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 La croisade des benjamins – Le baptême du feu

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MessageSujet: La croisade des benjamins – Le baptême du feu   La croisade des benjamins – Le baptême du feu I_icon_minitimeLun 15 Avr 2019 - 11:44


<< Première épreuve des Wandres

Plusieurs jours après le départ des benjamins
Forêt de Soccor

Le Maître du Jeu, s’adressant à son audience... Les restes des villages wandrais sont derrière vous, pourtant, ils sont encore bien vivaces dans les esprits, les divisant. Certains s'en enorgueillisent, d'autres au contraire ne savent plus trop si votre oeuvre est aussi digne qu'il l'était clamé par le trépassé à l'armure dorée... L'avancée fut morne à travers la lande, les discussions inquiètes, quand les désaccords ne créaient pas des rixes à la volée. La sensation d'être surveillé par de lointaines silhouettes n'en aidèrent pas certains à dormir.

Pourtant, non sans efforts, vous parvîntes à atteindre la forêt tant redoutée, là où les rumeurs clamaient la présence d'un redoutable dragon. A vos yeux, elle ne parut que végétation dense et inoffensive verdure... Cependant, les histoires racontées en début de voyage par votre barde refirent surface, tant il y avait d'ombres pour que des créatures s'y cachent. Priant de plus belle la Damedieu, les gueux n'en avancèrent pas moins, l'esprit aiguillé par la peur, parfois l'impatience de toucher au but. Avoir pillé les villages vous avait assuré de quoi nourrir convenablement vos troupes pour le voyage. La fatigue, physique et nerveuse, était leur principal ennemi.

Progressant vaille sur des chemins parfois étroits, gênés pour faire avancer de manière coordonnée vos hommes comme votre équipement lourd, vous vous enfoncez toujours plus loin. Attachés, vos prisonniers tremblent de terreur, rapidement baillonés par leurs geôliers, pour éviter de les entendre gémir ou brayer dans leur langue impie. Vos hommes sont nerveux et guettent les fourrés.

Soudain, des éclaireurs envoyés en avant-garde, l'un revient, échevelé, courant à perdre haleine, s'aggripant à sa lame. Ses yeux fous se fixent sur la tête du convoi alors qu'il hurle. Alors que le mot tant espéré atteint vos oreilles, un rugissement bestial y fait écho. Brusquement, la forêt s'anime du son de chocs furieux, d'une masse qui s'approche sans plus de discrétion. La bête approche. Vite.

Libre à vous d'évoquer le ressenti, le vécu de votre personnages quant aux derniers évènements, que ce soit la fin des villages wandrais, le chemin et l'ambiance pesante au sein du convoi, vos tentatives pour y remédier - ou non -, ainsi que vos réactions suite à ce qui vient... Ou de rentrer directement dans le vif du sujet. Dans tous les cas, il est temps pour vous d'affronter ce pour quoi vous avez tant marché, lutté, et déblatéré.

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Constance de Malbuis
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MessageSujet: Re: La croisade des benjamins – Le baptême du feu   La croisade des benjamins – Le baptême du feu I_icon_minitimeLun 22 Avr 2019 - 12:55


Ils étaient supposés toucher au but. Chaque minute qu'ils passaient à avancer péniblement dans cette maudite forêt devait les rapprocher un peu plus du dénouement de leur mission sacrée. C'était le moment que Martial avait fébrilement attendu pendant des ennéades entières ; le jour où il s'accomplirait, en tant que chevalier, en tant qu'homme, en tant que pentien.

Il aurait dû se réjouir, transpirer d'allégresse, brûler d'impatience et même s'élancer en courant au-devant du Mal, méprisant un danger qu'il se savait capable de surmonter.

Or, il n'avait pas le cœur à se réjouir. Son moral était en berne, et il ne savait pas pourquoi. Les derniers jours avaient été difficiles. Chaque nuit, il revoyait cet imbécile de Galant prendre au mot la plaisanterie stupide qu'il lui avait faite, et aller défier en duel le colosse des Wandres ; Martial ne pensait pas qu'il l'aurait fait. Il l'avait fait. Et Galant était mort.

Oh, il ne regrettait pas particulièrement l'absence de cet imbécile de blondinet à l'armure dorée. Mais tout de même ; il se sentait coupable. Même si cela leur avait offert une diversion qu'ils avaient parfaitement exploitée, et qui avait conduit à la mise à sac du village des incroyants. De cela aussi, Martial n'était pas particulièrement fier. Ces Wandrais étaient de mauvais hommes, à peine plus sages que des animaux. Mais même les animaux ne méritent pas certaines choses qu'on leur avait infligées ce jour-là.

Il avait passé le reste du temps à l'écart, fuyant même la compagnie de Jehan et de Sarah, à ruminer sa morosité. Il en oubliait presque le Dragon.

