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| [Höginheim] Le trophée de chasse - Partie 2 [Maralina] | |
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Brohan Wulfekiin
Ancien
Nombre de messages : 507 Âge : 35 Date d'inscription : 23/08/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 37 ans Taille : 1m75 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: [Höginheim] Le trophée de chasse - Partie 2 [Maralina] Ven 11 Jan 2019 - 17:47 | |
| Le trophée de chasse - Partie 2 Avec Maralina Irohivrah.An 11 du Cycle 11, Bàrkios, Tariho de la première ennéade Höginheim, en Oësgard La première fois que la Princesse-Marchande d'Uldal'Rhiz s'était réveillée, l'esprit embrumé elle était enfermée dans une cage. Non pas de celles dont font usage ses employés pour transporté les esclaves qui font son commerce, non, mais de celles qui pourraient contenir de bien plus grandes créatures. Et encore ce ne pouvait être une certitude car celle-là n'était constituée de barreaux ni de grilles, mais ressemblait plus à une grande boîte en de métal dont la seule entrée d'air venait du haut. Le sommeil ne s'était pourtant pas éloigné car bien vite l'estrévantine est reprise par l'inconscience, si bien que ce réveil pourrait tout aussi bien s'apparenter à un rêve étrange.
Quand la princesse se réveilla à nouveau, pour de bon cette fois, elle se trouvait dans une salle en bois. Aucun meuble n'était présent dans cette salle : seulement une simple couche, sans doute la plus petite et inconfortable que la dignitaire n'ait jamais essayée, un chaise et un seau. La porte, verrouillé, comportait une petite ouverture traversée de barreaux, seule fenêtre ouverte sur un couloir presque toujours vide. Seuls le tangage occasionnel du sol et l'air humide du fleuve Oliya indiquent à la captive qu'elle se trouve en réalité dans la cale d'un bateau.
La captivité comme le voyage durèrent en tout et pour tout une dizaine de jours. Une dizaine de jours durant lesquels la richissime captive n'eut pour compagnie que la solitude et les bruits du dehors, et pour contact vivant qu'un marin à la langue tranchée. Autant dire que l'estrévantine compris vite que les conversations avec son geôlier seraient aussi difficiles qu'unilatérales. Quant aux repas peu ragoûtants apporté par cet homme sans langue, et ce malgré un effort évident sur leur qualité, la captive n'y toucha presque pas.
Le sommeil s'empara à nouveau de la demi-elfe au bout de quelques jours après que, affaiblie et affamée, elle se soit contentée du repas qu'on lui eut apporté. Elle s'était déjà laissée emportée par le demi sommeil plusieurs fois depuis sa captivité, bien malgré elle la plupart du temps, mais cette fois il sembla que la fatigue n'en était pas la seule cause. Le sommeil était plus lourd, son esprit était plus embrumé, et ce n'était pas sans rappeler cette fois dans ses appartements d'Uldal'Rhiz qui fut le début de sa mésaventure.
La nuit a fait place au jour, et le voyage depuis l'Estrévent a pris fin dans l'après-mid. Le seigneur de Höginheim est de retour chez lui, dans le château qui est le sien. Les bêtes et animaux ramenés d'estrévant seront envoyées dès le lendemain, pour celles qui ont survécu, à Enkafe. Celles qui n'ont pas passé la difficulté du voyages, quant à elles, seront dépecées. Leur viande sera consommée si elle est consommable et ce qui est récupérable de leurs peaux, de leurs griffes ou des autres parties de leurs corps seront partagés selon le bon vouloir du seigneur. Reste alors la princesse captive, ramenée dans le plis grand secret, et libre de tout lien depuis sa léthargie. Ne divulguant rien de l'identité de la mystérieuse femme le Seigneur de Höginheim l'a apporté lui-même jusqu'à l'une des chambres le plus confortable de sa demeure, qui n'en fait pas moins pâle figure auprès de celle qui lui a été prêtée lors de son séjour à Thaar. Et alors que le nordien a confortablement installé son invitée dans un lit chaudement préparé, il attend son réveil en parcourant quelques pages d'un ouvrage obtenu de son passage en Estrévant. |
| | | Maralina Irohivrah
Hôte
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| Sujet: Re: [Höginheim] Le trophée de chasse - Partie 2 [Maralina] Dim 13 Jan 2019 - 15:59 | |
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Maralina ouvre les yeux doucement, puis les referme. L'esprit embrumé. Puis essaya de se redresser sur le lit, sans succès. Tous ses muscles lui faisaient mal. On aurait dit que son corps était engourdi par les épreuves des derniers jours. Quelques longues secondes passèrent , et la Vaanie se rappela des événements des derniers jours, et se redresse rapidement sur lit beaucoup plus confortable que la couche qui lui a servi ces derniers jours. « Vous » dit-elle en plissant des yeux en apercevant l’Oesgardien sans expression. « Comment osez-vous vous tenir devant moi après m’avoir ainsi trahi. » Contrairement à la Vaanie, le Nordien est calme, reposé. Il ferme tranquillement son livre après avoir marqué la page et porte son regard sur sa prisonnière. «Vous voilà réveillée, Maralina. Nous vous souhaitons la bienvenue à Höginheim.» La réplique surprit la Princesse Marchande qui resta dans le lit, ébahi par ce que venait de dire le Nordien. L’avait-il vraiment enlevé pour l’amener chez lui? Mais dans quel but? Maralina fronça les sourcils en dévisageant Brohan, tentant de déchiffrer son expression. Puis, la colère et la rage prirent le contrôle. Elle enleva rapidement le duvet qui la retrouver pour sortir rapidement du lit. Ses pieds nus se déposèrent doucement sur la pierre froide, ce qui la fit frissonner instantanément. Disons que l’on était bien loin de la chaleur d’Uldal’Rhiz. Prise d’un léger malaise, elle prit quelques secondes pour se redresser, puis se dirigea rapidement vers la porte qui se trouvait devant elle. « Où comptez-vous aller ?» demanda l’Oesgardien, tout en restant confortablement installé dans le fauteuil.
