Les joies de la chasse
Avec Nehril.An 11 du Cycle 11, Favriüs, septième ennéade
Désert zurthan"Hé toi là ! Plantes-moi ces piquets plus profonds !" Hurle l'homme à au crâne rasé, s'adressant à un esclave aux oreilles en pointes.
Le demi-elfe s'exécute sans discuter, levant la lourde masse aussi haut que le lui permettent ses bras aux muscles usés par l'effort. Tout autour d'eux de nombreuses gens s'activent au même rythme soutenu : certains montent des tentes, d'autres déchargent du matériel portés par des païms. Le soleil du désert cogne dur sur la tête du groupe tout entier qui s'installe, malgré la fraîcheur relative apportée par la végétation de l'oasis qu'ils ont choisi. Protégé des vents brûlants le jour et glacés la nuit par de falaises qui courent tout autour, cet oasis apparaît comme un lieu de repos appréciable pour ce groupe qui prévoit d'y rester plusieurs jours. La végétation y est abondante, du moins pour ce que l'on peut trouver en plein désert, et une source d'eau claire coule au milieu de la cuvette pour se perdre dans les profondeurs de la terre.
La groupe qui s'y installe en ce jour de Favriüs est peu semblable aux habituelles caravanes marchandes qui pourraient traverser le désert zutrthan : il ne s'y trouve pas de chariots de marchandises, et plus étonnant encore il s'y trouve parmi eux un petit contingent de cinq hommes à la peau pâle ; Cinq péninsulaires du nord, visiblement peu accoutumés aux températures du désert. De plus l'étrange expédition a apporté avec elle des chariots bien particuliers : certains ne sont en fait rien d'autre que des cages, d'autres sont montés d'un matériels particuliers tels que des balistes modifiées. Des cages, des chaînes et des armes, à l'évidence ce group a pour objectif la chasse.
Et c'est en effet le cas. L'expédition a quitté Thaar une ennéade plus tôt, aux premières lueurs de la journée. L'étonnante caravane a ensuite suivi la route des sables jusqu'à Methylene, qui a été leur dernier arrêt dans une agglomération. Là a été la dernière nuit de repos des chasseurs dans un véritable lit, après quoi les réserves en vivres et, surtout, en eau potable ont été constituées en vu de leur séjour dans le désert. Puis le convoi a repris al route, longeant l'Eatar jusqu'à s'arrêter à un premier Oasis proche de l'amont du fleuve. Comme convenu leurs guides estrévantins, tant bien que mal, c'est à ce premier arrêt que leur première chasse s'est déroulée. Plusieurs raisons ont alors été évoquées par les Oesgardiens sensé dirger l'expédition, mais dont l'autorité est sans cesse contestée par les guides d'estrévant. La première était de profiter d'une dernière bouffée de végétation avant que les voyageurs ne pénètrent dans le véritable désert zurthan, et cela a été appréciée. L'autre raison évoquée a été que cette chasse, plus facile que celles qui suivraient, permettrait à tous de partir sur de bonnes bases.
En effet rien n'est plus dangereux en chasse qu'un groupe qui se tire dans les pattes, et lorsque l'on réunit dans un une même troupe des péninsulaires nordiens et des estrévantins de toutes races c'est exactement ce qui risque d'arriver. La première chasse a de ce fait été importante, bien que moins risquées que celles qui suivront. D'une part elle a permis aux oesgardiens de s'acclimater progressivement aux différences considérables de température que subit le désert entre la nuit et le jour, bien qu'ils aient encore un peu plus de mal que les autochtones qui les accompagnent. D'autre part la majorité de l'expédition n'est composée que d'esclaves et de miliciens pour qui la chasse n'est qu'un concept, et à qui il fallait apprendre les rudiments de consignes de sécurités pour éviter le maximum de pertes possibles. Et enfin, cette première chasse avait pour objectif de favoriser le travail d'équipe. Ainsi, et à défaut de les apprendre à s'apprécier, cette première expérience a favorisé la collaboration entre les nordiens et les estrévantins. Les mésaventures survenues alors leur ont montré que s'ils ne travaillent pas de concert ils s'en trouvaient incapable même de capturer de simples ikaks.
Après les échecs du premier jour et quelques haussement de tons, les question des responsabilités et de l'autorité ont été réglées d'abord par un duel de poings entre l'elfe nommé Ulric et l'oesgardien portant le nom de Rolf. Une discussion animée s'en suivit à la suite de laquelle un accord fut finalement trouvé : l'expédition resterait sous l'autorité globale des nordien pour ce qui est de l'organisation, mais ces derniers suivraient les conseils de leurs guides concernant la chasse et la survie dans le désert. L'efficacité de cette collaboration, quoique encore sommaire, s'en trouva prouvée par les ibaks royaux obtenus le jour suivant, fournissant assez de viande au groupe pour deux jours. La caravane repris ensuite la route, s'enfonçant cette fois dans le désert pour atteindre l'oasis dans lequel ils montent actuellement le camp.