Sujet: Mélancolie d'un songe d'été [Elenwë] Dim 6 Jan 2019 - 19:22
6e Enneade de Verimios en l'an 16.
Sous une nuit étoilée où la lune avait tirée sur elle sa couverture sombre et étoilée, bien en dessous des nuages, on entendait des pleurs. Et même si la cité de lumière essayait de les camoufler pour ne pas laisser la tristesse entaché sa belle robe resplendissante de nacre. Même si l’air doucereux nocturne tentait tant bien que mal de bercer cette âme bouleversée. Même si la verdure sylvestre de ce parc essayait d’offrir un refuge à ce cœur égaré. Même si les statues empathiques tentaient de saigner de larmes pour mieux compatir et partager son fardeau. Non. Il n’y avait rien à faire.
Il y avait une femme couvert par le chagrin et assise sur le rebord pierreux de la fontaine d’un parc verdoyant. Éprise d’une tristesse que ses mains avaient grande peine à enfouir, tentant en vain de compléter ce qui était déjà « semi » dissimulé par son interminable chevelure de blé pâle. Tous la regardaient, tous voulaient lui offrir leur chaleur amicale et agréable pour la sauver. Mais aveugle, elle était bien incapable de voir ces êtres sylvestres qui partageaient ce jardin avec elle. Même les pierres, statue solides, perlant de larmes, pour une femme qui n’y voyait que les vestiges d’une pluie passée. Même les rayons lunaires qui tentent en vain, par leur douceur et leur clarté, de caresser ce coeur blessé insensible à leurs bienfaits.
Elle ne connaissait qu’un chagrin dévorant, profond et fatigué. Celui d’une femme forte qui avait finit par s’écrouler. Qu’IL avait finit par achever. Lui qui était si proche d’elle jadis. Lui qui partageait avec elle bien des choses en temps normal. Lui qui avait de la réponse taquine lorsqu’elle le piquait de ses répliques malicieuses. Lui qui était si maladroit en sa présence quand il prétendait être le plus agile de tous. Lui qu’elle ne comprenait plus depuis qu’il était revenu de Thaar.
« Neleth.. Neleth.. Neleth.. »
Pestait t’elle entre deux chagrins, deux larmoiements, deux sanglots. Inondant sa belle robe terre de sienne par un mélange ruisselant de pluie salée et de cascade dorée. Toussant, suffocante à force de pleurer, à cause d’une respiration ceint par un corset de cuir bien trop serré. Trop occupée à pleurer pour faire attention à ce qui l’entoure. Pas même au bout de sa rapière plongé dans l’eau de la fontaine, cruellement destiné à rouiller. Rapière d’acier temporairement négligée d’une duelliste qui savait en prendre grand soin d’habitude. Presque décidée à lui rendre cet objet si précieux à leurs yeux et qu’elle lui avait volée bien des années auparavant. « Non.. non.. non… »
Dit-elle encore en secouant le crâne. S’interdisant de se résoudre à ce genre de bêtises mais n’arrivant toujours pas à arrêter le déluge de sanglots qui l’accaparent. Profitant qu’il n’est pas là pour craquer pleinement, elle qui s’interdisait de craquer devant lui. C’était une femme forte, il était hors de question qu’il ne la voit pleurer ! Une femme forte en bien fâcheuse posture criant au désespoir, désillusionnée de croire encore à un miracle, de croire qu’une force de la nature puisse encore sauver ce qu’elle seule est capable de voir : Purifier le cœur de son Homme de Théâtre.
Dernière édition par Neleth Senjak le Mer 9 Jan 2019 - 7:13, édité 1 fois
Elenwë Elendil
Elfe
Nombre de messages : 48 Âge : 25 Date d'inscription : 25/04/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 263 ans Taille : 1m86 Niveau Magique : Apprenti.
Sujet: Re: Mélancolie d'un songe d'été [Elenwë] Mar 8 Jan 2019 - 12:10
Voyage, n.m. Déplacement d'une personne qui se rend en un lieu assez éloigné.
Elle voyageait. L’étoile fixe était maintenant étoile filante. Elle allait, elle vivait et avançait. Elle cherchait des réponses partout où elle allait pour apprendre, pour savoir, pour enrichir le savoir qui ne grandissait qu’avec le temps et les découvertes. Chaque voyage était un peu plus long que le précédent, elle allait toujours un peu plus. Disparaissant parfois durant 5 lunes dans la forêt pour retrouver cette harmonie des premiers êtres et, par cette harmonie, observer la nature dans son état le plus pur pour mieux la comprendre.
