Hier, jamais. Aujourd'hui peut etre. Et demain ? (PV)

Dixième année du XIe Cycle. Huitième jour de la quatrième Enneade de Verimios.
Dans la soirée, après l'entrevue d'Angelina avec le roi de Naelis.

Confortablement installée sur l'un des divans, de la chambre que l'on avait mit a sa disposition, Angelina caressait longuement les poils de Grinewina tout en conversant tranquillement avec Isobel .. Enfin tranquillement jusqu'a ce que cette dernière se relève d'un bond, tout excitée qu'elle l'était de par les derniers mots qu'avait prononcée la Soltariel. " Sérieux, il propose vraiment que nous nous installions ici ? " Les yeux de l'adolescente fixèrent la pièce d'un air rêveur, si bien que celle qui se considérait comme sa tutrice crue bon de devoir la tempérer. " Ici a Naelis oui. Il a proposé que nous nous installions dans une des propriétés de la cité haute et je pourrais également acquérir un domaine en campagne. " La jeune fille se laissa retomber sur les coussins, un grand sourire étirant ses traits. " La tete de Saff quand je vais lui annoncée ça, quand est ce qu'on choisie notre nouvelle demeure ? " Si la Angelina prenait plaisir a voir Isobel si souriante, elle s'en voulait de possiblement lui donner de faux espoirs. " Doucement ma toute belle, rien ne dit encore que nous allons rester. Il faut que je réfléchisse a ... "

Avant qu'elle n'ait pue aller plus en avant dans son discours, un coup fut frapper a la porte et cette dernière s'ouvrit bientôt sur le commandant Lambrusca. A ses cotés, et lui tenant chacun une main, se trouver Faustina et Torrance. A la vue de leurs deux frimousses, la capitaine de l'Ambrosia Sepiida se leva prestement, ce qui fit feulé de mécontentement la lyngre, tandis que son visage se fendait d'un grand sourire. La jeune Anoszia fut la première a rompre le contact qui l'unissait a son protecteur, pour se précipitait vers sa mère d'adoption. Elle l’accueillit avec affection en la serrant contre sa poitrine, elle posa ensuite un baiser sur son front, la fillette gloussant de bonheur, avant de reporter son attention sur le fils d'Oschide. Ce petit homme semblait hésitant a les rejoindre, sa mère ayant disparu il y'a seulement quelques mois, il peinait encore a s'attacher a quelqu'un d'autre mais dés qu'elle tendit une main vers lui, comme a son habitude, il se précipita a son tour dans ses bras. Tandis qu'elle profitait de leurs retrouvailles et de la chaleur de leur étreinte, Isobel s'empressa de rejoindre le commandant pour clamer d'un ton ravi: " Devines quoi, nous nous installons a Naelis. " Angelina soupira doucement tandis que 4 paires d'yeux se tournés avidement vers elle, en quête de réponses.

Elle prit les enfants dans ses bras pour les installer sur la banquette, auprès de la Lyngre puis après avoir prit place entre eux, elle invita Gregoire et Isobel a faire de meme. " Comme je l'expliquais a Isobel, avant que vous n'arriviez, il est possible qu'elle se laisse un peu trop emporter par la proposition du roi. " L'adolescente haussa les épaules. " Il vous a offert de vous installer a Naelis correct ? " Angelina acquiesça. " Il vous a offert un poste de conseillère royale et l'acquisition d'une demeure .. Que dis je meme d'un domaine en Naelis nan ? " Nouvel acquiescement. " Donc c'est bien ce que je disais nous nous installons .. " reprit-elle de plus belle. Angelina sentait sur elle le regard du commandant, elle leva les yeux vers lui, il souriait. " Conseillère royale hein, il semble que sa majesté soit aussi avisé que je l’espérais et qu'il voit en vous ce que moi meme j'ai toujours vue. " Si ces derniers mois ne l'avaient pas tant endurcie, probable que la capitaine de l'Ambrosia Sepiida aurait rougie sous le coup du compliment. " Ou peut etre est il atteint d'une quelconque folie .. " Tempéra t'elle sans lui laisser le temps de protester. " Quoi qu'il en soit, je n'ai pas encore pris ma décision, j'ai besoin d'y réfléchir calmement. " Isobel fit classer sa langue. " Réfléchir a quoi, un roi sexy vous propose une place a ses cotés, c'est tout vu non ? "

" Isobel ... " S'offusqua Angelina, les yeux réprobateurs. L'adolescente soupira. " Quoi avouez qu'il est très agréable a regarder, enfin vous avez vu son allure quoi .. " La Soltariel soupira tandis que le commandant parti d'un grand éclat de rire. " Je suis sure que la reine sera ravie de l'apprendre ma grande. " Voila qui tempéra quelque peu les ardeurs de la jeune fille tout en permettant a sa protectrice d'en revenir au sujet qui les préoccupait. " Je ne nie pas que c'est la une proposition inespérée et des plus généreuses. Un espoir pour l'avenir, une chance pour chacun d'entre nous de retrouver un vrai foyer. " Elle posa un regard tendre sur les deux enfants blottis contre elle, elle caressait tendrement leurs épaules depuis quelques minutes si bien que ces derniers somnolaient, pas loin de succomber au sommeil. " Isobel pourrait apprendre a maîtrisé son don auprès de Nakor, entourée de mages expérimentés. "   L'adolescente eut un regard dédaigneux, stipulant clairement ce qu'elle en pensait, elle n'en avait besoin. Pourtant elle s’abstint d'interrompre sa dame. " Agnes retrouverait ses cuisines. Nous pourrions meme faire venir Théo." A cette pensée son cœur s'emplit a la fois de bonheur et de peine. L’intendant de Solaria, figure quasi paternelle, qui était resté en arrière pour leur servir d'informateur.

Son regard se porta sur le commandant, ce dernier la regardait avec attention, sans pourtant semblait attendre quoi que ce soit d'elle. " Et vous mon fidèl ami, vous retrouveriez une position a la mesure de vos compétences, au lieu d’être relayer au rang de second sur un navire sur lequel vous ne vous sentez pas vraiment chez vous. " Cela, elle l'avait devinée elle meme, car lui jamais ne s'était plaint, il lui était bien trop dévoué pour cela. D'ailleurs le prouva t'il encore en lui adressant un sourire. " Ma dame si je puis me permettre vous oubliez l'essentiel. Vous parlez de moi, d'Isobel, de tout vos gens et j'imagine que votre première préoccupation est l'avenir des enfants .. Mais qu'en est il de vous meme ? Que voulez vous, pour vous meme et non pour les autres ? Souhaitez vous restée ? Car c'est la, la seule chose qui m'importe moi. " Le regard qu'elle posa sur lui était plein de gratitude, il la connaissait trop bien. Il savait qu'elle n'avait meme pas prit la peine de réfléchir a ce qu'elle voulait elle. " Ici, nous pourrions construire quelque chose. Avoir un foyer. Nous serions en sécurité. " Si tenter qu'ils pussent l’être quelque part. Elle posa a nouveau son regard sur les enfants, maintenant endormis. " Je dois y réfléchir mais avant de me décider, je dois en parler a quelqu'un. " Isobel et le commandant échangèrent un regard entendu, sachant tout deux pertinemment qui était le dit quelqu'un. Prenant garde a ne pas réveiller les enfants, la Soltariel se leva, les deux autres l’imitant bientôt. " Nous devrions tous prendre quelques repos, nous en reparlerons demain. Nos esprits plus alertes, nous serons plus a meme de prendre une décision. " Ils acquiescèrent bien qu'il ne soit qu'a elle et a elle seule de prendre cette décision.

