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| La Geste d'Hedda | |
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Auteur | Message |
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Gaubert de Prademont
Humain
Nombre de messages : 268 Âge : 39 Date d'inscription : 23/10/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 51 ans Taille : 1m74 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: La Geste d'Hedda Mar 26 Nov 2019 - 19:57 | |
| Que la nuit fut belle et alcoolisée. Les hommes chantaient et dansaient, célébrant leur joie d'être en vie et d'avoir terrassé la menace qui pesait sur l'Hedda. Le son des chopes qui s'entrechoquaient rythmait les ballades militaires et autres chansons paillardes qui retentirent toute la nuit. Les fouflinois ne purent fermer l'oeil, pour sûr, et les fouflinoises s'étaient invitées à la fête en entendant que le comte et ses preux arrosaient leurs victoires généreusement.
Ruthger prouva une nouvelle fois ses talents, et pinçant les cordes d'un luth pour entraîner les soldats dans ses ritournelles. Les hommes frappaient dans leurs mains et pour donner la mesure et parfois osaient accompagner la voix mélodieuse du seigneur de Lourmel pour reprendre en choeur les refrains. Gaubert levait son verre à la santé des sacrifiés, en chantonnant sur les airs légers que le Ierhold jouait. Assuré que les blessés avait été pris en charge par l'apothicaire, il pouvait maintenant profiter de la ripaille avec ses alliés du jour.
Une jeune femme voluptueuse du nom de Josepha vint tourner autour du comte en dansant avec deux de ses camarades. La chair pouvait faire tourner les têtes et échauffer quelques esprits. Pourtant, en dehors de quelques heurts vite calmés par les officiers de chaque faction, chacun put tâter du sein et de la fesse sans faire de jaloux. La fouflinoise n'était pas farouche et la petite Josepha ne faisait pas exception. Gaubert la fit s'asseoir sur ses genoux au gré des chopines et des danses. La gueuse avait la poitrine et la fesse galbée, comme il l'appréciait. Le Prademont n'était peut-être plus le jeune coureur de jupons qu'il avait été dans ses jeunes années, mais il demeurait vigoureux et son veuvage ne lui imposerait aucune culpabilité, ni scène de ménage. Il palpa la cuisse de Josepha, qui gloussa en regardant ses camarades qui tournaient autour des gardes qui entouraient Gaubert.
La fin de la soirée fut une ôde à Arcam, chanté par la petite Josepha tandis que le comte, rond comme une queue de pelle, mais tendu comme le manche de cette dernière, la besognait fougueusement. Et au petit matin, Gaubert émergea de son sommeil, la tête délicieusement calée entre deux oreillers doux et moelleux. D'une main, il voulu en écarter un pour voir si la lumière du jour filtrait à travers les volets. Il découvrit alors que sur ce gros coussin doux, il y avait un mamelon, large et rose. Il lui fallut quelques instants pour rassembler ses esprits et réaliser qu'il s'était assoupi, sur Josepha, la tête entre les seins, ses cuisses enserrant encore sa taille, et les chausses sur les chevilles. La gueuse continuait de somnoler lorsqu'il se redressa, cul nu, et émit un petit grognement désaprobateur avant de se tourner sur le flanc, dévoilant une nouvelle fois ses fesses bien rondes. Par Tyra, qu'est-ce qu'il y avait de plus beau au monde qu'un cul de bonne femme ? Regardant autour de lui, le comte se souvint qu'il avait réussi à emmener la rombière dans une chambre à côté de la salle qui avait accueilli la fête nocturne. Il releva ses chausses et renoua les cordons autour de sa taille avant d'ouvrir la porte pour découvrir un gros tas de soldats dormant les uns contre les autres, en ronflant comme des sonneurs.