Mais la Bête allait d'elle-même se rappeler à son bon souvenir. Il entendit à peine les cris terrifiés de l'éclaireur ; la terre se mit à trembler, comme si une énorme masse transperçait le sol de part en part. Et alors il le vit, fondant sur eux, immense, plus immense encore qu'il ne l'avait imaginé dans ses rêves de grandeur, lorsqu'il se voyait le pourfendre.

Et il réalisa combien il avait été fou, combien eux tous avaient été fous de s'aventurer jusqu'ici. Il sentit un liquide  chaud asperger ses chausses et dégouliner le long de ses jambes, alors que tout le reste de son corps était saisi d'un frisson glacé.

Folie.

Il abandonna son épée, tourna le dos à la créature, et courut, courut comme si tout le Puy d'Elda était à ses trousses.
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Nehril
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MessageSujet: Re: La croisade des benjamins – Le baptême du feu   La croisade des benjamins – Le baptême du feu I_icon_minitimeMar 30 Avr 2019 - 12:59



Mes mains tremblent et je ne parvins guère à accrocher davantage à mon visage qu'un semblant de sourire, une grimace odieuse tandis que les regrets me rongent. J'étais sot. Un parfait imbécile pensant partir à l'assaut d'un dragon et en revenir victorieux. Je songeais au mérite que me vaudrait une telle action, à la main de ma promise à qui je me devais d'offrir un morceau d'écaille du monstre. Et qu'ai-je obtenu de tout ce voyage, de toute cette route parcourue ? La mort de mon frère me pèse sur la conscience, et les doutes m'assaillent alors que je plonge dans les méandres de mon esprit, la solitude et la rétrospection m'octroyant un semblant de quiétude. Je revois son corps sans vie, protégé de mon armure dorée. Son visage sûr, confiant de sa victoire, alors que reposent ses mains sur la blessure qui lui a coûté la vie.

J'ai massacré les wandrais. Ces barbares, femmes, enfants, vieillards. Une haine indicible, brûlante m'étreint le cœur. Ma main demeure douloureuse après avoir autant abattu mon épée sur leur corps. Notre compagnie s'est désagrégé. Leur moral est au plus bas, mais je n'ai plus les mots pour faire flamboyer leur cœur. En tête de compagnie je demeure silencieux, et les quelques ordres ou conseille que je dispense, je les donne dans un seul et unique but : occire ce dragon. Dussé-je en périr, nous l'abattrons pour en mémoire de Galant.

Alors quand résonne le cri rauque et puissant de la bête ailée, un sourire sinistre me barre le visage. Dans mes yeux dansent la lueur folle du combat, et je m'écris finalement.

- Soldat en position ! Brandissez vos lances, enflammez vos cœurs ! Le monstre arrive ! Et avec lui sonne le glas de son trépas !

Ma main accroche un jeune homme qui faisait demi-tour et je lui assène une claque au visage.

- Ramasse ton épée ou je jure de te l'enfoncer dans le fondement !

Mes yeux cherchent le chevalier d'Aatenach ainsi que le barde.

- Lester ! Vos hommes !

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Brohan Wulfekiin
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MessageSujet: Re: La croisade des benjamins – Le baptême du feu   La croisade des benjamins – Le baptême du feu I_icon_minitimeMar 7 Mai 2019 - 18:04

Le bâptème du feu
Evènement de La croisade des benjamins.

Quelle ironie tout de même, songea Lester, que cet idiot d'Allonais ne se soit montré utile qu'à son dernier moment. Une ironie cruelle que le vétéran ne connaît que trop bien, car elle est l'une des marques d'Othar.
Ironie... Avait songé l'oësgardien, un soupçon contrarié.
Quelle ironie que ce benêt eût été appelé par Othar avant lui, le véritable chevalier. Quelle ironie que ce futile incompétent eût obtenu le privilège de périr dignement au combat, dans un duel honorable qui plus est, alors que nombre de véritables guerrier meurent tristement dans leur lit, de blessures ou de maladies. Quelle ironie que cet incapable de Broissieux à l'armure d'Or eût bénéficié de la mort "héroïque" dont rêverait secrètement Lester.
"Que son souffle rejoigne le royaume de Tyra." Avait tout de même commenté le chevalier nordien, respectueusement, avant que l'assaut n'eût été donné.

Car la charge n'avait pas tardé. Menée par le frère du "chevalier d'or", suivie par ses compagnons endeuillés, et renforcée par les troupes qui venaient de les rejoindre, la troupe des benjamins fondit sur le camp wandrais. Enragés par la mort de leur rayonnant compagnon pour certains, exaltés de leur récente victoire pour d'autres, les guerriers péninsulaires s'étaient engouffrés dans la brèche qu'étaient les portes ouvertes, et avaient massacré les wandrais. Hommes, femmes, enfants, vieillards ; Il n'y avait aucune différence, car tous étaient des barbares, des sauvages, des bêtes. Et pour cela, Lester dût se l'avouer à contre-coeur, il fallait aussi remercier le chevalier d'or : Car dans sa mort, il s'était finalement montré utile. Dans sa mort, le (piètre) chevalier Galant de Broissieux avait révélé aux plus naïfs de la troupe une cruelle vérité : la mort attend la plupart d'entre eux.