Isobel s'approcha innocemment, un signe tacite entre elles deux. C'était la la permission de l'adolescente de recevoir quelques marques d'affections. Angelina se pencha pour l'embrasser sur la joue et l'étreindre brièvement avant de lui souhaiter une bonne nuit. La jeune fille lui répondit gauchement, caressa la lyngre puis salua Gregoire avant de se rendre dans la chambre mit a sa disposition. Avant de s'éclipser, le commandant crut bon d'informer sa dame d'une information qu'il avait apprise en regagnant le navire. " Je me dois de vous apprendre que le vice-amiral Castigliani est présentement a Naelis. " Elle le gratifia d'un sourire, heureuse comme toujours de constater son efficacité. " J'ai en effet appris cela lors de mon entretien avec sa majesté, j'ai prévue de le rencontrer demain afin de converser avec lui. " Voyant le visage de l'homme d'armes se fermer, elle crue bon de le tranquilliser en posant une main sur son bras. " Tout ira bien mon ami, ne laissez pas quelques inquiétudes vous gagner, il n'a pas le pouvoir de m’arrêter sur les terres de Naelis. " Accrochant son regard a celui du commandant elle ajouta de manière déterminée: " Et quand bien meme il le ferait, je vous interdis de tenter quoi que ce soit m'entendez vous. Mes problèmes ne sauraient nuire a la paix qui se dessine entre Naelis et la péninsule. "

Il acquiesça mollement, si bien qu'elle crue bon d'insister: " Je veux une promesse Lambrusca. " Son ton était autoritaire, sec, et elle l'avait appelé par son simple nom de famille, chose a laquelle elle s'employait rarement, a regret donc il consenti a lui accorder ce qu'elle voulait. " Vous avez ma promesse ma dame que mes actions ne sauraient mettre en danger la paix et ce de quelconque façons que ce soit. " Il s'empara de sa main pour y déposer un baise main délicat, elle devrait se contenter de cela. Alors qu'il s’apprêtait a se retirer dans sa propre chambre, elle demanda: " Avez vous vu le capitaine Sepiida ? L'avez vous informer que moi et les enfants passerions la nuit ici ? " Le visage de son fidèle ami parut un instant soucieux, mais il se reprit bien vite: " Je crains d'avoir failli en cela, il n'était plus a bord de l'Ambrosia Sepiida. Pas d’inquiétudes, probable qu'il ait eut besoin de se dégourdir les jambes. " Le commandant se gardant bien de l'informer qu'il n'était pas le seul a etre descendu a terre,  ce jeune freluquet de muet manquant également a l'appel. Après ça il prit rapidement congés, laissant la Soltariel seule avec la Lyngre et les enfants. Un a un, elle transporta ces derniers jusqu'au grand lit qui trônait au milieu de la pièce, c'est a peine si ils protestèrent mollement tandis qu'elle les bordait. Elle posa un baiser léger sur leurs fronts avant que Grinewina ne vienne s'allonger a leurs pieds, aux aguets. Angelina la grattouilla brièvement entre les oreilles en signe d'assentiment puis elle se dirigea vers la fenêtre.

Elle l'ouvrit sans bruit avant de sortir sur le petit balcon, attenant a la pièce. Une légère brise effleura son visage tandis que son regard se perdait sur la beauté de la vue qui s'offrait a elle. Elle inspira profondément se laissant happée par ses pensées. Autant dire qu'elle ne dormit guère cette nuit la, l'esprit bien trop occupée par les milles questions qui s'y bousculaient. Hier jamais un tel avenir ne lui aurait était envisageable. Aujourd'hui cela lui apparaissait comme un peu etre enviable mais compliqué .. Mais qu'en serait-il de demain ?  

Arrivé depuis la veille, les négociations s'étaient bien déroulées. Mieux encore, elles avaient abouties à la promesse d'une signature pour la paix. Mais avant que les signatures soient couchées sur le traité, Francesco demanda qu'on l'amène à la dame de Solaria. Le roi de Naelis lui avait révélé que la jeune femme se trouvait à l'abri dans sa cité. Il lui avait aussi rappelé, avec précaution, qu'elle était sa protégée et ne saurait subir la hargne des officiers de la couronne. Forcément, il ignorait tout des derniers agissements soltaar et de la fronde levée contre le pouvoir abusif et absurde la duchesse Tibéria.

Ce matin là, il revêtit une tenue sobre et sans fioritures. Il n'avait qu'en son flanc, sa rapière qui ne le quittait jamais. Un garde royal vint le quérir à la porte de ses appartements afin de l'emmener voir la dame. Ils traversèrent de nombreux couloirs et autres pièces avant d'arriver à bon port. Quelques martellements sur la porte suffirent à ce que l'on entende de l'agitation juste derrière. Le garde leva ainsi la voix pour le présenter.

-Le vice-amiral, Francesco di Castigliani, souhaite vous parler.

La porte s'ouvrit et il vit enfin celle qu'il avait souhaité rencontré.

-Ma dame, dit-il en s'inclinant respectueusement comme l'usage le voulait en péninsule. Sa Majesté d'Hereon, m'a averti que vous étiez en son royaume. Je suis heureux de savoir que vous allez bien et que vous ne craignez plus aucun danger, ajouta-t-il. Comment allez-vous ?

Celle qu'il y'a peu encore était la dame de Solaria, avait escomptée que la nuit saurait lui porter conseil, mais a la vérité elle ne lui apporta rien d'autre qu'une insomnie. Elle avait eut beau tournée en tout sens la proposition du roi, elle n'avait pas encore sue quel se devait d’être son choix. Un avenir enviable pouvait se dessiner en ce royaume, pour elle comme pour les siens, mais une certaine malédiction s'en était mêlée et avait sérieusement compliquer la chose. A ce souvenir une légère rougeur gagne ses joues tandis qu'elle caresse ses paumes égratignées. Cela aussi avait contribué a cette nuit sans sommeil, oh pas ces ridicules blessures, mais bel et bien ce avait failli advenir .. Ce qui serait advenu si elle n'avait pas eu la force de lutter. Elle n'avait pas recroisée Glenn depuis "l'incident" de la veille et elle ne savait si c'était mieux ainsi ou pire. Il fallait dire qu'elle avait due quelque peu le blesser dans son ego .. Et pas que dans son ego d'ailleurs. Mais au vu des circonstances pourraient il vraiment l'en blâmer ? L'avenir le dirait.

Elle en est la dans ses réflexions quand un coup, porté a la porte, se fait entendre. Un rapide regard vers les enfants qui jouent tranquillement, un peu plus loin, leurs dos contre l'imposante Lyngre qui fait autant office d'animal de compagnie que de garde du corps. Une voix s'élève rapidement lui révélant ainsi que les négociations pour la paix doivent êtres finies et que le roi de Naelis a tenu parole et a veillé a ce qu'elle pusse rencontrer le vice amiral. Elle lui en est gré. Elle se dirige prestement vers l'entrée de ses appartements pour que paraisse a sa vue ses visiteurs. D'un signe de tete, elle donne son assentiment a cette entrevue, si bien que l'homme qui a servi de guide a son futur interlocuteur s'en retourne vaquer a ses occupations en les laissant libre de converser. " Signore di Castigliani, c'est un curieux plaisir que de vous rencontrer en des terres si éloignées de Soltariel, mais un plaisir malgré tout. " Elle lui sourie, ravie de constater qu'il ne lui semble pas hostile. Elle lui aurait bien tendue la main pour un baise main d'usage mais, les souvenirs de la veille aidant, elle n'est pas encore prête a réitérer ce geste.

Elle s'écarte pour le laisser entrer, ceci fait elle ferme la porte derrière lui. " Je vous suis gré de vous soucier de ma personne Vice amiral. De par mon "départ" précipité, je n'aurais sue vous tenir rigueur d’être la dernière personne que vous ayez envie de rencontrer. " Si tout deux s'étaient croisés en bons nombres d'occasions, au fil des ans, ils n'avaient jamais eut la chance de réellement converser, du moins pas en dehors des usages protocolaires habituels. " Je suis en vie et pour l'heure je m'en estime chanceuse a contrario de toutes ces pauvres âmes ayant péris de par cet affrontement qui agite actuellement nos terres." Son regard est triste tandis qu'elle pense a Ydril, a toutes ces vies perdues et au fait que tout cela aurait pu aisément etre éviter. D'un geste gracile de la main, elle lui indique un petit canapé ou s'installer pour poursuivre leur discutions. " Si vous voulez bien vous donnez la peine, nous y serons plus a l'aise. Désirez vous que je nous fasse servir un rafraîchissement ? " En passant devant la lyngre, elle constate que cette dernière regarde le nouveau venu, oreilles dressées et babines retroussées. La Soltariel secoue la tete. " Tout va bien Grigri, c'est un ami. "

Aussitôt l'animal baisse la garde et se vautre a nouveau sur le sol, les enfants eux ont a peine adresser un regard a leur visiteur, trop occupés qu'ils le sont a empiler des cubes de bois les uns sur les autres. Prenant place sur la canapé tout en regardant le gradé, elle constate avec soulagement qu'il porte une tenue simple, peut etre ainsi ne lui tiendrait il pas rigueur de sa propre tenue. En effet, n'étant pas encore retourner sur l'Ambrosia Sepiida, elle portait sa tenue de voyage, s'étant tout bonnement refuser a demander a ce qu'on lui prête des vêtements. Avec sa chance, l'on lui aurait fait prêter une robe appartenant a la reine. Voila que l'image de Glenn s'impose a son esprit, mais elle la refoule bien vite, se refusant a se laisser distraire par des souvenirs mal a propos, elle aurait tout le loisir d'y réfléchir plus tard. " J'espère que votre voyage s'est bien passé et que la traversée fut bonne. Je vous suis reconnaissante d'avoir accepter de me rencontrer alors meme que ces derniers jours ont dus vous êtres épuisants. " Voir les dernières Enneades, pense t'elle car la fusse le cas pour elle.

