|
| Un défi à sa mesure [PV Nakor] | |
| | Auteur | Message |
---|
Lœthwil
Ancien
Nombre de messages : 761 Âge : 27 Date d'inscription : 20/10/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 966 ans Taille : 2m08 Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Un défi à sa mesure [PV Nakor] Mer 13 Juin 2018 - 1:34 | |
|
Kÿrianos de la première ennéade de Karfias Onzième année du Onzième Cycle Terrains d’entraînement de l’Académie d’Alëandir Voilà bien longtemps que tu n’avais plus posé le pied ici, et malgré tout, tu pourrais jurer te souvenir de la moindre motte de terre. Des écorchures dans le pavé, des cratères dans la terre battue, des arbres ornementaux aux bouts de branches calcinés, voilà ce que l’on s’attendrait à croiser sur le terrain servant aux élèves d’une Académie de haute magie à exercer leurs premiers sortilèges de haut vol. Quand les hydromanciens se considéraient aptes à diriger à plus du contenu de quelques gorgées , quand les géomanciens en avaient assez de se contenter de faire rouler de petits cailloux, quand les illusionnistes s’imaginaient leur premier tour de passe-passe de l’ordre de l’extraordinaire, ou quand les mysticistes se sentaient l’âme d’éteindre flamme plus imposante qu’un bout de chandelle, c’est ici qu’ils faisaient leurs preuves. Tant d’apprentis à la maîtrise encore partielle, et si peu de dégâts apparents, c’était bien là le produit de l’excellence de leurs professeurs, tous d’assez grands sorciers pour, à défaut de toujours pouvoir contenir, réparer avec la plus grande des adresses ce que leurs élèves avaient pu briser. Tu soupires, nostalgique. C’est qu’en ton temps, tu leur avais donné du travail à tes professeurs. À toujours vouloir faire plus, aller plus loin, faire mieux que tes camarades, tu avais souvent pris de risque, et en leur en avait fait autant courir. Et pourtant, à cette époque, en comparaison avec tes tout débuts, tu t’étais déjà bien assagi. Tu en avais toi-même accompli énormément du travail, sur ces champs de bataille. Non seulement en tant qu’étudiant, mais aussi plus tard en tant qu’assistant de professeur, ou même à l’occasion, d’enseignant d’un jour… Tu inspires profondément, savourant des temps qui s’annoncent comme signant un proche départ. Tu avais vu et t’était entretenu avec qui-de-droit. Tu avais regagné le cœur et le corps et le Souffle de celle que tu aimes. Ta mission ici était accomplie. Mais après être passé saluer ton père, renouer avec son antre avait été beaucoup trop tentant. Que La Mère te pardonne cette transgression, mais à présent que tu savais en tirer le meilleur, il te fallait refaire corps avec ce souvenir. Tu souris, l’œil dansant entre les quelques groupes d’exercice ayant déjà investi les lieux, alors que tu cherches à te faire une place. Le vol d’Ilweran dans ton sillage est au moins aussi chaotique que le chemin de tes pupilles, car sans même avoir à puiser dans ton fort intérieur, le dragon-fae sentait l’atmosphère idéal à l’un de ses exercices favoris. Ici il pourrait à loisir apprendre de ta magie. ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ Les terrains étaient assez grands pour t’autoriser un isolement au moins relatif, et par la même occasion une certaine liberté. Ici, en des lieux où la Symphonie ne résonnait que trop faiblement, les mélodies de la trame tonnaient comme autant de tambours. Tu n’es plus un jeune arcaniste. Ce ne sont plus des bases déjà rôdées que tu exerces. Tu crées, tu inventes, depuis longtemps déjà. Seulement en magie, même pour un sorcier aussi apte que toi, inventer est dangereux. À composer comme le vient la mélodie l’on est jamais à l’abri d’une fausse note. Tu te fais confiance pour protéger ton seul et unique apprenti, et tu fais confiance à Ilweran pour se préserver d’une magie qu’il connaît comme étant la sienne. Pour les autres cependant, à travailler trop près d’eux, tu représenterais une menace plus qu’autre chose. C’est malgré cette pensée sans la moindre hésitation que tu te laissais aller au lied éthéré, que tu plongeais ton oreille dans les harmoniques des flux, et que d’abord du bout des doigts, tu en redessinais les accords. Pendant de longues minutes, ce ne furent que les fées élémentaires d’eau, de feu et de terre tes compagnes, enchaînant sous ta direction à une vitesse folle des tours de faible ampleur, que le petit dragon savait aujourd’hui répliquer sans grand souci. Redoublant ta cadence, s’inventant autant de nouvelles combinaisons et de nouvelles interprétations de ces bases, le reptile te fit démonstration de son assurance, et ainsi tes jambes entrèrent dans la danse. La fée des eaux se fit félin de neige. La fée de pierre se fit bélier de pierre, et celle de flammes devint oiseau flamboyant. Petit à petit tes mouvements prirent en ampleur, et la puissance de tes sortilèges s’intensifia, jusqu’à ce qu’ils finissent par se trouver bien au-delà des capacités d’imitation de la petite créature, qui dès lors, commencerait son travail d’observation. Et parce que l’on ne change pas aisément sa nature, et qu’aujourd’hui tu étais un guerrier, que tu étais incarnation de la Puissance de la Dame Sauvage, tes rituels eurent tôt fait de se transformer en une véritable danse martiale. À la faveur des claquements du tissu de ta tunique, et de craquement de l’armure végétale qu’elle recouvrait, en réponse à tes sauts et à tes vrilles s’enchaînèrent en fin de chaque variation les cadences mortelles. Les griffes du félin laissaient place tantôt à la trompe de l’hippocampe, tantôt aux bras du poulpe. Les cornes du béliers devinrent crocs de Kerkand ou poigne de golem. Les plumes de l’oiseau se firent tant cornes de cerfs que souffle du dragon. Et d’une danse martiale, tes gestes finirent par devenir mimiques de passes d’arme, et les contrefaçons de poils et de plumes devinrent armes et armures d’une armée de quatre soldats se battant comme un contre un ennemi imaginaire. Ce n’est qu’au moment où l’archer de givre, la lance de cristal, la lame de foudre et le fléau incendiaire furent au plus fort de leurs manœuvres que tu remarquas l’attention captée par ton entraînement. Et tu en souris, faute d’autre chose.
|
| | | Nakor
Humain
Nombre de messages : 1758 Âge : 38 Date d'inscription : 28/01/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 638 ans Taille : Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: Un défi à sa mesure [PV Nakor] Lun 2 Juil 2018 - 15:36 | |
| Nakor séjourné, avec l'accord des maîtres magiciens de l'académie, au sein même de l'école. Il discutait avec le jeune Arthur, et avait même rencontré Hecil, anciennement Haldren un drow qui devenait elfe. Décidemment, son passage chez les elfes était arrivé au bon moment. De toutes les façons, comme à sa grande habitude, le vieux magicien s'était laissé porter par ses pas, laissant la vie le guider sur le chemin qu'il se devait d'emprunter pour être un bon moment, au bon endroit. Et c'est après une promenade au travers des rayonnages de l'ancienne bibliothèque que le vieux fou se décida à méditer. Dans sa chambre, seul, il laissa voler sa concentration, sa magie tout autour des lieux et accepta de suivre les remous des fluctuations magiques aux alentours. La manière de faire de la magie au sein du peuple elfe différait énormément de celle des humains, mais peu importait. Le magistère du Firmament était un spécialiste de la magie élémentaire et avait passé l'équivalent de six vies entières à étudier cet art. Il en connaissait une sacrée dose. C'est alors qu'au beau milieu de sa méditation, il sentit une force grandir et prendre de l'ampleur, une force habituée à manipuler les arcanes avec puissance et précision. Il sortit alors de sa transe
"Voyons voir de quel bois sont fait ces elfes!"
Il se saisit de son bâton, comme toujours et marcha en directement de l'épicentre du phénomène ressenti. Il entra sur le terrain et vit alors une danse de créatures et de formes diverses, toutes invoquées et maîtrisées, par la magie évidemment. Il eut un immense sourire sur les lèvres et se mit à applaudir au beau milieu de l'assistance. Il parla dans son elfique parfait et dit tout haut, en direction de celui qui était pour lui, un inconnu.
"Maître magicien, vous faites des prodiges de représentations et je sais reconnaître un archimage quand j'en croise un, foi de Nakor! Vôtre magie est belle et précise. Est-elle aussi ... appliquée?"
Cela pouvait passer pour une immense impudence intolérable au sein du peuple elfe mais les mages aimaient à se confronter un peu. Etait-ce une demande de duel amical? Oui cela en était une. Nakor aimait savoir si la magie aussi belle et forte avait aussi servit sur le champ de bataille et qu'elle était donc "applicable" à quelque chose de nécessaire par temps d'affrontement. La magie devait savoir réparer, répondre aux diverses demandes et affronter d'autres formes de magie. Ce n'était qu'ainsi qu'un sorcier pouvait progresser. Et Nakor avait passé sa vie entière sur le terrain du combat, bien malgré lui. Comment allait répondre cet elfe. |
| | | Lœthwil
Ancien
Nombre de messages : 761 Âge : 27 Date d'inscription : 20/10/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 966 ans Taille : 2m08 Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: Un défi à sa mesure [PV Nakor] Lun 2 Juil 2018 - 21:42 | |
|
Un humain. Un bien vieil humain. Depuis le temps que tu convoitais les hautes distinctions du milieu de la magie, c’est un vieil humain qui te les accordait. Sans retenue, tu aurais probablement explosé de rire, mais pour cette fois, tu ne ferais que lui répondre d’un bienheureux sourire. Un bienheureux sourire qui se sera d’autant plus élargi que jamais la question suivante ne serait venue aux lèvres de quelqu’un ayant suivi les enseignements de l’Académie de magie d’Alëandir…
- Je ne crois pas qu’il se passe un seul jour sans que je ne me serve de ma magie pour les plus petites broutilles tu ris finalement mais si vous tenez à le savoir, après mes études à l’Académie, c’est surtout entre la chasse et les arts du spectacle que je l’ai exercée.
Appliquée. Dans ta surprise, il y avait un sous-entendu par-dessus lequel tu étais complètement passé, mais le regard insistant du petit homme accrochant le tien t’aura forcé à y revenir. Tes paupières se plissent, les siennes leurs répondent, son regard pétille de malice alors que finalement la compréhension se lit dans tes yeux. C’était autant un compliment qu’un défi. Une telle provocation en duel aurait pu sembler bien ridicule. Chapeau comptant, le petit homme atteignait à peine la hauteur de ta clavicule. Là où grâce à ton sang elfique, les années avaient glissé sur ton corps, lui était marqué par des temps qu’il n’aurait pas dû vivre. Seulement vous étiez deux sorciers, et en tant que sorciers de haut vol, il n’y avait pas grand avantage à peser plus de deux fois le poids de son adversaire. Au contraire, le fait que l’humain n’ait nullement été intimidé par ton apparence laissait à penser que même après t’avoir vu à l’œuvre, il restait sûr de lui, et cela forçait le respect.
- Lœthwil.
Tu te baisses, tend une poignée de main amicale à celui qui se propose en compagnon de jeu, profitant de l’instant pour le détailler. De la pointe de la coiffe au bout des chaussures. Et plus tu l’observais, plus tu te demandais s’il n’était pas ce vieux magicien, dont l’extravagance était reconnue jusque dans l’Ithri’Vaan où tu as voyagé. Non. Plus tu l’observais, et plus tu en étais persuadé.
- Quand vous voulez.
En acceptant ainsi la proposition faite à demi-mot, tu venais d’accepter d’affronter une véritable légende du folklore de Péninsule et de Naélis. Restait maintenant à prouver que les mages elfes étaient à la hauteur de ces légendes. |
| | | Nakor
Humain
Nombre de messages : 1758 Âge : 38 Date d'inscription : 28/01/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 638 ans Taille : Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: Un défi à sa mesure [PV Nakor] Mar 3 Juil 2018 - 18:16 | |
| Le magicien elfe pris assez rapidement la parole, sans paraître offusqué et plus surprenant encore, il avait un large sourire sur les lèvres. C'était un colosse formidable, un elfe qui était, sans aucun doute plus qu'un elfe. Un sang mêlé? Mais très peu importait au vieillard, non ce n'est pas ça qui l'intriguait, ni même le fait de devoir lever la tête si haut qu'il aurait pu se briser le cou pour saluer son nouvel ami du moment. Non, il avait rencontré de bien plus étranges créatures, affronté des sorcières des marais, des gardiens, des chaotiques, participé à des guerres, lutté contre les maléfices des pires drows du Puys, tenté de tenir tête à des magies antiques, défié la puissance de certains artéfacts oubliés, mis à bas la Prime Sorcière drow Aetherya ou combattu contre des créatures des profondeurs du monde. Il n'était pas facilement impressionnable. Mais rencontrer un elfe capable de sourire ouvertement et presque capable de rire! C'était là quelque chose qui éveillait la malice de la barbe blanche, avec ampleur. Il serra donc avec chaleur la main de ce Loethwil tout en répondant
"Nakor"
Il y eut ensuite l'invitation et tous les mages sur place se reculèrent. Le magistère du Firmament inclina doucement la tête, main droite sur le coeur, et avança de quelques pas, en faisant marteler son bâton sur le sol en rythme avec son pied gauche. Avec son sourire habituel, il répondit calmement
"Un entraînement journalier, pour les broutilles les plus simplistes? Vous me plaisez déjà, Maître Loethwil. Oui, pour sûr!"
