Artiön Laergûl
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Nombre de messages : 1630 Âge : 27 Date d'inscription : 23/01/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 719 ans Taille : 2m54 Niveau Magique : Maître.
| Sujet: [Solo] Plus grand que nature . L'attrait des hauteurs Mer 6 Mar 2019 - 20:31 | |
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Elenwënas de la seconde ennéade de Karfïas 13e année du Onzième Cycle Alentours de Daranovar Ton corps tout entier est aussi gonflé qu’un crapaud ayant vu la mort en face, ton visage est rouge comme le sang que ton cœur peine à pomper plus vite, et que tes poumons sont bien en mal de continuer à alimenter en oxygène. La douleur est vive. La douleur est intense. Tu sens les déchirures. Tu sens tes muscles arriver à leurs limites. Tu le vois même. Elles sont si profondes les lésions que tu t’es infligé, ta musculature est tellement engorgée, que l’on peinerait actuellement à en retracer les contours pourtant normalement si bien dessinés. Tu es tendu jusqu’à l’épiderme, ta peau étirée au point d’en craquer, à peine capable de contenir le blob de souffrances baigné de lueurs arcaniques en lequel tu t’es transformé. Et malgré tout, tu continues de t’acharner. Tu continues de pousser ton corps dans ses retranchements. Tu continues de t’infliger plus de souffrance. En partie pour que ta peine passe de l’âme au corps ; en partie pour que ta douleur de tous les jours te paraisse plus supportable ; mais surtout parce que tu sais exactement ce qu’il t’arrivera si tu t’y soustrais. - Artiön ! une voix s’élève par-dessus le fracas d’une chute d’eau proche Pas que ça me déplaise de continuer de m’en occuper, mais ce n’est pas un peu tôt pour déjà faire des retouches sur l’armure que je t’ai offerte ?Les bras enveloppés autour d’un énorme rocher, joue et poitrine collés contre le granit froid, tu prends une grande inspiration, lance tes jambes en avant l’une après l’autre dans des mouvements méthodiques, contracte une dernière fois ton fessier, tes lombaires puis tes dorsaux, et tu lances le poids à la place dont tu l’as arraché à l’origine, en bordure du fleuve se déversant depuis les hauteurs. Ce n’est qu’après t’être écroulé auprès de ton focaliseur, l’avoir saisi, t’être lentement relevé, et t’être lancé dans le renouvellement – encore une fois – d’un sortilège qui t’était depuis quelques temps devenu bien trop familier que tu trouvas la force de répondre. - C’est… qu’il faut… tu confies, moitié haletant, moitié rieur que j’aie les épaules à porter mon rôle !- Oui, et bien je sais que tu aimes ta dose d’exercice, et un peu d’exercice ne fait de mal à personne… mais tu t’es vu ? J’ai connu des tomates mûres moins rouges… et moins boursouflées ! Tu viens de nous faire un superbe discours, personne ne t’en demande plus.- Je sais. Je le fais pour moi. Ça me fait du bien.- Grawmîn… le forgeron t’offre sa mine la plus désolée avant de soulever un sourcil qu’est-ce que… ce ne serait pas le fortifiant que tu prenais quand on était petits ? Enfin… quand j’étais petit du moins. le Tamin Dolan rit gaiement Il me semble que c’était plutôt lourd comme traitement, tes problèmes de dos recommencent ?Non tes problèmes de dos ne recommencent pas. La vérité est bien plus triste. La vérité ne concerne que toi, et ne regarde que toi. Il finirait bien par comprendre, mais en attendant, tu préférais simplement garder la chose secrète. Certains de tes états d’âme ne concernent que toi. Cìryon qu’importe à quel point il t’aime, et qu’importe à quel point tu l’aimes ne comprendrait sûrement pas. Après tout, il serait certainement difficile pour lui d’imaginer qu’un rôle puisse te paraître plus grand que toi. - Les Lëandrins ne sont pas particulièrement friands de poisson. tu souris bêtement, t’autorisant enfin à trouver repos contre ton sceptre posé pointe au sol Et quand on a mon rythme de vie… et bien une cure occasionnelle devient vite nécessaire.- Fais quand même attention à toi. Tu sais comme moi que… enfin, vu ce que tu t’infliges, j’imagine que tu as dû aussi prendre en compte les effets secondaires. C’est toi le Vitaliste après tout.- T’en fais pas Cìryon. C’est comme dans le temps. Tu te rappelles ce que disait ma mère tu t’assieds d’abord au bord de l’eau, puis t’y laisses lentement glisser, profitant de sa fraîcheur sous le soleil d’été À la fin j’en sortirai plus grand plus fort plus courageux ! Ton ami te regarde un instant, se rendant compte que si on l’accusait – parce que ce n’était pas toujours un compliment – d’être toujours resté pareil à lui-même, la Royauté elle-même n’avait pas su faire dévier le caractère d’Artiön Hrònmectar-Sinyàra-Laergûl. Elles n’étaient pas si loin après tout les années de votre jeunesse. Conservées précieusement dans un coin de vos mémoires immortelles. - Ouais c’est ça ! le forgeron s’extirpa en un temps record de ses vêtements En attendant, je vois surtout que tu pars à l’eau sans moi gredin ! Gare à toi, épuisé ou pas, ma vengeance sera terr…- Tu aurais pu dire tout ça avant de te déshabiller tu sais. Tu es tout de suite moins crédible en sous-collants.- Regardez donc qui dit ça !Certains de tes états d’âme ne te concernent que toi. Cìryon… Cìryon il était toujours plus réconfortant lorsqu’il ne se tentait pas à l’être. De francs rires échangés au coin d'un ruisseau... ça n'a pas de prix. Et en ce moment en particulier, tu ne demandes absolument rien de plus de la vie.
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