Elle accroche son regard au sien, la mine sérieuse. " Me permettrez vous de vous demander ce qu'il en est de la situation en Soltariel ? Comment les choses évoluent-elles ? " Le ton était soucieux, il semblait évident que malgré sa fuite elle restait toute dévouée a sa terre d'origine et se soucier du devenir de ces gens qu'elle considérait encore comme son peuple. Elle aurait pue aussi demander comment c'était passé les négociations avec le roi, il serait mentir de dire que la question ne lui avait pas brûlée les lèvres, mais elle ne s'était déjà que trop impliquée dans cette affaire. Si le vice amiral, ou si le monarque, souhaitaient lui en parler ils le feraient. La patience était souvent bien meilleure alliée que la curiosité. Puis si il était présentement devant elle, c'est que les choses avaient dues plutôt bien se passer ... Tout du moins l’espérait-elle fortement. 

C’est une dame obéissant aux bonnes convenances qui l’accueillit dans ses appartements. Pour cela, il ne put qu’éprouver de la bonne humeur et un enthousiasme certain, et ce même lorsqu’on réalisait la gravité du moment. Car l’on disait que la dame s’était enfuie des geôles de sa jeune cousine pour quitter la péninsule en toute hâte. La rumeur avait eu un impact important sur la contenance de la Charte, demandant que réparation soit faite à la dame de Soltariel pour que ses injustices soient rétablies. Mais la guerre en Ydril avait éclipsé ce rocambolesque épisode, faisant presque oublier la fuite précipitée de la dame. Pour cette raison, il ne voulut guère lui en tenir rigueur. Il était sûr et certain que l’héritière légitime était peut être bien plus en sécurité dans ce Royaume étranger plutôt qu’en sa propre demeure.

Il accepta de bon gré qu’on lui serve un verre d’eau glacé pour se rafraîchir. Puis, il laissa ses yeux bifurquer vers les enfants en train de jouer. Ignorant que la dame ait pu avoir des enfants, il se demanda bien s’ils étaient les siens. Lorsque l’animal se mit à grogner, comme pour prévenir une quelconque action malveillante, il se détourna d’eux pour revenir à la dame de Solaria afin de répondre à sa question quant à son voyage.

-N’ayez crainte pour moi, ma Dame, je préfère me tuer en essayant d’œuvrer au retour de la paix, plutôt que de voir mourir les miens dans une guerre fratricide.

A cela s’ajouta une question qu’il s’était déjà préparé à entendre lorsqu’on lui manda ce qu’il en était de Soltariel. Adonc, ce n’était pas parce que la dame avait fui sa terre natale qu’elle ne s’y intéressait plus. Cela aussi était une bonne nouvelle.

-Vous êtes parfaitement en droit de connaître les nouvelles de vos terres, dit-il en buvant une gorgée bien fraîche. Si nous sommes sur le point de signer la paix ici pour qu’Ydril recouvre le calme, il en est tout autrement à Soltariel. En apprenant votre emprisonnement sans que nul procès ne soit fait, et en voyant les faits et preuves accablant de jours en jours la duchesse et sa cour, nous avons décidé de rédiger une charte afin de demander les réparations nécessaires et surtout un procès afin que la duchesse soit jugée par ses pairs. S’il est possible que cela n’aboutisse, nous avons tout du moins réussi à écarter votre cousine suffisamment longtemps pour renouer le dialogue avec Ydril et Naelis, et empêcher le bain de sang.

Il se doutait que la nouvelle impacterait durement la dame Angelina. Ses mots, même s’ils n’avaient pas été fermes, resteraient difficiles à entendre.

-Vos soutiens sont plus nombreux que vous ne le pensez à Soltariel, ma Dame. Les Cortès ont toujours été fidèles à vos aïeuls et à votre famille, ce pourquoi, vous n’aurez aucune crainte à avoir envers mes proches et moi-même.

Après que la Soltariel eut fait demander a ce qu'il leur soit servi quelques rafraîchissements, elle adressa un sourire au vice amiral quand a ses mots sur son voyage ou son état de fatigue. Des paroles plaisantes a entendre, dénotant du fait que l'homme pusse lui ressembler par bien des aspects. " En cela nous sommes semblables Signore Di Castigliani, j'aurais pue fuir au bout du monde mais la seule destination s'imposant en mon esprit fut en ce royaume ou j'espère, dans une maigre mesure, avoir pue participer a ce que paix advienne entre la péninsule et Naelis. " Les mots que le roi avait prononcé la veille allaient en tout cas en ce sens, mais elle se garda bien de trop y penser, dans la crainte de voir d'autres souvenirs affluer en sa mémoire. Entre temps des boissons fraîches avaient prit place sur la table basse autour de laquelle ils étaient installés. Pour sa part, elle n'y toucha pas, en attente de quelques nouvelles de Soltariel. Elles ne furent pas précisément celles escomptées, bien que certaines firent plaisir a entendre, d'autres lui laissèrent un gout des plus amères, ça et un poids nouveau sur le cœur.

" Il est heureux que les chemins de la paix soient en bonne voix, mais il m'est navrant de découvrir qu'il eut fallut écarter ma cousine pour cela. Je crains qu'elle ne se soit perdue dans les affres du pouvoir. " Elle soupire doucement. " Vous comme moi savons que notre duché, bien aimé, est parfois une véritable fosse aux serpents. " Elle espérait qu'il ne prendrait pas a mal ses mots, mais elle doutait de lui apprendre quoi que ce soit, la réputation de Soltariel n'étant plus a faire. " Tibéria a commit une regrettable erreur, elle a crue pouvoir contrôler les reptiles en devenant elle meme un reptile. " Sa mine est clairement réprobatrice, mais son regard triste témoigne de l'affection qu'elle porte toujours a sa cousine. " Hors pour régner dans le sud, il ne faut pas devenir un serpent mais etre le charmeur de serpents .. " Elle porte finalement la coupe a ses lèvres, y trempant légérement ses lèvres avant de reprendre d'un ton posé.

" Je vous suis gré de vos bons mots vice-amiral, ma réputation me précédant vous vous doutez bien que pour ma part je ne souhaite nul mal a quiconque, mais il est agréable de vous savoir non hostile a ma personne alors que nous sommes tout deux si loin de nos terres. Croiser un compatriote ici est source de réconfort bienvenue. " Un réconfort mais aussi un aiguillon se plantant en son cœur pour lui rappeler tout ce qu'elle avait due abandonner derrière elle, ou plutôt tout ce qui lui avait été arracher de force. " Au vu de ce témoignage de votre fidélité, je me dois de vous dire que si j'avais prévue de quitter la péninsule dans le cas ou la duchesse m'en aurait fait la demande, ma fuite elle n'avait rien de préméditée. " Et c'était peu de le dire vu qu'elle avait quittée le palais, inconsciente et roulée dans un tapis. " Disons que mon évasion ne fut pas de plein gré, mais que l'on a sue me rappeler, a juste titre, que d'autres dépendaient de moi. " Son regard, emplit de tendresse, se porte sur les enfants. Sans eux, elle serait toujours confinée au palais ducal en l'attente de son jugement.

