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| D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] | |
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Auteur | Message |
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Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] Lun 9 Fév 2015 - 21:08 | |
| 11e Cycle, an 8, 5e ennéade de Barkios Alentours d'Eraison La forêt sonnait d'un chant étrange mêlant crainte, espoir et apaisement. Car il se passait sous son feuillage un évènement qui n'était que rarement (voire jamais) survenu depuis la séparation des elfes des bois et des elfes des cités. Les immortels, enfants de Kÿria, cherchaient à s'unir de nouveau.
Cela faisait plusieurs jours que le petit groupe d'elfes circulait dans la forêt à la recherche des Noss. Il suivait l'itinéraire défini avant leur départ, allant de village en village afin de proposer une alliance à leurs habitants. Les trouver n'étaient d'ailleurs pas forcément le problème... Surtout pour deux elfes percevant la Symphonie. Parvenir à s'en approcher en revanche était un défi bien plus grand car, si les Noss ne leur voulaient pas de mal, ils n'avaient pas spécialement envie de les côtoyer pour autant... Il fallait alors se réduire en comité restreint en demandant à la majorité des hommes en arme de se tenir à l'écart puis parler aux feuilles et au vent durant de longues minutes. Enfin, lorsque les paroles utilisées sonnaient suffisamment justes, un ou plusieurs Noss apparaissaient... Et un véritable échange pouvait commencer.
Rares étaient ceux qui montrèrent de réelles réticences. Il fallait dire que la proposition était alléchante : Coordonner les actions des deux factions elfes afin de mettre à mal leur ennemi commun, celui qui envahissait Anaëh, le sang perverti des immortels. Bien sûr, les Noss étaient très intéressés mais ils avaient leurs conditions. Pour les remplir, il y avait d'un côté l'armée en la personne de Fenris et la politique de l'autre avec Halyalindë. Le jeune Nöldorion était heureux de remplir cette mission avec la Protectrice. Il fallait reconnaître qu'elle était quelqu'un de bien plus agréable pour travailler qu'un vieil ambassadeur protocolaire et bougon. Toutefois, leurs rapports depuis leur départ étaient très professionnels. Ils ne se côtoyaient presque que pour les négociations et les questions d'organisation. Le reste du temps, chacun vaquait à ses propres affaires. Fenris veillait à ce la présence des soldats n'interfère pas avec le but de leur mission chez les Noss. Il prenait également soin de faire un compte-rendu écrit de chaque échange pour en garder une trace afin de rafraîchir sa mémoire avant de se présenter à nouveau devant les officiers de l'armée royale. Enfin, il tenait un inventaire de toutes les conditions exigées par les Noss et que l'armée se devrait de remplir suite à l'accord qui avait été passé. Il conservait tous ces documents dans un compartiment secret de la selle d'Inysiëis, attendant de pouvoir tous les rassembler afin d'en faire un rapport cohérent et détaillé. Devant cette relation strictement platonique, Terond avait fini par cesser ses taquineries les concernant. Mais son compagnon lui faisait confiance pour bientôt retrouver un sujet censé le conduire à une réaction incontrôlée et faisant montre d'un certain agacement. C'était son jeu... essayer d'éprouver sa patience...
Mais ce voyage n'était pas uniquement une mission diplomatique pour Fenris. C'était également l'occasion de s'adonner à sa passion : la recherche de savoir. Dans un petit carnet qu'il conservait dans un pan intérieur de sa cuirasse, il notait toutes sortes d'informations et d'observations concernant les Noss. Ce peuple, si proche du sien de part leurs origines communes, l'intriguait et éveillait chez lui une grande curiosité. Il n'en oubliait certes pas la raison de sa présence parmi eux mais il prenait soin de garder une trace de ce qu'il avait pu voir concernant leur mode de vie, leur façon de penser et leurs méthodes de combat, émettant parfois des hypothèses ou soumettant ses conclusions. Cela représentait une source de savoir mais aussi des informations utiles pour la suite du conflit... Car il n'était pas question de contraindre les elfes des bois à se battre en rangs serrés. Il fallait respecter leurs méthodes et trouver comment en tirer le meilleur parti. Ainsi, on voyait très souvent l'elfe penché sur un bout de parchemin ou plongé dans son carnet à la couverture de cuir, plongé dans son travail. Il ne lui restait guère beaucoup de temps pour dormir mais il s'en satisfaisait tant sa motivation et son intérêt étaient grands pour son esprit éveillé.
Bientôt, un nouveau village, une nouvelle tentative d'approche, une nouvelle négociation... Fort heureusement, la petite délégation elfe n'avait pas pour tâche de visiter tous les Noss des environs d'Eraison. Ils avaient obtenus de certains chefs de clans qu'ils aillent eux-mêmes trouver les tribus les plus reculées ou les plus farouches afin de les rallier à leur cause. Ainsi, en prenant contact avec un village, ils en touchaient une poignée dans la foulée. Plus ils seraient nombreux, mieux ce serait. Il ne resterait ensuite plus qu'à attendre que soit nommé un ou plusieurs chefs pour représenter les Noss dans les réunions de l'Etat Major.
En attendant, Fenris se mettait une nouvelle fois en selle pour se rendre au village suivant, rendu confiant par les échanges avec les précédents. |
| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] Mar 10 Fév 2015 - 22:28 | |
| Un. Deux. Un. Deux.
Halya sortit brutalement de son hébétement lorsqu'une main se posa sur son épaule. Elle quitta des yeux la marche régulière du soldat et se retourna pour découvrir le visage d'un des éclaireurs. Elle aurait pu plaider la fatigue... si elle n'avait pas dormi près de dix heures la nuit dernière. Mais non, son moment d'absence était uniquement dû à... la distraction. Les négociations avaient beau se passer relativement bien, elles n'en étaient pas moins éreintantes pour les nerfs.
-Noble Dame. La salua l'elfe, incertain.
Elle se ressaisit et l'invita à continuer d'un signe de tête tout en vérifiant que les sacoches de sa selle étaient bien fermées.
-Il semble qu'une rivière ait débordé sur l'itinéraire prévu. Nous avons trouvé un guet un peu plus au sud mais cela rallongera notre route de deux heures au bas mot.
Deux heures. Compter trois en cas d'imprévu. Ils avaient encore le temps d'arriver au lieu prévu, et même peut-être de trouver les Noss avant la tombée de la nuit... S'il ne passait pas trop près du front... La Protectrice afficha son sourire le plus confiant.
-Très bien. Vous avez fait du bon boulot. A vous de nous guider.
Le rôdeur exécuta un salut militaire parfait avant de retourner près de son cheval. Ce n'était pas le premier contre-temps auquel l'équipé était confrontée... et loin d'être le plus gênant. Cela faisait maintenant quelques jours que la troupe d'elfe des cités sillonnait la région selon un itinéraire précis pour tenter, avec leurs maigres moyens, d'unifier une fois encore le peuple elfe. Pour Halya, c'était un petit bout de rêve qui se réalisait avec cette mission. Fille d'une Noss qui avait choisi d'abandonner son mode de vie pour une histoire d'amour, elle n'en gardait pas moins un grand respect pour les elfes de bois. Ils faisaient preuve d'une proximité et d'un respect pour Kÿria qu'elle se savait totalement incapable de tenir et elle les admirait pour cela. Elle n'avait aucun doute sur le fait que la réunification serait décisive pour la guerre... et pour l'avenir du peuple elfe dans sa totalité. Et pour l'instant, les discutions étaient encourageantes ! Jusqu'ici, il n'y avait pas eut d'incident diplomatique, les soldats s'étaient tenus à l'écart et Fenris, s'était montré plus que compétent. À chaque fois qu'elle lui avait demandé quelques précisions pour ses propres notes, il avait un bout de rapport à lui présenter et pas une seule fois les soldats n'avaient interféré dans les discutions, même les plus houleuses.
Cette fois-ci, les négociations seraient peut-être un peu plus tendues étant donné que la tribu qu'ils cherchaient était plus farouche. Mais s'ils réussissaient, ils pourraient toucher d'autres Noss qu'ils n'auraient même pas pu rêver approcher eux même. Il ne restait plus qu'à réussir, justement.
Enfin, les derniers retardataires, dont, une fois n'est pas coutume, elle faisait partie, se mirent en selle. Comme toujours, elle se dirigea vers le milieu de la troupe, une précaution simple lorsque les soldats pouvaient rester à proximité, et le voyage recommença.
A part le léger détour qui les rapprochait inconfortablement du front, il n'y eut aucun incident. La mélodie de la forêt était tendue, légèrement agitée, mais rien dont Halya n'avait l'habitude depuis leur départ. Les Noss les suivaient parfois bien avant qu'ils n'atteignent leur point de chute et tente de rentrer en contact. Aussi avait-elle était claire. Tous devaient faire preuve d'un respect de la nature irréprochable. La troupe trouva sans problème le lieu prévu pour camper et, à cause du léger retard, il fut décidé que les soldats montraient le camp pendant d'un contingent moins important chercherait directement les Noss.
Halya s'enfonça une fois de plus dans les entrailles d'Anaëh accompagnée de Fenris, un éclaireur et deux hommes d'armes. Inutile d'espérer avoir le dessus les armes à la main, les Noss étaient chez eux. Mais l'éventualité d'une rencontre avec un prédateur n'était jamais à exclure. Cette fois encore, trouver les Noss fut facile, même dans la tension ambiante de la forêt. Mais les convaincre de se montrer fut nettement plus difficile... La Symphonie crissait d'hostilité. Beaucoup plus que lors de leurs précédentes rencontres avec des Sylvains. Même lorsque le premier guetteur se montra. Même lorsqu'il accepta farouchement de faire passer l'invitation au chef de son clan. Même lorsque les elfes des cités leur donnèrent exactement leur nombre et leur lieu de repos. Même lorsqu'il fut convenu d'un lieu de rencontre neutre à l'écart du village Noss. La mélodie qui agitait les arbres ne s'apaisa pas, loin de là... ça promettait.
Dernière édition par Halyalindë Yasairava le Lun 23 Fév 2015 - 13:20, édité 1 fois |
| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] Mer 11 Fév 2015 - 10:05 | |
| Les échanges avaient commencés depuis plusieurs heures déjà et la nuit commençait à recouvrir le ciel. Les Noss de ce clan étaient bien plus difficiles à convaincre que ceux que les deux négociateurs avaient déjà pu rencontrer. La proposition de s'unir pour rosser les drows semblait alléchante mais d'autres rancœurs devaient être effacées... Ou tout du moins fallait-il les convaincre de bien vouloir les mettre temporairement de côté. Pour Anaëh. Cette idée semblait envisageable, bien que le fait d'obéir à des elfes des cités soit inconcevable. Là encore, difficile de leur faire entendre qu'il était hors de question pour eux de leur donner des ordres. Les plans de bataille seraient élaborés avec leur(s) représentant(s) Noss. Et sur le champ de bataille ? Dans le feu de l'action ? Nulle obligation pour eux de répondre à leur requête, évidemment, mais l'issue du combat pourrait en souffrir. Fenris devait parvenir à faire entendre au chef Noss que les elfes des cités ne leur étaient en rien supérieurs et qu'il n'en serait jamais question. Ils avaient au contraire besoin de leur aide et le meilleur moyen de chasser les drows était encore d'agir main dans la main, comme les frères qu'ils furent jadis.
L'attitude naturellement humble du jeune elfe aidait peut-être... Toujours était-il que les deux partis commençaient enfin à s'entendre mais il était clair qu'ils devraient poursuivre leur discussion le lendemain.
Soudain, les mots se turent en une seconde et plusieurs oreilles, Noss et elfes des cités, se tournèrent vers la forêt. Il se passait quelque chose d'inhabituel, même par les temps qui courrait. Une menace avançait vers eux, venant du Nord. La sonorité de la Symphonie était caractéristique... Des drows.
Fenris se tourna vers Halyalindë et ils se mirent d'accord en silence : ils devaient y aller. Puis il s'adressa au chef Noss.
-Notre camp se trouve sur leur chemin. Mettez les vôtres à l'abri, nous les retiendrons aussi longtemps que possible.
Un signe de tête entendu fut sa seule réponse. Cela pouvait sonner comme un ordre aux oreilles du chef de clan. Toutefois, si son village contenait des guerriers, il y avait aussi des elfes qui ne savaient pas de battre, des enfants et peut-être même des femmes enceintes... Le jeune Nöldorion n'ignorait pas quelles étaient les priorités de leur meneur et ne doutait pas que cette solution soit la meilleure à ses yeux.
Le petit contingent d'elfes des cités se dirigea vers les montures laissées un peu plus loin. Tous se mirent en selle et partirent au galop vers le campement. Les oreilles aux aguets, Fenris suivit les mouvements de troupe... L'apparition des drows dans le champ de vision des gardes et l'agitation qui s'en suivit. La charge du sombre peuple pour les leurs et leur choc sur la ligne de front formée juste à temps. Les premiers estocs, les premiers blessés et les premiers morts de part et d'autre. Au pied de la petite colline qui les séparait encore du camp, le cadet des Nöldorion prit son bouclier et sortit l'épée lourde accrochée à sa selle. Le temps de finir de s'équiper, les voilà arrivés au sommet... A la vue du camp assiégé, il se mit en position de combat. Encore quelques dizaines de mètres et il pourrait toucher son premier ennemi. |
| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] Mer 11 Fév 2015 - 14:04 | |
| Les négociations avaient continué leur cours. A force de patiente et d'explication, les Noss avaient finit par se calmer un peu. Contrairement à d'autres, ils ne voulaient rien de la part des cités, rien d'autre que quelques protections en maille pour protéger les encore potentiels guerriers qui se battraient pour Anaëh. De plus, combattre les drows ne semblaient pas être une raison suffisante pour abandonné leurs retranchements. Elle avait dû faire preuve d'humilité et de toute sa patience pour les convaincre que le meilleur moyen de protéger les leur, c'était de participer à l'effort de guerre. Elle avait dû jurer une demie-douzaine de fois que les Cités ne faisaient pas appel à eux pour en faire de la chair de première ligne.
Et c'est là que la violence avait éclaté.
Les elfes s'étaient tendus. La forêt hurlait sa rage, son dégoût, sa peur, sa douleur. Fenris réagit plus vite que la Protectrice en intimant au chef de mettre son clan à l'abri, mais elle n'aurait pas pu mieux dire. Elle se contenta de répondre au hochement de tête du Noss avant qu'il ne disparaisse avec les siens.
Heureusement Maeghan n'était pas loin. Ils poussèrent leur monture au galop malgré le terrain inégal de la forêt. Halya porta la main à sa corne d'appel... avant de re rappeler que Randil était bien trop loin pour l'entendre. La mélodie lointaine du combat devenait de plus en plus oppressante. Elle n'arrivait à discerner qu'une cacophonie forte, sombre, corrompue. Elle aurait dû laisser Fenris au campement, il n'aurait pas été surpris par l'attaque!