Elle avait de la chance finalement d’avoir deux pied-à-terre. Elle en avait un chez elle, dans la cité d’Alëandir. Là-bas, c’était son lieu à elle. Elle y avait des affaires, quelques amis, son petit bout de jardin secret, son jardin impénétrable. Ensuite, il y avait Malereg. Elle ne s’y était pas encore établie entièrement mais elle y était presque maîtresse maison dorénavant. Elle sourit et descendit de son cheval. La pauvre bête était essoufflée et elle, elle était perdue. Ce n’était pas une chose très étonnante en soi, c’était Elenwë. Un sens de l’orientation assez médiocre. Elle soupira avant de caresser l’encolure de la bête qui ne demandait que repos. La nuit était haut dans le ciel et la lune était tombée. Elle ne savait pas vraiment où elle était alors elle choisit d’avancer. Elle avança tout droit, ne tournant que lorsqu’il était nécessaire de le faire. Il ne servait à rien de se perde plus encore, cela aurait été d’une très haute stupidité mais, connaissant la Stellaire, possible. Elle était capable de se perdre encore plus qu’elle ne l’était déjà et cela était déjà arrivé, oui, mais jamais à ce point.
Le ciel était clair et la lune baignait le paysage dans sa lumière pâle. Lune menteuse. Lune tricheuse. Lune voleuse. Mais Lune mère. Elle suivait les rayons de la mère-menteuse pour se sortir de là et trouver abris ou endroit pour se reposer. Endroit où une âme accepterait de donner un broc d’eau à son étalon éreinté ainsi qu’une place pour une petite elfe un peu pommée ici-bas. Pour une elfette qui rêvait de voler ou de s’endormir sur une étoile pour voir le monde d’en haut, pour voir le monde du point de vue de ses sœurs.
Les rayons la guidèrent vers ce qu’elle pensait être une clairière où un parc. Cela devait être un endroit public à en croire la non-présence de barrière alors elle pénétra dans l’enceinte du lieux propre et, sans vraiment le prévoir, laissa ses pas et sa Lune-Mère la guider vers une fontaine ou le bel étalon ne se fit pas prier pour y plonger les naseau et boire de longues gorgées du liquide aussi précieux à la vie que l’alcool à un alcoolique.
Il y eu un hoquètement. C’était un sanglot, c’était un cri de larmes, un hurlement de l’âme. Son regard bleu se posa directement sur l’être d’où venait le bruit. C’était une femme. Une humaine vêtue d’une belle robe brune si la lune ne mentait pas. Elle avait des larmes sur les joues. Un pied de blanc sur le visage et les yeux rougis par les sanglots. Elle n’avait pas vu Elenwë qui était, presque parfaitement, en face d’elle or, Elenwë la voyait.
Elle aurait pu partir aussi discrètement qu’elle était apparue. Elle aurait pu attraper la bride de son étalon et fuir plus loin, vers une auberge pour demander aide et refuge durant la nuit et repartir au lever du jour mais ce n’était pas Elenwë ça. Cette description était celle d’une personne qui était tout sauf celle de la Stellaire qui fit l’effort d’avancer vers la femme en larme pour s’asseoir à côté d’elle. Elle ne parlait pas mais Elenwë ne parlait que peu alors parler aurait été inutile là où les larmes avaient déjà pris le dessus. Il fallait qu’elle trouve la force de les taire d’elle-même pour pouvoir engager la discussion car ce n’était pas avec la voix coupée par les sanglots qu’elles allaient réussir à se comprendre. Il fallait qu’elle trouve en elle la force de calmer.
La Stellaire contrastait avec la Miroir-Fontaine. Cela n’était pas une insulte, loin de là, c’était juste une constatation, une ressemblance entre l’humaine et la fontaine. Elle était l’allégorie de la fontaine, elle en était la personnification à l’instant avec ses larmes qui coulait de la même manière que l’eau coulait dans la fontaine.
Elenwë était vêtue d’une robe pâle. C’était une vulgaire robe de lin sans valeur mais elle était confortable pour le voyage même s’il fallait avouer qu’elle n’était pas la tenue que la Stellaire préférait pour chevaucher et courir dans les bois. Délicatement, Elenwë déposa sa main sur celle de la Miroir-Fontaine. Elle déposa ses doigts fins et à la pâleur lunaire pour donner une caresse de tendresse, un peu de courage pour délier la langue incapable de bouger, pétrifiée par le sanglot long d’une femme noyée dans son désespoir.
Neleth Senjak
Humain
Nombre de messages : 99 Âge : 672 Date d'inscription : 06/09/2011
Sujet: Re: Mélancolie d'un songe d'été [Elenwë] Mer 9 Jan 2019 - 22:24
Qui aurait cru que son chemin la mènerait au cœur d’une forêt de maisonnées. Surement pas Denna qui n’avait jamais vu d’elfe de sa vie. Qui n’en avait entendu parler que dans les contes. Qui avait été émerveillée par ces êtres étranges idéalisés par son esprit rêveur. Qui n’aurait jamais pu rêver un jour d’en rencontrer un en chair et en os. Et pourtant, le rêve venait de se réaliser. Sans même qu’elle ne le fasse. Dommage que cette rencontre soit cernée par le désespoir. Et le pire dans tout ca, c’est qu’elle ne la vit pas venir. Elle avait été si nuageuse et vaporeuse qu’elle fut étouffée par ses gémissements interminables. Même les sabots de sa monture furent tu par ses sanglots qui complétaient le doux chant féerique de l’eau de la fontaine. Quand à ses mains, protectrices, aveuglant son visage, l’empêchèrent de voir l’elfe s’installer à ses côtés.
