Nombre de messages : 146 Âge : 33 Date d'inscription : 17/11/2013
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 464 ans Taille : 2m Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Il est temps [Artiön] Terminé Mar 15 Oct 2019 - 13:43
Panahos de la 5ème ennéade de Fävrius 17ème année du Onzième Cycle
A la tête d’une colonne de vingt cavaliers brandissant fièrement les oriflammes de l’armée royale, Elrendil mena l’entrée dans l’imposante Daranovar. Ils entrèrent sous les regards impassibles des gardes de la cité, mais aussi curieux de ses habitants venus en nombre assister à l’impromptue visite de ces soldats aux allures différentes. Différentes mais aucunement étrangères puisque l’armée royale pouvait elle-même compter sur ce protectorat pour alimenter ses propres rangs. Pour elle, seuls les meilleurs éléments avaient une chance d’y rentrer. Dès lors, des officiers tels que lui étaient là pour leur enseigner toutes leurs traditions et techniques de combat.
Ils prirent la direction du Palais, faisant partie des plus beaux édifices de la cité. L’allure devint moins rapide pour ne pas dire qu’ils se laissèrent aller à quelques furtifs regards en direction de l’auguste structure en pierre blanche arborant des décors sculptés et des visages figés dans le temps. Là enfin, des gardes de la cité vinrent les escorter jusqu’à l’entrée même du palais après les avoir invité à laisser leurs montures pour un repos bien mérité. La suite se fit donc, vous l’aurez compris, à pieds. On les fit passer par la majestueuse porte d’honneur, haut lieu ayant vu déjà vu défiler les plus illustres têtes que l’Anaëh ait comptées. On leur proposa, in fine, de patienter quelques instants avant que le Roi en personne ne vienne jusqu’à eux.
Elrendil eut le temps de voir tout le chemin parcouru depuis ces dernières années. Revenu d’entre les morts, le Taledhel avait connu le doute et l’attente. Le Roi Anorn lui avait donné une seconde chance en le rétablissant à son grade de capitaine de l’armée royale. Kelendil, son propre cousin et commandant, avait finalement cédé sa place sans trouver de successeur officiel. Etant l’un des officiers les plus expérimentés, c’est à lui qu’était revenue l’interim, faute de véritable nomination. Il était temps que la chose change enfin.
L’armée royale devait se trouver un nouveau commandant et ses principaux officiers avaient fait le déplacement pour obtenir un tel dénouement. Peu importait le nom finalement, il était simplement à espérer que l'heureux élu s'en montre digne.
Dernière édition par Elrendil Silad le Sam 26 Oct 2019 - 13:21, édité 1 fois
Artiön Laergûl
Modérateur
Nombre de messages : 1629 Âge : 27 Date d'inscription : 23/01/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 719 ans Taille : 2m54 Niveau Magique : Maître.
Sujet: Re: Il est temps [Artiön] Terminé Mar 15 Oct 2019 - 20:31
En remettant le pied dans le Palais de la Cité des Armes, tu avais l’impression de ne plus avoir vu ces murs depuis une véritable éternité. Dire qu’il y a moins d’une décennie encore tu y avais ta place en tant que Mainyth du Protectorat et Conseiller du Seigneur-Protecteur. Tes échanges avec Daenor en deviendraient maintenant presque ironiques. Les rôles s’étaient inversés. C’était toi maintenant la plus Haute-Autorité, et le vieil elfe ton consultant… du moins c’était le cas lorsqu’il se déplaçait en Alëandir. Fidèle à sa réputation de guerrier endurci, têtu et revêche, le Protecteur Thoràndarion avait bien pris soin de te laisser comprendre qu’en tant que Roi, si tu avais tout son soutien, tu n’étais pas le Chef de ses terres.
- Tu penses pouvoir faire entendre ça aux gens d’Enolir Honig?
Le Daranovan était pragmatique, et savait reconnaître un geste qui l’était. Ton aventure avec les Ornedhels ne lui faisait ni chaud ni froid. C’est qu’ils étaient paradoxalement à la fois traîtres et insupportablement respectables, les clans des Norns. Tous des va-t-en guerre, prêts à régler le moindre conflit autour d’un duel… exactement comme l’étaient les Citadins du Protectorat. S’il on pouvait jouer de ça pour obtenir d’eux qu’ils se calment un peu… et obtenir au passage que les autres clans en fassent de même, alors pourquoi pas. Et puis un peu de sagesse ancestrale ne faisait jamais de mal ; pour peu qu’elle ne justifie pas de complètement déglinguer tout un pan de forêt, condamnant plantes, animaux et elfes à la même sombre fin.
- Je ne compte pas leur demander leur avis Daenor.
- C’est qu’il prend en assurance l’Aran ! Mais qu’à cela ne tienne. Je te fais confiance petit, mais fais attention à toi. N’oublie pas que reste de l’Anaëh n’est pas aussi discipliné que Daranovar. Si tu veux que ça marche, tu as intérêt à assumer pleinement ce que tu fais.
- Tout en faisant attention à ce que mes décisions ne deviennent pas des dictats. tu soupires Je crois que je l’ai déjà bien assez entendu. tes yeux redescendent vers les papiers jonchant la table que vous partagiez C’est tout ce que tu as de l’Annon pour ce mois-ci ?
- Pour l’instant oui, par contre j’ai récemment reçu des nouvelles d’Eteniril. Il semblerait effectivement que les récentes vagues de gobelins ne soient pas…
- Aran Lîn, poing sur le cœur, main dans le dos, le messager s’incline devant toi, puis de même devant DaenorProtecteur, veuillez me pardonner cette interruption, mais heru Artiön est attendu au hall d’entrée. Des émissaires de l’armée royale semblerait-il.
D’un hochement de tête, conjointement tu rends les salutations et confirmes avoir entendu la demande. Du bout du menton, Daenor te libère, non sans un froncement de sourcil agacé, le vieil elfe ne souffrant que peu d’être interrompu, même durant les tâches les plus usuelles. Tu te lèves donc, passes le fourreau de ton sceptre à ton dos, et suis le messager jusqu’au lieu désigné, légèrement perplexe. Les missives reçues durant ton absence, tu les avais déjà épluché, et aucune d’entre elle ne te venait de l’armée royale. Autant dire que tu ne t’attendais pas à ce qu’ils viennent te retrouver ici. Restait à espérer que la situation ne soit pas grave… bien que s’ils eurent loisir de se déplacer plutôt que de prendre les armes, tu doutes fort qu’il s’agisse de quoi que ce soit de bien sinistre.
- Maethyr.tu offres digne révérence aux elfes présents, avant de te tourner plus particulièrement vers celui à leur tête Elrendil. Que me vaut l’honneur de cette visite ?
Dernière édition par Artiön Laergûl le Sam 30 Nov 2019 - 14:13, édité 1 fois
Elrendil Silad
Elfe
Nombre de messages : 146 Âge : 33 Date d'inscription : 17/11/2013
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 464 ans Taille : 2m Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: Il est temps [Artiön] Terminé Mer 16 Oct 2019 - 11:19
Les corps se raidirent et les torses se bombèrent dès lors que le Roi fit son entrée. Tous s’inclinèrent devant lui, témoignant ainsi du profond respect qu’ils portaient à leur suzerain. Ce n’est qu’après cette protocolaire et légitime salutation que les officiers de l’armée royale levèrent de nouveau leur tête en direction de ce chef respecté. Ils n’en montrèrent pas pour autant de sourires radieux, c’eut été probablement beaucoup trop leur en demander ; surtout pour lui qui ne prêtait habituellement que peu d’intérêt à ce genre de simagrées. Il n’en laissa pas moins un furtif regard envers son seigneur, découvrant son crâne rasé et les motifs rendus visibles sur son torse du fait de son habit pourpre. Il avait changé et l’Hest’Mahtari réalisa le temps qui s’était écoulé depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus.
-- Aran Lîn, dit-il en guise de préambule. Nous vous remercions de bien avoir voulu nous accorder audience, car nous savons votre temps précieux et vos devoirs nombreux.
Il avait le port droit et les yeux rivés dans ceux de son suzerain. Elrendil n’était pas réputé pour ses fioritures, ni pour ses courbettes. Il avait un franc parlé qui lui avait valu par le passé de nombreuses déconvenues, mais aussi la reconnaissance de ses pairs. Cette attitude autant décriée qu’appréciée ne l’avait pas pour autant fait changer. Il était resté fidèle à lui-même et profondément attaché à l’institution guerrière royale.