Ils arrivèrent sur une colline. Le camp, était parfaitement visible en contre-bas. Et avec lui les premiers morts. Arava sentait une bête dans son ventre essayer de déchirer ses entrailles pour se jeter dans la mêlée. Elle dégaina son épée longue et mordit l'intérieur de sa joue. Il fallait agir vite. Les drows ne s'attendraient pas à une attaque à revers. S'ils pouvaient en repousser quelques-uns dans la rivière qui bordait le camp, ils seraient moins efficaces, moins rapides. Voyant Fenris déjà équipé et prêt au combat, elle l'arrêta en rabattant sa monture vers lui, sans ralentir.
-Par la droite!
Ils replongèrent sous le couvert des arbres pendant quelques secondes. À cheval, Halya n'était pas tout à fait à l'aise et elle savait que son armure présentait de nombreuses faiblesses au niveau des jambes. Cette particularité qui lui laissait une souplesse et une rapidité de mouvement suffisante pour son style de combat pouvait se révéler mortelle en combat monté.
Un premier drow tomba sous l'épée de l'un d'entre eux avant qu'ils ne se retrouvent au milieux de la mêlée. Comme prévus, certains furent repousser dans la rivière peu profonde pour éviter la charge de cavalerie. Le reste du groupe drow fut séparé en deux, laissant quelques secondes aux elfes pour souffler. Mais les sombres étaient plus nombreux qu'elle ne l'avait cru !
Il fallait continuer à les harceler sans les pousser à se retrancher, sinon, ça ne ferait que repousser le problème sur les Noss. Les cavaliers rentrèrent une nouvelle fois dans la mêlée. Pour éviter le pire, Halya essaya de rester au maximum en mouvement. Plusieurs fois, les lames des sombres passèrent sur ses cuissardes de cuir, mais aucune ne creusa sa peau profondément. Elle gardait un œil sur la position des soldats, mesurant les pertes à chaque seconde pour savoir quelles chances ils avaient de s'en tirer...
Dernière édition par Halyalindë Yasairava le Lun 23 Fév 2015 - 13:22, édité 1 fois |
| | | Fenris Nöldorion
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| Sujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] Mer 11 Fév 2015 - 15:03 | |
| Fenris ainsi que toute leur escorte suivirent Halyalindë sur le flanc droit. C'était une bonne stratégie mais malheureusement ils n'avaient que bien peu de chance de vaincre cette fois-ci. Les drows avaient pour eux la surprise et leur surnombre. La nuit grandissante cachait son lot de sombres qui continuaient à se déverser sur le camp. Les soldats avaient été éparpillés par les combats, les rendant plus faibles... A un contre trois, quatre, ou même cinq... Quelles chances avaient-ils ?
Dans la mêlée, le frère du Capitaine se fraya un chemin afin de retrouver celui qui était en charge des troupes de la cavalerie. Profitant de la protection de trois épéistes, ils se rapprochèrent afin d'échanger quelques mots, en elfique.
-(Sergent, regroupez vos hommes ! Individuellement, ils n'ont aucune chance !
-Devons-nous rester jusqu'au bout ?
-Non. Nous leur faisons simplement perdre du temps. Repliez-vous lorsque vous ne pourrez plus rien faire.
-Mais c'est déjà le cas !)
Le sous-officier avait raison, bien sûr. Mais la problématique était bien plus large.
-(Je sais. Mais il ne s'agit pas que de nous.)
Le Sergent n'avait pas besoin de plus pour comprendre le but de la manœuvre. Après ce bref échange de consignes, le sous-officier donna ses ordres. Se détournant du gradé, Fenris reporta son attention sur les combats et, déjà, les elfes se rassemblaient. Toutefois, il en restait certains qui étaient trop loin pour répondre à l'appel du Sergent. Parmi eux se trouvait Halyalindë. Le noble prit alors sur lui de traverser le champ de bataille afin de leur porter le message, faisant tomber quelques drows sur son passage. Mais avant qu'il n'ait pu atteindre la protectrice, un ordre drow attira son attention.
-Ilindith l'phish pholor l'zaphodiop !*
Le temps se suspendit pour le soldat l'espace d'une micro-seconde. La Protectrice, par sa façon de se battre ou par sa posture de noble, avait attiré l'attention des sombres qui en faisaient à présent leur première cible. Déjà, les arbalétriers armaient leurs armes et se mettaient en position. Se ressaisissant, Fenris lança sa jument au galop entre les ennemis. Personne n'osa rester sur le chemin d'un cheval en pleine course et ceux qui ne s'écartèrent pas en payèrent le prix. Rendu à quelques mètres d'Halyalindë, Fenris ôta ses étriers et monta sur la selle d'Inysiëis. Il arriva juste à temps pour se jeter sur la dame, l'entraînant à terre tandis que sa jument continuant sa course folle jusque dans les bois. La chute fut rude mais au moins les carreaux avaient épargné la protectrice.
Quant au soldat... Tout était confus dans son esprit. Une violente douleur l'avait assaillit. Tout avait été si vite. Il lui semblait que cela provenait de sa chute. Ou bien était-ce avant ? Ses souvenirs s'étaient embrouillés et la douleur avait sans nul doute participé à son trouble. Son élan lui avait fait faire quelques roulés boulés et il avait été séparé d'Halyalindë qui devait se trouver à peine quelques mètres derrière lui. Il avait fallu une seconde à la douleur pour libérer son esprit et lui permettre de reprendre conscience de la situation. Fenris était allongé sur le côté droit, à l'extrémité du champ de bataille. Reprenant conscience de ce qui l'entourait, il entreprit de se lever mais la douleur se rappela à lui dès qu'il tenta de bouger l'épaule sur laquelle il reposait et il lâcha un cri. Il ne se souvenait pas avoir déjà eu aussi mal... Qu'avait-il ? Sa souffrance n'était pas interne donc ce n'était ni un os brisé, ni une luxation. Une blessure externe ? Sans nul doute mais il ne parvenait pas à en déterminer l'origine tant la douleur était étendue. Elle semblait s'étendre sur toute la partie droite de son dos. Peut-être le traumatisme ?...
Mais pour l'heure, il y avait plus urgent que l'identification de son mal. Il devait se lever et s'éloigner du champ de bataille... Se mettre à l'abri. Malheureusement, il n'était pas en état de se lever tout seul et ses deux tentatives furent totalement vaines. - Traduction drow:
*Visez la rousse sur le cheval !
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| | | Halyalindë
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| Sujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] Mer 11 Fév 2015 - 17:07 | |
| Depuis quelques minutes, Halya avait perdue de vue ses plus proches alliés. Une manœuvre des drows avait séparé son petit groupe. N'ayant plus le choix, elle était descendue un court instant de Maëghan pour se débarrasser des assaillants qui devenaient trop nombreux. Mais protéger seule une jument statique tout en restant au sol était presque impossible. Kÿria que Randil pouvait lui manquer! Elle s'était de nouveau perchée sur la selle et avait repris son balai d'esquive, alternant trot et galop avec sa monture.
Sa lame s'enfonçait dans le torse d'un ennemi qui eut la malchance de s'approcher trop près sans couverture... Lorsqu'une masse s'abattit sur le dos de la guerrière, lui coupant le souffle. Le mouvement l'arracha de sa selle. Elle n'eut pas le temps de poser la main sur le pommeau de sa dague pour se défendre. Le drow l'emportait à terre.
Le sol la heurta. Dur. Sa tête résonnait du cahot des armes. Tout l'air qui lui restait avait été violemment chassé de ses poumons. Elle suffoquait. Un tonerre de sabots passa près d'elle. Des tâches noires prenaient possession de sa vue. L'intégralité de son côté droit était ankylosée. Une douleur sourde fusait de sa hanche à son épaule, mais elle sentait ses jambes et ses doigts... Peut-être un peu trop même. Grâce à l'adrénaline, elle se retourna sur le dos, juste à temps pour éviter le coup qui devait l'achever. La lame du drow mordit son bras, mais elle s'en débarrassa d'un coup de pied bien placé. Par chance, son assaillant était un homme et ne retenta pas d'avancer...
Il fallait qu'elle se relève. Péniblement, essayant de reprendre plus que les maigres gorgées d'air que lui permettaient ses côtes endolories, elle se redressa. Par miracle, elle était tombée sur son épée sans s'empaler dessus. A peine s'était-elle ouvert l'avant-bras. Étrangement, le sombre qui l'avait attaqué par surprise ne l'avait pas achevée dans le mouvement.
Comptant plus sur son instinct que sur ses sens pour la garder en vie, elle ne se demanda même pas comment elle avait réussi à se retrouver debout et para un nouveau coup qui manqua de la jeter de nouveau au sol. Sa mâchoire lui lançait au moins autant que sa hanche. Les points noirs disparaissaient peu à peu de son champ de vision mais son sens de l'équilibre et des distances étaient encore très réduits.
Elle laissa rapidement ses yeux faire un tour du champ de bataille. D'un côté, les elfes se repliaient. Le Sergent rassemblait les hommes qui lui restaient. Puisse Kÿria faire qu'ils aient gagné assez de temps... Il ne restait plus qu'à déterminer si un autre ennemi tenterait de la prendre par surprise et si Maëghan était encore...
Là-bas. Une silhouette était au sol, poussée en bordure de la zone de combat. Ses cheveux blancs tâchés de terre. Impossible! Fenris tenta de se soulever sur un bras... et retomba au sol en poussant un cri. Un cri sonore qui lui ressemblait bien peu.
Il était vivant.
Maëghan était à quelques pas, ruant et se cabrant pour essayer d'avoir assez d'espace pour s'enfuir. Halya n'avait pas le choix. Elle se frailla tant bien que mal à un chemin dans la mêlée, écopant de quelques blessures. Enfin, elle sauta en selle et lança sa monture affolée dans la direction de Fenris. Elle pria pour qu'il ne soit pas cassé et tirât à toute force sur les rênes de sa jument avant de sauter au sol en retenant un gémissement.
Une auréole rouge tâchait sa cuirasse sur tout le côté droit. Sans une once d'hésitation, elle prit le soldat sous l'épaule gauche et le remis sur pied sans prêter attention à ses réactions. Les drows seraient sur eux en quelques secondes et Maëghan menaçait de les planter là. Arava attrapa fermement les rênes avant de faire la courte échelle à son compagnon d'armes.
-Monte!
Au moment où elle allait sauter en croupe, la jument poussa un hennissement de terreur et rua violemment. Un drow s'étala plusieurs mètres plus loin. La cuisse de la jument saignait. Venait-elle d'être blessée? Difficile à dire. Il n'y avait rien à faire pour l'instant. L'elfe monta derrière Fenris et lâcha la bride à la jument effrayée qui prit tout de suite le plus court chemin pour s'éloigner du danger.
La nuit tombait vite, surtout en forêt. La visibilité limitée donnait des sueurs froides à Halya lorsqu'elle sentait sa jument se tendre pour tourner brutalement. Devant elle, Halya sentait la chaleur poisseuse de l'épaule de Fenris qui semblait avoir le plus grand mal à se tenir en selle à une telle allure. Au moins, dans leur position, elle pouvait parer toute chute éventuelle. Mais l'odeur du sang lui prenait la gorge. Elle ne desserra pas les dents une seule fois pendant la course folle. Au bout d'un temps qui parut infini, la jument commença a se calmer et ralentit enfin. La Symphonie rassura Halya, les échos corrompus que laissaient les sombres sur leur passage étaient dans leur dos, ils n'avaient pas fait demi-tour. Avec les faibles restes de lumières, ils pouvaient tout juste se chercher un abri.
-Nous avons de la chance...
C'était plus un soupir qu'une phrase. L'elfe se demanda si elle avait déjà autant remercié Kÿria que lorsqu'ils tombèrent au détour d'un chemin sur un Erboas. Ses racines dégageaient un espace sec et égale où ils pourraient tenir à deux sans problème. Plus, elles les préserveraient des prédateurs immanquablement attirés par l'odeur du sang et camoufleraient leur présence... En tout cas pour l'instant.
Cette fois, elle ne se précipita pas pour aider Fenris. Elle descendit doucement de Maëghan, essayant de ne pas trop porter son poids sur la jambe qui lui élançait toujours un peu, avant d'aider son compagnon à s'allonger dans leur abri de fortune. Commençait la partie périlleuse: examiner les blessures de Fenris dans le noir quasi-total de la forêt. Il y avait de très fortes chances qu'elle ne pourrait rien faire de plus que de bander fermement la plaie avant qu'ils ne disposent d'une lumière qui n'attirerait pas tous les Drows dans leur direction...
Dernière édition par Halyalindë Yasairava le Lun 23 Fév 2015 - 13:22, édité 1 fois |
| | | Fenris Nöldorion
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| Sujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] Mer 11 Fév 2015 - 18:17 | |
| Fenris n'eut pas vraiment l'occasion de se soucier de celui qui s'approchait de lui. Il lui était impossible de se retourner, quelque chose de très douloureux l'en empêchait. Mais il y avait un cheval... Et il ne se souvenait pas en avoir vu chez les drows. Il y avait donc de fortes chance qu'il s'agisse d'un allié. Il n'eut d'autre choix que d'attendre que le visage ne se dévoile à ses yeux. Mais, même avec la personne penchée sur lui, il ne put l'identifier clairement... La douleur lui brouillait la vue. Il put toutefois voir ses cheveux flamboyant et il lui eut la conviction que la personne qui venait à son secours était celle qu'il venait de sauver...
-Aaaaah !!
La rousse avait attrapé Fenris et l'obligeait à présent à se lever, se moquant visiblement de la douleur qu'elle lui infligeait. Il était vrai que ce n'était pas le moment... L'urgence était de le sortir de là. Mais la perception du monde du jeune soldat était bien trop restreinte pour parvienne à l’interpréter. Pour l'heure, on l'entraînait vers une monture et on lui intimait l'ordre de se mettre en selle, ce qu'il fit sans chercher à réfléchir (pour une fois). Même avec l'aide que lui fournit Halyalindë, la montée fut difficile et très douloureuse mais il y parvint tout de même. L'instant d'après, il dut lutter pour ne pas tomber tandis que la jument ruait sans qu'il ne comprenne pourquoi...
-Soit gentille... de ne pas.. recommencer...
Les mots avaient quitté la bouche de Fenris avec grand peine. Avec le coup qu'elle venait de lui faire, il lui était déjà très difficile de se redresser... Alors il ne fallait pas lui en demander beaucoup plus. Il sentit ensuite la Protectrice prendre place derrière lui et passer ses bras de chaque côté de son buste pour aller chercher les rennes qui se trouvaient sur l'encolure de Maeghan. La réaction de l'animal ne se fit pas attendre... Elle partit au galop sans même que sa cavalière ait besoin de resserrer les jambes sur ses flancs.
Si leur fuite parut infinie à Halyalindë, il est impossible d'imaginer ce qu'elle fut pour Fenris... Chaque pas de la jument était une torture, secouant tout son corps et les corps étrangers qui logeaient dans son dos. A présent, il parvenait à les sentir distinctement et en conclut qu'il avait pris les carreaux à la place de la Protectrice. Cette éventualité ne lui avait pas traversé l'esprit lorsqu'il s'était jeté sur elle... Le soldat grièvement blessé passa tout le trajet les dents serrés, le souffle court, lâchant quelques gémissements lorsque la jument faisait un écart ou que son galop se faisait irrégulier alors qu'elle passait dans un trou par exemple. La douleur fut si intense que même une fois au pas sa mâchoire ne parvint pas à se desserrer jusqu'à sa descente de cheval... Le choc de la rencontre de son poids avec le sol lui fit lâcher un nouveau cri et il y avait fort à parier qu'il serait tombé si Halyalindë n'avait pas été là pour le soutenir. Elle l'aida ensuite à se rendre jusqu'au pied d'un arbre qu'il ne fut pas capable de reconnaître.