Mais ce n’est pas pour autant qu’elle sursauta lorsqu’elle sentie cette main prendre la sienne. Elle réalisa simplement que quelqu’un avait décidé de compatir à sa détresse, son chagrin. Que quelqu’un avait aimablement décidé d’essayer de la réconforter. Elle n’avait même pas réalisé que ce quelqu’un avait de longues oreilles. Puis, elle n’avait pas l’habitude qu’on vienne près d’elle dans les temps difficiles. Elle se plaignait rarement et avait été élevé dans la rue. Elle avait appris l’expression « Marche ou crève » dans le sens littéral du terme. Son passé lui avait appris à ne pas se plaindre et faire face. Aussi, dès l’instant où cette main vint saisir la sienne, les sanglots s’arrêtèrent d’un coup. L’instant fut bref. Juste le temps de laisser l’hébétement s’installer avant que la femme s’y accoutume.
Elle faillit même oublier à cet instant précis pourquoi elle pleurait. Mais son cœur le lui rappela bien vite et c’est sous le désespoir fulgurant qu’elle vint s’écrouler contre Elenwë.
Denna avait besoin de vider son sac. Elle avait besoin d’une oreille charitable. D’un cœur emplit de compassion. Et même si elle n’était ni avide, ni opportuniste, cette présence était une aubaine, une colonne de lumière. Une étoile tombée du ciel. Alors, sanglotant, elle commença à déverser toute son histoire :
« Il n’est plus pareil. Il est brisé. Je ne le reconnais plus. Il n’est plus que le spectre de ce qu’il était. Quelqu’un a pris mon duelliste. Quelqu’un a enlevé mon camarade. Quelqu’un a déchiré, arraché, meurtri son cœur. Souillé ! Jusqu’aux tréfonds de son âme ! Voilà ce qu’il est. Depuis qu’il a été a Thaar… »
Elle prit une pause, semblant avoir besoin de laisser couler les gémissements, serrant la jolie robe gracieuse entre ses doigts. Semblant avoir fait une erreur. Semblant vouloir corriger des choses dans son récit, elle reprit, toujours larmoyante :
« Enfin… non… ce n’est pas la première fois qu’il s’y rend. La première fois, il était revenu intacte. Le cœur emplit de plein d’histoires, le cœur vivace. Mais cette fois, c’est différent. Il… Il s’est passé quelque chose… Et j… je suis bien incapable de le soigner… Il… Il ne me regarde même plus. »
Puis, elle se redresse, les yeux embuées, elle dévisage l’elfe qui lui sert de réceptacle. Elle ne voit pas les détails. Elle s’exclame, gémissante :
« Personne ne me croit ! Il n’y a que moi qui le vois ! Il a changé. Quelque chose occupe son esprit. On ne dirait pas comme ca, il a l’air normal mais il ne l’est pas. Je le connais trop bien, je le connais par cœur. Il ne réagit pas comme d’habitude. Il est toujours social mais …. Brisé. Enfin… Je ne sais plus quoi faire… »
Et rebelote, elle pleure à nouveau. Elle va même jusqu’à enfouir son nez dans le cou d’Elenwë. Elle s’agrippe. Ses larmes salées viennent humidifier le textile et la peau de sa partenaire de fontaine. Ses mains fines tentent de saisir ses épaules… puis s’égarent. Elle ressent ce besoin de se faire réconforter, câlinée, alors elle serre sa joue contre la sienne. Elle glisse ses mains pour l’enlacer. L’une de ses mains glisse sur la joue d’Elenwë. Jusqu’à l’oreille. Et soudain… alors que ses doigts tentent de s’enfouir et se mêler à sa chevelure, elle le sent. Elle sent le bout de son oreille pointue. Et si au début, elle ne réalise pas, elle finit par émettre un bruit de stupéfaction.
Surprise, déroutée, elle se redresse. Oubliant son chagrin. Elle s’excuse. Elle n’arrive pas à le faire avec des mots alors elle se tait. Elle a bien trop pleuré pour y voir clair alors elle glisse ses doigts sous ses yeux pour chasser l’eau salé qui les hantent, qui les brouillent. Puis, elle l’admire. Sa grâce, sa beauté, sa lumière. Elle ne sait pas quoi dire… elle ne sait pas où se mettre. Alors elle met ses mains jointes entre ses cuisses. Puis, elle vient chercher ceux d’Elenwë pour les serrer dans les siennes, pas timide, juste intriguée. Et elle lui demande :
« Etes-vous une étoile tombée du ciel ? Je…je n’aurais pas du vous embêter avec tout ca. Ce ne sont que des problèmes de mortels… Retournez dans les cieux, ô nébuleuse.»