-- Soyez rassuré, nous ne sommes pas venus ici pour vous annoncer de funestes nouvelles, sinon quoi l’Hestingamor, l’Hest’queni, l’Hestàmor et l’Hestendalarcar ne m’auraient pas accompagnés en ce jour, affirma-t-il. L’Annon est calme, Aran Artiön, mais nous savons tous deux à quel point l’apparente accalmie peut être trompeuse et annoncer la tempête. C’est là le véritable but de notre présence en ces lieux. Le départ de Kelendil, notre ancien commandant, a laissé un profond vide dans nos cœurs et dans nos pensées. Un corps privé de sa tête ne peut fonctionner, ce pourquoi nous sommes venus très humblement à vous pour vous demander celui que vous aurez choisi pour lui succéder afin de mener votre bras armé et votre bouclier.
La demande, quelque peu cavalière, correspondait bien aux façons de faire de l’armée royale. D’autant plus qu’ils n’avaient pas attendu qu’on les mène dans un lieu plus privé et officiel pour se faire. En bon capitaine, Elrendil n’avait finalement que répondu à la question posée.
Artiön Laergûl
Modérateur
Nombre de messages : 1629 Âge : 27 Date d'inscription : 23/01/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 719 ans Taille : 2m54 Niveau Magique : Maître.
Sujet: Re: Il est temps [Artiön] Terminé Mer 16 Oct 2019 - 22:00
La solennité dans ton regard n’avait d’égal que la leur. Pour autant que ta fierté Daranovane t’interdise de pleinement le reconnaître, il suffisait de poser le regard sur les elfes de l’armée royale et leurs simples attitudes, leurs postures, leurs regards… tout laissait comprendre qu’ils s’agissaient là d’elfes se sachant une élite au sein de leur peuple et une élite agissant en tant que telle, en toute humilité. Ils ne pouvaient se le permettre. Militaires et prêtres, plus que n’importe qui d’autres, ne pouvaient après tout se permettre de sombrer à l’orgueil. Pour autant, c’est d’un regard perplexe que tu accueillais leur requête. Sous l’autorité de leurs Seigneurs-Protecteurs, les armées elfiques n’en étaient pas moins des entités capables d’une extrême indépendance. Tous les dirigeants ne sont pas des guerriers, et encore moins versés dans l’art de la guerre. Il a donc toujours été impératif pour les armées d’être capables de se gérer et de choisir pour elles-mêmes les bons décideurs. Le remplacement de Kelendil aurait dû se faire de manière toute naturelle.
- Delcaran ? tes yeux se baissent à la recherche de ceux du messager, qui te répond d’un regard attentif Pourrais-tu prévenir le Protecteur qu’une urgence me force à mettre fin à notre entrevue ?
- Sans souci.
Ou peut-être pas. Tu étais un Roi Militaire après tout. Le premier depuis bien des Cycles. Quelque part, il était naturel que tes hommes attendent de toi que tu prennes part de manière plus active à ces choses. Il est des signes que tu perçois que d’autres ignorent.
- Maethyr, vous êtes dans le vrai. tu clignes lentement des yeux, signifiant ainsi tes regrets C’est d’ailleurs une affaire que j’aurais dû traiter bien avant que vous n’ayez à me l’apporter. Cependant ici n’est pas le lieu pour en discuter. tu fais quelques pas en direction de la grand-porte Si vous voulez bien me suivre.
Le remplacement aurait dû se faire de manière toute naturelle, mais au vu des conditions actuelles, tu ne t’étonnes pas que des appréhensions aient pu en retarder l’échéance. Des appréhensions que tu comptes bien mettre en lumière, de la manière la plus simple qui soit. Et ils le comprendront bien vite, s’ils ne s’en doutent pas déjà. Même tes pas de géant ne sauraient les perdre. La direction que tu prends est évidente. La Cité est grande, et la marche risque de durer quelques longs instants, mais c’est bel et bien vers l’Académie Militaire de Daranovar que tu te diriges.
C’est sans la moindre surprise pour Daenor que Delcaran, le messager, remonte à la salle du Conseil sans toi. Pour toute réaction le Seigneur-Protecteur se contente d’un grognement partagé entre l’agacement et l’amusement que l’envoyé connaît assez bien pour se garder de tout commentaire superflu. Aucun mot ne fut donc échangé. Daenor comprit à cet instant que la guerre t’avait appelé, et qui était-il, lui l’ancien Capitaine des Aigles, pour se mettre en l’Aran et la guerre ?
Nombre de messages : 146 Âge : 33 Date d'inscription : 17/11/2013
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 464 ans Taille : 2m Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: Il est temps [Artiön] Terminé Jeu 17 Oct 2019 - 15:42
Elrendil et les officiers de l’armée royale saluèrent la décision de leur Roi et suivirent ce dernier sur les sentiers menant à la réputée et prestigieuse académie militaire de Daranovar. Inutile de préciser que parmi les meilleurs éléments de l’institution royale se trouvaient des Taledhels issus de ce protectorat. L’Hest’queni en était lui-même un parfait exemple et avait à cœur de vanter ses origines quand bien même il leur était interdit de promouvoir leurs anciennes vies. A ce titre et parce qu’il leur était aussi interdit de se laisser aller à quelques commérages, leur marche fut silencieuse. Ils restèrent dans le sillage de l’imposant Aran à la cadence soutenue. Ils passèrent aussi devant de jeunes eldars s’affairant à accomplir leurs gestes avec la plus grande précision ; des dizaines, si ce n’est même des centaines de fois. Ceux-là s’arrêtèrent à leur passage et s’inclinèrent respectueusement. Elrendil sut bien entendu que certains demanderaient à rentrer dans l’armée royale une fois leurs dix années de service accomplies.
En continuant à s’enfoncer dans les entrailles de l’académie, le Monument des Héros célèbre dans toute l’Anaëh, s’offrit à eux majestueusement. Tous ces Héros lui étaient parfaitement connus. Assez du moins pour qu’on enseigne leurs vies et leurs actes de bravoure aux nouvelles recrues afin de susciter en eux la flamme et le dévouement que l’on attendait. Le moment fut aussi solennel que le lieu en lui-même. De quoi sûrement s’attarder plus longtemps que prévu.
-- CAPITAINES ! clama-t-il d’une voix qui résonna et se perdit en un lointain écho.
Les officiers s’alignèrent simultanément avant de se mettre genou à terre pour faire face au Monument. Le recueillement dura quelques instants. C’était là tout ce que l’on pouvait bien offrir à ces Héros ayant tout donné à la Prime-Forêt. Sortant de sa méditation, Elrendil se dirigea de nouveau vers le Roi qui dut assister malgré lui à la courte manœuvre.
-- Ce lieu est empreint d’une mémoire qu’il nous est rare de pouvoir chérir et commémorer, Aran Lïn. Veuillez nous pardonner de vous avoir fait attendre, s'excusa-t-il. Nous vous suivons.
Artiön Laergûl
Modérateur
Nombre de messages : 1629 Âge : 27 Date d'inscription : 23/01/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 719 ans Taille : 2m54 Niveau Magique : Maître.
Sujet: Re: Il est temps [Artiön] Terminé Ven 18 Oct 2019 - 16:51
Marche silencieuse s’il en est, votre voyage n’est rythmé que par les claquements des solerets contre la pierre, les chants des oiseaux de passage, et la sourde mélopée des discussions Sylvaines à travers la Cité des Armes. Solennelle procession jusqu’aux murs de votre Académie militaire. Plus solennel voyage encore, les quelques pas séparant les sculptures du grand hall du Saint des Saints qu’était l’armurerie. Le Monument des Héros. Un édifice sur lequel il t’avait été donné de poser les yeux chaque fois qu’il t’avait fallu t’équiper, et ce pendant des siècles. Pourtant, à sa vue tu restais toujours aussi ému.