Puis le sourire du magicien s'effaça lentement, signal clair qu'ils allaient passer tous les deux aux choses sérieuses. C'était un duel de magie amical, il n'y aurait pas de blessé ... ou pas trop en tout cas. Les autres mages spectateurs n'auraient qu'à faire un peu attention à eux-mêmes. Nakor donna un bon coup de bâton sur le sol et se stabilisa, ses bottes de marche bien droite, pas très écartées l'une de l'autre, le vieux bâton antique dans la main gauche. Si l'elfe était un brin attentif, il sentirait de l'énergie magique s'accumuler très doucement et délicatement autour du vieux fou. En effet, l'archimage humain s'assurait d'avoir une emprise totale sur le sol autour de ses pieds et continua de parler avant de passer à l'action
"Ne vous fiez pas trop à ma longue barbe blanche mon ami ... je suis vieux certes mais ... j'ai quelques ressources!"
Et les choses se mirent en oeuvre. Nakor démarra le combat en faisant appel à son contrôle des flammes et tout se passa très vite : il déplaça sa main droite qui vint se placer un peu au dessus de son épaule gauche et claqua des doigts, il ramena en cercle au dessus de lui, sa main, qui claqua à trois autres reprises avant de se retrouver le long de son flan droit. Des petites étincelles brillaient dans l'air, là où les doigts de Nakor avaient claqués, elles étaient minuscules, ridicules d'ailleurs. Ce magicien était-il donc un usurpateur? Un fou que l'âge avait fini par rattraper au crépuscule de son humanité? Nakor pointa de son index et de son majeur Loethwil et les étincelles virevoltantes se mirent à voler avec vitesse vers l'elfe tout en grandissant. Elles n'étaient qu'à mi-chemin du destinataire quand elles eurent pris tant d'ampleurs qu'elles étaient toutes assez grandes pour engloutir Loethwil entièrement sans que sa tête ne dépasse de la boule de feu. En grandissant, elles montèrent aussi en température et déjà, il faisait beaucoup plus chaud dans la pièce. Le vieux sorcier connaissait bien les anciennes règles des combats magiques : celui qui ouvrait le bal par la première attaque, ne devait pas lancer plus d'un sort. Ce n'est qu'après la réponse contre le premier coup que chaque magicien pourrait attaquer avec plusieurs sortilèges en même temps. Le premier coup était une jauge de maîtrise et de rapidité d'exécution. Le duel avait commencé. |
| | | Lœthwil
Ancien
Nombre de messages : 761 Âge : 27 Date d'inscription : 20/10/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 966 ans Taille : 2m08 Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: Un défi à sa mesure [PV Nakor] Jeu 5 Juil 2018 - 12:30 | |
|
Ilweran s’enfuit en même temps que les autres mages reculèrent. La température monta d’un cran dès le premier sortilège lancé. Tu ne te départis pas de ton sourire. Ton cœur s’emballait. Une simple entrée en matière avait suffi à faire de ce premier jour de l’année un jour exceptionnel. Nakor était puissant. Nakor est puissant. Mais tu n’es pas en reste ton non plus.
Tes doigts se crispent, tes paumes s’ouvrent, tu lances tes bras dans une large rotation, emporte le reste de ton corps avec eux, et tu sautes. Au centre de la trajectoire des boules de feu nait une sphère d’eau, et dès que tes pieds touchent à nouveau le sol, la sphère d’eau s’étend en une large demi sphère rainurée comme la carapace d’une tortue. Dans une gerbe de vapeur, le bouclier avale les flammes, et vous prive tous les deux de votre vue. Seulement la vue n’est qu’une maigre part de votre arsenal sensoriel. Maintenant tous deux ouverts aux murmures des flux, vous vous chercheriez plus dans vos influences respectives sur la trame que dans le monde physique. Le second ne serait jamais que la résultante du premier.
Tes bras jouent une savante chorégraphie à un rythme effréné. De gouttelettes tu modèles et de roc tu accompagnes. Rapidement, les vapeurs coagulées se transforment en un hippocampe de cristal, tôt accompagné par deux bivalves de pierre aussi prêts à renforcer son offensive qu’à assurer sa défense. Tu prends de lourds appuis, une jambe pliée, l’autre tendue, le buste dangereusement penché en avant, le bras tendu vers tes créatures élémentaires, et d’un coup sec du poignet, tu les appelles à rendre l’offensive. Canalisé par la trompe de l’hippocampe, un puissant jet d’eau file en direction du mage adverse, tandis que pour chacun des rapides coups que tu portes à l’air face à toi dès que ta danse mortelle reprend de sa mobilité, les pointes décorant tes bivalves deviennent une salve de traits de glace.
Nakor est puissant. Reste à savoir s'il est assez rapide. Il ne suffit pas pour qui veut t'affronter de réussir à te suivre toi.
|
| | | Nakor
Humain
Nombre de messages : 1758 Âge : 38 Date d'inscription : 28/01/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 638 ans Taille : Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: Un défi à sa mesure [PV Nakor] Jeu 5 Juil 2018 - 14:28 | |
| Une première réaction ne se fit pas attendre. L'elfe, agile et puissant, convoqua sa magie pour former une bulle protectrice d'eau et s'écarter d'un bon. Nakor laissa ses boules de feu filer et la rencontre entre les éléments opposés forma un puissant choc et un nuage de vapeur dense. Peu importait la vision aux magiciens, ils pouvaient sentir les forces arcaniques en œuvre et repérer par avance la position de leur adversaire, d'autant lorsqu'ils étaient dans un combat de magie et que la force de chacun était exacerbée. Il répondit en usant d'un élément dont il semblait être plus proche : l'eau et son évolution, la glace. Plusieurs monstres se formèrent avant de balancer vers la vieille barbe blanche, un puissant jet d'eau et des pics de glace. Sans attendre que le mage adverse eut fini de préparer son offensive, Nakor concentra sa magie. Les éléments avaient leurs exigences et chacun se manipulait dans la diversité des émotions. D'une féroce stabilité, le vieillard lança son bras vers la droite, à l'horizontale tout en refermant le poing. Et c'est tout en poussant un petit râle d'effort alors que le jet d'eau s'approchait qu'il donna un grand coup de pied sur le sol puis ramena son bras droit vers la gauche, comme s'il donnait une immense claque à l'air devant lui. Une double réponse à cette double attaque : proche de l'hippocampe de cristal, un énorme pic de pierre jaillit du sol, poussant la créature en la perforant. Le jet d'eau parti sur la gauche de Nakor sans jamais l'attendre. Pendant ce temps, il avait condensé l'air sur sa droite et venait de créer un formidable poing d'air qui balaya la pièce et envoya tous les pics de glace contre le mur de gauche, éclatés sous la pression du choc.
Il fallait maintenant attaquer par la même occasion. Pointant ses deux paumes vers le sol et mimant un mouvement d'avancé, des pics rocheux se mirent à jaillir autour de Loethwil cherchant autant à le percer qu'à l'encercler; Le but était de forcer le mage à se retrouver précisément là où Nakor voulait l'amener. Enfin, ses deux mains se rejoignirent sur son flan droit formant une sphère. Tournant l'une et l'autre de cent quatre vingt degrés avant de partir vers l'avant en libérant une flamme qui s'amplifia et se forma pour laisser apparaître un petit dragon sous les mouvements hypnotiques de Nakor. Ayant la taille d'un cheval, c'est tout en prenant forme que la créature faite de feu s'approchait du champ de roche avec lequel Loethwil avait affaire. Lorsque les flammes draconiques seraient suffisamment proches, on pourrait voir un dragon déverser sur son adversaire, le feu légendaire. Nous étions à un stade de combat beaucoup plus avancé où chaque magicien attaquait et défendait en même temps. Pendant ses manipulations complexes, le vieillard conservant une respiration rythmée et maîtrisée, observait sans le lâcher, un adversaire qui ne se la laissait pas raconter. L'assistance retenait, elle, sa respiration! |
| | | Lœthwil
Ancien
Nombre de messages : 761 Âge : 27 Date d'inscription : 20/10/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 966 ans Taille : 2m08 Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: Un défi à sa mesure [PV Nakor] Sam 7 Juil 2018 - 9:15 | |
|
Tu es un mage. C’est ton esprit ton arme la plus puissante. Ta volonté ta lame et ton imagination ton bouclier. Pourquoi alors ton corps était-il si puissant ? Oui, la magie est une exigeante maîtresse, forçant ses praticiens à préserver tant la force de leur âme que celle de leur chair, mais rares étaient même les guerriers, jusque chez vos cousins Sombres à la musculature naturellement plus massive, qui égalaient ta corpulence. Pourquoi ?Petit saut. La plante de tes pieds retrouve rapidement le sol, y claque avec une force incroyable. Les lances de pierres se relèvent droit vers le ciel, cessant sur le champ de te menacer de leurs pointes. Rebond. À peine les pieds au sol que tes mollets, cuisses et fessiers se contractent, que ton torse se fait balancier, et que tu te propulses vers le haut. Le sol se fend sous la force de ton départ. De nombreux dards de l’offensive adverse se brisent. Dans les airs. Haut dans les airs, catapulté par ta propre et seule force, tu entames une première vrille. Tu cueilles les flammes du dragon durant ta rotation, tu t’en fais un manteau, mais pas à un seul moment tu ne les laisses te lécher. Ta vrille s’achève, tu relances les flammes vers le dragon, et tu entames ta retombée. Ton poing s’enfonce dans le sol, le fend une seconde fois, et ce qu’il restait des lames de roc s’y arrache, se soulève, se brise, pour se jeter vers la créature de flammes. Tu ne laisseras aucun élémentaliste sur Miradelphia se croire plus talentueux sculpteur que tu ne l’es. Tu glisses vers l’arrière tranche l’air de la paume de tes mains, et tes deux gardiens bivalves se brisent en un millier d’éclat, rapidement devenus un milliard. Tu refermes les poings, et ces pierres-ci deviennent glace, tandis que celles ayant plongé dans des flammes à la température incessamment montante y subissent fusion. Tu sautes, et dans une complexe acrobatie aérienne, tu termines de cristalliser la roche de verre noire faisant le corps du dragon au cœur de feu bleu. Dans ta retombée tu offres au même temps à la bête sa crinière de diamant et aux éclats de glace leur forme. Il est ton arme de destruction le dragon d’obsidienne, mais ils sont ton arme de disruption les deux colosses aqueux, silhouettes sans visages d’un couple de créatures mi-humanoïdes mi-pisciformes, armurées de glace pure et armées d’un trident de même nature, dont la silhouette du mâle rappelait la tienne, et celle de la femelle rappelait celle de ton aimée, à cela près qu’ils étaient hauts comme deux fois vous. À ta commande, les deux guerriers, rendus rapides comme la foudre par la perpétuelle glissade qu’était leurs déplacements, convergèrent vers ton adversaire. Pendant la convergence, d’un mouvement parfaitement synchrone de leurs armes à travers les airs, ils invoquèrent chacun une dizaine d’épées de glaces, qui s’envolèrent vers Nakor, tandis que le premier battement d’ailes du dragon maintenant tien le postait à portée de sa première boule de feu. Ta magie vient du mouvement. L’ampleur de ton mouvement est ta puissance. C’est ton corps qui crée le mouvement. Tu souris, prêt à t’élancer à nouveau, une perle de sueur te glissant sur la tempe. Voila Pourquoi.
|
| | | Nakor
Humain
Nombre de messages : 1758 Âge : 38 Date d'inscription : 28/01/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 638 ans Taille : Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: Un défi à sa mesure [PV Nakor] Sam 7 Juil 2018 - 10:23 | |
| Loethwil pratiquait une très belle magie qui lui venait du mouvement. Il usait de son corps afin de manipuler mieux les flux d'énergies environnants. Il fallait dire qu'avec une musculature aussi massive et svelte, il avait développé sans doute naturellement, une méthode pour invoquer ses éléments qui allaient avec les mouvements physique de son être. Il le devait et le pouvait de part sa nature d'elfe éternel. Nakor n'était pas du même genre. Il était le seul archimage humain de ce monde, seul car il avait vécu plus longtemps qu'aucun humain, dépassant un age impensable lui permettant de pratiquer plus que jamais aucun de ses homologues sorciers ne pourrait le faire. Il avait donc apprit une certaine maîtrise qui n'allait pas dans la dépense de l'énergie de son propre corps mais plutôt celle de l'énergie extérieure, la magie qui vibrait autour de lui, naturellement comme partout dans Miradelphia. Cette force arcanique que les mages les plus avancées pouvaient ainsi contrôler au choix. Elle présentait un défaut, il fallait beaucoup de temps pour pouvoir la maîtriser et elle ne s'éveillait pas immédiatement. Comme une énorme et colossale masse à déplacer, qui au départ refuse de bouger, et se déplace de plus en plus facilement ensuite. Le vieux magicien pratiquait ainsi sa magie et tentait de rarement user de ses propres forces internes trop farouchement quand c'était possible. Le combat magique avait démarré tranquillement et il avait eut le temps de se mettre en ordre de marche. Les choses sérieuses commençaient car Loethwil déployait de plus en plus de puissance et d'art. Il fallait donc que Nakor hausse le niveau. Perdre contre un éternel, pourquoi pas, mais pas si vite, pas si facilement. Et pourquoi pas, au moins, lui tenir tête!
