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 Une histoire de bijoux de famille • Grise

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Rénatus Babec-Roumel
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MessageSujet: Une histoire de bijoux de famille • Grise   Une histoire de bijoux de famille • Grise I_icon_minitimeSam 23 Mar 2019 - 10:28



An 15 • XI Cycle
Karfias d'été



Pour l'instant dans les bas-quartiers de Thaar, un piège se referme, et vite très vite lecteurs avertis serez entourés du faste des demeures bourgeoises des Soieries... Pour l'heure ce sont des odeurs de tabac et d'alcool qui englobent une des scènes qui se déroule à la fameuse Pieuvre Endiablée...

Ce n'était pas un soir comme les autres, loin de là. Je n'allais pas ingurgiter des litres de cet alcool tant prisé et ô combien somnifère après une longue journée de travail – la bière –, et qui décidément me plaisait tant. Je n'allais pas non plus rentrer chez moi en titubant, c'était plutôt le destin d'un autre alcoolique du coin, un gars qui se la jouait racaille le soir dans certains quartiers mal famés – or point les pires, rassurez-vous, ce n'était pas un vrai truand, juste un fils de riche marchand qui se sentait pousser des ailes par la seule richesse et réputation de ses géniteurs... Oui, il avait de la gueule, mais il n'avait que ça. Oh, il n'était pas forcément imposant mais il était loquace et fier, sans oublier le joli minois espiègle qui faisait son impertinence, puis surtout il avait des comparses de type mastodonte ; nous y reviendrons plus tard mais il n'y en avait ce soir-là qu'un seul pour lui tenir compagnie, c'est que je ne m'étais pas roulé les pouces les jours précédents ce moment fatidique : j'avais fait en sorte d'écarter par diverses ruses, un à un les gaillards afin qu'ils ne fussent pas ce soir-là présents, car ils auraient été indubitablement pour moi des obstacles, que je n'aurais pu gérer avec mes talents de combattant. Je n'avais donc pas le choix, une fois le couple d'ivres camardes dehors, il ne me restait qu'à lancer des pierres à la caboche du compagnon de beuverie de mon poisson, ce premier momentanément incapacité je n'aurais plus qu'à m'occuper de Stanislas, puis de traîner les corps dans la première sombre ruelle qui m'aurait avant servie de cachette.

En effet et pour que cela devienne pour vous compréhensible, ce soir-là on me vit – bien que ce ne fut pas le cas j répète – picoler sévèrement à la Pieuvre Endiablée, oui comme de coutume, donc comme un trou, pour enfin vomir après avoir essuyé un semblant de rixe que je n'avais pu ne serait-ce qu'entamer, tellement ce mot me seyait mieux à moi qu'à l'embrouille qui avait commencée par de vulgaires mots que je prononçai, et elle s'était aussitôt terminée par des claques concluantes qui me laissèrent malgré moi quelque peu sonné. Après les quelques claques bien senties qui me rougirent les joues, et le vomi de circonstance, je baragouinai quelques mots incompréhensibles en tirant ma révérence théâtralement. « Beh bein l'bonchoinr les zhent... Bmmhhbé m'coussé... » Mais ils avaient l'habitude, c'est que ces derniers mois j'avais expressément forcé sur ce genre d'attitude, pour me faire une réputation d'ivrogne casse-bonbon, pas vraiment dangereux, que l'on pouvait rembarrer d'une taloche amicale. Et si aujourd'hui c'était bien un leurre, une tromperie, toutes les précédentes fois avaient été des scènes réalistes au possible, puisque je festoyais réellement, afin que ma couverture pardi, le jour de l'escompté cambriolage, soit irréprochable. Mais surtout ce comportement aurait le mérite de considérablement écarter les éventuels soupçons de la guilde à mon encontre, car, je le savais, en ouissant parler d'un vol dont ils n'étaient pas les instigateurs, ils chercheraient le ou les coupables, pour certainement leur couper les bijoux de famille ; c'est qu'ils m'avaient ainsi prévenus, en l'an douze, précisant bien ce jour-là que s'ils m'attrapaient à piquer le boulot des leurs, alors que je refusais de leur octroyer ma liberté en me joignant à eux, ils feraient ce qu'ils avaient à faire. Guilde de mes deux.

