Nehril
Sang-mêlé
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![Le chant des lames [Solo] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) |  Sujet: Le chant des lames [Solo] ![Le chant des lames [Solo] I_icon_minitime](https://2img.net/s/t/13/06/08/i_icon_minitime.gif) Jeu 3 Jan 2019 - 13:21 | |
| An 11 du Cycle 11 Mois de Barkios, second mois d'automne, huitième ennéade, Calimehtarus
Quelque part, Des nuages charbonneux recouvrent un ciel noir d'où perce à certains endroits l'éclat argenté des astres parvenant à se frayer un chemin dans l'épais manteau d'obscurité. Le vent rugit avec force, faisant tressaillir les branches des arbres. Elles semblent se recroqueviller, se débattre sous son souffle glacial. Des flèches de pluie transpercent soudainement les cieux, venant s’abattre avec fracas sur un sol terreux qui se gorge progressivement d'eau.
Le clapotis des pas résonne dans la nuit. Clap, clap, clap. Les bottes s'enfoncent dans les flaques, rependant des jets d'eaux brunâtres sur les vêtements de l'homme qui court. La sueur perle de son visage, se mêle à la pluie avant de se perdre dans sa barbe broussailleuse. Sa lame rutile d'un liquide écarlate, elle lance des éclats de lumière en direction d'un autre homme qui la jauge d'un air interdit. Son visage est invisible, noyé par une mer de ténèbres. Deux fentes bleutés flamboient au niveau de ses yeux, comme la lueur tremblante d'un phare masquée par la tempête.
L'homme à la chevelure clairsemée sourit, s'élance, fait danser son épée d'une main à l'autre, se fend. Les lames s'entrechoquent, glissent. Les deux hommes font un bond en arrière. Ils s'observent à nouveau, tentent de se dévisager dans la pénombre. En vain. Cette fois-ci c'est au tour de l'autre de charger son adversaire. Les épées se croisent et se décroisent à toute vitesse. Les mouvements des deux combattants sont hypnotiques, l'acier se fracasse contre l'acier, la pluie redouble d'intensité autour d'eux.
La forêt semble les observer, tente de deviner l'issue du combat. Mais rien n'est plus incertain. Les deux opposants continuent de ferrailler, leurs armes décrivent des cercles élégants, tourbillonnent l'une à côté de l'autre, tentent de trouver la faille, de percer la chair, de trancher les os, d'ôter la vie.
La tension entre eux est palpable. Ils sont doués, fort, habile, ils ne dérapent pas sur le sol spongieux, ils ne s'engouffrent pas aveuglément dans les feintes, savent quand et où porter les coups.
Leurs yeux brillent et les visages demeurent déterminé. Les bruissements de la flore se sont tue, les gémissements de la faune également. Seul le bruit du métal résonne. Clang, clang. Les lames s’abattent avec force, leur bruit déchire la nuit, s'approprie l'espace. Le temps semble suspendu. Les yeux sont rivés sur les combattants. L'homme aux cheveux clairsemés décoche un coup de pied, l'autre s'effondre. La lame rencontre enfin la chair, se gorge victorieusement de son sang. Le râle d'agonie semble lever le voile qui pesait sur la forêt. Le combat est fini, mais il n'y a nul vainqueur. Seulement un survivant.
L'homme reprend sa course. Les autres sont ici, il le sait. Ils l'attendent, le guettent dans l'obscurité. Sa poitrine le brûle, son souffle se fait ardent, sa respiration s'affole. Mais il ne s'en soucie guère. Ce soir, sa lame a soif de sang. Ce soir est l'heure de la chasse. Ses lèvres se découvrent, un sourire extatique se forme.
Et de six. Au suivant. |
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