Là où les Capitaines partirent un instant se recueillir, tu restas en arrière, te contentant d’observer les réactions de ces Sylvains dont tous sauf un étaient « étrangers » à cette terre, et de t’émouvoir de plus belle de la déférence que vouaient des soldats d’autres Protectorats à ce lieu. Au moins aux yeux de ces militaires, vous Daranovans n’étiez pas de simples barbares. Tu t’écartes un peu plus, prenant la direction des présentoirs de l’armurerie tes yeux glissant sur l’acier, le cuivre et l’étain jusqu’à ce qu’un reflet d’or ne finisse par les attirer. Tu souris, satisfait à sa simple vision, avant d’être interpelé par le Mainyth intérimaire.
- J’y suis. Donnez-moi juste un instant.
Sans la moindre hésitation, mais avec une attention presque cérémonieuse, tu te débarrasses d’abord de tes gants puis de tes guêtres, de ton manteau puis de la tunique qu’il recouvre. Quand ton pantalon tombe enfin, ton habit réduit à ton sous-vêtement, tu dévoiles un instant un corps musculeux et puissant, attentivement manufacturé par tes soins pour qu’aussi puissant que tu ne cherches à le rendre, il ne brise pas les canons d’esthétique que tu t’es imposé… et pour qui sait qui tu es, cette vanité est apparente dès le premier regard. Car tout soldat que tu es, ta peau est lisse, immaculée, exempte de la moindre cicatrice, sauf trois. La première une marque de griffure sur ton pectoral droit. La seconde une trace similaire sur l’omoplate du même côté. Marque des griffes d’un de tes frères, souvenir des mouroirs d’Uraal. Et la dernière, visiblement plus récente, une longue estafilade te traversant l’abdomen, reliant l’une des marques de griffes à ta hanche gauche.
Bientôt ces souvenirs seraient dissimulés par le cuir, et le cuir lui-même grandement dissimulé par les deux ors et les drapés blancs. Tu t’étires légèrement, plies un à un chaque bras puis chaque jambe, fait le dos rond puis bombes le torse, jouant des complexes articulations entre les plaques du chef d’œuvre d’armure que t’avait forgé ton ami d’enfance pour t’y réhabituer, et puis, ton heaume sous le bras, tu te retournes vers les Capitaines. Ce n’est pas vers eux pour autant que ton regard se porte.
- Falaspen ! Cellin ! Naerïon ! tu lèves une main en direction de soldats s’affairant eux aussi à s’équiper Je peux vous emprunter un instant ?
Les mains se lèvent pour te saluer en retour, les sourires de tes anciens frères d’armes peinant à dissimuler leur perplexité face à ce que tu étais devenu. C’est qu’ils ne t’auraient jamais imaginé un jour perdre ta crinière… les Ornedhels devaient vraiment avoir été convaincants.
- Artiön ? Cellin est la première à terminer de s’équiper et à te rejoindre Un souci ?
- Rien de grave, ne t’inquiète pas. tu désignes les officiers de l’armée royale d’une main ouverte Tu les as probablement déjà croisés, mais je te présente tout de même l’Hestingamor, l’Hest’queni, l’Hestàmor, l’Hestendalarcarcar et l’Hest’mahtari de l’armée royale. l’éclaireuse s’incline respectueusement face à eux, tandis que tu continues les présentationsMaethyr, je vous présente Cellin, l’une des éclaireuses les plus douées de Daranovar.
Quelques instants après arrivent Falaspen et Naeriön, l’archer et le pavois, que tu présentes de la même manière à leurs collègues Lëandrins.
- Je suis désolé de vous déranger durant vos entraînements, mais j’aurais besoin de vous pour m’aider à décider de qui sera le prochain Mainyth de l’armée royale.
Tout d’abord surpris, tes trois anciens collègues comprennent rapidement de quoi il s’agit, et à l’idée de pouvoir se mesurer à des combattants représentant l’élite de l’élite, Falaspen au moins montre déjà des signes d’impatience. Toi, tu te contentes de plonger tes pupilles droit dans celles d’Elrendil.
Nombre de messages : 146 Âge : 33 Date d'inscription : 17/11/2013
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 464 ans Taille : 2m Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: Il est temps [Artiön] Terminé Sam 19 Oct 2019 - 14:34
Il fut surpris et dut avouer qu’il ne s’était pas attendu à une telle proposition venant de l’Aran des cités d’Anaëh. Il ne montra pourtant pas le moindre signe d’hésitation ou de stupéfaction et se contenta seulement de conserver son calme légendaire. A dire vrai, il ignorait encore de quelle façon il devait prendre ce revirement pour lequel ni lui ni les autres officiers ne s’étaient vraiment préparés. Les uns et les autres se jetèrent des regards comme pour tenter de comprendre la véritable manœuvre de l’Aran. Car tous ici avaient déjà prouvé sa valeur et sa loyauté durant des siècles au service de l’armée royale. Nombre d’entre eux, pour ne pas dire la totalité, avaient versé sang et larmes sur la terre même de leur Prime-Forêt. Comment les départager alors ? Était-ce pour cette raison que l’Aran Artiön avait besoin d’anciens partenaires de combat pour choisir celui qui aurait l’honneur de commander l’élite d’Anaëh ? Si Elrendil se montra sceptique dans un premier temps, le capitaine comprit à quel Roi il avait à faire. Un Roi Guerrier, qui ne se laisserait pas berner par de beaux et émouvants discours comme l’aurait fait un autre non issu de l’institution guerrière. Elrendil se fendit finalement d’un rictus approbateur.
-- Si tels sont vos souhaits, Aran Lïn, répondit-il le plus simplement du monde.
Il avait vu Artiön se vêtir d’une magnifique armure avant de soumettre sa proposition. Ce fut durant ce laps de temps qu’ils virent la musculature peu ordinaire de ce taledhel qui différait du commun. Sa corpulence à lui dénotait considérablement de la sienne ; celle-ci étant une musculature sèche et svelte à l’instar du peuple sylvestre. Les autres officiers n’échappaient pas non plus à la règle.
-- De quelle façon souhaitez-vous procéder, Aran Artiön ?
Il jeta un œil curieux aux compagnons Daranovans ; ceux-là même qu’on leur demanderait de combattre pour prouver une nouvelle fois leur valeur et leur aptitude au combat. Cela lui fit se poser une énième question avant d’entendre le nouvel ordre de son Roi. Était-ce les aptitudes martiales d’un guerrier qui faisaient de lui un commandant capable de prendre les meilleures décisions aux pis moments d’une bataille ? L’Aran devait avoir sa propre idée sur la question et en attendait sûrement bien plus pour faire son choix.
Artiön Laergûl
Modérateur
Nombre de messages : 1629 Âge : 27 Date d'inscription : 23/01/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 719 ans Taille : 2m54 Niveau Magique : Maître.
Sujet: Re: Il est temps [Artiön] Terminé Sam 19 Oct 2019 - 17:41
- Je pense que tu l’as déjà compris Elrendil. tu fronces les sourcils C’est un défi. tu laisses flotter les mots quelques secondes Suivez-moi, je vous expliquerai en route.
Prenant la tête du petit convoi en direction de la porte Sud de la Cité, tu exposes avec le plus grand des sérieux aux officiers de l’armée royale les conditions d’un exercice qui pourrait peut-être leur paraître des plus saugrenus. Car s’ils fonctionnaient ensemble, qu’ils perdent ou qu’ils gagnent, comment les départager par la suite ? Tous étaient des vétérans. Tous s’étaient prouvés des siècles durant être de féroces soldats dévoués à leur foyer et à leur peuple. Et si l’un d’entre eux voulait se démarquer, alors la cohésion serait brisée, et là l’échec serait plus humiliant que s’il avait été résultat de n’importe quelle autre erreur.
- La route de montagne Sud est probablement la position la plus difficile à défendre de la forteresse.
Mais voilà qui n’était que tout relatif. Portion la plus boisée du Protectorat et terrain particulièrement démonté, comme tout le reste des Hauts-Plateaux, elle n’avait rien d’accueillant pour de potentiels assaillants… mais quand le seul élément de comparaison étaient les façades Nord et Ouest, où les murailles de la forteresse prolongeaient vers le ciel la falaise surplombant La Fosse…
- J’aimerais voir avec quelle efficacité vous seriez capables de la défendre d’un assaut de Falaspen, Cellin, Naerïon et moi-même. Tenez jusqu’au soir tombant ou forcez notre reddition et la victoire est vôtre. Soyez forcés à la reddition ou laissez l’un d’entre nous atteindre la porte de la Cité et la victoire est nôtre. tu t’arrêtes un instant devant une large étendue herbeuse, dont les limites semblaient par-delà les murs de la Cité Vous avez le droit à des montures, si vous le voulez.