Allongé (sur le côté gauche cette fois !), un bref moment de répit s'en suivit où seule sa respiration le fit souffrir. C'était un moindre mal après sa chute et la fuite à cheval. Il lui avait la sensation de retrouver un peu de son souffle. Mais cela ne pouvait durer... Il sentit la protectrice s'installer derrière lui pour examiner ses blessures. Evidemment, avec la lune pour seule source de lumière, elle ne pouvait rien faire. Même essayer de retirer un seul carreau était une opération périlleuse. Tout ce qu'elle pouvait faire pour le moment, c'était le bander pour réduire un tant soit peu la perte de sang. Avec peine, Fenris se redressa pour se mettre sur les genoux. Dos à sa soigneuse, il s'appuya au tronc de l'arbre de ses deux bras. Cela avait un double but : lui laisser toute l'aisance nécessaire pour travailler tout en l'aidant à se maintenir dans sa position. Quelques gémissements ténus se firent entendre à chaque fois qu'elle s'approchait de l'un des carreaux, surtout celui du bas. Il lui semblait que cette blessure était plus sensible que l'autre en l'état.
Lorsque les pansements furent en place, Fenris se laissa installer sur le sol par Halyalindë. Toutes ces mésaventures et toute cette douleur l'avaient épuisé. Il ne dirait pas non à une bonne nuit de sommeil... Mais tel ne serait pas le cas. La nuit était déjà bien entamée et quelques élancements dans son dos sauraient le réveiller à de fréquentes occasions. Allongé, à demi conscient, un souvenir lui revint...
-Est-ce que c'est moi ou... vous m'avez tutoyé ?...
La petite seconde au milieu de sa phrase n'était pas due à la fatigue. Elle faisait office de pause dramatique, ajoutant un peu d'humour à sa formulation. Un discret sourire étirait d'ailleurs les lèvres du blessé. Il faisait référence à un évènement déjà si lointain... Il ignorait pourquoi il lui était revenu à l'esprit en cet instant. Mais la voix de Fenris était celle d'un homme fatigué et le sommeil ne tarda pas à le prendre... |
| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] Mer 11 Fév 2015 - 20:04 | |
| Après avoir installé Fenris pour le laisser reprendre un peu son souffle, elle attacha Maëghan à une branche de façon assez lâche et passa quelques minutes avec elle avant de récupérer la selle et les affaires qu'elle contenait, soient entre autres, les documents de tout leur travail sur cette mission, des bandages, deux pochettes de poudres végétale que son père lui avait données, une outre d'eau remplie juste avant l'entretient avec les Noss et quelques rations de pain elfique.
Comme elle le pensait, Halya ne put rien faire d'autre que de serrer des bandes autour du dos du soldat pour limiter le saignement et éviter des faux mouvements qui agraveraient son cas. Elle laissa demanda au jeune homme de garder sa cuirasse pour la nuit et l'aida à la serrer plus que de raison, toujours pour l'empêcher de bouger librement. Elle s'excusa à de nombreuses reprises, sentant que le jeune homme était prêt à craquer. Par contre, obscurité ou pas, elle avait clairement remarqué que ça ne ressemblait pas à des blessures d'épée. La cuirasse n'était pas tranchée, elle n'était que percée. Et vu l'armure en question, il y avait peu de chance que des flèches aient fait un tel carnage...
Au moins, jusqu'ici, Fenris n'avait pas craché de sang ni perdu connaissance, des signes plutôt encourageants si elle en croyait son expérience. Il ne restait plus qu'à attendre.
Elle aida le cavalier à se rallonger, mais ne lui parla ni du pain de route, ni de l'eau. Pas la peine de lui agiter ça sous le nez sachant qu'il serait surement assoiffé, mais ne devait pas boire à cause de son hémorragie. Après, s'être assurée qu'il allait aussi bien que faire se pouvait, Halya s'assit contre les racines qui montaient vers le ciel pour faire son propre état des lieux. Elle ne compta pas les entailles, cela aurait été trop long, mais se pencha plutôt sur son avant-bras, mordu par sa propre lame dans sa chute. De ce qu'elle s'entait, la coupure était nette, mais elle ne saignait plus beaucoup. Aucune veine ou artère importante n'avait dû être touchée. Son coude fonctionnait bien, quoi qu'un peu faible. Son tibia au contraire était toujours aussi douloureux. Elle enleva sa botte et tata sa jambe de différentes manières pour en savoir plus. Rien de casser visiblement. La douleur devait être due au choc. Elle serait quitte pour le plus gros bleu de sa vie.
-Est-ce que c'est moi ou... vous m'avez tutoyé ?...
Elle s'arrêta, surprise par l'interruption. Lorsqu'elle parvint à se reprendre, elle sourit dans la pénombre. La voix de Fenris était légèrement voilée par tous les efforts qu'il avait dû faire pour tenir le coup mais parfaitement clair. C'est vrai que dans l'action, elle lui avait presque ordonné de monter sur le dos de Maëghan et le tutoiement lui était venu naturellement. Elle s'en était rendu compte, mais elle avait bien d'autres choses en tête à ce moment.
-ça m'a échappé, j'espère que ça ne t'offusque pas... Répondit-elle, contente de pouvoir alléger un peu l’atmosphère. Mais essayez de dormir. Nous aurons tout le temps d'en parler demain.
Demain... Quand il faudrait repartir. Les drows pourraient trouver leurs traces d'un moment à l'autre et décider d'envoyer des traqueurs. Il faudrait bouger... Mais pour où? Retrouver le reste de la troupe était pur utopie. Les Noss mettraient les leurs à l'abri avant tout... Et Fenris.
Elle priait pour ne pas découvrir une blessure mortelle le lendemain. Elle pouvait encore sentir le sang qui tachait ses doigts. Mais elle ne parvenait pas à comprendre comment il s'était retrouvé à l'extrémité opposée du champ de bataille. Elle l'avait vu près de Sergent lorsque plusieurs drows l'avaient séparée de son dernier allié dans les parages. Et quelques secondes plus tard, il était à terre de l'autre côté du camp, avec des blessures d'arbalète. Même avec la puissance de l'impact, il n'aurait pas dû pouvoir tomber de sa monture, il était expérimenté. Inysiëis n'était même pas en vue lorsque Halya était allée le chercher. La bête avait dû être lancée au triple galop pour ne pas rester près de son maître... Le galop...
Elle se souvenait d'un cheval passant très vite à côté d'elle lorsqu'elle avait été poussée au sol. Pour la projeter avec cette violence, celui qui s'était jeté sur elle devait évidemment être à cheval. Elle aurait dû y penser plus tôt! Les drows n'avaient pas de cheval! Son visage se tourna vers la silhouette de Fenris.
Le galop qu'elle avait entendue lorsqu'elle était au sol ne pouvait être que celui d'Inysiëis. Ce qui signifiait que c'était Fenris qui l'avait jetée à bas de Maëghan...
Une pierre coula dans la poitrine d'Halya. Soit le cavalier était d'une maladresse incroyable et avait réussit à lui sauter sur le dos sans faire exprès et pour une raison inconnue. Soit il avait pris un tir d'arbalète en plein dos et cela l'avait projeté sur elle. Soit il avait délibérément essayé de la jeter à terre pour la protéger... des tireurs?
Etant donné le fait qu'aucune lame, n'avait heurter, même par malchance, la protectrice à l'exception de la sienne, la chute avait l'air d'être plus ou moins calculée... La troisième option était donc la plus probable...
Halya pouvait deviner les cheveux et le visage très blanc de Fenris dans l'ombre. La première fois qu'ils s'étaient rencontrés, il lui avait dit vouloir se battre pour que d'autres n'aient pas à le faire. Il risquait sa vie pour les autres. Jamais elle n'aurait pensé qu'elle-même puisse faire partie de ces autres. Jamais Halya ne s'était vue comme quelqu'un qui devait être protégé.
Elle posa un instant sa tête sur ses genoux, profitant du calme qui reignait hors de son crâne.
Pourquoi? Mais la réponse était simple. Elle n'avait pas le droit d'en faire des tonnes à propos d'un rien. Depuis neuf ans maintenant, elle était Protectrice. Selon certains, sa vie valait plus que celle d'un simple soldat. Fenris avait fait son devoir. Il avait juste fait son devoir d'une façon très brave. Et c'était pour des personnes comme lui qu'elle se devait de réussir dans son propre rôle.
Le reste de la nuit passa lentement, entre quelques phases de somnolences hantées de rêves agités et de longues périodes d'éveil ou elle écoutait la Symphonie lui en apprendre plus sur les déplacements des drows. Ils étaient toujours loins.
Lorsque la lumière commença à blanchir légèrement, elle se retrouva à trépigner dans leur abri. Peu importait les raisons de l'acte de Fenris, il lui avait sauvé la vie. Il avait été blessé par sa faute, par sa présence. Elle sentait qu'elle ne pourrait plus jamais regarder le Capitaine Nöldorion dans les yeux si le cavalier ne survivait pas... Et sans doute que les miroirs lui donneraient du fils à retordre.
Enfin les premières lueurs traversaient les cimes des arbres! Fenris était toujours endormi... ou enfiévré, qui pouvait le dire. Elle tendit la main vers son front pour le réveiller... et s'aperçu que ses doigts étaient tachés de sang. Ses brassards étaient largement entaillés et cabossés. Du sang maculait aussi le plastron de sa propre armure, donnant aux lamelles de métal une teinte sinistre. Il fallait traiter cette blessure et vite...
Elle termina son geste, ses doigts heurtèrent le front brûlant du cavalier. Ne sachant pas vraiment quoi dire, elle improvisa un simple.
-Bonjour...
Puis elle se rendit compte de l'absurdité de son salut. Elle devait avoir une tête affreuse, fatiguée et encroutée de sang et elle le saluait comme au réveil d'une petite sièste au bord de la route. La nuit très mouvementée qu'elle venait de traversée n'était pas sans séquelle, semblait-il.
-Je sais qu'il est très tôt, mais plus on traitera cette blessure, mieux ça vaudra.
Dernière édition par Halyalindë Yasairava le Lun 23 Fév 2015 - 13:23, édité 1 fois |
| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] Mer 11 Fév 2015 - 21:45 | |
| La réponse de la Protectrice sur le tutoiement et le retour au vouvoiement lui valurent un petit "hm" d'amusement de la part du blessé juste avant qu'il ne sombre dans le sommeil. Sommeil qui fut moins agité que celui de la dame et un peu plus réparateur. Ses blessures l'élancèrent par moment et il se réveillait chaque fois dans un gémissement de douleur avant de se rendormir quelques instants plus tard. Une fois, il ouvrit les yeux pour juger de l'heure. Le ciel s'éclaircissait à peine et il vit qu'Halyalindë était toujours à son chevet, le repos semblant l'ignorer. Il ne fut pas témoin du regard qu'Arava lui adressa en comprenant ce qu'il s'était passé sur le champ de bataille. Il ignorait même si elle avait su comment il avait été blessé. Elle ne regardait pas dans sa direction lorsqu'il avait sauté sur elle. Elle l'avait d'ailleurs probablement perdu de vue avant qu'il ne retrouve le Sergent... Mais s'il avait su, il aurait pu lui dire qu'elle se trompait sur ses motivations. Même si son hypothèse n'était pas entièrement fausse, ce n'était pas la seule raison pour laquelle il avait foncé sans se poser de questions.
Au petit jour, Fenris sentit un contact sur son front. Il se réveilla soudainement en redressant la tête. Sa réaction n'était pas des plus vives et témoignait de sa fatigue persistante. Il lui faudrait quelques minutes pour se sortir de la brume.
-Je sais qu'il est très tôt, mais plus vite on traitera cette blessure, mieux ça vaudra.
Ou peut-être pas en fin de compte... A contre cœur, le noble approuva. Il lâcha un soupir avant de commencer à se redresser, avec l'aide d'Halyalindë. Comme la veille, Fenris se mit à genoux, face au tronc. Découvrant son écorce, il remarqua qu'il manquait quelques morceaux de mousse. Un coup d’œil sur ses ongles lui permirent de rapidement comprendre pourquoi... Après une seconde, il reposa ses mains contre l'arbre et laissa la Protectrice travailler. Avec les rayons du soleil, elle pouvait constater une partie des dégâts... Tout le côté droit était ensanglanté. Et pour cause, deux carreaux s'étaient logés dans son épaule. Le premier était fiché dans l'omoplate et s'était cassé tandis qu'il roulait après sa chute de cheval. Le second se trouvait dans la chair en dessous. Fort heureusement, sa location écartait tout risque que le poumon soit touché. Toutefois, il ne semblait pas très stable... Sans doute avait-il pivoté là où l'autre carreau s'était rompu. Pas étonnant qu'il y ait tant de sang et que l'elfe ait tant souffert jusque là.
Mais hors de question de tenter quoi que ce soit en l'état. Il fallait d'abord débarrasser Fenris de quelques couches, à commencer par les bandages. Cette opération fut bien moins douloureuse que la veille. Il fallait dire que cette fois Halyalindë voyait ce qu'elle faisait... Lorsqu'elle eut terminé, ce fut au tour de la cuirasse. L'armure de cuir était constituée de deux parties, avant et arrière, reliées entre elles par des sangles sur les épaules et les flancs. Le jeune guerrier resta immobile tandis qu'Arava lui défaisait une à une chacune de ces attaches. Alors qu'il ne restait plus que les épaules, il posa une main sur son torse pour maintenir cette partie du plastron en place jusqu'à la fin de l'opération. Il la laissa ensuite choir sur le sol avant de poser à nouveau ses doigts sur le tronc. La suite serait nettement moins facile... Il fallait retirer la cuirasse en suivant le fil des carreaux. Facile à dire... Mais le moindre tremblement ferait bouger le carreaux flottant ce qui rendait de ce fait l'opération très délicate et douloureuse pour le blessé. Fenris serra les mâchoires... Et attendit que ça se termine. Il ne doutait pas qu'Halyalindë faisait de son mieux... Tout comme il n'avait pas douté qu'il aurait mal. Une fois la totalité de la cuirasse enlevée, le jeune Nöldorion reprit son souffle. Durant toute cette phase, il n'avait pas prit une seule bouffée d'air. Il ignorait même combien de temps cela avait duré. Sans doute plusieurs secondes... Mais la douleur lui avait fait perdre la notion du temps.
