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| Adopte un Sybrond [La Broissieux] | |
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Melkhart di Maldi
Humain
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| Sujet: Adopte un Sybrond [La Broissieux] Lun 7 Jan 2019 - 19:42 | |
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Douzième année du Onzième Cycle, Troisième ennéade de Barkios, second mois de printemps, Le deuxième jour
« Tu trouves que je manque de fantaisie ? demanda Certor, un beau matin. - Depuis quand tu te soucie de ça ? s'étonna Melkhart. - C'est Herpèsine, la grosse poissonnière que j'ai levée hier. Elle dit que j'manque de fantaisie. - Et tu sais ce que ça veut dire ? - Non. »
Les deux hommes remontaient la colline dominant le port, où se trouvait l'éclatant Palais aux Mille Miroirs, demeure comtale. Dans les immenses marches, la presse des clercs et des nobles s'écartait à leur passage, saluant avec respect le jeune frère de la comtesse. Melkhart, qui vivait la plupart du temps hors de la cour, n'était pas totalement habitué à ces témoignages de déférence ; sa famille avait toujours été puissante, mais il était déjà adolescent lorsque son frère avait conquis Sybrondil. Il feignait l'indifférence et la modestie, ne répondant tout au plus que d'un signe de tête lorsqu'il reconnaissait un visage connu. Certor, pour sa part, prenait grand plaisir à faire semblant de croire que ces attentions lui étaient adressées. Parfois il adressait un remerciement, dévoilant dans un sourire malaisant ses dents jaunâtres, s'attirant des regards ahuris.
En contrebas de la colline, la cité se dessinait, fière et sublime avec ses canaux et ses couleurs. Le soleil inondait de sa clarté la baie d'Aléra, projetant ses reflets étincelants dans l'eau turquoise.
« Ça m'fait toujours un truc quand je la vois d'ici, commenta Certor. - C'est la même chose pour moi. - Ah ouais ? Toi aussi tu te dis que tu pourrais déféquer sur tous les clampins d'en bas ? » Melkhart soupira.
Avant même que son frère ne la revendique pour sienne, Melkhart avait toujours aimé Sybrondil. Tout enfant, il en était tombé amoureux en naviguant à bord d'une barge ; ils avaient remonté l'Ariaen jusqu'au cœur de la ville. Les immenses places aux briques de couleurs vives et le Palais aux Mille Miroirs avaient subjugué Melkhart, qui ignorait alors qu'un jour, tout cela appartiendrait à sa famille. A la mort de Maciste, Sybrondil aurait pu devenir sienne. Il ne s'était pas battu pour cela. Il avait laissé Victoria reprendre le flambeau, et ne regrettait rien ; ceux qui vivaient au cœur du Palais aux Mille Miroirs ne prenaient même plus le temps de contempler celui-ci. Melkhart préférait être libre de parcourir les canaux, de jour comme de nuit, d'arpenter les digues sous le chaud soleil du sud, de visiter les poètes et les écrivains, de se mêler aux marins et aux condottieres. Il était libre. Il adorait ça. Il adorait d'autant plus sa liberté qu'elle n'allait pas de soi. Il s'en trouvait plus d'un à vouloir la remettre en cause ; on voulait l'instrumentaliser, l'associer à tous les coups tordus qui se tramaient à la cour. Melkhart savait depuis toujours que sa liberté serait constamment remise en cause.
« Te voilà, Melkhart ! Dans mes bras, mon ami. Dans mes bras ! »
Straton les attendait en plein cagnard, au sommet de la colline. Il enlaça Melkhart tout en retenue ; ce n'était pas une étreinte virile de chevaliers, c'était plutôt une accolade très formelle. Il n'en gratifia pas moins Melkhart d'une grande tape dans l'épaule pour donner le change. Le visage fin et l'œil perçant, légèrement plus âgé que Melkhart, Straton était issu d'une riche famille bourgeoise qui avait fait fortune dans le sucre. Il avait reçu une riche éducation et s'il n'éprouvait aucun intérêt pour la chose militaire, la politique le passionnait. Autant d'éléments qui le distinguaient de Melkhart ; malgré leurs différences, les deux s'étaient pourtant liés d'amitié lors des premières années que Melkhart avait passées à Sybrondil.
« Tout le monde t'attend ; ils sont tous à l'intérieur, annonça Straton le plus naturellement du monde. Melkhart fronça les sourcils. - Comment ça, tout le monde m'attend ? De quoi tu parles ? - Les Berthildois, qui d'autre ? répliqua Straton avec impatience. Ils voulaient te rencontrer. - Pourquoi moi ? C'est ma sœur que ça regarde. »
Straton gratta son menton poilu tout en fixant Melkhart, cherchant visiblement ses mots.