Maralina se retourna rapidement vers l’Oesgardien dans un froissement d’étoffe. Puis elle leva rapidement l’index vers l’Oesgardien en le menaçant. « Vous allez m'escorter à Uldal'Rhiz, immédiatement. » Son ton de voix était direct, furieux, un ordre que le Nordien ne devrait surtout pas contester pour sa survie. Mais non, Brohan resta de marbre, et osa même soutenir son regard. «La nuit va tomber, il serait imprudent de prendre la route maintenant. » Imprudent? Le danger n’était pas ce qui préoccupait la princesse Marchande. Elle ne voulait pas passer une minute de plus avec l’humain. « Les Drows deviendront les meilleurs amis des elfes avant que je passe une minute de plus avec vous! Comment osez-vous vous présenter devant moi après ce que vous avez fait?» siffla-t-elle entre ses dents avant de se remettre à trembler. Peut-être était-ce la rage qui l’envahissait qui la faisait trembler ainsi? Jamais elle n’avait vu de plus grande trahison et elle se préparait à punir le responsable. «Vous êtes libre de partir si vous le désirez, Maralina. Mais vous devriez vous couvrir d'abord, les nuits sont plus fraîches ici qu'elles ne le sont à Uldal'Rhiz.»
« Plutôt crever que de m'habiller comme une retardée d'Oesgardien.»
Comme si le fait de changer de vêtement aurait quelconque effet sur l’humeur de la Thaari. Brohan n’insista pas et soupira légèrement avant de lâcher un simple; « Comme il vous plaira.» Maralina fit un pas rageur vers Brohan avant de s’écrier; « Comment osez-vous vous tenir devant moi après m'avoir trahi?»
«Vous trahir ?»Brohan soutint son regard avant de continuer. «Détrompez-vous. Si nous voulions vous trahir, vous ne seriez pas dans cette chambre, libre de vous en aller, mais dans une cellule close.»
Maralina secoua la tête de mécontement. Comme si elle allait le croire! Ses geôles d’Uldal’Rhiz étaient mieux que le taudis où elle se trouvait! « Vous m’avez enlevé, amener de force dans votre misérable châtelainerie. Alors que vous avez promis de nous protéger. »
«Tout ceci, Maralina, est pour l'accord que nous avons conclu.»
« Vous appelez cela un accord? » La Princesse secoua légèrement la tête en ayant un air dégouté. « Laissez tomber, je n’ai pas envie d’entendre vos pathétiques excuses. » Sans attendre, la Vaanie se retourna pour retourner vers la porte, prête à sortir de ce taudis. «Maralina... Ne souhaitez-vous pas savoir ce qui nous a poussés à prendre ce risque ?» Maralina s’arrêta net avant de déposer ses deux mains à plat sur la porte en frissonnant. Non, elle n’en avait absolument rien à faire du pourquoi du comment. Il avait joué avec la princesse d’Uldal’Rhiz? Elle allait jouer à son tour, mais sa réponse serait beaucoup plus violente. Au bout de quelques secondes, elle se retourna pour fixer Brohan. Elle lui lança un regard mauvais, plein de défi avant de rétorquer; «Je n'en ai cure. Vous payerez les conséquences de vos actes stupides.»
«Seulement si vous parvenez à rentrer en Estrévant.»
La Princesse Marchande ne put s’empêcher de rire aux éclats. Si le Nordien la connaissait le moindrement il devait savoir que rien ne pouvait arrêter la Vaanie, surtout lorsqu’elle n’avait qu’une chose en tête – prendre sa revanche. Son regard se posa finalement sur les prunelles grisâtres en affichant un sourire amusé; «Parce que vous allez m'arrêter?» Brohan se leva finalement de son fauteuil et commença à s’approcher doucement de la demie-elfe « Nous ne vous ferons aucun mal, mais Oësgard s'en chargera. Souvenez-vous que vous êtes une estrévantine dans un Pays qui n'en a que de mauvaises opinions.» La Vaanie reprit son air sérieux, défiant le Nordien du regard. Croyait-il réellement lui faire peur avec cette réplique? Les Oesgardiens ne lui faisaient pas peur, et elle l’avait prouvé à plusieurs reprises. Cette fois, le loup ne gagnerait pas face à la panthère. « Alors je vous détruirais, tous. Un après l'autre» siffle-t-elle entre ses dents qui s’entrechoquaient toujours à cause du froid.
Et pour la deuxième fois depuis qu’il se connaissait, Brohan fit l’impossible; il sourit. Un sourire qui sembla narquois à la Princesse Marchande. «Qu'il est plaisant de voir que, malgré votre état, vous demeurez aussi forte.» Oh… Il n’avait aucune idée à qui il avait affaire. Des milliers d’idées passaient à toute allure dans la tête de la Princesse Marchande. Elle allait le détruire pour lui avoir fait cet outrage. Maralina frissonna une nouvelle fois en serrant des dents. Mais que se passait-il? Elle devait reprendre le contrôle. Même le sort que l’elfe lui avait jeté ne lui avait pas donné tant de douleur. À croire que le Nordien avait des armes beaucoup plus puissantes. Et s’il l’avait empoissonné encore une fois? «Que m'avez-vous fait?» demanda-t-elle en mettant sa main sur son front où des petites gouttelettes de sueur perlaient doucement. Mais que? Elle enleva rapidement la main de son front avant de se tourner vers Brohan qui approchait toujours dangereusement d’elle. « Ne vous approchez pas! » Sa menace sembla avoir fonctionné, car le Nordien s’arrêta à un pas d’elle. « Rien qui ne soit dangereux pour vous. Nous sommes d'ailleurs désolés d'avoir dû en venir là » Maralina se retourna contre le mur, se retenant tant bien que mal sur la pierre du mur. Que lui avait-il fait? Sa tête tournait, le moindre mouvement était difficile, douloureux, comme si quelqu’un l’avait rudement battu et elle avait si froid. La Vaanie mit sa main droite sur sa tête en fermant les yeux. L’avait-il empoissonné? Elle ne pouvait empêcher son corps de frissonner. Non elle devait reprendre le contrôle, elle enleva la main de sa tête pour la remettre sur le mur de pierre. Puis, tout devint noir.