Il ne sut si Arava le fit volontairement ou si elle avait été occupée à autre chose mais Fenris put jouir de quelques instants pour se remettre avant de passer à la fin de cette première étape : la tunique et la chemise. La première était fermée par de petites sangles et la seconde par des boutons. Elles pouvaient donc être retirer en même temps.. Même si elle ne serait pas une gêne pour retirer les carreaux, elle empêchait la dame de voir pleinement les blessures et donc d'évaluer au mieux comment opérer. Fenris délaissa alors le tronc et porta ses mains sur l'attache du haut... Mais cela se révéla être une mauvaise idée. Chaque mouvement de son bras droit était très douloureux... Avant qu'il n'ait eu le temps de dire quoi que ce soit, il vit Halyalindë passer devant lui et commencer à dégrafer sangles et boutons. C'était à la fois nécessaire et gênant. Le noble n'avait pas reçu d'aide pour retirer ses vêtements depuis qu'il était capable de s'en charger lui-même. Il n'était plus un petit garçon et cette femme physiquement si proche et qui dévoilait aujourd'hui son torse n'était ni sa mère ni une employée de la maison des Nöldorion. En cet instant, Fenris espérait que la Protectrice ne se rende pas compte de son trouble ou le mette sur le compte de son état. Une fois que le dernier bouton fut défait, Halyalindë repoussa les pans de tissu derrière ses épaules, préparant ainsi le retrait des vêtements. Elle se releva alors pour repasser dans le dos du soldat. Ce dernier vécut ce départ de façon très ambivalente, ne sachant s'il devait s'en sentir soulager ou s'en peiner. Il la suivit du regard avant de se retenir, revenant au tronc qui se tenait toujours devant lui. Quelques instants plus tard, le tissu alla rejoindre la cuirasse sur le sol.
A présent totalement torse nu, les blessures se révélaient entièrement à l’œil de la Protectrice.
-A quoi cela ressemble-t-il ?
Fenris ne pouvait absolument pas se rendre compte de la gravité de son état. Il espérait que la dame se montre aussi franche que possible... Retirer le carreau dans l'omoplate serait une tâche déjà délicate en temps normal mais dans le cas présent il offrait peu de prise et il était couvert de sang. Quant à l'autre, il avait déchiré les muscles, élargissant la plaie et la rendant beaucoup plus sensible. Il serait donc facile à retirer mais cela serait très douloureux pour le jeune noble. |
| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] Jeu 12 Fév 2015 - 1:23 | |
| Sans grogner ni faire la moindre réflexion sur l'état d'Halya, Fenris se remit à genou, tourné vers le tronc. Les blessures n'étaient pas belles, mais la plus haute avait arrêté de saigner. Sur les deux carreaux, l'un était cassé. Mais elle ne pouvait rien dire de plus sur les dégâts sans voir les plaies.
Elle défit le bandage, relachant peu a peu la pression qu'ils exerçaient sur le torse de Fenris. Il frissonna et étouffa quelques gémissements mais cela sembla moins le faire souffrir que la veille.
-Je suis désolée, l'un des deux carreaux s'est cassé, je ne peux même pas essayer de l'enlever sans voir la plaie...
Sans attendre de réponse, elle commença a desserrer les couroies de la cuirasse en maintenant le morceau arrière immobile d'une main. Au moindre mouvement, le carreau encore entier labourerait la chaire du cavalier. Enfin, la partie avant tomba au sol. Doucement, restant le plus concentré possible, Halya retira le reste de l'armure.
En entendant le reste de sa cuirasse tomber au sol, Fenris prit une profonde inspiration. C'était un miracle que ses poumons n'aient pas été touchés! Sa tunique était imbibée de sang coagulé. En dessous, la peau devait être dans un triste état...
-Je reviens.
Aucune réaction. Elle n'était même pas sûre qu'il ait entendu ce qu'elle venait de dire, mais elle n'insista pas, préférant le laisser reprendre son souffle. Elle se leva et fit quelques pas jusqu'à sa selle d'où elle tira l'eau, les poudres, du fil, une aiguille et la dernière bande propre qu'il restait. S'ils pouvaient trouver une source d'eau dans la journée, cela leur éviterait bien des ennuis, mais en attendant, ils y avaient des usages dont ils ne pouvaient pas se passer. Pas question de risquer la gangrène à cause d'une plaie mal traitée.
Lorsqu'elle revint, le jeune homme s'était un peu redressé... et tentait de défaire seule sa tunique. Il se crispa instantanément. Dans l'état actuel des choses, c'était une des pires idées que le jeune homme aurait pu avoir. Il risquait de se blesser plus profondément encore qu'il ne l'était déjà. Et ça, ce n'était même pas envisageable!
Elle posa ses fournitures à terre et passa devant lui pour l'aider. Des sangles et des boutons. Rien de bien compliquer. Juste un peu long. Ses mains étaient froides, elle s'excusa. Elle croisa le regard de Fenris à un souffle d'elle... et s'en détourna aussitôt. Ce qui lui avait paru totalement anodin jusque-là ne l'était plus totalement. Si on ne comptait pas Randil, une telle proximité physique ne lui était pas arrivée depuis longtemps... Dans une autre vie. Et la peau blanche de Fenris était bien différent. Elle se concentra sur sa tâche sans dire un mot, d'occulter ces pensées fugaces.
Évidemment, aucun bouton ne résista. Gardant une distance toute relative, elle poussa en arrière les cols des vêtements du jeune homme, essayant de simplifier au mieux la manœuvre suivante. Une fois debout, elle retourna se poster dans le dos du jeune homme, ignorant le regard qui la suivit furtivement. Une fois de plus, il se tourna vers le tronc.
Un genou à terre pour avoir une envergure suffisante, la jeune femme enleva la tunique sans aucun problème. Le carreau bougea à peine. Mais il était préférable d'y aller par étape. Comme elle le pensait, la chemise était imbibée de sang et collait aux blessures à demi-sêches. De plus, l'entrée des careau l'avait légèrement fait glissé vers l'intérieur. Cette fois, elle retira d'abord le côté valide avant de s'attaquer au problème.
-Sa va tirer...
Elle détacha chaque point du tissu pris dans les chaires avec précaution, tentant assez vainement de ne pas abraser davantage la zone. La chemise glissa enfin le long du bras droit de son propriétaire. Cette fois, plus moyen d'ignorer la peau qui frissonnait à chaque fois que Halya y posait ses doigts glacés. Même après avoir aidé Kaelan, même en sachant que c'était nécessaire, pouvoir distinguer jusqu'aux lignes de ses muscles était étrangement gênant. Elle prit soudain conscience qu'elle n'avait sans doute jamais été aussi proche de quelqu'un de sa race.
-A quoi cela ressemble-t-il ?
-A du gruyère.
Heureuse que le jeune homme soit de dos et ne puisse avoir remarquer son moment d'égarement, elle se remit à genoux et défit un de ses brassard tout en continuant.
-Le carreau que vous avez pris dans l'épaule s'est brisé. Il est pris dans l'os et trop court pour que je le retire à la main. Je risquerais d'endommager davantage le muscle. L'autre a été légèrement dévié par une côte, je crois. Vous ne crachez pas de sang et vous respirez bien donc il ne doit pas avoir touché les organes les plus importants. Il sera facilement enlevable... En revanche, il a l'air d'avoir beaucoup bougé... le saignement sera problématique. Comme nous ne pouvons pas cautériser, il faudrait que je recouse la plaie. Malheureusement, j'ai peur de ne pas être des plus habiles avec une aiguille... Si vous préférez, je pourrai tenter de limiter le saignement en compressant simplement la plaie, mais c'est risqué et cela risque de vous affaiblir.
Le vouvoiement dans de telles circonstances semblait tellement incongru! Halya faillit passer plusieurs fois au tutoiement, mais se retint. Arrachant vivement les renforcements en métal de son protège bras droit, elle passa le bout de cuir restant à Fenris.
-Mais d'abord, mordez ça... ça vous évitera de vous mordre la langue.
Consciente que c'était une épreuve pour le jeune soldat, elle lui laissa tout le temps qu'il voulait. Elle s'assit dans son champ de vision pour enrouler la bande qu'elle venait de retirer de son dos autour de sa main gauche. Avec ça, elle aurait une meilleure prise sur le métal humide et ne risquerait pas de se couper. Elle ne se mit en place, un genou à terre, que le lorsqu'il lui fit signe.
-A trois je tire sur le carreau du bas.
Elle bloqua le dos du jeune homme en le ceinturant du bras droit pour l'appuyer contre sa jambe. Sa tête arrivait presque au niveau de l'épaule du cavalier. La position était un peu acrobatique mais utiliser son bras directeur pour enlever le carreau n'était pas négociable.
-Un.
Elle tira d'un coup sec sur le projectile qui se dégagea avec un bruit flasque. Le dos de Fenris ne bougea pas d'un pouce. Halya n'aurait su dire si c'était grâce à ses précautions ou s'il avait réussi à encaisser la douleur mais le carreau avait put sortir dans l'axe sans provoquer d'autres dégâts.
L'ancienne militaire ne put retenir un soupir de soulagement en relâchant le soldat. Elle posa un instant sa main sur l'épaule du jeune homme.
-ça va aller. Le plus dur est passé.
C'était faux. S'il choisissait de se faire recoudre, la suture à vif n'avait rien à envier à ce qu'il venait de subir. Les mains de la femme tremblaient légèrement, mais elle ne jugea pas utile d'en faire mention pour l'instant. Elle avait le temps de calmer ses nerfs. Elle ramassa plutôt une des bourses de tissus qu'elle avait ramenée et en versa un petit tas dans le creux de sa main avant de cracher fort peu élégamment dessus pour finir par malaxer le tout jusqu'à obtenir une pâte brunâtre suffisamment souple pour être étalée sur des plaies.
Pour l'avoir déjà utilisée maintes fois, elle savait que cette préparation brûlait légèrement et gardait une odeur pestilentielle pendant plusieurs heures, mais au moins, ça empêcherait les infections de se former et ça calmerait l'inflammation.
Dernière édition par Halyalindë Yasairava le Lun 23 Fév 2015 - 13:57, édité 1 fois |
| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] Jeu 12 Fév 2015 - 8:22 | |
| Fenris endura sans broncher le retrait du tissu incrusté dans ses plaies. Non pas que ça ne lui fasse pas mal... mais il serra les dents et aucun gémissement ne vint perturber le chant silencieux de la forêt. La peau glacée de la Protectrice contre la sienne toujours aussi chaleureuse était comme un choc électrique pour le cavalier. La remarque d'Halyalindë sur ses mains froides l'avait fait sourire. Il fallait avouer que ce n'était qu'un moindre mal pour lui et il était amusant de la voir s'excuser pour si peu alors qu'elle officiait pour ses soins douloureux presque sans pitié.
Le jeune Nöldorion écouta la description de ses blessures sans un mot, comprenant la gravité de son état. En un sens, il avait eu de la chance que ses poumons ne soient pas touchés. Un peu plus à gauche et les dégâts auraient été bien pires... Toutefois, sa chute n'avait pas arrangé les choses. Loin de là. Un carreau cassé et un autre écartant les chairs, provoquant par là même de forts saignements... Cela n'avait rien de bien réjouissant. Il était clair qu'il n'allait pas passer les plus beaux instants de sa vie. Halyalindë lui laissa un moment de répit pour se préparer. Fenris usa de ce temps pour reprendre son souffle et essayer de se vider un peu la tête. Mais il était difficile de ne pas penser à ce qui allait suivre... Et les minutes lui semblèrent vite inutiles. Autant en finir. Il se tourna vers la Protectrice et n'eut rien à dire pour qu'elle comprenne et se lève. Il mit le morceau de cuir entre ses dents et laissa Arava se mettre en place de manière à l'empêcher de bouger.
-Un.
Un cri étouffé retentit alors que le carreau était retiré de la chair de l'elfe. Il était resté derrière ses dents serrant toujours la lanière d'Halyalindë. Il avait bougé le moins possible mais le maintien de la Protectrice l'avait sans nul doute aidé. A présent, un des corps étrangers avait été enlevé et il fallut un moment à Fenris pour se remettre. Après les cris vinrent des gémissements plus ténus accompagnés de fortes respirations. La douleur s'évaporait peu à peu, lui permettant de finalement desserrer le dents et laisser tomber le bout de cuir.
-Je crois que vous avez oublié le deux...
La voix du cavalier était rendue rauque par la souffrance mais l'humour était bien là. Son ciel était suffisamment sombre comme ça et il lui faudrait tenir encore un moment avant de pouvoir se reposer. Alors autant le prendre avec dérision. Une main vint se poser sur son épaule en guise de réconfort. Fenris apprécia le geste et tourna légèrement la tête en direction d'Halyalindë, signe qu'il était suffisamment conscient pour se rendre compte de l'attention qui lui était portée.
-Ca va aller. Le plus dur est passé.
Le soldat pouffa d'un rire sincère mais rendu douloureux par les mouvements de sa cage thoracique.
-Ah non, désolé.
Il se tourna vers la dame, un sourire à la fois amusé et fatigué aux lèvres.
-Je ne vous crois plus.
Il attendit la réaction de la Protectrice et un nouveau rire lui échappa. Quelques secondes plus tard, le sérieux revenait marquer son visage. Il avait une décision à prendre... Et pour cela il devait évaluer la situation. Concrètement, ils ignoraient où ils étaient précisément et à combien de jours de marche ils se trouvaient du front. Y avait-il eu des survivants ? Dans le meilleure des cas, Delyndil serait informé dans peu de temps et il ferait envoyer des hommes sur le lieu de l'attaque pour tenter de retrouver son frère et la Protectrice. En ne les trouvant pas, nul doute qu'ils partiraient à leur recherche mais combien de temps cela prendrait avant qu'ils ne parviennent jusqu'à eux ? Enfin, ils ignoraient si les drows remarqueraient les traces laissées la veille et s'ils partiraient à leur poursuite. Ceci dit, il y avait peu de chance qu'ils ratent une partie de chasse aussi excitante... Halyalindë n'était pas soigneuse mais s'il laissait la plaie ouverte il se viderait peut-être de son sang avant d'être en sécurité. Il en avait déjà perdu suffisamment pour se sentir affaibli... Or, il aurait besoin de toutes ses forces pour endurer les jours à venir. Les traits tirés par le poids de la décision qu'il venait de prendre, Fenris se tourna vers Arava.
-Assurez-vous qu'il n'y ai plus rien dans la plaie que vous ne puissiez retirer. Et prenez votre aiguille...
Il regrettait déjà... La chair de la zone à recoudre était très douloureuse. Retirer le carreau avait été aussi bref et qu'intense mais la prochaine opération serait toute aussi difficile et bien plus longue.
Baissant les yeux, Fenris découvrit la pâte que le dame achevait de préparer. Cela empestait au point de parvenir jusqu'à son nez. Devant l'odeur, il rebroussa les narines.
-Qu'est-ce que c'est ?
Dernière édition par Fenris Nöldorion le Jeu 12 Fév 2015 - 21:45, édité 1 fois |
| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] Jeu 12 Fév 2015 - 12:39 | |
| Halya sourit devant le trait d'humour du jeune homme. C'est sûr, son approche du décompte était quelque peu déloyale mais ça évitait qu'il se tende au moment prévu.
-A bon? J'ai toujours cru que le trois venait juste après le un... Il faudra peut-être que j'en parle à mon précepteur...
Fenris avait l'air de supporter assez bien ce qui était en train de se passer. Assez bien en tout cas pour ne pas être trop abrutit par la douleur, vu sa réaction au geste de réconfort d'Halya.
-Aurais-je démérité à ce point? Tout cela pour un simple chiffre! Répondit-elle faussement offusquée. Vous êtes bien dur Messire.
