Il faut partir [Terminé]

Eldis était choqué de voir Idrielle meurtrie de la sorte. Pour lui une telle chose était révoltante. Toute sa vie on lui avait appris à respecter et à ne pas blesser une femme, physiquement ou moralement. Ne pas blesser moralement une femme, ça, il avait échoué. Il avait meurtrie le cœur et la raison de Révérie… et de lui-même. Il s’était laissé emballé par les choses, n’avait pas prévu ce qui se passerait, quoi il l’espérait au fond de lui. Il avait été idiot et stupide, guidé par un instinct animal, voulant se sentir plus proche de l’elfe. Ils avaient beaucoup en communs, c’était indéniable, et pourtant deux mondes les séparaient, les rendant si différents. Elle était son opposée, son miroir. Lui, mortel, élevé par les elfes, elle immortelle, élevée par des humains. Kyria toute puissante, ce qu’il avait mal ! Trois semaines déjà étaient passées, et pourtant son cœur saignait encore. Le fait de revenir dans cette auberge n’arrangeait pas les choses, rouvrant les plaies du jeune homme tandis que les souvenirs revenaient le hanter.

Il chassa ces démons, revenant au présent et au visage d’Idrielle. Comment pouvait-on faire ça ? Comment pouvait-on frapper une femme ? C’en était révoltant ! Les humains étaient-ils à ce point barbares, au point de ne pas respecter les femmes, mais en plus de les battre quand elles n’étaient pas d’accord avec eux ? Son envie de faire un tant soit peu partie de ce peuple, s’amenuisait au fur et à mesure qu’il commençait à connaître les humains. C’était normal. Quand vous avez été élevé par un peuple comme les Sylvains, rencontrer les humains et leurs tares vous dégoûtent, plus encore quand vous savez que vous êtes originaire de ce peuple.

Chez les elfes, les femmes peuvent exercer n’importe quel métier sans problème : soldat, alchimiste, professeur, magicienne etc. rien ne vous est interdit. Même les femmes peuvent gouverner, la preuve en est que personne n’a protesté quand la Reine Órelindë fut obligée de gouverner sans son époux. Le concept de misogynie était donc inconnu à Eldis avant de rencontrer les humains. Ils le décevaient de plus en plus. On ne jugeait pas une personne par son sexe, mais par sa valeur. C’était ce qu’on lui avait apprit. Et il appliquait cette règle à toutes les personnes qu’il rencontrait.

La jeune femme le regardait droit dans les yeux, ce qui eut pour effet de le troubler encore plus. Il tenta maladroitement de lui sourire, mais c’était dur. Les souvenirs de Révérie étaient trop présents dans cette auberge. Ajouté à cela le fait qu’il ne savait pas ce qui l’attirait chez la guerrière. Elle avait des origines elfiques, et malheureusement pour lui, Eldis ne voyait que ça en elle. Il sentait que c’était ce qui l’attirait chez elle. Elle lui donnait un moyen, une échappatoire de contourner son problème et pour cela il se dégoûtait. Ne pouvant sortir avec une immortelle, il était attiré par un substitut. Quel être pathétique il était.

Il se détacha du regard d’Idrielle, ne pouvant le soutenir d’avantage. Les souvenirs de l’auberge conjugués au dégoût de son attirance pour la jeune femme, le faisaient se sentir trop mal pour continuer à la regarder.

« Non, nous n’attendons personne. »

Puis, il se rendit compte qu’il oubliait Hélios et se tourna vers lui. Il lui offrait une échappatoire à son malaise. Il montra l’étrange jeune homme et le présenta à Idrielle.

« Voici Hélios Dilandro. Ce n’est pas l’homme dont je t’ai parlé tout à l’heure, et à dire vrai, je ne pourrais te le présenter maintenant. Il faut que je quitte la ville. »

Il fit une pause et regarda la jeune femme. Il fallait qu’il lui dise tout.

« Des hommes en ont après moi Idrielle. Ils font partie d’un groupe appelé la Mémoire d’Orden. Ils veulent me tuer pour m’empêcher de libérer je ne sais quelle créature, dont je serais le serviteur. Je ne comprends rien à tout ça, mais tout ce que je sais c’est que je serais sans doute mort si Hélios ne m’avait pas sauvé. Maintenant je dois partir d’ici avant qu’ils ne recommencent. Je suis désolé Idrielle. J’aurais vraiment voulut que tu fasses intègres l’armée du Seigneur Blanc, mais je ne puis rien faire pour cela pour le moment. Il faut que je me débarrasse de ces hommes qui me poursuivent. Je ne sais pas comment, mais il le faut. Et il est dangereux pour toute personne de rester à mes cotés. »

En disant cela, il ne pouvait s’empêcher de penser à Hélios et à son dragon miniature qui ne voulaient plus le lâcher d’une semelle tant qu’il ne serait pas hors de danger. Cette étrange équipe était prête à tout pour lui, à donner leur vie pour lui, sans qu’il ait rien demandé. Savoir qu’une telle personne le protégerait était rassurant en soi, mais il n’aimait pas l’idée d’exposer les autres à ses problèmes et aux dangers. Et surtout de croire qu’il avait besoin de protection. Il avait eu un moment de faiblesse, c’était tout. Il était capable de se défendre tout seul.

