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 Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore)

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Gaubert de Prademont
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MessageSujet: Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore)   Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore) I_icon_minitimeMer 18 Déc 2019 - 12:44

Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore) FeqnJalousie, colère et Cajuns (Baphragore) 35pa
Blandine et Line


Odélian, Tariho, 3e ennéade de Barkios
An 17, Cycle XI

Gaubert arriva de son séjour en Isgard le soir du dernier jour de l'ennéade. Il pénétra dans son château, le dos fourbu et les cuisses courbatues de sa chevauchée depuis le port jusqu'à la capitale du comté. Les trois ennéades passées avaient été riches en rencontre et en plan. Les travaux d'agrandissement du port et le lancement de la construction des premiers éléments de la flotte odélianne l'avaient accaparés pendant plus de temps qu'il ne l'avait espéré. Il y avait encore tant à faire. Il devait bientôt partir pour Oësgard, avant que la foire ne débute et qu'ils se perdent parmi les badauds qui ne manqueraient pas de se précipiter dans les concours. Raoul lui avait déjà soufflé qu'il en serait, prétextant la joute même si Gaubert ne doutait pas que la promesse de bières coulant à flots et de jeunes pucelles en maraude par groupe de dix avaient achevés de convaincre son benjamin. À peine entrer dans la grande salle, il ôta ses bottes et s'installa à table. Il aurait pu manger un boeuf entier et n'aspirait qu'à un peu de calme, avant de pouvoir ronfler bruyament et reprendre la route vers le Nord. C'était sans compter sur la cadette, Blandine, qui pestait dans les couloirs.

C'est assez ! Il n'y en a que pour elle ! Moi aussi, je suis la fille du comte d'Odélian ! Il va m'entendre ! Il va m'entendre te dis-je !

Gaubert leva les yeux au plafond tandis que sa fille entrait avec fracas, bousculant le valet qui se tenait à côté de la porte. Dans son sillage, Line avançait, la tête basse. La tutrice des filles du comte arrivait d'ordinaire à calmer les ardeurs de sa progéniture, mais pas cette fois. Par Tyra, pas cette fois !

Père ! J'aimerai savoir ... Pourquoi !?
Plaît-il ?
Pourquoi vous privilégiez toujours Alaïs ?!

Gaubert se saisit l'arête du nez entre le pouce et l'index, déjà exaspéré par les vociférations de sa fille. Il était de plus en plus courant que la jeune femme se montre jalouse envers son aînée. Là ou Alaïs était douce et calme, Blandine était l'exact opposé, une tornade capricieuse et frivole. Une insupportable petite chieuse qui prenait un malin plaisir à se plaindre et à parler de ses poudres et ses robes. Gaubert répondit en soufflant son désarroi.

Mais encore ?
Vous avez négocié et autorisé le mariage d'Alaïs avec le fils du marquis de Langehack, n'est-ce pas ?
Si fait. Et donc ?
Et moi ?!
Quoi, toi ?
Et moi !! Ne suis-je pas d'une nature à être donné en épousailles ?!
Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
Pourquoi ne suis-je pas promise moi aussi ?! Ne suis-je pas assez bien pour qu'on me fiance au fils d'un noble seigneur ?!!
Non, mais ...
COMMENT NON MAIS ? PERE !!

Le poing de Gaubert se serra et heurta la table en faisant trembler l'écuelle et les couverts qui s'y trouvaient. Il se leva, enragé par la fatigue autant que par les beuglements de la jeune femme.

SUR UN AUTRE TON, JEUNE FILLE !

Les muscles de ses mâchoires battaient au rtyhme de son souffle. Sa main le démangeait tant il avait envie d'envoyer une paire de claques à cette petite conne. Il prit une grande inspiration pour se contrôler et redescendre dans les décibels avant que cette discussion ne vire à un échange de poissoniers dans la Grande Halle.

Tu veux te marier ?
Si Alaïs se marie, pourquoi pas moi ?

Le comte se passa une main sur le front en expirant, ce qu'elle pouvait être agaçante cette gamine.

Tu as un prétendant ?
Justement non ! C'est là tout le problème !
Par la Damedieu ! Qu'est-ce que tu viens me casser les noix avec cette histoire ?!

Elle allait en prendre une. Obligé, elle allait en prendre une.

Comment voulez-vous que j'ai un prétendant ?! Je tourne en rond dans ce château pendant que vous envoyez ma soeur rencontrer de nobles jouvenceaux !
Non mais là ...
Vous l'avez toujours préféré !

Au moins, elle n'était pas une emmerdeuse de classe mondiale, elle. La moutarde lui piquait le nez. Il prit la tête entre ses mains, se massant les tempes, s'empêchant de violenter sa fille. Il hocha la tête en se mordant les lèvres, avant de lancer un regard un peu decontenancé vers Line qui ne pipait mot. Après un nouveau souffle profond pour se calmer, il explosa.

JE VAIS T'EN DONNER DES PRETENDANTS ! Line !!
Votre Grandeur ?
Vous allez accompagner Blandine à Diantra ! Sur-le-champ !
Bien, Monseigneur.
Là-bas tu en auras des prétendants ! Avec le Conseil des Pairs du Royaume, la moitié des puceaux de Péninsule y seront !

Et elle. Elle sera loin. Offrant enfin un peu de paix à son vieux père qui poursuivait.

Et ne t'avises pas de t'amouracher d'un pécore à moitié beau ou de déhonorer mon nom, ou je jure sur la Damedieu que je te fous dans un couvent, au find fond de la Wandrie !
Merci, Père ! Nous partons demain !
TOUT DE SUITE ! FOUS LE CAMP ! Il y a, à coup sûr, quelque navire marchand qui mouille dans le port d'Isgard. Je vais leur demander de t'emmener jusqu'aux terres royales ! De nuit ! En te portant ou en te bottant le cul pour que tu y arrives plus vite ! Mais tu pars ce soir !!

La fille fut saisie par la violence du propos et ne trouva rien à rétorquer lorsque Line l'emmena par le bras pour préparer leurs affaires promptement. La voix de Gaubert fit trembler les murs lorsqu'il demanda à Paulin, son clerc de le rejoindre pour rédiger un message qui les devançerait. Le messager partit quelques minutes plus tard à bride abattue. Enfin, il aurait la paix !

*******

Diantra, Arkuisa, 4e ennéade de Barkios
An 17, Cycle XI

Blandine et sa chaperonne arrivèrent sous les murs de la capitale, vêtues de leur plus beaux atours. La fille du comte avait passé au moins une heure à choisir chaque pièce d'étoffe afin de marier les couleurs et de les accorder avec les fards et autres poudres qui recouvraient son visage. Elle s'était aspergé de parfum à l'eau de rose et avait mis un collier aussi tape-à-l'oeil que cher. Depuis la fenêtre de la diligence qui les amenait depuis le port, elle observait l'immense cité et la silhouette grandiose du Palais des Dômes qui la surplombait. Elle l'avait eu son voyage à la capitale et elle le trouverait son prétendant. Evidemment il serait beau, grand, riche, intelligent, cultivé, musclé mais pas trop, imberbe, la barbe donnant l'aspect d'un wandrais ou, pire encore, de son père. Il serait bon cavalier, versé dans la poésie et la musique, et bien sûr, vertueux et éprise d'elle au premier coup d'oeil. Ce genre d'homme devait assurément courir les rues de la capitale. Pourtant c'était un tout autre genre de preux qui les avait remarqué, elle et sa tutrice.


Dernière édition par Gaubert de Prademont le Jeu 19 Déc 2019 - 21:42, édité 1 fois
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Baphragore de Merval
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MessageSujet: Re: Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore)   Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore) I_icon_minitimeJeu 19 Déc 2019 - 9:44


Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore) Xfun
Petit-Gougniaphe


Entre deux réceptions auxquelles il était obligé de participer, Petit-Gougniaphe s’ennuyait sec. En tant que capitaine de l’escorte de son père, il se devait d’être en permanence à ses côtés, et ce n’était pas de gaieté de cœur. Son vieux commençait à doucement l’enquiquiner avec ses incessantes palabres sur les faucons, la manière de déguster un ortolan, ou quelles étaient les histoires des bâtiments en ruines qui parsemaient la Cité des Rois. Il en avait plus que marre de devoir écouter son paternel, qui le traitait comme un débile profond lorsqu’il répondait à côté de la plaque. Toutes ces choses compliquées n’avaient jamais été le champ d’exécution de Gougniaphe, plus doué pour la violence que pour la philosophie. C’était à peine s’il était capable d’épeler son propre nom… Et il ne devait pas être le seul.

Aussi, c’était avec un soulagement indescriptible qu’il accueillit le quartier libre offert par son père, après qu’il ait émis le souhait d’aller découvrir la ville. Le baron en avait été légèrement étonné, mais l’avait laissé faire. Juché sur son beau cheval des marais, l’une de ces bêtes qui descendaient des montures amenées par les Pharétans dans le sud de la Péninsule, il flânait dans les ruelles, accompagné de deux autres Cataphractaires. Gougniaphe n’était pas un homme de mode ni un homme de goût, mais son pourpoint bleu foncé était particulièrement seyant. Ses jambes étaient toujours armorées, et il avait gardé ses canons d’avant-bras, mais en définitive, sa tenue restait légère et adaptée à une petite promenade en compagnie de deux de ses molosses préférés.