Je sortis de la taverne en renversant deux chaises, mais je m'étais déjà excusé d'avoir vomi à l'intérieur sur les banquettes, alors je n'insistai pas au risque de me faire tataner par le tenancier – que j'appréciais énormément ceci dit, et c'était je crois réciproque à défaut de ne pas m'avoir interdit l'accès à son établissement. Toujours est-il que je l'entendis prononcer des mots qui m'emplirent de satisfaction : « n'ira point ben loin a'soir... L'matin d'hier, revenant d'mercatouille, m'n épouse l'a croisé 'ffalé sul rebord d'une genre d'mare, oui v'la, une fontaine, à deux doigts d'y couler l'conno...  N'histoire de couilles de cœur, j'crois... Alors les garçons, qu'est-ce que j'vous sers, et... y sont passés où les autres ? »
C'était parfait, oui parfait. Pourvu que le malabar restant ne me pose pas de problème, et tout irait pour le mieux. Après être sorti, je fis les premiers deux cent mètres du chemin de retour des deux comparses, avant de m'affaler en retrait dans une des dizaines de ruelles que desservait la grande-rue, et d'y attendre patiemment les deux garçons. Car ils étaient jeunes et moyennement dangereux, dans mon machiavélisme pervers j'avais jetté mon dévolu sur le mignon petit blond frisé qui avec ses gros ou grands potes, se pavanaient à longueur de journée et sous prétexte que plusieurs commerces du coin appartenaient officieusement au père dudit gosse gâté, ils faisaient tant bien que mal leur loi. Leur petite bande finirait bien assez vite par commettre une erreur, et à coup sûr Stanislas – le fils à papa-maman qui parfois parlait un peu trop – serait un jour séquestré, voire assassiné pour x ou y raison. Alors, avant que cela n'advienne, j'avais précipité mon passage à l'action. Je l'avais ciblé, je connaissais de lui tout ce qu'il avait put laisser sortir comme information de sa bouche à la langue parfois troo déliée. Oui, pendant près de deux mois j'avais suivi presque jour et nuit le jeune supposé malandrin, et aujourd'hui j'étais prêt à m'imiscer riche de son identité, dans la demeure familiale afin de voler les bijoux de sa mère. Quel fils s'étaient-ils dégoté ces deux là, ou bien peut-être étaient-ils les seuls coupables, car c'est bien eux qui l'avaient laissé devenir ainsi... Impertinent, prétentieux, et surtout une cible facile, lorsqu'un soir par mégarde il avait parlé à ses lurrons de bijoux de famille, faisant un humour à l'analogie flagrante, entre ses testicules et les pierres précieuses qu'apparement sa mère possédait en surnombre contrairement à lui qui n'en avait que deux grosses. C'est d'ailleurs à partir de ce Favrius de Printemps de l'An 14 où je vis une chance de cambrioler un sale bourgeois en feintant l'idiote qui m'avait rudement écarté, que je commençais à échafauder mon plan et que j'en parlais aussi à Zaahrian et à lui seul.

Enfin ils arrivèrent moins cavaliers que lourds chargements, chevaux aux pas et discussion salace aux lèvres. Dès lors qu'ils furent à portée de tir j'enchaînai quatre ou cinq pierres en direction du musclé comparse, deux firent mouche et ma cible ne manqua pas de tomber, rudement atteinte et la tempe sanguinolente. Après mon attaque fulgurante, je m'étais de nouveau applati dans ma cachette d'ombre et de décombres, dans l'attente d'une réaction de la part de Stanislas. Après quelques mots grivois lancés au vent, de fait son interlocuteur qui ne l'écoutait pas se massait péniblement la mâchoire et barbouillait son visage du liquide dégoulinant tout en gémissant de douleur. Stanislas se rendit enfin compte que son ami ne réagissait pas à ses blagues puis en se retournant il fut surpris de voir la sage monture du collègue mais sans collègue pour la monter, et tandis qu'elle grattait d'impatience le sol de son sabot ferré, un peu plus loin le costaud terrassé par quelques maux inconnus se fit enfin secourir par le bon Stan qui avait faillit tomber en descendant de sa monture. Je profitai de cet instant pour me jetter sur le « bourgeoisillon » et lui assénai des coups que j'avais mille fois répétés, de fait s'étaient là des techniques acquises grâce à Zaahrian, afin d'immobiliser puis d'assomer un homme sans le tuer, morbleu, je n'étais pas un meurtrier !