« Tu comprends bien que dans la mesure où c'est de ton mariage qu'il s'agit, c'est un peu toi que ça regarde. - J'entends bien ; mais je ne vois pas bien ce que les Berthildois viennent négocier avec moi. Les termes de l'alliance, c'est Victoria qui s'en occupe. - Pour l'amour de Néera, Melkhart, il ne s'agit pas que d'une alliance ! La soeur de la marquise est supposée devenir ta femme. Tu ferais bien de t'en soucier un peu ; quand tu l'auras mariée, il te faudra bien lui consacrer du temps, au lieu de continuer d'arpenter le monde comme un vagabond. On n'entretient pas une famille entre deux courants d'air. - C'est bien ça qui me chagrine. Je consens à cette mascarade pour soutenir Victoria, mais en attendant, qu'on me fiche la paix avec ce projet. »
La bonne humeur de Melkhart s'était évaporée en un instant. Il voyait déjà sa liberté chérie se disperser aux quatre vents. Il allait se changer en un personnage aigri et rasoir, rendu fou par une rombière acariâtre, au beau milieu d'une marmaille bruyante et remuante. Ruminant son amertume, il arpenta d'un pas rapide le hall du Palais, Straton et Certor sur ses talons.
« Je ne te comprends pas, Melkhart ! lança Straton lorsqu'il l'eut rattrapé, tu devrais être impatient ! - Il a pas l'air de l'être, pouffa Certor, et Straton fronça les sourcils, autant irrité par les mauvaises manières de Certor que par sa mauvaise haleine. - Tu laisses bien trop ta sœur régir ton destin, reprit Straton. Un mariage est un mariage ; bien sûr que l'objectif est de renforcer sa politique. Mais tu as tout à y gagner, Melkhart. C'est l'occasion ou jamais pour toi de te fixer enfin quelque part. Il faudra un toit pour ton épouse et pour ta descendance. Il est plus que temps que ta sœur t'octroie une seigneurie. - On en a déjà parlé un millier de froid, Straton. Tout ce qui m'importe, c'est... - Oui, oui, je sais. Ta liberté. Mais écoute bien : tu ne seras pas toujours jeune. Tu ne seras pas toujours capable de courir les routes et les mers, Melkhart, et tous les tournois du monde ne t'empêcheront pas de vieillir, à moins d'y connaître une fin prématurée. Viendra un temps où tu seras bien heureux de pouvoir compter sur tes enfants. Penses-y, et sache qu'il n'est jamais trop tôt pour cela. »
Melkhart s'arrêta. Il prit une profonde inspiration, puis, haussant les épaules, avisa Certor et Straton.
« Bon. Ils sont où, les Berthildois ? »
Straton sourit. Et entraîna son ami vers l'antichambre où patientait la délégation berthildoise.
« Si elle est moche, épouse-la quand même, ricana Certor en marchant. T'auras moins de chances de finir cocu après. »
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| | | Alanya de Saint-Aimé
Ancien
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| Sujet: Re: Adopte un Sybrond [La Broissieux] Dim 27 Jan 2019 - 20:15 | |
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Théophraste Jersada regarda un moment son compagnon avec circonspection. Il fallait avouer que la chemise trempée de sueur, quand de grosses gouttes venaient glisser sur son front jusqu’à son nez pour finir leur course au sol du palais, cela ne faisait guère bon genre. En plus, le brave Gontrand avait gerbé tout le voyage : bien que la mer fut calme, le pauvre bourgeois n’avait pas le pied marin. Une fois débarqué, l’on pouvait encore apercevoir les traces de ses mains sur le bastingage. Ah ! Ils s’étaient bien marrés les matelots Sybronds. Avec sa tronche plus verte que rose, pour sûr, l’alonnais animerait pour longtemps leur récit. L’arrière petit cousin au second degré du seigneur de Jersada, lui, s’occupait de choses plus importantes. Il avait reçu pour ordre de préparer au mieux l’arrivée de la future épouse – qui s’en viendrait plus tôt que tard ! Car voilà que la douce prendrait le large quelques jours après eux ; juste le temps pour organiser ses dernières affaires et hop ! Elle atteindrait le rivage de ce qu’elle appellerait bientôt « chez elle ».