Nakor observa les vrilles et cabrioles incroyables du sympathique adversaire qu'il avait là. Il se débarrassa avec brio des pics de roches et utilisa les flammes pour se construire lui-même un dragon d'obsidienne. Mais là n'était pas la seule difficulté, deux colosses d'eau allaient pourfendre le vieillard. Au travers des siècles, le vieux fou avait d'abord pensé que c'était la colère qui lui permettait de mettre le plus de force dans ses sortilèges. Mais il s'était longuement trompé avant de comprendre que c'était le calme le plus puissant, accompagné d'une confiance sans borne en ses propres forces qui lui permettait les meilleurs résultats. Alors que les colosses d'eau se formaient, le Magistère du Firmament garda un oeil sur le dragon qui prenait forme et se décida enfin. Ses mains s'activèrent tout comme sa magie. Il dessinait dans les airs, devant lui, un cercle qui ses mains traçaient en formant une sorte de tourbillon continue, bien horizontal devant lui. Ses bras et ses avants bras se contractèrent en même temps et une moue d'effort notable apparu sur les lèvres du vieux sorcier. Un peu comme s'il tournait à la main, le contenu d'une énorme marmite bouillonnante. L'air autour de lui se mit à vibrer de puissance tant elle émergeait de sa proximité. Voilà, il était temps de passer à l'action, les colosses s'armaient d'épées de glaces et commençaient à se mouvoir. Il brisa le cercle imaginaire devant lui en fendant l'air de chaque côté de sa petite personne et le sol entra en fusion. Il combinait sa maîtrise du feu et de la terre pour donner naissance à une lave en fusion brûlante. Un très long trait de lave séparait Nakor du reste du terrain devant lui. Et dans une impulsion soudaine, en poussant un cri d'effort, il lança ses bras vers l'avant et la lave fit un véritable mur qui avança jusqu'aux colosses, maintenant proches. Les épées de glaces fondirent dans la lave et le choc avec les monstres les fit disparaître en une massive dose de vapeur d'eau très condensée. La lave elle, se solidifia en un mur de deux mètre cinquante de haut, qui protégeait Nakor de l'attaque frontale du dragon. Mais il restait cette difficulté à gérer et l'archimage ne laissa aucun répit à Loethwil et sa petite danse. Se déplaçant de quelques pas, il condensa toute la vapeur d'eau apparu, en compressant de ses mains, l'air devant lui. Il y mit tant de force et de pouvoir, combinée à un autre élément, qu'il transforma la vapeur en eau. Enfin, il projeta cette eau sous la forme d'un serpent à trois têtes, volant telle une hydre vorace, vers le dragon d'obsidienne pour l'encercler comme le ferait un animal constrictor en venant planter ses crocs dans la créature magique. La queue gigantesque du serpent d'eau se solidifia après quelques efforts supplémentaires pour venir se planter au travers du coeur de la créature. Bien évidemment, ni le serpent ni le dragon n'existaient. Mais vu depuis l'assemblée de mage, on voyait deux créatures légendaires s'affronter dans un duel à mort au beau milieu de jet de flamme, de glace, d'eau et de vapeur.
Répondre aux attaques était une chose, attaquer en était une autre. Le combat devenait plus que sérieux et chaque mage avait déjà démontré des talents à faire pâlir d'envie tous les sorciers du monde. Une des trois têtes du serpent d'eau se décrocha de la créature pour venir se projeter sur Loethwil afin de lui faire prendre une petite douche froide. Dans le même temps, Nakor donna un grand coup vers le sol, paume ouverte puis vers la gauche et la droite et enfin, d'avant vers l'arrière. Il avait entouré l'air de sa magie de contrôle du vent et avait déclenché des poings d'air. Un pour écraser Loethwil, l'autre pour le pousser vers la gauche, vers la droite et un dernier pour le pousser vers Nakor. Si un de ces poings d'air faisait son oeuvre et touchait le magicien elfe, il irait valdinguer dans un coin. Pour finir son attaque, qui cette fois était triple, le sorcier pointa son index et son majeur vers le haut, le reste des doigts refermés. Il fit faire un grand cercle pendant lequel des étincelles apparurent. Puis il concentra son énergie magique pour sa prochaine attaque. Très peu de sorciers dans le monde maîtrisaient cet élément. Il était la combinaison complexe du feu et du vent, par nature opposés : l'éclair. Ramenant ses deux doigts électrifiés proche de son front, prêt à faire feu, le vieux sorcier balança tout haut, dans une voix tendue par la difficile concentration que cela exigeait pour ne pas perdre le contrôle de cet élément dangereux.
"Ma spécialité la plus personnelle."
Et en réponse à une attaque de son adversaire, le vieux fou balança ses deux doigts vers l'avant et libéra un éclair d'une rare puissance. Un flash de lumière aveuglant, couplé à un bruit de tonnerre effroyable, qui accompagnaient de tout temps, la foudre. Cela zébra l'air de dizaines de déchirures électriques. Le magicien était en âge sous son chapeau, barbe au vent et concentré comme rarement il l'avait été. Il fallait qu'il reprenne son souffle. |
| | | Lœthwil
Ancien
Nombre de messages : 761 Âge : 27 Date d'inscription : 20/10/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 966 ans Taille : 2m08 Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: Un défi à sa mesure [PV Nakor] Dim 8 Juil 2018 - 1:19 | |
| Ta respiration est lourde, mais la sienne l’est tout autant. La perspective de la pluie d’épées de givre força l’humain à se mettre sur la défensive. Tu n’en attendais pas plus. Bientôt viendrait sa contrattaque, mais tu t’y tenais d’ores et déjà prêt. Le sacrifice de tes deux guerriers ne serait pas vain. Le temps dépensé par Nakor pour ériger sa défense aura ouvert au dragon l’occasion d’entamer son assaut, de déverser sur le mur solidifié ses flammes bleues jusqu’à trouver une percée, mais parce qu’une puissante offensive vaut autant qu’une défense, la réponse du vieil archimage força la fin du torrent de braises.
Les créatures légendaires s’affrontaient comme de leur propre volonté, mais la voie entre Nakor et toi était maintenant complètement claire. Les yeux plissés, le souffle maîtrisé, tu entames une course effrénée vers l’archimage, mais tu ne déploies pas plus de magie que tu ne venais déjà de le faire. Tu attends. Tu écoutes le bruit des gestes de ton adversaire. Tu essaies d’anticiper ses sortilèges, de lire leurs cadences avant qu’elle ne soit complètement calligraphiée. La magie de Nakor est puissante, plus puissante que la tienne, mais la relative faiblesse de son corps le rend plus prévisible. Moins mobile. Moins apte à donner de sa propre chair pour laisser les arcanes circuler. Tout ce qu’il fait, il doit l’écrire, et maintenant que l’affrontement a duré, tu es capable de le lire.
Ta main gauche se lève, les entrailles du dragon grondent, et sans qu’il n’en donne réellement signe visible aux yeux, sa lutte est achevée. Toi, tu cours toujours. Ta main droite tranche l’air, et par la même occasion la tête de l’hydre s’étant essayé à te dévorer, comme pour mieux prouver au vieux mage que s’il cherchait à t’atteindre, ce ne serait pas l’eau qui le lui permettrait. Tes poignets se tournent vers le sol, tu te lances jambes en avant, et tu te laisses glisser sur l’eau volée à l’attaque adverse, pour éviter la surpression d’air qui se voulait t’écraser. La seconde bourrasque cependant, tu n’essayes pas le moins du monde de l’éviter. Tu te positionnes en attente de l’impact, serre les dents face à sa violence lorsqu’il vient, et te force à trouver une position qui t’autorise à garder autant de contrôles que possible sur ta trajectoire. Vient le dernier impact, cette fois-ci te propulsant droit vers le mage, exactement dans la direction que tu comptais emprunter, seulement à beaucoup plus grande vitesse.
L’instant est court. Extrêmement court. Mais en digne concrétisation de tes efforts pour ce duel, il te paraît une éternité. Ta magie naît du mouvement. Nakor vient de t’offrir le mouvement. Péniblement, ton poing se serre, et enfin ta créature abandonne. Son cœur de flammes implose, dévorant l’hydre en même temps que sa propre carapace de pierre noire. Une formidable explosion, un nouveau souffle de vapeur, que tu t’accaparerais sans une seule hésitation. Tu es dans les airs, sans espoir d’éviter la conclusion que te promet ton adversaire. Tu es dans les airs, attendant que l’éclair te déchire. Tu es l’air. Tu es l’eau, tu es la vapeur, tu es le plasma arraché à l’explosion. Ton corps n’est plus matériel. Ton corps est fait de tes arcanes. Ton plus grand trésor d’adresse, ta plus grande prouesse en tant que sculpteur. Ta spécialité la plus personnelle.
Le plasma de l’éclair traverse le plasma de ta nouvelle enveloppe corporelle. Les lignes de forces luisant habituellement sur ton épiderme sont à la surface de cette forme comme autant de routes crachant une lumière comme celle du soleil. Tu savoures ta chute jusqu’au moment où elle te porte face à ton adversaire. Tu savoures la concentration qui s’affiche sur ses traits. Tu savoures son épuisement presque palpable. Tu savoures le coup de grâce que tu t’apprêtes à porter.
Des deux pieds trouvent le sol. Ton corps retrouve son état de chair. Le cortège d’élément qui faisait ton corps réduit à l’état d’une sphère instable entre tes mains. Tes bras s’écartent. Une pulsation aux couleurs de l’arc-en-ciel s’échappe de la sphère. Et elle explose.
À moitié contenue la détonation n’avale ni Nakor ni toi, mais l’onde de choc est assez puissante pour arracher le mage adverse au sol, et le souffler loin, jusqu’au pieds de la foule. Tu as gagné. Du moins, tu aurais pu gagner. Parce qu’aussi impressionnant que ta dernière action a pu être, il aurait fallu qu’elle tue pour t’assurer la victoire. La performance a trop creusé dans ton endurance pour te permettre de t’assurer ton adversaire hors jeu. Nakor se relèverait.
La lumière quittant tes lignes de force laissait cependant comprendre que tu n’irais pas plus loin.
Ton poing droit trouve le sol, ta jambe gauche tendue semble paralysée, ton genou droit flanche.
- Ce… C’é… C’était… C’était quelque… chose.
Tu halètes. Le visage incapable de se porter vers quoi que ce soit d’autre que les traces laissées par ta salive et ta sueur au sol. Tu en es incapable, ton corps n’en a pas la force, mais ton cœur ne demande qu’à sourire.
|
| | | Nakor
Humain
Nombre de messages : 1758 Âge : 38 Date d'inscription : 28/01/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 638 ans Taille : Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: Un défi à sa mesure [PV Nakor] Dim 8 Juil 2018 - 20:36 | |
| Le combat battait son plein, des créatures sorties de l'imaginaire incroyable des plus vieilles légendes existaient là, devant les elfes et obéissaient aux ordres de deux terribles archimages élémentalistes. Quel brio dans les mouvements de Loethwil, Nakor n'en perdait pas une miette. L'hydre perdit sa troisième tête en étant tranchée par le solide elfe qui se mit à courir pendant que les monstres de feu et d'eau terminaient leur affrontement mortel. Le premier choc du poing d'air fut évité, mais ce ne fut pas le cas du deuxième ni du troisième. De telles frappes de vibration étaient terribles sauf que la masse de muscle qu'était son adversaire pouvait encaisser quelques chocs avant de tomber et alors que l'éclair allait partir, Loethwil déchaîna son pouvoir à son plus haut niveau de maîtrise. Ce que Nakor appelait depuis longtemps la transmutation élémentaire. Si fortement maître de son ou ses éléments, le sorcier se transformait intégralement et devenait l'élément en question. Le vieux fou s'était déjà servi de cette capacité à la transmutation pour devenir foudre lui-même et parcourir des milliers de kilomètres en quelques instants. Le problème de ce sortilège est qu'il demandait une concentration sa faille, une maîtrise que seul un archimage avec beaucoup de pratique pouvait avoir et surtout, une quantité de force astronomique.
Pendant que l'éclair fendait les environs en déplaçant tellement d'air que la barbe et la robe du vieux mage volaient au vent, le sorcier gardait l'esprit vif et observa la folie à l'oeuvre, malgré la fatigue et la sueur sur son front. Loethwil allait être traversé par un éclair, source très forte de magie arcanique. Cela allait impacter sa maîtrise magique et arrivé devant Nakor, il ne pourrait maintenir longtemps ses forces en place. Cela aurait été possible sans le combat qu'ils venaient tout deux de mener. Un dragon de feu, des monstres d'eau, des créatures de glaces, des voltiges dans tous les sens.
"Qu'est-ce que ..."