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| | | Brohan Wulfekiin
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| Sujet: Re: [Höginheim] Le trophée de chasse - Partie 2 [Maralina] Mar 22 Jan 2019 - 15:59 | |
| An 11 du Cycle 11, Bàrkios, Julas de la seconde ennéade Château de Höginheim, en OësgardLa journée a été rude pour le seigneur de Höginheim, qui sous la pluie battante d'un automne capricieux a dû se rendre jusqu'à Enkafe. Bien que non prévue une visite à l'arène provisoire, bâtie pour accueillir un spectacle encore inédit à Oësgard, a été nécessaire. En effet il est apparu quelques mésaventures aux hommes chargés de la garde des bêtes, ravivant des dissensions endormies entre deux des clans concernés. Il a donc fallu à leur suzerain faire preuve de patience autant que d'intransigeance pour régler le conflit. L'occasion était parfaite alors, a jugé Brohan, pour enseigner à son fils aîné une leçon importante : les devoirs d'un seigneur ne sont pas toujours simples, ni agréables à honorer. De retour au castel, sis au chef-lieu de son domaine, le fier nordien arpente alors les froids couloirs de pierre, trempé jusqu'aux os, quand il est intercepté par nulle autre que sa soeur la plus proche. "Ah, te voilà !""Vite, j'ai peu de temps.""Tu retournes la voir ?""Evidemment. Comment va-t-elle ?""Son état s'améliore. Mais je comprends toujours pas, pourquoi ne pas faire venir un""Ce n'est pas nécessaire." Interrompe le frère aîné, s'arrêtant dans la foulée. "Personne ne doit savoir qu'elle est là.""Cette femme... Non d'une bouzonne, Brohan, c'est vraiment une princesse ? Mais qu'est-ce qui t'a pris ?""C'était nécessaire.""Je n'comprendrais décidément jamais ce que tu as en tête." Soupire la dame. "Mais bon, si tu le dis, c'est que tu dois avoir tes raisons."Les deux nobles reprennent alors leurs marche rapide à travers les couloirs. "Si tu me permets un conseil, avant de retourner à son chevet : prends donc un bain." L'homme lance un regard interrogateur à sa soeur. "Tu sens la bestiasse à plein nez."C'est donc après s'être convenablement lavé, suivant les conseilles de sa sage soeur, que le seigneur nordien regagne la chambre de son invitée mystérieuse. Comme la veille tout au jour et comme l'avant-veille la nuit durant, le chevalier s'installe sur le siège apporté là exprès, venant tenir compagnie à la princesse malade. Car c'est bien de cela qu'il s'agit : une simple maladie. Pas de poison comme l'aurait pensé la thaari, ni même un sort de sorcellerie tel que l'aurait imaginé un nordien, mais une bonne vieille grippe. Et cela n'est point surprenant au vu du refus catégorique de l'estrévantine pour se couvrir, en contradiction avec tout conseil qu'il lui a été donné. Et malheureusement pour elle, son ascendance elfique n'a pas su la préserver de ce coup de froid : l'habitude de l'estrévantine pour les températures chaudes et son refus de se nourrir durant l'ennéade précédente ont visiblement trop affaibli son corps. Fort heureusement pour la demi-elfe, les gens de la Nord-Péninsule sont plus que familiers avec cette maladie qui revient chaque année, et s'ils ont pour la plupart développé une certaine résistance ils n'ignorent pas comment soigner les enfants qui sont touchés. C'est pourquoi l'homme de Höginheim a de suite reconnu les symptômes, et c'est pourquoi il n'a pas été surpris que cela arrive. L'humain reste depuis au chevet de la souffrante aussi souvent qu'il le peut, prenant personnellement soin d'elle et usant des meilleurs remèdes qu'il connaisse pour soigner son invitée. Ereinté par sa journée, le nordien finit par s'endormir sur le fauteuil, sans remarquer dans son sommeil que la Princesse-Marchande se réveille du sien. |
| | | Maralina Irohivrah
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| Sujet: Re: [Höginheim] Le trophée de chasse - Partie 2 [Maralina] Mar 5 Fév 2019 - 22:01 | |
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Les jours avaient passé rapidement… Elle ne se souvenait que de la douleur… Chaque muscle de son corps lui faisait un mal épouvantable, comme si elle s’était fait piétiner par une quelconque bête. La demie-elfe ouvrit doucement les yeux pour regarder autour d’elle. Brohan était assoupi dans un fauteuil, et elle était dans la même chambre qu’il y a quelques jours. Maralina tenta de se redresser sur le lit sans faire un bruit, mais le mobilier laissa s’échapper un faible grincement qui fit réveiller le Nordien; « Ah... Vous vous êtes réveillée. Comment vous sentez-vous ? » Maralina plissa légèrement les yeux, lui lançant un regard menaçant; « Que m'avez-vous fait?»
«Juste vous soigner, Maralina. Vous avez pris froid, à refuser de vous couvrir par ce froid.»
Son ton était différent, toujours aussi calme, mais avec une pointe t’inquiétude. Ce qui détendit légèrement la Princesse qui continua à l’observer en silence. Avait-il vraiment pris soin d’elle? On parlait de l’homme qui l’avait enlevé et ramener dans un pays ou tout le monde la détestait… La Vaanie frissonna avant de ramener la couverture un peu plus sur elle. «Il fait si froid dans votre pays», dit-elle en grelottant, chose qui sembla amuser particulièrement l’Oesgardien, vu le sourire qui éclaira son visage. «C'est ce qui forge notre caractère.»
«Ah c'est de là que vient la rigueur du nord»
Un léger silence vint soudainement s’introduire dans la pièce, et ce fut la Princesse qui vint le rompre avec l’une de ses nombreuses interrogations; «Pourquoi m'avez-vous amené ici? » Demanda-t-elle en grelotant. Brohan, remarquant que la Vaanie ne tolérait pas le froid, enleva son propre manteau avant de la recouvrir avec. « Êtes-vous prête à en écouter la raison, cette fois ?»