Et comme tout bon diplomate, les deux gaillards n’étaient pas venu les mains vides. Il s’accompagnait de quelques gâteries, délivrées à la Victoria mais aussi quelques bonnes bouteilles pour le futur gendre d’Alonna. Et puis, il y avait cet étrange paquet qui trônait fièrement non loin d’eux. Bien emballé, la dimension et la forme ne laissait que peu de place à l’imagination ; derrière le tissu obstruant se cachait un adorable portrait que Botte Ichelli - le très célèbre peintre suderon – avait réalisé de la fiancée. Un chef d’œuvre de splendeur et de ravissement ! Car si déjà le modèle s’y prêta sans nul doute, l’artiste avait ce style incomparable qui rendait les gens moches un peu plus baisable. Et c’était bien là tout le fin mot de cette histoire ; le fringuant époux devait mariner dans le jus de ses couilles jusqu’au mariage. Si fait, l’Angélique pourrait bien les remercier grassement.
S’imaginant déjà auréolés de gloire, nos deux aventureux hérauts n’avaient pas entendu arriver celui qu’ils avaient déjà hâte de rencontrer. Si bien que lorsqu’apparurent devant eux les Sybronds, ils écarquillèrent les yeux, presque surpris – si tant est que l’on pouvait surprendre tout bon Alonnais qui se respecte.
« Essuie ta goutte Gontrand ! ». Il avait à peine chuchoter que déjà la manche sale vint écraser l’odorant liquide d’un revers patriarcal qui aurait tôt fait rougir le cul de la gueuse ! Il fallut tout de même qu’il se racle la gorge pour que le malhabile compagnon cesse. Car voilà qu’à une distance de bras se présentait le très viril futur époux. Enfin, au moins l’un des deux.
Les yeux de Théophraste roulèrent de l’un à l’autre sans parvenir à identifier le bon interlocuteur, alors, préférant éviter la bévue, il s’inclina tout bas tout bas, entraînant dans son sillage le dégoulinant Gontrand. « Ah là ! On ne nous avait point mentit ! Vous êtes bels et bien de charmants… »
« Noirs », murmura l’acolyte, juste assez fort pour faire crisser les dents de Jersada.
« Hommes ! Oui, là ! Des beaux mâles virils ! Pour sûr, dame Angélique en sera ravie. N’est-il point vrai Gontrand ? Ra-vie ! ». L’autre acquiessa mais alors que ses lippes se décollèrent pour en placer une, il lui ferma le caquet. « Mais j’en manque à mes devoirs ! Je me présente : Théophrase de Jersada, et voici Gontrand Maupas, les témoins de Dame Angélique et chargés – bien que les atouts nous manquent – de rendre son attente moins pénible ». Il affichait un sourire goguenard. La première impression était toujours la plus importante.
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| | | Melkhart di Maldi
Humain
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| Sujet: Re: Adopte un Sybrond [La Broissieux] Mar 29 Jan 2019 - 0:16 | |
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L'un des hérauts dégageait une odeur pestilentielle. L'autre suintait l'hypocrisie, comme tous les ambassadeurs. S'il n'attendait pas grand chose de cet entretien, Melkhart partait déjà déçu ; certes, aucun de ces deux types n'était sa future femme - encore heureux - mais enfin, ils représentaient la mariée, et le jeune Sybrond se sentait fort peu sensible au charme de ces oiseaux-là. Pis, ils ne faisaient que confirmer ses a priori : après tout, la fille était du Nord, de la tapageuse noblesse alonnaise, rustique et sans relief.
« La première impression, bien sûr ! s'exclama Straton d'un ton guilleret, puisque Melkhart ne prenait pas l'initiative de répondre. Je gage que nous saurons vous donner matière à écourter l'attente de Dame Angélique. Permettez que je fasse à mon tour les présentations : je suis Straton Iscahn, et cet... cet homme, là, s'appelle Certor. Certor de... enfin, il s'appelle Certor. Et voici, bien sûr, Melkhart di Maldi, frère de Sa Grandeur notre bien-aimée comtesse Victoria. »
Melkhart se contenta d'un bref hochement de tête à l'adresse des deux gus. Voyant que Straton le regardait et semblait attendre de lui quelque chose, le jeune homme devina qu'il serait sage qu'il prononce au moins quelques mots.
« Vous semblez avoir très chaud », dit-il aux deux Nordiens.
C'était tout ce qu'il avait trouvé.
« Il est vrai que la chaleur est en avance cette année, enchaîna Straton pour donner le change. Ce n'est pas la, hum, douceur de vos contrées septentrionales. - On va quand même pas causer météo, grogna Certor. - Si tu allais nous chercher du vin, Certor ? » proposa Straton, d'un ton empressé qui ne laissait guère le choix.