Surpris par la rapidité d'action, Nakor ne put que tenter quelque chose pour amoindrir ce qui allait se produire. Il condensa une énorme quantité d'air entre lui et la sphère de magie pure crée par Loethwil. Ce qui devait arriver, arriva : libérant une lumière surréaliste, la sphère explosa avant beaucoup de force et de fureur. Le mur d'air qu'avait construit Nakor lui permit de ne pas se prendre l'explosion en pleine face mais il en subit les conséquences : le vieillard sénile fut propulsé dans les airs en poussant un râle de douleur. Il n'en était pas à son premier choc, encore moins à son premier combat. Il était lourdement lié à la magie, il avait un corps qui était moins fragile qu'il n'y paraissait malgré ses six cent ans passés. Le Magistère du Firmament fit quelques mètres dans les airs avant de rouler comme un fétu de paille à même le sol. Sachez le naturel, il revient plus qu'au galop avec Nakor. Pendant qu'il roulait au sol, il se mit à jurer comme un charretier
"Hou ... foutu bordel de ... aie ... nom de ... "
Et il finit sa course en arrêtant de rouler lamentablement, aussi ankylosé par la douleur qu'énervé. S'arquant un peu pour lutter contre la douleur, il balança, bougon
"Faudrait pas vieillir!"
Et il poussa dans ses derniers retranchement pour se relever, d'abord un genoux sur le sol, puis des bras qui poussent et lui qui se stabilise, les yeux luisant de fureur par magie
"Oser faire cela à un vieillard ... non mais ..."
Ses mains s'écartant lentement paumes et doigts grands ouverts, laissant apparaître un tourbillon. Quand le vieux fou était en colère, il allait puiser sa force véritable, tout au fond de lui. Il parvenait alors à la coupler plus férocement aux forces naturelles et à déchaîner sa fureur avant de ne plus rien pouvoir faire et redevenir un vieux monsieur tremblotant. C'est ce qui lui avait permit de survivre à des guerres féroces. Mais malgré la colère, le sorcier pu voir enfin son adversaire. Il était un genoux au sol, transpirant et salivant, épuisé par un trop grand effort d'un seul coup. Bien évidemment, comme le gentil papy gâteau qu'était Nakor, il se calma quasi instantanément et par un léger mouvement, envoya l'air concentrée derrière lui et s'envola en glissant au dessus du sol jusqu'à Loethwil. Le combat était terminé et cela avait été un sacré combat. Arrivant à quelques pas de son adversaire, il tendit une main vers l'arrière et son bâton se déplaça par magie jusqu'à sa main droite. Il s'appuya alors lourdement sur son antique compagnon et ses vieilles mains se mirent à trembler. Un peu comme si soudainement ses six siècles de vie le rattrapaient. Il claudiqua jusqu'à l'elfe et tendit sa main gauche pour que ce dernier s'appuie dessus. En parlant à voix basse et en humain.
"Aller, vous avez en vous encore un peu de force. Une très longue inspiration et ça ira mieux."
Le colosse était bien plus lourd que prévu mais le petit humain n'était pas la momie desséchée que l'on pouvait s'imaginer non plus. Il n'avait aucun muscle, mais ses forces étaient d'origine magique. Et ça, ce n'était pas rien. Nakor parla alors dans son parfait elfique, en reprenant de temps en temps son souffle.
"Vous êtes un redoutable archimage maître Loethwil ... Vos créations sont d'une précision incroyable et elles sont de puissantes armes entre vos mains ... Ne parlons pas de votre transmutation. Seul un élémentaliste à son plus haut niveau de performance peut réaliser un tel prodiges ... Mais nous le savons tous les deux ... ce sortilège épuise nos réserves d'énergies de manière irraisonnée."
Puis Nakor fit la moue, avec un brin d'humeur et d'humour dans la voix
"Oui, irraisonnée surtout avec un vieillard! J'ai six cent trente deux ans! N'avez-vous pas honte mon ami!"
Nakor donna une grande claque sur l'épaule de l'elfe avant d'exploser de rire. Il avait complètement, totalement et définitivement oublié les spectateurs. Il finit par arrêter de rire en voyant les elfes, et surtout le champ de bataille que laissaient derrière eux, les deux archimages. Se passant la main gauche sur la barbe, il termina ainsi
"Vous voulez mon avis maître Loethwil ... Nous y sommes allé peut-être un peu fort non?"
Il garda alors un sourire malicieux sur les lèvres, les mains tremblantes, en discutant là avec l'elfe comme s'ils se connaissaient et étaient amis depuis toujours. |
| | | Lœthwil
Ancien
Nombre de messages : 761 Âge : 27 Date d'inscription : 20/10/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 966 ans Taille : 2m08 Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: Un défi à sa mesure [PV Nakor] Mar 10 Juil 2018 - 1:12 | |
| Tes yeux peinent à aller le chercher, mais tu l’entends. Le peu de chemin que tes pupilles sont encore capables de traverser t’autorise à peine à aligner son pas et le bruit de sa foulée, mais tu souris. Tu aurais pu gagner. Tu aurais pu gagner, et rien que cette idée t’est pleinement satisfaisante. Et même dans la défaite, même sans te raccrocher à la possibilité d’une victoire, ayant pu constater l’étendue de la maîtrise de ton adversaire, tu te serais aisément contenté de le voir chanceler.
Quelques mots dans une langue dont tu ne déchiffrais que l’origine, une main tendue vers toi par le vainqueur, et enfin les coins de tes lèvres trouvaient la force de se soulever. Ta main gauche alla accepter son aide, mais tu te sais lourd, et c’est finalement à grand effort de tes propres jambes, te refusant à ainsi t’appuyer sur Nakor, que tu te relèves. Ta respiration est lente, ta vue légèrement troublée, mais petit à petit tes esprits te reviennent et tes sens s’aiguisent à nouveau. Il te faudrait quelques minutes pour récupérer, voilà tout, alors pourquoi pas les passer avec un nouveau camarade semblant très appréciatif de ton approche de la magie ?
- Si ça avait été une transmutation plus simple je m’en serais probablement mieux sorti un rire t’échappe timidement, retenu par tes abdominaux endoloris mais si je voulais passer au travers de l’éclair je n’avais pas vraiment le choix. Je ne crois pas avoir déjà vu de magie aussi puissante que la vôtre, et pourtant… si vous pensez être un vieillard… je ne suis plus qu’à peine une trentaine d’années d’atteindre le Cycle de Vie ! J'ai eu le temps d'en voir des choses !
Seulement tu es un elfe, pas un humain. Pour toi approcher le Cycle n’était que question d’une savante combinaison de chance et de résilience. Ton corps est fait pour traverser l’éternité. Lui par contre… tu mentirais en disant que tu n’as pas été profondément choqué de l’apprendre multi séculaire. Comment ? Comment avait-il réussi à passer outre les erreurs d’Elenwë ? Ce serait une question à conserver pour plus tard. Quand vous auriez arrangé les choses. Vous veniez de transformer e sol des terrains d’entraînement en un véritable champ de bataille. Là où vous n’aviez pas laissés de cratère, la glaise se fendait de failles et se parait aléatoirement d’engelures ou de cendres. Les maîtres et les étudiants présents durant votre duel vous regardaient toujours, les visages partagés entre une profonde admiration pour certains, et une moue réprobatrice, à la limite de la perte de patience pour d’autres. Certes, vous vous étiez accaparé une grande part de l’espace disponible, mais pour qui avait bien voulu observer avec attention, votre affrontement aurait bien valeur de longues heures d’enseignements… mais de quel genre d’enseignements ? En tant qu’ancien élève, et à tes heures perdues ancien éducateur de l’Académie, tu sais à quel point ton peuple rechigne à étreindre les aspects martiaux de l’Art. Voilà qui justifiait autant de la fascination des plus jeunes, l’esprit encore désinvolte, et de l’atterrement de leurs professeurs.
- Peut-être un peu, mais je vous rassure, l’Académie a connu pire. Tu salues les elfes présents de loin, ton regard oscillant entre eux et les dégâts dans un engagement silencieux Il s’agit juste d’un peu de nettoyage, si ça ne vous dérange pas de m’offrir votre aide une fois que j’aurai un peu récupéré.
Par automatisme, tu entres en mouvement, te laisse aller à une lente marche autour de ton interlocuteur, pour réveiller tes membres endoloris. De temps en temps, ton regard dévie vers ceux qui s’étaient fait spectateurs il y a quelques instants, et qui maintenant reprenaient leurs propres exercices.
- En attendant… j’aimerais savoir. Auprès de qui est-ce que vous avez appris la magie ? quel maître humain avait bien pu ainsi le propulser sur la voie de l’excellence dans un domaine dans lequel sa race n’est pas connue pour faire beaucoup de vagues Loin de moi l’idée d’être condescendant, mais... les Arïn ne sont pas particulièrement connus pour leurs prouesses dans la maîtrise des Arcanes.
|
| | | Nakor
Humain
Nombre de messages : 1758 Âge : 38 Date d'inscription : 28/01/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 638 ans Taille : Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: Un défi à sa mesure [PV Nakor] Lun 30 Juil 2018 - 12:25 | |
| Le colosse était de nouveau sur pied. Essoufflé, mais il reprenait doucement ses esprits et donna quelques explications sur ses réactions durant le combat. En effet, pour éviter l'éclair foudroyant de Nakor, il n'avait pas eu beaucoup le choix. Réussir à déclencher un tel sortilège si rapidement était tout de même la preuve d'une immense maîtrise de ses forces arcaniques. Voilà un elfe bien prodigieux. Il donna ensuite un bien appréciable compliment au vieillard qui, un immense sourire sur les lèvres, lui tapota l'épaule avant de répondre
"Voilà de bien gentils propos mon ami. Je vous remercie. Encore plus maintenant que je vous sais sur le point d'avoir mille ans. Sacrée durée de vie! Vous avez dû en voir bien d'autres des mages et largement plus puissants que moi."
Puis Nakor se mit à rire tranquillement et ils continuèrent leur discussion. Il était temps de remettre de l'ordre dans la salle d'entraînement. Loethwil marcha doucement pour se dégourdir les jambes et retrouver la pleine possession de ses moyens. Les vieilles mains parcheminées du vieux fou ne tremblaient plus. Il hocha doucement la tête avant de glisser un clin d'oeil malicieux et faire un demi tour sur lui-même.
"Oui, sans problème!"
Il frappa le sol de son bâton, comme pour se stabiliser et tendit la main gauche devant lui, paume ouverte. Sa magie s'activa et s'étendit rapidement autour de lui pour prendre contact et possession des énergies externes et naturelles de la zone. Sous un léger bruit de terre, la moitié du cercle de combat se mit en mouvement. Les trous se rebouchaient, les proéminences semblaient aspirées pour disparaître sous le sol. En quelques instants, Nakor avait remit en parfait état, la moitié du cercle d'entraînement. Il laissait l'autre moitié à son nouvel ami.
"Qui m'a enseigné la magie? Ho ... voilà une bonne question!"
Cela plongea le vieillard dans ses profonds et douloureux souvenirs. Il se revoyait à Nisetis, les confins perdus de l'empire dragon, sa vie dans les ruines, dans les souterrains de la cité morte, son ancienne professeur Encarra, six siècles auparavant. Le temps qu'il reste perdu dans sa mémoire, le sorcier elfe fit son oeuvre aussi. Nakor revint à lui et l'invita à quitter les lieux pour marcher un peu à l'air libre. Il reprit alors sa discussion
"Vous posez une excellent question mon ami. En effet, les humains maîtrisent mal les arcanes de manière globale. Il faut beaucoup de temps pour atteindre un niveau de contrôle supérieur en magie et ce temps ... mon espèce n'en dispose pas. En ce qui me concerne, je suis né il a bien longtemps aux abords de la cité antique de Nisetis. Sous l'effet des émotions très vives que nous pouvons connaître, nous autres humains, ma magie se déclenchait seule. J'ai mis le feu à toute une maison sans le vouloir en étant enfant. C'est ainsi que j'ai découvert ma nature de potentiel magicien. Une sorcière de mon village m'a pris sous son aile. Elle se prénommait Encarra et m'emmena avec elle dans les ruines de la cité dragon pour m'enseigner à maîtriser les forces qui étaient en moi. Elle a eu le temps de m'apprendre les rudiments les plus basiques du contrôle de soi puis ... elle est morte de vieillesse."
Nakor marqua un léger silence dans son histoire, avant de continuer
"Mais la vie a continué et j'étais alors seul, sans maître ... face à la vie. J'ai connu des guerres, des combats terribles, des épreuves difficiles et à chaque fois, il m'a fallu progresser par moi-même. Pour protéger les gens que j'aimais, pour repousser les forces du mal que j'exècre par dessus tout, et pour survivre moi-même. J'ai donc appris ... avec la vie pour professeur et ses nombreuses épreuves. J'ai développé donc en autodidacte ma magie et ma façon d'en faire. Le corps d'un humain possède par essence, moins de forces, moins de ressources que le corps d'un elfe par exemple. Encore plus quand on est un elfe colossal comme vous mon ami! Il m'a fallut alors trouver le moyen de faire de la magie, sans puiser trop en avant dans mes propres ressources internes. J'ai fini par trouver le moyen d'influencer l'énergie naturelle qui nous entoure. Et j'ai lentement progressé jusqu'au rang d'archimage."
Et c'est avec un peu de malice qu'il termina ainsi
"Vous vous disiez plus vieux que moi et donc étonné que j'ai tant de puissance surtout pour un humain. Mais vous ne pensez qu'en nombre d'années. Nous venons de deux races différentes, il ne faut donc pas penser en années mais en nombre de vie. Vous avez bientôt vécu une vie d'elfe là où de mon côté, j'ai vécu plus de six vies d'hommes ... imaginez un peu mon ami, la puissance de votre art lorsque vous aurez atteint l'âge vénérable de six milles cinq cent ans."