La suite fit par contre frémir Halya sans qu'elle n'en dise un mot. Bien... Le ravaudage... Appliquant le conseil du cavalier, elle vérifia une dernière fois qu'un morceau de métal ou saleté n'était encore coincé dans la plaie. A part le fait que la peau était très inflammée autour, il ne semblait pas y avoir de problème.
-Qu'est-ce que c'est ?
Ah... L'odorat de Fenris était encore à peu près en état de marche. Maintenant, elle voyait ce que sa mère voulait dire par air suspicieux lorsqu'elle lui avait montré ce mélange pour la première fois. Il fallait dire que la fragrance à la fois lourde et aigre n'aidait pas...
-Un truc que j'ai appris par ma mère. Ça évitera que les plaies s'infectent... Et ça camouflera l'odeur du sang pendant quelques heures, j'en ai peur. J'ai aussi un antidouleur mais il provoque un état d'euphorie plus ou moins fort selon les gens. Ça peut empêcher de prendre en compte la gravité de son état et il n'est pas rare que l'on aggrave son cas sans s'en apercevoir, alors je ne pense pas que ce soit vraiment le moment.
Sa mère avait été une Noss. Elle avait beau avoir quitté la forêt, elle en avait garder quelques secrets. Depuis sa mort, son père semblait vivre uniquement par son souvenir. Il s'était appliqué à garder sa chambre en l'état, s'occupait du jardin lui-même et préparait régulièrement les recettes qu'il avait trouvées dans un vieux carnet, allant même jusqu'à empêcher les serviteurs de s'approcher de la cuisine pendant de longues heures. Mais il savait aussi préparer quelques une des ses mixtures.
-Ne vous en faites pas, cette recette est sans danger, bien que nauséabonde, j'en conviens. Et si vous ne voulez pas me croire... Glissa-t-elle en écho à la réflexion de Fenris.
Elle récupéra un peu de la substance et l'étala le long de la coupure qu'elle s'était faite avec sa propre lame. Elle crispa les doigts en sentant la brûlure caractéristique irradier autour de la profonde estafilade.
En plus d'être utile, ce petit moment de pose entre deux entreprises risquées lui permettait de reprendre contenance. Ses doigts cessaient peu à peu de trembler. L'atmosphère plus légère participait surement également à son assurance. Avant de poursuivre avec la pâte, elle ouvrit la gourde d'une main et humidifia un morceau de la vieille bande pour rincer sommairement les deux plaies. Elle procéda le plus doucement possible, préférant laisser certaines traces plutôt que de risquer de faire trop mal à Fenris. Elle nota malgré elle que bien peu de cicatrices marquaient la peau du jeune homme. Beaucoup moins critique que les autres tâches, Halya profita de cette étape pour essayer d'occuper un peu son patient du moment. Elle n'était pas vraiment sûr de la conduite à adoptée mais dans son souvenir, les soins étaient plus faciles lorsqu'on ne pensait pas qu'à ça.
-Vous avez l'air de tenir le coup. Vous avez l'habitude des blessures?
Pas forcément la meilleur des distractions... Mais au moins il avait une occasion de se concentrer sur ce qu'il disait.
Dernière édition par Halyalindë Yasairava le Lun 23 Fév 2015 - 13:58, édité 1 fois |
| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] Sam 14 Fév 2015 - 11:53 | |
| Fenris reprenait son souffle lorsque la Protectrice lui répondit concernant son décompte erroné et il ne put réagir tout de suite, une vive douleur le saisit alors que sa chair cherchait à combler l'espace laissé vacant par le carreau. Avant que la plaie ne se referme de trop, Halyalindë vérifia qu'il ne restait plus aucun corps étranger. Cette opération n'était pas sans réveiller la sensibilité déjà exacerbée de ses muscles mais le contact de ses doigts froids avait un effet apaisant sur le moyen terme...
-Laissez votre précepteur... Ce sera un plaisir de vous donner des cours particuliers...
Un fin sourire marqua le visage du soldat tandis qu'il tournait légèrement la tête vers sa soigneuse. Il n'y avait a priori rien qui empêchait de refermer la plaie et la protectrice reprit sa pommade odorante. Le noble observa sa compagne appliquer sa mixture sur son propre bras. Il n'avait même pas remarqué qu'elle était blessée... Quand aurait-il pu ? Il n'avait été que partiellement conscient toute la soirée, la nuit avait été difficile et on ne l'avait réveillé que pour entamer ses soins, l'obligeant à tourner le dos à celle qui prenait soin de lui. A aucun moment il n'avait pu apprécier son état. Mais Fenris n'eut rien le temps de dire... Déjà, la Protectrice quittait son champ de vision pour appliquer le remède sur ses blessures.
A chaque contact, les muscles du jeune cavalier se raidissaient. Ensuite, sa gorge étouffait quelques gémissements alors que la brûlure saisissait son dos. Un proverbe disait que le remède était parfois plus terrible que le mal... Il comprenait pourquoi. Il tardait déjà au blessé que les soins s'achèvent, espérant qu'il se sentirait mieux à mesure que les heures s'écouleraient. Il aurait été dommage que son état empire après avoir endurer tout cela...
Halyalindë avait l’œil. En effet, le torse de Fenris ne comportait aucune cicatrice, ou si légère qu'elles étaient invisibles à qui ne connaissait pas leurs existences. Certaines plaies n'avaient même laissé aucune trace grâce aux bons offices des soigneurs de l'armée. Il n'avait jusqu'alors jamais été touché... Ou en tout cas, jamais aussi grièvement.
-Vous avez l'air de tenir le coup. Vous avez l'habitude des blessures?
Le jeune soldat lâcha un petit rire. Tenir le coup ? Il se sentait si faible... Et la partie de son dos qui était touchée n'était plus qu'un amas de douleur. Son esprit n'était pas aussi clair qu'il l'aurait voulu et sa respiration était plus rapide que d'ordinaire. La seule partie de lui qui parvenait à résister sans mal dans cette situation, c'était son optimisme qui se manifestait dans ses traits d'humour.
-Non, pas vraiment. En fait, ce sont mes premières. Jusque là j'ai eu... quelques coupures légères... une brûlure superficielle à la main droite. C'est à peu près tout.
Fenris jeta un œil sur sa main qui avait guéri depuis longtemps déjà. Contrairement au visage de son frère qui avait été touché par le même mal mais dans des proportions bien différentes. Choisissant de ne pas s'obscurcir les idées, il détourna son regard de ses doigts et releva la tête vers la cime de l'arbre au pied duquel il se tenait. Plongé dans ses idées, un nouveau rire lui échappa.
-Vous savez ce qu'il y a de plus amusant ?
Sans se retourner, il tourna la tête vers Halyalindë.
-C'est que ce n'est pas ainsi que mes proches craignaient qu'il m'arrive malheur. Je suis le dernier né. Le troisième fils des Nöldorion. Mon frère le plus jeune a... Pas trois fois mon âge mais presque. Là où certains n'ont que leurs parents pour s'inquiéter pour eux, moi j'ai deux frères à leur ajouter. Ils se sont toujours inquiétés davantage pour moi que l'un pour l'autre. Même par le passé.
Fenris marqua une pause avant de poursuivre.
-Evidemment, vous ne les verrez jamais afficher un air soucieux mais en privé ils sont bien plus démonstratifs. Lorsque la bataille d'Ellyrion a eu lieu, la nouvelle s'est très vite répandue et nous ne pouvions prévenir nos proches avec autant de rapidité que courraient les rumeurs. Dans sa réponse à notre lettre, ma mère a déversé toute la peur qu'elle avait eu pour nous... Et elle m'a adressée une phrase en particulier, un peu comme une mise en garde. Elle a dit que si un jour j'étais blessé, ce serait uniquement par la faute des drows.
Un léger sourire étira les lèvres du jeune Nöldorion.
-On peut dire qu'elle se trompait.
Fatigué, Fenris ne se rendait même pas compte que sa phrase pouvait être mal interprétée... Surtout en ignorant que la Protectrice prenait son acte de la veille pour l'accomplissement de son devoir. Evidemment, il parlait de lui. Il avait décidé seul de se jeter entre elle et les tireurs. Et pour des raisons qui lui étaient propres. |
| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] Lun 16 Fév 2015 - 10:19 | |
| -Des cours particuliers? J'avais oublié que vous étiez aussi instruit Messire... ou peut-être juste vantard.
Ces échanges sur un ton léger étaient exactement ce dont Halya avait besoin. Normalement, elle s'efforçait d'avoir cet effet sur les autres par quelques bons mots et une attitude optimiste, mais quand l'autre se prêtait au jeu, c'était toujours beaucoup plus facile... et agréable.
Peut-être était-ce la douleur ou la fatigue mais lorsqu'elle fit remarquer qu'il était plutôt dur au mal, Fenris laissa échapper un rire. Elle l'écouta avouer que c'était sa première blessure sérieuse. Sans s'en rendre compte, elle suspendit son geste un instant... Il n'avait pas tourné de l'œil. Il n'avait pas hurlé. Il venait d'accepter qu'une novice le recouse à vif juste après une extraction plutôt sportive.
-Alors il n'y a qu'une question à vous poser: vous êtes inconscient, masochiste ou incroyablement courageux?
Comme si la blessure dans son dos n'existait plus, il leva la tête vers la cime de l'arbre et lâcha de nouveau un éclat de rire. Inconscient... Du moins maintenant. Halya commençait à douter sérieusement du fait qu'elle ne trouvait sa peau brûlante que par différence avec ses doigts froids. S'il commençait à avoir une forte fièvre, ils n'étaient pas sortis de l'auberge.
Mais le guerrier reprit la parole.
-Si vous dites que le plus drôle, c'est ma façon de compter, je vais finir par me vexer, vous savez?
Un bout du visage de Fenris apparu. Il parlait vite. Halya l'écouta attentivement. Il parlait de sa famille. De ses frères. C'est vrai qu'une telle fratrie était plutôt rare. Même si Halya savait ce que ça pouvait être de grandir dans une famille protectrice et aimante, elle ne pouvait savoir ce que c'était d'être le dernier-né dans une famille aux membres si honorables. Son père avait été assez gêné dans sa carrière pour avoir épousé une elfe sylvaine, si bien qu'on en attendait plus tant que ça de sa fille, même si elle portait le nom d'une noble et prestigieuse lignée. Elle avait aussi du mal à imaginer à quoi pouvaient ressembler les relations avec un frère ou une sœur du tiers de son âge. Mais elle avait senti l'affection qui liait le capitaine Nöldorion à son jeune frère. Avoir quelqu'un de proche sous ses ordres n'était jamais facile.
La bataille d'Ellyrion, en particulier, avait été difficile pour tout le monde. Il était normal que sa mère ait eu peur. Au moins, aucun membre de sa famille n'avait trouvé la mort ce qui était un miracle en soit quand tant de gens avaient perdu quelqu'un. Elle-même avait vu mourir sa mère et son père s'éteignait à petit feu. Le Mal-être le rongeait peu à peu. Mais Halya avait appris à vivre avec.
Elle allait sortir un bon mot sur les drows mais il resta coincé dans sa gorge. Le sourire de Fenris lui sembla glacial. Peut-être aurait-il tourné sa phrase autrement s'il avait compris à quel point elle pouvait être blessante pour une femme qui essayait de faire passer le bien commun avant elle. Lentement, Halya reprit son travail. Alors il la considérait malgré tout comme responsable. Elle pris une grande inspiration. Ce genre de réaction n'avait rien à voir avec un quelconque devoir. S'il s'était juste jeté sur elle sans réfléchir... Même!
-Ce n'est pas tout de savoir compter, Messire, cracha-t-elle sèchement. Mais il faudrait apprendre à assumer vos actes. C'est le tir d'un drow qui vous a blesser. Si vous voulez me considérer comme responsable, soit. Sachez seulement que cette remontrance puéril vous nuie autant qu'à moi.
Elle aurait pris le coup d'arbalète. L'attitude du jeune homme la révulsait. Elle ne le pensait pas capable de ça. Elle se sentait tellement déçu... Beaucoup trop en fait. Après tout, c'était la première blessure grave d'un jeune soldat. Elle ne savait pas pourquoi elle était tellement toucher par l'attaque de Fenris. Mais elle avait du se retenir à deux mais pour ne pas exploser.
Dernière édition par Halyalindë Yasairava le Lun 23 Fév 2015 - 13:59, édité 1 fois |
| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] Lun 16 Fév 2015 - 13:01 | |
| Fenris sentit le trouble momentané chez Halyalindë alors qu’il lui avouait que c’était sa première blessure. Elle avait stoppée toute activité sur son dos et il ne ressentait plus aucun mal autre que celui qui persistait malgré l’absence de tout contact. A sa question, il lui adressa un nouveau sourire voilé.
-Courageux, je l’espère ! Ou bien suis-je tout simplement conscient que me morfondre sur ma douleur ne nous aidera pas à nous sortir de cette situation.
C'était vrai... Mais il n'y avait pas que cela. Toutefois, il n'avait pas besoin d'en dire davantage pour le moment. Il marqua une courte pause avant de poursuivre avec un peu de malice dans le regard.
-A moins que ce ne soit héréditaire ?
Pourquoi finir sur une note qui leur rappeler la dure réalité ? Perdus dans les bois, livrés à eux-mêmes sur la partie d’Anaëh la moins sécurisée… Il ne manquait plus que les drows partent à leur poursuite.
Mais le côté jovial de leur discussion cessa quelques instants plus tard.
-Ce n'est pas tout de savoir compter, Messire. Mais il faudrait apprendre à assumer vos actes. C'est le tir d'un drow qui vous a blessé. Si vous voulez me considérer comme responsable, soit. Sachez seulement que cette remontrance puéril vous nuie autant qu'à moi.
Fenris resta pantois un instant. Qu’avait-il dit qui puisse lui laisser entendre qu’il la considérait comme étant la cause de son malheur.
-Pourquoi seriez-vous… ?
Le jeune soldat s’interrompit alors que la réponse se révélait d’elle-même à son esprit tandis qu’il.se remémorait ses propres paroles. Sa phrase laissée en suspens était très controversée et pouvait largement prêter à confusion. Il avait vexé la dame alors que ce n’était nullement son intention. Pire encore, elle se trompait sur le sens de ses paroles. Peut-être n'aurait-il pas dû taire la suite de sa justification concernant l'endurance face à la douleur. Fenris ne pouvait la laisser penser qu’il rejetait la faute sur elle. Il devait lui faire comprendre qu’il assumait parfaitement son acte. Il passa alors une main dans son dos et attrapa les doigts de la dame qui appliquait la pommade (avec peut-être un peu moins de délicatesse qu’auparavant…) et arrêta de ce fait son geste. Puis il fit un effort douloureux pour se retourner et lui faire face. Une fois installé, il vrilla son regard dans celui d’Halyalindë afin qu’elle puisse juger par elle-même de la sincérité de ses mots.