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MessageSujet: Re: Une histoire de bijoux de famille • Grise   Une histoire de bijoux de famille • Grise I_icon_minitimeVen 29 Mar 2019 - 22:40


"Mais mon cher Loran... Tu ne se - sais donc plus monter à cheval ? Qu'as-tu donc à la tempe... ? Ah mais - !" disait mollement le jeune Stanislas, avant de se faire brutalement attaquer par derrière.

Manquant se vautrer, le jeune bourge s'affaissa sur son camarade, étourdi, ne comprenant guère. Une attaque ! Quoi ? Qui ? Pourquoi ? Ils étaient si appréciés dans le voisinage, pourquoi donc serait-il agressé ? A ses questions, l'échevelé ne trouvait guère de réponse dans les coups qui pleuvaient, les mains qui se tendaient, tendant de l'agripper, de le tordre, d'une manière qui tétanisait presque son esprit embrumé.

"Mais - mais - Loran, Loran ! A moi ! Qu'est-ce vous... A moi ! Qui êtes vous !? Pourquoi ! Mais arrêtez bon sang, je..." glapissait-il à moitié, assommant davantage, dans ses tentatives confuses de se défendre, son compagnon d'infortune, qui se mangeait ses coudes.

Et sa merveilleuse tenue que le malotru agrippait ! Et ses mires furieuses qui en voulait à son âme ! C'était terrifiant, confus, stupide. Où étaient ses camarades quand il avait besoin d'eux ? Les chevaux hennissaient devant tant de violence, nerveux, indécis, tandis que le jeune homme grognait et glapissait, passant de la colère à la peur chaque fois qu'il sentait son assaillant prendre le dessus. Dans un sursaut de vigueur de jeunesse, il parvint à replier ses jambes sous lui et à brusquement repousser son attaquant.

"Je - je, je n'ai rien sur moi, laissez-moi tranquille !" geignit-il, guère vaillant, roulant au sol sur le corps gémissant de son comparse.
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MessageSujet: Re: Une histoire de bijoux de famille • Grise   Une histoire de bijoux de famille • Grise I_icon_minitimeSam 30 Mar 2019 - 11:12






L'échauffourée. Bien-sûr je n'excellais pas à la tâche et de fait je me retrouvai – aussitôt que mes coups inexacts tombèrent sur les malheureux – bien trop proche de leur riposte, tout cela au risque de m'entraver piètrement pour ne pas dire stupidement, dans la débandade que j'avais occasionnée. Et c'est ce qu'il se passa lorsque les torgnoles allant bon train je tentai d'une main hésitante de m'emparer des bijoux de famille du Stanislas afin de les broyer entre mes pognes bien décidées. Trop occupé à chercher lesdits joyaux je ne vis pas les jambes du bougre me faucher sur place, ou plutôt me propulser franchement et de tomber rudement comme une bouse sur des pâquerettes. Fichtre ! Qu'il était coriace, l'asticot. Quoique ses contorsions finiraient bien par faire une partie du boulot, en achevant son acolyte déjà bien proche de l'inconscience. Il essaya de se relever.

Il me fallait à tout prix réussir, il me fallait estourbir les deux gus avant qu'ils ne le fassent eux, ou bien avant que d'inopportuns crapahuteurs interrompent nos ébats et contrarient mes plans. Je n'étais ni gracieux ni précis lorsque tel un ressort je bondis nouvellement sur les corps gesticulants ne laissant point le temps au gosse de se redresser complètement. Mes serres cependant réussirent à griffer le visage à la recherche de ses orbites, ainsi allais-je enfin clôre l'entracte ; enfin, je parvins tant bien que mal à combler les trous fragiles du corps de mon second adversaire, l'aveuglant vicieusement. Mais c'était sans compter sur l'insistante flexibilité du gaillard qui me projetta une deuxième fois non loin de la mêlée, en criant, ce qui ne manqua pas de finalement me crisper, bigrement. Car il fallait que je me magne avant d'être interrompu, c'est que ce n'était que le début d'une longue et périlleuse soirée, j'oubliai mes douleurs en me relevant et telle une furie je sautai nouvellement sur le blondinet, et s'il calenchait cette fois sous mes coups, c'est que les risques du métier étaient avérés puis baste.