Il ouvrit la porte de l'auberge, il avait besoin de vidanger sa vessie qui était prête à exploser des excès de la veille. Il était vaseux et le pas n'était pas des plus assurés, mais étonnament, il ne ressentait aucune migraine. Probablement que Josepha lui avait aspirait toutes les mauvaises humeurs qui macéraient sous la caboche et vous faisait cogner les temps comme un tambour. Le soleil pointait à l'est, dardant ses rayons orangés sur les toits de chaumes de Fouflins. Faisant quelques pas, il se soulagea contre le mur de l'auberge avant de revenir à l'intérieur. L'odeur d'alcool le saisit alors, encore plus forte depuis qu'il avait rempli ses poumons de l'air frais du matin. La porte claqua derrière lui et il réveilla quelques soudards qui avait roulés sous la table, dans un concert de murmures désapprobateurs.
Il aperçut alors Ruthger, devisant avec un de ses hommes qui affichait une mine déconfite. Le comte s'approcha de son camarade, et posa ses fesses sur un tabouret qui faisait face au serramirois, après avoir pousser un de ses chevaliers ronflant sur la table.
Messire Ruthger, quelle nuit mémorable ! À la hauteur du combat que nous avons livrés !
Il se saisit d'une coupe à proximité, toujours à moitié rempli d'un hypocras qui sentait la canelle et en sirota une gorgée.
Dites-moi, mon ami, souhaitez-vous repartir immédiatement, ou seriez-vous enclin à m'accompagner jusqu'à Odélian ? Vous pourriez ainsi rencontrer mon fils et futur écuyer de votre maisonnée. Dans tous les cas, notre route sera la même, au moins jusqu'au terres d'Escault. Bien entendu, rien ne vous y oblige, vous avez sûrement à faire sur vos terres.
Dernière édition par Gaubert de Prademont le Jeu 5 Déc 2019 - 17:27, édité 1 fois |
| | | Ruthger de Lourmel
Humain
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| Sujet: Re: La Geste d'Hedda Mer 27 Nov 2019 - 8:27 | |
| Ruthger mit un peu de temps avant de se concentrer sur la silhouette du comte, qui venait de s’asseoir sur un tabouret devant lui. Toujours debout sur la table, le chevalier serramirois essayait de se focaliser sur Gaubert, qu’il trouvait fort rajeuni par rapport à hier. Afin de mettre un terme à l’horrible gueule de bois, Ruthger, lui, avait besoin de boire à nouveau un peu d’alcool afin qu’elle s’estompe rapidement. Précautionneusement, il descendit de la table en sentant qu’à chaque mouvement brusque, il risquait de secouer sa caboche. Une fois en bas de la table, il se saisit d’une coupe de vin à moitié vide, qu’il vida sans sommation. Il aurait sans doute une haleine de dragon, mais sa bien-aimée était encore loin.
« Por sur, sire Gaubert ! J’estois prest à chevaucher jusqu’en Odélian-la-Cité, prendre vostre fils Sulpice sous mien giron. Las, il me falloit quelques temps por presvenir ma goule de boy… Gontran ! Va-t-en resveiller Unferth, et les austres ! »
Le chevalier-paysan acquiesça en grommelant. Lui aussi connaissait un tempétueux début de matinée dans sa tête, mais n’avait pas le droit au même traitement. Il se dirigea vers la silhouette endormie du grand Unferth, qui lui aussi avait passé la nuit entre les cuisses d’une ribaude qui s’en était allée au petit matin. Il le secoua doucement, mais rien n’y fit. Gontran eut alors une idée. Il approcha son visage de l’oreille du chevalier et murmura :
« Les gobelins sont là ! »
Les yeux du géant s’ouvrirent comme si l’on avait sonné les matines à côté de lui. Il se releva d’un bon, essayant de défourailler son épée. Tout ce qu’il parvint à faire, c’est se vautrer à terre en glissant dans une flaque de bière. Les quelques membres de l’équipée déjà réveillés s’en gaussèrent, tandis que l’intéressé se lançait dans une litanie fort insultante pour les lignages des plaisantins. Les gens hésitaient à venir l’aider, car il était encore blessé à la clavicule et au visage, mais menaçait quiconque de l’approcher.