Jaridon était l’un de ses plus proches collaborateurs ; une bête de guerre de presque dix ans son aîné, et qui avait un talent certain pour la castagne. Il n’enlevait presque jamais son armure, et son odeur légendaire n’avait d’égale que son faciès répugnant, qu’une laide cicatrice à l’œil droit venait enlaidir plus encore. Il portait la barbe longue pour cacher ses traits disgracieux, et s’attachait souvent les cheveux en un chignon.

Adhémar, quant à lui, était plus jeune et plus soigné. Ses cheveux avaient une couleur roux délavé, un peu comme une pêche mûre. C’était un homme plus taciturne et réservé, mais qui avait déjà prouvé à maintes occasions qu’il était expert en situations critiques. Ses habits étaient les plus modestes, bien qu’il soit originaire d’un noble lignage de la ville de Merval elle-même.

Le trio avançait dans les rues en se racontant leurs histoires de fesses, assez haut pour gêner la population qui rencontrait leur chemin. Les trois hommes n’étaient pas réputés pour leur douceur, et leurs aventures sexuelles étaient parsemées de violence, voire de positions vicieuses et pas très pentiennes. Ils se gaussaient avec tonitruance des déboires de l’un, ou des idées saugrenues et salasses d’un autre, indifférents au regard condescendant de la basse roture sur leur passage.

Cependant, au détour d’une ruelle, ils se turent de concert, en observant de loin la silhouette de deux femmes se découper entre deux grands bâtiments blanchis à la chaux. Les trois cavaliers avaient tourné la tête comme un seul à la vue de cette blonde crinière en cascade qu’ils avaient remarquée. La bonne femme à côté d’elle n’arrivait à faire bander que Jaridon, mais sa jeune et blonde amie avait tapé dans l’œil de Gougniaphe, attiré qu’il était par cette couleur de cheveux si rare dans sa contrée natale.

« Hey, les gars… visez un peu cette gueuse ! »

Jaridon cracha par terre.

« Pas une gueuse ça… sa chatte sent la noblesse à plein nez. »

Gougniaphe sourit.

« Encore mieux… ça veut dire qu’elle est propre ! J’aime quand elles sont propres sur elles… »

Le puîné de Baphragore était certes déjà marié, mais il haïssait profondément sa femme. Elle était petite et trapue, au faciès aussi agréable qu’un passage à tabac, et dotée d’une langue capable de sortir les réparties les plus incisives. Gougniaphe avait toujours envié le petit bout de femme que son aîné avait épousé, Lodavila. C’est d’ailleurs en essayant de la posséder que leur rivalité fraternelle avait pris un tournant plus meurtrier…

Il fit claquer sa bride, se dirigeant au petit trot vers les deux femmes. Jaridon et Adhémar le suivirent, et le plus vieux dit :

« Peut-être que sa touffe est tout aussi blonde ? »

Le trio partit dans un rire gras, tandis qu’ils se rapprochaient de leur cible. Une fois arrivés à hauteur des deux femmes, Gougniaphe se mit à tourner autour d’elle sur son cheval blanc, lançant des œillades suggestives à la blonde, tandis que Jaridon se frottait la cuisse en regardant sa chaperonne. Le capitaine mervalois s’arrêta ensuite devant la rosière, posant une main sur sa hanche pour se pencher légèrement sur le côté.

« Alors, mademoiselle ? On profite de la capitale sans escorte ? Plutôt dangereux, faut dire… Heureusement que je suis intervenu, avant qu’une horde de gueux ne vienne harceler si joli minois ! »

Adhémar ricana. Il trouvait son ami plutôt doué, bien qu’il n’ait lui-même jamais rien bité aux femmes. Et sans doute était-ce pour cette raison qu’il trouvait la tournure particulièrement romantique…
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Gaubert de Prademont
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MessageSujet: Re: Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore)   Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore) I_icon_minitimeJeu 19 Déc 2019 - 21:26

Blandine s'attardait sur les moulures des façades blanches de la rue qui traversaient la capitale. Tout ici semblait si grand, si haut et si beau, loin des bâtiments odélians bas et trapus. Line marchait un pas derrière sa maîtresse, le regard tournant autour d'elles. La jeune femme avait voulu se promenait dans l'immense cité sans escorte, de quoi alimenter la méfiance de la chaperonne. Elle savait que deux femmes dans les rues pouvaient être des proies faciles pour quelques truands des bas-fonds sortis de leur tanière.

Un trio de cavalier attira son attention non loin, il devisait en observant les odéliannes, s'interrompant l'un l'autre par un rire gras présageant du pire. Elle posa délicatement sa main sur l'avant-bras de Blandine qui tourna la tête vers sa tutrice.

Hâtons-nous, Dame Blandine, le voisinage m'a l'air peu fréquentable.
De quoi tu parles ?
Là-bas, ces reîtres nous observent.

La fille de Gaubert tourna ses yeux clairs vers les cavaliers qu'avait désigné Line d'un petit coup de menton discret. Elle découvrit un spectacle bien éloigné du preux chevalier diantrais qu'elle se figurait jusqu'alors. Les trois hommes étaient vieux et hirsutes, juchés sur des grands chevaux mais qui n'avait pas la stature massive d'un bon destrier odélian.

Quoi ces gueux ? Ils n'oseraient pas approcher !

Un rire gras et lourd précéda le son de sabots sur les pavés, prouvant que la jouvencelle se trompait. L'un d'eux, balafré et aux cheveux gras, leur barra la route en faisant tourner sa monture autour d'elle. Line passa un pas devant Blandine, faisant rempart de son corps. Un des larons se malaxait la cuisse en la regardant dans les yeux, tandis que celui qui avait commencé son manège avait vissé ses yeux sur la belle Blandine. C'est lui qui parla le premier, visiblement il était le chef de cette petite bande de gredins.

Alors, mademoiselle ? On profite de la capitale sans escorte ? Plutôt dangereux, faut dire… Heureusement que je suis intervenu, avant qu’une horde de gueux ne vienne harceler si joli minois !

Qu'un pareil cageot vienne lui adresser la parole faisait naître la colère sous sa longue chevelure doré. L'haleine du malendrin était si infecte qu'elle lui parvenait depuis la selle, à moins que ce ne fut l'odeur naturel de ces gueux mal fagotés, un mélange de purin et de sueur plus que désagréable. Elle arqua un sourcil, pleine d'arrogance, défiant le cavalier puant.

J'en profitais jusqu'à ce que des paysans sortis de leur fumier viennent me gâcher la vue. C'est dans un bain que vous devriez intervenir. Ôtez-vous de ma route !

Elle tourna un regard vers l'autre cavalier qui se tâtait la jambe de manière suggestive.

Et dites à votre laid compagnon de cesser ses obscénités.


Line soupira légèrement. Voilà une entrée en matière qui ne devrait pas plaire à son auditoire. Elle tourna la tête, observant autour d'elle si une patrouille passait dans les environs, en vain. La chaperonne porta la main à sa manche où elle gardait toujours un petit stylet afin de pouvoir se défendre. L'arme dormait sous le tissu, prête à faire saigner le premier porc qui tenterait de faire du mal à la fille du comte. Et elle se disait qu'avec la verve et l'ardeur de Blandine, elle en aurait probablement besoin.
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MessageSujet: Re: Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore)   Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore) I_icon_minitimeVen 20 Déc 2019 - 9:30


« Paysans ?! »

Gougniaphe était bien plus outré par ce mot que par la réaction condescendante de sa prise du jour. La dernière personne à l’avoir traité comme un gueux mangeait sa soupe avec une paille dans une geôle de Merval. Malheureusement, c’était un homme, et ici, il s’agissait d’une femme ; or on ne frappe pas les femmes. Du moins, pas pour leur casser la mâchoire.

Il se redressa sur son cheval, coléreux. Il avait bien envie de se saisir tout de suite de la gourgandine et de la faire monter devant lui pour la rapter. La seule pensée de pouvoir se retrouver devant son dos cascadant de cheveux blonds suffit à lui donner la mi-molle et, sinon à le calmer, au moins à lui faire abandonner ses envies meurtrières. Il dit d’un ton bourru à l’un de ses mufles gardiens :

« Jaridon ! Présente-moi ! »

Le vieux margoulin cessa de se caresser l’intérieur de la cuisse pour éructer ces dernières paroles :

« Voici le sire Gougniaphe Cathusne, fils du baron Baphragore de Merval ! Capitaine chez les glorieux Cataphractaires, descendant de Fulminagore le Tueur de Basilic ! Dompteur de la Veuve et Maître d’Armes de l’Orphelin ! Sod... »

Gougniaphe agita le bras.

« Ohé, c’est bon l’ami ! Alors, tu vois petite blondasse ? Je n’ai rien d’un gueux malpropre ! C’est Jaridon qui empeste le cul de cochon, et il en est fier. Moi, je sens bon ! »

Il ricana, se rapprochant encore plus que de raison.

« Allons, quel est ton nom jolie damoiselle ? Est-il aussi beau que ton… que tes cheveux d’or ? »

Cul. Il allait dire cul.
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MessageSujet: Re: Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore)   Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore) I_icon_minitimeVen 20 Déc 2019 - 12:07


Jaridon ! Présente-moi !

Le laidron éructa, visiblement vexé par la remarque de Blandine. Et son compère fleurant la bouse se redressa sur sa selle en déclarant avec une obsiéqueuse solennité.

