La Grande Quête : Sable, Sang & Cendres

Comment pouvait on vivre - ou plutôt, survivre, sous telle chaleur ?

Voila la seule et unique question qui hantait l'esprit des nains depuis des jours et des jours maintenant. Eux qui n'avaient qu'en de rares occasions dépassés la limite méridionale du Grand-Royaume du Nord, évoluaient aujourd'hui dans un climat agressif et sans pitié pour leurs conditions. L'air sec et les morsures du Zharrat ne laissait place à aucuns répit, la fine brise venue de l'Ouest se révélant être plus mordante que bienfaitrice et surtout le sable.
A ne plus savoir quoi en faire, à en expulser des étrons, à en regretter l'existence ainsi que la sienne : Il était le véritable ennemi. S'insinuant dans chaques failles et recoins, collant aux poils et provoquant d'intense démangeaisons.
Un calvaire sans nom, que les poilus affrontaient avec un flegme des plus usé.

Après leurs aventures au Port de Thaar, un jeune pisse-lait portant le nom de Hirban Sanrouge avait eut la bienséance de servir de guide. Une aide providentielle pour sûr, bien que le nain en question se soit révélé avoir un comportement des plus étranges aux yeux des Faucheurs. Très vite, tous comprirent que les nains évoluant en ces lieux n'avaient plus grand chose en commun avec ceux venant du Zagazorn. Moeurs et coutumes devaient avoir évolués à vitesse folle en prêt de quatre cents ans de colonisation.
Hirban n'avait jamais posé ne serait ce qu'une seule œillade sur les montagnes. Falaises d'Arkan et Plaines du Brissalion lui était inconnu, veine dans le rocher, il ne semblait n'en avoir que faire. Pour lui, ça vie se résumait à jouer avec honneur son rôle de messager pour l'Ancien Sang-d'Argent et il semblait très fier d'avoir dans son sillage de connaissance, certains des plus grandes racailles que connaisse la Mégalopole.
Le coup fatal vint après une question de Skanuk au sujet de sa barbe étonnament courte pour un nain de son âge, ce dernier rétorqua plein d'aplomb, qu'il n'envisageait pas de faire pousser un poil de plus en dessous du torse car selon lui : « Cela n'avait aucuns intêret. »

Une réflexion sotte qui laissa les nains pantois, mais qui ne les découragèrent pas d'accorder le brin de confiance nécessaire à ce freluquet gratte-papier. Car avaient t'ils vraiment le choix ?

L'ambiance changea drastiquement une fois le Palais des Milles-Caves atteint. Ici les Faucheurs retrouvèrent un semblant de dignité naine. Le Clan des Sang-d'Argent avait fait réaliser une oeuvre parfaite selon les standards du peuple des montagnes. L'édifice sobre en extérieur, ce révélait être une merveille d'architecture une fois les portes passées. Son style jurait bien sûr avec les Halls de Thanor ou les fresques de Almis, les influences suderonnes étaient visible partout, mais loin d'être laide.
On les reçus avec respect, leur offrant de quoi se désaltérer et de s'apprêter.
Ils purent tous prendre un bain bien mérité, qui chassa les douleurs et les affres de leur pénible voyage.
En suite, vin l'attente. Et elle fût à la hauteur de leur patiente.

Pour une raison inconnu, Salfaryl le Sombre ce retrouvait confiner dans ses appartements et ne souhaitait recevoir personne.
Thorgrel accueillit cette nouvelle avec nervosité, lui qui depuis son expérience au fumoir, n'était plus vraiment lui même. On leur offrit néanmoins le gîte, une chambrée commune se situant à mi chemin du Grand Hall.
Les jours se suivirent et se ressemblèrent bien vite. Aucuns des Faucheurs ne montra d’intérêt quand on proposa à ces derniers, une visite guidé de la cité. Ils optèrent eux aussi pour le confinement, préférant largement se retrouver sous terre, à la fraîche.
Ce fût deux énnéades plus tard, que ce débloqua la situation.