A cette pensée, elle reporte toute son attention sur son interlocuteur. " Je ne sais si c'est le hasard ou la volonté des dieux qui a fait que nos chemins se croisent ici, mais j'aimerais en saisir la chance de pouvoir m'expliquer quand aux accusation que ma cousine a porté contre ma personne. " Il lui tenait a cœur que vérité soit connue. " Mais avant cela, je voudrais vous assurée de toute la gratitude qui est mienne envers vous et mes soutiens. Je vous serais reconnaissante de leur transmettre, combien il est important pour moi que de savoir que toutes ces années a œuvrer main dans la main, pour le bien de nos terres, n'a pas été oublier quand les temps se sont fait difficiles pour la dame de Solaria. " Alors qu'elle finissait de prononcer ses mots, une petite forme glissa vers eux. A quatre pattes, le petit bonhomme prit bientôt appui sur les genoux de leur visiteur afin de se hisser sur ses petites jambes potelées tout en posant un regard curieux sur lui.

Angelina ne put s’empêcher de sourire devant pareil spectacle. Elle tendis la main pour ébouriffer les cheveux de l'enfant, avant de se lever brièvement pour le prendre dans ses bras et l'installer sur ses genoux. Une caresse sur la joue tandis qu'elle se perd quelques secondes dans le bleu de ses yeux. Chaque jour passant il ressemblait d'avantage a son père. Elle se détourne en chassant les sombres pensées qui menacent de la submerger. " Vice-amiral permettez moi de vous présenter ce jeune garnement. Il se nomme Torrance et il tient sa témérité de son père, le défunt duc de Langehack Oschide d'Anoszia. " Sa voix, bien que maîtrisée, laisse apparaître les traces d'une peine évidente. Plus d'un an avait eu beau passé depuis qu'elle eut perdue son meilleur ami, la douleur était toujours la et pas un jour ne passait sans que sa présence ne lui manque. Oschide, pourquoi a t'il fallut que vous abandonniez, votre fils aurait eut grand besoin de vous .. Et moi aussi. "

Avait-il besoin de connaître les raisons de l’enfermement de la dame de Solaria ?  Pour sûr que non. Néanmoins, cela ressemblait presque à une obligation et un devoir. Plus jeune, sa curiosité et sa soif de savoir l’auraient probablement poussés à lui en faire la demande. Mais il s’était dorénavant assagi, pensant dur comme fer que chacun était en droit de posséder sa logique et ses raisons pour expliquer ses actions. Son frère lui avait rapporté, que le jour du conseil de guerre durant lequel la Charte avait été évoqué, la duchesse de Soltariel s’était laissée aller à une envolée lyrique afin de plaider pour sa défense. Et ceci en exprimant sans l’ombre d’un remord les raisons qui l’avaient poussé à enfermer sa cousine. Il s’était dit que la dame de Solaria avait refusé de prendre les armes contre Ydril et s’était opposée ouvertement à la politique délétère de la jeune soltarii. Adonc, Angelina avait été accusé de félonie et de désobéissance, ayant pu assurément lui assurer l’enfermement si un procès s’en était suivi. Il était donc clair que le moment était probablement venu pour lui d’entendre la version de la principale accusée. Qu’importe qu’il en ait eu envie où non.

Mais un tout jeune homme vint perturber la promesse de révélations. Sa surprise fut grande lorsque la dame dévoila son identité. Torrence, fils du défunt duc de Langehack, Oschide d’Anoszia… Lui qui n’avait jamais porté les Anoszia dans son cœur depuis l’arrivée brutale et soudaine du patriarche aux commandes de Soltariel. C’était en partie à cause de lui que l’exilée soltaar était venue sur le trône. Mais comment en vouloir à la progéniture du fils aîné qui avait brillé, autant en bien qu’en mal, à la tête du langecin ? Ce garçon, qui avait l’âge d’être son petit-fils, semblait tout ignorer des malheurs qu’avaient subi sa famille. Puisse-t-il ne jamais les connaître, pensa-t-il avec un brin d’inquiétude. Mais qu’en était-il du lien qui l’unissait à la Dame.

-Est-ce également votre fils, Dame Angelina ? s’enquit-il.

Car là, la donne aurait changé. Si nul n’ignorait le désengagement de la dame de Solaria pour récupérer les rênes de Soltariel, il en serait sans doute autrement si la noblesse soltaar apprenait l’existence d’un potentiel héritier mâle possédant le sang des soltariel dans ses veines. Restait-il encore à savoir si l’enfant était bien le sien, et si celui-ci était né d’une union reconnue et religieuse. De mémoire, il savait que l’aîné des Anoszia n’avait été marié qu’une fois, et ce, à la duchesse de Langehack Méliane de Lancrais.

Sous le coup de la surprise la Soltariel écarquille les yeux. Puis son regard se porte sur Torrance, grands dieux le vice-amiral pensait-il qu'elle avait eut une aventure illégitime avec Oschide ? Quel était donc cette curieuse manie, que les gens avaient, de croire qu'il pusse exister entre elle et son meilleur ami quelques sentiments d'une nature peu avouable ... Certes, la vérité n'était pas tout a fait éloignée, mais tout était question de point de vue et pour sa part elle se refusait encore a croire que l'Anoszia eut nourrit des sentiments amoureux a son égare, bien qu'il le lui ai lui meme révéler dans sa lettre d'adieu. C'est posément qu'elle répond a son interlocuteur, un fin sourire étirant meme ses lèvres. " Je crains de ne pas avoir la chance d’être sa mère, non. Elle a aujourd'hui disparue me laissant tutrice de ce jeune garçon. " Il y'a une part de regrets en ses mots, elle n'a elle meme jamais eut d'enfants et ne se berce plus d'illusions quand au fait qu'elle pusse un jour en avoir.

Son regard se porte vers la petite fille qui joue un peu plus loin. " Lui et sa cousine, Faustina, ont étés confier a mes bons soins et je compte bien veiller sur eux jusqu'a mon dernier souffle. Il y'a presque quelque chose d'ironique a ce que ce soit la dernière Soltariel en ligne directe qui élève la prochaine génération Anoszia, quand on sait combien ces deux familles furent liés au devenir actuel de notre duché. " Et c'était peu de le dire, le patriarche Anoszia avait été amener a la déchéance après son union avec sa cousine, cette dernière ayant plus ou moins participé a sa chute et a celle de tout les siens et voila pourtant que c'était une autre Soltariel qui protéger les plus jeunes du meme nom. Mais a ses yeux, les pêchers de l'un n'étaient pas ceux de tous.

Le jeune bambin s'agitant un tantinet sur ses jambes, elle le dépose délicatement au sol. Il a tot fait de trottiner a nouveau vers la lyngre. " Sa place serait normalement a Langehack ou de par la volonté de Meliane de Lancrais, il a reçut terres et rentes, mais je crains qu'il n'y soit guère en sécurité. " De plus au vu de l'incapacité de la dame a résider désormais en péninsule, la question était réglée. Néanmoins elle gardait précieusement les rouleaux portant le sceau ducal, un jour Torrance serait en mesure de réclamer ce qui lui revenait de droit si tel était son bon vouloir. En attendant , elle veillerait sur lui comme sur la prunelle de ses yeux. La Soltariel lève légèrement sa main en l'air, dans un mouvement gracile. " Pardonnez moi, je doute que tout cela vous intéresse, vous n'avez pas fait si long chemin pour m'entendre parler d'affaires qui ne vous concernent en rien, ni vous, ni Soltariel d'ailleurs .. "

Les révélations apportèrent effectivement leur lot d'ironie. Mais cette ironie lui démontra, qu'en dehors des animosités plongeant les grandes familles dans des guerres meurtrières, il résidait encore un soupçon d'humanité. Par pour tous, certes, mais la dame de Solaria venait de lui témoigner qu'elle ne connaissait nulles frontières lorsqu'il était question de préserver des innocents. Une chose était néanmoins sûr. Cela ne le concernait point et il garderait pour lui, et ce, jusque dans sa mort, ces vérités qui n'auraient certainement pas manqué d'attiser quelques haines.

– Puissiez-vous prendre soin de ces enfants afin qu'ils ne connaissent jamais les affres du Royaume.