Voici le sire Gougniaphe Cathusne, fils du baron Baphragore de Merval ! Capitaine chez les glorieux Cataphractaires, descendant de Fulminagore le Tueur de Basilic ! Dompteur de la Veuve et Maître d’Armes de l’Orphelin ! Sod...
Ohé, c’est bon l’ami ! Alors, tu vois petite blondasse ? Je n’ai rien d’un gueux malpropre ! C’est Jaridon qui empeste le cul de cochon, et il en est fier. Moi, je sens bon !

Il ne manquait pas de toupet ce suderon. Il devait être parfumé à la fleur d'anus de bourrique et il osait avancer qu'il sentait bon. Il avait beau sentir moins fort que son compagnon, il n'en demeurait pas moins un tas de rides et de cicatrices dégoûtant. Oubliant toute bonne éducation et retenue, il s'approcha toujours plus près. Line était prête à bondir si il levait la main vers sa jeune protégée.

Allons, quel est ton nom jolie damoiselle ? Est-il aussi beau que ton… que tes cheveux d’or ?

Le regard mauvais planté dans celui de l'ignoble bonhomme, l'odélianne fronça le nez et agita sa main pour chasser les miasmes du mervalois. C'était donc ça, sentir bon ...

Blandine de Prademont, fille du comte d'Odélian !

Elle fit un pas en arrière, le gaillard était encore plus moche de près que de loin. Elle leva un sourcil hautain en portant un morceau de tissu parfumé sous ses narines, tentant de couvrir l'odeur immonde qui l'agressait au moindre mouvement que faisait le cajun.

Je vous ai fait trop d'honneur en vous donnant mon nom. Maintenant, laissez-moi passer, gougniafier ! J'ai mieux à faire que de supporter votre odeur et votre compagnie déplaisante. Et cessez de vous approcher, je ne veux pas avoir des poux !

Voilà qui allait à coup sûr détendre l'atmosphère. Line n'osait rien ajouter, craignant que l'attaque des trois larons ne soit imminente. Elle n'était pas guerrière mais elle faisait bonne figure, ne montrant pas son appréhension, pas plus que son inquiétude à chaque fois que sa jeune maîtresse s'adresser aux malotrus avec condescendance. Ils pourraient les violer et les égorger à même le sol si ils le souhaitaient. Elle dit une prière silencieuse, en appelant à la bienveillance de la Damedieu, appelant son attention pour leur éviter une fin douloureuse et malheureuse.
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MessageSujet: Re: Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore)   Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore) I_icon_minitimeSam 21 Déc 2019 - 11:37


En entendant le nom de la jeune fille, Gougniaphe avait légèrement tiqué. En fait, il ne l’avait pas crue sur le moment, et doutait bien fort de sa parole. Après tout, que ferait bien la gamine d’un comte nordien en pleine capitale, avec pour seule escorte une mégère ? Elle ressemblait bien plus à une enfant du crû diantrais, d’une famille de la noblesse locale et qui n’avait pas assez d’argent pour se payer les services de spadassins pour veiller sur le joli minois de leur fille. Gougniaphe était si sûr de lui qu’il se convainquit en fait de sa propre version des faits, sans chercher plus avant.

Aussi, lorsqu’elle dépassa les bornes et le traita de gougnafier, insulte suprême parce qu’elle se moquait du nomen que lui avait donné son père, il vit rouge. Son visage se révulsa de colère, une colère légendaire au sein de son régiment. Il tonna sur un ton menaçant :

« Des poux hein ? Des poux ?! C’est pas des poux que j’vais t’donner, espèce de garce, mais toute une tripotée de chiards indignes ! »

De derrière Line, Jaridon avança pendant que toute l’attention était portée sur son capitaine, afin d’assommer la chaperonne d’un coup de soleret à l’arrière de la tête. Une fois la vieille carne neutralisée, Gougniaphe se pencha vers l’avant pour se saisir de Blandine à la taille, et de l’allonger en travers de sa selle, entre lui et le cou de son cheval. Il frappa les fesses de la rosière, avant de dire :

« Alors petite chieuse, on fait moins sa maline maintenant ! Venez les gars, on rentre au palais ! »

Sans plus attendre, et tenant toujours Blandine par la nuque afin qu’elle ne glisse pas de sa monture, Gougniaphe tourna bride et prit une venelle déserte qui le mènerait plus rapidement au palais de Diantra. Jaridon, lui, fit signe à Adhémar de partir devant, tandis qu’il descendait de son canasson afin d’y placer le corps inanimé de la chaperonne qui lui avait tapé dans l’œil, et dont il avait en retour tapé l’arrière de la tête. Le chevauchée des Mervalois au sein de la ville ne rencontra guère de grande résistance. Tout au plus les gens étaient intrigués par les imprécations rageuses de la jeune damoiselle en travers de la selle de Gougniaphe, mais que pouvaient-ils bien faire ? Le vocable était si ordurier…

Comme la plupart des nobles invités au Concile, on avait trouvé au baron de Merval plusieurs chambres où loger ses hommes et les membres de sa famille, au sein du beau Palais des Dômes. Gougniaphe avait soudoyé un garde d’un demi-souverain pour qu’il le laisse passer avec la damoiselle en train de vomir des insanités, et le pandore ne fut que trop soulagé d’accepter afin de voir partir la furie. Dans les couloirs de l’édifice royal, Gougniaphe la traînait par les cheveux sans grand ménagement, et se donnait en spectacle devant les nobles qui passaient par là, choqués par un tel comportement. Adhémar leur faisait signe de passer leur chemin, et Jaridon se contentait d’un sourire mauvais, lui qui transportait la chaperonne comme un docker transporterait un sac de carottes. Ils arrivaient en vue des quartiers du baron, quand Gougniaphe sortit enfin :

« Ha, mais tu vas la fermer vilaine ? Ou je t’arrache les cheveux ! »

Bien sûr, il n’oserait pas. Sa crinière pâle et soyeuse éveillait en lui des instincts bien trop fervents pour qu’il ose y toucher.
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Gaubert de Prademont
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MessageSujet: Re: Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore)   Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore) I_icon_minitimeSam 21 Déc 2019 - 13:04

Blandine avait, semblait-il, touché la corde sensible du mervalois qui éructa de rage.

Des poux hein ? Des poux ?! C’est pas des poux que j’vais t’donner, espèce de garce, mais toute une tripotée de chiards indignes !

Tout alla alors très vite. Un des compagnons de Gougniaphe, frappa Line à l'arrière du crâne, malgré la vigilance de la chaperonne, et elle s'écroula en avant après un petit hoquet. Le fils du baron mervalois saisit Blandine par la taille et la positionna en travers de son destrier, et lui envoyant une claque sur les fesses, malgré les cris de la jeune femme.

Alors petite chieuse, on fait moins sa maline maintenant ! Venez les gars, on rentre au palais !
Lâchez-moi tout de suite, immonde porc !

Un ordre qui fut vain et sans réponse, puisque la cavalcade débutait dans une ruelle, son visage plaqué par la large main de son ravisseur contre son cheval. Elle vit qu'un des malandrin, celui qui se masait la cuisse de manière tendancieuse, se penchait sur le corps assommé de Line, quelques mètre derrière eux.

Laissez-moi descendre, butor ! Etron de bourrique ! Enfant de gueunon ! À L'AIDE !! Maroufle !

Un ôde à la politesse et au respect, ponctué d'appel au secours, accompagnèrent le duo en route vers le Palais des Dômes. Elle n'eut en réponse à ses suppliques et ses insultes que des regards effarés et des mains se posant sur les bouches des damoiselles choquées. Elle avait beau remué des bras et des jambes, la vitesse du galop et la poigne ferme du cajun l'empêchait de se sortir de sa situation. Même lorsqu'ils attinrent l'entrée du palais, personne ne vint aider la demoiselle en détresse qui continuait de vociférer.

Sagouin de péderaste ! Lâchez-moi !

Un garde vint à leur rencontre, mais détourna les yeux lorsqu'un piécette tomba au creux de sa main, s'attirant les faveurs de Blandine, pendant une seconde.

Gueux ! Tu n'as donc aucun honneur ! Préférer l'or au sauvetage d'une noble dame en détresse ! Pauvre CONNARD !

Se débattant comme une furie, elle crut à un moment fausser compagnie à Gougniaphe, qui l'attrapa par la chevelure pour tirer d'un coup sec et l'envoyer au sol. Il la traîna comme un vulgaire chevreau qu'on emmenait aux cuisines. La douleur en plus de l'humiliation redonna à Blandine un lexique des plus fleuris.

Je te ferai pendre par les tripes ! Fumier de malgaigne ! Que Tyra te flétrisse les boules !

Quelques pas derrière eux, Line pendait mollement sur l'épaule d'un des compères du mervalois, et ce malgré les cris de détresse de sa protégée. Quelques nobles s'arrêtèrent pour observer le spectacle mais furent bientôt invités à passer leur chemin par le troisième larron. Personne n'allait donc intervnir ? Où était passé la noblesse de coeur des diantrais ? Gougniaphe finit par redresser le visage de Blandine pour lui ordonnait.

Ha, mais tu vas la fermer vilaine ? Ou je t’arrache les cheveux !

Blandine envoya un crachat en plein visage du pendard, la haine et la colère déformant ses traits d'ordinaire si harmonieux. Elle accompagna son geste d'une nouvelle menace.