Quelques jours plus tard.
Wandres, Forët de Soccor

Fidèles à leur réputation, les Wandres n'ont pas été facile à traverser. Les sentiers distordus et impraticables ont rapidement forcé le groupe Oësgardien à abandonner leurs chariots, faisant alors porter leurs lourds bagages par un mastodonte emprunté au premier village wandrais pacifié. La traversée des wandres s'en est alors retrouvée quelque peu facilitée, mais pas plus rapide pour autant. Et bien plus morose, depuis que le jovial trublion s'en était retourné au royaume des défunts.

Pourtant la troupe ne perdait pas espoir, menée désormais par des hommes plus motivés que jamais, à défaut de savoir motiver les moins preux. Les escarmouches qui avaient suivi la prise des villages, contre les bêtes et autres chasseurs wandrais, ont fait bien moins de victimes que ne l'aurait pensé Lester. Mieux encore, chaque victoire a donné un regain de motivation aux plus pessimistes des hommes d'armes. Une motivation toute relative au vu de l'hostilité de ce pays sauvage, et le chevalier d'Aatenach lui-même ne tient que grâce à la conviction que chaque épreuve les rapproche un peu plus de leur objectif.

Alors que certains tremblent dans leur armure et que d'autres guettent nerveusement la végétation alentour, le fier Lester se targue, lui, d'avoir été l'un des plus vaillants du groupe, et des plus utiles. Les batailles, il les a faites comme toujours : avec la rage et la ferveur d'Othar. Et les captifs qu'il a tenu à emmener avec eux, malgré l'opposition de certains, se sont au final montré utiles : l'un en révélant comment trouver le nid du dragon, les autres en leur servant de guide dans la forêt.

La troupe est désormais proche d'atteindre son objectif, chacun peut le ressentir, et de cela Lester en est certain. Il sont si proches que les chevaliers pourraient presque sentir le souffle du dragon sur leur nuque, et ils sont assez proches pour que le mystérieux matériel puisse enfin être révélé : des boucliers. Des grands boucliers, à la forme grossièrement rectangulaires et à l'aspect extérieur rugueux, que l'on pourrait qualifier de pavois. A ceux qui s'étaient offusqué d'avoir fait confiance au groupe oësgardiens, déçus de n'avoir pas découvert quelque arme épique, le chevalier avait seulement rétorqué :
"Aucune arme ne touchera le dragon si celui qui la porte meurt avant de l'atteindre. Ces boucliers sont fait d'un nouvel alliage, ils nous protègeront du feu du dragon."
Car tel était leur but.

De ces protections miraculeuses, cependant, les oësgardiens n'en avaient pas apporté en nombre suffisant. Aussi les bénéficiaires ont été soigneusement sélectionnés, le chevalier d'Aatenach ayant pris pour critère les plus combatifs et les plus courageux des chevaliers. Car Lester savait depuis le début que tous n'en sortiraient pas vivants, et que seuls les véritables preux affronteraient réellement le dragon. A quoi bon armé un couard qui fuirait le moment venu ? Et de preux, le chevalier en avait vu en nombre suffisant dans les batailles successives de leur traversée des Wandres.

Un cri, un éclaireur terrifié, puis un hurlement. Tels ont été les signes annonçant la fin de leurs périple, et le début de leur gloire. La main du chevalier d'Aatenach se serre su la hampe de sa lance à la pointe renforcée, et son regard se resserre. La peur ? Il la balaye d'un revers de la main. La gloire de sa patrie est bien plus forte, la gloire de sa patrie est bien plus importante. Quand aux couards trop apeurés pour oser affronter la bête, le chevalier n'en a cure : ils ne seraient qu'un fardeau dans ses pattes, qu'ils servent de leurre avec les captifs et meurent en étant enfin utiles.