Finit-elle sur un trait harmonieux. C’est ce que l’on remarque chez Denna, c’est son verbe artistique naturel. C’est ce qu’aime Neleth en elle. Quelque soit la situation. Quelque soit ses états d’âmes, elle ne peut pas s’en empêcher. Elle a toujours aimé chanter, faire de belles tournures. Et son esprit créatif exprime ce besoin incessant de couler tel le miroir-fontaine qu’elle est en ce jour. Une chose est certaine, son chagrin a disparu. La source s’est tarie. La curiosité a prit le dessus. Et la jeune femme va jusqu’à glisser son pouce contre la joue de l’elfe pour s’assurer qu’elle est bien réelle. Denna est une femme tactile. Elle a ce besoin irrésistible de toucher pour y croire. Elle a besoin de toucher pour transmettre. Et elle fait ca avec un naturel des plus déconcertants. La timidité n’étant pas un trait de caractère de l’escrimeuse Langecienne. Oh que non.
Elenwë Elendil
Elfe
Nombre de messages : 48 Âge : 25 Date d'inscription : 25/04/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 263 ans Taille : 1m86 Niveau Magique : Apprenti.
Sujet: Re: Mélancolie d'un songe d'été [Elenwë] Mer 16 Jan 2019 - 23:06
Elenwë écoutait sans ouvrir la bouche. Il n’y avait aucun son qui sortait, aucun bruit, pas même un souffle. Elle laissait la jeune femme vider son sac et hurler ses mots pour apaiser ses maux. Il n’y avait, pour témoins de cet acte, que les étoiles et la lune. L’étalon de la stellaire batifolait seul et la fontaine coulait sans se soucier un instant de son égo vivant, de sa personnification, de la Miroir-Fontaine.
Par quelques gestes emplis de tendresse, la Stellaire caressait la main offerte et essuyait la joue zébrée de larmes. Elle offrait à la Miroir-Fontaine des gestes mais aucun mot. Il y avait des moments comme celui-ci où il ne servait à rien de vouloir poser des mots car, même s’ils étaient là pour réconforter, ils seraient de trop. Ce dont avait besoin l’humaine, c’était d’une épaule pour pleurer, d’une main ouverte prête à cueillir ses larmes. Pas plus.
Il y avait sur les lèvres d’Elenwë le sourire tendre de la mère et, dans ses mains, la chaleur d’une aide. La Miroir-Fontaine se lâchait et c’était là une chose dont elle avait besoin. Lentement, les sanglots s’étouffaient pour ne devenir que petits couinements et la Miroir-Fontaine laissait un espace se glisser entre les deux corps. Elle semblait aller mieux, elle semblait reprendre le contrôle mais il y eu un dernier hoquet. Il était plus fort et violent, plus brusque et percutant. C’était le dernier, la larme finale qui sortait de son corps de façon magistrale.
La Stellaire resta plantée sur place un quart de seconde, le temps de comprendre ce qu’il se passait alors que quelques larmes perlaient contre sa peau et que le nez tiède de l’humaine se collait à sa peau. Il était étrange ce contact pour elle, elle ne l’avait prédit et il surprenait. Elle prit son souffle avant de passer ses bras autours des épaules de la Miroir-Fontaine. Une dernière étreinte alors que le mouvement qui secouait les épaules s’apaisait. Le calme revenait en elle et la douceur l’y aidait.
Leur joue se rencontrèrent avec délicatesse. Elle cherchait chaleur et réconfort. Elle était l’enfant qui pleurait après un cauchemar sauf que son cauchemar à elle ne se bornait pas aux frontières du royaume des songes, il s’étendait au-delà, dans la réalité, dans le monde du non-onirisme. Elenwë ferma les yeux. Les gestes tendres que lui octroyaient la femme étaient doux. C’était un contact nouveau. La caresse n’avait rien à voir avec la caresse d’une mère, elle ne ressemblait pas aux caresses de son Stellaire. Elle était d’un nouveau genre. Lentement, la main de la Miroir-fontaine s’égarait. Elle traçait sa route jusqu’à se perdre dans la barrière de sa chevelure blanche puis c’est le tressautement qui fait se séparer les corps enlacés.
La Stellaire ouvrit les yeux, elle laissait ses prunelles claires observer l’étrange ballet qui se déroulait juste en face de sa personne. Les larmes ne coulaient plus, il y avait juste ce regard à la fois rougi et grand ouvert qui la fixait. La Miroir-fontaine était surprise, elle ne s’attendait pas à cela si on en croyait la situation.
Plus prude, moins tactile, elle glissa ses mains entre ses genoux avant de se saisir des mains de l‘elfette qui se laissa faire sans broncher, gardant ce tendre sourire sur ses lèvres et les yeux doux. Un nouveau contact qui semblait, ici, chercher à dénouer le vrai du faux. Ce fut alors que la voix retentit. Ce n’était plus la même enfin si, elle était la même mais différemment. Il n’y avait plus de sanglots pour la couper, pour la nouer et la briser. Il y avait juste sa voix à elle, fluide et aussi sucrée que le miel de fleur avec le verbe un peu haut, un peu trop beau pour n’appartenir à une non-ingénue.