Et le vieil homme se mit à glousser doucement. En effet, les elfes comparaient toujours leur durée de vie à celles des humains et les considéraient alors comme des enfants. Ils oubliaient vite qu'un humain apprend plus vite, il sait la courte durée de son existence et en apprécie chaque instant plus fortement. Les elfes possèdent une certaine langueur dans leur existence, car ils ont le temps. Ainsi, en six vies d'hommes, Nakor avait appris bien plus qu'un elfe ne pouvait l'imaginer. Sans cela, jamais un humain ne serait parvenu au grade si élevé d'archimage. Il était le seul dans toute l'histoire de Miradelphia et ce n'était pas pour rien. Il posa cependant une petite question
"Mais ... je parle, je parle ... je suis trop bavard sans doute! Et vous mon ami, vous êtes plus qu'un elfe non? Ce corps si massif, cette fureur dans le geste et la force magique ... c'est rare chez le peuple sylvain. Parlez-moi de vous."
Nakor était sincère. Il avait l'amitié facile avec des gens de bonne constitution et il sentait que Loethwil en était un. Jamais il n'avait eu cure de l'origine raciale. Il était l'ami des nains, il avait ses entrées et ses connaissances chez les elfes, il avait sympathisé et sortit du Puys la prime sorcière et avait fondé une académie de magie où toutes les races se retrouvaient pour apprendre les uns des autres et les uns aux autres. Et en ce qui concernait son adversaire du moment, il était presque certain qu'il y avait un mélange de race et qu'un des parents de Loethwil n'était pas un elfe. |
| | | Lœthwil
Ancien
Nombre de messages : 761 Âge : 27 Date d'inscription : 20/10/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 966 ans Taille : 2m08 Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: Un défi à sa mesure [PV Nakor] Mar 31 Juil 2018 - 2:52 | |
|
La vie, le destin, l’inéluctable. La rage d’exister, l’adversité, le sang et la sueur. C’est ainsi que Nakor avait forgé son art. La vie, le destin, l’inéluctable. La rage d’exister, l’adversité, le sang et la sueur. C’est ainsi aussi que le tien avait déployé sa pleine mesure. C’est ainsi aussi qu’il continuerait de s’épanouir jusqu’à arriver à son point culminant. Ton art est puissant, ton art est fin, mais ton art est encore loin d’être parfait. Des épreuves il t’en reste de nombreuses à traverser encore, des occasions de briser le plafond de verre que tu t’es toi-même imposé, il t’en reste de nombreuses à vivre encore, pour peu que tu y survives. Peut-être comme lui vivrais-tu plus de six longues vies. Peut-être comme lui aurais-tu le temps de laisser le temps plus éprouver ton Art que de raison. Et tu relativises, tu te laisses aller à imaginer ce que pourrait être ton art, avec six fois ton expérience. Ce que pourrait être ton art, avec six vies comme la tienne à réfuter ce que tu sais, à défier la science, à défier la trame, à inventer de nouvelles mélodies, à imprimer de nouvelles vibrations… et tu as peur. Tu as peur des battements de ton cœur à l’idée de ce que tu pourrais devenir. Tu as peur des désirs que possède la bête qui a pris Yutar. Tu as peur à l’idée des responsabilités qu’impliquerait un pouvoir comme celui qui pourrait être le tien. Mais l’armure végétale te susurre un Chant rassurant, un Chant tentateur se voulant le conte d’un possible destin. Que tes années s’accumulent avec ton pouvoir et tu n’aurais rien à craindre, car tu appartiens à l’Anaëh. Que ton pouvoir devienne grand au point de se confondre avec celui de la forêt et il s’y confondrait. Il ne te sert à rien d’avoir peur car toute responsabilité que tu puisses craindre, tu la portes déjà. Ton regard s’ombrage un instant, et avec lui ton corps se relâche. Sous les traits de la fatigue du dissimules cet instant d’introspection, et aussi vite qu’il avait disparu ton sourire revient, ton œil pétille à nouveau, et tu te relèves, aussi haut que l’épuisement ne te l’autorise. Et malgré tout c’était comme si rien n’échappait à l’œil perçant de l’Archimage humain, comme s’il avait lu les tréfonds de ton esprit, car c’est à une réplique lourde de sens que te ramenait ton instant d’absence. Ta main se pose contre le tissu de ta tunique, mais c’est le bois de l’armure dissimulée dessous qu’elle cherche. Le petit dragon regagne ton épaule, interpelé, et couine, comme pour te rassurer, alors que ton esprit Sombre dans la cascade d’événements ayant conduit à ton changement, et là tu le réalises sans te l’avouer. Même s’il ne réalise pas en quoi il a raison, l’Archimage humain n’a pas tort. Tu as transcendé ton existence en tant que simple elfe. - Je sais à quoi vous pensez tu ris, doucement mais je n’ai pas la moindre goutte de sang Drow. Ma mère est d’une longue lignée d’elfes sauvages, et mon père est un Citadin endurci, mais mon métissage s’arrête là. Tu soupires, pensif Mais vous n’avez pas totalement tort quand vous dites que je ne suis pas juste un elfe. Une main vient chercher la manche opposée, et tu te débarrasses de ta tunique. Tes efforts ensuite se portent à délier les nœuds du thorax de ton exosquelette de bois. Torse nu, l’ampleur de ton lourd poitrail, de ton dos puissant et de tes bras colossaux encore gorgés de sang ne devenait que plus écrasante. Le fin dessin du moindre de tes muscles, des stries partant de ta nuque aux fossettes filant vers la ceinture de ton pantalon cimente l’idée d’un raffinement, d’une force incroyable, mais ne s’étant pas départie de l’agilité du peuple elfique. Mais ce n’est pas là seulement ce que tu veux lui montrer. Ce que tu veux qu’il voie, ce sont ces runes, ces lignes d’or tracées juste sous ta peau par ce qui pourrait sembler être des teintures et des encres, et qui pourtant ne trouve aucune origine en dehors de ta propre chair. Ces inflorescences, qu’il avait déjà pu distinguer sur ton front. Ces lignes d’or pâle reliant le dos de tes mains à tes épaules, coulant de tes épaules pour venir danser autour de ton poitrail, manquer de se rejoindre autour de ton sternum seulement pour glisser autour de tes abdominaux, et jouer exactement le même jeu à chaque rangée. Ces intrigants tracés courant dans le creux de ton dos, pour se déployer en son centre en un étrange sceau. Des lignes de force, des leylines, décrivant à la surface de ta peau le chemin parcouru par les énergies en ton sein lorsque tu les arraches à la trame. - Ma force est en partie le fruit d’un entraînement acharné pour pouvoir faire face à la guerre… tu baisses les yeux et en partie un don arraché aux stigmates de l’origine de cette guerre. C’est l’influence de l’Aduram qui a autorisé mon corps à se renforcer… comme pour les Drows.Lentement, tu te mets en mouvement, poings serrés et épaules rigides. La trame tremble. La trame gronde, et la lumière se met à courir sur tes lignes de force. Les leylines dévoilent la magie qui te traverse alors que la terre se soulève en une nuée de papillons d’argile, pour regagner sa place d’origine, et rendre aux terrains d’entraînement, à peu de choses près, leur apparence d’origine. Et ton sortilège trouve sa conclusion, mais ton attention dans la trame ne vacille pas, alors la lumière continue de courir. - Mais le reste, c’est La Dame Sauvage qui m’en a fait don. Tes yeux se plantent avec sévérité dans ceux du vieux sorcier Il y a peu, j’ai permis que l’Œuvre soit libérée du poids de la forteresse de Yutar. J’aurais dû y perdre la vie, mais Hiril Lôthren s’est emparée de mon Souffle et m’a rendu un corps qui soit une meilleure arme à son service.Ces lignes d’or étaient autant tes chaînes autant que ta joie. La prison qui faisait ta fierté, toi esclave de la Déesse que tu aimes. - Protéger les miens est devenu ma nature.Et l’entièreté de ton être.
|
| | | Nakor
Humain
Nombre de messages : 1758 Âge : 38 Date d'inscription : 28/01/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 638 ans Taille : Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: Un défi à sa mesure [PV Nakor] Dim 5 Aoû 2018 - 13:11 | |
| Nakor avait réussi à mettre dans le mille et avait plongé, l'espace de quelques brefs instants, Loethwil dans une profonde réflexion qui sembla lui donner un imperceptible tournis. Le vieux magicien regardait l'elfe qui paraissait pourtant si jeune, et eut un léger sourire de grand père attentionné. Sous ses yeux, l'elfe avait dû bel et bien imaginer ce que pourrait être son pouvoir après six mille ans de vie et cela devait lui faire aussi envie que peur. Une telle puissance cumulée était en dehors de la nature et des lois normales. Il ne serait plus un mage, mais un quasi dieu. Pouvant dicter vie ou mort sur le monde, qui pourrait alors le raisonner, qui pourrait alors le conseiller, l'accompagner. Il serait seul au sommet d'une tour d'ivoire invincible et imprenable. Nakor garda alors quelques remarques pour plus tard et observa l'étrange manège de l'elfe. Allait-il lui révéler un torse noir d'ébène, marquant une origine drow? Des muscles noueux et puissants se révélèrent en réalité une armure de bois aussi proche de la peau qu'il était possible de l'être. Le vieillard ouvrit grand ses yeux en lâchant
"Stupéfiant ..."
Puis sous cette formidable armure, il pu enfin observer la peau de Loethwil. Il n'en restait pas moins un elfe surprenant doté d'un incroyable physique. Puissant, dangereux, féroce. Mais c'était bien un elfe. Sans pouvoir s'en empêcher, et alors qu'il était lourdement appuyé de ses deux mains sur son bâton antique, le vieux fou avança sa main droite et vint effleurer les lignes d'or que l'on captait à peine et qui parcouraient son corps. Là, juste sur son torse, en suivant la ligne de l'index sur quelques centimètres puis en retirant sa main. Il étrécit son regard et planta ses yeux d'un bleu perçant dans ceux de son interlocuteur. Il cherchait quelle était cette sensation étrange qu'il avait eu au contact des marques sur Loethwil. Et vint enfin les explications. Il y avait de la sévérité dans le regard de l'elfe, une dureté surprenante, presque amère. Le magistère du Firmament hocha doucement la tête et se trouvait alors extrêmement sérieux. Lui qui était habituellement toujours souriant, jovial, prêt à danser au milieu de la foule et rire à gorge déployée, il prit la parole calmement.
"C'est donc cela que j'ai ressenti ... l'influence d'un pouvoir par delà celui des vivants. Une essence de divinité coule en vous. Un bien lourd fardeau sur vos solides épaules. Vous n'avez pas à baisser le regard devant ce que vous êtes ou ce que vous avez dû devenir. Les épreuves qu'elles soient terribles à vivre ou pur moment de joie, forgent à chaque instant celui que nous sommes, et vous pouvez être fier de celui que vous êtes Loethwil. Vous avez suffisamment de pouvoir pour protéger les gens que vous aimez, et suffisamment de coeur pour faire le bien. Cela aussi, je l'ai senti dans votre magie. C'est évident ... c'est écrit là, sur vous, sur votre visage. Vous êtes un elfe bon mon ami, je sais reconnaître ce genre de personne quand j'en vois une. J'ai servi avec beaucoup de ferveur les forces de la lumière. J'ai participé à la grande bataille aux portes de l'Anaëh lorsque les eaux furent empoisonnées par les drows et qu'une attaque massive fut lancée par l'alliance des drows et des chaotiques. J'ai repoussé les nuages ténébreux lancés au dessus des plaines ce qui a permit d'affaiblir les chaotiques, j'ai affronté la prime sorcière et mené le combat final qui a repoussé les forces du mal. Mais ensuite, vint Yutar. J'étais occupé dans le nord et le royaume humain était incapable de maintenir les anciennes alliances de la lumière."
Un léger voile de douleur vint assombrir le visage du vieillard humain. De biens lourds tribus avaient été payé lors de ces batailles infâmes. Il continua
"Votre combat en Yutar a dû vous demander de puiser dans des ressources douloureuses, autant magiques que physique mais aussi, dans votre esprit n'est-ce pas? De quoi hanter vos nuits pour de nombreuses années. Mais la vie continue et nous devons continuer d'avancer avec elle."
Et doucement, un grand sourire revint sur les lèvres de la barbe blanche, chaleureux, sincère, espiègle, amusé. Il fit taper sa main droite sur sa main gauche
"C'est décidé Loethwil! Nous sommes désormais liés! Je ne peux pas décemment vous laisser prendre le dessus sur moi un jour. J'ai une réputation à tenir. Je vais amplifier mon entraînement pour continuer à garder un peu d'avance sur vous. Nous nous affronterons de nouveaux dans six mille ans si vous le voulez bien! Je serai toujours là ... pour vous devancer."
Puis il se mit à rire si chaleureusement qu'il aurait presque pu communiquer son rire à des elfes taciturnes tant il était jovial. Une promesse de longue amitié, de présence au travers des siècles, comme pour assurer de rester dans la bonne voie, dans le bon chemin et de pouvoir compter sur quelqu'un qui comprendrait et qui perdurerait même s'il devait subir de grandes peines et de fortes douleurs. Nakor était un humain, non un elfe, il ne risquait donc pas de mourir d'une affliction émotionnelle comme pouvaient le subir les sylvains qui subissaient trop de tourments et finissaient par mourir eux-mêmes. Non, il continuerait d'être là. Il tendit une main sincère et prononça un simple mot, toujours dans son elfique parfait.
