[Missive] Une lettre venue de loin PV Ascanio

Verimios, deuxième ennéade
An 14 du Cycle 11

Mon cher Ascanio,

Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai tenté de t’écrire. Chaque fois, la lettre finissait dans les flammes, car les paroles de ton père résonnaient à mes oreilles : ne tente jamais de le contacter. Plus les années passent, moins j’ai envie d’être obéissante. Quel mal y a-t-il à vouloir t’écrire ?

J’espère que cette lettre te trouvera en santé et heureux. Je prie les Dieux pour cela à chaque jour qui passe. Je suis retourné à Diantra sur le petit domaine de mon père. Je ne sais pas si tu t’en souviens, mais tu l’as déjà vu. À l’époque, la maison était en ruine, mais j’ai réussi à la reconstruire et elle est confortable. Les écuries ont également été remises à neuf et j’ai des chevaux maintenant. Je reprends l’œuvre de mon père, petit à petit. Il y a énormément de travail à faire. C’est difficile, je suis souvent épuisée à la fin de la journée, mais je fais tout ça pour une bonne raison : Vahram.

Tu devrais le voir, il grandit de jour en jour. C’est un garçon gentil, intelligent et débordant d’énergie. Il a parfois du mal à obéir à sa mère, mais je suppose que c’est commun chez les garçons. Il n’aime pas non plus faire ses leçons, mais je m’assure qu’il les fasse quand même. Mon père trouvait important que j’apprendre à lire et à écrire et je peux jurer que mon fils ne sera pas un illettré. Je m’assure aussi qu’il comprenne l’importance d’un travail bien fait. Il a déjà un poney qu’il sait monter. C’est à lui de s’en occuper et de lui donner les soins nécessaires tous les jours. Ce sont des aptitudes qui lui seront utiles toute sa vie et je m’efforce d’être une bonne mère pour lui…

Évidemment, je lui ai un peu parlé de toi. Je n’ai pas osé entrer dans les détails, car je ne veux pas qu’il se fasse trop d’idée, mais les garçons ont beaucoup d’imagination. Il fait une obsession sur les chevaliers, il est donc convaincu que tu en es un, parti pour une mystérieuse aventure. D’ailleurs, il tenait absolument à te donner quelque chose. Tu trouveras dans le paquet joint à cette lettre un petit cheval en bois. C’est son jouet préféré. Il dit que tu lui redonneras quand tu rentreras à la maison. Je n’ai pas le cœur de lui dire la vérité maintenant…

Tu me manques, mais je sais que je suis parti pour les bonnes raisons. Tu seras toujours mon mari, l’homme que j’aime et j’ai juré de te protéger même si pour cela je devais partir. Ta place est auprès des tiens et je sais que je ne suis pas digne de toi. Comme dans ma dernière lettre, je te souhaite de trouver le bonheur. Un jour, peut-être, on se retrouvera. Personne ne sait ce que l’avenir nous réserve.

Je pense à toi, je t’aime.

Caley

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