-Vous vous méprenez sur le sens de mes paroles. Je ne juge personne responsable de ce qu’il s’est passé. J’ai pris seul la décision d’intervenir en entendant les drows parler de vous. Je me suis interposé entre leurs arbalètes et votre cœur car c’est ce qu’il m’est apparu comme étant la chose à faire. Je n’ai même pas pensé à votre titre à ce moment-là. Même s’il y a peu de chances que les drows se coordonnent pour s’en prendre à un simple soldat, si cela avait été votre grade je n’aurais pas agi différemment.
Achevant de s'expliquer, Fenris se rendit compte qu'il tenait toujours la main d'Halyalindë dans la sienne. C'était un geste de proximité qui aurait pu paraître déplacer si la dame tenait aux règles de bonnes conduites. Il desserra alors lentement l'étreinte de ses doigts et la libéra. Il jaugea son regard afin de s'assurer qu'elle avait bien entendu son message. Il était seul responsable de son état et cela justifiait le fait qu'il endure son mal sans se plaindre. Toutefois, il n'apportait aucune explication à son geste hormis "c'était ce qu'il y avait de mieux à faire à mes yeux". Lui-même n'était pas sûr de pouvoir entièrement l'expliquer. Ce qu'il avait dit à la Protectrice au début du mois faisait partie de la solution, sans nul doute. Le fait qu'il la connaisse avait peut-être aussi joué dans la balance, d'autant qu'il l'appréciait. Mais une chose était sûre : Il l'aurait fait, quoi qu'il arrive. |
| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] Lun 16 Fév 2015 - 19:20 | |
| -Pourquoi seriez-vous...?
POURQUOI?! Halya se raidit un peu plus, portant toute son attention sur le dos du soldat. Elle appliqua le reste du cataplasme ocre en tas avant de se tourner pour frotter sa main sur une racine et souffler un peu. Ce n'était pas le moment de s'énerver.
-Rien... laissa-t-elle tomber à contre coeur.
Ils devaient pouvoir compter l'un sur l'autre et continuer sur cette voie n'était pas franchement une bonne idée pour maintenir la cohésion. Elle ravala les noms d'oiseaux qu'elle avait en travers de la gorge. Elle savait qu'elle réagissait beaucoup trop violemment. C'était son tempérament et elle avait beaucoup de mal à se retenir.
Elle allait se tourner pour attraper l'aiguille lorsque quelque chose attrapa sa main. Elle allait se dégager brutalement lorsqu'elle sentit le dos du soldat pivoter. Tant bien que mal, Fenris se retournait vers elle. Ses yeux asymétriques cherchaient ceux d'Halya avec insistance.
-Vous vous méprenez sur le sens de mes paroles. Je ne juge personne responsable de ce qu’il s’est passé. J’ai pris seul la décision d’intervenir en entendant les drows parler de vous.
Il... quoi? Les drows l'avait visée elle en particulier? Logique. Elle avait l'habitude d'être une prise de choix, mais pas de se battre à cheval au milieu de fantassins. Elle offrait une cible facile pour des tireurs.
-Je me suis interposé entre leurs arbalètes et votre cœur car c’est ce qu’il m’est apparu comme étant la chose à faire. Je n’ai même pas pensé à votre titre à ce moment-là.
Halya sourit dans un soupire. Ses épaules retombèrent aussi vite qu'elles s'étaient tendues. Elle l'avait mal jugé. Doublement mal jugé. Elle aurait du savoir qu'il ne le pensait pas. Qu'il n'était pas du genre à renvoyer les conséquences de ses décisions sur les autres. Et elle se sentait totalement stupide... et soulagée.
Mais il venait également de dire quelque chose que la Protectrice ne pouvait pas ignorer. Il ne s'était pas interposé parce qu'elle était gradée. Il l'avait protégée parce que... Gênée, elle s'était détournée une seconde avant de revenir vers ses yeux vairrons. Son visage était proche. Sa main caleuse emprisonnait toujours ses doigts. Il la voyait vraiment comme une personne qui méritait d'être protégée...
- Même s’il y a peu de chances que les drows se coordonnent pour s’en prendre à un simple soldat, si cela avait été votre grade je n’aurais pas agi différemment.
Elle frissonna. Fenris desserrait lentement les doigts. Jusqu'ici, elle n'avait qu'à moitié eu conscience du contact de sa main. Le geste lui avait paru naturel, mais cela restait un contact inattendu. Maintenant qu'elle s'en était aperçu, cela pouvait même paraitre à la limite du déplacé. Elle balaya cette pensée d'un revers de main. Ils n'en étaient plus à ça près. A quoi bon la bien séance lorsqu'on essaie de survivre au fond des bois.
-Veuillez...
Elle hésita un instant avant de laisser tomber. Même dans sa façon de réagir aux médisances de la Protectrice, il essayait de ne pas la blessée.
-Pardon.
Avouer son erreur n'était jamais agréable, mais cette fois-ci, c'était plus que nécessaire. Elle s'entendait bien avec cet homme. Il l'intriguait depuis leur rencontre et ils avaient appris à travailler ensemble depuis peu. Elle aurait du savoir qu'il y avait plus qu'une histoire de faute ou de hiérarchie dans ses paroles.
-Je n'aurais pas dû vous juger. Ni m'emporter. Je vous dois la vie. Merci, nin Melon.
Elle sourit en prononçant ces derniers mots. En vérité, cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas eu l'occasion de les prononcer. Peut-être était-ce un peu prétentieux ou déplacé vu qu'ils ne se connaissaient que depuis un mois mais c'est ainsi qu'elle le sentait. Avec ce qu'il se passait, elle se sentait proche de lui.
Dernière édition par Halyalindë Yasairava le Lun 23 Fév 2015 - 14:00, édité 1 fois |
| | | Fenris Nöldorion
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| Sujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] Lun 16 Fév 2015 - 22:19 | |
| Le sourire dans un soupir alors qu'il lui confiait n'avoir agi que pour elle. Non pas par devoir. Ni par sens du sacrifice. Juste pour sa personne. Fenris vit le soulagement s'emparer d'elle, sans vraiment être en mesure de comprendre pourquoi ce sentiment l'avait envahie et pas un autre... Elle aurait pu être en colère de s'être trompée ou se contenter de rester vexer en refusant de le croire par honte. Mais non. Il avait la sensation de lui avoir retiré un poids des épaules comme si elle accordait une réelle importance à la façon de penser et d'agir de son compagnon. C'était... curieux autant qu'agréable. Il y eut un flottement durant lequel il perdit son regard. Elle détourna les yeux comme si quelque chose la gênait. Est-ce l'attitude qu'elle avait adoptée ? Quelque chose qu'il avait dit ? Ou fait ? Trop de questions pour son esprit fatigué... Il n'était pas en état de démêler tout cela en même temps. En attendant, il les garderait dans un coin de sa mémoire afin de procéder à une analyse plus efficace lorsque le moment serait propice.
Après un moment de silence, Halyalindë entama une phrase dont il pouvait aisément deviner la suite. La formulation aurait été très formelle, à n'en pas douter. Toutefois, la Protectrice choisit d'en adopter une bien plus simple et qui collait davantage à la suite de son discours, réclamant son amitié. Melon... Fenris n'avait pas souvenir de la dernière fois qu'il fut appeler ainsi. A dire vrai, il avait vécu une enfant très solitaire, partagé entre l'enseignement et la recherche personnelle de savoirs. Il n'en regrettait rien mais il ne pouvait se vanter de s'être fait beaucoup d'amis, bien qu'il ai toujours été quelqu'un de très sociable et d'agréable compagnie. Une fois de plus, le cadet des Nöldorion chercha à obtenir le regard de la dame. En temps normal, il aurait volontiers baissé la tête pour le trouver mais ce mouvement lui était impossible. Il glissa alors ses doigts sous le menton d'Halyalindë et le lui redressa délicatement. Une fois qu'il eut capté son attention, il lui adressa un doux sourire.
-C'est à moi de m'excuser.
Il rompit de nouveau le contact entre ses doigts et la peau de la Protectrice avant de poursuivre. Il n'avait plus besoin de la maintenir ainsi, sûr de ne plus perdre son regard.
-Je ne me suis pas rendu compte des conséquences de mes paroles. Je ne commets pas ce genre d'erreurs d'habitude.
Les sourcils de Fenris se froncèrent d'une curieuse façon tandis qu'il songeait au fait que ces propos n'étaient pas totalement vrais.
-Du moins, pas involontairement.
Un plus large sourire vint illuminer son visage. Evidemment, il avait déjà utilisé cette méthode pour amener à la réflexion ou provoquer une réaction bien particulière mais toujours à bon escient et dans un but qui se voulait louable.
-Je ne suis décidément pas en sécurité avec vous. Vous m'emmener à la chasse avec un loup géant dans la région la plus dangereuse d'Anaëh. Vous m’apitoyez pour que je parte à la recherche de votre jument en pleine nuit. Vous m'entraînez chez les Noss et... Vous me conduisez à commettre des impairs de langage.
Fenris feignait ouvertement le sérieux tandis qu'il déformait la réalité pour mettre certaines de leurs mésaventures sur le dos d'Halyalindë. Cette fois, pas question de lui laisser croire qu'il le pensait. Elle ne lui avait jamais rien demandé pour sa jument et c'était son frère qui l'avait désigné pour la mission chez les elfes sylvains. Quant à leur récent quiproquo, la seule fautive était la fatigue. Il n'y avait guère que la partie de chasse qu'elle avait provoquée et c'était déjà suffisant ! Il restait une question à traiter... Celle qui se cachait dans ses derniers mots.
-Si j'avais réellement pensé que vous étiez responsable de mon état, le fait de vous avoir sauvée n'aurait pas rendu votre réaction injustifiée. Mais je ne crois pas me tromper en disant que je vous la dois tout autant. Je n'aurais jamais pu me relever seul et encore moins fuir si loin.
Le cavalier marqua une courte pause avant de poursuivre.
-Puisque nous voilà à égalité... Sachez que votre amitié m'honore. Mais j'y pause une condition. Vous me devez bien cela.
Un sourire malicieux se glissa sur les lèvres de Fenris. Voilà qu'il retournait les conséquences de ce petit quiproquo à son avantage. Ô, ses ambitions dans cette histoire étaient bien maigres. Il voyait plutôt cela comme la naissance d'une certaine complicité. S'ils devaient réellement être des amis, puisque les conditions s'y prêtaient et qu'ils étaient seuls, il pouvait se permettre cette petite espièglerie. |
| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] Mar 17 Fév 2015 - 0:33 | |
| Elle laissait ses propres mots faire écho à de lointains souvenirs lorsqu'elle sentit les doigts de Fenris glissés sous son menton. Trop surprise pour reculer, elle se contenta de suivre le mouvement qui lui demandait de relever la tête. Il lui souriait, toujours aussi proche, aussi doux. Il s'excusa. Elle repoussa gentiement sa main. Elle sentit le contact de ses doigts chauds disparaitre mais ne parvint pas à sacoir si elle en était soulagée.
Il avait l'air fatigué, ses cheveux étaient toujours ébouriffés et terreux, mais il semblait totalement maître de lui. Remarque, elle n'avait pas à juger l'état de son compagnon, ses cheveux étaient surement dans un état pire encore et lui ne semblait pas s'être fait toucher au visage. Il vrillait ses yeux dans les iris vert pâle d'Halya avec toujours autant d'insistance. Un sourire plus franc barra son visage. Halya laissa échapper un léger rire lorsqu'il insista sur le côté involontaire de sa réplique maladroite.
Puis il attaqua de nouveau, faussement sérieux. Cette fois, le sourire de la Protectrice s'affirma. Entendre leurs précédentes rencontres résumées de cette façon était pour le moins cocasse! Une chasse nocturne à la jument. Une chasse tout court qui s'était transformée en chasse aux chimères en compagnie d'une humaine à quelques kilomètres du Front. Une mission chez les Noss où un simple soldat s'était vu donner la responsabilité de tout une équipe de militaire. C'est vrai que les choses tournaient à l'inattendu à chaque fois qu'ils se croisaient; et ce depuis leur toute première rencontre où elle l'avait confondue avec un officier.
-Il me semble que vous oubliez la fois où je vous ai volontairement attiré dans une embuscade drow pour que vous sauviez ma vie et celle de mes hommes. Mais sachez que je n'apitoie personne, Messire... Du moins pas volontairement.
Elle fut prise d'une envie subite de détourner la conversation pour en finir avec cette étrange tension qui persistait entre eux et qu'elle ne voulait pas voir, mais le regard aiguë de Fenris et sa proximité ne la laissèrent pas faire. Il reprit son explication. Il lui rappela la façon dont ils avaient fui le champ de bataille sans se retourner, esprant simplement que les autres puissent en faire autant. Il ne concidérait pas qu'elle ait la moindre dette envers lui. Elle l'avait sauvé.
-Puisque nous voilà à égalité... Sachez que votre amitié m'honore. Mais j'y pause une condition. Vous me devez bien cela.
Devant le sourire malicieux de son compagnon d'armes, Halya fronça les sourcils. Ses yeux s'étrécirent et sa tête rentra légèrement dans ses épaules dans une attitude légèrement farouche qu'elle ne contrôlait absolument pas. Elle avait l'impression de voir un gros piège à loups juste derrière les lèvres de Fenris. Bien sûr, elle sentait que ça ne serait rien de grave, mais le voir ainsi retourner la situation à son avantage la laissait dubitative... Et réveillait sa curiosité.
A jouer dans les deux tableau, le guerrier aurait surement put facilement gagner... S'il avait été un pu moins fatigué. Mais dans leur état à tous les deux, la joute verbale tournerait probablement au combat d'infirme.
-D'après ce que vous venez juste de dire, je ne vous dois rien, il me semble. Répliqua Halya sans se départir de son sourire. Mais je vous écoute, allez-y...
Les dernières phrases du soldat la frappèrent un instant avant qu'elle reporte son entière attention sur lui. Pour la première fois, l'ex-militaire se rendait compte qu'elle avait toujours parlé à cœur ouvert avec Fenris. C'était quelqu'un avec qui elle n'avait jamais essayé d'être quelqu'un d'autre qu'elle. Elle n'avait jamais essayé de l'inspirer, de le diriger ou de l'utiliser. Elle s'était contenté de profiter de sa compagnie et des capacités qu'il voulait bien mettre à sa disposition.
Elle ne l'avait jamais traité comme elle traitait les soldats ou même parfois les officiers de l'armée royale. Elle le traitait comme un compagnon d'armes. Dès le premier soir, c'est ce qui était passé en premier plan. Elle avait écouté ses conseils pendant chaque entretien avec les Noss et si elle discutait en général seules les points les plus épineux c'est parce qu'elle commençait à avoir de l'expérience dans le domaine. Elle n'avait jamais cherché à se poser comme son supérieur hiérarchique ni joué les Protectrices. Ils avaient toujours été "à égalité".
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| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] Mar 17 Fév 2015 - 14:50 | |
| Après son énumération de leurs aventures les plus incongrues, Halyalindë poursuivit le mouvement en rappelant leur toute première rencontre lors de l’embuscade des drows. D’un geste de la main, Fenris chassa la proposition avec humour.
-Je n’ai jamais dit que la liste était exhaustive.