Enfin sortis de la Cité, le moment fatidique était arrivé. Falaspen et toi, vous vous étiez regardés, et puis tous les deux, vous aviez chacun décroché la petite corne pendant à votre poche. Tous les deux vous aviez soufflé un signal différent, et vous aviez attendu. Quelques secondes. Quelques minutes. Une vingtaine environ. Ce n’est que là que votre signal trouva sa réponse. Deux grands félins se présentèrent à vous et vous offrirent leur encolure. Moyennant quelques flatteries, les deux faïra acceptèrent bien volontiers que vous ne leur passiez le sommaire harnachement récupéré lors de votre passage aux écuries. Et là-dessus les choses sérieuses pouvaient commencer.
- Maethyr.tu lances en direction des officiers de l’armée royale Je compte sur vous.
En compagnie de tes alliés du jour, tu t’éloignais en direction des profondeurs des bois, pour disparaître à la vue de vos adversaires. De chaque côté à partir de maintenant, vous aviez une poignée de minutes pour vous consulter, vous préparer physiquement et mentalement et ensuite… ensuite la partie était lancée.
Nombre de messages : 146 Âge : 33 Date d'inscription : 17/11/2013
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 464 ans Taille : 2m Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: Il est temps [Artiön] Terminé Dim 20 Oct 2019 - 15:37
L'Aran les avait mis au défi de défendre une position matérialisée par l’une des portes de la cité. Eux qui avaient tous défendu Ellyrion des décennies auparavant, voilà qu’on venait de leur proposer de réitérer l’expérience dans le seul but de tester leur cohésion et leur résistance. Il était de notoriété publique que les divers corps de l’armée royale souffraient de rivalités entre les uns et les autres. Si les capitaines étaient assez expérimentés et sages pour ne plus céder à ces basses concurrences, il fallait reconnaître qu’ils n’étaient pas les plus réputés pour combattre ensemble, mais bien en des endroits toujours distincts du champ de bataille. C’eut été l’une des raisons qui l’avait poussé, des années durant, à maudire la cavalerie royale ; les incriminant d'être d’éternels retardataires.
Le roi et ses compagnons s’en étaient allés, les laissant seuls devant la porte à devoir défendre. Les capitaines avaient laissé les gardes de l’armée royale à la caserne et durent s’entendre bon-gré mal-gré leurs divergences d’opinion. L’Hest’queni avait accepté l’offre de monter sur un cheval ; les autres restèrent à pieds. L’archer et le mage se mirent en retrait sur ses arrières. L’éclaireur, réputé dans tout l’Anaëh, s’en alla dans la forêt en contre-bas pour faire ce qu’il savait le mieux. Bientôt, l’invisible taledhel leur indiquerait les positions de tous leurs assaillants.
Quant à lui, l’Hest’Mahtari retira Aranel – la colère des Rois – de son fourreau. Nom bien approprié pour une telle circonstance. L’elfe s’assit ensuite et ferma les yeux pour rentrer en communion avec la Symphonie. Le mage et l’archer l’imitèrent dans la foulée, laissant au cavalier et à l’éclaireur le bon soin de les alerter une fois l’Aran et ses acolytes arrivés. Pour l’heure, il restait encore du temps avant que la nuit ne tombe. Et une petite voix lui disait qu’elle mettrait sûrement du temps à venir.
Car si l’Aran voulait savoir de quoi ils étaient capables, il était probable qu’il n’en ressorte point déçu.
Lorsqu’un chant se mit à retentir au loin, bien différent de la symphonie habituelle, leurs yeux s’ouvrirent de nouveau. Nul Hest’queni à l’horizon, ni même d’Hestàmor. Tous ses sens se mirent pourtant en branle, flairant la présence de nouveaux venus. L’heure du combat était arrivée.
Et jamais ils ne faibliraient, ni ne se rendraient.
C’eut été beaucoup trop mal les connaître que d’espérer l’un ou l’autre.
Artiön Laergûl
Modérateur
Nombre de messages : 1629 Âge : 27 Date d'inscription : 23/01/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 719 ans Taille : 2m54 Niveau Magique : Maître.
Sujet: Re: Il est temps [Artiön] Terminé Dim 20 Oct 2019 - 16:58
La traque des prêtres de Leetha, l’assaut avorté du manoir du Peaussier, les quelques bagarres avec la pègre de Thaar, et finalement les épreuves des Lirfelû. Ces dernières années, ta tâche en tant qu’Aran t’avait tenu moins éloigné de la mêlée que tu ne le pensais, mais voilà près d’une décennie cependant que ta véritable armure, tu ne l’avais plus enfilée qu’à l’entraînement. En proie au désir coupable qu’est celui de prendre les armes, tu savoures cette occasion de redevenir, ne serait-ce qu’un instant, Enda’Otha, le Cœur de la Guerre.
Une fois à distance confortable des frondaisons de la forêt tu enfiles ton heaume, et tu inspires. Ton sceptre défouraillé fait un tour entre tes doigts, et tu te penches vers l’avant, contre l’encolure de ta monture. Tu laisses les arcanes te traverser le système, te délectes du chemin parcouru par l’éther dans les veinules de pierre de Yutar de ton focaliseur. Et ta vision change. Les essences vivantes de la forêt alentoure se dévoilent à toi comme autant de pulsations sur lesquelles influer. Les chairs à ta portée t’apparaissent petit à petit, et toi tu les inspectes, t’appliquant à reconnaître chacune d’entre elles.
Alliés et ennemis du jour en font tous deux partie.
- Je ne crois pas qu’ils aient avancé. tu lèves ton sceptre vers le haut, et une décharge éthérée s’abat sur tes camarades et toi On risque de devoir forcer le passage.
Les muscles vivifiés, le regard et l’ouïe plus aiguisés que jamais, tes frères d’armes acquiescent, et forts de la puissance que tu leur as offerte, s’en vont chacun à leur rôle. Cellin, l’éclaireuse prend les hauteurs, traversant la forêt direction Nord-Ouest, empruntant les routes arboricoles avec la même agilité et la même assurance qu’un valao. Avec un peu de chance, une fois hors des bois, elle pourrait continuer le même jeu, avec presque la même discrétion, entre les massifs rocheux entourant la forteresse. Falaspen et Naeriön, le premier au dos de son faïra, le second lui ouvrant la voie à cheval avaient tous deux pris la direction du Nord-Est, profitant d’un terrain qu’ils ne connaissaient que trop bien pour brouiller les pistes. Tant que faire se peut, ils emprunteraient les routes fréquentées par les hardes de cerfs, que les feuilles mortes qu’ils soulèvent sur leur passage n’aillent pas dévoiler leur trace à qui se mettrait en tête de les suivre. Quant à toi, tu ferais lentement route plein Nord. Droit vers la porte de Daranovar. Le moins discret de votre groupe, mais aussi le plus facile à rejoindre. L’appât. L’appât dont les perceptions s’affinent chaque seconde qui passe, lui dessinant chaque seconde une image plus nette des vies évoluant autour de lui. Que l’un des officiers adverses se mette en position de vous repérer, que tu le verrais tout aussi clairement. Mais s’ils restaient hors de la forêt… s’ils restaient hors de la forêt, pour les retrouver il te faudrait encore un moment.