Le sourire s’effaça du visage d’Elenwë pour laisser la place à une autre émotion. Une émotion oscillant entre la surprise, le lointain, la gêne. Un mélange de tout cela offrant un visage neutre et un peu rêveur, un peu plus stellaire et intouchable. Les mots se bloquaient dans la gorge d’Elenwë, elle ne savait plus parler, elle était sous l’émotion d’être ainsi prise pour une étoile, pour une fille de là-haut. Pour une de ses sœurs, pour une fille de la reine-mère-lune.
La Stellaire cherchait ses mots, toujours et lentement la main de la Miroir-fontaine vint caresser sa joue une nouvelle fois. Elle étant comme une enfant dans le fond, elle touchait pour se rassurer de la véracité, pour se saisir à pleine main de l’essence même de la réalité de la Stellaire qu’elle prenait pour une presque-muse.
Il était temps de parler. Il était temps de lever le voile du silence et de poser enfin des mots. Elle inspira une petite gorgée d’air avant de détendre ses muscles. Elle ne risquait après tout et puis si la situation venait à virer au danger, il lui suffirait de claquer des doigts pour faire apparaître sa poudre de lune, son marchand de sable, les cordes du sommeil et entraîner la jeune femme dans une valse onirique le temps de fuir loin. Très loin.
J’aimerais être des ces choses. J’aimerais être une étoile mais la mère-lune ne s’est permis que de m’effleurer de ses doigts avant de repartir. Elle a refuser de m’emmener avec elle, briller entre ses doux diamants sur le noir velours de la nuit alors je ne suis qu’une simple mortelle. Qu’une étoile déchue, qu’une simple elfe se promenant des les cordes et valsant sous la voûte stellaire et vous ? Grace à quelle muse ai-je l’honneur d’entendre de si douces paroles ?
La voix ne changeait pas. Elle était toujours un mélange de douceur et de presque mutité. C’était sa voix. Une voix un peu lointaine, une voix où brillait une partie du mystère des étoiles.
Neleth Senjak
Humain
Nombre de messages : 99 Âge : 672 Date d'inscription : 06/09/2011
Sujet: Re: Mélancolie d'un songe d'été [Elenwë] Dim 20 Jan 2019 - 14:45
Perché sur ses lèvres, Denna écouta la dame Elfe s’exprimer de manière chantante, légèrement lointaine, légèrement muette. Elle était si attentive aux moindres mouvements de ses lèvres, aux moindres sons étouffés par la nuit qu’on aurait bien pu la brusquer qu’elle n’aurait pas réagit. Oui, la duelliste l’écoutait comme on lit un livre. Plongée dans ses mots. Tellement plongée que lorsque l’elfe lui posa deux questions, elle fut prise d’un long instant de réflexion. Son cerveau répétant continuellement les longues phrases qu’Elenwë venait de prononcer. Faisant danser chaque mot dans sa tête, obligeant sa concentration à diminuer. Son regard à tomber sur leurs mains jointes. Puis, après un long instant de réflexion, elle serra les mains d’Elenwë en disant :
« Pensez bien que si je pouvais, j’irais voir mère-lune pour la réprimander ! »
Suite à cette rime qu’elle avait prononcée en regardant l’elfe à nouveau dans les yeux, elle leva les yeux tout en portant un doigt à sa mâchoire, l’air songeur. Avant de finalement dire tout haut :
« Hmm… mère-lune est plus sage que nous tous réunit. Peut être qu’elle avait une bonne raison de vous laisser ici. Oui ! Je sais ! Mère-lune veut que vous brilliez là où elle ne peut point rayonner ! Vous savez… afin que les ombres soient chassées… »
Elle prit une pause encore, hochant de la tête pour confirmer elle-même son hypothèse poétique avant de finalement dire :
« Ho… c’est donc ca, une elfe. Je… je … vous êtes la première longues oreilles que je rencontre… »
Finit-elle, un brin timide avant de finalement se détâcher d’elle. Agissant comme si tout était orchestré et ordonné. Comme si elle dépliait, dans l’ordre, la réplique d’Elenwë afin d’être certaine de ne rien oublier. Elle s’éloigna et d’un pas dansant, tournoya sur elle-même avant de s’incliner révérencieusement, les jambes croisées.
« Je suis Denna. Membre émérite de Poussières de rêve. La compagnie théâtrale de Neleth Senjak. »
S’exclama t’elle de manière douce mais concise. Sa longue chevelure dorée tombant entre ses bras. Mais Denna était aussi quelqu’un qui ne tenait pas en place et si le chagrin avait disparu, c’était simplement pour laisser place à l’artiste de rue, l’écureuil de Langehack. Et c’est un écureuil animé de pas dansant qui grimpa sur le rebord de la fontaine afin de continuer ses répliques et clore définitivement les questions.