Un serviteur pénétra dans leur logis, c'était manifestement un nain, mais il se retrouvait privé de barbe, crâne rasé et pis encore, ses lèvres étaient cousues d'un fil d'argent. Il désigna Thorgrel d'un doigt ferme et lui fit signe de le suivre. Peu enclin à négocier, le Wyrmdrengi emboîta le pas.
S'en suivit une marche longue dans les sous sols du monde, jusqu'à que seul, il pénètre enfin dans le saint des saints en compagnie du Maître des Lieux.

L'Ancêtre semblait fatigué, il trônait entouré d'une foule de serviteurs et de servantes, tous occupés à une tâche bien précise. L'entretient fût bref. Après une présentation ritualisé et quelques mots sur la santé du Grand-Royaume, le Wyrmdrengi ne se perdit point en explication superficielle : Il avait besoin de l'aide du Sombre pour sa Quête et cela, à n'importe quel prix. Curieusement, le Sang-d'Argent ne sembla en aucuns cas étonnés de la finalité, comme s'il s'était attendu à leur venu. Et sans tarder, il annonça le prix de son aide, deux fioles de sang de Dragonnet. C'était la un prix exorbitant, mais Thorgrel était prit à la barbe et ne pouvait plus reculer. Il accepta et on le pria en suite de prendre congé.

Le lendemain, les Faucheurs se mirent en route pour Nisétis.

Ils reçurent chacuns une monture, une curieuse bête portant le nom de Païm et relativement imposante. Leurs selles étaient agrémentés d'un auvent de tissu qui les gardaient tous à l'abris relatif du soleil, mais qui ne luttait en rien contre la chaleur. Un guide demi-nain les acccompagnaient, portant le nom de Karshuk, il avait le teint étonnament noirâtre. Une bête de somme était aussi alloué au ravitaillement et au transport de l'eau, si précieuse dans cet endroit du monde.

Ils voyagèrent des jours. Thorgrel ne prit pas soin d'en noter le compte. Jours ardents et nuits glacial se succédèrent sans sembler modérer leurs excès.

Skanuk la Bête des Torse-Gris était peut être le plus atteint physiquement par ces rudes conditions. Il suait à grosse goutte et son tempérament brûlant n'en était que rehaussé. Il grommelait constamment, jurant contre tout ce que pouvait offrir le désert. De plus, il voua rapidement une certaine haine envers le demi sang qui les accompagnaient et cela sans bonne raison apparente.

Brarud du clan Doigt-de-Chêne était quand à lui, le nain qui semblait le moins gêné par la chaleur. Lui aussi transpirait, lui aussi pestait contre le sable, mais il n'invectivait pas les Dieux, bien au contraire. Habitué à la chaleur des fourneaux à charbon, le voyage se révéla être une période propice au repos bien mérité, bercé par les ballottements de son Païm.

Norbrum Fier-Marteau, fils du borgne Bolgrim et jeunot de l'expédition, quand à lui, semblait tiraillé. Il n'avait plus prononçé grand discours depuis les évènements d'Alonna. Sa bohnommie semblait l'avoir quitté et il lançait perpétuellement de sombre oeillade à Thorgrel. Quelque chose avait changé dans son attitude et peut être, regrettait t'il de se trouver ici en ces instants. Il eut néanmoins la vivacité d'esprit de garder cela pour lui.

Thorgrel, enfin, quand à lui, n'en menait pas large. Retranché, renfrogné, le sommeil semblait le fuir plus que jamais. Il pensait à haute voix en permanence, marmonnant incompréhensible réflexions entre ses dents, persiflant à l'adresse d'un ennemi invisible. Chaque pas se révélait être souffrance. Mais le nain ne souffrait pas physiquement, c'était dans sa caboche que tout ce jouait, si bien que son regard voilé n'avait presque point de considération pour les dunes du désert Zurthan.

L'expédition qui avait fier allure en quittant le Zagazorn, avait grandement perdu de sa superbe. Sur les septs partis de Lante, quatre crapahutaient encore aujourd'hui et les liens qui les liaient sembler avoir grandement souffert du périple. Tous pourtant sembler avoir un seul but, que cela ce finisse.