Les mains bien ouvertes car je voulais éviter de me les esquinter, je tapai visant sauvagement à qui mieux-mieux tempe et glotte, frappai oeuvrant à leur déroute, giflai et giflai encore à n'en plus pouvoir l'angélique faciès, en ahanant de frustration, en gémissant de rage, les larmes aux yeux et l'épuisement à deux doigts de m'empoter également.

« T'VAS DORMIR, OUI !? »




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MessageSujet: Re: Une histoire de bijoux de famille • Grise   Une histoire de bijoux de famille • Grise I_icon_minitimeMar 2 Avr 2019 - 15:08


Etait-il fou !? Qui était cet énergumène qui - HA ! Douleur ! Stanislas ne voyait plus guère, sonné, attaqué, assailli par un vil faquin acharné à l'estourbir. Mais qu'avait-il fait aux dieux !? LEs questions s'enchaînaient, confuses, dans son jeune crâne échevelé. Des raisons ? De l'aide ? Il ne savait plus que faire ! Qu'il croit pouvoir le repousser et la vue du regard de damné le transperçait jusqu'au souffle, le laissant plus faiblard, terrifié. Qu'avait-il fait ? Mais qu'avait-il fait ?

Dans l'indifférence des rares badauds qui se détournèrent bien vite, le jeune bourge s'affala sous les coups, se raidissant, n'osant plus riposter, seulement se prôtéger pour gagner du temps, espérant que son comparse se relèverait. Bien mal lui en prit, l'affreux qui s'était jeté sur lui eut le champ libre pour asséner les coups décisifs. Avec un hoquet, un sursaut, Stanislas perdit brutalement connaissance, son corps d'éphèbe enveloppé de riches atours, à présent aussi ravagés que son esprit, perdant tout tonus.

Loran, quant à lui, camarade plus massif assurément, n'en demeura pas moins sonné, le nez en sang, son esprit rôdant aux portes de l'éveil sans parvenir à en trouver la poignée. Les chevaux, pour leur part, baissèrent sur la triste affaire un regard écarquillé, auréolé de blanc. C'est qu'ils avaient été bien dressés, ces montures de choix : sans cavalier, ils ne bougeaient pas, frémissant seulement, ne sachant pas quel sabot danser.
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MessageSujet: Re: Une histoire de bijoux de famille • Grise   Une histoire de bijoux de famille • Grise I_icon_minitimeDim 19 Mai 2019 - 7:47






Ses yeux clos me donnèrent moult satisfaction, pas plus cependant que sa respiration fort heureusement régulière. Il était encore vivant ! Et moi, au bord de l'épuisement, affalé sur son corps inerte, j'osai rire doucement comme pour me décharger de mes craintes désormais futiles. Je me répétais peut-être, mais je n'étais pas un assassin, alors je laissais l'indecrottable besogne à mon bon Zaahrian, qui excellait à la tâche et savait s'approprier les raisons de ces actes avec décence, avec honneur : si pour moi cela signifiait ôter une vie, lui, simplement éliminait, et rendait à coup sûr la joie à ses tristes commanditaires. Il était un gestionnaire, une sorte de garant de l'équilibre. Quant à moi, il me fallait persévérer, c'est que je n'étais pas ici pour câliner un légume avachi, ni pour m'attirer des ennuis si quelque garde trop lucide passait par-là interrompre mon plan hélas point si infaillible que cela. J'étais sur la voie de la richesse, un point c'est tout.