Mon père te fera équarrir comme l'animal que tu es ! Baiseur de chèvres ! Sodomite !!

Elle tenta de ruer pour envoyer un coup de coude dans l'entrejambe du maraud. Elle qui rêvait de rencontrer un noble chevalier, plein de gentillesse et d'attention, elle était servie. Et lui-même devait légèrement regretter le moment où il avait décidé d'aborder cette blonde jouvencelle. Elle cria de plus belle, appelant à l'aide, ne recevant pour réponse que son propre écho qui se répercutait sous les voûtes du couloir.
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Baphragore de Merval
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MessageSujet: Re: Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore)   Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore) I_icon_minitimeLun 23 Déc 2019 - 9:24

Gougniaphe était au bord de la colère. La gourgandine ne voulait ni se taire ni se calmer, et sa jambe avait déjà failli le priver de descendance, les dieux bénissent sa coquille. Il n’avait qu’une envie à présent, outre celle de la chevaucher ; la mater. Il se préparait à lui envoyer un baigne digne des plus grandes bagarres clandestines, lorsque le son d’une voix familière tonna dans son dos.

« Cesse tout de suite, fils ! »

Le Cataphractaire leva les yeux en l’air en laissant s’échapper un long soupir de frustration. Il tenait toujours la crinière blonde de Blandine dans l’une de ses mains, et son poing était toujours fermé. Il se retourna, pour voir son père et quelques gardes le toiser. Baphragore avait les sourcils plissés par ce mélange de déception et de colère que Gougniaphe ne connaissait que trop bien.

« Cette gueuse est à moi, père ! Je l’ai trouvée, je la garde ! »

Baphragore gronda.

« Malheureux ! A-t-elle vraiment l’air d’une gueusarde ? Regarde-moi ces atours… Sais-tu que c’est la garde du palais qui est venue m’apostropher sur tes affres ? Quel genre de réputation crois-tu laisser dans ton sillage de débauché ? »

Gougniaphe frappa du pied, et le bruit de son soleret se répercuta dans tout le couloir, faisant baisser leurs hallebardes aux gardes palatins, menacés. Le puîné Cathusne pointa alors son père du doigt, et dit :

« Mêlez-vous de vos propres fesses avant de causer des miennes ! Vous aussi vous avez bien fricoté avec n’importe qui dans votre jeunesse, on pourrait faire un régiment rien qu’avec mes demi-frères ! »

Baphragore croisa les bras.

« Mais moi, je ne viole pas les femmes de haut rang. Est-ce que tu n’as pas vu sa broche ? »

Gougniaphe fronça les sourcils, puis regarda ladite broche. Il répondit :

« C’est un piaf, et alors ? »

Le baron de Merval ouvrit les bras, poussé à bout :

« Un cygne ! Le cygne des Prademont, espèce de truffe ! Odélian, ça te dit quelque chose ? Relâche cette fille tout de suite, si tu ne veux pas avoir plus de soucis ! »

Gougniaphe regardait tour à tour la jeune fille, son père et les hallebardiers. Il n’était plus ni en position de force, ni en position de faire quoi que ce soit. Après quelques secondes d’hésitation, il laissa tomber la jeune Blandine, faisant un pas en arrière en levant les mains comme un innocent.

« Moi j’savais pas. J’pensais que c’était de la baguenaude diantraise. »

Baphragore susurra pour lui-même :

« Dire que j’ai produit une tanche pareille... »

Il dit de manière plus audible, et tandis que les gardes allaient s’enquérir de l’état de la fille d’Odélian :

« Je ne saurais présenter des excuses suffisantes envers vous pour ce que mon fils a eu l’audace de faire, ma jeune amie… Mais je vous prie de croire que je suis véritablement désolé par tout ce qu’il s’est passé. Je suis Baphragore, le baron de Merval. Et cet énergumène ne vous causera plus jamais de tort. »

Gougniaphe était dans son coin, croisant les bras et boudant l’assemblée en détournant la tête, comme un petit enfant blessé dans son orgueil. La situation aurait pu être bien pire, et le résultat bien moins optimiste s’il avait réussi à passer cette porte un peu plus tôt…
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MessageSujet: Re: Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore)   Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore) I_icon_minitimeLun 23 Déc 2019 - 21:02

Une voix tonitruante fit tourner le regard de Blandine et de son ravisseur au même instant.

Cesse tout de suite, fils !

Alors que Blandine était en équilibre précaire sur ses genoux, maintenue dans cette position inconfortable par la poigne puissante qui tirait ses cheveux vers le haut.

Cette gueuse est à moi, père ! Je l’ai trouvée, je la garde !
Malheureux ! A-t-elle vraiment l’air d’une gueusarde ? Regarde-moi ces atours… Sais-tu que c’est la garde du palais qui est venue m’apostropher sur tes affres ? Quel genre de réputation crois-tu laisser dans ton sillage de débauché ?

Son père ? Son père qui le grondait comme le vil garnement qui faisait une énième bêtise. Et celle-ci était grosse ! Mais le gamin ne se démontait pas face aux grondements de son paternel.

Mêlez-vous de vos propres fesses avant de causer des miennes ! Vous aussi vous avez bien fricoté avec n’importe qui dans votre jeunesse, on pourrait faire un régiment rien qu’avec mes demi-frères !
Mais moi, je ne viole pas les femmes de haut rang. Est-ce que tu n’as pas vu sa broche ?

Gougniaphe approcha son visage puant de la broche qui ornait la robe souillée de boue que Blandine avait mis tant de temps à choisir.

C’est un piaf, et alors ?
Un cygne ! Le cygne des Prademont, espèce de truffe ! Odélian, ça te dit quelque chose ? Relâche cette fille tout de suite, si tu ne veux pas avoir plus de soucis !

Le père avait au moins plus de jugeotte que le fils, de quoi rassurer un instant Blandine sur la capacité à penser des mervalois. Le fils lâcha sa prise et Blandine heurta le sol, fesses en premier, lui arrachant un petit cri aigü, de surprise autant que de douleur. La joute verbale se poursuivit.

Moi j’savais pas. J’pensais que c’était de la baguenaude diantraise.

Le père murmura entre ses dents avant de secouer la tête et se pencha vers Blandine, les sourcils levés et une certaine douceur dans les yeux.

Je ne saurais présenter des excuses suffisantes envers vous pour ce que mon fils a eu l’audace de faire, ma jeune amie… Mais je vous prie de croire que je suis véritablement désolé par tout ce qu’il s’est passé. Je suis Baphragore, le baron de Merval. Et cet énergumène ne vous causera plus jamais de tort.

Prenant la main du baron, Blandine se redressa sur ses jambes, encore tremblante de rage et de peur. Sa chevelure était toalement désordonnée par la chevauchée et le traitement bestial que lui avait infligé Gougniaphe. Elle regarda le Cataphractaire qui boudait dans son coin, avant de dire, le mépris inondant son visage.

Je lui ai pourtant dit qui j'étais et qui était mon père, votre Honneur. Il n'a rien voulu entendre et m'a brutalisé ainsi que ...

Elle tourna la tête vers l'arrière, cherchant du regard les deux autres malotrus qui les avaient attaqués, mais ces gredins n'étaient plus là. Elle souffla entre ses dents.

Line.

Elle posa une main sur l'avant-bras de Baphragore, prenant une mine inquiète et contrariée, les traces des larmes qui avaient coulés sur ses joues ayant étalés son fard.

Ma tutrice ! Line ! Les hommes de votre fils l'ont assomés et fait prisonnière !

Elle tourna un regard sévère vers le fils du baron, changeant d'expression pour lui offrir un regard haineux. Elle revint à la mine de la jouvencelle éplorée en tournant de nouveau la tête vers Baphragore.

Je crains qu'ils ne lui fassent du mal !
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MessageSujet: Re: Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore)   Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore) I_icon_minitimeSam 4 Jan 2020 - 9:25


« L’herpès, c’est contagieux ? »

« Paraît. Mais bon, tu sais, les rumeurs... »

Jaridon et Adhémar étaient assis à la table d’un petit appartement, presque nus, ayant vidé une carafe de ce vin bon marché que l’on servait aux membres des gardes personnelles de tous les grands pontes de la Péninsule réunis au palais. Ils regardaient tous deux dans la direction de Line, encore inconsciente, étendue en travers d’un lit. Jaridon se grattait la barbe.

« Tu vois, je me vois pas faire ça comme ça. J’aimerais attendre qu’elle se réveille. Qu’elle fasse moins cadavre. »

Adhémar, dont le vin avait délié la langue d’habitude taciturne, rétorqua :

« Si tu veux passer ton tour, j’vais pas objecter. »

Le crasseux barbu gronda en secouant la tête, et en frappant du poing sur la table :

« Non, là-d’ssus j’ai été très clair ! Je l’ai vue le premier, donc c’est moi qui passe d’abord ! Puis… je sens comme une connexion avec la guenaude. Je crois qu’elle m’aime bien. »

Adhémar se leva avec son gobelet en étain, qu’il porta à sa bouche, vidant le reste de sa coupe dans son gosier déjà rougi de vin.