« La muse de la danse de l’épée assurément ! J’ai le cœur d’une danse-lame ! Et la voix chantante ! »
Finit-elle en de-ferraillant sa rapière pour chasser quelques ennemis imaginaires à l’aide de son épée. Présentant quelques chorégraphies dansantes à l’Elfe tout en chantant quelques sérénades sans paroles aussi claire que l’eau de la fontaine. Les voiles de sa robe virevoltant avec le vent et les mouvements de corps et de jambes. Avant de finir, essoufflée, par se rasseoir près d’Elenwë en lui offrant un grand sourire. Non sans avoir rangée son arme d’acier dans son fourreau.
« Mais dites moi. Est-ce que toutes les longues oreilles sont aussi belles ? Est-il vrai que vous possédez une grâce éternelle ? Et qu’est ce qui vous est arrivée pour que vous finissiez perdue dans une foret de maisonnée ? Il est rare de vous rencontrer. Vous vivez vraiment dans une forêt ? »
Lui demanda t’elle, l’assaillant doucement de question. Curieuse d’en apprendre plus sur les elfes et sur Elenwë. Les yeux souriant perchés dans les siens avec cette petite pointe de douceur et de vie qu’on en retrouve que chez les mortels.
Dans ce sourire, qu’en était-il de son chagrin passé ? Etait-il seulement révolu ? Bien évidemment que non. La présence de l’elfe à ses côtés avait simplement pansé son cœur avec une douceur si pure que l’humaine en avait oublié ses soucis sur l’instant. Une pureté rayonnante capable de chasser les ombres. D’éclaircir les esprits inquiets. Elenwë représentait un bon bol d’air frais pour cette triste Denna chagrinée. Mais ne croyez pas que sa curiosité est plus grande que son chagrin. Non, la jeune femme n’oubliera jamais son chagrin et encore moins cette douleur qu’elle a au cœur. Son chagrin et l’échange qu’elle a avec l’elfe sont deux choses totalement différentes, incomparables.
Une chose est sûre. En ce monde, il reste un homme qui a besoin d’une elfe. Mais cet homme peut attendre. Car Denna n’a jamais vu d’elfe et elle a tant de choses à apprendre, à découvrir. Et cet homme, elle ne l’oublie pas. Elle sait que lui aussi aimerait rencontrer Elenwë. Elle sait que cette dame représente une muse qui lui ferait griffonner bien des pages. Qui alimentera le feu de son esprit créatif. Elle sait qu’elle aimerait partager ce moment avec lui. Mais Denna est comme ça, elle n’osera jamais demander à Elenwë une telle chose. Elle n’a nulle envie que la belle dame soit prise pour un phénomène de foire.
Elenwë Elendil
Elfe
Nombre de messages : 48 Âge : 25 Date d'inscription : 25/04/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 263 ans Taille : 1m86 Niveau Magique : Apprenti.
C’était des mots qui coulaient des lèvres de l’humaine. Il fallait dire que La Stellaire était assez ébahie par la beauté de l’humaine. Ses yeux, ses cheveux, ses formes, … Il y avait quelque chose chez elle qui attirait, c’était irrémédiable mais si l’humaine avait les mains baladeuses, il n’en était pas de même pour la Stellaire qui ne bougeait que peu. Elle était une statue de marbre fin qui ne se mouvait qu’avec lenteur.
La joue de la Miroir-Fontaine était toujours striée de larme mais elle semblait avoir chassé ses noires idées pour laisser le rouge de la passion, le blanc de pureté et le gris du mystère lui offrir mots et regards avec, dans le fond de la joie, taquinerie et joie. Cela fit chaud au cœur glacé de la Stellaire. Aussi douce pouvait-elle être, elle conservait un cœur de pierre ou de glace selon les points de vue, c’était là un désavantage de son côté rêveur. Elle peinait à aimer et à être aimée car il était délicat de réussir à être comprise lorsque le cœur appartenait déjà aux étoiles. Heureusement, il y avait lui qui l’appréciait. Qui l’aimait peut-être. Ce lui avec qui rien n’était certain mais tout était sûr à la fois. Une étrange relation entre deux êtres aussi différents que complémentaires.
L’humaine dépliait les mots de la Stellaire comme on dépliait une pelote de laine ou un instrument de musique. Phrase par phrase, mot par mot. Elle prenait son temps et posait ses mots sur ceux d’Elenwë. C’était une sorte de dialogue monologué. Une chose assez amusante qui arracha un petit sourire en coin à l’elfette. C’était la première fois depuis la rencontre qu’elle laissait la courbe de ses lèvres s’élever pour former un léger arc solaire, créant, par la même occasion, quelques ridules sous ses yeux. C’étaient là les marques du sourire vrai, la marque de la véracité du sentiment qu’elle éprouvait à l’instant T. Les premiers mots avaient été timides mais seulement les premiers. L’aveux passé, la présentation coula d’elle-même. Elle s’écoulait des lèvres de l’humaine avec aussi de douceur qu’un doux mistral d’été, qu’un petit vent venant effleurer les feuilles des grands arbres.