Puissent-ils effectivement jouir de leur naïveté enfantine le plus longtemps possible. Mais en regardant le jeune Torrance, il eut le sentiment qu'une fois adulte, la péninsule en entendrait parler. Du moins, si le fils était comme son père, l'on ne pouvait que profiter du calme avant la tempête.

– Qu'en est-il de vous, ma dame ? Vous disiez vouloir m'expliquer les raisons qui vous ont poussé à subir les foudres de la Soltari-Beronti ?

Il était temps de savoir si les rumeurs étaient fondées.

La Soltariel eut un hochement de tete puis elle délaissa les enfants du regard pour se concentrer sur son interlocuteur. Sa mine était résolue, il était encore visible que le sujet lui était douloureux mais elle tenait a ce que vérité soit connue de tous. Bien qu'en cela ses soutiens aient dut deja faire beaucoup en ce sens, en les personnes des Sire Giovanelli, Corelli, Ponitii ou encore Lambruzzia. " Bien que tout occuper que vous l'ayez été avec les affaires du royaume et notamment cette guerre qui déchire Soltariel, j'imagine que vous n'ignorez rien de mon union avec Oscario d'Anoszia. " Cela avait dut faire grand bruit dans le duché, bien que son mariage ne soit pas légal. Ni aux yeux de la lois, ni a ceux des hommes. D'ailleurs ses propres soutiens avaient préférés balayer cela d'un revers de la main, d'autant que les faits dataient d'avant la déchéance du clan de Velmoné.

" J'en avais informée ma cousine en toute confiance. Certifiant que j'étais prête a renoncer a toutes mes positions et rentes a la cour de Soltariel si tel était son souhait et cela pouvait lui apporter quelques tranquillités d'esprit. Quand elle m'a fait mandé, je n'ai dont pas hésité une seconde a me rendre auprès d'elle. Que ce soit pour me demander soutien ou pour me faire répondre de mon mariage avec un Anoszia, j'étais prête a assumer mes actes et a subir le poids de sa décision. " Elle soupire doucement tandis que son esprit est assailli pas de nombreux souvenirs. " Je crains de n'avoir eut trop grande foi en elle, en effet il semble bien que si elle m'a appeler auprès d'elle ce fut dans le but évident de me tendre un piège. Tout du long de notre discutions, un homme nous épier derrière la porte et ce sur ses ordres. " A cette pensée, son visage se ferme.

" J'ai appris ensuite qu'elle me faisait surveillée ainsi que tout ses proches .. Son incapacité a faire confiance aux autres risques bien de lui coûter beaucoup un jour .. Mais qu'importe la n'est pas le propos. " Elle relève le menton pour que leurs yeux s'accrochent. " Nul doute que ma cousine a vanter ma traîtrise envers la couronne, mon refus d'envoyer des hommes dans cette guerre. Ceci est un fait que je ne contesterais pas ! " L'ombre d'un sourire se dessine sur ses traits tandis qu'elle tempère ses propres mots. " Mais il me semble opportun d'y apporter quelques précisions qui ne seront pas sans faire la différence. Depuis que j'eu laissée la couronne a ma cousine Ines, en refusant de la prendre moi meme, les hommes d'armes de Solaria, que temps de paix ou de guerre occupe nos terres, sont envoyés rejoindre les forces de Soltariel. " Elle prend sa coupe, y trempant légèrement ses lèvres avant de poursuivre en la reposant sur la petite table qui les sépare.

L'on s'attend a ce qu'une duchesse sache cela n'est ce pas, l'on ne saurait dirigé un duché sans avoir connaissance de ces faits. Hors il est évidence que quand elle m'a demander de lui octroyer les hommes de Solaria, elle parlait des seuls qui restaient encore a mon service. Des paysans, des hommes de ferme. " Sa langue claque de manière désapprobatrice. " Elle me connait, elle savait que cela me serait intolérable, que je n'enverrais pas des hommes mourir inutilement, dans une guerre que je vous le dis sincèrement je pensais évitable d'ailleurs n'en sommes pas vous et moi la preuve ? " Elle n'avait pas hésiter a braver le danger pour obtenir une audience auprès de Glenn et l'inciter a considérer la paix plutôt que la guerre. Alors pourquoi sa cousine, duchesse qui plus est, n'avait pas daignée envoyer quelques ambassadeurs faire de meme ?

" Voila pourquoi son espion attendait de l'autre coté de la porte. Elle savait qu'elle serait ma réponse. J'aurais pue bien sur me défendre, tout du moins quand l'on m'a sorti des cachots d'ou elle m'avait jetée sans sommations ni considérations, mais j'avais espoir qu'elle recouvre la raison et dans l'affection que je lui porte encore je m'efforçais alors de la préserver. " Ses yeux sont sincères, elle a beau désapprouver les actions de sa cousine, Tibéria a beau l'avoir déçue. Elle compte toujours en son cœur, si bien qu'il lui est difficile de ne pas s’inquiéter de son sort. " Si procès il y'avait eut il va de soit que j'aurais mit ces faits en lumière, d'ailleurs j'ai stipulée au chancelier Roderick de Wenden que c'était fermiers et paysans que je me refusais a envoyer a la guerre. " Elle secoue la tete en soupirant. " Malheureusement je crains que ce sire ne soit plus prompt a s'emporter qu'a analyser les faits, si bien que notre discutions n'a guère était pousser plus en avant de ces informations .."

Elle adresse un sourire a l'homme qui lui fait face, elle en a terminer de l'abreuver des détails sordides d'une affaire sans doute bientôt oublier de tous. " Voila vice-amiral, vous savez tout. Libre a vous d'en faire ce que bon vous semble. Je n'attends pas de cette discutions qu'elle m’absoude de quoi que ce soit ou qu'elle permette de m'innocenter. Le passé est au passé, la situation est ce qu'elle est et rien ne peut plus rien contre cela. Ma vie en péninsule est révolue, mais j'estimais que vérité devait etre connue, du moins par des familles comme la votre qui en tout temps m'ont soutenues. " Ses paroles étaient sincères, elle n'attendait rien de cet échange entre eux. Elle savait qu'elle ne pourrait jamais revenir a Soltariel, d'ailleurs il était possible qu'une nouvelle voie s'offre deja a elle. Qu'importe son cœur était soulagé d'avoir pu se délester du fardeau qu'elle traînait depuis de longues ennéades deja. Pour elle il n'y'avait aucun doute, sa cousine bien aimée l'avait trahie. Mais la vérité était parfois bien plus complexe que ce qu'il n'y paraissait de prime abord ...

Attentif tout du long, Francesco comprit à quel point les mots prononcés par la Dame furent compliqués à sortir. Il s'agissait là de vider son sac afin de faire ressortir la vérité et taire les fausses rumeurs à son encontre. Comprenant ainsi qu'il serait le dernier à pouvoir redorer l'image de la Solaria au près de la noblesse soltaar, il préféra se garder de toute intervention. Car l'heure n'était ni aux reproches, ni aux commentaires déplaisants. De ceux-là, elle en avait déjà du avoir pléthore. Ses oreilles suffirent aisément, puisqu'une fois terminée, il décela une certaine pointe de soulagement dans le regard de la dame. Guère habitué à témoigner de la sympathie où de la complaisance. Il ne sut, tout d'abord, comment réagir. Devait-il sourire ? Devait-il soupirer pour exprimer sa compréhension ? Il était certain qu'il ne serait guère la meilleure épaule sur laquelle pleurer. Pourtant, ce n'était point l'impression que la dame donnait. Son passé compliqué l'obligeait à regarder de l'avant et semblait lui procurer une force et une détermination à toute épreuve. Alors, pour cette raison, il ne la plaindrait pas, ni la pleurerait. Elle savait ce qu'elle avait fait, et pourquoi elle l'avait fait. Sa seule préoccupation était de donner sa version des faits afin que son image soit lavée des accusations calomnieuses de la soltari-beronti.

Pour sûr, la chose serait faite, et plus vite qu'elle ne le croyait.

– J'ai longtemps guerroyé pour les vôtres, avoua-t-il après un long moment de silence. Il me semble d'ailleurs que je m'exerce à la guerre depuis l'âge de monter sur un navire. Ainsi, je n'ai jamais cessé de mener la chasse aux pirates mecans, ni même d'obéir pour le bien de notre duché.