Certor se leva en grommelant, marmonnant des paroles dans-lesquelles des injures se mêlaient à des réflexions décousues sur la vanité de l'existence et l'imminence du repas du soir. Melkhart, lui, restait figé ; il était bloqué sur une nouvelle gouttelette de sueur qui avait arrêté sa course au milieu de la joue de Gontrand Maupas, celui des deux hérauts nordiens qui puait ; désespérement, il attendit qu'elle reprenne son inexorable descente, mais elle semblait figée, comme si elle se jouait de lui en mettant ostensiblement ses nerfs à l'épreuve.
« Eh bien, messieurs, reprit Straton, vous avez donc l'homme en face de vous. Parlons sans ambages, comment le trouvez-vous ? Vous avez vu comme il est grand ; voyez ces épaules, ces mains. Ces mains ! »
Il s'empara des mains de Melkhart et les exhiba sous le pif de Théophrase de Jersada. Melkhart se laissa faire avec un mélange de résignation et d'incrédulité.
« Et il est d'une constitution très saine. Voyez ses dents ; il n'en manque aucune, et elles sont très propres. Montre-leur tes dents, Melkhart. - Je ne suis pas un cheval, Straton, fit remarquer Melkhart, qui commençait à trouver tout cela fort gênant. - Y'a pourtant un trait du ch'val qui pourrait plaire à la fille », s'esclaffa Certor qui revenait déjà, et son trait d'esprit le rendit si fier qu'il manqua de peu l'asphyxie.
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| | | Alanya de Saint-Aimé
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| Sujet: Re: Adopte un Sybrond [La Broissieux] Mer 3 Avr 2019 - 20:33 | |
| N’aurait-on pu trouver plus charmante compagnie que ces seigneurs du Sud ? Là, ils avaient bien le bon mot pour faire rire les bougres ! Et l’affreux et dégoulinant Gontrand s’en donna à cœur joie, arrosant ces illustres hôtes de quelques rires gras alors que spasmodiquement il écrasait les gouttelettes de sa sueur. Tudieu, il aurait volontiers troqué sa blouse pour plonger cul nu dans la glace. Mais plutôt il résistait à l’irrésistible envie de s’éventer comme une tantouze, bien trop concerné par la mission qui l’incombait jusqu’à la fin de l’énnéade. Ses lippes formaient presque des crevasses tant elles étaient desséchées, si bien que ses yeux ne surent se décrocher de la cruche qui glouglouta en s’évidant dans cinq verres bien vites offerts. Ni une ni deux, le curieux bonhomme le sirota d’un trait, buvant si goulument qu’on aurait pu croire l’Alonnais capable d’en avaler le verre avec son contenu. Plus refait qu’un étalon après avoir tiré son coup, il se redressa tout fier alors que Theophraste gardait une meilleure contenance. Il leur faudrait composer encore quelques jours avec ces gens-là, et l’idée que la prime rencontre se passe mal l’angoissait. Peut-être en connaissance de cause, il lissait les angles sans soulever une seule fois l’affreux accent parfois à peine audible ; après tout sa suzeraine ne saurait tolérer l’échec et il n’imaginait pas être le responsable d’une débâcle politique.
« Là oui mon bon Monsieur ! Un bel homme bien fait ! Pour sûr notre charmante petite sera ravie de savoir son preux en bonne forme ». Il sourit poliment, alors que le silence s’installait. Les minutes s’égrenèrent alors que les gaillards se regardaient dans le blanc des yeux. Il n’y eu de moment plus gênant que celui-là, où personne ne se sentit totalement à sa place.
Et plutôt qu’attendre, le Maupas reprit du poil de la bête. « Mais mon cher Comte, vous n’êtes pas fort loquasse ! »
« Suffit… », un coup de coude bien sentit fit clore la bouche de l’impertinent. « Ce que Gontrant voulait vous demander, c’est plutôt si vous aviez des questions sur votre promise. Après tout, nous sommes là pour répondre à vos interrogations ! ».
Tout pataud qu’ils étaient, les émissaires alonnais étaient de bonne constitution et leurs bouilles transpiraient – littéralement – la gentillesse. Il était certain que ces messieurs seraient le plus honnête possible, pour peu qu’ils puissent répondre au futur époux. Et puis, ils avaient toujours l’imposant paquet ! Cet argument ne saurait résister à aucune défiance ! Il fallait bien avouer que l’Angélique était une belle plante que le Comte aurait tôt adoptée.