Elle se présenta. Prononçant son prénom sur un do enjôleur avant de donner son métier sur un accord majeur. Les accords mineurs disparus de son regard, le pied de blanc enlevé de sa joue, elle commençait à bouger, à virevolter comme une danseuse elfe. Il ne lui manquait que la tenue plus légère, le léger drapé d’une étole en soie suivant ses mouvements pour créer une véritable œuvre d’art d’une langueur sans fausse note ni le moindre faux pas. Elle se présentait toujours, parlant d’elle en quelques mots, laissant à Elenwë le temps de découvrir qui elle était pour, d’un coup de maître, dégainer l’épée et se mettre à valser, croisant le fer avec un invisible tout en chantonnant quelque air mélodieux.
Elle était un véritable phénomène, une artiste pure. Elle était elle et sans fioritures. La valse imaginaire terminée, elle se laissa choir près de la Stellaire, retrouvant ainsi sa place à la droite d’Elenwë. Il y eut un instant de silence avant qu’elle n’entrouvre les lèvres pour poser des questions à son sujet. La Stellaire n’était pas la plus à l’aise avec les mots mais, pour l’artiste, elle pouvait faire un effort et hausser le ton, parler un peu.
Elle laissa un temps de vide, un temps muet durant lequel elle chercha ses mots, ce qu’elle allait bien pouvoir annoncer à la Danseuse de Lames. Elle allait l’imiter, décortiquer la tirade pour bien répondre à chaque morceau. Un pas, un second et puis il était temps de se lancer, de se jeter dans le vide et de laisser les mots effacer le silence.
Toutes les longues oreilles sont belles oui mais vous aussi, les… Hommes ? Vous êtes beaux, vous êtes merveilleux. Je pense que nous sommes comme les fleurs… Nous sommes tous beaux lorsque l’on nous regarde mais, de l’intérieur, nous sommes plus hideux. Nous sommes des fleurs toxiques, des poisons. Nous envoutons le monde de part notre beauté mais nous le détruisons avec le poison de notre essence… Elle était songeuse et partait. Ses idées vagabondaient et elle les laissait filtrer de ses lèvres. La grâce, la beauté, la jeunesse, … nous sommes de véritables fleurs empoisonnées. Nous nous ressemblons tous. Nous beaux et gracieux, vous l’êtes tout autant mais à votre manière de la même façon que nous brillons d’une manière qui nous est propre.
Elle offrit un sourire à la Danseuse de Lames avant de tendre la main vers sa joue. Elle déposa sa paume contre sa mâchoire pour la caresser avec tendresse, pour sentir l’angle doux de la mâchoire contre sa peau. Elle avait la peau comme de la soie, elle était d’une douceur exquise et l’elfette appréciait sentir ce contact sous ses doigts. Elle était plus physique que bavarde et cela provoquait parfois de drôle de réaction. Un peu haptophobe sur les bords, n’appréciant guère qu’on la touche mais appréciant le fait de pouvoir toucher les autres quand elle ressentait le besoin de faire passer les mots sans bouger les lèvres. Un être un peu étrange et décalé, une Stellaire perdue hors de son ciel mais aussi perdue entre ses sœurs étoiles. Un être étrange. Un être à part.
Nous vivons dans des cités qui se cachent dans les forêts, oui. Nous nous échappons rarement de notre cocon mais il arrive, parfois, que l’un de nous s’égare comme moi… Je suis… perdue ? Mais c’est étrange, je suis à la fois perdue et à ma place, peut-être est-ce là un signe des dieux, un signe que me hurle que je dois fuir et visiter le monde avant que mon cœur ne s’arrête. Les ailes d’Elenwë me guident et la voix de Kÿria me fait valser.
Un sourire tendre en retirant sa main pour la laisser choir sur ses genoux et rompre le contact si doux. Elle avait, en une tirade, posé un nombre important de mots. Sa langue se déliait. Elle retrouvait avec douceur ce qui, durant ses jeunes années, lui avait été retiré. Enfant-muette devenait femme-phonique. Une transformation, une preuve qu’en grandissant les choses changeaient rapidement ou bien lentement mais elles changeaient.
C’est pour un admirateur que vous pleuriez ? Pour un amant que vous allez devoir laisser sur le côté maintenant que votre représentation est terminée et que le rideau touche le sol pour ne pas revenir le fouler avant une énéade ? Ou bien cela était-il un travail d’acteur ?