A la mi du jour. Khasuk fit stopper l'expédition sans crier gare, pointa un doigt en avant et annonça d'une voix lourde.

« Nous y sommes. »

Dans l'horizon brûlant ce dessinait enfin les reliefs de ce qui fût autrefois une des plus belles cités des hommes. Une beauté passé, effondré, qui ne laissait entrapercevoir que son fantôme. Un bon gros tas de cailloux.
Thorgrel sortit pour la première fois de sa torpeur.
Sa quête touchait enfin au but.

Les récits venus du lointain Sud n'atteignait que peu les frontières du Zagazorn, pourtant, Thorgrel avait eu vent de certains récits, mythes et autres légendes. Nisétis, l'Empire aux Dragons, fief de la lignée des Drachennes, pieux servants courbant l'échine devant les Grands Serpents et zélés marchands. Tout un peuple ayant émergé du désert, s'étant accouplé avec les elfes, ayant prospéré, conquéris par le feu et le sang avant de péricliter brutalement et de sombrer dans l'oubli. Éphémère créature qu'était les humains, rien de bon ne durait jamais quand il s'agissait de leurs œuvres.
Se tenant à la proue d'une colonnade brisé, le Wyrmdrengi n'avait point de mal à en douter.
Devant lui s'étalait les vestiges de ce qui fût une grande cité, myriades de rocailles gisant dans le sable et s’effritant sous les effets du temps et de l'érosion. Il régnait dans l'air un silence mortuaire, opaque, presque palpable. Les Dieux avaient dut juger l'endroit impie et l'avaient maudits à cents et une reprisent pour que jamais plus la joie ne viennent égayer cette contrée du Monde.

Mais Thorgrel encore une fois, n'avait que faire de la malédiction des Dieux, il se racla bruyamment le glissoir à bière et expectora un glaviot brunâtre, quasiment dénué de toutes traces de salive. Un goût âpre dans la bouche, le fit pester et il se força à s'abreuver dans l'outre de cuir de chèvre qui pendait à son ceinturon. L'eau ruissela dans sa barbe et n'eut même pas le temps d'atteindre le sol, séchant à toute vitesse.

« J'imaginai l'endroit bien plus impressionnant.» Commenta lascivement le jeune Nobrum, toujours perché sur le dos de son Païm, déambulant à petit pas entre deux statues renversées et ayant perdu leurs caboches.
« Du travail de Hums.» Ajouta Brarud Doigt-de-Chêne, comme s'il s'agissait la de la seule explication plausible. Et c'était au yeux des nains, bien plus qu'acceptable.
« Trouvons de l'ombre. J'ai les pognes plus ridés que le joufflu d'une ancienne avec ce foutu soleil. N'arrête t'il donc jamais de briller ici ?! » Grogna rhétoriquement la Bête des Torse-Gris.
« Ou-da. Khasuk, ou ce trouve l'entrée ? »
Thorgrel c'était exprimé d'une voix clair, animé par la fougue de celui qui cherche réponses à ses questions. Il braqua son regard de feu sur le guide Thaari, qui sembla un instant, mal à l'aise.

« L'entrée ? » Éclat de rire sonore qui jaillit. « Voila une bien bonne question Maître Nain. La meilleure qu'on m'ai jamais posé peut être ! Il doit y en avoir plusieurs, des dizaines mêmes. Des centaines peut être, et des milliers d'autres enfouis sous les dunes, sans aucuns doutes. »

Le guide au sang mêlée arborait un sourire des plus sardonique, éminemment blanchâtre qui contrastait avec sa peau noir, mais il le perdit bien vite devant la mine déconfite des nains qui lui lancèrent tous des éclairs de leurs regards sombre.
Le sang ne fit qu'un tour dans les veines du Mangedragon, sa voix tremblottait de fureur.