Cette question… Elle l’avait toujours écouté, le comprendre par contre était une autre paire de manches. Le visage du Nordien était si difficile à déchiffrer. Elle avait l’impression qu’il portait un masque tout le temps, un masque sans expression. Maralina avait toujours eu l’impression que ce dernier avait l’avantage sur elle, car il savait la déchiffrer… beaucoup trop bien d’ailleurs…« Peut-être que nous voulions quelqu'un pour nous réchauffer, en prévision de l'hiver qui s'approche. Une femme d'Estrévant semble un choix cohérent, ne pensez-vous pas ?» Euh… Quoi? La Vaanie haussa un sourcil, l’air perplexe. Disons que sa réponse le surprenait, si Brohan avait décidé de la kidnapper pour cette raison, disons qu’il s’était donné du mal pour rien! Il aurait tout simplement pu lui demander… La Vaanie reprit finalement ses esprits au bout de quelques secondes pour répondre; « Pardon?» Brohan lâcha un petit rire; « Il n'y a pas qu'une raison, Maralina. Et l'une d'entre elles est une leçon.» Une leçon... « Quelles sont-elles?» Elle suivit l’Oesgardien du regard alors qu’il s’installa doucement sur le lit à côté d’elle. Maralina l’observa de ses prunelles azurées dans dire un mot. Elle était toujours en colère contre lui, mais elle cherchait à comprendre son point de vue. Brohan était un homme logique, jamais il n’aurait pris un aussi grand risque sans une raison valable. Elle le suivit du regard pendant qu’il s’asseyait sur le lit à côté d’elle. «D'abord, nous avons réalisé que vous n'aviez pas eu aperçu de nos compétences. Cela est fait, désormais. Une autre raison est que nous avions besoin de vérifier certaines choses.»
«Quelle chose? »
Le Nordien se retourna vers elle avant de plonger son regard dans le sien. « Notre désir d'une collaboration est réel, Maralina. Cependant, voyez-vous, nous devions nous assurer que les secrets nous vous confierons soient en sécurité. De plus...» Il souffle. «Vous nous avez demandé de vous protéger, or cela est impossible si nous ne pouvons faire confiance en vos hommes.» Brohan se risqua a approcher de la princesse Marchande et sembla attendre quelconque réactions, voyant que la Princesse ne bougea pas il déposa doucement le dos de sa main sur sa joue, ce qui fit frissonner la Vaanie. « La facilité avec laquelle nous vous avons soustrait à vos hommes est inquiétante. Qu'aurait-il pu arriver, si nous étions l'un de nos ennemis ? »
«Et comment pourrais-je vous faire confiance, Brohan. Alors que c’est vous qui m’avez enlevé. Qu’est-ce qu’il me fait dire que vous n’êtes pas un ennemi?»
«Vous êtes toujours en vie.» Lui répondit-il sans attendre. Il remonta doucement sa main vers le front de la demie-elfe, comme pour s’assurer que ce dernier n’était pas chaud avant de continuer; « Et mis à part ce coup de froid, il ne vous est rien arrivé. Pour le reste... Avons-nous trahi notre parole ?» Maralina plissa légèrement des yeux. Pouvait-elle vraiment lui faire confiance? Après tout, ils n’avaient pas eu la plus – disons tranquille des relations. « Je ne crois pas que l'on kidnappe nos alliés... Donc, éclairez-moi. Quel est le but de cette mise en scène? »
«Nous vous l'avons dit, Maralina. Pour éprouver la sécurité de votre Palais.» Dit-il avant d’enlever sa main de son front. «Ainsi nous avons décelé les failles de votre garde, et votre sécurité pourra être améliorée. Vous pourriez le prendre comme une leçon.»
Elle le regarde, le visage sans émotion. «Vous êtes resté à mon chevet tous les jours. Pourquoi?» La Vaanie avait cette sensation étrange dans l’estomac, comme si quelqu’un l’avait noué. Elle avait l’impression que l’atmosphère de la chambre était devenue beaucoup plus tendue, comme si le temps venait de s’arrêter. Brohan s’arrêta net, lorsqu’il entendit la question de la princesse. Il se retourna vers elle pour lui répondre rapidement; « Pour prendre soin de vous, et nous assurer que tout soit fait pour vous soigner.» Non… il ne lui disait pas tout. «C'est tout?» demanda-t-elle d’une voix tremblante en le fixant de ses yeux azurés. «N'est-ce pas déjà beaucoup ?» Maralina observa le Nordien se pincer les lèvres et ce dernier soupira en laissant enfin, tomber son masque d'impassibilité. «Nous nous sommes inquiétés, Maralina. Nous ne pensions pas que vous tomberiez souffrante. Nous vous demandons pardon. » Et le Nordien baissa les yeux, comme si la honte le submergeait. Maralina, elle resta bouche bée. Venait-il vraiment de lui demander pardon? De lui avouer d’une façon détournée qu’il l’aimait? La Vaanie tenta de se relever sur son lit et Brohan se précipita pour venir l’aider, s’assurant que son manteau soit toujours sur elle. La Thaarie attrapa doucement la main de Brohan avant de l’apporter doucement à ses lèvres, puis planta une nouvelle fois son regard azuré dans les prunelles grisâtres du Nordien. « Vous auriez dû pourtant prévoir qu'une Princesse Marchande ne se couvrirait jamais comme une Nordienne. » Dit-elle avec un sourire aux lèvres. Un sourire que Brohan lui rendit. «Nous aurions dû. Nous retiendrons la leçon, et la prochaine fois nous prévoirons de chauds vêtements au style de l'estrévent.» Maralina lâcha les mains du Nordien pour la déplacer doucement sur sa joue, le regard inquiet; «On dirait que vous perdez le contrôle de vos émotions, Brohan. Qu'est-il arrivé à la rigueur du Nord?»
«Quelqu'un nous a dit qu'un sourire aide à ce qu'on nous fasse confiance.»