"Soldat en position ! Brandissez vos lances, enflammez vos cœurs ! Le monstre arrive ! Et avec lui sonne le glas de son trépas !" Entend l'oësgardien, songeant à la gloire qui l'attend.
C'était le discours d'un autre de Broissieux un homme plus brave que ne l'aurait pensé l'Aatenach, et qui semblait bien décidé à venger son défunt frère. Assez brave et assez compétent avec une arme en tout cas pour pouvoir bénéficier de l'un des boucliers providentiels.
"Compagnons, enfants du nord !" Scande Lester d'une voix forte et emplie de conviction, tant le doute lui est inconnu. "Le moment que nous attendions est venu ! Il est temps de montrer au monde notre valeur, il est temps de pourfendre ce dragon qui nous menace ! Que la force d'Othar nous accompagne !" Le chevalier brandis bien haut sa lance, faisant face aux hommes qui ont choisi de le suivre. " Pour nos familles ! Pour la gloire !"
" Pour nos familles ! Pour la gloire !" Répètent les hommes, bien que la plupart n'aient pas les mêmes raisons.
"Lester ! Vos hommes !" Crie l'alonnais, alors que l'oësgardien s'est rapproché.
"Ils son prêts !" Assure le chevalier d'Aatenach, avant que que la bête ne se montre enfin.

Et il a découvre, immense, verte et brune, écailleuse et terrifiante. Mais pas pour lui, pas pour ses hommes. Et l'espace d'une seconde, le chevalier hésite. Il sont si peu nombreux, si peux équipés, peuvent-ils réellement vaincre une bête aussi énorme ? Puis ses lèvres dessinent un sourire carnassier : Bien sûr que oui ! Ils ont vaincu plus terrible qu'un pauvre lézard obèse, aussi gros soit-il.
"La voilà !" Hurle Lester à ses hommes, et aux autres preux qui l'accompagnent. "N'ayez pas peur de lui, ce n'est qu'un gros lézard ! Ne restez pas dans son champ de vision, ne vous faites pas avoir par ses mâchoires, et placez bien vos boucliers pour vous protéger de son feu ! Chevaliers de Péninsules, enfants du Nord, en avant ! Pourfendons le dragon ! Celui qui le mettra à terre pourra choisir son trophée !"
"Ahouh !"
Et sans attendre plus, bouclier en avant, le chevalier d'Aatenach se mit à charger vers l'immense bête écailleuse, suivi de près par ses compagnons d'oësgard. Que ce soit par folie ou véritable courage, la détermination des oësgardiens semble inspirer le reste du groupe, car d'autres les imitèrent. Et tandis que le chevalier se dirige vers la gloire, il repense à que cet autre chevalier aux yeux gris lui avait dit un jour : Qu'importe qu'elle soit terrifiante ou hors de notre portée, nous irons au devant de toute menace pour protéger notre patrie. Car tel est notre devoir, et nulle menace ne peut nous empêcher d'atteindre l'Oësgard dont nous rêvons.
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MessageSujet: Re: La croisade des benjamins – Le baptême du feu   La croisade des benjamins – Le baptême du feu I_icon_minitimeMer 8 Mai 2019 - 11:09




Mes mains se referment sur l'immense pavois que l'ont me tend et je saute de mon cheval, la bête devenant de plus en plus nerveuse à mesure que le dragon apparaît plus clairement. Son rugissement rauque, puissant, secoue la plupart des soldats des environs. Ces derniers se regroupent néanmoins et parviennent à se mettre en formation. Certains disposent de pavois tel que le mien, d'autres de vulgaires rondaches ou encore de simples copeaux de bois.

- La voilà ! retentit la voix du glorieux chevalier d'Aatenach  N'ayez pas peur de lui, ce n'est qu'un gros lézard ! Ne restez pas dans son champ de vision, ne vous faites pas avoir par ses mâchoires, et placez bien vos boucliers pour vous protéger de son feu ! Chevaliers de Péninsules, enfants du Nord, en avant ! Pourfendons le dragon ! Celui qui le mettra à terre pourra choisir son trophée !"

Je lève la lance grisâtre que je tiens dans ma main droite et je pousse un cri rauque avant d'être couvert par celui des autres hommes. J'observe la charge de Lester, inscrivant cette scène glorieuse dans mon esprit. Bouclier en avant, cheveux au vent, l'air déterminé tandis qu'un sourire vint éclairer son visage. Je me tourne vers mes propres troupes destinées à attaquer le dragon sur le flanc. Brandissant mon pavois, je fais tournoyer ma lance d'une main avant de m'adresser aux guerriers qui me suivent :

- Chargez ! Pour la gloire, pour le Chevalier d'Or !

Un rugissement sourd provient de derrière moi, signe que les hommes répondent avec entrain avant de se précipiter à ma suite, face à cette odieuse bête. Le moment tant attendu est arrivé. Pour les braves qui nous ont suivis, nous devons abattre la bête. Ou périr en essayant.
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MessageSujet: Re: La croisade des benjamins – Le baptême du feu   La croisade des benjamins – Le baptême du feu I_icon_minitimeMer 8 Mai 2019 - 19:46


Le Maître du Jeu, s’adressant à son audience...Défiant vos aînés, vous avez bravez des landes inhospitalières et croisé le fer avec les sauvages y vivant. Tout cela afin de vous couvrir de gloire, en abattant la bête à écailles venue se terrer dans ces forêts lointaines. Son rugissement a secoué les corps, ravivant la peur des uns, aiguisant la bravoure des autres. Les arbres frémissent, tremblent, sont arrachés... Et devant vous, il surgit : massif, écailleux et furieux, le dragon vert vous charge avec la puissance d'un titan piétinant des herbes folles.