Je me dépatouillai tant bien que mal afin de mener à bien ma douce besogne ; en un tournemain mon blond fût ligoté et délicatement – dans la mesure du possible – traîné sur quelques mètres puis savamment occulté entre les ordures ménagères d'une opportune ruelle. Habillé en taffiole – j'avais revêtu l'accoutrement du bourge –, puis blond comme jamais, je m'approchai des chevaux qui eux n'avaient pas bougé d'un poil. Tant mieux, c'est qu'ils ne m'étaient pas plus sympathiques qu'un clébard enragé, mais je savais les mener quelque peu, ou du moins les craindre ou les respecter assez. Ils me reniflèrent vaillamment les paluches avant d'obéir à mes gestes hésitants, toutefois rassurants pour des chevaux si amicaux. La chance me souriait.

Je donnai un coup de savate bien placé au mastodonte – ce qui ne manqua pas de l'étourdir irrévocablement – avant de le hisser péniblement sur une des montures, et de m'en aller titubant, brides en main, rentrer au bercail complètement torché, avec un acolyte qui l'était ma foi encore plus. Mais ils avaient l'habitude de nous voir rentrer ainsi, nous n'étions pas des enfants des chœur, plutôt des garçons sans cœur...

« Zé souiz yune cigââle, t'inquète fourmiche yé po la gale ! »

Puis...

« Arlibadabidouuuuu... Les nichonnes des chouchounnes shonnt shur mon chichi tout chôô et ch'est chouuuu ette ! »

Je tambourinai à la porte de ma fastueuse demeure. Comme à chaque fois. En criant aux domestiques afin qu'il m'ouvrissent immédiatement cette foutue porte. Putain.

« Fssé Stanichouu, viles faquins, que l'on m'ouvrrre ou ça va chautter ! Euh, chauffer ! Fichtre de foutre ! OUVREZ, MAIS OUVREZ BORDEL ! »




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MessageSujet: Re: Une histoire de bijoux de famille • Grise   Une histoire de bijoux de famille • Grise I_icon_minitimeJeu 30 Mai 2019 - 17:10


Les domestiques connaissaient la ritournelle. Bien trop à leur goût, mais ils n'étaient pas payés pour se plaindre. L'un d'entre eux, connu pour son admirable stoïcisme devant les frasques les plus admirables du jeune maître lui ouvrit donc la porte, sans guère réagir à la parole plus que douteuse dont le jeune homme était présentement doté. Avec le respect dû à sa naissance entre les cuisses de celle qui tenait la bourse de la maisonnée, l'intendant s'inclina, sans rien montrer de sa profonde lassitude face à cet état lamentable, tellement que sa gueule avait l'air plus affreuse que d'ordinaire, ainsi ravagée par les affres de l'alcool.

"Soyez le bienvenu, maître, Léopold va s'occuper de vos montures et... Le bonhomme lorgna dehors. Et de votre ami. La soirée vous fut-elle agréable ?"

Cela dit avec un flegme d'un professionnalisme à tout épreuve, quoiqu'en dise la contraction quelque peu marquée de sa mâchoire. Les vrais maîtres de la maison étant absents pour affaire, mieux valait faire profil bas et laisser le triste sire mourir allègrement dans son lit, plutôt que de risquer une ire irraisonnée. Le valet sus-nommé s'exécuta, quoique maladroitement, du fait d'avoir été maintenu éveillé si tardivement. Tandis que l'intendant refermait la porte, l'on put entendre brièvement le jeunot chuchoter de molles comptines aux canassons, avant de les mener à l'écurie.

"Un bain vous plairait-il ? fit l'intendant, avant de se fustiger. Le lit, autant lui faire rejoindre son lit au plus vite, afin que tout le monde puisse en faire de même. Dans tous les cas, votre lit est on ne peut plus prêt. Célira ? Va mettre un poêle dans le lit de monsieur."

Ce que fit la femme d'âge mure avec empressement, disparaissant bientôt dans un escalier, laissant l'intendant seul avec le jeune maître, dans l'entrée subtilement décorée de statues et de tapis savamment tissés. D'un geste de la main, l'intendant invita le jeune maître à faire comme il lui plaisait... Tout en se tenant prêt à le réceptionner si besoin, en cas de perte d'équilibre non contrôlé. Face à pareil exemple, l'homme était ravi que ses propres rejetons n'aient pas atteint une telle décadence.