Une fois tout ce beau monde réveillé, les vessies soulagées et les chausses remontées, la coterie serramiroise se réunit autour de son chef, qui convainquit ses hommes de se joindre à lui dans le détour qu’il faisait par le fief du comte afin d’aller chercher son nouvel écuyer. Sulpice serait sans doute surpris par la vitesse à laquelle se déroulerait son départ d’Odélian. Quand bien même, les hommes s’étaient arrangés entre eux, et son devoir était de leur obéir. Sur la promptitude avec laquelle le garçon le suivrait, il pourrait mesurer son obédience aux traditions et aux ordres, un premier pas qui le mènerait vers la discipline qui faisait du Nord le bras armé de la Péninsule.
Il fallut près d’une heure à tout le monde pour se lever, et une autre pour que tous les blessés soient pris en charge et le convoi organisé. Durant ce laps de temps, Ruthger observa les paysans leur jeter des œillades, parfois curieuses, parfois teintées de mauvais sang. Gontran, lui, devinait bien pourquoi les villageois n’étaient pas contents : le parti avait bien profité de leurs femmes, et il se doutait que certaines étaient déjà mariées. Fort heureusement, les Fouflins ne restaient pas au village. Ils avaient du travail dans la forêt : boucher la grotte était d’une importance capitale. Aussi, ils ne causèrent pas trop de problème, d’autant qu’il aurait été fort malhabile de régler ses comptes avec la noblesse lorsque tout ce que l’on possède émane directement d’elle…
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| | | Gaubert de Prademont
Humain
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| Sujet: Re: La Geste d'Hedda Mer 27 Nov 2019 - 14:35 | |
| Il était formidable d'assister au réveil de la troupe embrumée par l'alcool. Les bouches étaient pâteuses et il flottait dans l'air une odeur lourde tant les haleines étaient chargées. Les hommes se mirent en branle et Roland du botter quelques arrières trains pour que les rangs soient correctement formés. On alla s'enquérir de la survie des blessés et le comte donna quelques pièces au bailli Eustache pour le dédommager de l'emprunt d'un chariot à fond plat, ainsi que pour les quelques meubles brisés qui s'étaient amoncelés dans l'auberge. Ils avaient su faire bamboche mais Gaubert souhaitait malgré tout que les gueux n'en gardent pas un souvenir austère. Déjà que quelques unes des femmes du hameau donneraient naissance à quelques bâtards dans trois mois, au moins l'argent apaiserait leur colère. Et puis cela leur donnera une paire de bras suplémentaire pour travailler au champ, ils ne s'en plaidraient pas, du moins ils n'oseraient pas s'en plaindre trop fort.
La côterie quitta le hameau après avoir assiter au départ des travailleurs vers la forêt. Roland avait donné des instructions précises à Eustache, qui devait envoyer une missive dès que la tâche était accomplie. Les fouflinois observèrent les soldats s'en aller avec soulagement et amertume dans le regard, mais les braves n'eurent même pas un regard en arrière lorsque les toits disparurent derrière la ligne d'horizon. Henri demeurait silencieux et lorsque les murs de Librecourt se découpèrent dans la plaine, il se dirigea vers son fief après avoir souffler quelques salutations. Le jeune homme enthousiaste de la veille n'était plus que l'ombre de lui-même. Gaubert était certain qu'il recevrait bientôt des nouvelles de son père et il ne serait pas heureux.
Gaubert continua sa route, entouré de ses gardes, menés par Roland, chevauchant la tête haute comme à son habitude, et des serramirois qui avaient visiblement bien plus de mal que les odélians à se remettre de la célébration de la veille. Pourtant, tous les preux avaient arrosés leur victoire, mais les serramirois avaient peut-être plus de mal à supporter l'eau-de-vie distillée dans les campagnes du comté. Ils continuèrent sur la route, longeant les terres de Braicam sous les doux rayons du soleil.
Puis soudain, en début d'après-midi, s'extirpant des champs et de la plaine, Odélian apparut. Par la Damedieu, qu'elle était belle cette ville. Une place forte, trapue, aux murs hauts qui surplombaient le plat pays. Les faubourgs entouraient la première enceinte comme un écrin qui bourdonnait des va-et-vients des marchands. Au loin, un troupeau de chevaux galopaient dans les pâturages, suivi par leurs propriétaires qui les escortaient vers le sud à la recherche d'herbe plus grasse.