Nombre de messages : 146 Âge : 33 Date d'inscription : 17/11/2013
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 464 ans Taille : 2m Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: Il est temps [Artiön] Terminé Mar 22 Oct 2019 - 11:09
Ce qu'ils entendirent s'éleva comme un chant en provenance de la forêt. L'on eut dit tout d'abord le froissement d'une feuille au contact du vent, puis le délicat chuintement de milliers d'êtres s'évanouissant jusqu'à eux. Ils apprirent alors que deux cavaliers approchaient au nord-est. La flèche de l'Hestingamor était déjà encochée ; sa mission serait la plus ardue. Car pour une fois, on lui demanderait d'agir sans devoir tuer, mais seulement « empêcher » ou « freiner » les assaillants dans leurs élans. Il avait un arc long et tirerait à plusieurs centaines de mètres dès lors que sa ou ses cibles apparaîtraient. Ses sens étaient tout aussi aiguisés que ceux de l'Hestendelarcar partis maintenant depuis un certain temps leur transmettre tout ce qu'il percevait.       – Que voyez-vous ?       – Pas grand chose, Hest'mahtari, répondit l'archer.       Il se tourna ensuite vers l'Hestàmor, plus concentré que jamais à préparer ses incantations. Le taledhel à la tête des auxiliaires était un mage de l'élémentaire. Ses capacités arcaniques lui avaient permis de gravir les échelons lors de la bataille pour Eraïson ; en déjouant des pièges laissés par les daedhels. Il avait sauvé nombre de ses frères et avait été finalement promu au titre de capitaine pour remplacer l'ancien officier mort durant la bataille de l'Annon.       – Êtes-vous prêt ?       – Votre question est purement rhétorique, capitaine.       Elrendil serra Aranel, son épée bâtarde, dans les mains. Toute sa vie avait été dédiée à l'art du combat à l'épée. Des siècles d'entraînement plus tard, son cousin Kelendil alors commandant de l'armée royale, l'avait nommé à la tête de l'infanterie royale. Il n'avait eu de cesse de préparer un millier de taledhels pour les épreuves d'Eraïson. La suite, tout le monde la connaissait. Au prix de lourds sacrifices dont lui même avait fait partie, l'Anaëh avait su triomphé de leurs impitoyables ennemis du Puy.       L'Hest'queni refit son apparition alors que le temps défilait sans que nuls assaillants n'aient encore osé se montrer. Le daranovan avait l'avantage de connaître ces forêts, lui aussi, à la perfection. Des cinq capitaines, il était le plus zélé et le plus brutal et devait avoir le tempérament le plus enflammé. C'eut été sûrement la raison pour laquelle ce dernier avait choisi la cavalerie afin de toujours pouvoir aller plus vite que les autres. Il tenait fermement sa lance dans une main, les rênes de sa monture dans l'autre. Au simple regard qu'il exprima, Elrendil et les autres comprirent qu'il leur faudrait encore attendre.       – Ils espèrent sans-doute que nous délaissions la porte pour aller les chercher, affirma le-dit cavalier.       Elrendil fronça un sourcil.       – C'est la porte que l'on nous a demandé de défendre, non la forêt.       – Continuez de surveiller les lisières au nord-est, Hest'queni, souffla l'archer dans son dos. Tant qu'ils n'attaquent pas, le temps ne saura être de leur côté.       – Et nul ne passera cette porte, ajouta Elrendil les pieds ancrés dans la terre comme les racines d'un arbre.       – Nous vous connaissons suffisamment, Hest'Mahtari, pour savoir que vous ne mentez jamais, plaisanta le daranovan avant de tirer la bride de son cheval pour refaire face à la forêt. Surveillons, alors, surveillons...
Artiön Laergûl
Modérateur
Nombre de messages : 1629 Âge : 27 Date d'inscription : 23/01/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 719 ans Taille : 2m54 Niveau Magique : Maître.
Sujet: Re: Il est temps [Artiön] Terminé Mar 22 Oct 2019 - 14:17
Par le passé, tu n’as que trop peu eu l’occasion de combattre avec les soldats de l’armée royale. Ta manière d’aborder une bataille, ils ne la connaissent que de réputation, et ta réputation n’irradie pas beaucoup plus loin que les frontières Daranovanes. Mais qu’à cela ne tienne. Ne pas assez se méfier du vitaliste aura été leur première erreur. Force de chercher, tes sens trouvent. Unique parmi les essences en ces lieux, celle dont le temps s’écoule comme celui d’une horloge elfique.
L’éclaireur est faite.
Tu t’avances encore quelque peu en sa direction générale, feignant de toujours tracer la même route. La distance, tu prends soin de garder assez de distance pour avoir le temps de réagir au son d’une flèche qui fuse si tu le dois, et lorsque la position t’est assez confortable… ton sceptre fait deux tours entre tes doigts, baigné par les lueurs d’arcanes réveillées, et de sa tête tu frappes le bouclier à ton bras droit. L’éther s’échappe sous le choc, pour filer vers ta cible. Ton bras droit lui, encore animé de la vibration se tend dans un large geste dans la même direction. Loin d’être aussi sonore que vos cors, le son métallique n’en reste pas moins assez strident pour que sa vibration n’atteigne qui-de-droit, et qu’en une courbe maintenant indiscrète ils ne se mettent à orbiter autour de ta victime.
Tu n’es en aucun cas surpris d’entendre fuser la première flèche, et c’est ton bouclier qui gracieusement l’accueille. Et si la seconde te surprend un peu plus, tu ne te donnes pas la peine d’essayer de l’arrêter, car tu sais celle-ci être un trait allié. La troisième, complètement inattendue, se brise sur ton brassard, te forçant à remercier le forgeron de ton armure… et à te rappeler que même au cours d’un entraînement, il ne faisait pas bon espérer d’un archer qu’il ne tire pas un dernier trait désespéré avant de s’avouer vaincu. Quelques bonds de vos montures vous rassemblent, Falaspen, Naerïon et toi, autour d’un éclaireur s’avouant vaincu, la cape déchirée par une flèche qui en d’autres circonstances aurait été mortelle. Un hochement de tête entendu de la part de votre victime auquel les vôtres répondent, et puis il était temps de repartir.
- Maintenant ils savent où nous sommes. tu déclares avant de lancer votre charge Plus de temps à perdre. tu as assez affronté Maltlin pour savoir que les élémentalistes étaient de dangereux ultimatum Naerïon, tu repasses devant.
Hors de question de laisser à l’Hestàmor le temps de se préparer à vous renverser la montagne sur le visage. Et maintenant qu’ils avaient une idée de ta position au moins, hors de question de laisser l’occasion à l’[size]Hest’queni[/size] d’identifier l’état exact de votre formation.
- Vous prenez l’Hest’quenitu leur pointes du sceptre la direction générale du cavalier adverse Je vous couvre.
Le cavalier serait une cible facile pour votre archer monté. Et le pavois de Naerïon devrait lui suffire comme protection contre les flèches de leur tireur… à condition que tu arrives à empêcher le mage d’interférer. Quant à Elrendil ; son essence est encore trop éloignée pour que tu n’arrives à poser ton Septième Sens dessus. Ainsi lorsque le porteur de pavois et toi perceriez la lisière des forêts et que dissimulé par les derniers arbres Falaspen banderait son arc, l’épéiste ne serait pas en position de s’opposer à vous.
Et pendant ce temps, à l’Ouest, Cellîn attendait sagement son heure. Vous auriez tôt fait d’attirer l’attention… là son chemin à travers la roche pourrait commencer.