Il se racla la gorge avant d'avaler une nouvelle gorgée d'eau.

– Cela m'a valu bien des surnoms, que vous connaissez sûrement... « el furioso » notamment. L'on me donne l'image d'un homme au tempérament de fer, capable de réduire en cendres des villes et contrées entière. Mais autant que quiconque, j'ai aussi perdu des proches, dont mon dernier fils durant le blocus d'Ydril. Il était le plus jeune et le moins expérimenté de tous. Cela ne l'a pas empêché d'être réquisitionné alors qu'il faisait ses classes au collège naval de Boniverdi.

Son regard, triste et rempli d'amertume, croisa cela de la dame qui se remettait tout juste de ses dires.

– Comme tant d'autres ce jour-là, il ne méritait pas de mourir. Pas si-tôt, pas avant moi. Aucun homme, aucune femme, aucun enfant, ne méritaient de mourir dans une guerre qui aurait pu largement être empêchée si seulement la duchesse avait fait preuve d'esprit et de clairvoyance. C'est pourquoi, je ne pourrais vous blâmer pour ce que vous avez fait et refusée de faire. Là, vous n'êtes guère la fautive dans l'histoire.

De la tristesse, il passa à l'agacement.

– Votre cousine, néanmoins, fut à l'image de sa désastreuse gestion du conflit, en vous enfermant de la sorte. Ce pourquoi, vous avez encore le moyen d'aider ceux qui vous soutiennent en couchant sur le papier tout votre récit afin que tout le monde sache ce qu'il en est de la trahison de votre parente.

Ce n'était plus le vice-amiral qui parlait maintenant, mais bien l'homme attaché et préoccupé par l'avenir du duché soltaar.

– Je ne vous demanderai pas de revenir chez vous afin de revendiquer le trône et récupérer la place qui est vôtre. Mais votre parole peut encore avoir du poid pour réparer toutes les injustices commises jusque-là. Aidez Soltariel, dame Angelina.

L'homme n'avait l'air guère prompte aux confidences et encore moins a l'apitoiement, voila pourquoi elle fut fort toucher qu'il se confit ainsi de la sorte quand au sort funeste qu'avait été celui son fils. Avec d'autres, elle se serait permit de poser une main réconfortante sur la sienne, mais elle se doutait qu'il n'avait que faire de cela. D'ailleurs a n'en pas douter, ce n'est point ce qu'il recherchait. Il voulait acquérir de quoi obtenir une certaine forme de justice, si tenter que pareille chose existe quand a la perte d'un etre cher. " Bien que ce ne pusse en rien amoindrir votre peine, sachez que mon cœur saigne face au deuil qui est votre, ainsi que pour celui qui accable présentement chaque parent ayant perdue un enfant dans cette guerre inutile. " Ses yeux étaient sincères, mais surtout emprunt d'une compréhension. La dame, au cours de sa pourtant pas si longue existence, avait connue a bien des reprises le poids de la mort d'un etre cher. Elle avait portée le deuil bien trop souvent et en cela elle ne comprenait que trop bien la peine qui devait etre celle du Signore di Castigliani.

" Les rares instants ou il m'arrive de regretter de ne point porter couronne, c'est quand vie inutiles sont perdues de par les décisions qui auraient pus êtres miennes. " Elle secoue tristement la tete. " Puis je me souviens que par ma compassion et mon aversion pour la guerre, ma place sur le trône aurait pue causer dissensions amenant peut etre également son lot de morts. " En ces quelques mots, il était aisément devinable que la dame avait maintes fois eut a réfléchir a ce sujet qui l'avait garder de nombreuses nuits éveillées au cours des ans. " Me voila a nouveau scinder entre mon amour pour mon peuple et celui que je porte a ma famille .. Savez vous combien de fois cela m'est arrivé depuis la disparition d'Ambre ? Trop pour que je ne puisse en garder le compte. " Ambre, celle qui lui avait tout léguée. Terres, fortune, manoir et le fardeau du pouvoir, bien que ce dernier elle l'ait refusée. Elle soupire lourdement puis elle se lève, ses pas la menant jusqu'a l'une des fenêtres.

Son regard se perd sur l'horizon. " Qu'importe mes mots ou mes actions vice amiral, rien ne saurait ramener les pauvres malheureux qui ont péris de manière si injuste et si inutile. " Elle se tourne a nouveau vers lui pour plonger son regard dans le sien. " Rien ne saurait soulager votre peine. Quand bien meme ma cousine ploierait le genoux au profit d'une nouvelle tete a couronner, ce n'est pas cela qui vous apaiserait. Parfois il faut savoir aller de l'avant, de crainte que le passé ne vous hante jusqu'a vous conssumer. " Une fois encore, elle parlait en connaissance de causes. Ses yeux se font triste alors que ses pensées se tournent vers Tibéria. Pourquoi sa cousine n'avait-t'elle point écouter ses conseils ? Pourquoi avait-elle due céder a l'attrait du pouvoir et a cette maudite couronne, n'avait-elle pas deja suffisamment coûtée a leur famille ?

" Quand cœur et conscience ne sont guère d'accord, il faut parfois se résoudre a un choix plus simple. La protection d'un plus grand nombre au détriment d'un seul .. " En ce cas présent d'une seule. " Les dieux me sont témoins que la protection de Soltariel compte a mes yeux plus que ma propre vie, il n'y'a que très peu de choses que je ne lui sacrifierais pas. " Ses yeux se portent brièvement sur les enfants. Elle avait sacrifiée beaucoup par dévotion envers ses terres natales, y compris son mariage. " Néanmoins avant que je ne vous accorde ce que vous attendez de moi, il y'a une question a laquelle je vous demanderais de répondre. " Elle s'approche a nouveau de lui, sans toutefois reprendre place a ses cotés. " Qu'adviendra t'-il de ma cousine si vous vous en repartez vers Soltariel avec mes mots ? " La question était simple, mais la réponse pourrait bien tout changer. C'était une chose que de protéger le duché, s'en était une autre que de condamner sa cousine aux cachots, voir pire, bien que cette dernière l'eut elle meme fait et ce visiblement sans remords aucun. En cela les deux femmes étaient différentes.

- Qu'adviendra-t-il de ma cousine si vous vous en repartez vers Soltariel avec mes mots ?

La question était bonne. Il put user de rhétorique pour contenter la dame de Solaria en lui offrant ce qu’elle désirait entendre. Il put aussi se montrer franc, sans langue de bois, pour avertir qu’il ne régnerait probablement aucune courtoisie où autre forme de respect si l’un des deux partis venait à vaincre. A cela, la dame de Solaria n’était point sotte et avait déjà fait moult fois l’expérience des vendettas suderonnes. De fait, en guise de première réponse, il ne fit qu’une grimace qui voulut tout dire.

-Vos mots, ma dame, alimenteront les preuves accablantes pouvant condamner le duc di Celini à un bannissement définitif de la péninsule où à une mort certaine s’il s’en revient. Votre cousine, quant à elle, devra abdiquer et sera assurément libre de se mouvoir à l’endroit qu’elle souhaite, en étant assurée de ne plus être la bienvenue dans le pays soltaar.

Il était certain que la jeune duchesse déchue n’en resterait pas là et tenterait les représailles. Pour cette raison, qu’elle gagne où qu’elle perde, Soltariel subirait de nouveau l’incompétence notoire et les gamineries d’une seule.

-Contrairement à ce que votre cousine préparera pour se venger en cas de victoire, où en guise de représailles si elle en vient à abdiquer, les nobles qui ont signé n’auront guère à cœur d’user de violence où d’armes. S’ils l’avaient voulu, Tiberia aurait été destituée de force. Mais telle n’est pas la volonté de cette charte qui s’inscrit de manière régalienne et pacifique pour que votre parente et son époux soient jugés pour leurs méfaits et non directement punis sans respect des lois royales.

Dans ce qu’il disait, Francesco venait tout juste de pointer du doigt la très large différence de niveau entre les deux camps qui s’opposaient.

-Si nous agissions de la sorte, nous serions à mettre au même niveau que ceux que nous désirons dénoncer.