La rage au coeur, les chevaliers aux lourds boucliers se sont élancés en avant, sûrs de leur avantage, avides de graver leur nom dans la chair de la bête. Leurs armures et leur boucliers pèsent, mais rien que ne puissent soulever l'intrépidité de leur cœur éreinté par le voyage. Ils ont tant traversé dans ce seul but : leur heure est venue. Face à la masse, ils brandissent leur pavois et arment leur bras... Cependant, la créature ne leur offre pas le confort d'un face à face : dans une contorsion violente de muscles aussi grands que des hommes, elle piétine la première ligne des benjamins, dédaignant leur rempart improvisé. Les épées et les masses frappent, rebondissent où sont arrachées des mains, quand les hommes ne sont pas jetés à terre où piétinés. Aux premières loges, Lester d'Aatenach est jeté à terre, avant d'être écrasé un temps sous son pavois, son plastron se déformant au son du craquement de ses côtes.

Avec stupeur, ceux demeurés en arrière virent la bête fondre sur eux, sans qu'ils n'aient la moindre protection à opposer au jet d'acide qui s'abat sur eux. Dans un concert de hurlement de douleur et de rage, la troupe se scinde face au monstre enragé, quand les plus touchés ne finissent pas leur existence au sol, dans des mares mortelles rongeant cuir, chair et os sans pitié. Avec fureur, les chevaliers rescapés attaquent ses arrières, et se voient balayés par une queue plus massive qu'un cheval. Rassemblant ses gueux autour de lui, Enrik de Rouge-Les-Prés se jette sur la bête... Qui n'a qu'à baisser la tête pour refermer ses puissantes mâchoires sur lui, dans un craquement immonde. Avec un rugissement, elle balance son corps brisés sur ses attaquants, avant de cracher à nouveau, ravageant cette nouvelle vague de téméraire.

Faisant volt-face, le dragon découvre Lester se relevant vaille-que-vaille aux côtes d'Alen de Broissieux, rassemblant les hommes... Pour charger à nouveau. Qu'espèrent-ils face à pareille monstruosité ? Le doute n'est plus permis, l'action est leur seule échappatoire : pour la gloire... Pour leur survie. Lames brandies, transcendés par la douleur, la terreur, et la folie de leur situation, ils délivrent coup sur coup sur l'armure d'écailles iridescentes et vertes. La rage de la créature leur vrille le crâne, alors que les gueux décampent ou agonisent... Mais les vaillants tiennent bon. Avant que leur corps ne soit jeté contre les arbres ravagés eux aussi, venant s'y brisés sous le poids de leur armure. Dans le chaos, Alen de Broissieux a eu l'idée folle de grimper sur le monstre, s'agrippant aux écailles, tenant sa précieuse lame, lorgnant sur les ailes ridicules pour atteindre la tête cornue... Réalisant sa présence, le dragon s'agite et tournoie, piétinant, projetant les malheureux alentours, jusqu'à faire voler Alen à son tour. Sonné, au sol, il lutte pour se relever... Et découvre avec stupeur d'autres crocs, plus petits, qui coupent court à tout cri dans sa gorge.

Malgré ses inquiétudes, malgré le poids de la mort de son cousin, Konrad de Broissieux tint bon face à la terreur... Jusqu'à voir les plus preux finir broyés, dévorés comme écrasés. Fou de peur, il préfère se jeter avec les derniers chevaliers encore debout face à la bête. Personne ne put saluer ce dernier geste. Les gueux qui n'avaient pas péris avaient fui. Le barde, Niel de Linand, gisait, méconnaissable, dans l'acide. Konrad n'en chargea pas moins... Et périt face à la puissance brute et bestiale. Un rugissement victorieux salua ces derniers morts en armure. Les plus vaillants avaient péri, mais le dragon n'en avait pas fini. Avec cette même brutalité, il se jeta au milieux des arbres pour traquer les survivants.

Dans la forêt habitée par les cris et les éclats des derniers combattants, Martial de Reffiac court à perdre haleine. Les arbres ne sont que des obstacles, les buissons des entraves, le soudain silence une menace... Avant que ne se fasse entendre la nouvelle charge du dragon. La peur aiguille le jeune homme, entouré par d'autres coureurs. Leur coeur bat avec folie et désespoir, leur corps donnant tout ce qu'il a, pour cette infime chance. Indistinctement, ce fuyard parmi les autres réalise que le son de la créature massive s'éloigne, avant que ne lui parvienne l’écho de nouveaux cris. Nulle bataille désormais, seulement de la chasse à l'homme, par une bête déchaînée. Courir, il ne lui reste plus que cela. Courir, sans s'arrêter, malgré le terrain inégal, malgré qu'il s'égare, malgré qu'il n'ait plus rien en étant perdu au milieu de nul part. Courir, loin du monstre qui se fait entendre, là où il n'entend plus la bravade de ses compagnons.

