La chasse aux sorcières[Achevé]

Cela faisait maintenant plus de 8 heures que Valandil sillonnait les sentiers difficiles et boueux des marais de Faélia. Accompagné de son destrier Läeril, il avait prénétrer la brèche Nord pour ainsi contourner le lac d'Uraal et entrer dans ces marais nauséabond et sombre. Il se souvenait précisemment son petit entretient avec Finrod à la bibliothèque d'Aleandir, il se devait d'aller voir cette sorcière qu'était Illyana Silva, cette elfe-noire qui avait rompue avec sa tradition maternelle.

La nuit approchait à pas de loup. Le soleil semblant s'y sauver, abritait ses rayons au delà de l'horizon, comme si le grand oeil blanc qui se hissait tranquillement au dessus des cieux, faisait craindre la lumière. Dans la noirceur, Valandil alluma une torche. Il ne restait alors que lui, son companion de route et un silence affreusement étrange, ne laissant que le bruit de ses pas dans la mare visceuse ainsi que les nombreux moustiques et animaux errants autours d'eux. Cette nuit n'avait rien d'accueillante, et encore moins d'hospitalière. Valandil choisit alors de ne point se coucher et de continuer sa route à même la nuit, que même ses yeux d'elfe avaient beaucoup de mal à percé. Pour la vingtième fois, il regarda la carte à nouveau et tenta de s'y retouver. Il ne devait pas y être très loin.

En plein milieu de la nuit, sortant d'une étrange transe comme lorsqu'on sort d'un rève éveillé, Valandil apperçu au loin de bizarres petites lumières. Dansantes au gré du vent, mais statiques comme les arbres, il ne s'agissait pas de lucioles mais bien de torches répartient aléatoirement dans un rayon plutôt grand. En y avançant de plus prêt, il y remarqua la constitution de ces torches, faites de vieilles branches mortes plantées à même le sol dans un environnement plus qu'étrange. Il décida alors de mettre pied à terre. En replaçant le harnois, il chuchotta de douce parole à Läeril pour le calmer de son envrionnement dangereux. Il prit d'ailleurs soin de ne pas attacher le cheval à un arbre pour lui faciliter la fuite.

La mare lui montait jusqu'en haut des chevilles, ses déplacements étaient relativement embêté par cet environnement. Les couleurs ressortant du noir de la forêt passaient d'un brun liquide et huileux, à un gris verdâtre et terreux. Les bras des arbres semblaient même vouloir prendre Valandil et lui réserver les pires châtiments. Pourtant, ils se laissaient glisser au gré d'un vent nausébond, comme s'il offrait à Valandil l'occasion de se jeter dans la geule de la bête. Au loin, il apperçu une grande tente en forme de cône, d'où une colonne de fumé sortait d'un trou tout au haut de la taille d'un homme, s'élevée au beau milieu d'une terre horrible. C'était l'antre de la dame noire.

De la main droite, Valandil tira l'épée qui le protegera. Il avançait tranquillement vers le repère en vérifiant systématiquement s'il n'apercevrait pas un mouvement quelconque. Aux alentours de cette tente, de nombreux ossements jauchaient le sol aux abords de quelques carcasses d'oiseaux. Quelques bûches moisies empilées à la volé se trouvaient à côté de la porte, d'où on pouvait aussi y apercevoir une vieille marmitte trouée qu'une araignée de la taille d'un poing y avait fait son refuge. De la pointe de son épée, il poussa la vieille peau d'animal en guise de porte de la tente et y pénétra, arme et torche à la main.

Sur les murs à l'intérieur de la tente, de nombreux jeux d'ossements, fioles, branches mortes et instruments étranges sillonaient les étagères rustiques et moites. Au centre, des flammes d'un rouge vif étaient assises sur quelques bûches, réchauffant une grosse marmitte noire aux liquides visqueux. À ces pieds, la dame noire enrôbée dans une longue couvertures noire semblait travailler quelque chose d'insolite dans un bol et une longue aiguille. À l'entré de Valandil, elle ne réagit point, ne se leva même aps la tête pour y apercevoir clairement l'elfe intrigué. De la lame de son épée, il pointa la sorcière et brisa ce silence d'enfer.