"Ami?"
Et resta là, chapeau sur la tête, barbe au vent, la main gauche sur son bâton et la main droite attendant le retour de l'incroyable magicien qui était là, face à lui. |
| | | Lœthwil
Ancien
Nombre de messages : 761 Âge : 27 Date d'inscription : 20/10/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 966 ans Taille : 2m08 Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: Un défi à sa mesure [PV Nakor] Lun 6 Aoû 2018 - 2:13 | |
|
C’est une sensation électrique, un contact comme tu n’en connus jamais. Les doigts de Nakor s’approchèrent timidement des runes gravées dans ton épiderme, les effleurèrent à peine, mais il n’en fallut pas plus pour que les énergies vibrent à son approche, fusse avec une extrême discrétion. La fascination du vieil homme rencontra ta mélancolie, et ta mélancolie le ramena à de durs souvenirs. Des souvenirs de vétérans de guerre comme tu en étais aujourd’hui marqué, toi qui n’était devenu un véritable combattant finalement que très tard dans ta vie. Des souvenirs de batailles le ramenant à ce qui l’avait bâti lui, et à ce qui t’avait fait reconstruire. Des souvenirs de batailles où lui comme toi, en dignes porteurs d’un aussi grand pouvoir que le vôtre, vous vous étiez faits les chiens de garde de ceux que vous appeliez votre peuple, vous aviez montré vos crocs et mordu dans la chair brûlée… quitte à ce que ceux que vous aimiez prennent peur. Quitte à ce que l’on accuse les chiens d’être enragés. En dignes porteurs d’un aussi grand pouvoir que le vôtre, vous vous étiez condamnés à porter le poids des vies arrachées par votre magie pour celles d’amis qui ne vous remercieraient qu’en craignant ce qu’ils vous réalisaient être.
- Ne craignez pas pour mes nuits. Ma conscience est tranquille. Et grâce à Ilweran et Yriaë, ton cœur n’est pas seul Je sais pour quoi je me bats.
Le retour de son sourire enflamma le tien, son attitude désinvolte t’éloignant du souvenir des visages fermés d’Halyalindë, de ton père et de ta mère. Et lorsqu’il renchérit, et revient sur cette terrible perspective des six mille ans avec la même légèreté qu’un bretteur proposant une revanche à un vieux compagnon de joute, tu ne peux t’empêcher de bomber le torse, les yeux pétillants.
- Je vous préviens. Je progresse vite.
Tu ris à ton tour, plus doucement que le petit magicien, profitant de cet instant de répit dans une existence condamnée à voguer de trouble en trouble. Tu ris à ton tour, convaincu de trouver en Nakor quelqu’un qui à défaut de savoir exactement ce que tu vivais, à défaut d’entendre ce que tu entends, même étranger aux préceptes de Kÿria, serait capable de te comprendre toi, lorsqu’en viendrait le temps. Tu venais de te faire un ami. Un ami aussi étrange qu’inattendu, mais un véritable allié. Du moins tu l’espérais.
Tu te baisses, plies les genoux jusqu’à ce que ton visage se retrouve au niveau de celui du vieil homme, et ta main droite vient chercher la sienne. Ta poigne engouffre la sienne avec force, et tu lui offres un franc sourire, marquant autant la confiance que tu lui offrais que l’ardent désir de le surpasser que tu nourrirais à partir d’aujourd’hui.
- Ami.
Et tu es heureux de trouver un ami, même sans savoir à quel point il te sera précieux bientôt, d’avoir un ami comme lui.
|
| | | Nakor
Humain
Nombre de messages : 1758 Âge : 38 Date d'inscription : 28/01/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 638 ans Taille : Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: Un défi à sa mesure [PV Nakor] Sam 11 Aoû 2018 - 14:59 | |
| Avec ses simagrées le vieux fou parvint à faire revenir doucement le sourire chaleureux de son nouvel ami. Et ça n'était pas pour lui déplaire. La vie était déjà assez dure comme cela, le vieil homme avait toujours préféré, de fait, sourire à la vie plutôt que de la parcourir, un visage fermé et dur à la face du monde. Le grand bonhomme avait donc peut-être une compagne ou même des enfants? Il était toujours difficile de le savoir avec un membre du peuple sylvain et encore plus sur un colosse comme Loethwil. Nakor savait aussi que s'il avait eut une compagne qui avait péri, cela raviverait en l'esprit au dans le cœur de l'elfe, des souvenirs extrêmement douloureux et vivaces. Il ne se permit donc absolument pas de poser la question mais hocha vigoureusement la tête quand il entendit qu'il savait pour quoi il se battait. Le gourgandin releva même le défi et se mit à rire tranquillement. Cela tenait presque de l'exploit chez les elfes, ce que Nakor nota mentalement avec appréciation. Puis, comme un brave garçon, il s'abaissa pour mettre ses yeux aux niveaux de ceux de la barbe blanche et lui saisit la main en répondant du même mot. Le sorcier au chapeau pointu avait beau paraître aussi massif qu'une momie millénaire et aussi desséché qu'un arbre brûlé par le soleil du désert, il n'en était pas moins doté d'une poigne légendaire. Constamment en train de brasser ses pouvoirs magiques, il avait en réalité une force qui dépassait largement celle d'un vieillard sénile. Il rendit donc une main bien plus solide et robuste qu'elle ne devrait l'être et hocha doucement la tête avant de prononcer très doucement, une vieille formule rituelle en langue humaine
"Liés par le cœur, reliés par le pouvoir des arcanes!"
Pendant qu'il parlait, des étincelles de toutes les couleurs apparurent autour des mains des deux magiciens, formant un cercle tournoyant. A chaque tour, la couleur changeait, passant du bleu au vert puis au jaune, à l'orange et au rouge. Quand Nakor prononça le dernier mot, un petit flash de lumière blanche emporta avec lui les étincelles de magie. Revenant à l'elfique, le petit sorcier indiqua
"C'est ainsi que les magiciens de l'ancien monde scellaient leur pacte d'amitié. J'ai toujours aimé la sonorité de ces mots."
Puis il se mit à glousser doucement sur place en replongeant dans de très vieux souvenirs. Machinalement, il fouilla dans sa barbe en y plongeant la main droite, son bâton calé contre son épaule. Il en sortir alors distraitement une tasse qu'il tint de la main gauche pendant que la droite retournait fouiller dans la barbe du vieillard. Il en sortit alors une théière fumante et Nakor se fit couler une bonne tasse de thé. Il approcha la tasse de sa bouche avant de regarder Loethwil, tout étonné et dit
"Ho ... une tasse de thé?"
Et attendit là, prêt à servir son ami s'il le désirait avant de continuer
"Vous vivez ici à l'académie? Avec une telle puissance, je me demande si les professeurs préfèrent vous avoir à leurs côtés ou au contraire, si votre peuple est peu enclin à de telles ... inflexions?"
En effet, il n'était pas dans l'art sylvain d'être aussi mobile, furieux et démonstrateurs que ne l'était celui qui avait vaincue en Yutar. Il lançait donc la conversation sur le lieu de vie de son confrère et apprendrait peut-être qu'il avait une famille ou non. Leur conversation approchait peut-être de sa fin, mais il avait rencontré là un ami absolument fabuleux, à n'en pas douter! |
| | | Lœthwil
Ancien
Nombre de messages : 761 Âge : 27 Date d'inscription : 20/10/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 966 ans Taille : 2m08 Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: Un défi à sa mesure [PV Nakor] Dim 12 Aoû 2018 - 3:08 | |
|
Liés par le cœur, reliés par le pouvoir des arcanes. Tu n’avais jamais même entendu parler d’un tel rituel, mais la perspective t’était fascinante. Pourquoi ? Dans quel but ? Etais-ce là une inconsciente reproduction du lien qu’entretenaient certains avec des créatures magiques comme les dräkes, les dragon-fae et les véritables grands dragons ? À quoi pouvait donc bien servir ce genre de pactes entre pratiquants de votre Art ? De la promesse d’un jour pouvoir mutuellement bénéficier des sciences découvertes par l’autre, à une manière de prévenir les querelles, qui entre pratiquants des arcanes pouvaient vite devenir… assez destructrices, il était tellement d’origines possibles pour une telle formule… mais le petit homme ne te laisserait pas y réfléchir bien longtemps.
Jamais tu n’aurais imaginé te retrouver sur les terrains d’entraînement de la grande Académie d’Alëandir, aux suites d’un duel intense… à refuser une tasse de thé. Non pas que l’idée que les ingrédients soient tout droit sortis de la barbe de ton nouvel ami te répugne, mais tu étais trop définitivement trop amusé par le tour de passe-passe pour penser à tes papilles. Heureusement, ton interlocuteur ne prit pas offense là où il n’y en avait pas, et dans la bonne humeur que tu comprenais le caractériser, continua la discussion comme si de rien n’était.
- Ce n’est pas l’idée de côtoyer un puissant mage qui gêne les elfes du Chapitre Blanc. Tu rattrapes le plastron de ton armure, et laisse nonchalamment l’écorce reprendre sa place autour de ton torse alors que tu fais la discussion C’est celle de côtoyer un puissant mage qui n’hésite pas à mettre son pouvoir au service des batailles qui les dérange. L’Anaëh abrite certainement les mages les plus talentueux et les plus accomplis de tout Miradelphia, mais le pouvoir destructeur de la magie est l’un des grands tabous de notre institution. Nos guérisseurs sont nombreux, mais nos mages de guerre sont rares, et lorsque vient l’urgence, ce sont souvent des elfes de science qui se trouvent pour leur grand malheur, forcés par leur conscience à mettre le pied sur le terrain. Tu soupires Et même si l’excellence de nos magiciens nous permet de tenir bon, chaque affrontement où des scolastiques se trouvent forcés de s’adapter au travail de soldats, c’est beaucoup de pertes inutiles de notre côté.
Tu baisses les yeux un instant, pense à la perte de Caranthir, pense à ceux que vous avez perdu en même temps qu’Eraïson, et à ceux que vous avez perdu en la reprenant. Tu penses aux Drows et à leurs mages de guerre, et à comment il suffirait de quelques modiques leçons, sans avoir à faire d’eux des armes vivantes, pour que les mages du Chapitre Blanc soient plus que capables de protéger les leurs lorsqu’en vient l’obligation. Mais lorsque tu penses à tout cela, tu penses au Doyen ton père et à sa profonde aversion pour la guerre, et tu te souviens des raisons qui t’ont poussé à t’arracher au monde des Taledhels. Ce n’est que lorsque les fins tissus de la tunique que tu enfiles à nouveau recouvrent l’écorce qu’un nouveau sourire vient briser la mélancolie.
- Du coup, avec une mentalité pareille, j’imagine que ce n’est plus la peine de préciser que mes passages à l’Académie depuis la fin de mon apprentissage là-bas sont plutôt rares. Tu ris À vrai dire, la plus grande part de ma vie aujourd’hui est en dehors des murs des Cités. S’il n’y avait pas eu les circonstances assez… spéciales entre la visite d’un dragonnier, et celle d’un Némésis repentant, tu ne saurais dire laquelle est la plus exceptionnelle qui m’ont ramené à Alëandir, je serais probablement encore en Annon à veiller sur les nouvelles pousses de l’ancienne Yutar.
La mention de Yutar, une nouvelle fois, sembla agacer le lézard magicien. La bête qui voletait tranquillement à tes côtés vint sans la moindre délicatesse s’échouer sur ton épaule et t’attrapa l’oreille entre ses dents dans une démonstration faussement menaçante. L’animal ne termina son spectacle que pour mieux couiner son insatisfaction et sa frustration. Tu avais failli mourir à Yutar après tout. Et quand ta vie était en danger, la sienne l’était tout autant.
- Ilweran n’a pas de très beaux souvenirs de Yutar. Tu souris, flattant la gorge de ton compagnon Raison de plus pour moi de défendre cette forêt avec toute ma force. Qu’elle redevienne un synonyme de quiétude et de splendeur pour tous tu ris, et pince le museau du reptile, qui part trouver refuge sur la tête de Nakor, faisant bien attention à soigneusement écraser son chapeau surtout pour toi petit monstre.
Si le thé t’avait étonné, l’attitude du dragon-fae t’est plus surprenante encore. Ce n’était pas souvent qu’il agissait avec une telle insouciance face à des inconnus. Tu restes interdit un instant, la respiration coupée, et ce n’est que lorsque le visage de ton interlocuteur se fait soucieux que ton expression se détend.
- Excusez-moi. tu hausses les épaules Jusque-là, ma femme était la seule personne avec qui il s’était montré aussi à l’aise.