Soudain, un cri. Des frémissements. Ne pas se détourner, fuir, seulement. Une ombre sur sa gauche... Par réflexe, il change brusquement de direction. La bête est loin, la forêt est un refuge, s'il s'éloigne assez, s'il trouve un creux où se terrer, retrouver ses esprits... Dans sa débandage, il est soudainement fasciné, à la vu d'éclats de lumières, rebondissant sur une surface changeante. Comme si... La végétation se mouvait. Un nouveau hurlement de l'autre côté. Le bruit de griffes sur la terre meuble... Le regard du jeune homme croise celui, reptilien, d'une bête à écailles. Il se jette sur le côté... Et rencontre un semblable de la créature, qui l'accueille par un jet d'acide.

Dans la forêt lointaine, les derniers cris s'éteignent. Le sang coule avec calme. Le dragon vert et sa progéniture se repaissent des aventureux mortels.

Que vos Dieux reconnaissent votre bravoure, car personne ne pourra en témoigner.

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MessageSujet: Re: La croisade des benjamins – Le baptême du feu   La croisade des benjamins – Le baptême du feu I_icon_minitimeSam 15 Juin 2019 - 13:07


Ce n'est qu'un gros lézard.
Le courage, le devoir, la foi, la gloire, la fortune, autant de raisons qui les poussent à dépasser leur peur. Les chevaliers chargent vaillamment la bête de plus de deux fois leur hauteur, et dont le corps est plus long que trois chariots collés l'un derrière l'autre. La peur se lit dans les yeux de certains, mais la conviction d'une victoire est bien plus forte. Boucliers en avant, armes prêtes à s'abattre ou à se planter, les fiers guerriers du nord bravent héroïquement le danger que représente cette horrible créature aux longues griffes acérées et aux crocs tranchants. L'impacte arrive mais les combattants sont prêts : la première ligne s'est campée dans le sol, les boucliers engagés. Derrière eux les chevaliers suivants sont prêts à bondir sur la bête pour l'assaillir de tous côtés. Elle est énorme mais ils sont nombreux, leur supériorité ne fait aucun doute. Le combat commence.

Viktor était le petit-fils d'un seigneur d'Etherna, dont la famille n'était pas très réputée. Sa mère avait épousé un noble de basse extraction, un simple chevalier, dont l'ambition n'avait rien à envier à celle des plus grandes familles. Viktor en avait hérité, et le dragon est pour lui un moyen d'écrire sa légende, un haut fait qui lui permettrait de rencontrer les plus hautes héritières, et ainsi de créer sa propre lignée de grands seigneurs. Posté dans la première ligne, Viktor et ses compagnons sont bousculés par le dragon. Leur muraille de bouclier ne résiste pas à la puissante masse de la bête d'écailles vertes, et avant que Viktor ne puisse se relever, une lourde patte vient écraser son torse.

Alden était fils de tonnelier, dans une petite contrée d'Olysséa. Il s'était engagé dans l'armée pour apporter de l'argent à sa famille, jusqu'à ce que les horreurs de la guerre ne vient à bout de son moral. La bataille de Diantra avait été de trop, et il avait profité de la confusion des derniers instants pour déserter son propre peloton. Un temps mercenaire, Alden est aujourd'hui un reître à la recherche de rédemption. S'il aide le chevalier qui l'a engagé à rapporter la tête d'un dragon, alors ce dernier le fera pardonner, et Alden pourra rentrer chez lui retrouver la famille qu'il lui reste. Mais Alden ne rentrera jamais chez lui, car le souffle du dragon a eu raison de lui. C'est dans la douleur de sa chair rongée par l'acide que le fils de tonnelier expire son dernier souffle, dans un râle d'agonie morbide.