Brohan, attiré par la douce poigne sur sa joue, remonta doucement pour la mettre sur celle de la Princesse Marchande. «Et puis, ne souhaitiez-vous pas voir ce qui se cache sous notre masque ? Vous méritez au moins cela.» Maralina hocha la tête rapidement, donnant une approbation silencieuse au Nordien ; « Alors, montrez-moi!» Mais l’Oesgardien ne semblait pas prêt à lui donner les explications dont elle se languissait, mais le sourire de Brohan ne lui disait rien de bon; «Mangez d'abord, vous avez besoin de force pour vous remettre.» Il se retourna subitement, prêt à se lever, mais Maralina le retint. Non s’en était assez de ce jeu. Elle voulait savoir… Non… Elle voulait savoir. « Non, dites-le-moi tout de suite.»
«Vous dire quoi ?»
«Montrez-moi ce qui se cache sous votre masque»
Brohan se tourna doucement vers elle, silencieux avant de lui demander; «Ne le voyez-vous pas ?» Maralina fit un non de la tête, et Brohan approcha son visage du sien, mais au dernier moment, il remonta pour laisser un baiser sur son front. Un baiser qui la brula doucement alluma une nouvelle fois le brasier qui sommeillait en elle. «Reprenez des forces, Maralina. Vous en aurez besoin.» Le demi-elfe l’arrêta dans son mouvement en attrapant sa main. La Vaanie avait l’impression que l’envie lui grugeait l’âme. Sa main se déplaça soudainement sur la joue de son hôte, et elle suivit doucement la courbe de sa mâchoire à l’aide de son pouce. Elle n’avait pas l’impression d’aller trop loin, au contraire, elle avait l’impression que c’était tout naturel. Son autre main vint se glisser doucement sur le torse de Brohan. Son souffle était court, son cœur battait la chamade. Son monde semblait tourner, elle voulait qu’il y entre, qu’il en fasse partie, et ce, même s’il lui avait dit qu’il avait besoin de plus de temps à Uldal’Rhiz. Mais avait cette peur au ventre de perdre tout ce dont elle avait travaillée si fort ces dernières années. Peur de perdre cette amitié hors du commun. Elle aurait tellement voulu enfouir son visage dans le creux de son épaule. Elle se sentait incroyablement bien, comme si elle n’avait plus rien à lui prouver, qu’il la protégerait, peu importe ce qui se passerait. La tension semblait devenir de plus en plus palpable dans la pièce. Maralina, sans s’en rendre compte, s’était incroyablement rapprochée de Brohan. Elle pouvait sentir son souffle chaud sur son visage, et il pouvait certainement voir le désir dans son regard azuré. Cette fois-ci, elle avait envie de finir ce qu’il avait commencé. Alors, ses lèvres effacèrent le vide qui les séparait des siennes et elle l’embrassa passionnément.
Brohan se rassit doucement sur le lit pour partager le baiser. Une première pour l’homme qui n’avait pas réagi lors de leurs deux premiers échange. Le baiser dura quelques minutes, puis lorsque leurs lèvres se séparèrent, Brohan reprit finalement la parole; «Est-ce un signe que vous nous pardonnez ?» Un sourire éclaira doucement le visage de la princesse, puis elle glissa une nouvelle fois sa main sur la joue de Brohan avant de déposer son front contre le sien. Elle était si bien! «Non, vous avez encore beaucoup à faire.» lui répondit-elle non sans planter son regard dans le sien. C’était bien la première fois que son attention lui semblait apprécier, bien la première fois que Brohan semblait apprécier sa fougue. «Alors nous commencerons par vous soigner, pour avoir le temps et une chance de nous faire pardonner.» La jeune femme acquiesça avant de se déplacer dans le lit pour lui faire de la place, tentant de lui faire comprendre qu’elle le voulait près d’elle. Que la Vaanie ne voulait pas se retrouver loin de lui une dernière fois. La jeune femme se dégagea des couvertures pour se mettre à genoux sur le lit et mit ses deux mains sur ses joues, avant de mettre une nouvelle fois son front contre le sien, puis elle lui murmura doucement; «Tu représentes définitivement la perfection sur cette terre. Je vois la perfection dans vos yeux, la sens sur votre peau, la goûte sur vos lèvres. Il ne manque qu’une seule chose.» Elle lui donna un léger baiser sur le nez, avant de lui faire un sourire; «Je l’entendrais lorsque vous me direz; je vous aime, Maralina. » Son regard pétillait d’une certaine malice, rien de méchant, mais pour la première fois, elle avait eu une façade de Brohan qu’elle n’aurait jamais imaginé… Pour la première fois, il lui avait montré qu’il l’aimait.
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| | | Brohan Wulfekiin
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| Sujet: Re: [Höginheim] Le trophée de chasse - Partie 2 [Maralina] Mer 20 Fév 2019 - 22:57 | |
| La nuit remplace doucement le jour, apportant avec elle la fraîcheur des Monts d'Or. Un vent glacial parcoure la vallée, se glisse dans Höginheim, et vient faire vibrer les volets de la fenêtre. Et dans la chambre de l'invitée mystérieuse, le temps semble s'être arrêté. Front contre front, le regard plongé dans celui de l'autre, leurs souffles emmêlés, ni l'estrévantine ni l'oësgardien n'osent plus amorcer le moindre mouvement. "Nous..." D'ordinaire le nordien aurait simplement et immédiatement balayé la gêne du virtuel revers de main, lâchant un morne trait d'esprit tout en s'éloignant de son interlocutrice. Cette fois, cependant, il ne peut s'y résoudre. "Vous..."
Quel est donc ce charme que l'uldéenne a jeté sur lui ? Le höginhen se maudirait presque d'avoir baissé sa garde, lui qui de tout temps n'a jamais laissé quelque sentiment prendre le pas sur sa raison. Et le voilà, doutant comme jamais auparavant, sur un sujet auquel il se pensait immunisé. Car cette... Pression, dans sa poitrine, le coeur de glace ne l'avait encore jamais ressenti. Pas même avec son épouse, à qui pourtant il tenait beaucoup lorsque la jeune femme avait encore en vie. Mais l'humain peut-il seulement croire la demi-elfe ? Certes Maralina n'en est pas là à sa première confession, et Brohan ne décèle dans son regard bleuté aucun signe de menterie. Pourtant y croire lui paraît invraisemblable, plus encore alors que le péninsulaire n'ignore rien des épisodes sulfureux du passé de la Prinesse-Marchande.