« Tu d’vrais arrêter l’amour, ça te va pas du tout vieille baderne. Bon allez… Si tu te lances pas... »

Alors qu’il approchait du lit sous les protestations de Jaridon, les portes s’ouvrirent à la volée pour déverser dans la chambre une demi-douzaine de soudards porteurs de la livrée mervaloise. Ils se mirent tous en demi-cercle, armes baissées, tandis que Gougniaphe bousculait l’un d’eux par l’épaule afin de se frayer un chemin devant la ligne de Cataphractaires. Adhémar et Jaridon se regardèrent un instant, avant de dévisager ensemble leur ami et commandant. Ce dernier croisa les bras et dit :

« Désolé les gars, mon père est intervenu. Vous pouvez pas la toucher celle-là, apparemment. »

Jaridon se leva, les sourcils froncés.

« Et ta gueuse à toi ? Pourquoi toi tu peux en profiter et pas nous ? »

Gougniaphe baissa les bras et avança son buste, dans une posture menaçante :

« Moi non plus j’ai pas baisé ! Alors vous calmez vos miches tout de suite ou j’vous transforme en brochettes pour l’apéro. Vous vous rhabillez, vous réveillez la morue et vous décanez tout de suite. »

Jaridon tenta :

« Mais, sire... »

Gougniaphe soupira. Frustré par toute cette histoire, il était à deux doigts de commettre l’irréparable.

« J’ai peut-être pas été assez clair, mon gars. Tu m’obéis, ou ton cul verra plus jamais quoi que ce soit qui vient dans l’sens naturel. Pigé ? »

________________________________________________________


Lorsque Gougniaphe revint avec le corps inanimé de Line en travers de son épaule, Baphragore se massa à nouveau les sinus en émettant un léger grondement de frustration. Réagissant au subtil langage corporel de son paternel, le Cataphractaire réajusta alors sa prise sur la chaperonne en la passant en travers de ses bras, comme un héros sauvant une donzelle. Ironiquement, c’est peut-être ce qu’il était parvenu à faire, en l’arrachant aux griffes de ses amis.

Baphragore se tourna alors vers la jeune Blandine et dit :

« Voyez, mon enfant. Saine et sauve. Laissez-moi donc vous conduire toutes deux dans mes quartiers. Vous pourrez vous y restaurer, et je pourrai plus amplement m’excuser de votre horrible ordalie. »

Son regard n’avait pas quitté celui de son fils tout au long de l’échange. Ce dernier avait encore plus renfrogné son visage. La compétition au sein de la fratrie était intense pour recevoir l’approbation du père, et par là même les clés de la succession de Merval. Aujourd’hui, son puîné avait merdé.

Le baron offrit un nouveau regard à Blandine, se dirigeant à l’aide de sa canne vers ses appartements.

« Allons, venez, n’ayez point peur. Mon fils ne nous accompagnera point. J’ai un homme de science dans ma suite qui pourra observer votre chaperonne… hum… Line. Toi là, déleste donc mon sale garnement, et suis-moi. »

Gougniaphe se retenait de déverser un flot de litanies obscènes et vindicatives, tournant pour la plupart autour des mères et du derrière. Qu’importe s’il insultait mentalement sa propre grand-mère, il ne l’avait jamais connue. Tout ce qu’il souhaitait, mais qu’il ne pouvait faire, c’était harpailler son diable de père, tandis que celui-ci s’éloignait.
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MessageSujet: Re: Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore)   Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore) I_icon_minitimeDim 5 Jan 2020 - 21:28

Gougniaphe avait disparu après un regard noir de son père et une bordée d'injures. Il revint au bout de quelques minutes insupportablement longues, portant le corps inanimé de Line sur son épaule comme un vulgaire sac de farine. Blandine avait profité de ce laps de temps pour réarranger au mieux les mèches folles qui s'étaient ébourriffées sous le rude traitement du fils du baron et de leur folle chevauchée à travers la capitale. Elle lissa sa robe et réajusta son corset avant de sortir un petit miroir de poche d'un petit sac en satin qui pendait à sa taille. Ce gougniafier avait définitivement ruiné une toilette qu'elle avait mis plusieurs heures à préparer et il ne s'en était même pas excusé.

Elle eut un hoquet en voyant le corps de sa tutrice ainsi traité avec peu d'égards et même Baphragore réagit avec déconcertance. Gougniaphe fit glisser le corps endormi de Line sur son torse avant de la saisir dans ses bras et de la présenter à son père et son ancienne captive. Le baron à la barbe fleurie se tourna vers la jeune femme, encore horrifié.

Voyez, mon enfant. Saine et sauve. Laissez-moi donc vous conduire toutes deux dans mes quartiers. Vous pourrez vous y restaurer, et je pourrai plus amplement m’excuser de votre horrible ordalie.
Avec plaisir, Votre Honneur.

Blandine dardait un regard malveillant sur le fils du baron, lui signifiant en silence tout son mépris et sa haine. La canne de Baphragore claqua sur le sol alors qu'il se tournait.

Allons, venez, n’ayez point peur. Mon fils ne nous accompagnera point. J’ai un homme de science dans ma suite qui pourra observer votre chaperonne… hum… Line. Toi là, déleste donc mon sale garnement, et suis-moi.

Le garde désignait s'exécuta et prit dans ses bras la pauvre Line, toujours au pays des songes. Blandine resta auprès d'elle, tenta d'appeler son prénom pour la réveiller, en vain. Ces deux gros barbares avaient cognés fort et elle en serait quitte pour un sacré mal de crâne pendant le reste de la journée.

Jamais je ne saurais comment vous remercier de votre intervention, Monseigneur. Sans vous, je n'aurai jamais pu rentrer en Odélian. Mon père aurait été furieux. Perdre ma vertue ainsi. Et merci pour cette pauvre Line. Je prie la Damedieu qu'ils ne lui ai rien fait avant qu'il ne soit trop tard. C'est une sainte femme !

Et elle poursuivit son chant un peu trop dramatique, il fallait l'avouer, couvrant de milles compliments Baphragore et de milles maux son fils. La porte s'ouvrit sur les appartements du comte, d'où s'échappait quelques notes d'une étrange vielle à caisse ronde et plate, manié par un homme au chapeau de paille.
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MessageSujet: Re: Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore)   Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore) I_icon_minitimeMar 7 Jan 2020 - 11:32


En arrivant au sein des appartements octroyés à Baphragore, les soudards de ce dernier allèrent poser Line sur une espèce de triclinium proche d’une fenêtre, afin que les rayons du soleil baignent sa peau laiteuse et puissent l’extraire à son sommeil le moment venu. Au sein de la grande pièce centrale, beaucoup de membres de la délégation mervaloise observaient avec curiosité la venue des nouveaux arrivants, murmurant à qui mieux-mieux dans une cacophonie digne d’un troupeau de grillons.

Baphragore vit alors ses musiciens chercher à entamer une musique entraînante pour son arrivée. Il leur fit signe d’un geste qu’il n’en avait guère besoin, et les saltimbanques, penauds, cessèrent de triturer leurs cordes et de frapper leurs tambourins. Il se dirigea ensuite vers une petite table basse, avec deux sièges, dont l’un fut présenté à Blandine afin qu’elle puisse y déposer son séant rudoyé par un mufle. Baphragore s’installa sur l’autre, pouvant enfin reposer sa jambe en lâchant un léger soupir. Courir dans le castel afin d’éviter que son fils ne commette une irréparable bêtise n’avait pas été chose aisée avec sa patte folle. Tout du moins, il était arrivé à temps.

Il se tourna vers l’un de ses courtisans :

« Hécopluce ! Fais donc mander à maître Semaphorios des plats concoctés par son cuisinier personnel. Et fais monter une bouteille de vin des Clos. »

Le petite responsable acquiesça et fit une révérence, avant de s’éloigner à petits pas rapides vers une porte dérobée. Baphragore dit ensuite au reste de l’assemblée :

« Cette enfant n’est autre que damoiselle Blandine, fille du comte Gaubert d’Odélian. »

Certains courtisans se prirent à murmurer d’une oreille à une autre, s’échangeant moult appréciations, secrets et commentaires, tandis qu’une femme s’approchait du baron. Ce dernier lui prit la main, dont il baisa le dos, puis se tourna vers Blandine.

« Mon épouse, Ariana. »

La baronne sourit.

« Quelle magnifique fleur du Nord… Vous devez faire la fierté de votre père, à n’en point douter. »

Baphragore s’enfonça un peu plus dans son siège, observant Blandine avec intérêt. Elle était certes très belle, mais dans les yeux du baron, ce n’était pas sa jolie frimousse ni sa crinière d’un blond pâle qui la rendait désirable. Il dit alors :

« Je ne savais point votre père en ville, pour le concile. Mon cousin Périphe ne m’en a guère informé, et pourtant, il veille à se mettre au courant de ce genre de chose, afin que je puisse accueillir en conséquence. »

Le baron aimait donner des réceptions, afin de permettre à de fructueux accords commerciaux de voir le jour après la quatrième bouteille de vin vidée. Les rustauds du Nord étaient réputés le boire pur, ce qui rendait souvent les négociations plus aisées, surtout lorsque la vinasse était aussi capiteuse qu’un bon millésime suderon.
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MessageSujet: Re: Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore)   Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore) I_icon_minitimeMer 8 Jan 2020 - 14:41


Blandine suivit Baphragore jusqu'à une table basse encadrée de fauteuils, tandis que les hommes du baron déposaient Line sur une couche, sous une fenêtre. La fille de Gaubert s'assit face au baron qui souffla en tendant légèrement la jambe avant de s'adresser à un des ses hommes.

Hécopluce ! Fais donc mander à maître Semaphorios des plats concoctés par son cuisinier personnel. Et fais monter une bouteille de vin des Clos.