Qu’il était agréable de partager de tels moments avec la noble elfe. Il en oubliait presque leur situation et la douleur lui tenaillait le dos. Elle n’usait d’aucun faux semblant. Elle lui parlait avec sincérité et agissait avec lui sans tenir compte de leurs statuts si différents. Fenris n’était pas issu de n’importe quelle famille mais son rang ne valait pas celui d’une protectrice. Malgré cela, elle se montrait au naturel et faisait preuve d’une grande ouverture d’esprit lors de leurs échanges. Il avait découvert chez elle un esprit espiègle qu’il ne serait pas attendu à trouver chez un autre noble. Plus les responsabilités étaient grandes, plus il était rare de pouvoir toucher du doigt la véritable personnalité d’un elfe. Alors tenir un tel discours et voir Halyalindë en rire avaient quelque chose d’exceptionnel. L’attitude de la dame avec les autres soldats et officiers était bien différente. Cela lui était-il exclusivement réservé ? Il n’aurait su le dire et n’en connaissait pas la raison.
Toutefois, la malice avait ses limites. La dame ne semblait guère apprécier la dernière petite plaisanterie de son compagnon, semblant s’en méfier comme de la peste. Fenris plaça ses mains devant lui en signe d’apaisement.
-Rien d’important, je vous rassure.
Il accompagna ses mots d’un sourire et poursuivit.
-Puisque le nom d’Arava possède déjà une histoire chargée d’émotions, il serait cruel de ma part de l’utiliser et ainsi de les rappeler à votre souvenir. C’est pourquoi je souhaiterais en trouver un nouveau. Malheureusement, votre requête me prend au dépourvu et je n’en ai pas en tête. En attendant, me permettrez-vous de vous appeler simplement Halyalindë ?
Il y avait en fait deux questions en une… Il ne se serait certes pas permis d’utiliser son prénom sans son accord, pas plus que de lui donner un surnom. Fenris aimait beaucoup ce prénom. Sa sonorité était très chantante tout autant que sa signification. Toutefois, il était composé d’un grand nombre de syllabes, ce qui ne seyait guère à l’intimité que suggérait une relation amicale. Aussi, ne se sentant pas en mesure de l’appeler Arava, il lui paraissait plus opportun de lui en trouver un nouveau qui conviendrait d’avantage à leur amitié naissante et à leurs échanges aussi légers que naturels.
Une brise au parfum de printemps passa près d’eux, fraîche et agréable. L’air vint frôler la surface du dos et les blessures de Fenris dont le seconde saignait toujours. Il n’avait pas froid mais le vent glissant sur le sang frais provoqua une réaction naturelle et incontrôlable. Il fut pris d’un frisson si soudain qu’il eut peine à le retenir. C’est ainsi que la douleur se rappela à lui, vive et poignante. Le jeune soldat serra les dents et les poings et baissa la tête, le temps qu’elle passe. Rouvrant les yeux, il vit l’aiguille qui l’attendait sagement depuis quelques minutes… Après ce bref instant avec Halyalindë, il était cruel de retrouver la dure réalité. Malgré cela, il tendit le bras et saisit délicatement l’objet entre deux doigts. Si la Protectrice cherchait à la lui reprendre, il devrait l’en écarter pour la préserver de ce qu’il était en train de faire. Il prononça deux mots, le regard fixé sur l’objet, puis l’approcha lentement d’un des anneaux de fer de sa cuirasse. A peine les métaux furent-ils en contact qu’une étincelle aussi brève que brillante pris forme. Il réitéra l’opération deux ou trois fois afin de s’assurer que l’aiguille ne portait plus aucune charge électrique. Enfin, Fenris tendit l’ustensile stérilisé à sa soigneuse. Il lui adressa un sourire qui masquait son appréhension à l’égard de ce qui allait suivre mais ses yeux lui faisaient dire qu’il était grand temps… |
| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] Mar 17 Fév 2015 - 19:21 | |
| En entendant la condition de Fenris, Halya ne put s'empêcher de sourire. Lorsqu'il avait à demi accepter son amitié, et après sa question de la veille, elle pensait qu'il en profiterai pour exiger un tutoiement. Peut-être des anecdotes voire l'explication de son surnom qu'elle lui avait refusé à leur première rencontre Mais non. Il voulait utiliser un diminutif de son choix. Un diminutif moins chargé en émotions semblait-il...
Le fait qu'il se soit aperçu que l'origine du surnom de la Dame d'Ardamir n'était pas anodine était déjà un exploit. Elle ne pensait pas laisser paraitre ce genre de chose si facilement. Et puis il était devenu si commun qu'elle même n'y pensait plus aussi souvent. Ça faisait partit d'elle maintenant, ça lui rappelait beaucoup de gens. Tous ses amis proches utilisaient ce nom... Enfin ceux qui avaient survécus à Ellyrion, Eraison et qu'elle avait encore l'occasion de voir...
En y réfléchissant, il avait raison, Arava avait sa propre histoire. Il était vieux et cabossé. Sa mère, son precepteur, ses camarades de classes, son époux, ses compagnons d'armes, Dragan. Il n'y avait pas que des bons souvenirs, mais elle avait fini par y tenir à ce petit mot qui remplaçait le prénom bien étrange que son père lui avait donné. Voir quelqu'un qu'elle connaissait depuis si peu de temps énoncer sans presque s'en rendre compte des vérités que ses proches avaient parfois eu du mal à saisir était plus que surprenant. Elle n'arrivait pas à savoir si elle devait se réjouir ou s'inquiéter d'être si vite cernée par le soldat, elle qui avait l'impression d'en connaitre si peu sur lui.
Les intensions du guerrier étaient bonnes. Elle n'était tout simplement pas habituée à ce qu'on lui donne des surnom particuliers... où à ce qu'on l'appelle par son prénom. Mais c'était peut-être le moment de rompre les vieilles habitudes.
-Je... Oui. Bien sûr. Appelez moi par mon prénom le temps que vous vous décidiez. Vous avez carte blanche. Évitez simplement les surnoms trop ridicules. Ce n'est pas que ça me gêne mais j'ai une réputation à tenir... Par contre, j'espère que vous m'excuserez. J'ai toujours eu un manque d'imagination déplorable pour trouver des surnoms, même pour...
Elle s'arrêta en voyant Fenris se contracter. Ils parlaient mais l'heure tournait et les blessures de l'elfe ne se refermeraient pas seules. Elle posa une main sur son genoux pour lui montrer qu'il n'était pas seul et attendit qu'il rouvre les yeux, l'aiguille roulant entre ses doigts. La passer à la flamme était impossible. Il faudrait faire avec...
C'était sans compter sur la magie. Une chose qu'elle avait bien souvent tendance à oublier... Lorsque le blessé lui rendit l'aiguille, le métal était encore chaud. Le sourire de Fenris se voulait sûr et la douleur fulgurante qui venait de le prendre semblait l'avoir convaincu que la nécessité de faire quelque chose. Elle soutint son regard avec un sourire confiant avant de ramasser la pochette contenant du fil.
-Très bien. Inutile de maintenir vos bras sur l'arbre. Cela serait inutilement douloureux. Par contre, je pense que cela vous sera encore utile...
De sa main libre, elle récupéra la protection de cuir qu'elle avait écharpée et la tendit à Fenris. Puis ils se mirent en place. De nouveau dans son dos, elle pu voir que le sang gouttait toujours légèrement. Elle était incapable de dire combien de points seraient nécessaires. Comme avant un combat, elle se vida la tête pour empêcher ses mains de trembler et passa le fil dans le chas de l'aiguille.
Cette fois, elle ne tenta pas de piéger Fenris, elle le prévint avant d'enfoncer l'aiguille dans sa chair. Elle essaya de faire aussi vite que possible mais préféra donner la priorité à la qualité. C'était le mieux qu'elle pouvait faire mais le muscle avait été profondément endommagé et le carreau qui était cassé dans l'os ne pourrait pas être retiré pour l'instant. Elle savait très bien que si un vrai guérisseur n'y jetait pas rapidement un coup d’œil, il pourrait y avoir des séquelles.
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| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] Mar 17 Fév 2015 - 20:38 | |
| Lorsque la Protectrice accepta qu'il l'appelle par son prénom, Fenris lui répondit par un sourire accompagné d'un signe de tête. Il venait donc de se faire une amie... Il avait beau ne pas être un expert, il doutait que beaucoup d'amitiés se soit conclue de cette manière. Mais qu'avaient-ils connu de "normal" depuis leur rencontre ? Pas grand chose. Ils l'avaient avoués chacun leur tour.
-Par contre, j'espère que vous m'excuserez. J'ai toujours eu un manque d'imagination déplorable pour trouver des surnoms, même pour...
-Oh mais il y a toujours... Le guerrier pacifique.
A travers le ton de sa voix et l'expression de son visage, Fenris montrait une nouvelle fois ce qu'il pensait de ce surnom. Il n'était pas du genre vantard, à se mettre en avant au point que cela en devienne vulgaire. Au contraire, il était discret et humble, préférant l'ombre de son aîné à la lueur d'un insigne. On attribuait de tels surnoms à des héros et il n'en était pas un. Il n'était qu'un elfe tentant de faire ce qu'il y avait de mieux pour son peuple.
-Mais je n'ai toujours répondu qu'au nom de Fenris.
Il lui sourit tandis qu'il lui accordait discrètement la même faveur que celle qu'elle venait d'accepter. Il n'aurait rien contre un surnom, si d'aventure elle lui en trouvait un, mais pour l'heure son prénom lui convenait très bien.
Une fois l'aiguille rendue, le soldat se retourna avec plus de peine que la première fois. Il fallait avouer qu'il n'était pas pressé que cela commence. Mais que cela finisse en revanche... Suivant les conseils d'Halyalindë, il posa son bras sur ses genoux. Ainsi, ses muscles étaient détendus et l'opération serait plus aisée. Il était néanmoins conscient qu'il y avait peu de chance pour qu'il parvienne à lever le bras par la suite. Cette partie des soins fut sans nul doute la plus longue et la plus difficile à supporter pour Fenris. Il n'avait aucun moyen de se rendre compte de l'avancé de la suture et, après quelques points, il en perdit le compte... Combien de fois l'aiguille avait-elle percé sa chair ? Combien de mètres de ficelle étaient passés dans chaque perforation ? Combien de temps est-ce que tout cela avait duré ? Il n'en avait pas la moindre idée. Il ne pouvait hélas rien faire d'autre qu'attendre, les dents serrés au point de laisser des marques indélébiles sur le morceau de cuir, étouffant ses gémissements autant que faire se pouvait. Il avait parfaitement conscience qu'Halyalindë faisait ce qu'elle pouvait pour le soigner au mieux et abréger ses souffrances au maximum mais c'était à peine s'il se rendait compte que la longueur de la ficelle se réduisait point après point... Il lui semblait que son dos était de plus en plus sensible et douloureux et il priait pour que chaque suture soit la dernière, se demandant s'il tiendrait le coup pour une prochaine...
Mais cela prit fin et Fenris laissa choir le morceau de cuir. Fini... Enfin... Maintenant, elle pouvait lui dire que le pire était passé. Elle appliqua un morceau de tissu sur la blessure et commença à le bander. Cette fois, pas de doigts sur le tronc. Le jeune soldat était épuisé et incapable de soulever son bras mal en point. Tout juste avait-il posé le plat de sa main sur sa cuisse afin de faire se lever son coude de manière à lui donner l'aisance nécessaire pour le panser. Lorsqu'elle eut fini, elle l'aida à remettre sa chemise et sa tunique. Il n'eut même pas la force de protester quand elle passa devant lui pour le reboutonner. Tout juste avait-il posé une main sur l'un de ses avants-bras, essayant par cette veine tentative de la dissuader. Si la fatigue et la perte de sang l'avait pousser à commettre une erreur langagière un peu plus tôt, cette fois la douleur l'avait rendu muet pour un petit moment. Pour l'heure, les drows ne se manifestaient pas et c'était une chance étant donné l'affaiblissement avancé de Fenris qui aurait été prêt à se laisser tomber au sol si la perspective de se faire plus mal encore dans sa chute ne l'avait pas poussé à rester suffisamment conscient pour se maintenir assis. |
| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] Mer 18 Fév 2015 - 1:42 | |
| L'aiguille mordit une dernière fois la peau de Fenris. Halya termina de couper et fixer le fil. La nuit qu'elle avait passée ne l'avait pas aidé à garder sa concentration, mais elle était arrivée au bout. Enfin.
Avant que la tension ne retombe totalement, elle vérifia une dernière fois son travail, appliqua une compresse sur la plaie qu'elle ne pouvait refermer et banda le tout, passant au-dessus et en dessous de l'épaule en faisant attention à ne pas faire bouger le bras droit du blessé.
Avec le traitement qu'il venait de subir, il était probable qu'il soit incapable d'utiliser son bras pendant plusieurs heures... Ou plusieurs jours peut-être. Halya n'était pas guérisseuse et ses estimations restaient vagues. Mais elle était presque sûre d'une chose : le contre-coup n'était peut-être pas loin.
Sans attendre, elle aida le blessé à remettre sa chemise et sa tunique. Plus que protéger les bandes, cela lui éviterait à avoir à lutter contre le froid en plus du reste. Avec un peu de chance, ça éviterait à la fièvre de trop monter. Alors qu'elle remontait le tissu le long du bras inerte, elle sentit l'autre main de Fenris s'accrocher à son avant bras pour la retenir. Maintenant qu'elle voyait son visage, elle ne pouvait plus en douter. Il était éreinté. Ne prenant même pas la peine de parler, il leva difficilement les yeux vers elle.
-ça va aller Fenris. C'est pour vous tenir un peu plus chaud et ça évitera que les bandes ne bougent.
Elle finit de rapidement de refermer chemise et tunique, sentant par moment tanguer le buste de son ami. Elle prononçait des phrases inutiles ou stupides pour maintenir éveiller le peu d'attention qu'il avait encore. Il ne les comprenait probablement pas, mais elle espérait que ça lui éviterait de se laisser aller à l'inconscience sans s'en rendre compte et par conséquent de s'effondrer sur le sol. Cela fait, elle l'allongea sur le côté. Il faillit tomber à plusieurs reprises. Ses bras et ses jambes étaient en coton, mais à deux, ils réussirent à faire en sorte qu'aucun mouvement brusque ne vienne empirer les choses. Elle passa une main sur son front pour vérifier que la fièvre ne montait pas, repoussa quelques mèches qui tombaient dans les yeux du cavalier et se permit finalement de s'adosser à la paroi végétale avec un long soupire.
C'était fait. Elle ne s'était pas ratée et Fenris était toujours en vie. Totalement hors course, mais en vie. Halya attrapa la gourde pour prendre une gorgée d'eau. Elle en proposerait à Fenris lorsqu'il serait u peu remis. Pour l'instant, elle avait encore l'occasion de le laisser se reposer un peu.