" Lève la tête et regarde la justice venir prendre son dût, elfe-noire ! Où devrais-je dire Illyana Silva ? Je suis le petit fils du vaillant Gilbrëth Telemnar et je sais que tu étais présente aux évènements de sa mort. Dit moi qu'est-ce qui lui est arrivé lors de ta traîtrise et je t'offrirai une mort sans souffrance !"

Au nom d'Illyana Silva, l'elfe noire leva ses yeux sombres. Son regard était clair, mais noir. Perçant, mais aussi lourd et frappant que la mort qui vous emporte. Elle se leva tranquillement et laissa tomber les objets qu'elle tenait dans ses mains par terre dans un fracas qui fit sursauter Valandil. La pièce sembla alors s'agrandir d'une façon attrocément intimidante. Son corps, allongé et mince, s'abritait de la même couverture qu'auparavent. Elle sortit ses mains de la couverture et y laissa découvrir une dague elfique et un petit flacon noir de l'autre main. Elle se tenait toujours au même endroit, à quelques pas de Valandil.

De sa voix la plus sensuelle et ignoble, elle émit ces quelques mots.

"Telemnar n'est-ce pas ?" Elle sourit
" Ton grand-père était un si beau et vaillant guerrier, tout comme toi mon petit." Elle ouvrit ensuite le bouchon du flaçon de ses dents, toujours aussi doucement que la vitesse à laquelle elle lui parlait.
" Malheureusement jeune elfe, je ne souhaite pas rejoindre mes petits démons se soir par ce temps froid. J'espère que ton grand-père pourra t'expliquer clairement pourquoi il avait décidé de ne pas nous suivres."

À ces mots, elle approcha le flacon nu de la lame de sa dague.

En une éclair, Valandil fondit sur Trielbreena en laissant échapper sa torche. Au contact avec l'elfe noire, il l'agrippa à la gorge de sa main gauche et la plaqua violemment contre la marmitte qui tomba à la renverse à leur côté. Le choc fut si violent qu'il projetta Trielbreena et Valandil au sol, dans un combat rapproché sauvage, il la tenait toujours au cou, mais plus précisemment à la nuque, sous ses longs cheveux noirs et sales, en lui foutant la figure dans la terre humide humectée du liquide brûlant. Elle se débattait d'une force hors du commun. Même avec son entraînement martial et ses techniques de combat, il arrivait très difficilement à la maîtriser.

Au choc, Trielbreena fut projeter contre la marmite bouillante et se retrouva au sol, la figure contre le liquide douloureusement chaud qui lui brûlait le visage. Cela ne servait à rien de tenter de battre ce guerrier par la force. Il détenait un entraînement unique qui avait fait de lui un combattant hors-pair. Par contre, il ne semblait pas connaître l'art des elfes noirs, car avoir été expérimenté, il aurait profité de sa chute pour la transpercer de sa lame le plus tôt possible.

Elle reprit le flacon qu'elle tenait à la main et y coula le reste de son liquide à ses lèvres. D'un geste brusque, elle se retourna agilement face à son agresseur et dos au sol, pour lui mordre, au moment même où il tentait de la reprendre à la gorge, le poignet nu sortant de son bracelet de maille. Les dents affilés, comme celles des bêtes, pénétrèrent la chair jusqu'à l'os dans un bruit de légers craquements insuportable, accompagné d'un cri de douleur profond que Valandil laissa échapper. Elle deserra ensuite la mâchoire et laissa la main retourner à son propriétaire, tout en riant d'un rire gras et affreux. À ce même moment, Valandil la frappa de la garde de son épée directement à la mâchoire, l'envoyant la tête contre le sol dans un choc sourd et puissant.

Valandil venait de lui assener un fort coup, mais il savait très bien qu'il en faudrait assurément plus d'un pour la mettre hors de combat. Il leva alors le bras de son épée et tenta d'en finir pour de bon. Pourtant, sa vision se troubla légèrement au même instant où il perdit l'équilibre et s'accota, à l'aide de sa lame, aux côtés des braise du feu de camp. Trielbreena se leva tranquillement en sourriant, tout en tenant sa dague à la main.

" Qui à t-il, petit elfe ? Tu ne te sens pas bien ? J'espère qu'à ce moment, tu crois avoir fait une grosse bêtise à être venue me rendre visite. Approche petit, je vais m'occuper de toi. "

Elle leva le bras et perça l'armure de Valandil à la hauteur des côtes pour y enfoncer son arme jusque sous les muscles. Valandil tomba à la renverse par l'arrière au contact de l'arme avec sa chair et y entraîna Trielbreena tenant toujours la dague, coincé entre les côtes de sa victime.