Nombre de messages : 146 Âge : 33 Date d'inscription : 17/11/2013
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 464 ans Taille : 2m Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: Il est temps [Artiön] Terminé Mar 22 Oct 2019 - 16:48
Le silence gagna soudainement les bois avant qu'une ultime alerte ne soit poussée. L'éclaireur s'était rendu, et dans un dernier cri, leur avait donné les positions de leurs adversaires d'un jour. Ils étaient proches, bien plus qu'ils ne l'avaient imaginé. Le cheval de l'Hest'Queni commença à remuer en sentant le danger poindre. Il n'en fallut pas plus au cavalier pour prendre la direction de la lisière lorsque des ombres apparurent. Ils les virent enfin, l'un sur son cheval, l'autre sur son faïra. Celui à l'arc se mit à cribler le cavalier royal de plusieurs flèches qui obligèrent ce dernier à continuer sa progression à flanc de cheval. Ce jeu d’équilibriste était couramment pratiqué durant les entraînements et comportait de nombreux avantages et inconvénients. Le principal fut certainement de ne plus avoir la même acuité visuelle pendant quelques instants, l'empêchant ainsi de voir l'autre cavalier tenant lance et pavois.      – Hestàmor ! hurla-t-il à l'attention du mage pour qu'il intervienne.      L'ordre arriva quelques secondes trop tard ; l'Hest'Queni se fit éjecter de sa monture lorsque la lance de son assaillant vint se ficher entre les pattes de sa monture. La chute fut abrupte et violente ; le taledhel s'envola plusieurs secondes dans les airs avant de finir sa course devant les deux compagnons de l'Aran dans un cri de douleur. Ce fut à cet instant que l'élémentariste usa de ses pouvoirs pour faire sortir de terre d'énormes amas de pierres dans un brouhaha indescriptible. Elles s’abattirent sur eux comme des tantacules sorties des entrailles de la terre, désarçonnant dans un premier temps les cavaliers puis en les immobilisant au sol. L'Hest'Queni n'en fut pas épargné et se retrouva accidentellement enseveli sous des tas de gravats.      – Cessez maintenant, vous allez le tuer !      Voyant son frère d'arme bientôt en proie à l'étouffement, Elrendil abandonna sa position pour aller l'aider. Il en oublia presque l'épreuve à laquelle on les avait défié pour courir jusqu'à son camarade en une hasardeuse ligne droite qui le conduit jusqu'à la lisière du bois. Nulles flèches ne vinrent l'arrêter sans pour autant dire que ni l'Aran, ni son éclaireur, ne l'avaient vu.      En arrivant au lieu de l'accident, il découvrit la cathédrale de pierres qui s'était emparée des trois cavaliers. De l'Hest'Queni, par contre, il ne restait qu'une main essayant désespéramment de chercher de l'aide. Il n'eut alors pas à se faire prier plus longuement pour ressortir Aranel et asséner autant de coups qu'il le put pour le libérer de son tombeau. Après moult efforts, le visage du cavalier apparut enfin. Ce dernier prit une gorgée d'air salvatrice avant de braquer son regard dans le sien.      – Derrière vous, Hest'Mahtari !      Trop proche de la lisière pour revenir sur ses pas, Elrendil était dorénavant totalement exposé sans que l'Hestàmor ou l'Hestingamor ne puissent y changer quoique ce soit. La suite s'annonçait bien périlleuse.
Artiön Laergûl
Modérateur
Nombre de messages : 1629 Âge : 27 Date d'inscription : 23/01/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 719 ans Taille : 2m54 Niveau Magique : Maître.
Sujet: Re: Il est temps [Artiön] Terminé Mar 22 Oct 2019 - 18:48
Certes, tu t’attendais à ce que la riposte soit virulente. Pour autant, tu ne serais jamais allé imaginer qu’elle soit à ce point cauchemardesque. Ce fut une chance que tu n’aies pas été proche de tes deux camarades lorsque gronda la terre, parce que Virìn, aussi courageuse soit-elle, aurait très certainement réagi exactement de la même manière que leurs montures à eux… et toi, tu te serais trouvé aussi forcé de réagir de la même manière. L’entraînement ne valait pas le coup de blesser les animaux, alors lorsque la panique prit les bêtes, Falaspen et Naerïon préférèrent ne pas rester le pied accroché à l’étrier, et libérer leurs destrier. Eux par contre, trop lents à pied pour échapper au déferlement rocheux se retrouvèrent rapidement piégés en compagnie de l’Hest’Queni.
C’est à cet instant normalement que les conditions du duel voudraient que vous ayez éliminés l’un des leurs. Cellîn, abritée par les rochers à l’Ouest était en place. Les arcanes ne demandaient qu’à ce que tu les appelles. Mais votre égo, pour cette fois il vous aura fallu le mettre de côté. L’avalanche avait été plus dommageable que de raison pour le cavalier adverse, et si l’entraînement ne valait pas que l’on blesse les montures, il valait encore moins que l’on tue un elfe. Bâton levé en signe de trêve, figeant ainsi tout le reste de l’affrontement, tu as attendu que l’épéiste dégage son camarade du pétrin. Dès que l’air retrouva les poumons du cavalier cependant, tout reprit comme si de rien n’était. Ou presque. Ton attention au départ sur le mage se porta à la place sur la menace plus directe, et la plus proche. Tu avais lancé ce défi avec quelque chose à prouver. Tu pourrais le prouver. Mais les choses ne s’étaient pas passées comme prévu. D’autres soucis finalement bien plus importants que celui que tu voyais au départ venaient de se dévoiler à toi.
Ton sceptre fait un tour, son pied se dirige vers l’Hest’Mahtari, l’éther danse autour du focaliseur, s’empare du soldat et s’insinue là où tu sais être ses points faibles. La gorge et l’épaule d’Elrendil se souviennent de vieilles douleurs, et comme deux portes béantes ouvrent le reste de son corps à la paralysie. Sans hésiter tu t’en retournes vers l’élémentaliste et prépares un nouvel assaut. Dans le même temps, un échange de flèches entre l’Hestingamor et Cellin cimente l’élimination de l’épéiste d’un côté, et condamne le fantôme dans les rochers de l’autre.
- Maethyr !dans une agile fioriture, tu ranges ton sceptre dans ton dos en même temps que ta voix claire s’élève C’en est assez. tu reprends, un ton plus bas J’ai pu voir ce que je voulais.
Tu descends de ta monture, et la flatte rapidement.
- Virìn. Va chercher l’Hestendalarcar.
Ton regard se porte ensuite de concert sur un Elrendil encore en proie aux restes de ton dernier sortilège et sur les trois elfes prisonniers de la pierre. Du coin des yeux, une silencieuse question est posée au Capitaine d’infanterie, après quoi ton attention se reporte à nouveau vers la ligne arrière.
- Il faut les sortir de là ! et c’est en particulier au mage que tu t’adresses Et ensuite tu retires ton heaume pour t’en retourner à l’épéiste Il faudra qu’on parle.
Nombre de messages : 146 Âge : 33 Date d'inscription : 17/11/2013
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 464 ans Taille : 2m Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: Il est temps [Artiön] Terminé Mer 23 Oct 2019 - 19:45
Une force invisible le priva tout d'abord de ses mouvements. Désormais paralysé par ce qui ne pouvait être qu'une magie puissante, Elrendil perdit tout contrôle et n'eut d'autre choix que celui d'une longue et pénible attente. Le pis fut pour la suite lorsqu'il comprit que l'Aran, derrière cette manœuvre, connaissait suffisamment bien ses points faibles pour l'accabler à son épaule et à la gorge. Ses plaintes se transformèrent bien vite en grognements animal et le visage du taledhel s'assombrit aussitôt de seconde en seconde. Il ne put lutter, mais continua pourtant d'offrir une résistance autant qu'il le put jusqu'à ce que le coup de grâce vienne d'une flèche adverse qui vint se planter devant lui. Le moment fut choisi par l'Aran pour mettre un terme à cet étonnant défi.      La pression cessa instantanément et il put mettre un genou à terre pour tenter de recouvrer son souffle. Les premières paroles prononcées par l'Aran ne furent dans un premier temps que de lointains échos à peine perceptibles. Mais lorsqu'on son ouïe revint finalement, il comprit que c'est à lui que l'on s'adressait.      – Aran Lïn, répondit-il en s'inclinant le plus respectueusement possible malgré sa condition.      C'est à lui qu'il souhaitait parler. Était-ce pour le sanctionner d'avoir abandonné la porte pour se faire prendre aussi aisément sans même avoir pu montrer ses capacités au combat ? De toute évidence, ses qualités d'épéiste étaient connues et réputées dans tout l'Anaëh. Non, ce ne pouvait être pour cette raison qu'il voulait l'emmener à l'écart. Son scepticisme décupla, mais seule la suite pourrait confirmer ses pensées ou lui donner tort.
Artiön Laergûl
Modérateur
Nombre de messages : 1629 Âge : 27 Date d'inscription : 23/01/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 719 ans Taille : 2m54 Niveau Magique : Maître.
Sujet: Re: Il est temps [Artiön] Terminé Mer 23 Oct 2019 - 22:40
Toute la petite troupe, officiers de Daranovar comme de l’armée royale se rassembla sans broncher. Le duel d’égo mort en même temps que celui d’armes, tous – toi y compris – s’appliquèrent à nettoyer les traces de votre affrontement. Virìn était revenue en compagnie d’un éclaireur ramenant à l’archer Daranovan ses flèches. Celles de l’Hestingamor et de Cellin ne furent pas bien difficiles à trouver ; en particulier pour ceux qui en furent les cibles. L’élémentaliste défit son entrelacs rocheux, tandis que tu t’appliquais de ta propre magie à administrer les premiers soins à ceux qui ressortaient de l’entraînement avec quelques ecchymoses. Les animaux furent rassurés, et bientôt il ne resta que les huit soldats, en demi-cercle face à toi, attendant que tu n’abordes enfin le sujet qui les avait poussé à s’affronter.