Lorsqu'elle essaya de refermer la gourde, le bouchon refusa obstinément de retrouver son emplacement. La guerrière ouvrit des yeux surpris. Ses mains tremblaient trop pour qu'elle arrive à faire un geste aussi simple que celui ci... Lorsqu'elle y parvint enfin, elle reposa l'outre et regarda le bout de ses doigts danser dans les airs contre sa volonté. Recoudre quelqu'un était bien plus difficile que de combattre. C'était plus fatigant aussi. Elle se sentait vidée. Elle avait sentit Fenris se tendre, lutté, puis ne plus avoir même la force de se crisper au moment au l'aiguille piquait une nouvelle fois. Elle savait que chaque pouce de fil qu'elle tirait lui faisait sûrement aussi mal que la blessure elle-même mais elle savait qu'il n'y avait pas d'autre choix. Elle ne préférait pas penser à ce qu'il se produirait si ces blessures s'envenimaient. Vraiment, définitivement, elle n'enviait pas les guérisseurs. Toujours au plus proche des combats et de la maladie, leurs actions méritaient le plus grand des respects et l'admiration de tous.
Lentement, ses doigts retrouvèrent leur inertie. Avec toute la bonne volonté du monde, elle n'arriva pas à les arrêter totalement, mais cela restait raisonnable. Jetant un dernier coup d'œil à Fenris pour voir si tout allait bien, prête à lui apporter ce dont il avait besoin, et le prévint qu'elle allait voir comment se portait Maëghan. Elle sentait que si elle se laissait aller, elle n'arriverait pas forcément à tenir ses nerfs par la suite.
L'inspection de la jument ne fut pas longue. Une coupure superficielle sur le flanc et une marque de lame sur la cuisse droite. La bête ne devrait pas être trop handicapée mais cela la fatiguerait vite, surtout si elle refusait de poser le pied parterre et s'obstinait à boité... enfin, il n'y avait rien à faire et ils verraient ça en temps et en heure. Pour l'instant, les drows étaient loin.
Cette fois, Halya ne prit que le temps de flatter l'encolure de sa monture avant de rentrer dans leur abrit de fortune. La forêt bruissait de murmures relatant la fuite d'elfes dans toutes les directions. Les échos des combats lointains n'avaient pas totalement disparu. Pour l'instant, ils étaient en sécurité... et ils en avaient bien besoin. La Protectrice voyait difficilement comment se sortir de ce mauvais pas. Ils ne pourraient pas attendre indéfiniment que des renforts les trouvent. Si les ennuis s'annonçaient, le plus sage était d'aller vers le nord pour s'éloigner du Front. Même si c'était naturellement là que les drows s'attendraient à les trouver, ils n'auraient pas forcément la capacité de les rejoindre.
De nouveau, elle s'assit à côté du cavalier à moitié comateux. Sans y penser, elle s'était mise en face de lui pour qu'il puisse la voir s'il reprenait suffisamment ses esprits et profitait du calme. Ces instants de répit ne dureraient surement pas alors autant grappiller quelques instants de repos. Pour l'instant, le plus important était l'état de Fenris qu'elle couvait toujours d'un oeil. Pour occuper ses mains qui avaient retrouvé leur calme, elle grattait le sol, y griffant des formes plus ou moins abstraites sans y prêter attention.
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| | | Fenris Nöldorion
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| Sujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] Mer 18 Fév 2015 - 18:00 | |
| Afin de s'aider à se maintenir en position assise, Fenris avait posé sa main valide sur le tronc de l'arbre. C'était bien la seule chose qu'il pouvait faire pour aider un tant soit peu Halyalindë dans sa tâche, même si pour cela il avait dû attendre que ses vêtements soient enfilés. Auparavant, il lui avait fallu demander à ses quelques muscles encore valides de bien vouloir tenir le coup quelques instants de plus. Lorsque la dame l'invita à s'allonger, il ne se fit pas prier et se laissa mener sans un mot. Ses yeux s'étaient d'ailleurs clos bien avant que sa tête n'atteigne le sol. Tout juste avait-il poser le coude à terre pour aider la Protectrice qui soutenait son poids afin qu'il ne tombe pas brutalement. A peine fut-il couché que les quelques fibres de son esprit qui demeuraient encore attachées au tissu de son corps lâchèrent prise, le laissant sombrer dans un sommeil sans rêve. Il était alors loin des drows de la veille, loin de son amie qui écartait les mèches de cheveux de son visage, et même loin de la terre sur laquelle il reposait.
Une heure plus tard...
Un frisson parcourut le dos de Fenris et un gémissement lui échappa. Comme la fois précédente, cette réaction involontaire avait secoué ses muscles blessés et ravivé sa douleur. L'esprit du blessé avait retrouvé son corps si soudainement que, même s'il était réveillé, il conserva les yeux clos. Toutefois, il était suffisamment conscient pour percevoir l'agitation qui prenait forme près de lui. Quelqu'un s'approchait effectivement de sa silhouette allongée et inerte. Le jeune cavalier se figura qu'il s'agissait d'Halyalindë qui venait s'enquérir de son état. A vrai dire, si cela avait été quelqu'un d'autre, il n'aurait guère pu y faire grand chose car l'ombre dans laquelle il baignait quelques instants auparavant l'enveloppait toujours en bonne partie. Devant les attentions qui lui étaient porté, Fenris eut certaines réactions qui laissèrent à penser qu'il était en phase de réveil mais conscient. Il émergerait bientôt.
La peau du soldat s'était éclaircie, s'approchant encore davantage de la teinte de la neige. Le sang présent dans son corps n'était plus en quantité suffisante pour colorer ses joues, ni même ses mains. Son cœur et sa respiration s'étaient sensiblement accélérés, témoins de l'énergie qu'il avait perdu de part ses blessures. Chaque extension de sa cage thoracique était d'autant plus contractée qu'elle pouvait être douloureuse. Moins il respirait fort, moins il souffrait... Un second frisson le prit et cette fois le mouvement lui fit subitement redresser la tête et ouvrir les yeux. Un nouveau gémissement lui avait échappé avant que sa respiration ne s'arrête pour ne reprendre qu'une fois la douleur passée. Se penchant une seconde sur son état, il se rendit compte qu'il avait froid. Il n'avait pas de fièvre mais une fine pellicule de sueur recouvrait son corps, le rendant plus sensible aux changements de température et à la brise printanière. Sans doute était-ce cette dernière qui avait provoquée ses frissons.
Halyalindë était penchée sur lui à constater son état. Reposant la tête sur le sol plus lentement qu'elle ne l'avait quittée, il lui adressa un sourire qui se voulait rassurant malgré tout. Il avait bon espoir d'être à nouveau de bonne compagnie une fois que son cerveau se serait habitué à l'état éveillé. Il voulut lui parler mais ses mots restèrent coincés dans sa gorge. Ses lèvres étaient sèches et sa bouche pâteuse. Il avait soif... comme jamais auparavant. La déshydratation le touchait à présent... Un peu plus et il aurait tous les symptômes typiques consécutifs à une hémorragie externe. Ce qui ne saurait tarder. |
| | | Halyalindë
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| Sujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] Mer 18 Fév 2015 - 19:11 | |
| L'échos d'une voix glissa quelque part. Elle était lointaine. Douloureuse. Brève. Halya se réveilla en sursaut. Elle mit quelques secondes à émerger. C'était la voix de Fenris qui venait de la tirer du sommeil. Elle n'arrivait même plus a savoir quand elle s'était endormie, mais le soleil était toujours haut. Cela ne devait pas faire plus d'une ou deux heures. Bien. Elle s'en serait incroyablement voulu s'ils s'étaient fait surprendre. Le sommeil lui collait encore les yeux. Le fait de s'être de nouveau arrêté avait réveiller les dizaines de petites douleurs qui tiraillaient son corps. Sa jambe, surtout, lui lançait. Mais elle savait que ce n'était rien de grave. Elle passa une main dans son cou, fronça le nez en sentant l'odeur de la pommade qu'il restait sur ses doigts et son bras et s'avança vers le cavalier. Il était plus pâle encore qu'à l'aube. De larges cernes lui donnaient un teint maladif. Un filet de sueur empoissait son front. Mais il semblait reprendre conscience malgré tout. Il était crispé et tenait sa tête à quelques centimètres du sol. La douleur avait dû le réveiller. Ses lèvres gercées battirent l'air pendant quelques instants, mais aucun son ne sortit de sa gorge. Entre la sueur et le sang qu'il avait perdu, la soif devait l'affaiblir plus que ses blessures... Halya attendit un peu que Fenris reprenne la maîtrise de ses sens avant de l'aider à se redresser, toujours avec mille précautions et lui tendit l'outre. -Tenez. Ça devrait vous faire du bien. Par contre, c'est la seule eau que nous aillons pour l'instant...C'était d'ailleurs ce qui allait être le plus important à trouver... Même si les drows ne les suivaient pas, il faudrait bein qu'ils trouvent de quoi boire. Elle laissa le cavalier se désaltérer tant qu'il voulait taisant leurs prochains problèmes. Ils auraient tout le temps d'y penser quand ils seraient tous les deux bien réveillé. -Vous tenez le coup? Le sol n'était pas trop inconfortable pour quelqu'un de votre rang? Elle lança la pique presque sans réfléchir, l'appuyant d'un grand sourire et espérant qu'aucune trace sur son visage ne trahissait sa propre sieste. Le fait qu'elle soit une protectrice rendait la question presque surréaliste et pour le moins grotesque, mais ce n'était pas la première fois qu'elle taquinait le cavalier sur ses origines. L'utilisation abusive qu'elle faisait de l'appellation "Messire" en s'adressant à lui était vite devenue une habitude. Il était tellement ce qu'on pouvait attendre d'un noble elfe des cités par rapport à elle, qu'elle ne pouvait s'empêcher de s'en amuser. Les cheveux blancs, la peau pâle, l'humeur égale, l'esprit humble et chevaleresque. C'était à se demander s'il s'agissait d'une vraie personne ou d'un héros dépourvu de défaut! Halya profita aussi du moment pour se tirer complètement du sommeil. Ils avaient encore beaucoup de choses à faire mais seul l'état de Fernis leur imposerait le rythme.
Des bottes foulaient le terrain détrempé. Les cadavres avaient été dépouillés et empiler pour laisser un souvenir à ceux qui passeraient dans le coin, mais la terre était toujours imbibée de sang et collait aux semelles. Depuis la veille, le camp des elfes avait été totalement retourné. Les tentes à moitié montées avaient été mises à sac et les équipements abandonnés, récupérés. Maintenant, il pouvait recommencer à explorer les environs. Plus de la moitié des leur avaient suivit les elfes fuyards, mais il y avait peut-être plus intéressant à trouver. Même en éventrant jusqu'à la dernière paillasse, le lieutenant responsable de l'expédition ne savait toujours pas pourquoi un groupe de soldats s'était déplacé jusqu'ici... et il n'avait pas non plus eu la satisfaction de voir le cadavre de la rousse parmi les victimes. Il avait bien ordonné aux arbalétriers de tirer mais un soldat adverse s'était interposé et il les avait perdu de vue un moment. Dommage, l'elfe n'avait pas l'air de savoir correctement combattre à cheval, mais son style et son équipement étaient loin d'être ceux d'une novice. Si quelqu'un avait les informations, c'était surement elle. -Veldruk Raor'gar! Nous avons trouvé quelque chose! Cria l'un de ses homme arrivant au pas de course depuis l'autre bout du campement. -Montrez-moi. Le soldat n'hésita pas une seconde, amenant son supérieur jusqu'aux racines d'un immense arbre. Il piétina une grosse fougère pour pointer une marque sur le sol. Dans la terre meuble, on distinguait sans problème les contours d'un sabot filant vers l'ouest. - couleurs:
#ffcc99 pour le soldat #ff3333 pour le lieutenant
Dernière édition par Halyalindë Yasairava le Lun 23 Fév 2015 - 14:02, édité 2 fois |
| | | Fenris Nöldorion
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| Sujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] Mer 18 Fév 2015 - 20:18 | |
| Fenris grimaça tandis qu'il se redressait, non sans aide. Profitant de la présence du tronc, il se maintint en position assise en s'appuyant sur son épaule valide. Il prit la gourde qu'on lui tendait et but quelques gorgées. Pas tout, car il avait bien compris qu'ils n'avaient pas d'autres réserves pour l'instant et ils allaient devoir jouer sur le temps. Il aurait besoin d'eau, la perte abondante de sang l'ayant assoiffé. Aussi, dès qu'ils seraient en état de partir, leur première préoccupation consisterait d'en trouver.
-Vous tenez le coup ? Le sol n'était pas trop inconfortable pour quelqu'un de votre rang ?
Un regard un peu hagard se leva vers Halyalindë. Elle lui avait bien parlé ? Ah oui... Et que disait-elle au juste ? Ah, c'est vrai ! Après quelques secondes, il baissa la tête dans un sourire.
-Pourquoi parlez-vous toujours de mon rang ? Il est pourtant bien moindre que le vôtre.
Fenris faisait référence au statut actuel de la Protectrice mais il ne doutait pas qu'elle soit noble de naissance. Bien qu'un elfe soit l'égal d'un autre, l'éducation était différente selon les moyens que possédaient les parents. C'était la raison pour laquelle, même en Anaëh, on pouvait aisément distinguer les personnes de haut rang des autres. Il ne pouvait que se demander ce qui justifiait qu'elle insiste tant sur ce point. La rancœur de tout à l'heure n'avait plus lieue d'être donc il devait bien y avoir une raison... Bien que pour l'heure il ne soit pas en mesure de la trouver.
-Aurais-je fait quelque chose qui vous déplaise ?
La tête légèrement penchée sur le côté, il sondait son regard comme si, par lui, il allait connaître la vérité. Cela dura quelques secondes avant qu'il s'interrompe en reprenant une gorgée d'eau. Il sentait que son esprit était plus vif depuis un instant. C'était sans doute les bienfaits du breuvage qu'il avait pu ingurgiter mais il devait se résigner à s'arrêter là... Fermant la gourde, il la rendit à Halyalindë en la remerciant.
Fenris leva les yeux verts le ciel. Il n'était pas midi mais le jour était déjà bien avancé. Si les drows avaient dû partir à leur poursuite, cela faisait longtemps qu'ils l'auraient fait et la forêt chanterait d'une toute autre manière. Il sonda la Symphonie pour s'en assurer mais, parmi la panique issue de l'attaque et la tristesse devant la fuite éperdue de bon nombre d'elfes, il ne perçut rien d'alarmant pour eux. Les sombres ne semblaient pas leur prêter attention. Presque rassuré, il se tourna vers son amie et réfléchit à une petite phrase de circonstance. Mais alors qu'il allait prendre la parole, le chant des arbres changea soudainement et il s'arrêta en plein élan. L'expression de son visage confiant se mua lentement pour traduire la gravité de cette nouvelle. Si (et il en avait acquis la certitude) Halyalindë entendait la Symphonie, lui ne l'avait pas toujours perçue ainsi. Sa compréhension première était plus... viscérale. Elle se traduisait par des intuitions... des impressions... des émotions. Il n'avait pas besoin de traduire, ni même d'entendre le chant pour le comprendre, ce qui rendait son message bien plus expressif pour lui. D'un ton grave, il prit finalement la parole.
-On dirait que la pause est finie.
Oui. Un groupe de drows, peu nombreux mais armé et en pleine forme physique et mentale, avait trouvé leurs traces et décidé de les suivre. Ils étaient à pied et mettraient quelques heures à trouver leur bivouac. Avec un blessé et une jument possédant la moitié de sa forme pour transporter deux elfes bien équipés, ils devaient profiter du peu d'avance qu'ils avaient. Il fallait partir. |
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