Eldis se tourna vers le tavernier qui attendait toujours avec les feuilles et l’encre et commença à écrire deux lettres. La première était pour Révérie, lui faisant part de tout ce qui lui arrivait en ce moment et qu’il risquait de ne plus lui donner de nouvelles pendant un bon moment, voire jamais. Il la donna à l’aubergiste afin qu’il la garde jusqu’à ce qu’elle vienne la chercher. Il écrivit la seconde, et une fois finie, la tendit à Idrielle.

« Tiens, voici les instructions pour rejoindre l’armée dont je t’ai parlé. Tu diras au Seigneur Blanc que tu viens de ma part, et que je regrette ne pouvoir le rejoindre pour le moment. Je pense qu’il t’acceptera sans problème. »

Pourvu qu’elle accepte et s’éloigne de lui. Il ne voulait pas qu’elle souffre ou soit blessée par sa faute.

Hélios avait suivit Eldis d’un pas calme et serein. Le Dragonnet sur son épaule avait retrouvé son perchoir et sa cachette en partie dans les cheveux blond clair de l’androgyne. Passant la porte de l’auberge Hélios émit un fin sourire en voyant la tête de l’aubergiste, sans doute déprimé a l’idée de revoir un fauteur de trouble. Mais pour une fois il n’en avait pas après lui mais après l’humain qu’Hélios accompagnait. Bizarre autant qu’étrange qu’il ne se fasse pas sermonner de sa présence. Enfin c’était tant mieux… Passant ses doigts dans ses cheveux Hélios soupira, il faudrait qu’il passe chercher de quoi partir sans rien manquer. Il lui faudrait se changer, sa veste bleu cachait encore en partie sa chemise imbibé de sang mais bon. Il ne devait pas trop bouger ni trop violement se retourner. Mais hélas c’est ce qu’il du faire. Quand la jeune femme entra à la suite des paroles d’Eldis qui lui affirmait vouloir lui laisser un mot.

Elle portait sur sa joue une marque sanguine. Ce n’était rien de grave mais laisser ça a l’air libre sans ne serais ce que désinfecter la plaie relevait de la folie pure. Mais bon, cela ne la regardait pas après tout non ? Elle avait autrement plus préoccupant a réfléchir. S’en suivit une discutions entre les deux ou hélios fut présentée a la vas vite et elle fut surprise qu’Idrielle ne lui porte même pas le moindre regard. On ne voyait pourtant pas des êtres aussi ambigus qu’elle souvent et les rires, le regard désapprobateur n’était pas le genre de réaction que les gens se refusaient à son égard.

Puis l’arrivé d’un coursier elfe, un elfe dans Diantra qui apportait le courrier. Elle eu un long moment de perplexité en voyant cette être magnifique se mouvoir avec tant de souplesse qui semblait ne pas marcher sur le sol, mais planer bien au dessus. Elle aurait rougit quand il la regarda interrogateur quand aux noms d’Eldis qi elle n’avait pas été à demi surprise et décomposée par le regard bleuté totalement ahurissant de l’être. Puis il donna la lettre a Eldis et par-dessus son épaule Uriel laissa voir a Hélios ce que racontait cette étrange lettres, les yeux du maitre dragon devenant reptilien, il cacha son visage dans sa main en lisant doucement, ses lèvres remuant a peine.

Voila donc la raison pour laquelle il pâlit, devenant aussi blanc qu’un linge. Et puis cette façon qu’il avait de chanceler pour finalement s’asseoir sur la chaise qu’avait déplacée Hélios. Il était sur le point de fondre en larme, Hélios ne pu que serrer sa main sur son épaule pour lui dire qu’elle était la et se faire rassurante. L’elfe lui dit ou trouver cette Aglarer, a l’épine d’or. Voila un nom de lieux particulièrement princier… Aimait’ il une princesse ? Dans sa tour retenue ou dragon et ondine gardienne de sa prison lui barrait le passage ? Peu de chance… L’androgyne ne comprenait que trop bien Eldis et il lui avoua.