« Nous n'avons pas traversé la moitié du monde connu pour nous faire moquer par un traîne misère de ta trempes l'avorton, alors que nous touchons enfin au but. J'ai payé mon dût au Seigneur des Milles-Caves et il m'a juré disposé du meilleur des guides pour cette tâche. Si tu n'en ai point capable, j'exigerai remboursement et mon prix sera ta tête. »

Le hachoir de Thorgrel jaillit dans sa paume et fît passer l'envie de rire à Kashuk.
On ne plaisantait pas avec les nains du Grand-Nord.
Le guide rajusta son turban et tenta de reprendre consistance, toussotant à son tour, baissant des mirettes.
« Mes...excuses Maître Nain, mais je ne disais que la vérité...La bas, le mausolée doit en avoir deux...Le bâtiment que vous voyez à votre gauche en possède tout autant, il est vide et à déjà servit à certains contrebandiers. Celui que vous voyez la bas aussi.Mais, permettez moi, que cherchez vous donc exactement ? »
Il y eut un silence pesant, que Thogrel brisa en s'arrêtant devant les ruines d'un énorme édifice.
« Ce que nous cherchons, ce sont les Dragons.»
Répondit t'il transfiguré. Quelque chose avait retenu son attention devant ces hautes tours effondrés. Quelque chose l'appelait en ces lieux et il y pénétra seul, sans demander son reste, tandis que Kashuk ravalait un hoquet de surprise.

« Du sable, des pierres, du sable et des pierres. Des pierres et du sable, du sable et des pierres...Depuis combien de temps ? Hein ? Depuis combien de temps sommes nous arrivés maintenant ? Je ne saurais le dire, j'ai perdu le compte des jours, le temps défile, les jours filent et que faisons nous encore ici ? Les montagnes me manquent, la grande plaine me manque, la bière me manque, mon clan, mon foyer et les miens...Je me languis de leurs rires et de leur présence. Qu'avons nous trouvé en ces lieux à par du sable et des pierres ?! Absolument rien, voici la putain de réponse. Ou sont les réponses attendus ? Ou se trouvent donc ces foutus réponses ?!  Nous avons fouillés, creusés, excavés et retournés chaque putain de pierres, chaque centimètres de ces salles et pourquoi ? Est ce pour cela que nos frères sont morts ?  Est ce pour cela que nous avons versés notre sang et perdu notre temps ? Car oui, voila la finalité, nous perdons notre temps ici Thorgrel. Rien d'autre. L'Undhazul c'est manifestement trompé, pourquoi nous a t'il donc guider sur cette piste ? Était t'il conscient de nous guider vers le néant ? J'en doute fort, mais alors pourquoi ?! Pourquoi ?! Heidum doit rire dans son domaine, trop heureux de pouvoir envoyer au fond du Grand Puit, les Braises-Vies de nos frères honteusement trépa...»

Un galet fendit l'air sans grand bruit, assez plat et légèrement concave à une extrémité, il tournoya à peine avant de finir sa course en plein dans le visage de Norbrum Fier-Marteau, coupant ce dernier dans sa tirade plaintive. Le jeune nain grogna de surprise en se relevant, visiblement choqué. Tâtant son crâne d'une main tremblante, il révéla une paume sanglante et chercha d'un regard torve l'auteur du méfait.
Thorgrel se trouvait à une dizaine de mètre, assis sur la tête d'une énorme statue aux traits depuis longtemps effacés. Captant l’œillade du jeunot sans broncher, le Mange-Dragon portait un sourire carnassier, sourcils froncés.

« Tu blasphémais fils de Bolgrim. Ton père aurait honte de t’entendre ainsi te plaindre comme une vraie pisseuse. »

Dans le décor, rien n'avait changé, pourtant la tension venait indéniablement de naître comme les premières flammes du brasier. Le Fier-Marteau avait tiré son battoir sans réfléchir et pointa son doigt ensanglanté en direction de Thorgrel.

