Telenwë Neraën
Elfe
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 816 ans Taille : 2m05 Niveau Magique : Apprenti.
| Sujet: Je t'avais dit que tu recevrais quelque chose... il est temps (Halya) Dim 6 Jan 2019 - 13:58 | |
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Huitième ennéade de Bàrkios, an 11:XI, Ardamir
Ce jour-là était un jour ordinaire. La vie avançait et chaque être, en Ardamir, évoluait comme tout être en cette forêt. Un soir de cette deuxième ennéade de Bàrkios, un jeune coursier vint frapper à la porte de la dénommée Halyalindë Yassaïrava. Il transmit à l'ancienne protectrice une missive avec laquelle se trouvait un bout de tissu soigneusement replié sur lui-même. A l'intérieur de ce tissu se tenait un vieux collier : le lien était quelque peu usé et, surtout, le cercle épais de bois qui servait de pendentif présentait d'importantes fissures. Ce collier, Halyalindë avait déjà pu le voir. Mais pas en si mauvais état.
- La lettre a écrit:
Eteniril, deuxième ennéade de Bàrkios, onzième année du XI° Cycle
Très chère Halyalindë,
J’espère que cette missive te trouvera en bonne santé et heureuse d’être. De mon côté, je viens de rentrer en Eteniril suite au Haut-Conseil et je me porte bien.
Je t’écris car il est temps qu’une certaine parole devienne un acte. Te rappelles-tu de cette discussion que nous avions eue dans la petite clairière où tu aimais te ressourcer, en Alëandir ? A l’époque je t’avais promis qu’en échange de la dague que tu m’avais donnée, je t’offrirais quelque chose. Je sais que tu n’as pas envie d’avoir un « cadeau » en retour de ton geste. Si je puis te rassurer, cela n’en est pas un et je tiens à le faire. Le collier que je t’envoie est bien plus un symbole qu’un réel présent. Symbole d’une histoire que je te confie avec toute l’amitié ainsi que la confiance que je peux ressentir envers toi.
Initialement, ce pendentif était juste un jouet que mon père m’avait offert. Je m’amusais à le faire rouler sur toutes les surfaces possibles en passant un bout de bois dans le trou. C’est en jouant avec dans la forêt – et en le perdant dans les feuilles – que j’ai rencontré celui qui deviendrait un ami sincère et loyal, en plus d’un druide talentueux. Enfants nous nous étions très bien entendus malgré nos différences et, lorsqu’il retrouva ce jouet, je le lui laissai pour qu’il se souvienne de moi. Jusqu’à mes cinq cents ans nous nous sommes énormément côtoyés, nous rapprochant au-delà du gouffre qui s’élargissait entre nous, entre le noss qui suivait une formation pour devenir druide et le citadin qui se complaisait dans l’armée et commençait à gravir les échelons. Pour une raison qu’il ne m’a jamais réellement expliquée, il a gardé ce cercle de bois, en faisant même son focaliseur.
La bataille du lac Uraal nous a rassemblés une dernière fois. J’étais lieutenant chez les Aigles et il était de mon devoir de protéger l’Anaëh. Il était druide et, écoutant la Symphonie, il s’était donné pour devoir de participer à cette guerre afin de protéger l’Œuvre. L’idiot… il mourut pour me permettre de vivre et une fois réveillé, la seule chose que je pus récupérer de lui fut ce jouet qu’il tenait en collier. Ironie du sort me diras-tu, ce simple objet de bois me revenait… et il devenait mon propre focaliseur alors que Dryade m’ouvrait sans le vouloir à la magie de l’esprit, tout comme moi je la retenais prisonnière sans m’en rendre compte. Il aura fallu trois cents ans et un nouveau rapprochement avec les Noss pour que je ne m’en rende enfin compte.
Tu m’as connu ainsi, avec ce collier autour du cou. Contrairement à aujourd’hui il était loin d’être aussi abîmé. Dans le fond, ce n’est pas plus mal qu’il en soit ainsi : il s’est fissuré lors du rituel qui a libéré Dryade, tant la magie qui m’a traversé alors était importante. Fin heureuse d’une histoire que deux elfes auront causée bien malgré eux.
Pourquoi te raconter cette histoire ? Pourquoi te confier ce collier ? Car il n’a pas terminé d’exister, tout simplement… et qu’il n’est pas à moi de faire partie de cette suite. Car cet objet, ce jouet pour enfant, est un lien implicite entre Taledhels et Ornedhels par le biais d’une longue amitié des plus sincères ; un lien qui a toute son importance en Ardamir comme en Eteniril, je ne t’apprends rien. Mais il est également ce qui a défini Neraën Yeldoreï et ce qui renferme l’essence de Telenwë. C’est pour ces dernières raisons que je te le confie : parce que tu fais partie de ces rares amis sincères malgré la distance qui les sépare, l’une des très rares personnes à qui je puis me confier. A qui je puis le confier.
La dague représente le lien entre nos protectorats. J’ai conscience que jamais je ne pourrai assez te remercier pour cela. Le collier représente l’amitié et, peut-être un jour, un gouffre comblé entre deux parties d’un même peuple. Il est à toi désormais, je sais que tu en feras bon usage. Sache juste, si jamais tu en as besoin, que certaines noss de ma région n’auront aucun mal à le reconnaître. Et que n’étant plus sensible à la magie, ma vie ne dépend pas de sa présence. Neraën reste attaché au collier, Telenwë à l’Aube.
Puisse la Mère veiller sur toi et t’aider à obtenir la vie que tu souhaites,
Neraën Yeldoreï
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