Valandil sentit la lame glacée pénétrer entre ses côtes et sous sa chair. Ses yeux s'aggrandirent au dur contact de l'arme sur sa peau. Ses genous fléchirent et il se retrouva à nouveau au sol, connectant par la dague Trielbreena amenant incessemment plus de pression sur la blessure, et Valandil en y opposant sa force en tenant les mains de l'elfe-noire. Malgré cette blessure, Valandil parvint à pousser la lame, ajouté du poid de son ennemi, hors de son armure et la poussa quelques pieds plus loin. En se retournant sur le ventre, la mince pression de son corps exercée sur sa main gauche lui fit particulièrement souffrir. Des pustules d'un rouge vif tirant sur le mauve à quelques endroits, avaient recouvertes cette main, démontrant une enflure sérieuse montant plus haut que le coude. Il prit alors panique et partit tant bien que mal vers la sortit en accrochant au passage de nombreux objets tombant sur le sol humide. Sa vision se troublait à chaque battement de son coeur, la peur avait prit possession de lui.

Il ne cherchait alors qu'une façon de fuir à tout prix.

Au contact du sol, la tête de Trielbreena heurta le sol une seconde fois. Sous l'impulsion du moment, elle ramassa sa dague souillée du sang clair de Valandil, qui se trouvait à ses pieds, et se dirigea dans un pas de course, vers sa victime appeurée.

En poussant la peau d'animal servant de porte d'un large coup d'avant bras, elle apperçue Valandil à quelques pas d'elle, recouvert de cette mare caractérisant ce marais. Son bras gauche semblait recourbé à son corps, un signe que le poison avait commencé à faire effet. Aussi sournoisement que rapidement, elle accourue au dos de Valandil et y planta la dague de toute ses forces au dessus de son homoplate gauche, légèrement sous son épaule. Au contact, le corps de Valandil se raisit instantannement, laissant échappé une forte expiration saccadée. La fatigue poussa Trielbreena à lâcher l'arme. De plus, elle avait aisément comprise qu'elle venait d'infliger un sévève coup au guerrier elfe. Elle le regardait, dos à elle et à genou, la main droite dans la boue, agonisant et tentant de refocaliser sa volonté au combat présent.

L'impact fut particulièrement surprenant et douloureux. L'arme avait aisément percé la dure musculature dorsale de Valandil avant de s'arreter dans un des nombreux os de la cage thoracique. Nul besoin d'avoir eu de nombreuses heures théoriques sur le combat pour facilement recconnaître que Valandil ce dirigeait vers une défaite mortelle face à cette elfe noire. Son épaule était maintenant en morceau, de plus, ce même bras était totalement paralysé de douleur dut à un poison inconnu que seul la sorcière en avait l'antidote. Les pas de l'elfe-noire se firent entendre à nouveau. Il savait quelle se rapprochait pour le coup de grâce, mais que pouvait-il vraiment y faire ? La tension du combat l'avait totalement exténué et les deux coups de dague l'avaient sérieusement blessés. Il sentait ses énergies quitter son corps, à chaque respiration coulait plusieurs goutte de son précieux sang disparaîssant dans la noirceure du marais. La fin approchait, il pouvait facilement l'entendre marchée en sa direction.

" Elle viendra rapidement, durement, mais rapidement " se disait-il.
" Je mourrai au combat comme mes ancètres l'ont faits avant moi, je deviendrai simplement une page d'histoire comme toutes celles que Finrod et mon père m'ont raconté lors de ma jeunesse. Je n'aurai jamais de réelle funéraille... Mon corps sera même probablement usé à des fins de sorcèlerie, peut-être même contre mon propre peuple, peut-être même contre ma propre famille. Sera-t-il possible de les arrêter un jour ? Mort au faible me disait-on... "

"Ici reposera Val.." De sa main droite, alors que toute espoir semblait être dissipé il saisit quelque chose de plutôt gros. Cela semblait être une de ces bûches huileuses que l'elfe-noire utilisaent pour alimenter son feu. Après un silence éternellement long, d'où seulement les pas de Trielbreena venaient en saccader le rythme, Valandil se releva tranquillement, arme contondante à la main. Trielbreena de pouvait pas y croire, elle ne pouvait pas pensée qu'une âme guerrière elfe aurait pu aussi longtemps résister à la douleur au profit de ses convictions et de sa survie.