Lothar était chevalier, cinquième fils d'une fratrie de sept enfants. A ce titre, le mieux qu'il puisse rêvait pour son avenir était de trouver une bonne épouse au rang convenable. Et Lothar en avait une : la fille cadette d'un fier seigneur veuf d'Oësgard, dont le fils héritier avait péri en guerre. Lothar avait honorablement servi son seigneur depuis les épousailles, gagnant peu à peu la confiance de son beau-père. Mais la maudite guerre du Nord vint, et il fallu que sa famille se place du côté des traîtres. Lorsque le calme revint dans le Nord l'honneur de Lothar était désormais entachée par la félonie de sa famille, apportant l'opprobre sur son nom. Cette expédition est pour Lothar un moyen de redorer son nom, et ainsi regagner son honneur pour que ses enfants ne soient plus dédaignés par la noblesse d'Oësgard. Et jusqu'ici Lothar avait fait montre grandes capacités, jusqu'à obtenir le respect du chevalier nommé Lester, si bien qu'il fait partie de ceux à avoir reçu un de ces boucliers avancés. Un outil fort solide qui sauve Lothar d'un violent coup de queue, mais dont l'efficacité se verra vite mise en doute. Car en effet, si Lothar parvient à se protéger d'un jet d'acide grâce à ce bouclier, il s'avère que cet acide ronge ce même bouclier, forçant le chevalier à l'abandonner dans la vase. Et c'est alors sans bouclier que Lothar repart vaillamment au combat, mais se fait surprendre par des crocs qu'il n'avait pas vu venir.


Ce n'est qu'un gros lézard... Des gros lézards !
La douleur est vive dans son dos, sa conscience est vacillante. Venant d'être projetté contre un arbre, ou peut-être après avoir perdu conscience un instant, Lester ouvre difficilement les yeux. Il découvre avec une certaine horreur les corps déchiquetés de ses compagnons d'arme autour de lui, et comprends avec stupeur que l'immense dragon n'est pas le seul ennemi auquel ils doivent faire face.

Ravel était le fils bâtard d'un seigneur frivole et d'une servante, élevé dans l'ombre de ses frères légitimes. S'il n'a jamais été officiellement reconnu par son géniteur, ce dernier aura au moins eu la bonté de lui éviter une vie de misère. Désireux de devenir chevalier et d'enfin égaler ses frères Ravel avait rejoint cette troupe dans l'espoir d'y trouver un parrain d'armes, dans l'espoir que ses haut faits lui valent enfin la reconnaissance de ses frères et de son père. Malheureusement Ravel n'y a trouvé dans cette aventure ni parrain d'arme, ni reconnaissance. Le malheureux bâtard n'y a trouvé que la mort, sa jambe broyée par un tronc qui a chuté et sa gorge ouverte par les crocs d'un dragon bien plus petit que celui qu'affrontent encore les preux survivant.

Anton était un chevalier issu de la petite noblesse berthildoise. Cousin d'un seigneur parvenu, il espérait lui aussi se hisser dans les hautes cours du marquisat. Mais Anton n'avait que peu de relations dans cette sphère, sinon aucune, et il n'avait jamais réussi à se distinguer durant aucun tournois, aucune joute, aucun festival mondain. Pour Anton, le dragon était sa chance, son tremplin. Anton savait bien qu'il n'était pas assez fort pour le pourfendre, et cela l'effrayait. Mais quand Anton avait vu tous ces chevaliers se réunir à Haahardt, la confiance lui était revenu. Et quand ils avant pris ce village aux wandrais, ses derniers doutes s'effacèrent : Les chevaliers allaient pourfendre le dragon. Pourtant, à cet instant, Anton n'y croit plus. Le visage déformé par l'horreur et la terreur, il vient de voir un chevalier décapité par les crocs du dragon. Quelle folie lui a pris, se dit Anton, d'avoir cru en eux, de les avoir suivi jusque là. Il aurait dû rebrousser chemin quand ce héros à l'armure d'or était tombé, il aurait pu. Abandonnant là sa masse et son bouclier en bois, Anton tourne brusquement le dos à la bataille et se met à courir. Fuir, aussi vite que possible et le plus loin possible, voilà son dernier recours. Tant pis pour la gloire, tant pis pour l'or, tant pis pour les femmes. La survie, c'est tout ce qui compte. Une branche basse, de la vase, une flaque de boue, Anton trébuche. Il roule, s'égratigne, s'étale, mais il est en vie. Se retourner, se relever, se se remettre à... Une douleur intense prend sa cheville, sa jambe lâche. Anton n'a pas le temps de comprendre ce qui lui arrive qu'un dragonneau se jette sur lui et lui lacère le visage. Et cette fois c'est son coeur qui lâche, l'on peut ainsi dire que Anton et littéralement mort de peur.