« Je viens avec vous, Je sais ce que c’est de ne pas savoir ou est la personne qui occupe nos pensés. Si je peux t’aider je le ferais, mais surtout je te l’ai dit. Je te protégerais jusqu’as ce qu’il n’y ai plus une épée de Damoclès au dessus de ta tête, pour toi comme pour elle. »

Replaçant son épée démesurée elle lui dit simplement.

« Passons chez moi pour prendre de la nourriture pour le voyage, ainsi de désinfecter nos blessures, ce qu’as fait Uriel pour la mienne ne tiendra plus très longtemps. Ensuite je te le promets, on ira la bas Eldis…»

Ce n’était pas des paroles en l’air, Hélios était sincère et pensait tout ce qu’elle disait. Se tournant vers Idrielle elle eu un pincement au cœur. Son regard plus tôt… oui son regard. Elle aimait Eldis ça se voyait comme le nez au milieu de la figure… Mais la lettre. Son cœur appartenait à une autre de toute évidence. La jeune humaine ferait sans doute une magnifique chute de se nuage de conte de fée pour s’écraser sur le sort bien moins accueillant de la réalité.

[ HS > Hélios , Idrielle n'est pas amoureuse d'Eldis , elle le connait à peine =O Elle le trouve juste séduisant ]

Idrielle avait suivi du regard l'homme qui avait fait irruption dans la taverne , et n'avait pu retenir un hoquet de surprise en découvrant que c'était un elfe , lorsqu'il avit retiré son capuchon. Il disait apporter une lettre à Eldis. Idrielle fronça les sourcils. Etrange... Les elfes n'avaient pas pour habitude de quitter leurs contrées , et encore moins pour rendre visite aux humains. D'autant plus que Diantra était de nouveau affectée par la peste. Etrange... La jeune femme fit tirée de ses pensées par l'aubergiste qui criait de nouveau sa colère. La jeune femme se pinca les lèvres , ne voulant pas paraître impolie en éclatant de rire devant ce pauvre homme à bout de nerfs. Elle aurait parié que d'ici la fin de la soirée , il aurait fondu en larmes... La jeune femme promena son regard dans l'auberge. C'était un théatre bien étrange. Combien de chance y avaient-il pour qu'en une même pièce se retrouve réunis un elfe , un homme-elfe , une humaine aux origines elfiques et un androgyne avec un dragon perché sur l'épaule ? Sans oublier cette étrange menace qui semblait peser sur Eldis.

Brusquemment , Eldis s'effondra sur une chaise , faisant sursauter Idrielle. Elle fit une mine étonnée. Le visage d'Eldis , qu'elle trouvait si neutre , venait littéralement de se décomposer. Qu'y avait-il de si bouleversant dans cette lettre pour qu'il en soit si affecté ? Idrielle vit des larmes briller dans ses yeux. Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose , mais elle se ravisa. Il avait l'air si malheureux d'un coup , qu'elle ne voyait pas quoi lui dire. Si bien qu'elle se contenta de poser une main rassurante sur son épaule. Elle remarqua qu'Hélios avait fait de même. Elle lui jeta un regard interrogateur. Malheureusement , il ne semblait pas plus savoir qu'elle ce qui semblait affecter Eldis. Elle soupira , baissa les yeux vers Eldis. Elle ne voyait vraiment pas quoi lui dire. Elle ne savait même pas ce qui l'affectait. Et puis , elle le connaissait si peu...

- Eldis ? Qu'est ce qui...

La jeune femme n'eut pas l'occasion de terminer sa phrase. Eldis s'était levé d'un bond , la faisant sursauter. Puis , il se dirigea vers l'elfe et s'adressa à lui dans une langue , l'elfique sans aucun doute , que ni elle ni Hélios ne semblèrent comprendre. Idrielle croisa les bras , inquiète et étonnée d'un tel revirement de situation. Elle ne comprenait décidément plus rien du tout. Elle était perdue. Idrielle était incapable de sortir une phrase cohérente. Eldis se détourna de l'elfe et se tourna vers Hélios et elle , leur annonçant qu'une de ses amies était en danger , et qu'il se devait de la rejoindre. Puis Hélios retorqua qu'il le suivrai jusqu'à être hors de danger. Idrielle rvint à la réalité.


- Je... je viens aussi. Tu ne te débarasseras pas de moi si facilement Eldis , Je te suivrais aussi jusqu-à ce que tu sois hors de danger. De toute façon , je n'ai plus rien à faire à Diantra. Rien ne me retiens ici. Personne.

Elle se tut un instant. Personne. Pas même Nathaniel.

- Je viendrais avec toi , Eldis. Si tu veux te débarasser de moi , tu n'as qu'a me tuer.

[ HS > Navrée , peu d'inspi ;( ]