La haine et la colère la prirent en panique. Sans se poser de question, elle partit à toute allure vers l'elfe affaibli et dos à elle. Sans même le regarder, elle hissa ses ongles vers le ciel, comme s'il serait seul témoin de ce qu'elle s'apprêtait à lui faire subir. À son grand étonnement, Valandil fit demi-tour et quelque chose de lourd, de dur vint la frapper au bord de la tempe, hors de son champs de vision immédiat. Le contact fut sévère, elle fut projeter à la renverse vers sa droite, le sens de la vue manquant. Elle heurta le sol à une troisième reprise.

Elle avait fait l'erreur d'attaquer la tête basse, elle su dès l'instant qu'elle revint quelque peu à elle que cette erreur allait lui coûter bien plus que ce combat. Les yeux fermés, les mains sur la tête en guise de panique et de réflexe à l'impact, elle attendait la suite dont son ennemi affaibli avait joie de la cette liberté.

Il la regardait au sol, il avait une pitié incroyable pour cette créature qui était anciennement une elfe. Mais ce n'était plus une elfe, elle était maintenant autre chose, elle était maintenant Drow.

Il la refrappa une autre fois pour la plaquer au sol. Sans qu'elle ne pouvait se défendre, ni même prendre conscience qu'elle était battue jusqu'à sa mort, Valandil la frappa une fois, deux foix, trois fois, quatre fois... Dans une position monté, d'où son bras gauche aussi enflé et blessé qu'il pouvait l'être, il la tenait et la frappait de l'autre, enfonçant son corps à chaque coup dans la mare, tel on enfonçe un clou dans la paille. Il n'arrêtait point, plus la douleur augmentait, plus il frappait. De longues larmes descendaient à même ses joues sales et terreuses, il pleurait la peur et la vengeance.

Lorsqu'il prit conscience que l'elfe-noire n'était plus, il jetta la bûche sous un sanglot. Il se releva difficilement et alla ramasser son épée qui était restée à l'intérieur de la tente durant tout le combat. De plus, il ramassa la torche qu'il s'empressa d'aller installer perpendiculairement à son cheval, juste après qu'il eut monter Laëril, d'une bien fâcheuse façon. Ses forces l'abandonnaient, la vie s'accrochait difficilement à son âme, qui de plus en plus légère, n'avait que la détermination profonde de Valandil à quoi s'accrocher.

" Ramène moi à Aleandir, Laëril... "

Valandil n'y comprenais pas grand chose, mais cette fiole ne pouvait assurément pas lui donner de pire situation à laquelle il était déjà.

"Et comment pourrais-je faire confiance à un bouffon ?" Envoya-t-il d'une voix à demi-muette. À cet instant, les brûlure du poison atteignirent l'épaule. Il sentait une étrange sensation à celle de la douleur, soit d'une chaleur liquide coulant de la blessure au dos, à même la dague toujours encré dans son corps.

"Envoit moi cette foutue fiole ! Je le ferai ton service, mais comprend bien qu'il n'y en aura qu'un seul, car du deuxième je te trancherai la gorge de m'avoir fait attendre aussi longtemps lorsque j'étais blessé !"

Du peu d'énergie qu'il lui restait, Valandil n'essaya même pas de répliquer à ces quelques vers. Il leva la fiole juste assez haut pour en verser le contenu à ses lèvres et en bu d'une gorgé son liquide amer et épais. Aux premières secondes, l'antidote n'avait point l'air de faire un quelconque effet. La douleur était toujours aussi intense dans l'épaule gauche, des élancements impossible l'empèchait encore de bouger ce bras recroquevillé sur lui. Laëril continua son chemin d'un trot rapide. Valandil réussissait à peine à tenir droit sur son cheval.

" Æsir, je vous en prie, guidez ce fidèle destrier à bon port que je puisse survivre à cette rencontre et mettre à bien votre nom. Je jure aujourd'hui, devant la mort, qu'aucun être sur cette terre ne me fera faire un pied derrière quant au châtiment final que les elfes noirs méritent. Ils sont coupables que d'exister et de vivre."

À la fin de cette promesse pensée, il se coucha au dos de son destier et perdit conscience...