Il se tourna alors vers la foule qui s'amassaient dans les appartements du baron. Un véritable orchestre attendait sur une petite estrade, maniant des instruments tout à fait incongrus aux yeux de la jeune odélianne, ainsi que plusieurs autres personnes, hommes et femmes qui vivaient là, autour de Baphragore, comme chez eux.

Cette enfant n’est autre que damoiselle Blandine, fille du comte Gaubert d’Odélian. Mon épouse, Ariana.

La baronne s'était approché en souriant, s'écria avec une mine enjouée. Vu son âge, elle ne devait pas être la première femme du baron et encore moins la mère de l'immonde gougniafier qu'était le fils.

Quelle magnifique fleur du Nord… Vous devez faire la fierté de votre père, à n’en point douter.
C'est un honneur de vous rencontrer, Dame Arianna.

Elle évita de parler des sentiments de son vieil aigri de père à son encontre. D'ailleurs, moins elle pouvait penser à lui et mieux elle s'en porterait. Elle avait failli se faire violer à cause de lui. Envoyer sa fille chérie à la capitale sans une armée pour l'entourer et la protéger de viles attaques comme celle dont Line et elle avaient été victimes, quel scandale ! Vieux bouc caractériel ! Il ne la comprenait jamais de toutes façons. Baphragore reprit la parole en mettant un terme aux pensées corrosives de la jeune femme.

Je ne savais point votre père en ville, pour le concile. Mon cousin Périphe ne m’en a guère informé, et pourtant, il veille à se mettre au courant de ce genre de chose, afin que je puisse accueillir en conséquence.

Les yeux de Blandine roulèrent légèrement dans leurs orbites en tournant la tête, puis elle se força à sourire en répondant avec un très léger agacement.

Non, il n'est pas là. Il a été retenu dans le Nord.

Elle tourna les yeux vers Line et se radoucit en se remémorant les usages lorsqu'on s'adresse à un baron et que ce même baron, après son sauvetage, mérité tout de même une réponse moins sèche.

Il n'y a que Line et moi. J'ai toujours voulu voir la cité royale et en découvrir ses beautés, avant que ... Eh bien, vous savez ... Votre fils et ses  ... hommes ...

Elle replaça le collier qui pendait à son cou et tâta sa chevelure pour s'assurer que sa coiffure avait été remise en place correctement. Elle poursuivit.

Sachez que mon père saura que vous m'avez sauvé et le connaissant, il souhaitera sûrment vous rencontrer afin de vous remercier en personne. Peut-être l'occasion pour vous de découvrir les belles terres du Nord ?

La voilà qui parlait comme son paternel, à vanter une terre qu'elle n'avait voulu que qitter depuis qu'elle était en âge de s'apercevoir de la morosité des champs à perte de vue et des troupeaux de chevaux massifs qui galopaient entre eux. Blandine ajouta enfin.

Et vous ? Je suppose que vous êtes ici à cause du Concile des Pairs qui aura lieu dans quelques jours ?


Dernière édition par Gaubert de Prademont le Dim 12 Jan 2020 - 12:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore)   Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore) I_icon_minitimeDim 12 Jan 2020 - 9:56

Baphragore maintint un sourire diplomate tout du long que Blandine expliqua sa présence à Diantra. Pourtant, en son esprit tortueux et duplique, il ne pouvait s’empêcher de mesurer avec quelle extrême colère le comte Gaubert pourrait réagir à la nouvelle que Gougniaphe ait tenté de violer sa fille. Les répercussions commerciales et la réputation déjà très mince de sa maison pourraient en souffrir. Mais à chaque situation critique, Baphragore avait toujours un coup fourré caché dans la manche.

Le baron répondit donc à Blandine :

« Effectivement, je suis ici pour le concile, à l’invitation de mon suzerain du Langecin. Je quitte rarement mes terres, mais l’occasion est ici bien trop inédite pour que je reste assis au sein du Porphyrion à attendre l’élection du nouveau régent. C’est ici que se joue l’avenir du royaume, et j’aimerais être aux premières loges. »

Un serviteur pénétra dans la chambre en courant avec une bouteille de vin. Il ralentit l’allure, se courbant en une révérence maladroite, puis entreprit de servir Baphragore et son invitée. Le vin aiderait à patienter en attendant que les plats montent… Le baron coupa son vin à l’eau, puis reprit sur un sujet toujours un peu épineux :

« Je tiens à réitérer mes plus profondes excuses pour ce malheureux incident. Gougniaphe est un rustre et un goujat, et il renvoie sans doute une piètre image de ma descendance. »

Il sirota son vin, puis dit innocemment :

« Mais les Cinq en soient loués, tous mes fils ne sont point de cette trempe. Mon aîné est un homme intelligent et droit, mon fils Anselme est rusé, Gorman est humble, et mon benjamin Glaucosme est sans doute le plus beau de tous. »

Tant de qualités qui s’approchaient plus ou moins de la vérité, et selon quel fils, parfois bien plus du moins. Il sourit.

« L’avez-vous déjà vu ? Glaucosme ? Je dois avoir sa gravure quelque part ! Voilà un fils dont je suis fier ! »

Là en revanche, Baphragore n’avait guère menti. La seule qualité qu’il ait pu trouver au plus jeune de ses garçons officiels, c’était qu’il était le plus beau de la fratrie. Guère complexe, avec des frères comme Baphragore le Jeune et Petit-Gougniaphe. Cependant, l’argument faisait souvent mouche parmi la gent féminine. Un autre loufiat du baron apporta la fameuse gravure sur laquelle était représenté Glaucosme. Visiblement jeune et bien fait, il renvoyait l’image d’un jeune noble plein d’assurance comme il s’en trouvait partout sur les gravures péninsulaires. Après tout, on pouvait aisément mettre tout ce que l’on souhaitait sur une gravure…

« Vous remarquerez qu’il n’a rien avoir avec son trublion d’aîné. Voilà un homme convenable, pas un rustre comme Gougniaphe. C’est de ce genre de fils dont je me sens le plus proche, hélas, il ne m’est venu que bien après l’autre… Il doit avoir à peu près votre âge. »

Baphragore reprit à nouveau un peu de son vin à l’eau. Il espérait bien que l’image plus favorable de Glaucosme finisse par faire disparaître celle de Gougniaphe. Et peut-être plus…
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MessageSujet: Re: Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore)   Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore) I_icon_minitimeDim 12 Jan 2020 - 13:58

Effectivement, je suis ici pour le concile, à l’invitation de mon suzerain du Langecin. Je quitte rarement mes terres, mais l’occasion est ici bien trop inédite pour que je reste assis au sein du Porphyrion à attendre l’élection du nouveau régent. C’est ici que se joue l’avenir du royaume, et j’aimerais être aux premières loges.

Les sourcils de Blandine se froncèrent légèrement à l'évocation du Langecin. Ce mot rappelait les fiancailles de son aînée et la dispute avec son comte de père qui l'avait amené à la capitale. Sa soeur allait devenir la future marquise de Langehack, alors que ce n'était qu'une fille à peine plus que quelconque. Elle n'avait ni sa beauté, ni son bagou, ni son goût pour les belles choses. Un serviteur entra, le souffle court d'avoir courru dans les couloirs du château, apportant une bouteille de vin qui fut vite versé dans les coupes qui se trouvaient sur la table. Le baron déclara, après avoir ajouté de l'eau au vin.

Je tiens à réitérer mes plus profondes excuses pour ce malheureux incident. Gougniaphe est un rustre et un goujat, et il renvoie sans doute une piètre image de ma descendance.
Mais vous renvoyez, votre Honneur, une toute autre image de Merval. Noble de coeur et délicat de moeurs.

Un sourire ourlait les lèvres charnues de la jeune femme. Elle porta la coup à ses lèvres tandis que Baphragore poursuivait.

Mais les Cinq en soient loués, tous mes fils ne sont point de cette trempe. Mon aîné est un homme intelligent et droit, mon fils Anselme est rusé, Gorman est humble, et mon benjamin Glaucosme est sans doute le plus beau de tous. L’avez-vous déjà vu ? Glaucosme ? Je dois avoir sa gravure quelque part ! Voilà un fils dont je suis fier !

Le visage de Blandine se détendit et une lueur d'intérêt apparut dans ses yeux. Un beau mervalois, voilà quelque chose d'intéressant. Ceci dit, il fallait juger sur pièce. D'expérience, elle n'avait connu que deux de ces suderons, l'immonde Gougniaphe, à la vil trogne et l'haleine fétide et Baphragore, certes aimable et poli, mais loin des standards de beauté, très élevés, que s'était fixé l'odélianne. Même le plus beau de la fratrie pouvait être un laideron patenté, comme une pâquerette dans un champ d'orties, bucolique et mignon sans être beau pour autant. Le baron tendit une main vers un des hommes qui s'entassaient dans sa chambre, un conglomérat de visages plutôt disgrâcieux qui ne faisaient que conforter dans l'idée que la terre marécageuse du Sud abritait plutôt des vilains que des éphèbes qui méritaient son regard. Il tendit une gravure du jeune homme vers l'odélianne qui se pencha légèrement en avant.

Vous remarquerez qu’il n’a rien avoir avec son trublion d’aîné. Voilà un homme convenable, pas un rustre comme Gougniaphe. C’est de ce genre de fils dont je me sens le plus proche, hélas, il ne m’est venu que bien après l’autre… Il doit avoir à peu près votre âge.