Un soupir, un hochement de tete compressif et un regard triste, voila ce qu'obtint d'abord le vice-amiral. Elle lui fut gré de ne pas l'avoir prise pour une bécasse prête a avaler le premier boniment visant a la tranquilliser. Une part de la Soltariel était soulagée du fait que la vie de sa cousine ne soit point en danger, mais une autre se révoltait a la pensée qu'elle pusse etre exiler. Pourtant Tibéria aurait-elle eut la moindre hésitation a lui faire subir la meme chose ? Au vu des événements récents, probablement pas. Quand a Franco, elle ne l'avait que peu connue et la face qu'il lui avait montré de lui semblait bien éloigner de tout les crimes qui lui étaient aujourd'hui reprochés .. Quelque chose leur échappait a tous dans cette situation malheureuse, mais quoi ?! " Vous parler d'une abdication de ma cousine, de son départ de nos terres, tout cela en connaissance des tumultes que cela pourrait causé. Mais la dissension n'a t'elle pas déjà que trop secouée le sud ? " La dame s'en revient finalement prendre place face a son interlocuteur, installée sur le bout du canapé, elle ne cherche guère a prendre ses aises.

Son visage est grave, elle mesure pleinement ce qu'implique son choix sur le devenir de sa famille mais aussi celui de ces terres qu'elle chérie. " Ne pourriez vous pas envisager une autre alternative ? Je ne demande point a ce que sa couronne soit préservée ou que soit abandonné l'étude des méfaits qui lui sont reprochés, mais quand a l'exile il me semble qu'une autre approche serait plus enviable. " Elle incline légèrement la tete, tandis que son regard s'accroche a celui du suderon. " Vous n’êtes pas sans ignorer que la duchesse donnera bientôt naissance. Cet enfant pourrait bien etre la solution. Placer sur le trône dés sa naissance, le duché passerait sous régence. " Elle hausse un sourcil, en relevant le menton. " Une personne du sud occuperait cette position cela va sans dire. " Pas question de voir le nord ou la couronne mettre la main sur Soltariel, il n'avait deja que trop assujetti le reste de la péninsule. " Tibéria serait libre de rester auprès de ses enfants, ses sœurs ne perdraient ni leurs statuts, ni leurs positions et pourraient toujours espérés faire une bonne union. "

Elle avait beau bien moins connaitre ses deux jeunes cousines, elle se soucier malgré tout de leur sort et ne voulait pas les voir payer pour un crime duquel elles étaient innocentes. " L'enfant sur le trône, les soutiens de ma cousine n'auraient pas a fomenter quelques révoltes. Quand a ceux qui voulaient voir la mère évincée, ils seraient également satisfaits. " Son regard se pose sur les enfants qui jouent avec la Lyngre, elle ne s'interromps pas pour autant. " Quand a Tibéria, si elle a un tant soit peu d'amour pour son peuple et d’intérêt pour l'avenir de sa propre chaire, alors elle acceptera ce compromis sans heurts. " Ceci n'avait rien d'une affirmation, c'était juste la son souhait. Celui de préserver le plus grand nombre et aussi l'espoir de découvrir que dans le fond sa cousine ne s'était pas totalement laisser dévorer par le pouvoir et qu'elle était encore capable d'y renoncer pour préserver les siens .. Si tel n'était pas le cas, alors elle ne pourrait plus rien pour elle.

" Je ne prétends pas que cette situation soit idéale et qu'elle ne causera pas quelques remous. Pas plus que je n'oublis les crimes dont elle est accusée. Certains voudront vengeance bien plus que justice. " Un sourire triste et compatissant, tout particulièrement adressé au sire Castigliani. " Ceux ayant perdus un etre cher réclameront plus que ce que pourrait leur apporter pareille solution, mais il faut parfois savoir mettre rancœur et griefs de coté pour le bien du plus grand nombre. Pensez y, un départ sans tourments, une nouvelle stabilité pour le trône ducal, une paix retrouvée pour nos terres .. N'est ce pas la ce qui serait le plus enviable ? " Son sourire s’agrandit, lucide et fort de l’expérience des ans. " Je ne suis pas de ces demoiselles naïves a qui l'on peut compter monts et merveilles, nul doute que pourriez me promettre tout un tas de balivernes que vous rompriez sitôt nos chemins séparés. Non, je vous demande juste de prendre mes paroles en considérations et au moment ou des choix s'imposeront, de ne point les oublier. C'est a cette seule condition que je vous céderais l'usage de mon témoignage. "

Sa mine reste maîtrisée, presque indifférente, juste concentrée sur le propos de leurs discutions. Rien ne laisse trahir la douleur qui lui écrase les entrailles et lui broie le cœur. Elle aurait aimée supplier pour que ce soit épargnée Tibéria et les siens, mais elle savait que cela serait vain et inutile. Avec les années l'on apprend quel combats il faut livrer et ceux auxquels il faut savoir renoncer. Elle avait tentée d'aider sa cousine, de la protéger d'elle meme. Elle l'avait mit en garde, maintes fois, aujourd'hui c'était la les quelques dernières actions qu'elle pouvait encore tenter pour lui apporter quelques soutiens et ce malgré les dernières actions commises a son encontre. Certains la jugeraient peut etre trop sentimentale, voir trop gentille, mais la vérité n'était point un manque de rancune, il était juste qu'elle savait que la soif de vengeances, les regrets ou tout autre sentiments de cet acabit menait rarement a de bonnes choses. Elles étaient juste le début d'un puits sans fond ou trop aller se perdre de plein gré, elles ne seraient pas de ceux la .. Jamais.

Même après avoir subi les pires tourments de la part de sa cousine, Angelina restait éprise de générosité et de pitié. C’était là que l’on observait la frontière entre le cœur et la raison. Il eut été, sans conteste, fort probable qu’un compromis ait pu apaiser les tensions. Cela avait été déjà envisagé et mentionné par son frère, qui en était même allé jusqu’à proposer que la duchesse conserve son trône, tout en perdant ses attributions décisionnelles concernant la bonne tenue du duché soltaar. Elle n’aurait ainsi conservée qu’un rôle figuratif de second plan, devant se contenter seulement de vanter les huiles d’olive suderonnes auprès des autres voisins. L’idée évoquée par la dame de Solaria, quant à elle, lui sembla correcte et réalisable. Il restait néanmoins un problème de taille dans l’histoire : la mère du futur héritier.

-Vos mots sont justes, ma dame. Ils montrent que vous vous souciez non pas seulement de ceux qui vous aiment, mais aussi de ceux qui vous haïssent. C’est là la preuve que vous vous tenez au dessus d'un grand nombre et que vous parvenez parfaitement bien à mettre vos rancoeurs de côté. Point de doute alors que votre proposition ne tienne la route et qu’elle puisse s’appliquer.

De nouveau, il grimaça.

-Mais nous parlons bien de votre cousine, et non d’une simple dame de cours comme l’on en trouve dans les quatre coins du royaume. Il ne fait aucun doute qu’en ayant la possibilité de garder son futur enfant à la tête du soltaar, la dame cherchera par tous les moyens à garder son influence au sein du duché, et par conséquent, à réduire à néant ce pourquoi la majorité des nobles du pays cherchent à lui retirer définitivement tout pouvoir de nuisance. Soltariel n’a que trop souffert de ses négligences et de son éternelle capacité à reporter les fautes sur les autres. Ce n’est pas de la sorte que le duché recouvrera son hégémonie d’antan.

Son regard se porta de nouveau vers la lyngre qui dormait d’un œil non loin d’eux. Il y avait fort à parier que le duché serait réduit en cendres, que leurs demeures seraient rasées et brûlées et que les familles de tous les signataires, subiraient les foudres de la duchesse remise dans ses fonctions. Adonc, ils n’avaient point le droit de faillir et devraient se tenir ferme, même s’il restait sûr et certain qu’en agissant de la sorte, la duchesse affirmeraient au Royaume entier que sa folie ne saurait avoir de limite à tel point la violence aurait supplantée la justice.

-Vous n’êtes pas obligée de rédiger votre version des faits, dame Angelina. Je ne suis pas venu dans cet objectif, et ne vous en tiendrez aucunement rigueur si vous décidiez de garder votre silence. Comprenez seulement, qu’avec ou sans, nous ne pourrons certainement jamais revenir en arrière. Comme vous l’avez mentionné il y a peu, ce qui compte maintenant, c’est bien la protection du plus grand nombre au détriment d’un seul.    