Des sentiments qui paraissent invraisemblable, et pourtant. Pourtant le nordien ne peut ignorer le trouble qui l'habite. Pourtant le coeur de glace ne peut nier le sentiment de chaleur et de plénitude qu'il ressent lorsque la sang-mêlée est si proche de lui. Pourtant Brohan ne peut se cacher à lui-même avoir plus qu'apprécier les baisers qu'ils ont échangé, et qu'il ne se garde d'aller plus loin que par convenance et par respect. Pourtant il ne peut ignorer le désir qu'elle évoque en lui, plus intense et plus alléchant que pour toute autre femme.
Le front toujours contre celui de la demi-elfe, l'homme visiblement troublé par ses émotions ferme les yeux avant de finalement lâcher quelques mots dans un souffle d'incertitude. "Pouvons-nous réellement y croire, Maralina ? Ne serait-ce pas là rien d'autre qu'une fantaisie, qui vous passera après quelques jours passés loin de nous ?" La montagne est ébranlée, le loup de glace finit par céder à la douceur de la brise qui caresse ses flancs. "Non." Répond simplement l'intéressée, ses sourcils se fronçant. Encore incertain, le fier nordien este silencieux. Peut-il seulement la croire, elle dont le métier est de se jouer de ses partenaires commerciaux ? "Laisses moi te le prouve." Ajoute la femme du pays des sables. Un léger silence s'installe alors, avant que l'oësgardien ne le brise à nouveau. "Quand bien même... Vous comprenez qu'il nous serait imprudent de le vivre au grand jour ? Considérant notre situation, cela..." L'aspect égoïstement difficile de la demande fait taire le péninsulaire, qui ne trouve plus les mots pour continuer. "Oui." Affirme la sang-mêlée, dont l'air songeur se ressent jusque dans son ton.
L'instant qui suit, une multitude de sentiments et de possibilités éparses et contradictoires traversent l'esprit du militaire. Certaines lui disent de se méfier du venin des serpents d'estrévant, d'autres lui crient d'écouter son instinct et son coeur. Car la confiance est une denrée rare pour un nordien, plus encore pour ceux qui, comme lui, ont un trouble passé. D'autant que dans tous les projets et les plans que Brohan a pu élaborer jusque là, jamais aucun d'entre eux n'avait pris en considération l'idée de s'encombrer d'une compagne, aussi secrète soit-elle. S'encombrer... Non, si c'était cette femme, alors elle serait bien plus une inspiration, peut-être même un soutien.
Les idées se faisant moins trouble dans sa tête, l'homme ouvre les yeux pour découvrir l'azur du regard de l'uldéenne se plonger dans le sien. Une main étonnement timide douce vient alors caresser la joue de la princesse marchande avant qu'un murmure ne parvienne à ses oreilles. "Maralina..." Le nordien respire lentement, comme prenant difficilement son souffle. "Si tu venait à me trahir, j'en serais anéanti. Et de la fureur qui en résulterait, pas même ton empire n'y survivrait." L'intensité du regard acier de l'oesgardien s'insinue au plus profond de celui de la vaani. "Mais je consent à te laisser la chance de me prouver tes dires." Et sans autre cérémonie les lèvres du seigneur du froid rejoignent celles de la princesse de chaud. Une main se posant sur celle de la demi-elfe, l'autre se glissant dans son ondulante chevelure, le châtelain lui offre alors un baiser plus ardent que le précédent.
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| | | Maralina Irohivrah
Hôte
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| Sujet: Re: [Höginheim] Le trophée de chasse - Partie 2 [Maralina] Dim 3 Mar 2019 - 14:59 | |
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La tension semblait avoir monté d’un cran dans la pièce. C’était bizarre à quel point Brohan avait la capacité de rassurer la Vaanie, de le mettre dans un état de confiance, et ce, même si ’il l’avait brutalement enlevé. À chaque fois qu’il était près, elle avait l’impression que le monde devenait un endroit parfait et sûr. Que sa vie n’était pas un gâchis et que personne ne pourrait l’atteindre alors qu’elle était dans ses bras. Maralina avait l’impression de pouvoir revoir les rayons du soleil qui s’était caché derrière tous ses nuages grisâtres. Lorsque Brohan rouvrit les yeux, elle sut qu’il ressentait la même chose qu’elle et lorsque la Vaanie sentit la main chaude de l’Oesgardien contre sa joue, elle ne put s’empêcher de sourire. C’était un de ses sourires qui vous réconforte, que vous ne rencontrez que quelques fois dans votre vie. Un sourire qui défiait le monde entier, et qui semblait vous connaitre dans la mesure exacte où vous souhaitiez être comprit. La Vaanie avait l’impression qu’une histoire d’amour qui durerait des années venait de commencer. Une histoire, qui traverserait le temps et les épreuves qui se dresseraient sur leur passage. Rien ne peut égaler la quantité de feu et de glace qu'un être est capable d'emmagasiner au fond de son cœur lorsqu'il est ainsi possédé par l’amour, et Maralina le prouverait à l’Oesgardien. Un murmure parvint finalement aux oreilles de la Vaanie, des mots qui la réconfortèrent.
«Maralina...Si tu venais à me trahir, j'en serais anéanti. Et de la fureur qui en résulterait, pas même ton empire n'y survivrait. Mais je consens à te laisser la chance de me prouver tes dires.»