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| | | Melkhart di Maldi
Humain
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| Sujet: Re: Adopte un Sybrond [La Broissieux] Jeu 4 Avr 2019 - 23:11 | |
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Melkhart peinait à masquer sa consternation à la vue de l'émissaire sirotant son vin cul sec. Néera, ces gens sont dégoûtants. Si la fiancée était du même tonneau - sans mauvais jeu de mots - le mariage ne promettait pas que des jours heureux. Et puis, ce silence pesant qui s'était installé, où chacun se scrutait avec une gêne immense sans oser le briser - sans doute par peur de dire une connerie monumentale - que c'était lourd, mais lourd ! Melkhart attendit, mal à l'aise, que quelqu'un daigne mettre fin à leur supplice collectif en faisant un son, quel qu'il soit ; puis il réalisa avec horreur que, si quelqu'un dans cette pièce lâchait une caisse, il serait impossible de feindre de ne rien avoir entendu.
C'est Gontrant de Maupas, celui qui puait, qui délivra tout le monde ; et, les dieux soient loués, pas de la façon dont Melkhart l'avait craint. Pour autant, sa question, qui n'en était pas une, laissa le jeune Sybrond pantois. Pourquoi il m'appelle "Comte", ce con ? Plus décontenancé que jamais, Melkhart dévisagea le pourceau suant sans rien dire. Par chance, l'autre Nordien, plus avisé, redirigea la conversation vers des rivages plus sereins.
Enfin, plus sereins... Encore eut-il fallu que Melkhart y mette un peu du sien. Seulement voilà, il n'avait aucune foutue idée de ce qu'il pouvait leur demander, aux deux comiques. Qu'est-ce qu'on pouvait bien poser comme question à deux ambassadeurs, au sujet de sa future épouse dont on ignorait à peu près tout ? C'est qu'il était compliqué d'être spontané dans un cadre aussi protocolaire. Pour l'instant, les seules questions qui lui venaient à l'esprit n'étaient pas vraiment d'équerre avec l'étiquette.
« Eh bien... euh... quels sont, euh... ses centres d'intérêt ? » finit-il par demander sagement, après mûre réflexion.
Un hurlement de rire bien gras le fit aussitôt sursauter ; sa question avait fait perdre toute retenue à Certor, qui se gondolait à s'en frapper la panse.
« HAHAHAHA, la question de merde ! Lâche-toi un peu, Melkhart, t'es tendu comme une pucelle avant sa nuit de noces ! "Dites-moi ses centres d'intérêt", imita-t-il en prenant une voix fluette, "est-ce qu'elle aime la broderie ?" Sans déconner, qu'est-ce qu'on s'en fout d'ses centres d'intérêt ? Demande déjà si elle est brune ou blonde ! Et puis comment sont ses deux... - Ses deux yeux, intervint Straton juste à temps, oui, dites-nous messieurs, de quelle couleur sont ses yeux ! C'est tout de même important, la couleur des yeux révèle tant de choses sur la personnalité d'une femme. - MESSIEURS ! s'égosilla Certor en prenant tout le monde à témoin, y compris les deux ambassadeurs nordiens. S'il vous plaît, on est entre gens bien intentionnés, on a tous passé l'âge de se raconter des histoires, pas vrai ? On peut parler de tout ça en se faisant des courbettes et en gloussant comme des folles, ou alors, on peut se comporter comme des adultes et se dire les choses franchement. Z'êtes pas d'accord ? Hey, nos coupes sont vides ! 'nous faut encore du vin ! »
Et il entreprit de resservir tout le monde, ce qui eut le mérite de le faire taire un peu. Cette fois, pourtant, Melkhart prit sur lui pour ne pas laisser s'installer un nouveau silence - celui-là n'aurait pas manqué d'être encore plus gênant. Et tandis que Certor resservait les nordiens, le jeune Sybrond lança :
« Certor a raison. Nous sommes entre hommes, disons-nous les choses. - Entre couilles, renchérit Certor. - La ferme Certor, répliqua Melkhart, avant de reprendre pour les nordiens : je dois vous avouer que, pour l'heure, j'ai peine à me sentir concerné par ce projet... parce qu'elle n'est rien de plus qu'un nom, et qu'il me faudrait connaître la personne. Alors, en premier lieu, je... j'aimerais pouvoir me faire une idée de ce à quoi elle ressemble. Sauriez-vous me la décrire ? »
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| | | Alanya de Saint-Aimé
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| Sujet: Re: Adopte un Sybrond [La Broissieux] Mer 10 Avr 2019 - 21:35 | |
| A tout regard concerné, les Nordiens s’échangèrent quelques alanguissements entendus. Ah ! La jeunette était une fierté pour la famille Alonnaise ; on la disait par chez eux douée de toutes les vertus, dont la beauté et la grâce sublimaient un caractère d’or. Pour sûr, elle avait tout de la bonne femme : docile, serviable et avec un joli minois ; le fringuant Suderon ne resterait pas froid bien longtemps. Et puis, d’une œillade discrète, ils caressèrent le cadeau bien emballé. Là se trouvait l’ultime catapulte, celle qui ferait tomber les dernières méfiances du pète-sec. Gontrand gonfla le torse alors que ses doigts glissant restaient agrippés à la coupe que l’on venait de remplir à nouveau.