La troupe nordienne remonta les rues de la ville, accueillis par quelques saluts enthousiastes de la part des habitants qui reconnaissaient leur suzerain. Ils franchirent la Porte qui menait à la cour du château au trot et les serviteurs se précipitèrent à leur rencontre. Gaubert donna ses ordres avant même de descendre de Targon.
Ola mes braves ! Faites appeler mon fils ! Dites-lui que j'ai trouvé son parrain et qu'il se prépare sur-le-champ !
Il démonta avant de se tourner vers le sergent de la garde.
Roland ! Veuillez escorter les braves guerriers du seigneur de Lourmel jusqu'au Fort du Bélier. Qu'on leur serve un repas chaud et qu'on leur trouve une couche si ils en ont besoin. Ce sont nos frères d'armes, je veux qu'ils reçoivent tout le confort qu'ils méritent ! À vos ordres, Monseigneur !
Le brave moustachu invita d'un geste de la main leurs alliés à le suivre vers le Fort, légèrement plus à l'ouest de château.
Rutgher, j'aimerai vous présenter votre futur bachelier. Prenons un vrai repas avant que vous repreniez la route ! Ce ne sont pas les malheureux quignons de paix avalés depuis hier qui m'ont rassasié et je suis sûr qu'il en est de même pour vous !
Sur ses mots, il indiqua l'entrée avec un sourire aimable sur le visage. Après la bataille et la beuverie, il était temps de se remplir la panse un peu mieux qu'avec de la boisson, et l'odeur de poularde mijotant dans son jus aux légumes venait lui chatouiller les narines autant que l'extomac. Cela laisserait le temps à son fils de rassembler ses affaires pour les rejoindre dans la salle à manger.
Dernière édition par Gaubert de Prademont le Jeu 5 Déc 2019 - 17:28, édité 1 fois |
| | | Ruthger de Lourmel
Humain
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| Sujet: Re: La Geste d'Hedda Mar 3 Déc 2019 - 9:20 | |
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Le dîner dans la grand’salle fut copieux, les dieux en soient loués. Ruthger aurait pu manger un troupeau de païms, après avoir respecté le régime d’un ascète et guerroyé comme dans sa prime jeunesse. La longue battue se terminait sur une note joyeuse, presque prompte à effacer les horribles destins de certains héros tombés dans la bataille. La maisonnée de Gaubert délecta le seigneur lourmelois de sa présence, bien qu’elle n’eut pas été au complet.
Néanmoins, à la fin du repas, Ruthger fut introduit à celui qui allait devenir son bachelier. Le jeune homme avait sans doute déjà été page à la cour d’un autre, mais à présent, il allait recevoir un entraînement rigoureux qui allait exiger de lui qu’il se surpasse. Plus jeune, le puîné Ierhold avait appris à la dure auprès de son oncle Ralf, il n’épargnerait rien à Sulpice. Pourtant, ce ne serait pas la seule chose qu’il enseignerait à son apprenti : la poésie et la musique faisaient autant partie de la chevalerie que l’art de la guerre, selon Ruthger.
Sulpice avait l’apparence ingrate de ceux qui transitaient de l’enfance vers l’âge adulte. Des oreilles énormes, un visage recouvert de boutons et un corps en pleine mutation. Son nouveau parrain se dit qu’il était sans doute temps de le prendre en main, afin que sa formation le transforme en un courageux et vigoureux guerrier au service des Cinq et de son père. Un garçon digne d’être comte après lui. Ruthger sourit.
Peut-être même, un garçon digne de sa propre fille, lorsqu’elle viendrait en âge.