Ta femme. Encore aujourd’hui, tu étais pris d’un étrange bonheur lorsque tu t’autorisais à appeler Yriaë ta femme.
|
| | | Nakor
Humain
Nombre de messages : 1758 Âge : 38 Date d'inscription : 28/01/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 638 ans Taille : Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: Un défi à sa mesure [PV Nakor] Dim 12 Aoû 2018 - 18:06 | |
| Le grand elfe refusa poliment la tasse de thé tout en semblant aussi amusé qu'étonné. Nakor ne s'en offusqua aucunement. Il utilisait sa réserve personnelle de thé, issue d'une culture de fleurs aux senteurs fruitées et revigorantes. Ce thé était le meilleur de tout Miradelphia, à n'en pas douter. Il renfila doucement sa lourde cuirasse de bois et expliqua un peu comment les gens d'ici percevaient sa pratique, sa présence et entre autre, comment lui vivait cela. En buvant sa tasse de thé, Nakor hochait lentement la tête de temps en temps. Il comprenait très bien le danger d'envoyer sur un champ de bataille, des magiciens qui n'étaient pas prêt, des magiciens qui ne savaient pas comment combiner leurs pouvoirs, dans le bon synchronisme pour rendre leurs attaques dévastatrices pour l'ennemie sans pour autant être dangereuses pour eux-mêmes. Et ce n'était même pas la peine de parler de l'antagonisme fort que l'on ressentait en passant des centaines d'années à apprendre à soigner les siens pour ensuite ... partir tuer. Un problème que le chef de la guilde du Firmament avait réglé depuis longtemps. Bien évidemment, les pertes chez les elfes étaient souvent plus dramatiques que chez les humains. Non pas que leur vie vaille plus, mais les humains se reproduisaient plus rapidement que les sylvains. Ainsi, pour remplacer des soldats, les troupes humaines ne manquaient pas de ressources là où, chez le peuple de l'Anaëh, ça n'était pas le cas. Tous ces paramètres étaient à prendre en compte et le vieux fou y réfléchissait en marchant et en buvant sa tasse de thé.
"Je vous comprends pleinement mon ami. Il en va de même pour les regroupements de mages de chacune des races de notre monde. Même les terribles drows préservent aux rangs les plus lointains du combat, ceux qui sont précieux pour autre chose que la destruction massive. Vous ai-je dis que j'étais le maître d'une guilde de magicien multi-race? Je compte dans ma guilde, de nombreux mages humains, plusieurs mages elfes, des mages drows et quelques magiciens runistes nains. Nos guérisseurs partent rarement en combat, mais quand ils le font, ils restent le long des dernières lignes et déploient leurs sortilèges protecteurs : bouclier, ressources, guérison ... enfin je crois ... je suis toujours loin devant en première ligne!"
Le Magistère du Firmament disait cela avec beaucoup de légèreté. Aussi incroyable que cela pouvait le paraître, Nakor avait réussi à réunir autour de l'envie d'apprendre toujours plus et de progresser, des êtres de toutes les races sans aucune distinction. Et plus aucune petite querelle n'explosait dans son château forteresse depuis bien longtemps. Il y avait mis un terme très vite en ayant à ses côtés, en pères fondateurs, un elfe sylvain millénaire et la prime sorcière drow. Et il fallait dire que Nakor savait se montrer persuasif en vieux bougon surpuissant qu'il était. Vint alors le moment pour Loethwil de préciser sa position dans tout cela et son absence de présence ici en reparlant de Yutar. Le magicien à barbe leva sa tasse avant d'en tirer la dernière gorgée comme pour saluer les propos de son ami. Il ne vit donc pas le petit dragon fae s'envoler et venir se poser sur sa tête pendant que Loethwil le traitait de petit montre. Tout cela fit s'étouffer Nakor qui recracha la dernière goulée de thé qu'il venait d'ingurgiter. Nakor lâcha en langue humaine
"Mais enfin ... je ne suis pas un petit monstre!"
Puis se mit à glousser sous le regard interdit de Loethwil et reprit en elfique
"Ne vous inquiétez donc pas ... votre petit ... comment avez-vous dis? Ilweran c'est ça ... a dû ressentir mon récent contact avec un de ses grands cousins!"
Et le vieil homme, en créature magique qu'il était finalement, vint passer un doigt délicat sous la gorge du petit dragon fae qui réagit comme un chat et se laissa faire avec plaisir. Il sauta sur l'épaule du vieillard qui continua de le cajoler un peu en parlant doucement
"Je pense que vous l'avez difficilement manqué n'est-ce pas? Je suis un ami personnel du jeune dragonnier que votre peuple a accueilli récemment. J'ai pu entrer en contact avec son magnifique Zéphyr! J'ai aussi rencontré une autre dragonnière voilà quelques années ... et j'ai grandi à Nisetis Loethwil. L'empire dragon! Les dragons ... c'est toute ma culture!"
Et le vieil homme se mit à rire en tiquant enfin sur une information qui lui était venu et qui donna un sourire sans faille à la barbe blanche
"Je vois que je fais donc déjà parti de la famille alors? Il me faudra rencontrer votre compagne lorsque nous en aurons l'occasion ... mon thé est le meilleur de tout Miradelphia! Si c'est elle qui vous donne toute cette puissante envie de mordre à pleine dent dans la vie, elle doit être une elfe incroyable!"
Il laissa alors le petit dragon tranquille qui décida au bout d'un petit moment, à retourner auprès de son maître, sans doute en ayant rendu suffisamment jaloux à ses yeux, le grand elfe méchant. |
| | | Lœthwil
Ancien
Nombre de messages : 761 Âge : 27 Date d'inscription : 20/10/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 966 ans Taille : 2m08 Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: Un défi à sa mesure [PV Nakor] Lun 13 Aoû 2018 - 21:01 | |
|
Chevalier dragon. Zephyr. Nisétis. Le souvenir encore tout récent d’Arthur excita la mémoire d’Ilweran, qui de bonheur couina tout son saoul en s’accrochant sur ta tête. C’est que partager d’abord des souvenirs, puis même un vol et une chasse avec le dragon blanc resteraient certainement des expériences parmi les plus intenses de sa vie… et ce même s’il survivait avec toi pendant de longs siècles encore. Tu te laisses aller à rire, faisant mine d’essayer de te débarrasser de lui alors qu’il danse autour de tes doigts sans jamais sortir ses griffes de ta crinière. Et au même temps que tu joues, tu réfléchis aux mots de l’Archimage. En réalité, tu ne t’étonnes pas le moins du monde qu’il connaisse le chevalier de Melasnir. Le destin semble sans cesse te le rappeler en ce moment : ce monde est petit, et les êtres exceptionnels s’y trouvent condamnés à se rencontrer.
- Effectivement. Ilweran et moi avons récemment rencontré Arthur de Melasnir en faisant route vers Alëandir. Et pour ce que je ressens des sentiments de mon compagnon, sa rencontre avec Zephyr lui a permis de beaucoup apprendre, et de vivre des moments plutôt intenses. Peut-être d’ailleurs que votre visage faisait partie des souvenirs que le dragon blanc lui a fait partager.
Nisétis, la mystérieuse Nisétis dont une grande partie des savoirs avait disparu avec la chute. Combien d’entre eux Nakor pouvait-il en avoir retenu qui ne soient pas consignés dans vos bibliothèques, ou même dans celles de sa propre région de naissance. Connaissait-il le Nisétien ancien, ou du haut de ses six siècles était-il finalement lui aussi trop jeune pour avoir amassé une quantité suffisante d’information sur le lointain passé de l’ancien monde ? Et lui qui avait côtoyé deux dragonniers, en plus de peut-être quelques-uns des derniers dracennes… que savait-il des dragons ? Qu’accepterait-il de dévoiler aux elfes ? Ce n’était finalement pas tant le moment d’en parler. Plus maintenant que vous étiez passé à des sujets plus légers. D’ailleurs, en avais-tu seulement envie ? Bientôt ton devoir te rappellerait, et tu n’aurais plus ni le temps de sourire, ni le temps de te questionner. Te questionner tu l’avais déjà beaucoup fait récemment, alors autant prendre le temps de se reposer.
- Yriaë est formidable… tu souris, l’œil se perdant quelques peu dans le vide mais si vous veniez à vous rencontrer, je doute qu’elle vous accueille aussi facilement qu’Ilweran. Cela va faire plus de onze siècles qu’elle protège l’Anaëh en tant que druidesse. Et quand même moi qui ai eu l’occasion de voyager, et de découvrir quelques-unes des qualités de l’humanité ai tendance à me méfier des hommes, un long soupire laisse comprendre toute l’horreur que tu as pu observer durant ton temps en Ithri’Vaan vous comprendrez qu’elle vous approche de manière plus… farouche.
Et seulement parler d’elle te ravivait le cœur et les sens. Yriaë était tout près. Yriaë t’avait accepté de se faire tienne et que tu te fasses sien. Yriaë avait accepté de faire de toi un être particulier dans la forêt qu’elle protégeait, et elle avait accepté de devenir l’un des piliers du monde pour lequel tu œuvrais. Une fois tu étais la force à sa délicatesse, une autre tu étais la douceur à sa sécheresse. Tu étais la férocité à son infinie patience, et elle était l’ancre à ton esprit d’artiste. Yriaë était belle, magnifique, indescriptible, jusque dans l’écho de sa présence à travers la Symphonie, et dans la manière dont elle faisait vibrer la trame. Yriaë était belle au point de t’en faire frissonner rien qu’au souvenir de la douceur de sa peau, de la finesse de ses doigts, de la vivacité de son regard, de la tendresse de ses baisers, de… Tu souffles, dans l’espoir de te débarrasser d’un peu de la malvenue chaleur qui t’empourpre les joues.
- Même pour moi elle est encore pleine de mystères, mais c’est en partie ce qui la rend si exceptionnelle. S’il n’y avait pas l’Anaëh et son peuple à protéger, alors l’envie de découvrir toujours un petit peu plus d’elle m’aurait suffi comme raison de lutter pour vivre. ton regard est soudain pris d’une expression défaite J’imagine par contre que ça a dû être difficile pour vous de traverser les siècles comme vous le faites entouré d’éphémères.
|
| | | Nakor
Humain
Nombre de messages : 1758 Âge : 38 Date d'inscription : 28/01/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 638 ans Taille : Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: Un défi à sa mesure [PV Nakor] Mar 14 Aoû 2018 - 20:39 | |
| Quelle drôle d'intéressante idée. Selon le moment de sa rencontre avec Arthur, en effet, le dragon avait pu lier l'image du vieillard à une connaissance brumeuse de la cité mère des dragons. Mais cela n'avait jamais traversé l'esprit du vieux magicien qui pensait simplement avoir attiré le petit dragon par son aura magique, son dragon de feu lors de leur combat arcanique et son appartenance à Nisetis. Il avait passé tant d'année, d'abord dans les sous-sols de Nisetis, dans les ruines, découvrant plusieurs mystères, parvenant à traduire, phase après phase, les dessins, fresques et pages de livres anciens. Son nisétien n'était pas mauvais mais il n'avait personne pour le pratiquer ou presque. Il lui été arrivé de tomber sur des tribus Zurthanes et des drows qui savaient les rudiments de cette langue, en somme rien d'incroyablement instructif. Il n'avait pour formateur de cet idiome, que la vieille sorcière qui lui avait servi de premier maître et les livres de sa maigre bibliothèque de l'époque. Des livres qu'il avait précieusement gardé avec lui ensuite et qui étaient désormais dans sa bibliothèque personnelle, dans son bureau, au sommet de la haute tour de sa forteresse, l'Aurore. Décidemment, cette cité antique ramenait toujours Nakor dans les limbes de souvenirs étranges et presque oubliés. Il entendit donc de loin les propos suivants de Loethwil. Il hocha la tête en entendant le nom de la compagne sylvaine de son nouvel ami puis roula un peu des yeux en regardant de manière circulaire de haut en bas en comprenant l'âge d'Yriaë. Il lui avait toujours fallu un peu de temps pour comprendre les chiffres dans les autres langues qu'il parlait pourtant très bien. Il se répétait les mots mentalement pour mieux les appréhender dans sa langue originale. Et il fallait dire que même pour une elfe, mille cent ans de vie, c'était quelque chose de notable. Si le peuple immortel parlait d'un cycle pour mille années, c'est parce qu'entre les guerres, les combats, les mots de coeurs et autres afflictions, les elfes dépassaient rarement cet âge canonique.
"En effet oui c'est ..."
Et il se repassa les derniers mots de l'elfe tout en observant le rythme cardiaque de son compagnon s'accélérer un peu et le rouge lui monter aux joues. Un brin amusé, un brin espiègle, il prit alors la parole
"Ho le petit gourgandin ... voyez-vous cela ... une druidesse ..."
Et enfin, cela le frappa en plein visage! Il fit une moue si accentuée que ses lèvres s'avancèrent largement hors de sa barbe quand il appuya de nouveau ce mot
"Une druiiiiiiideeeeeeeessssssse .... une druiiiiiideeeeesssse!"
Il planta un regard d'azur dans celui de Loethwil et continua, un brin plus calme, sa bouche ayant reprit une forme normale ainsi que l'intensité sonore de sa voix
"Pâle-sang-bleu en voilà une nouvelle! Et vous employez sans aucun doute le bon mot quand vous parlez d'un accueil possiblement farouche! Ho par ma barbe! Savez-vous que j'ai déjà encontré, il y a de nombreuses années, une druidesse! Là ... en me promenant le long des routes et chemins de Miradelphia comme depuis tant d'années. Je suis tombé nez à nez avec un ours qui, se sentant parfaitement seul, s'est transformé en femme! En femme par tous les dieux vous entendez! Enfin ... pas une femme humaine, une femme elfe! Comment s'appelait-elle déjà? Ma mémoire me joue des tours ... elle avait un titre à dormir debout au sein de sa tribu ... "
Nakor fronça des sourcils en se passant la main droite le long de sa barbe immense, magnifique et soyeuse comme aucun autre matériau au monde
"Ha! Oui ... c'était l'annaorna des almutartasse ... non ... non définitivement ... l'Anaarooma des Almugkarka oui! Oui c'est ça. Comment se nommait-elle ... je crois qu'elle ne me l'a jamais dis finalement? Ou l'ai-je oublié. Cela vous dit quelque chose? Cette rencontre m'avait sidéré tant cette elfe et sa magie étaient proches de la nature. Je dirai même plus, elle n'était pas proche de la nature, c'était plus que cela ... elle était la nature! C'est bien l'image qu'elle m'a laissait et farouche oui, clairement farouche! Mon ami, ainsi sont donc vos goûts!"