Pas mal en fait. Pas mal du tout. Peut-être que le graveur avait embelli les traits du jeune homme, comme le faisait souvent les artistes, trop content de recevoir quelques pièces de plus de la part d'un ego flatté par son travail. Cependant, il fallait avouer que le Glaucosme, avec ses cheveux mi-long et ses traits fins, avaient l'air charmant, tranchant avec les traits anguleux et disgrâcieux des mervalois alentour. Elle releva le regard vers le baron et sourit avec politesse avant de répondre.

Je n'ai pas eu le plaisir de le rencontrer, Monseigneur. J'ai débarqué ce matin même à Diantra et je n'ai pas eu le temps de visiter la capitale avant que votre méchant fils ne nous tombe sur le rable. Et je vous avoue que je vais réfléchir à deux fois avant de m'aventurer dans ces rues sans une escorte.

Elle porta de nouveau sa coupe aux lèvres et but une légère gorgée du liquide épais. Elle ne refuserait d'être accompagné par ce jouvenceau, lui permettant de juger s'il était aussi beau que le laissait supposer son père et la gravure. Elle reposa son verre sur la table, haussant doucement les épaules.

Mais ne parlons plus de cette désagréable aventure. Vous êtes intervenu à temps et j'espère que je pourrais enfin profiter des charmes de Diantra. D'ailleurs, avez-vous des conseils ? Comme je vous l'ai dit, je découvre totalement la cité et elle est immense, je ne sais par où débuter ma visite. Si vous saviez aussi où je pourrais trouver un guide ?
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MessageSujet: Re: Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore)   Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore) I_icon_minitimeLun 13 Jan 2020 - 8:54

Baphragore sourit, se lustrant la barbe. La jeunette semblait trouver Glaucosme à son goût, le baron avait donc réussi son petit pari. Seule ombre au tableau : le garnement n’était pas venu à Diantra. Baphragore l’avait d’ailleurs toujours en travers de la gorge. A l’origine, Glaucosme aurait dû l’accompagner dans la ville du Roy, afin de trouver un parti convenable à épouser. Malheureusement, le jeune bonhomme de nature désinvolte et capricieuse avait disparu la veille du départ, emporté par un groupe d’amis dans une beuverie au sein des quartiers populaires mervalois. Introuvable le lendemain, son père était parti sans lui. Baphragore s’était néanmoins assuré qu’il était toujours vivant, ce par l’entremise de son demi-frère Gougniaphe.

Il était donc légèrement embêté par la requête de Blandine, qui serait venue fort à propos en la présence du jeune empoté. Le sourire de Baphragore vira en un rictus contrit, tandis que la mine d’Ariana, belle-mère de Glaucosme, se renfrognait. La baronne avait toujours détesté tous ses beaux-fils, hormis Anselme avec qui elle entretenait des relations suspicieusement agréables.

Baphragore s’humecta les lèvres, avant de répondre à sa jeune amie :

« Malheur est que le jeune Glaucosme n’est point venu à Diantra. Des affaires le retenaient à Merval, c’est un homme-clé dans la gestion de la cité, un homme important. »

Là encore, Baphragore ne faisait que mentir à moitié. Glaucosme était certes censé être le questeur du conseil municipal, mais son travail était effectué par l’un de ses amis spécialement recruté pour gérer l’office à sa place et en son nom. Le benjamin des fils Cathusne n’aimait guère les finances, une cruelle vérité à laquelle son père était confronté à chaque fois qu’il posait l’œil sur la note de ses festivités improvisées dans les tavernes mervaloises ou des recoins du Porphyrion voués à de honteuses orgies.

« Néanmoins... »

Et là, Baphragore eut une belle idée.

« Si ce dernier ne peut vous accompagner dans votre périple diantrais, peut-être seriez-vous enchantée de découvrir notre belle cité de Merval en sa compagnie, après le concile ? C’est la plus vieille des cités pharétanes… n’écoutez pas ces imbéciles de Scylléens qui viendraient vous dire le contraire. Elle recèle des merveilles et des secrets que tous nous envient. Et vous y seriez mon invitée d’honneur. »

A nouveau, la mine contrite :

« Malheureusement, je ne sais si votre père accepterait une telle proposition, si par malheur il apprenait ce que mon odieux Gougniaphe a osé vous faire… »

Baphragore s’imaginait sans peine la tête que pourrait tirer Gaubert devant un tel affront, et ce même s’il ne l’avait jamais vu.
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MessageSujet: Re: Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore)   Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore) I_icon_minitimeLun 13 Jan 2020 - 21:15

Malheur est que le jeune Glaucosme n’est point venu à Diantra. Des affaires le retenaient à Merval, c’est un homme-clé dans la gestion de la cité, un homme important.

Les sourcils de Blandine retombèrent, légèrement déçue de ne pas rencontrer ce bellâtre mervalois et de le suivre dans les rues de la capitale. Ses yeux se dirigèrent vers ses mains et elle en profita pour vérifier si son vernis n'avait pas craqueler sous le traitement inopportun de Gougniaphe.

Néanmoins...

Elle redressa la tête vers le baron, de nouveau attentive à ses paroles. Il avait le goût de la parlotte ce barbu.

Si ce dernier ne peut vous accompagner dans votre périple diantrais, peut-être seriez-vous enchantée de découvrir notre belle cité de Merval en sa compagnie, après le concile ? C’est la plus vieille des cités pharétanes… n’écoutez pas ces imbéciles de Scylléens qui viendraient vous dire le contraire. Elle recèle des merveilles et des secrets que tous nous envient. Et vous y seriez mon invitée d’honneur. Malheureusement, je ne sais si votre père accepterait une telle proposition, si par malheur il apprenait ce que mon odieux Gougniaphe a osé vous faire…
Oh ... En effet, je ... Je ne sais pas s'il me permettrait de me rendre seule en Merval, après cette ... mésaventure.

Et il fallait qu'elle en fasse part à son père avant que Line ne s'en charge. Le vieux con pourrait encore lui hurler dessus si c'était la tutrice qui en parlait la première. De toutes façons, il passait son temps à lui hurler dessus. Il n'y en avait que pour Alaïs, la chouchoute. Un comble, alors qu'elle était, elle, la plus belle de la fratrie, de très loin en plus. Elle poursuivit, légèrement agacé par ses pensées.

Je lui en parlerai. Peut-être qu'il m'accordera la permission, ou même qu'il se joindra à moi.
...TION !

Line se réveilla avec cette exclamation avant de se recroqueviller sur sa couche. Elle porta ses mains devant sa poitrine en rougissant, honteuse.

Line !

Blandine se précipita vers sa tutrice, toute chamboulée de sa mésaventure. Les yeux encore écarquilés, Line avait le souffle court et son regard fusait autour d'elle comme une proie cernée par les chiens de chasse. Blandine lui prit la main, tentant de la rassurer.

Tout va bien. Tout va bien, Line. Le seigneur Baphragore est intervenu à temps pour nous sauver. Tu n'as rien à craindre.

La jeune femme tourna un regard inquiet vers le baron, ne sachant que faire pour calmer l'odélianne effrayée.
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MessageSujet: Re: Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore)   Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore) I_icon_minitimeMer 15 Jan 2020 - 8:59

Au réveil de l’infortunée tutrice, Baphragore avait retenu un grognement. Il avait presque réussi à l’oublier, celle-là… Feignant la surprise et le soulagement, il se tourna vers le corps tremblant de la vieille carne, qui reprenait ses esprits sous les chuchotements et les rires ténus de certains courtisans. Le baron savait que cette bique était une épine dans son pied, car bien qu’il puisse s’arranger facilement pour que Blandine n’aille rien raconter de cette mésaventure à son père, convaincre la chaperonne ainsi brutalisée tenait sans doute de l’impossible. Il se promit de réfléchir à cette situation plus tard.

Blandine avait au moins fait l’éloge de son sauveur, ce qui n’était pas plus mal pour la réputation de Baphragore déjà légèrement entachée par l’un de ses fils. Il avait aimablement souri, afin d’affirmer sa bénéfique inclination, avant de la confirmer :

« Parfaitement, madame. Les vils plaisantins seront punis, et ce malheureux chapitre sera définitivement clôturé, avec une fin heureuse. »

Il désigna la table, avec le millésime et les gobelets qui attendaient patiemment qu’une âme charitable les déleste de leurs contenus.

« Allons, venez goûter à mon vin. Cela vous fera le plus grand bien. »

Au moment-même où il achevait ces paroles, les portes s’ouvraient à la volée pour laisser passer le petit Hécopluce, qui dans une révérence théâtrale annonça :

« Les plats de Son Honneur sont prêts ! Oies poivrées, huîtres fraîches et pintadeaux farcis ! »

Trois loufiats pénétrèrent dans le salon pour aller déposer sur la table basse les différents mets. Semaphorios le marchand mervalois était un de ces amoureux de la cuisine, qui avait recruté dans sa suite les meilleurs cordons bleus. Baphragore pouvait ainsi abuser de son autorité et lui emprunter ses poulains quand bon lui semblait, pour régaler sa propre suite des meilleurs bienfaits.