- Elrendil. tu laisses le temps à l’attention de tous de se poser sur lui Je pense très sincèrement qu’après tes années à assumer la place de Mainyth, il n’y ait aucun de tes frères d’armes qui soit contre l’idée de te voir la prendre officiellement. un regard dans l’assistance te confirme qu’ils n’en pensaient pas moins Tu as toutes les qualités pour, et tu as prouvé être capable de les mettre en œuvre.
Seulement, ils le savaient tous, si tu ne te contentais pas de l’adouber, c’est qu’il y avait autre chose. Autre chose que même inconsciemment, ses hommes avaient dû ressentir.
- Cependant ! tu fais un pas en direction de l’elfe, les yeux vissés dans les siens dans une expression d’une sévérité extrême Je pense aussi que si la milice ne t’a pas tout naturellement proposé de reprendre son Commandement, c’est à cause de deux grands problèmes. tu déposes ton heaume au sol, pour te libérer ta seconde main Ça, ta paume empoigne son épaule abîmée et ça. l’index de ton autre main se dépose contre son larynx Aussi grand stratège que tu puisses être, aussi consciencieux que tu sois, et aussi charismatique que l’on puisse te trouver, tu es un estropié Elrendil, et le rôle des estropiés n’est pas de protéger les bien-portants. tes pupilles glissent vers l’Hestàmor puis vers l’Hest’queni avant de revenir à lui Ton épaule rend ton corps plus lent que ton esprit, et ta voix a besoin de trop d’efforts pour être entendue. Un officier aussi respecté que toi dont la voix peine, c’est normalement le signe d’un grand danger. ton doigt quitte sa gorge pour se diriger vers l’élémentaliste D’où la réaction disproportionnée de l’Hestàmor. Et je pense que tu l’as vu, avec un membre faible, tu es dans l’impossibilité d’en gérer les conséquences à temps. Certes, tes frères d’armes et toi restez des combattants émérites, et même dans ces conditions la victoire vous est accessible… mais à quel coût ?
L’une de tes mains se saisit de l’arrière du crâne du soldat d’infanterie et l’autre de son épaule. Tu ler le rapproches de toi, et baissant la tête, tu poses ton front contre le sien dans un geste tenant moitié de la réprimande, moitié du réconfort.
- Pour l’instant nous ne sommes pas au front Elrendil, mais tu sais comme moi que le temps est court. comme un père voulant le mieux pour son enfant, ton ton est dur, mais empreint d’affection Prends ce temps-là pour te faire soigner et reprendre possession de ton corps. tu le lâches, t’écartes et lève le menton avant de terminer Je ne tolérerai pas du Mainyth de mon armée qu’il ne soit pas la meilleure version possible de lui-même.
Nombre de messages : 146 Âge : 33 Date d'inscription : 17/11/2013
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 464 ans Taille : 2m Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: Il est temps [Artiön] Terminé Ven 25 Oct 2019 - 22:13
Les mots prononcés par l'Aran le heurtèrent avec la violence de mille lances. Il n'y avait eu nuls détours, nuls sous-entendus. La sentence fut tout simplement brutale et le priva un instant de la possibilité de rebondir pour tenter de se défendre. En aurait-il eu le droit ? Il avait rejoint l'armée royale, plusieurs siècles auparavant, en acceptant de ne jamais porter la voix contre son Roi. Alors une fois la surprise passée, Elrendil comprit qu'il n'aurait été nullement utile de s'opposer à ce jugement, si surprenant soit-il. Une chose pourtant avait été balayé en un revers de main : sa fierté. Qu'existait-il de plus précieux que l'orgueil d'un guerrier ? Toute l'Anëh était réputée pour ses taledhels démesurément fiers aux prétentions souventefois absurdes. Lui s'était toujours senti étrangers à ces êtres qu'il répugnait.      Il eut pourtant le sentiment d'en faire partie le temps de quelques instants.      – Aran Lïn... exhala-t-il péniblement tout en jetant un œil à ses compagnons restés silencieux tout du long. Vos paroles m'affligent, mais je les accepte. Je les accepte car tout ce que vous avez dit est vrai.      Tout était vrai, oui. Il n'avait jamais caché à ses frères les blessures reçues au combat. Son épaule avait une faiblesse, tout comme sa gorge. Comment les cacher ? Pourquoi l'aurait-il fait ? Des siècles qu'il les portait avec lui. Ces mêmes siècles durant lesquels il avait appris à les dompter pour s'en faire des forces. Moins parler lui avait permis de mieux voir, de mieux comprendre. Son épaule quant à elle, lui avait appris à mieux exploiter les failles de ses adversaires à son tour. Ces défauts, devenus des qualités, lui avaient fait monter les échelons, devenant alors Lieutenant des épéistes, puis Hest'mahtari de l'infanterie toute entière afin de protéger l'Anaëh de ses ennemis. Et il n'était pas le seul dans cette armée royale à avoir accumulé les blessures et les failles. Cette armée était pleine d'estropiés que l'on appelait aussi vétérans. Pas aussi frêles et souples que des recrues, certes, mais suffisamment assagis pour apprendre de leurs blessures et faire en sorte qu'elles ne se reproduisent jamais sur un champ de bataille. Les capitaines qui l'entouraient, au passé aussi ancien que le sien, n'étaient pas non plus exemptés de ces tares qu'ils traînaient tout comme lui dans leurs sillons. Dans le regards qu'ils lui octroyèrent, il eut soudainement l'impression qu'ils étaient restés à ses côtés dans tout ce moment douloureux. C'était là, après tout, la promesse qu'ils s'étaient faites en devenant des frères jusqu'à ce que la Prime forêt finisse par les rappeler à elle.      – Je vous obéirai, Aran Artiön.      Il enleva une à une les diverses parties de son armure, tout en retirant en premier son heaume qu'il ne quittait pourtant presque jamais. Certains purent découvrir sans-doute sa tête pour la première fois. Ils durent voir aussi le visage d'un taledhel blessé à la fierté brisée.      – Je vous demande maintenant et très humblement le droit de me retirer de votre armée, Aran Lïn. Je ne veux être un fardeau pour mes frères, ni pour vous même qui ne devait être entouré que par les meilleurs.      Désormais dépourvu de toute son armure, il s'inclina une fois encore devant l'Aran avant de saluer les capitaines de l'armée royale qu'il avait eu l'honneur de commander depuis le départ de Kelendil. Ceux-là le lui rendirent d'ailleurs en s'agenouillant pour lui témoigner leur respect. Et... de toute sa vie, l'Hest'Mahtari réalisa qu'il n'avait jamais connu de si grand honneur que celui-ci.
     Une page de sa vie venait de se tourner.
Artiön Laergûl
Modérateur
Nombre de messages : 1629 Âge : 27 Date d'inscription : 23/01/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 719 ans Taille : 2m54 Niveau Magique : Maître.
Sujet: Re: Il est temps [Artiön] Terminé Ven 25 Oct 2019 - 23:40
Tu ne pensais pas avoir frappé si fort. Ainsi tu te trouvas profondément surpris de la réaction d’Elrendil. Certes, tu n’étais pas Roi depuis bien longtemps. Certes, même en tant que soldat tu n’avais pas particulièrement eu l’occasion de le côtoyer de près. Mais Elrendil ne t’avait jamais frappé comme étant quelqu’un capable de démonstrations aussi… dramatiques. À le voir se débarrasser une par une de chacune de ses pièces d’armurerie, ton visage s’est d’abord métamorphosé d’une moue sévère à une mine hautement perplexe, puis d’une mine perplexe à un masque d’incrédulité, pour finalement manquer de littéralement fondre sur place au moment où il te déclara désirer se retirer de la milice.
L’un de tes sourcils se soulève, et ta bouche s’entrouvre sans que tu ne réussisse à en extirper un mot. Ton regard parcourut l’assistance dans une expression déconfite, incapable qu’il était de saisir ce qu’il se passait exactement face à toi. Etais-ce une plaisanterie ? Etais-ce prémédité ? S’étaient-ils déplacés avec pour seul but de t’infliger ce malaise ? Ou alors n’avais-tu simplement pas été assez clair ?