L’heure du départ avait sonné. Les chevaliers serramirois s’étaient restaurés, et certaines amitiés, qui s’étaient liées sur le champ de bataille et suite à la beuverie ayant suivi, s’officialisèrent par des adieux plus fraternels. Des poignées de main furent échangées, parfois des accolades. Ruthger, lui, se saisit de l’avant-bras de Gaubert, dans un adieu viril et militaire, qu’il ponctua de ces dernières paroles :
« Sur mienne vie, c’estait là grande bastaille menée vec moult courage et ire du divin Othar. Je n’avois point bastonné ainsi depuis un fort long temps. Merci mille fois por ceste bielle adventure en la gaste Hedda. J’en écrirai geste ! »
Son sourire charmeur était toujours au rendez-vous, un sourire qui parcourait également la troupe des chevaliers partis depuis Lourmel. Un seul homme ne souriait pas. Gontran contemplait d’un visage gris les derniers échanges entre deux hommes de lignages aussi vieux que les temps de la Conquête. Ils gloussaient, se flattaient, s’ébaubissaient de leurs talents au combat et de leur capacité à détruire et à vaincre. Mais tous ceux qui étaient morts pour leur légende étaient un peu plus oubliés à chaque éclat de rire, à chaque nouvelle ligne de poésie que Ruthger créait pour sa prochaine geste. Le temps les ferait disparaître, et ne subsisteraient des sacrifiés que les quelques bribes de mémoire de ceux ayant combattu à leurs côtés, avant d’eux-mêmes trépasser, et d’emporter ces derniers souvenirs dans la tombe.
Sur cette dernière note amère, il enfourcha son cheval. En tant que chevalier-paysan, il n’avait pas le même sang pur que les autres preux qui l’entouraient. Son âme, en revanche, était bien plus proche d’être pure que celle des hypocrites qui garnissaient la troupe.
Cette dernière s’éloigna d’Odélian avec la tête haute, et un hôte de choix. Couverts de lauriers et du butin de leurs pillages, ils fanfaronnaient à en faire rougir les dames. Ruthger avait une histoire à écrire. Mais avant, Gontran avait à parler à Ruthger.
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| | | Gaubert de Prademont
Humain
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| Sujet: Re: La Geste d'Hedda Mer 4 Déc 2019 - 19:21 | |
| Le repas fut copieux, remplissant la panse de nos deux héros comme il se devait. Un rot tonitruant ponctua le festin, slauant le talent des maîtres-coqs qui avaient oeuvrés à rassasier Gaubert et son invité. Sulpice les rejoignit alors qu'on venait de servir le digestif, un petit alcool de pomme bien corsé qui aidait à faire tomber toute la nourriture au fond de l'estomac. L'adolescent avait revêtu une tunique de voyage et chaussé des bottes en cuir, idéales pour la chevauchée qu'il allait entreprendre jusqu'à Lourmel. Il se montra un brin timide face à la verve fleurie de Ruthger, mais son père ne doutait pas qu'il se ferait à l'ancien parlage qu'aimait le Ierhold.
Alors que la côterie serramiroise remontait en selle, dans des adieux virils et sincères, Gaubert posa une main sur l'épaule de son fils et se pencha légèrement en avant.
Tu es entre de bonnes mains, mon fils. Ecoute attentivement les conseils du seigneur Ruthger et rends-moi fier.
Sulpice hocha de la tête sans dire un mot de plus. Le petit avait l'oeil légèrement humide de dire au revoir à son père et à ses soeurs. Vaast, le maître d'armes était là également, regardant fièrement son jeune protégé partir parfaire son apprentissage. Ruthger saisit alors l'avant-bras du comte, les deux hommes s'empoignant avec respect.
Sur mienne vie, c’estait là grande bastaille menée vec moult courage et ire du divin Othar. Je n’avois point bastonné ainsi depuis un fort long temps. Merci mille fois por ceste bielle adventure en la gaste Hedda. J’en écrirai geste ! Il me tarde de l'entendre, mon ami. Sachez que vous serez toujours le bienvenu en Odélian !
Ayant entendu les talents de chanteur et de poète du serramirois pendant leur halte à Fouflins, Gaubert savait que la saga serait épique et qu'on la chanterait bientôt dans tous les castels du Nord. Quelques minutes de légende pour rendre honneur aux braves qui avaient péri pour restaurer la paix autour de l'Hedda. Il leva la main pour faire un dernier au revoir à la troupe qui s'éloignait et à son fils qui se retourna une dernière fois vers son vieux père.
FIN |
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