« Ha ! Bien, bien… Goûtez donc mesdames, goûtez. Merval est aussi terre culinaire. »

Les plateaux arrivaient à point nommé, car le baron n’avait guère l’envie de repartir dans cette affreuse discussion sur le comportement de Petit-Gougniaphe. Sans torp attendre, il s’était déjà saisi d’un couteau et d’une huître qui ferait office de petit amuse-bouche. Elles ne valaient sans doute pas les huîtres de Yanon, mais si elles étaient venues de cet endroit, elles n’auraient pu être qualifiées de fraîches très longtemps…
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MessageSujet: Re: Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore)   Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore) I_icon_minitimeMer 15 Jan 2020 - 14:41

Blandine tenait la main tremblante de Line entre les siennes lorsqu'elle se tourna vers Baphragore, souriant avec bienveillance.

Parfaitement, madame. Les vils plaisantins seront punis, et ce malheureux chapitre sera définitivement clôturé, avec une fin heureuse. Allons, venez goûter à mon vin. Cela vous fera le plus grand bien.

La porte s'ouvrit alors sur un petit homme qui se tint droit avant d'annoncer fièrement.

Les plats de Son Honneur sont prêts ! Oies poivrées, huîtres fraîches et pintadeaux farcis !

Trois serviteurs entrèrent les bras chargés de plats ornés des mets annoncés, emplissant les appartements d'un fumet délicieux. Blandine se tourna vers Line qui hochait la tête négativement, totalement tétanisée par sa mésaventure. Le baron renouvela son invitation.

Ha ! Bien, bien… Goûtez donc mesdames, goûtez. Merval est aussi terre culinaire.

Blandine sourit au mervalois et lorsqu'elle voulut se lever elle sentit la main de sa tutrice se serrait plus fort autour de la sienne. La jeune femme lui lança un regard interloqué et comprit qu'elle voulait lui dire quelques chose. Elle se pencha vers la femme, toujours effrayée, qui chuchota.

Je ne peux.
Pourquoi ?
Je ... Je n'ose dire Dame Blandine.
Line, le baron nous a sauvé toutes les deux et nous invite à sa table, nous ne pouvons refuser.
Je sais ...
Eh bien ?
Je ...

Hésitante, Line fit un petit sourire crispé en direction de Baphragore avant de tirer légèrement sur la main de sa jeune protégée pour être sûr que personne d'autre n'entende sa déclaration.

Ils m'ont ... Ils m'ont pris ma culotte ...

Blandine écarquilla les yeux de surprise avant de se redresser, choquée par la confession. Elle ne put retenir son exclamation.

Ils ont quoi ?!!
Chhhhhut !

Les sourcils de Blandine se fronçèrent et son visage reprit, une nouvelle fois, les traits de la colère lorsqu'elle se tourna vers le baron. Elle planta ses poings sur ses hanches, le regard farouche.

Vos hommes sont définitvement des porcs !
Dame Blandine, je vous en prie ... Veuillez nous excuser, Votre Honneur ... Je ... Nous allons nous joindre à vous, avec plaisir et reconnaissance.

Line se leva après avoir pris une grande inspiration. Elle avait la sensation que tous les regards dans la salle était braqués sur elle et voyait sous ses jupons, le terrible déshonneur qui l'accablait. Elle s'asseya à sa place, raide comme un piquet, bientôt rejointe par Blandine qui gardait son masque de fureur. Line prit la main de la jeune femme, l'invitant à se tempérer immédiatement, l'empêchant d'exploser comme elle avait trop souvent l'habitude de le faire avec son père. Elle secoua légèrement la tête, lui intimant de se taire silencieusement, puis elle se tourna vers le baron, la voix légèrement rauque et tremblante.

Veuillez m'excuser, votre Honneur pour ce dérangement. Pardonnez-nous d'avoir troublé votre séjour et vos occupations de la journée. C'est un véritable honneur d'être reçu à votre table.

Blandine fulminait en silence et sa tutrice tentait, malgré tout, d'afficher un sourire aimable face au mervalois.
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MessageSujet: Re: Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore)   Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore) I_icon_minitimeMar 28 Jan 2020 - 8:27

La dernière remarque de Blandine n’avait guère plu à Baphragore, qui s’il ne pouvait réfuter un fait aussi flagrant, n’aimait guère la manière dont la jeune femme lui tournait casaque. D’abord aimable et reconnaissante, elle se montrait à présent insolente et juvénile, deux caractères de le baron exécrait de tout son cœur, et qui étaient ironiquement deux facettes qu’elle partageait avec sa Némésis, Petit-Gougniaphe. Il resta néanmoins de marbre et pardonna finalement ce manque au protocole, après tout la pauvrette avait été à deux doigts de passer de rosière à butin de guerre.

Fort heureusement, la chaperonne était plus complaisante. Peut-être était-ce l’attitude indignée des courtisans qui l’oppressaient, car toute la salle ne regardait plus que les deux femmes sans piper mot. Même Ariana n’avait plus ouvert la bouche depuis. Il semblait qu’une certaine tension s’était invitée dans la salle. Baphragore dit alors sur un ton calme mais sans appel :

« Oui, joignez-vous à moi. »

Il désigna lentement la table sur laquelle mets et vin étaient rassemblés. Hécopluce s’éclipsa discrètement pour ne pas gêner le baron dans ses affaires. Ce dernier ne souriait plus, mais ne faisait pas pour autant grise mine, se contentant d’un visage sérieux sur lequel pouvaient se peindre mille interprétations. Il dit à Dame Line :

« Comme je le disais, les Cataphractaires vous ayant rudoyé seront punis une fois que je serai rentré en mes domaines. Je vous verserai une compensation en or, et l’affaire sera close, n’est-ce pas ? »

Il s’autorisa une nouvelle gorgée de son vin largement coupé d’eau.

« Et si l’affaire est close, alors nous pourrons parler du voyage que pourra effectuer Blandine en notre belle cité de Merval, afin d’y rencontrer mon beau Glaucosme. »

Baphragore laissa un silence s’étirer après sa dernière phrase, afin qu’elle soit bien digérée par les deux femmes. Puis, il rajouta en retrouvant sur son visage un fin sourire de circonstance :

« J’enverrai dès ce soir une lettre au comte afin de l’informer que vous êtes bien saine et sauve, et sous ma protection. Et tant que ce sera le cas, rien ne pourra vous arriver, ma douce enfant. »

Il tourna le visage vers Line.

« Ni à vous, chère dame. »
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MessageSujet: Re: Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore)   Jalousie, colère et Cajuns (Baphragore) I_icon_minitimeVen 31 Jan 2020 - 18:09

Baphragore répondit aimablement à Line, en l'invitant à s'asseoir à sa table.

Oui, joignez-vous à moi. Comme je le disais, les Cataphractaires vous ayant rudoyé seront punis une fois que je serai rentré en mes domaines. Je vous verserai une compensation en or, et l’affaire sera close, n’est-ce pas ?

La chaperonne hocha la tête en regardant Blandine qui rougissait, encore sous le coup de la colère.

Votre Honneur est trop bonne. Bien entendu, nous avons toute confiance en votre clairvoyance pour régler cette situation pénible.

Line fit un léger signe de la main à sa protégée, cherchant à apaiser la tempête qui couvait sous la blonde chevelure de la fille de Gaubert. Le baron de Merval poursuivit en voyant la réaction polie de Line, même si cette dernière ne pouvait s'empêcher de serrer les jambes l'une contre l'autre, ayant l'impression que tout le monde pouvait voir son infortune.

Et si l’affaire est close, alors nous pourrons parler du voyage que pourra effectuer Blandine en notre belle cité de Merval, afin d’y rencontrer mon beau Glaucosme. J’enverrai dès ce soir une lettre au comte afin de l’informer que vous êtes bien saine et sauve, et sous ma protection. Et tant que ce sera le cas, rien ne pourra vous arriver, ma douce enfant. Ni à vous, chère dame.

Les sourcils de Line se soulevèrent en une moue surprise. Qu'avait-elle dit ou promis ? Line se demandait bien combien de temps elle avait passé évanouie et ce qui s'était joué pendant son absence.Elle connaissait très bien la jeune odélianne et son tempérament impulsif, ainsi que les raisons qui étaient à l'origine de leur venue dans la capitale. Line se saisit de la coupe qui était posé face à elle et la saisit pour en boire une grande rasade. Blandine fronçait les sourcils, offrant sa presque traditionnelle moue boudeuse de pimbêche, alors Line se força à afficher un sourire aimable et une expression respectueuse pour contrebalancer. La jeune femme ne semblait pas vouloir dire un mot de plus, c'était à la chaperonne de faire la conversation pour le moment.

Ma foi, Monseigneur, si vous prévenez Sa Grandeur de notre voyage jusqu'à vos terres et que Dame Blandine est d'accord, ce sera un honneur d'être vos invitées.

Line regarda Blandine, attendant une réponse formelle. La jeune femme croisa le regard de sa protectrice avant de lever les yeux vers le plafond et de déclarer, agacée.

Oui ... Pourquoi pas , oui ...

Line pinça ses lèvres et lança un regard désapprobateur qui fit revenir Blandine à une attitude plus idoine, puis elle tourna son regard vers Baphragore.

Alors, c'est entendu. Mais avant de partir découvrir vos belles terres, nous aurions aimé, Dame Blandine et moi, nous rendre à Sainte-Deina, afin d'honorer la Damedieu comme il se doit et de découvrir cette merveille dont toute la Péninsule parle. J'espère que vous n'y verrez pas d'inconvénients, votre Honneur.

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