprenait connaissance que par épisode de quelques secondes. Il était pâle et cerné, sa respiration était rapide alors que les battements de son cœur se sentaient difficilement. Il avait perdu beaucoup de sang et peinait à s'en remettre. Non pas qu'il soit de faible constitution mais les soigneurs de l'armée étaient bien obligés de gérer les priorités. Ils avaient donc arrêté l'hémorragie du Général et refermé sa plaie avant de passer au patient suivant...
-La cicatrisation a commencé mais elle peine un peu. -Les bienfaits des soins militaires... Rétorqua Lambert sur un ton sarcastique. -Il n'a pas de médecin personnel ? S'étonna la prêtresse.
Le chevalier lui répondit d'un signe de tête.
-Il y a encore un an, il était garde à Sainte-Berthilde. Et puis ce n'est pas le genre à se croire plus important que les autres...
Si la dame fut surprise par la première réponse, la seconde sembla lui plaire davantage. Ainsi donc, il n'avait pas bénéficier de plus de soins que les autres, même si son grade lui avait forcément valu plus d'égards. Les points n'étaient pas vilains et la cicatrice ne serait pas laide. Restait à lui redonner des forces pour l'aider à guérir de tout ceci et faire désenfler sa jambe.
-Bien. Je vais demander qu'on lui apporte une soupe qui sera sans doute plus consistante que ce que vos cuisiniers lui ont préparé. D'ici ce soir, je devrais trouver du temps et des mains supplémentaires pour le laver avant d'appliquer des cataplasmes pour son genou et son épaule. Vous pouvez retourner auprès de vos hommes, je v... -Je ne suis pas officier. La coupa gentiment Lambert. Et je ne vais nulle part sans lui.
La prêtresse aurait pu s'offusquer de la réponse un peu brusque mais le sourire du jeune homme la radoucit aussitôt. Visiblement, il était comme son ami et ne la prenait pas de haut malgré ses origines modestes. Il semblait simple... et pourtant difficile à cerner. Finalement, elle lui rendit son sourire discret et quitta la pièce. Lambert resta là encore quelques instants à observer son ami étendu sur le lit dont le torse se soulevait à intervalles rapprochés. Puis il entra enfin et referma la porte derrière lui. Les draps avaient été repoussés jusqu'aux pieds du blessé avant qu'on ne le couche. Il les remonta sur lui afin qu'il n'attrape pas la mort avant de prendre une chaise. Il s'installa de l'autre côté de la couche ainsi il avait à la fois Aurel et la porte en visuel. Il n'avait qu'à tourner la tête pour profiter de la vue de la fenêtre. De longues journées l'attendaient... Mais, après deux ennéades, il n'était plus à ça près.
Dernière édition par Aurel de Lantenes le Sam 21 Avr 2018 - 20:06, édité 1 fois
Irys d'Arosque
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