Quand l’amour va au plus offrant la confiance est impossible, et sans la confiance il n’y a pas d’amour. Cette jalousie qui vous possède vous dévore… la jalousie n’est pas un défaut, mais une preuve d’amour. La jalousie d’un homme est comme celle d’un enfant, violente et absurde, sans aucune profondeur ou logique… Maralina le savait, comprenait cette jalousie, même si les gens pensaient qu’elle n’était qu’une créature des bas-fonds, là où il était défendu d’être amoureuse. Mais la princesse n’en avait que faire des racontars des autres. Pour elle, il n’y avait qu’un homme qui comptait à cet instant présent. Qu’un homme qui avait osé se dresser sur son passage et lui faire comprendre qu’elle pouvait aller plus loin. Maralina n’en avait que cure de ses faibles créatures qui tentait de se pavaner sous son nez, et qui pliait au moindre de ses ordres. Elle voulait un homme qui marchait à ses côtés, qui la pousserait à dépasser ses limites chaque jour. La princesse venait de réaliser qu’elle avait trouvé le seul homme dont elle aurait besoin dans toute sa vie, le seul qui marcherait a ses côtés. Elle se savait conduite par un désir aveugle plutôt que sa logique. La Vaanie avait la peur au ventre, après tout, tout ce qui brille, tout ce qui est précieux terni si vite, pour ne plus jamais revenir. Elle ne croyait pas que Brohan abuserait d’elle, mais elle avait peur de le perdre s’il traversait cette limite. Elle se sentait déjà assez seule, perdre le mystérieux Oesgardien serait une tragédie. Une blessure encore plus douloureuse que tout ce qu’une personne puisse endurer. Oui je le sais cher lecteur, cette scène était légèrement ironique, elle qui avait séduit d’innombrables hommes pour avoir ce qu’elle désirait, et voilà qu’elle était celle qui brûlait de désir. Ironique n’est-ce pas? Mais qui sait, peut-être était-ce cela l’amour? Le fait que l’on soit aussi confortable avec une personne, qu’on l’a fréquenté a un point que notre vie nous semble vide et noir sans cette personne.
Maralina attendit donc, une minuscule seconde, écoutant un instant son cœur qui battait la chamade, tentant de déterminer si elle faisait la bonne chose. Puis leurs lèvres se touchèrent. Brohan lui donna un baiser ardant, passionné. Décidée à ne pas laisser cette peur prendre une décision à sa place. Au contact de ses lèvres, elle s'épanouit, sentit tout le poids sur ses épaules s’envoler. L’étreinte passionnée dura quelques minutes, avant que les deux êtres se séparèrent. Maralina attrapa doucement la main de Brohan, avant de la porter doucement à ses lèvres. Une idée venait de lui passer par la tête, une idée qui pourrait rassurer l’Oesgardien sur la sincérité de ses sentiments. « Je n’ai pas l’intention de te trahir, ni maintenant, ni jamais. Je t’ai attendue pendant des centaines d’années, il serait stupide de te laisser partir.» Maralina déposa doucement son front contre celui de Brohan, toujours en le fixant intensément. « Si pour te convaincre je dois te jurer fidélité devant les dieux, je le ferais… Je te prendrais comme époux la, maintenant, et jurerais de te t’aimer jusqu’à la fin de mes jours. Tu m’as montré que chaque jour arrive pour une raison. S’il le faut, je vais te poursuivre avec une passion qui mettra le monde à genoux. J’irais en guerre contre tes démons pour te permettre de dormir la nuit, pour m’assurer qu’aucun cauchemar ne puisse jamais t’atteindre. Tu es la seule chose dont j’ai réellement besoin.» Son souffle était court, son regard était anxieux. C’était bien la première fois qu’elle se mettait à nu ainsi devant quelqu’un et c’était bien la première fois qu’elle avait la certitude d’avoir trouvé l’homme parfait.
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| | | Brohan Wulfekiin
Ancien
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| Sujet: Re: [Höginheim] Le trophée de chasse - Partie 2 [Maralina] Mar 12 Mar 2019 - 20:25 | |
| Front contre front, leurs souffles emmêlés, les deux êtres s'attardent dans le silence. Son coeur battant aussi fortement que ses pensées se bousculent, le nordien ferme les yeux. Qu'a-t-il donc fait ? Que lui est-il arrivé ? Perdre le contrôle de ses propres émotions n'est pas dans ses habitudes, loin s'en faut. Quant à la réponse de la vaanie, elle n'est que plus déroutante. Elle ne sont pour l'oësgardien que de belles paroles, de douces promesses qui n'auront de valeur que lorsqu'elle seront prouvées. Et pourtant. Pourtant quelque chose au fond de du coeur gelé de Brohan lui donne envie d'y croire, et de donner une chance à l'étrangère du pays d'Arcam. Dans la trouble réflexion de l'humain un mouvement fait effleurer leurs nez, un toucher anodin qui fait tressaillir le nordien. "Et devant quels dieux me ferais-tu ces promesses ?" Questionne le péninsulaire, bien qu'il ait déjà une idée de la réponse. "Devant Arcam même." Assure la vaanie, confirmant les soupçons de l'oësgardien. De tous les dieux pentiens, comment le péninsulaire pourrait-il croire en une promesse faite sous le nom d'Arcam, le Menteur ? Peut-être en n'étant pas pentien, ou tout du moins en poussant sa foi au-delà du simple culte de son peuple. Car en vérité, et contre toute attente, le seigneur qui a grandi sous les préceptes d'Othar, de Néera, de Kyra et de Tyra n'en est pas resté qu'aux simples enseignements du clergé péninsulaire. "Ce ne sera pas suffisant. Pour qu'à mes yeux tu sois faite mon épouse devant les dieux il te faudra t'initier et honorer mes croyances, en plus des tiennes."A ces mots la vaanie semble pensive, comme hésitante. Comment ne le serait-elle pas face à une telle décision, alors qu'elle ignore même à quoi doit-elle s'attendre ? "Je ne mentirais pas, Brohan. Je suis prête à faire le saut pour toi. Tant que tu le fasses aussi pour moi."L'intriguant réfléchit un instant. La réalité est qu'il ne rejette pas Arcam en tant qu'entité théologique, mais simplement que l'excentrique ne lui donne pas la même place. Quant à évoquer les croyance de l'arcamenite, elles n'entrent pas à proprement parler en conflit avec celles de l'indéchiffrable nordien. "Ainsi soit-il." Conclue l'homme, acceptant à mots cachés la proposition de la dame. Quelques jours plus tard.