Dans le camp improvisé, à des centaine de mètres du combat, un silence pesant est de mise. Et puis soudain un hurlement sauvage fait trembler les arbres, bientôt suivi des premiers cris d'agonie. Attaché à un arbre le mervalois sourit. Voilà ce qu'il attendait, voilà qu'enfin les hérétiques découvrent la puissance du divin dragon. Convaincu que la roue du destin tourne enfin, Marcus se met alors à prier.
"Ô divinité dragon, entends mes prières. Je suis ton humble serviteur, Marcus, et ma foi est vraie. Ces impies qui m'ont fait captif ont foulé ton territoire, punis-les et libère-moi."
Le hurlement du dragon raisonne à nouveau, faisant trembler les captifs. Puis un corps surgit de la cime des arbres, comme éjecté par la forêt. Le malheureux sans tête vient s'écraser contre le sol tandis que son épée le suit. Mais plutôt que d'accompagner son maître, l'arme tranchante se plante dans la cuisse de l'une des wandraises prisonnières, faisant hurler de douleur la sauvage. Y voyant un signe de son dieu, Marcus se précipite et se saisit de l'arme providentielle, aggravant la blessure de la malheureuse. Qu'importe pour le draconiste, car de toute manière ces sauvages ne valent pas mieux que les impies qui l'ont trimbalé jusqu'ici.

"Ô divinité dragon, merci de m'avoir libéré. Moi, Marcus, à jamais je serais ton serviteur."
S'étant libéré de ses liens Marcus s'enfonce alors prestement dans la jungle de Soccor, non pas vers le chemin emprunté pour arriver jusqu'ici mais bien vers les montagnes. La foi le guide, il est confiant. Le volailler court dans verte végétation, n'écoutant que son instinct. Et c'est après avoir remonté une raide pente que le fuyard tombe sur une grotte immense, dans laquelle il trouve un étrange amas de branches et de feuillages. Reprenant son souffle, Marcus entends alors des bruits indiquant un mouvement, et d'instinct il brandit l'épée volée. C'est alors que de l'amas de feuilles apparaît une tête écailleuse, puis une autre, et encore une. La créature se lève, renifle, et sort de son nid. Reconnaissant ce qui lui fait face, le draconniste lâche immédiatement son arme, émerveillé par cette divine découverte.

"Ô divinité dragon, sont-ils tes enfants ? Moi, ton humble serviteur, ai reçu l'honneur de les rencontrer. A jamais je vous ser"
Avant que l'humain n'ait pu terminer sa diatribe, l'une des créature écailleuses qui s'étaient rapprochées lui saute dessus, le faisant basculer. Marcus hoquette de surprise, mais reste fasciné par le regard curieux de la progéniture de son dieu. le draconniste n'a cependant pas le temps de remercier à nouveau son dieux pour cet acte fabuleux de bonté que de petits crocs se plantent dans sa chair, et très vite les frères et soeurs de la créature verte se jettent sur l'humain. Lorsqu'il honorait son culte, priant les divinités draconiques, le marchand de poules ne s'attendait probablement pas à ce que son ultime offrande serait son propre corps, et ce pour nourrir leurs enfant. Pourtant il faut l'avouer : quel acte de foi formidable a-t-il fait là pour ceux qu'il vénère, bien malgré lui, et n'en déplaise à tous ceux qui ont douté de lui et de sa foi.


Ce dragon, nous devons le pourfendre !
Dans un effort dépassant tout ce qu'il a connu jusqu'ici, Lester se relève. Et avec l'énergie du désespoir, le chevalier d'Aatenach charge. Son dos lui fait souffrir et ses jambes sont lourdes. Son bras gauche, celui qui tenait le bouclier encore quelques instants plus tôt, est maintenant pendant. Mais sa lance est bien levée la hampe calée contre son aisselle, et sa détermination est forte. Aidé des derniers survivants, Lester se lance contre le flanc du dragon. Il y a repéré une écaille délogée, et c'est là qu'il vise. La lance se glisse dans cette imperfection d'armure et se plante. Le dragon hurle et se débat, mais le chevalier tient bon. Comme lui d'autres ont réussi à planter leurs armes. Rassemblant ses dernières forces à la faveur d'Othar, Lester enfonce encore plus la lance dans la chair de la bête. Ces chevaliers, et même ces reîtres. Tous ces hommes qui ont traversé les Wandres avec lui, ceux qu'il a appris à connaître durant cette traversée, et même ce barde ridicule, Lester se souviendra de leurs nom. Il retournera à Serramire avec la tête du dragon et les honorera tous, ainsi leur nom sera gravé dans l'histoire. Lui, les survivants, et les morts. Il seront ceux qui ont vaincu le dragon.

Tel est ce à quoi songe Lester, mais la réalité est autre, la réalité est cruelle. Lester ne s'est pas relevé, sa colonne est brisée. Son bras gauche, celui portant le bouclier, est écrasé et ne peut plus que pendre. Sa lance s'est échappée de sa main quand il a été projeté et s'est plantée plus loin, dans le cadavre de l'un de ses compagnons d'Oësgard. Sa tête tourne, et le goût du sang remontant de sa gorge imprègne sa bouche. Son regard devient flou, ses yeux se ferment. Tous ces hommes qui ont combattu avec lui, et ces quelques femmes aussi ; Lester retiendra leur nom, mais jamais il ne pourra les graver dans l'Histoire. Car à son tour, Lester s'endort.
Fin du RP

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