Elle essayait. Ce n’était pas forcément les mots justes mais elle essayait…
Neleth Senjak
Humain
Nombre de messages : 99 Âge : 672 Date d'inscription : 06/09/2011
Sujet: Re: Mélancolie d'un songe d'été [Elenwë] Ven 31 Mai 2019 - 9:39
A ses questions, réponse, il y eut. Au grand désarroi ou à son plus grand bonheur, cette réponse fut emplie de philosophie et de théologie. Si bien que l’actrice se demanda un moment si ce genre de réponses n’étaient pas typique des longues oreilles. Dans les cas, elle écouta attentivement ce qu’elle avait à dire. Denna avait ses limites, elle n’était pas Sage, aussi, elle ne comprit pas forcément tout ce qu’Elenwë lui répondit. Et il y avait des choses qu’elle ne pouvait croire. Comme le fait que les Hommes sont beaux et merveilleux. Mais n’ayant pas envie d’en débattre, elle se contenta de garder ses réflexions pour elle-même. Et lorsque sa cavalière de fontaine lui partagea que les longues oreilles étaient des fleurs empoisonnées, elle eut du mal à y croire. Mais en même temps, cette longue oreille ci, était la première qu’elle rencontrait. Aussi, était-ce un avertissement pour lui murmurer quelque chose ? Devait-elle se méfier d’elle ?
Ces questions n’eurent pas le temps de résonner au creux de son âme qu’elles furent estompées par la bienveillance d’Elenwë. Par ce contact qui la fit frémir, une main d’une douceur qu’elle n’avait encore jamais connu. Une douceur telle qu’elle écarquilla les yeux. Car, même sa mère ne l’avait jamais touchée d’une manière aussi douce. Et pourtant ! Sa mère était loin d’avoir la peau rugueuse d’une lavandière ! Ce contact la bouleversa tant qu’elle eu du mal à accrocher les mots que la dame aux longues oreilles vint lui échanger dans le temps impartie. Elle priait les dieux pour que ce contact soit infini mais comme tout bon rêve, il fallait un jour se réveiller. Aussi, lorsque cette réalité frappa son visage, lorsque le contact s’estompa, elle fut prise d’un étourdissement léger…. Seule les questions ajustées d’Elenwë furent capable de la ramener à la réalité. Allant jusqu’à faire naître un sourire en coin sur le visage de Denna.
- Hooo non.. point un admirateur même si cela aurait été intéressant. Point un amant, même si cela aurait été passionnant et ... déchirant. Point un travail d’acteur, même si cela aurait été fin de ma part. Non. Il s’agit bien de ce coquin de Neleth Senjak. Mon Ami, mon Compagnon d’aventures, l’homme avec qui les quatre cents coups sont possible. Un homme qui n’est plus Homme. Un homme qu’on doit sauver. Un vase dont l’esprit s’est échappé. Un esprit fin qui n’a pas le droit de s’envoler de suite !
Son chagrin s’était totalement envolé, elle l’avait complètement oublié. Et même le fait de narrer ce qu’était son Ami. Il n’y avait rien à faire, elle ne ressentait plus de chagrin pour lui. C’est comme si un plan se dessinait dans son esprit, un projet emplit d’espoir. Comme si la longues oreilles venait d’estomper le désespoir. Jusqu’à ce qu’une lumière s’illumine dans le fond de son regard et que, bouche grande ouverte, elle décide de prononcer des mots silencieux suivi de vrais mots :
- Je SAIS !
Et sur cette phrase, elle posa ses mains sur celles d’Elenwë pour s’en saisir avant de sauter du rebord de la fontaine afin de mieux courir dans une direction. Entrainant avec elle l’elfe qu’elle tirait par le bras.
- Vous allez m’aider, vous allez le sauver ! Vite !
Puis, s’ensuivit une course effrénée dans les rues de Langehack. L’heure n’était pas si tardive et même s’il n’y avait pas grand monde dans les rues, les gens étaient amassés autour des tavernes et auberges de la cité. Amassés tel des navires autour d’un phare illuminant la nuit. Denna emmena Elenwë à l’intérieur de plusieurs tavernes, dans une quête impromptue de retrouver le duelliste. Une course d’allées et venus qui pourraient donner le tournis si la chance n’avait pas tournée en sa faveur lorsqu’ils franchirent le pas de la troisième masure.
- Ha ! Le voilà ! Toujours à faire son intéressant celui-là.
Confia-t’elle à Elenwë en montrant un homme juché sur une table en train de se battre théâtralement contre un autre à la choppe. Denna s’étant arrêtée, présenta l’énergumène qui se battait contre un autre en disant :
- Voici la source de mes soucis. Neleth Senjak. Oui, lui, avec son chapeau à rebord. Vous voyez, il y a quelque chose qui cloche. Il est maladroit et ce n'est pas intentionnel… regardez ses pieds. Je ne l’ai jamais vu ainsi. Je suis persuadé que son esprit est ailleurs. Ce n’est pas comme ca qu’il fait d’habitude. Bref… Faites quelque chose… !
Finit-elle en posant ses mains sur la taille d’Elenwë pour mieux la pousser en direction de la dite table où le duelliste était juché.