« C'est toi, toi Thorgrel qui porte la honte de nos morts ! Toi qui a décidé de venir nous perdre ici ! Je suis peut être une pisseuse, mais tu es devenus fou ! Le Skadazangorman a ravagé ta putain de cabo...»
« VAS TU TE TAIRE ! »

La voix rauque et râpeuse de Thorgrel résonna un moment dans la grande salle, son écho faisant trembler quelques pierres. Le Mange-Dragon c'était relevé, une lueur folle dans les yeux.
Les muscles de ses bras c'étaient tendus, une veine de colère palpitait avec violence sur sa tempe gauche, prête à exploser.

« Rassis toi donc et range moi ce concasseur à noix ! Tu fais honte à tout tes ancêtres et tu insultes les morts, continue et je t'arracherai moi même la langue. Vous avez tous fait le choix de me suivre, je n'ai forcé la paluche à personne alors cesse de te comporter comme un pisse-lait et excuse toi au prêt des dieux et auprès de tout tes poquards de gromtrommi.»

« Thorgrel...» murmura confusément la Bête.

« Non Skanuk ! Ce fils de boitard doit apprendre à tenir sa langue, s'il faut lui rentrer de l'acier dans la caboche pour cela, je m'en chargerai. »

La tension naissante entre les nains venait sans conteste de franchir un cran supplémentaire. Norbrum fulminait sur place, semblable à un haut fourneau en pleine chauffe, tenant toujours son arme de façon bien peu engageante. Le Torse-Gris lui aussi semblait nerveux, sachant pertinemment que le sang allait couler.
Quand à Thorgrel, il toisait le jeune nain d'un regard assassin, venant d'insulter ouvertement son paternel, il se permit par dessus un geste d'insulte peu ragoutant consistant à mimer le rasage de la barbe en son centre.

S'en fût trop pour le Fier-Marteau, qui comme l'évoquait son clanonyme, avait la bombance du tronc bien facile. Se jettant en avant dans un hurlement rageur, battoir levé, bouclier et garde ouverte, il ne put éviter le kilo d'acier trempée qui fendit l'air en sa direction et qui se planta dans un "chplok" visqueux, entre les deux yeux.
Le hurlement de Norbrum mourut dans sa gorge aussi vite qu'il avait point, le fils de Bolgrim fit encore deux pas en avant puis s'effondra pour ne plus jamais se relever.

L'action n'avait pas duré plus de dix secondes et laissa un curieux silence planer dans l'air.

La mort brutal de Norbrum fût le troisième acte de folie, celui qui plongea irrémédiablement Thorgrel dans un chemin de torpeur qu'il ne quitterait bientôt plus.
Dans le désert qui s'étendait autour des ruines de Nisétis, s'élevèrent bientôt des cris de rage et des crissements de l'acier contre l'acier. Sans douter nains, frères d'armes, s'affrontaient ici, aux confins du monde, dans un but qui restait des plus obscurs.
Les lueurs mourantes d'un feu furent les seuls témoins de cette scène au combien sanglante.
Les pierres rongeaient par le sables furent les seules gardiennes du secret immonde qui entacherait à jamais la vie du Mange-Dragon.
Et aux premiers signes du jour suivant, enfin il se montra.

Couvert d’abats coagulés et de morceau de chaire, les veinules des orbites ayant explosés dans leurs cocons protecteurs, le nain qui se présentait ainsi au Zharrat levant, n'avait plus rien de commun avec celui ayant quitté le Zagazorn depuis des mois.
Tenant dans une main la mèche d'une barbe qui appartenait à Skanuk et dans l'autre, la tête morte du guide qui les avaient conduis en ces lieux maudits, le fils de Hardrek hurla de rage et son désespoir.
Une note sourde qui se répercuta à peine dans l'immensité brûlante et qui fut le dernier acte de sa grande quête, la ponctuant par une conclusion des plus pragmatique : Nisétis n'avait rien à apprendre aux nains concernant la chasse des dragons, Nisétis n'était plus et ses secrets depuis longtemps enfouis.

Laissant tomber son sanglant trophée, il se mit en route, en route pour son foyer.

« Il est temps de rentrer. » articula la chose qui avait était Thorgrel.

Et dans un écho lointain, parvinrent ses mots au nain :

Nous nous rencontrerons bientôt Mange-Fils
Bientôt.