"Jeune maître...?" fit-il, patiemment.
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MessageSujet: Re: Une histoire de bijoux de famille • Grise   Une histoire de bijoux de famille • Grise I_icon_minitimeVen 9 Aoû 2019 - 19:02




« Soyez le bienvenu, maître, Léopold va s'occuper de vos montures et... Le bonhomme lorgna dehors. Et de votre ami. La soirée vous fut-elle agréable ?
Qu... Quou... quoi ? Agh... Ah... L'asseoirai... M'a-ssoieirai point, hein tendant ! Je fis semblant de faire tilt après quelques secondes de battement. Ahhhhh lors vais vous ess-pliquer un truc[/color], dis-je longuement avant de bâiller à m'en décrocher la mâchoire, car l'opportun bâillement sortait vraiment du cœur donnant à mon allure un côté des plus réalistes. J'adorais la tournure que prenait mon vol prémédité. »
J'ignorai le valet tout autant que mon comparse me débarrassant de lui de forte ingénieuse façon. Puis en faisant mine de prononcer au possible des mots en syllabes intelligibles malgré la sensée souplesse de ma mâchoire d'ivrogne je rajoutai comme à part moi, mais assez fort pour que toute oreille puisse entendre et connaître, mon humeur : « Pas veaux zo-gnons, ma soie-raie... Les soierieou... Hmpf... Pas d'humeur... Pfffthh... »

Je feignis une gueule de bois bien avancée. Sans oublier une tentative de vomissement avortée, car j'étais tout de même « un bon gaillard bien costauuud », je sautillait sur place afin d'oublier mon vraisemblable malaise, menaçant tout de même l'intendant d'un œil fou qui divaguait en tout points cardinaux possibles. Qu'il ne me provoque pas ou je vomirais un peu de partout disaient mes cils battants et mon rire étrangement cruel et bête à la fois. Un minute s'écoula tandis que je restais là debout tout penaud ne sachant plus que faire de mon corps, faisant mine de dialoguer avec des monstres imaginaires et grattant le sol de mes jambes dans l'attente d'une réaction du principal concerné, par mes et uniquement mes besoins bien-sûr. L'homme connaissant la bête, c'est-à-dire le méprisable-rejeton-de-sa-patronne que j'étais, réagit promptement à mon état critique et menaçant, c'est que possiblement voulait-il dormir ; cependant la proposition d'un bain fut écartée d'un geste vulgaire accompagné d'un râle de renard éreinté. La deuxième proposition elle, fut suivie d'un assentiment quasi enfantin, car en effet Stanichou crevait de sommeil ; hélas il avait plus faim, que sommeil pour le moment, histoire de les agacer, pauvres domestiques que je bernais, et dans l'histoire mon seul regret volait pour eux que j'aurais voulu épargner les conséquences de mon acte. Ils n'y étaient pour rien... Cela dit ce soir-là rien ne devait me distraire dans ma performance.

« Jeune maître ?, s'impatienta le bougre.
Jeune maître avoir faim de loup, aouuuuuu, aouuuuuu !, m'ecriai-je tel un de ces démons affamés. »

Je touchai le derrière de Célira à deux ou trois reprises en attendant mon capricieux casse-croûte, et cela n'eût guère d'autres contestations que ses petits cris de mécontentement, les autres ravalant leur rage je le vis malgré moi ; c'était peut-être une petite racaille de rien du tout, un sale gamin jouant aux durs, il restait un vrai petit enfoiré, le Stanislas, une petite enflure, oui une sous-merde. Après le repas je les laissai me guider jusqu'à mon lit, la nuit était bien avancée, ce n'était rien que mon assurance ne put solutionner. Je partirais en un tournemain de la maisonnée endormie, une fois les bijoux de la vieille coquette dérobés.


_________________

« Un charlatan, sur un tréteau,
Pantalon rouge et vert manteau,
Vend à grands cris la vie;
Puis échange, contre des sous,
Son remède pour loups garous
Et l'histoire de point en point suivie,
Sur sa pancarte,
D'un bossu noir qu'il délivra de fièvre quarte. »

(Verhaeren, Les Villes tentaculaires, Les Campagnes hallucinées, 1895, p. 68.)