Et il se mit à glousser doucement en se remémorant cette ancienne rencontre. Il convint cependant
"Mais vous avez sans doute raison ... peut-être prendrons nous le temps quand le moment sera vraiment venu, je ne veux rien froisser d'une nature qui ne s'accommoderait pas de la mienne sans pour autant être mauvaise, je comprends l'image que mes semblables peuvent véhiculer chez les immortels."
Cela peinait Nakor mais ne le surprenait pas vraiment. Ainsi étaient les choses et la longue suite incroyable de désastres que les humains avaient crée et connu : guerre de pouvoir, massacres et autres folies mortelles. Et c'est avec beaucoup de naturel que l'archimage elfe indiqua à quel point sa compagne était sa source de force et de vie tout en se demandant comment un petit homme avait pu traverser les siècles entourés de gens qui eux, ne pouvait perdurer comme lui. Un léger voile vint assombrir le regard du très vieux monsieur qui se tenait là et si Loethwil était attentif, il remarquerait que ses vieilles mains se mirent alors à trembler, chose qu'elles ne faisaient pas jusque là. Même sa voix devint un brin chevrotante
"Les humains ne sont pas fait pour vivre toute l'éternité Loethwil. Ma trop longue vie est un lourd fardeau qu'aucun homme ne devrait avoir à porter. J'ai recueilli et élevé deux enfants, il y a presque six cent ans, je m'en suis occupé comme s'ils étaient les miens. Ils ont grandi, ont vieilli, et moi je perdurais. J'ai enterré ces enfants de mes propres mains ... en creusant moi-même leur tombe ... "
Un léger silence avant de reprendre
"J'ai vécu un calvaire à rendre suffisamment fou pour vouloir se donner la mort. Mais la vie continue, ils ont eu des enfants, et des enfants à leur tour. J'ai gardé un oeil sur cette lignée pendant des siècles avant qu'elle ne s'éteigne à jamais sur les champs de bataille devant Diantra la belle. Et à chaque fois, mon coeur était meurtris de ces pertes que les siècles m'infligeaient. En l'honneur de toutes celles et ceux que j'ai aimé, que j'ai chéri de toutes mes forces et qui n'ont plus la vie ... et bien je continue d'avancer."
Ses mains retrouvèrent un calme serein et sa voix se fit plus solide
"Oui, je continue de vivre pleinement, en mémoire de tous ceux qui ne peuvent plus vivre. Je garde le sourire et je ne renonce jamais aux liens d'amitiés. Oui, un jour mes amis vont mourir, et mourir encore. Mais le bonheur que cela amène dans mon coeur, ces instants de joie, dans le partage de l'amitié, dans les aventures que l'on vit, à plusieurs, sont si intenses qu'ils valent bien toutes les peines du monde. Mon coeur a souffert mille tourments en six vies d'homme Loethwil et oui, cela a été difficile, horriblement difficile. Mais s'il y a bien une chose qui caractérise les humains, c'est la fureur de vivre."
Une légère larme coula le long de l'oeil gauche de Nakor. Oui, il gardait le sourire, oui, il croquait à pleine dent dans la vie, il refusait de s'apitoyer sur son sort et continuait d'arpenter le monde, de se mêler des affaires de tous, de lutter contre le mal, de souffrir aussi, de perdre des êtres chers, mais de perdurer, comme pour s'assurer qu'un jour, le monde irait définitivement mieux. Il souffrait aussi, mais cela allait de paire avec sa nature humaine. Comme gêné d'avoir appesantie l'atmosphère, il termina ainsi
"Veuillez excuser mes sensibleries de vieillard, j'ai aussi vécu des histoires incroyables, à vous faire dresser les cheveux sur la tête et des histoires à vous faire tant rire que vous pourriez vous étouffer. C'est une chance formidable. Des combats contre des sorcières des marais de Faélia, l'attaque du quartier général des chaotiques, des concours de buveur de bière avec l'ancien roi nain de Kirgan, des fouilles dans un groupe avec à mes côtés l'archimage drow Haldren Baenfere, obligés l'espace d'un instant, d'être alliés, voir et toucher des dragons vivants, conseiller les rois, sauver les gens en masse, m'allier aux elfes, participer à la création de la plus grande alliance interraciale de l'histoire de Miradelphia, fonder une guilde de mage, me confronter à un archimage élémentaliste elfe ..."
Nakor glissa un clin d'oeil à Loethwil et donna une grande tape sur le dos de son ami, à faire s'abattre un mur de pierre, avant de rire comme le vieux fou qu'il était. |
| | | Lœthwil
Ancien
Nombre de messages : 761 Âge : 27 Date d'inscription : 20/10/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 966 ans Taille : 2m08 Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: Un défi à sa mesure [PV Nakor] Mer 15 Aoû 2018 - 14:27 | |
|
Trop jovial cette fois. Trop familier et trop vite. Tu ne lui en voulais pas outre mesure, mais c’est avec une corde sensible que jouait le vieil homme, et il ne jouait pas avec délicatesse. Ton visage s’est refermé, ton regard s’est fait sévère, et ta moue sentencieuse. Les druides en tant que hérauts de La Mère, et d’autant plus ceux qui comme celle dont il parlait avaient offert leur vie dans l’espoir de protéger ce à quoi ils tiennent méritaient d’être traités avec plus de déférence. - Ril-Vywen. tu réponds sèchementRil-Vywen, la gardienne ours, symbole du sacrifice des Noss à Ellyrion, réduite à un titre à dormir debout. Et en réalité, la simple idée que l’on puisse mentionner la moindre des traditions ancestrales de l’un des clans d’Anaëh comme étant un titre à dormir debout t’aurait sorti de tes gonds, mais Nakor ne savait ni ce qu’il faisait ni ce qu’il disait. Il comprend l’image que ses semblables peuvent véhiculer chez les immortels, et malgré tout, s’il peut échapper aux mains de Tari, il ne peut échapper à ses origines en Elenwë. Tu soupires. Même les humains les mieux intentionnés du monde sont décidément incorrigibles. - Et le temps risque d’être long avant qu’elle change tu murmures indistinctement, dans un argot propre à ton clanMais ton agacement, Nakor l’aura vite soufflé en revenant sur ce qui avait été (i]ta[/i] remarque délicate. Quand Arthur à l’idée de voir sa vie s’étendre dans les siècles avait décidé depuis longtemps d’abandonner le monde des hommes pour se rapprocher de celui, plus sauvage, plus proche de sa nouvelle nature, des immortels, il n’avait laissé que trop peu de choses derrière lui. L’Archimage, lui, ne s’était jamais résolu à se séparer de son ancien monde. Et à voir un être aussi jovial que lui trembler, et à te mettre à sa place, tu n’as pas pu empêcher ton cœur de légèrement couler, et un sanglot retenu de prendre ta gorge. Aucun elfe n’aurait pu survivre à cela. Aucun elfe n’aurait eu l’esprit assez solide pour voir inéluctablement disparaître des générations et des générations de sa descendance. Aucun elfe n’aurait pu faire face à ce qu’il avait vu sans sombrer dans la folie. Mais Nakor n’était pas un elfe. Nakor était un humain né avec l’idée de la mort. Il avait juste été assez chanceux pour échapper à son propre sort. Nakor était un humain, un être au Souffle construit pour se réjouir de l’instant pour plus tard en faire le deuil. Nakor avait obtenu une éternité à laquelle il n’avait jamais aspiré. Là était la différence avec vous elfes, pour qui la mort était d’autant plus tragique qu’elle était censée être rare. - Heureux de compter parmi vos grands récits d’aventure.
Tu retrouves un sourire quelques peu timide à l’écoute de la tirade de l’Archimage. De tes histoires, il y en avait de trop nombreuses qui pour toi s’écrivaient au futur. L’Annon qui retrouvait son ancienne gloire, Yriaë et toi qui constituiez un lien pour les siècles à venir, les racines de l’Estel qui glissaient sous les frontières des autres peuples, l’Anaëh qui lentement mais sûrement les suivait... sans le réaliser, ton nouvel ami t’avait replongé profond dans tes pensées, et profond dans tes responsabilités. Trop profond pour que tu ne sentes même une claque qu’heureusement ta stature te permettait d’aisément encaisser et définitivement trop profond pour partager son rire avec lui. Tu étais venu ici pour raviver des souvenirs, sachant que tu devrais bientôt partir. En te le rappelant, Nakor t’avait perdu. Ta main se dépose délicatement sur l’épaule de l’exubérant sorcier, et ta poigne se resserre dessus comme s’il avait été un vieux compagnon d’arme. Un vieux compagnon d’arme à qui tu devrais faire tes adieux avant de te jeter dans la bataille. Tes yeux se perdirent dans le lointain, et ton oreille se perdit dans la trame. La magie se mit à courir au travers de tes marques, mais tu ne bougeas pas. Pas encore.
|
| | | Nakor
Humain
Nombre de messages : 1758 Âge : 38 Date d'inscription : 28/01/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 638 ans Taille : Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: Un défi à sa mesure [PV Nakor] Mer 15 Aoû 2018 - 19:40 | |
| Nakor n'avait absolument aucune idée de la lourde erreur qu'il venait de commettre. Après tout, son statut de vieux fou, il ne l'avait pas complètement volé. Il était insouciant par nature, ce sans quoi il n'aurait jamais pu résister aux siècles, aux épreuves et à la mort, sa vieille compagne. Il ne prenait alors jamais rien de manière grave, ou presque. C'est vrai, il pouvait entrer dans une colère noire parce qu'on lui servait une tisane un peu trop froide ou qu'il se prenait le pied dans une racine et tombait comme un lamentable imbécile par terre. Et les sujets qu'il valait mieux traiter avec sérieux, il n'en avait cure. Il détestait les grades, les hiérarchies, les titres. Ce qui comptait pour lui, c'était les actes. Il ne percuta même pas sur les petites renfrogneries de son camarade, qui pour un elfe de sa stature, su garder un calme absolu là où des humains auraient hurlé au scandale voir pire. Il fallait avouer que le vieux magicien ne connaissait rien à la structure interne du fonctionnement des druides. Pour lui, la druide qu'il avait rencontré appartenait sans aucun doute à une toute petite tribu perdue et se donnait un titre qui n'était reconnu que par les siens au sein d'une minuscule sororité. Il nota tout de même mentalement qu'il n'avait peut-être pas rencontré n'importe quelle femme ours finalement, car Loethwil la connaissait.
"Oui ... maintenant que vous le dites ... c'était bien ça. Ril-Vywen."
Il prononça cette fois ce nom avec plus de retenu et de respect. Et vint un moment inévitable ou chacun des deux imbéciles plongea l'autre dans des souvenirs et des pensées difficiles. Sur ce point sans doute, Loethwil et Nakor avait de bien grands progrès à faire. Ce devait être là, la nature de mage de passer son temps à poser des questions idiotes. Un petit avantage pour Nakor, il passait suffisamment vite d'une humeur à l'autre pour ramener un peu de jovialité. Enfin, c'est ce qu'il pensait car l'immense claque qu'il donna ne fit pas broncher le colosse qui était perdu et silencieux, dans un monde qui lui appartenait. Le vieillard humain n'était pas démuni à ce point de cerveau. Il garda le silence et respira avec profondeur, comme pour, par son souffle, guider Loethwil sur le chemin du retour au calme. Il déposa sa main chaleureuse et sincère sur l'épaule de la barbe blanche et la serra avec candeur. Avec un sourire en coin, le Magistère, en bon grand père, vint quand à lui, déposer sa vieille main parcheminée et pleine de chaleur par dessus celle de l'elfe. Il serra cette main solide et large et ferma les yeux. Il navigua avec son camarade archimage dans les limbes de la magie, observant le chemin qu'il empruntait lui, ces lignes de force, cette langueur d'elfe et cette profondeur. Il se permit lui même de montrer son propre chemin, sa connexion avec l'énergie naturelle, avec la force furieuse de la vie dans laquelle il puisait et se baignait, son maniement singulier des arcanes et ouvrit les yeux. Il tapota alors la main de son ami et termina ainsi
"Ne vous inquiétez pas Loethwil, nous nous reverrons!"
Puis il sourit avec malice en rappelant
"Liés par le cœur, reliés par le pouvoir des arcanes!"
Il glissa un clin d'oeil amusé à son compère sans rien révéler sur le sens de ce petit rituel et quand l'elfe relâcha son nouvel ami et sa vieille épaule menu, Nakor s'inclina puis s'éloigna avec sa jovialité habituelle.
"Et souvenez-vous ... nous avons rendez-vous dans environs six milles ans!"
Une promesse de vie, de continuité, de présence et donc forcément, d'espoir! Sacrée et belle rencontre qu'il avait fait là! Cela lui mettait du baume au coeur. |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Un défi à sa mesure [PV Nakor] | |
| |
| | | | Un défi à sa mesure [PV Nakor] | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |