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| Eternelle oasis | Libre | |
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Naukhel
Ancien
Nombre de messages : 759 Âge : 34 Date d'inscription : 29/10/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 927 ans Taille : 2m13 Niveau Magique : Maître.
| Sujet: Eternelle oasis | Libre Mer 27 Fév 2019 - 15:36 | |
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Fin barkios 12:XI Quelque part dans les Terres Stériles Dans un creux de l'infinité sableuse, à plusieurs jours de marche du Puy, se trouve une oasis. A l'abri d'une crête rocheuse, cette perle liquide offre la vie à toutes les créatures des alentours, capables d'en sentir le fumet. Pour le drow, niché dans une cavité rocheuse la surplombant, elle est chargée de souvenirs. Il la connait. Les mires sanguines en observe le reflet, caché une partie de la journée des rayons solaires par la roche qui le surplombe. Creux d'ombre dans un océan de lumière. Seulement agité par le murmure du vent, et le sable qu'il entraîne avec lui. Loin du Puy et de son agitation, de sa cacophonie. Le Gobelin y baigne depuis sa naissance. Pourtant, chaque fois qu'il retourne ici, c'est le silence qu'il apprécie. L'infime clapotis de l'eau. Une flaque de vie dans une étendue de mort... Ou presque. A l'horizon, se devine un nuage de sable. Au fil du temps, il se précise sous la forme de bêtes grises aux lignes noires. Finalement, elles arrivent au trot, observant les alentours, puis s'abreuvent d'eau claire, certains individus faisant le guet. Des ibak royaux. Lentement, les paupières grises se closent en partie, alors qu'il se remémore, comme à chaque fois. Il l'a déjà fait disparaître... Jeune prêtre de Zhak'Bar, poursuivi par plus puissant que lui, il trouva refuge dans cette roche, et en fit chuter une part sur la bête. Écrasée, elle troubla l'eau clair de ses fluides, tandis que le sable libéré s'écoulait. Une tempête finit le travail. A son réveil, dans sa niche de roche, le jeune sombre éreinté découvrit l'oasis recouverte de sable, la carcasse de l'animal et ce qui l'avait tué dépassant à peine de la vague de sable qui les avait recouverts. Ne demeurait que la crête rocheuse, endommagée, morte, au milieu du désert.
Il en avait déjà chassé les créatures... Trop ravi de pouvoir y surprendre des bêtes venues se rafraichir, offrant leur nuque au prédateur sur le qui-vive, le servant du Prime Dragon y fit razia sur razia. Au bout de plusieurs saisons de ce régime, l'oasis fut complètement désertée, laissant le sombre en contempler la richesse à l'abandon, pendant plusieurs jours d'attente.
Il l'a déjà cru disparu... L'habitude permettait au sombre de la retrouver presque sans chercher. Vouloir s'y rendre l'y amenait, un jour ou l'autre. Il l'avait manquée suffisamment de fois pour se repérer par rapport aux rares roches et irrégularités du paysage, pour aller dans sa direction. Ainsi, il arriva qu'il retrouve la crête, en reconnaissant le tranchant brisé par ses soins... Sans apercevoir le moindre reflet aqueux. Alors, saisi par une émotion indéfinissable, il se mit à la tâche. Plusieurs jours. Plusieurs nuits. Attirant l'eau en surface. Faisant revivre l'oasis.Étrangement, le visage du grand sombre est fermé. Pensif, dirait certain. Lentement, il se rouvre à ses sens. La roche dur sous ses jambes. Le sable, omniprésent, crissant sous les dents. Le murmure continue du vent. La lumière sur le sable, éclat de l'écho solaire. Un souffle régulier, autre que le sien. Lentement, Urgoll'Ven se tourne, avisant l'elfe dans son dos, esclave à son service depuis un siècle. Brisée magiquement. Don de Zhak'Bar... Il le pense, tout en ayant toujours eu des réserves à son égard. Des doutes. Des questions sans réponses. L'ancienne Noss fut peu touchée par les créatures du Prime Dragon, temps que son maître n'aiguillait pas ces dernières par la douleur. A chercher leur compagnie au moment de trouver le sommeil. Brisée, mais pas vide. Quoiqu'ait fait le mage, il n'a pas pu tout lui enlever. Et le sombre ne sait quoi en penser. "Dis-moi ce que tu vois." souffle-t-il à son attention.
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| | | Kahveka Ner'Val Do'Vehera
Drow
Nombre de messages : 148 Âge : 36 Date d'inscription : 09/05/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 795 ans Taille : 1m90 Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Re: Eternelle oasis | Libre Ven 1 Mar 2019 - 1:59 | |
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== Ste'Kol==
Elle aimait entendre le feulement et les autres cris des créatures encagées dans ce sanctuaire à bestiole qui appartenait à son maître. Non pas qu’il lui plaisait d’odir la complainte de ces bêtes emprisonnées, mais elle se complaisait à les côtoyer de près sans être cible de leur faim souventefois non satisfaite. Cela avait tout d’égoïste, au fond. Dans son autre vie, peut-être, elle aurait désiré les voir s’échapper, retrouver leurs aises là dehors, mais ce jourd’hui, seul lui importait la tâche qu’on lui avait conféré.
Ainsi, elle s’approcha d’une cage dans laquelle un animal était plongé dans la torpeur, rugissant tout bas à chaque inspiration qu’elle prononçait. Le fern, ce tigre-mage, cette panthère-volcanique, ce lion-lave si vous voulez, ronflait paisiblement dans sa cage alors que s’approchait d’elle Ste’Kol avec en paume, une chaudière remplie à raz-le-bord de barbaque sanguinolente. Muselée pour se prémunir des flammes qu’elle pouvait cracher à convenance, il lui fallait pour mastiquer la viande voir ses entraves dénouées un iota. C’est donc à l’aide d’une clef unique que l’esclave du Haut-Prêtre pénétra dans la cage pour mieux s’approcher de l’animal engourdi par le sommeil. Pas un bruit, pas un son autre que ceux qui faisaient déjà échos dans ce repère à bestiole, elle s’approcha dudit animal pour délasser à peine sa muselière. Cette créature la fascinait et son sourire, grand et fendu jusqu’à ses longues oreilles en témoignait bien évidemment.
Sa tâche était accomplie, mais elle ne put réprimer l’envie d’approcher sa patte près de l’animal. Près de son dorsal, où à chaque inspiration celui-ci s’en vit soulevé par la force de ses poumons. Cette chaleur, ardente comme une flamme que l’on approcherait de trop, lui piqua le derme de sa paume de main tant elle lui parut intense. Derrière elle, alors qu’elle admirait encore et toujours ce superbe animal de collection, elle entendit claquer le son d’une porte métallique. Là fût le double signal pour elle pour qu’elle prenne les jambes à son cou : son maître approchait et qui plus est, le tintement semblait avoir troublé la quiétude de l’auguste animal. Sans faire ni une ni deux, n’ayant pour le coup aucune envie de tester si oui ou non son don avec les animaux saurait lui assurer la docilité de l’animal, elle s’esquiva de cette cage pour mieux la refermer derrière elle.
Son instinct ne l’avait guère trompé : le fern se réveilla et dans un feulement singulier, se jeta sans autres ambages sur son quatre heure, tandis qu’Urgoll se manifesta devant Ste’Kol. Elle s’inclina bien bas devant lui et ne leva plus les yeux du sol avant que ce dernier lui ait adressé la parole. « Prépare-toi, nous partons », lui avait-il dit sans autres formes de cérémonies. Ainsi l’elfe s’exécuta comme il le lui avait demandé et s’était parée d’un habit plus prompt au voyagement.
Les prochains jours de marche lui parurent aussi longs qu’elle avait vécu. Après plus d’un siècle au service du Haut-Prêtre, encore aujourd’hui elle ne saurait affirmer qu’elle avait sut cadrer le gaillard. Se perdant de temps à autres dans d’interminables discussions, il était tout aussi prompt à se caparaçonner dans le silence le plus pieux et le plus total.
Ce ne fût qu’au bout de cinq jours de marche, du haut d’une cachette donnant beau panorama sur un oasis quelconque, que ce dernier brisa le silence une bonne fois pour toute en lui demandant ce qu’elle y voyait.
Ce qu’elle y voyait … Autour, du sable, encore et encore. À perte de vue. Une étendue à perte de vue de mort certaine. Le désert, ce cruel faucheur qui venait à la longue vous retirer le peu d’espoir de vie, à chaque goutte d’eau qui s’échappe de vos pores de peau … Et pourtant, il restait encore ces endroits, ces sanctuaires de paix et d’espoir, qui vous redonnait goût à la vie par son eau fraîche et salvatrice. Alors, pensive, légèrement derrière elle, elle admira l’étendue d’eau quelques secondes pour mieux répondre à sa question.
« J’y vois un espoir, un souffle de vie nouveau. » C’est ce qu’elle répondit, dans un premier temps, après avoir nettement observé le troupeau d’ibak royaux. Puis elle ajusta la tir en rajoutant une seconde remarque : « Ou un bel endroit pour mourir. »
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| | | Naukhel
Ancien
Nombre de messages : 759 Âge : 34 Date d'inscription : 29/10/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 927 ans Taille : 2m13 Niveau Magique : Maître.
| Sujet: Re: Eternelle oasis | Libre Sam 2 Mar 2019 - 13:55 | |
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L'esclave comprend et te répond, non sans un regard vers l'oasis. Un regard conscient. Un regard à elle. Brisée, vraiment ? Le sombre ne savait quoi en penser. Le comportement chaotique de ses débuts s'était aplani avec le Temps. Usé, rodé... Les mires sanguines se tournèrent vers le reflet aqueux, et les ondes qu'y propageaient la soif des bêtes du désert. A plus d'une centaine de mètre de distance, il pouvait deviner le frémissement de la crête hirsute de leur dos, sous l'assaut des insectes, la vivacité de leur regard caprin, aux aguets, la pulsation de leur cœur. A leur place, dans un cycle sans fin. Où placer Ste'kol ? Esclave, et pourtant, question sans réponse pour le Gobelin. Tantôt sa présence le satisfaisait, tantôt elle l'insupportait. Quant à son contact avec les créatures... Don de Zhak'Bar, ou poison de la Traîtresse ? Un vestige, tenace, de son passé. La détruire ou la modeler encore ? En un siècle, il avait toujours pencher pour la seconde option, sans jamais cessé d'envisager la première. Encore aujourd'hui, il hésitait... Dans un enchaînement de geste de la main et de sifflements, qu'il employait avec les bêtes du Temple comme les esclaves, le Haut-Prêtre indiqua à Ste'kol les bêtes en contre-bas, lui ordonnant de prendre la vie de l'une d'entre-elles. Sans donner de raison. Sa seule volonté. Son bras massif retomba dans la poussière sableuse qui s'était logée dans la roche, tandis qu'il demeurait là, immobile, ses sens tendus vers le prochain geste de l'esclave. Observateur. Elle s'exécuta, et le Gobelin la regarda faire. Efficace, décidée... Un outil entre ses mains. Pourtant, quand il s'approcha de l'ancienne Noss, près de la bête abattue, il perçut autre chose dans ses mires. Un souvenir. Qui s'effaça sitôt qu'elle le regarda à nouveau. Toujours, les questions lui revinrent. Toujours, elles demeuraient sans réponse. Le Gobelin avait fait en sorte qu'elle ne puisse plus en donner. Effacée, brisée... L'ombre de sa nature profonde, diamétralement opposée à celle du sombre. Donnant naissance à une coexistence étrange, si ce n'est dérangeante. Des questions. Il n'avait plus la tête à cela. Sa lame se lova dans sa paume, et elle le regarda faire. Il s'approcha d'elle, le regard pensif, et elle le laissa faire. Quand finalement, l'acier glissa entre ses côtes, elle eut un soubresaut. Sans son regard de verdure, il y eut un maelstrom, et sa main se tendit, vive... Et soudain faible. Pour lui crever un oeil sanguin, ou simplement lui toucher la joue ? Urgoll'Ven ne chercha pas à savoir. De plaisir, il n'en eut aucun. De tristesse non plus. Seulement un grand vide. Sans même un regard, le Gobelin se détourna du corps étendu, dont le sang coulait doucement. Sans une dernière pensée pour la noss, il quitta l'oasis. Offrant sa carcasse si ancienne à la fournaise familière du désert. FIN DU RP
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