- Elrendil ? tu penches la tête sur le côté, ton timbre tout de suite beaucoup moins cérémonieux Je sais n’avoir aucunement le droit de te refuser cette requête… tes sourcils se froncent un peu plus mais je trouverais bien triste de voir partir à la retraite l’elfe que je viens d’appointer au poste de Mainyth.
Tes bras pendant se ressaisissent et tes mains se posent sur tes hanches en une position traduisant un embarras tout sauf régalien.
- J’aimerais juste que tu prennes le temps, tant que tu en as l’occasion, de régulièrement passer en dispensaire, que l’on guérisse tes vieilles blessures. ton faciès finit par se détendre Il n’y a pas de raison que tu conserves aussi longtemps des blessures handicapantes lorsque l’on a des soigneurs aussi compétents. Elles t’ont déjà bien assez appris.
Des vétérans attachés à leurs cicatrices tu en connais trop pour les compter. Des blessures avec leur histoire, tu en connais tout autant. Des soldats laissés estropiés après une bataille, ayant plus d’une fois été de corvée de mouroirs, tu en as vu… mais les hôpitaux des villes n’étaient pas des mouroirs ! Tant que vous n’étiez pas en campagne, vous aviez le temps de vous soigner… et heureusement ! Quand vous étiez loin d’être aussi nombreux que les Arïn de Péninsule, ou aussi enfiévrés que vos cousins d’Elda, chacun de vos vétérans n’en devenait que plus précieux. Vous ne pouviez tout simplement pas vous permettre de les laisser s’affaiblir. Vous n’aviez jamais pu.
Un vétéran refusant qu’on lui guérisse une blessure potentiellement inhibitrice, c’était généralement un vétéran considérant ladite blessure comme étant celle de trop. Un vétéran véritablement estropié était un vétéran retraité… et cela te faisait d’autant plus craindre d’avoir accidentellement provoqué une soudaine – et triste – réalisation chez l’Hest’Mahtari.
Venais-tu vraiment de perdre ton Chef des Armées ?
Nombre de messages : 146 Âge : 33 Date d'inscription : 17/11/2013
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 464 ans Taille : 2m Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: Il est temps [Artiön] Terminé Sam 26 Oct 2019 - 11:29
Une chose cassée l'était pour toujours. Peu importe la colle pour replacer les morceaux; une fine et invisible faille resterait à l'endroit même de la brisure et constituerait pour la suite une « faiblesse », une « douleur ». C'était là ce qu'il lui était arrivé lorsqu'une flèche daedhel s'était fichée dans son épaule, le transperçant de part en part. S'il n'y avait eu que ça encore ! Car la pointe avait été empoisonnée et avait causé de nombreux dommages en se répandant dans son corps. Des soigneurs de l'armée royale s'étaient aussitôt affairés à extirper tout le venin, mais cela n'avait été suffisant. Il hérita d'une profonde douleur, invisible et lancinante que des dizaines d'autres soigneurs, militaires et civiles ; dont même des mages, n'avaient réussi à l'en débarrasser. Sinon quoi, il n'aurait assurément pas attendu ce jour pour prendre conscience de la nécessité de se faire soigner.      Quant à la gorge à présent, elle avait été impactée par des débris provoqués par une explosion arcanique lors de la défense d'Ellyrion, le privant de sa voix durant les jours qui suivirent. Là aussi il passa entre les mains expertes de savants pour s'en remettre. Il lui fallut des mois entiers pour recouvrer totalement sa voix. Mais une chose s'était également cassée, dont même tous les soins prodigués n'avaient su le guérir complètement.      Sa plus grande interrogation actuelle était donc de savoir où il pourrait bien aller pour qu'on le guérisse définitivement ? L'Aran, au contraire, s'était inquiété pour une toute autre chose en pensant qu'il lui demandait de quitter son armée. Pour le coup, la réponse serait assez aisée.      – Seule la mort peut permettre à un frère de l'Armée Royale de la quitter. Je ne puis donc vous demander la retraite, ni même vous ne pourriez me l'accorder, Aran Lïn. Ce que je vous demande, néanmoins, c'est de me donner la permission d'abandonner mon poste tout le temps qu'il me faudra pour trouver un guérisseur capable de venir à bout de ce que tant d'autres n'auront réussi à accomplir avant lui. Et pour cela, j'ignore combien de temps cela prendra, ni même si je serai de retour lorsque l'Anaëh devra se protéger de nouveau de ses ennemis.      Il vint se mettre au côté du cheval qui avait été confié à l'Hest'queni un peu plus tôt. Celui-ci s'était remis peu à peu de sa chute et avait fini par se calmer. Un autre estropié comme lui avec qui il ferait la route, réalisa Elrendil.      – Je ne reviendrai que lorsque je ne serai plus un fardeau, ni pour vous, ni pour mes frères, affirma-t-il avant de grimper sur selle.
Artiön Laergûl
Modérateur
Nombre de messages : 1629 Âge : 27 Date d'inscription : 23/01/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 719 ans Taille : 2m54 Niveau Magique : Maître.
Sujet: Re: Il est temps [Artiön] Terminé Sam 26 Oct 2019 - 13:13
Quel soulagement ne fut pas le tien lorsque le soldat clarifia sa position. Un soupir t’échappa, et ton faciès retrouva des dispositions plus affables. Un sourire même vint le décorer, tandis que tu réfléchissais à là où la nouvelle quête d’Elrendil pourrait l’emporter. Pour une part – celle qui est à tes yeux la plus importante – tu crains malheureusement pour lui qu’elle ne soit pas bien excitante, mais pour ce qu’il s’agit de sa voix… qui sait là où elle pourrait le mener ? Peut-être le Doyen de l’Académie trouverait-il en lui un nouveau mystère à élucider.
- Soit. tu hoches une fois la tête Pour ton épaule, va voir les prêtres de Kÿria d’Ardamir. S’il y a au moins un point positif aux difficultés qu’ils ont connu ces dernières années, ce sont les découvertes qu’elles ont forcé. Là-bas tu seras entre de bonnes mains.
Ton expression se durcit légèrement, reprenant la paternelle sévérité que tes frères d’armes de longue date ne connaissent que trop bien. Ce que vit actuellement Elrendil, tu l’as vécu lors de ton accession au Trône. La sensation de ne pas avoir le choix entre être parfait et être un fardeau. La sensation de ne pas mériter de porter ce titre tant que tu ne serais pas apte à l’assumer de la manière la plus optimale qui soit. L’envie de reculer, de t’en aller, pour ne revenir que lorsque tu te sentirais les épaules assez larges pour porter tout ce que l’on te demandait de porter.
Sauf que de la même manière que ce n’était pas ce que les Sylvains attendaient de toi, ce n’est pas ce que tu attends d’Elrendil.
Ses compétences, Elrendil les a prouvées par maintes fois. Voilà des siècles qu’il se bat malgré ses faiblesses. Des siècles qu’il excelle malgré ses faiblesses. Aujourd’hui, ses faiblesses peuvent être guéries, et tu exiges qu’elles le soient, parce que tu veux à terme, qu’il soit la meilleure version de lui-même. Tu veux qu’il s’applique à atteindre cela. Pour autant, tu ne considères pas ce qu’il est aujourd’hui comme inadéquat. Au contraire, tu es là pour l’épauler ; comme ton peuple l’est pour toi. Mais il t’aura fallu une violente leçon d’humilité pour le comprendre. Peut-être en faudra-t-il autant pour lui.
Le temps passé à réfléchir n’est jamais perdu.
- Sache, par contre Elrendil, qu’entre être le parfait Mainyth que je te sais capable d’être et être un fardeau il y a un gouffre. tu marques une courte pause Ne vas pas croire qu’il te faut le traverser alors que tu termines déjà presque l’ascension du bon versant.
Tu prends un pas de recul, que tous les soldats présents soient dans ton champ de vision. Un dernier signe du menton en direction d’Elrendil, puis c’est à tous que tu t’adressais.
- Tout est dit. tes bras passent dans ton dosMaethyr, je vous fait confiance pour assurer que le congé de l'Hest'Mahtari puisse être pris en toute tranquillité d'esprit. et si tu le lui as accordé si aisément, c'est que tu ne doutes d'aucun des elfes ici présents Maintenant, rompez.