« Pour sûr Messire, vous êtes l’homme le plus chanceux de la Péninsule ! N’importe quel mâle serait fou de détourner ses mirettes ! La petiote – Madame votre fiancée -, est délicieuse, elle… » « Elle saurait ravir le cœur de n’importe quel homme, Monsieur ». Théophraste frappa du coude son compagnon dans les côtes. Le gras personnage s’étouffa, alors que le brave fils Jersada tentait vainement de reprendre ces conneries. C’est que le curieux et dégoulinant émissaire était bien capable d’en chier par la bouche un florilège interminable. « Dame Angélique est douce, compréhensive et peu encline à l’égarement. Maints hommes l’ont courtisé et jamais elle ne leur a adressé plus d’une parole bienveillante ». « Oui, une Sainte que vous épouserez bientôt ! » « Bon bon, mon ami… Ne nous parjurons pas non plus… Mais là, nous pourrions tenter de vous en décrire toutes les qualités, mais cela lui rendrait bien peu d’hommages. Plutôt… ». Gontrant s’écarta de quelques pas pour récupérer l’encombrant présent et le tendit au comité d’accueil. « Voici une attention de votre Dame. Elle nous a chargé de vous remettre son portrait, ainsi que cette missive que vous saurez apprécier en privé ». « Botte Ichelli a mis pas loin de trois jours à le réaliser. On ne peut avoir de représentation plus fidèle ! ». « Ah ça oui ! Lorsque vous irez chercher Angélique d’ici quelques jours, vous n’aurez aucun mal à la reconnaitre. Pire encore, il pourrait vous arriver d’embrasser la toile plutôt que votre épouse ! ». Théophraste finit dans un petit rire alors que l’impatience tirait ses traits. Il avait hâte d’observer la stupéfaction et la joie dans les yeux du Sybrond, alors, sans s’alanguir dans plus d’amples explications, il attendit que ne tombe le tissu qui camouflait l’intrigante peinture.
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| | | Melkhart di Maldi
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| Sujet: Re: Adopte un Sybrond [La Broissieux] Jeu 11 Avr 2019 - 9:24 | |
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La mention de Botte Ischelli éveilla subitement l'intérêt de Melkhart, qui était jusque là demeuré indifférent. Le peintre était suderon, et renommé ; ses détracteurs lui reprochaient parfois de flirter avec les limites de la grivoiserie, mais enfin, tout le monde s'accordait à rendre hommage à son coup de pinceau. Cette attention de la part des Nordiens, qu'il croyait allergiques à l'art et peu regardants sur l'esthétique, ravit le jeune Sybrond. Une seule crainte demeurait toutefois ; il espérait que sa promise ne s'était pas déshabillée pour le peintre, qui comptait parmi ses œuvres nombre de nus, gracieux certes, mais délibérément choquants.
Il allait rapidement en avoir le cœur net. Il attendit fébrilement que les émissaires apportâssent la toile et retirent le drap qui la recouvrait entièrement ; il craignait de découvrir un visage si fade que même l'artiste n'aurait su embellir ou, à l'inverse, une beauté superficielle jouant la surenchère de ses artifices comme un appel au stupre.
Le drap, tel la robe d'une femme que l'on effeuille pour la première fois, glissa, révélant au futur époux celle qu'il contemplait pour la première fois.
Une crinière de cheveux blonds très clairs, libres comme le vent, encadraient le visage angélique de la donzelle qui, de fait, était plutôt bien nommée. Une mèche, qu'un auteur peu original qualifierait de rebelle, couvrait presque à demi son visage, lui donnant un je ne sais quoi de mystérieux ; seul son œil droit, surplombé d'un sourcil épais, apparaissait entièrement, et il vous contemplait d'un regard pénétrant. Ce qui frappait au premier abord n'était pas tant la beauté du modèle ; c'était plutôt le réalisme saisissant avec lequel Botte Ischelli avait dressé ce portrait. Il ne semblait avoir usé d'aucun artifice conventionnel - excepté, peut-être, la mèche rebelle ; il semblait qu'il n'ait rien entrepris pour embellir ce visage ou pour le rendre agréable, et c'était là, exactement, que résidait son génie. Le regard pénétrant d'Angélique de Broissieux, presque sévère, n'était pas un regard de séduction ; sa bouche aux lèvres légèrement charnues, qui surplombait un menton court, ne souriait pas. Botte Ischelli n'avait même pas essayé de l'embellir ; il n'en avait pas besoin.