De tout les mots que prononça le vice-amiral, ce furent ces derniers qui s’avérèrent les plus décisifs. Quoi de plus percutant que recevoir pour arguments ses propres mots. Dans un soupire, elle se lève. Quelques pas la mènent jusqu’à un secrétaire. Elle en tire papier et plume, cette dernière s'en va tremper dans un flacon d'encre avant de servir a coucher le témoignage de la dame de manière durable et définitive. Cela ne dure guère plus qu'une poignée de minutes. Nul besoin de fioritures, juste les faits, voila pourquoi la Soltariel n'a point a chercher ses mots, ils courent avec aisance sous ses doigts. Une fois le point final apporté, elle se relie brièvement puis s'en retourne vers son visiteur. " Étonnamment le plus douloureux dans tout ça, c'est de ne pas pouvoir nié vos mots. Ne pas pouvoir affirmer que Tibéria ne cherchera pas vengeance, qu'elle ne fera pas coulée d'avantage de sang. " Son regard est triste, ses paroles sincères. Peut etre sa cousine avait-elle déjà fomentée quelques mauvaises actions en réponses aux actions menées a son encontre. Si tel était le cas, jamais plus elle ne pourrait la pardonner ou consentir a lui accorder son affection. Elle pouvait supporter beaucoup contre elle meme, mais elle n'accepterait jamais que le sang d’autrui soit versé a des fins égoïste. Et quoi de plus égoïste que la vengeance ?

D'un mouvement gracile de la main, elle tend le papier au signore Di Castigliani, révélant ainsi le bandage qui couvre sa paume et qui se trouvait jusqu'alors dissimulée par ses longues manches. " Je ne sais si mes mots auront quelconque poids en cette affaire, mais puissent ils visés a épargner des vies. Peut etre meme a en sauver, pardonnez moi si j'espère également qu'ils seront susceptibles de sauver ma cousine d'elle meme. " Son regard était brillant, elle ne cherchait pas a renié les quelques sentiments qui l'habitaient quand au choix qu'elle avait du faire, mais c'était pourtant la le seul témoignage de son trouble. L'homme avait obtenu plus qu'espérer en venant la voir et pour cause, il ne s'était point montré gourmand, pas plus qu'il n'avait cherché a lui imposer quoi que ce soit ou a la manipuler pour parvenir a ses fins. Il s'était montré honnête, ouvert et généreux. C'est en cela qu'il avait put convaincre la dame de se rallier a lui. Elle sentie bientôt une douce chaleur contre elle, Grinewina, ayant due sentir son trouble, avait quittée sa position et se tenait présentement prés d'elle. La magnifique Lyngre lui arrivait désormais a la taille, imposante et majestueuse. La Soltariel glissa une main derrière son oreille et l'animal s'y frotta avec bonheur en laissant échappé quelques ronronnements gutturaux.

" Je vous suis gré d’être venu a moi vice-amiral. Puissions nous nous souvenir de ce jour comme du premier ayant conduit a un avenir paisible pour nos terres. Si vous me permettez une requête, je vous serais fort reconnaissante de me tenir informer de la suite des événements. Si vous pouviez prendre un peu de votre temps pour m'écrire a l'avenir, cela serait fort apprécié. " Elle se souciait bien entendue du devenir de Soltariel, de ces gens qu'elle considérait comme son peuple, mais aussi de l'avenir de sa cousine pour laquelle elle continuait de nourrir quelques espoirs et affections. L'avenir viendrait soit amplifié cela, soit le balayer. Il y'avait bien entendue quelques sources susceptibles de la renseigner  en péninsule, mais nul ne saurait le faire aussi rapidement et aussi précisément que ne serait a meme de le faire le Signore Di Castigliani. Voila pourquoi elle s'était permit cette demande .. Puis recevoir correspondance d'un compatriote était un moyen comme un autre de ne pas totalement briser les derniers liens qui lui restaient encore avec la péninsule. Son regard se porte vers les enfants ... Oui, un jour quelques soutiens pourraient bien lui êtres utiles. 

\o/:

Il récupéra la lettre sans sourciller et n’exprima pas la moindre satisfaction. Francesco se contenta seulement de garder son impassibilité en posant une main réconfortante sur l’avant-bras de la dame. Il n’ignorait pas ce qu’il en coûtait réellement à la Soltariel qui venait potentiellement de trahir l’une de ses résolutions. Il n’ignorait pas non plus que la dame de Solaria aurait pu faire s’arrêter toute cette cacophonie en allant elle-même revendiquer la place de sa cousine. Et ce, en prétextant une légitimité bien plus grande que celle de la branche soltari-beronti.  D’une certaine façon, la lettre qui venait d’être écrite constituerait en quelque sorte son excuse. Puisqu’il ne faisait aucun doute qu’en retournant chez eux avec cette volonté, l’entièreté des signataires se seraient rangés derrière elle à juste titre.

En fuyant sa terre et sa place qui aurait dû être sienne, Angelina di Solaria avait condamné Soltariel à une rude traversée du désert. Mais qu’elle se rassure, cette dernière quoique longue et douloureuse, n’aurait su avoir de fin malheureuse à tel point les cœurs d’une très grande majorité convergeaient dans une même direction. C’était là que se tenait le plus grand paradoxe de tout ce drame. Puisque sans le vouloir, Tibéria avait finalement su unifier l’intégralité de son duché… contre elle. Libre à eux, ensuite, de parvenir à canaliser toutes les énergies pour qu’il ne subsiste que du positif.

-Vous resterez informée de la situation, n’ayez crainte ma dame. A mon tour de vous dire maintenant que vous ne devez pas perdre l’espoir de revoir un jour votre pays. Nous autres, Cortès, auront toujours à cœur de vous offrir l'hospitalité...

"Et notre soutien", eut-il voulu rajouter afin de laisser à la dame la possibilité d'entrevoir un autre avenir que celui qu'elle avait décidé d'embrasser. Il venait simplement de lui faire comprendre qu'il respecterait ses choix. Quand bien même ils leur en coûteraient à tous.

Spoiler:

Elle apprécia le geste de réconfort que lui prodigua le vice-amiral. Pas de grandiloquence, juste un petit signe d'apaisement comme pour lui signifier qu'il comprenait ce que cela lui coûtait d'avoir du écrire ses mots, mais aussi de se tenir loin des affaires de Soltariel alors meme qu'elle brûlait d'envie de regagner ses terres et de prendre part au tumulte qui agitait présentement le sud. Pourquoi s'y refusait-elle ? Certes pas par quelques craintes pour sa personne, non elle restait convaincue que sa vision du monde et une couronne seraient incompatibles et qu'un jour cela conduirait immanquablement a d'autres soulèvements ... Elle ne saurait acceptée d’être l'instrument d'un nouveau conflit, de nouvelles dissensions et possiblement de plus nombreuses pertes. Mais il n'en serait pas pour autant plus facile de rester loin du berceau de son enfance.. Un jour a la fois comme pour chaque chose .. " Recevez ma gratitude Signore Di Castigliani, tant pour vos mots que pour votre aimable hospitalité. Néanmoins je n'espère rien pour moi en vous délivrant mon témoignage, je me dois de faire mon deuil de la vie qui fut mienne si je peux pouvoir avancer et ne point me laisser envahir par les regrets. Ils sont traîtres et ont tot fait de vous faire vivre dans le passé, la vie est trop courte pour que je pusse m'autoriser a cela .. "

Il fallait vivre au présent pour se construire un nouvel avenir, qu'elle serait la teneur de celui ci c'était la un tout autre questionnement. Hier encore, elle n'avait aucune idée de quoi demain serait fait mais voila que le roi de Naelis lui avait offert une position en sa cours et des terres en son royaume, pourtant la Soltariel ne savait si elle resterait, l'incident de la veille n'ayant pas facilité une prise de décision mais la n'était pas ses seuls motifs .. " Mais il se pourrait bien qu'a l'avenir c'est de ce coté du monde qu'il faille compter sur ma présence .. "   Laisse t-elle échappée telle une conclusion. Si ces paroles venaient a se vérifier et qu'elle accepte la proposition de Glenn alors en effet il se pourrait qu'un jour la péninsule entende a nouveau parler d'elle mais pas de la façon escomptée.