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MessageSujet: Re: Une histoire de bijoux de famille • Grise   Une histoire de bijoux de famille • Grise I_icon_minitimeVen 25 Oct 2019 - 9:19





C'était lourd, très lourd. Or rien dans ce poids ne pouvait me déranger, sinon qu'il me ralentissait certes quelque peu ; il restait cependant le fruit d'un cambriolage rondement mené, et il était mon avenir ! Ainsi portai-je mon butin sans geindre ni larmoyer, le tout dans un baluchon de fortune, parfois ahanant subrepticement mon effort lorsque je changeais ma charge d'épaule. Qu'avais-je là, comme somme, plusieurs centaines voire milliers de souverains ? Ce n'étaient pour l'instant que des bijoux, qu'il me faudrait en tapinois revendre... Pour l'heure, il me fallait déguerpir !

Je filai à travers la demeure avec assurance, sachant les occupants bien occupés — j'entendais leurs ronflements légitimant leur mutisme quant à cette histoire, car depuis leurs lits ils n'en sauraient rien ! —, puis me faufilai dans les cuisines que je savais désertes. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque la petite porte qui logiquement me mènerait vers la sortie, s'avéra fermée telle une veuve affligée. Pas autant que moi que la gorge de doutes se rabattait. Il me fallait sortir de là, et vite !

Je piétinai, je marchai puis je courus, rien n'y fit, la panique fatalement m'envahit et s'intensifia à mesure que sur moi un invisible étau se refermait. Foutredieux ! Etais-je fichu, vaincu ? Impossible, et où était donc cette satané bonne étoile sensée m'accompagner ? Elle me laissait enfin tomber, la bougresse. Pourtant, pourtant, alors qu'intérieurement je pestai, mes pas comme guidés par une acuité que l'urgence leur octroyait, je me retrouvai dans les jardins. Bientôt libre ! Et non loin d'être nanti !

Etouffant un rire de joie, je dégluti alors que dans la demeure des chuchotements bourdonnèrent une seconde fois.

« ... jeune maître ? » Entendit-on enfin, l'intendant choyant mon bon Stanislas. Où était-il d'ailleurs, encore ligoté, bâillonné dans sa ruelle de malheur ? S'était-il fait dessus le souillon ?

Moi par contre... Je n'y étais pas encore... Me faudrait-il assommer l'imbécile intendant bien qu'il n'y soit pour rien ? J'espérai que non. Et puis... Que faisait-il debout alors que le jour encore timide se cachait derrière une lune à demi éveillée... Je posai doucement mon lourd baluchon derrière un buis taillé, avant de reprendre les airs et la subtilité de Stanislas...

« 'possible de se masturber tranquillement dans c'te fichue baraque... Allez vous coucher, Intendant, où ce sera la douceur de votre nièce Célira qui substituera aux cals de ma main, compris ? »

Il parut comprendre, car je ne l'entendis plus. De fait, je ramassai mon pécule et sans l'ombre d'une hésitation je m'enfuis du jardin, et parcourus sans encombres la distance qui me séparait de mon trou à rat. Je m'y terrai un ou deux jours, puis omettant pour l'heure les bijoux je me contentai de vendre mes remèdes bon marché aux pigeons, restant aujourd'hui et à jamais insoupçonnable.

Il me semble que Stanislas fut retrouvé malheureusement mort étouffé dans son vomi, et qu'une guilde de voleurs mécontents cherchent encore les bijoux dérobés... Seulement, je sais, moi, que les bijoux sont depuis éparpillés, et qu'on en trouverai probablement jusqu'en Péninsule, si seulement l'on savait où chercher !



_________________

« Un charlatan, sur un tréteau,
Pantalon rouge et vert manteau,
Vend à grands cris la vie;
Puis échange, contre des sous,
Son remède pour loups garous
Et l'histoire de point en point suivie,
Sur sa pancarte,
D'un bossu noir qu'il délivra de fièvre quarte. »

(Verhaeren, Les Villes tentaculaires, Les Campagnes hallucinées, 1895, p. 68.)

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