Pour les Berthildois, le pari était réussi. Melkhart était conquis. Aucun discours ni flatterie n'aurait pu le toucher, mais ce tableau l'avait fait. Le diplomate nordien qui avait eu cette idée avait tapé dans le mille.
Il contempla longuement l'œuvre en silence, absorbé par la représentation de sa promise. Même sa robe était simple ; à vrai dire, le cœur de la toile résidait dans ce visage. Pour le reste, et bien, Melkhart pouvait être soulagé de voir qu'elle n'était pas nue. Mais si cette constatation l'avait d'abord rassuré, il commençait un peu à le regretter.
« Quand vais-je la rencontrer ? » demanda-t-il lorsqu'il eut retrouvé l'usage de la parole.
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| | | Alanya de Saint-Aimé
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| Sujet: Re: Adopte un Sybrond [La Broissieux] Lun 22 Avr 2019 - 21:38 | |
| « Tu crois qu’il bande ? ». Les yeux du gras bonhomme glissèrent distraitement sous la ceinture du Sybrond, qui lui, était absorbé dans une contemplation muette. Ce n’était d’ailleurs pas le seul ; ses comparses s’étaient tût et mataient avec attention le portrait. Il fallait bien avouer que la jeunette avait un sacré minois. Certains lui trouvaient d’ailleurs des airs plus charmants encore que son aînée. Théophraste, lui, préférait la beauté singulière de la marquise mais il ne rechignait pas à s’extasier devant l’Angélique. Et puis, il y avait son corps gracile, qui glissait comme l’air et qui… Il secoua un peu la tête, s’extirpant in extremis de ces pensées malsaines. Plutôt, il offrit à son comparse un regard désapprobateur afin qu’enfin – et pour une fois – il ferme sa grande gueule. Il était ravi de voir enfin s’illuminer le visage de son hôte, et que ce dernier se montre un peu plus enthousiaste face à ses fiançailles. On les marierait d’ici une énnéade, tout au plus.
Quand le silence fût rompu, il n’eut pas pour autant le courage de ramasser le linge pour protéger l’œuvre. Plutôt il continua à exposer l’œuvre à son légitime propriétaire. De toute façon, il ne doutât pas que le Suderon arrêterait son geste audacieux. Alors, il se contenta d’offrir son sourire le plus sincère pour une fois. L’air était bien moins pesant maintenant, et plus que ça, l’ambassade avait enfin attirée l’attention de ces messieurs. « Madame votre fiancée devrait arriver demain. Peut-être après demain au plus tard, si les conditions étaient mauvaises. Elle avait à organiser son départ, et vous savez… les femmes… ». Le fringuant Jersada haussa les épaules avec nonchalance avant de s’autoriser un petit rire. Les railleries gaillardes sur le sexe faible avaient toujours une saveur particulière quand ne demeurait dans la même pièce que des hommes. Certains se prirent à sourire, mais c’est son acolyte qui lui offrit le plus de change. « Alors Messieurs, z’avez vraiment aucune question maintenant ? ». Le sourire torve du Gontrand ne cachait rien de ses aspirations. Et malgré les énormes gouttes qui suintaient encore de son front, on eut trouvé pour le bonhomme quelque propension aux confidences.