Quelques jours se sont écoulés depuis la promesse réciproque, et la princesse vaani s'est désormais complètement rétablie. Les quelques jours passés ont permis un certain rapprochement entre la demi-elfe et l'humain au couvert de l'intimité, tandis qu'en public leur relation demeure au mieux cordiale. Ces quelques jours ont par ailleurs été l'occasion pour le seigneur nordien, outre de faire visiter à son invitée le château et les alentours de höginheims, de lui enseigner les préceptes d'un mystérieux et supposément très ancien culte de provenance wandrais. Ce matin-là le fier oësgardien attend comme d'une courte habitude la venue de la princesse d'estrévant dans ce qui fait office de salon privé, à savoir une petite salle du château dont la vue des fenêtres donne sur les Monts d'Or. Sommairement décorée, à l'oësgardienne, la pierre froide des murs n'est recouverte que par endroit de tentures représentant des scènes de chasse, ainsi que de cornes de bouzon trônant au-dessus au dessus d'une cheminée d'où crépite un feu doux. "Bon matin, Maralina" Accueille neutrement le châtelain, avant de congédier d'un signe de main la servante qui accompagnait l'invitée. "As-tu passé une bonne nuit ?" Demande l'homme, avec plus de douceur dans la voix, tandis qu'il se trouvent à présent seuls. Puis, après quelques minutes et alors que divers mondanités ont été échangées autour d'un copieux déjeuner, l'air adoucis du nordien devient plus sérieux. "C'est ce jour, Maralina. Tout est prêt, tu vas pouvoir rentrer en Ithri'Vaan. Il y a un homme qui détient ma confiance, Sire Outré. Il t'escortera jusqu'à l'un de tes palais, en sécurité. La plus grande discrétion sera de mise jusqu'à Naelis, il est important que tu ne soit pas reconnue avant cela. Vous raconterez que des hommes de La Dross t'on kidnappée et vendue, que leur commanditaire avait pour intention de te rançonner. Sire Outré est un chevalier errant, il aura eu vent d'un groupe de bandits et les aura défaits. Libérant les captifs il t'aura trouvé, et tu l'auras convaincu de t'escorter jusque ton Palais."Le nordien inspire longuement avant de plonger son regard d'acier dans l'azur des yeux de la vaanie. "Cette histoire te convient-elle ?" |
| | | Maralina Irohivrah
Hôte
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 106 ans Taille : 1m70 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: [Höginheim] Le trophée de chasse - Partie 2 [Maralina] Lun 22 Avr 2019 - 20:02 | |
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«C'est ce jour, Maralina. Tout est prêt, tu vas pouvoir rentrer en Ithri'Vaan. Il y a un homme qui détient ma confiance, Sire Outré. Il t'escortera jusqu'à l'un de tes palais, en sécurité. La plus grande discrétion sera de mise jusqu'à Naélis, il est important que tu ne sois pas reconnue avant cela. Vous raconterez que des hommes de La Dross t-on kidnappée et vendue, que leur commanditaire avait pour intention de te rançonner. Sire Outré est un chevalier errant, il aura eu vent d'un groupe de bandits et les aura défaits. Libérant les captifs il t'aura trouvé, et tu l'auras convaincu de t'escorter jusque ton Palais.»
La demie-elfe arrêta son mouvement net lorsqu’elle entendit ses paroles. Se moquait-il d’elle ?Certes le seigneur n’était pas l’homme le plus expressif au monde, mais il devait certainement blaguer.
«Cette histoire te convient-elle ?»
Non. Aucunement. La princesse ne voulait pas montrer quelconque signe de faiblesse au monde. Admettre que quelqu’un l’avait enlevé revenait à envoyer une invitation à ses ennemis à faire de même et elle se doutait bien que tous ceux qui essayerait ne lui laisseraient certainement pas la vie sauve comme Brohan l’avait fait. La demie-elfe se releva doucement de la chaise ou elle était installée pour aller à la fenêtre, elle observa silencieusement les Monts d’or. Puis, la jeune femme se retourna avant de s’accoter sur le rebord de la fenêtre pour lancer un sourire amusé à l’Oesgardien. « Non. Mentionner aux gens ce qui s’est passé reviendrait à me mettre une cible en plein front. Ne suis-je pas déjà assez en danger pour en plus donner de l’espoir à mes ennemis? Si toi, tu vois de la détermination en moi, d’autres ne voient que le mal. Sire Outré pourra me raccompagner si tu le souhaites. Mais pas un seul mot quant à l’enlèvement ne devra traverser sa bouche.» La demie-elfe se releva doucement, laissant le tissu si épais de sa robe à l’Oesgardienne trainer au sol. La Vaanie détestait déjà ses habits. Il n’avait aucune sensualité à ses derniers et recouvrait presque chaque partie de son corps. Elle se remit à marcher pour s’asseoir sur les genoux de son amant. Puis posa les lèvres sur les siennes, savourant une dernière cette proximité qu’elle avait tant voulue. Maralina savait pertinemment qu’elle ne le reverrait pas de sitôt, que même si la moindre fibre de son corps souhaité être à ses côtés, elle ne pourrait pas toujours l’être. Après tout, ils avaient des plans…
La Vaanie déposa doucement ses mains sur les joues de son amant avant de se séparer de ce dernier. «Ne t’en fais pas. Tout ira bien. De toute façon l’on se reverra bien assez vite.» La Vaanie lui lança un regard amusé avant de se relever du fauteuil de son amant. Puis se dirigea vers la porte, avant de s’arrêter tout près de cette dernière. Elle regarda par-dessus son épaule avant de lui lancer un sourire amusé. «À bientôt, Messire Irohivrah.» Et elle sortit de la pièce. Le trajet serait long pour retourner à Uldal’Rhiz, mais elle avait bien des projets en tête et elle savait pertinemment qu’elle reverrait Brohan très bientôt.
-Fin du RP-
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