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| | | Melkhart di Maldi
Humain
Nombre de messages : 113 Âge : 34 Date d'inscription : 24/12/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 24 ans, 29 ans en l'an 17:XI Taille : 1m85 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Adopte un Sybrond [La Broissieux] Mar 23 Avr 2019 - 23:48 | |
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Absorbé par le portrait, Melkhart en aurait bien volontiers oublié les deux zouaves du nord, en particulier celui qui transpirait comme un jambon. De ce dernier, le Sybrond n'aimait ni le son de sa voix, ni le sens de ses propos dégoulinant de dépravation. Ses acolytes à lui n'étaient pas en reste ; Certor semblait se retenir de faire un commentaire qui serait forcément lubrique, et à le voir trépigner pour s'en empêcher, on eut dit qu'il retenait une violente envie d'uriner. Straton se contentait poliment de "ooh", de "aaah" admiratifs ; Melkhart aurait préféré qu'il la boucle tout simplement. Il aurait voulu continuer à regarder la toile, mais sa contemplation était gâchée par tous ces raseurs. Du tableau, Melkhart ne voyait que pudeur et innocence ; mais les regards lubriques des quatre autres spectateurs souillaient l'oeuvre, corrompaient la grâce et la beauté, lui conférant presque une dimension pornographique. Était-ce parce qu'elle n'était qu'une image sous leurs yeux, figée dans la peinture, qu'elle suscitait si facilement de si primaires instincts ? Ou reluquerait-on toujours son épouse avec la même lueur dans le regard, même lorsqu'elle se tiendrait à son bras ? Il n'avait pas envie de prolonger l'expérience. Il n'avait pas envie d'entendre ce que Certor pensait de sa fiancée. Il n'avait vraiment aucune envie d'entendre ce que Gontrand de Maupas était susceptible de lui révéler. « Bien, messieurs, lança-t-il un peu froidement une fois son regard arraché à la toile. Je me réjouis de rencontrer bientôt Dame Angélique. Je suppose que ma sœur a déjà demandé qu'on vous octroie tout le confort nécessaire ; aussi, il me semble que nous en avons terminé. » Là-dessus, Melkhart se fendit d'un bref salut aux émissaires nordiens, avant de les laisser en tête à tête avec Certor, Straton et le portrait de la Broissieux. Son départ un peu brusque ne manquerait pas de surprendre leurs hôtes, mais bah ! Ils mettraient cela sur le compte de l'émotion. * * Troisième ennéade de Barkios, second mois de printemps, Le quatrième jour « Même un jour comme celui-ci, tu trouves le moyen d'être tout débraillé », soupira Julietta, alors qu'elle s'affairait, avec des gestes appliqués, à lacer le pourpoint de son frère. Melkhart se contenta d'un haussement d'épaules. Il n'allait pas lutter ; il détestait perdre son temps entre les mains de ses valets, surtout quand ces peigne-cul semblaient passer des heures à resserrer un lacet ou à enfiler un bouton. La plupart du temps, il leur faussait compagnie bien avant qu'ils n'aient achevé leur office. Malheureusement, il était tombé sur Julietta au détour d'un couloir ; à son regard réprobateur, il avait tout de suite compris qu'il n'y couperait pas. « T'es vraiment pas sortable, le taquina-t-elle. A ton âge, on aurait pu penser que tu saurais t'habiller. - Je n'ai jamais eu besoin d'apprendre, badina-t-il. Puisque tu es là. Elle rit. - Comment feras-tu, quand tu ne pourras plus compter sur moi ? - Ma foi, il paraît que je me marie bientôt ; tu crois que ma future saura te remplacer ? - A ton avis ? - Non, sœurette. Personne ne peut te remplacer. - Bien essayé, mais la flatterie, ça ne marche plus. » Elle acheva de nouer les derniers nœuds, puis se recula légèrement pour mieux étudier l'allure de son frère. « Tu es beau », dit-elle. « C'est bien. On peut y aller. » Ils entrèrent ensemble dans le grand salon, où ils trouvèrent là nombre de nobles du pays sybrond, drapés dans leurs beaux habits, regards vifs et mines arrogantes. Victoria, la comtesse de Sybrondil, aînée de Melkhart et de Julietta, trônait sur une cathèdre ; près d'elle se trouvait leur sœur cadette Lysandra, et l'inévitable Gregorio, seigneur d'Iree, qui se collait toujours au cul de Victoria comme s'il rêvait de le faire sien - ce qui, à bien y réfléchir, était très probablement vrai, bien qu'il n'ait aucune chance de parvenir à ses fins : non seulement parce qu'il était très laid, mais aussi parce que Victoria s'était mariée quelques mois plus tôt avec Adriano di Castigliani, fils du duc de Soltariel. Tiens, il n'est pas là d'ailleurs, ce bougre d'Adriano, remarqua Melkhart. Tout ce beau monde attendait, et Melkhart se joignit à l'attente, tout en feignant d'ignorer qu'une partie de l'attention se portait sur sa propre personne. Car l'arrivée d'Angélique de Broissieux était imminente, et qu'ils allaient officiellement être présentés l'un à l'autre incessamment sous peu, devant tout le gratin sybrond. Curieusement, la perspective ne l'enchantait pas des masses. Toute sa vie durant, Melkhart avait fui les cérémonies de ce type. Mais ce jour-ci, il ne pouvait malheureusement plus se défiler... même si l'idée lui avait quand même un peu effleuré l'esprit.
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