« Mignonne, allons voir si la rose ... » - La Mascarade. (Fiche terminée).

Identité

Nom/Prénom : Il a abandonné son nom depuis très longtemps (Fleur-de-Lys Chante-Chèvre), son véritable nom, j'entends. Il se fait désormais appelé par un alias, La Mascarade, en rapport avec la divinité qu'il sert. Mais aussi, parce qu'il trouve que c'est parfait pour émoustiller les jeunes gens.
Âge/Date de naissance : 33 ans et, oh grand malheur, une santé parfaite.
Sexe : Homme, comme vous pouvez le voir. Les plus coquins, assurément, préciseront qu'il est, aussi, d'une belle facture. Né l'an 983 du Xème Cycle.
Race : Humaine, avec, peut-être, quelque gouttes de sang d'elfe, pour sa grâce et son élégance.
Faction : Membre de La Péninsule.
Alignement : Chaotique neutre.
Liens notables : Etant un fervent de la foi d'Arcam dans la Péninsule, il est chassé des grandes villes et est jugé comme un moins que rien, lui comme toute sa troupe en réalité. Ça ne l'empêche pas, pour autant, de se produire le plus possible, avec des textes toujours plus obscènes, de quoi déplaire fortement à toute la noblesse et la chevalerie de cette belle contrée.

Particularité : Une tendance à surjouer, à se montrer condescendant et caustique. Il aime particulièrement se lancer dans des monologues très littéraires, toujours dans les moments les plus impromptus. La légende dit qu'il est prompt à se jeter sur toutes les gouttes d'alcool qu'il peut trouver, tout comme il est prêt à fondre sur les herbes magiques et prêt à croquer les derrières des jeunes damoiseaux et damoiselles.

Métier : Membre de la Compagnie de Théâtre d'Arcam le Menteur, dramaturge particulièrement obscène, comédien aux répliques beaucoup trop ampoulées et barde à la voix enrouée. Voir, le directeur lui-même, si personne n'est monté sur scène avant lui - et, évidemment, si le monde accepte qu'une telle chose se produise.

Classe d'arme : Expert en rapière théâtrale, il mouline à la perfection, que ce soit son texte ou sa lame - émoussée, bien entendue.

Possessions & Equipements :

• Une carriole confortable : Pour se transporter de villes en villes, La Mascarade et sa troupe utilisent en ensemble de carrioles branlantes, où tous les artistes peuvent entreposer leurs affaires personnelles et leurs affaires de scènes. Chacune d'elles comportent des éléments pour construire une scène de théâtre mobile, et ainsi pouvoir jouer n'importe où, si la place est disponible. Celle de La Mascarade est une des plus luxueuses, si on peut dire, avec ses nombreux costumes et accessoires. L'ensemble est conduit par deux ânes, nommés, très adroitement, Gauche et Droite (chose importante à savoir, par ailleurs, Droite est toujours à gauche, et Gauche, toujours à droite).
  
  
• Éléments théâtraux : La carriole, comme dit plus haut, est une véritable malle à trésors. On y retrouve des costumes de toutes sortes et de toutes matières, une collection de masques gigantesque mais aussi divers outils de jeu comme des fausses épées, arbalètes, lances et même de faux grimoires magiques. Tout pour faire peur au manant. Plus concrètement, La Mascarade possède aussi un étonnant répertoire de livres d'art en général : théâtre, poésie, balade, broderie ...
  
  
• Membres de la Troupe : Evidemment, La Mascarade n'est pas tout seul à jouer dans sa Troupe. En réalité, ils sont plus d'une dizaine à le suivre et à représenter ses pièces, un nombre bien inférieur à celui de l'époque de Culbute-le-Roi, où ils étaient plus d'une cinquantaine. Ils seront cités ultérieurement, à mesure que le personnage se construit et que ses PNJS aussi.
  

Apparence :

• Taille : Un mètre soixante-dix environ.
  
• Couleur des yeux : Des yeux noisettes, que l'on voudrait croquer.
  

La Mascarade est un homme d'un quarantaine d'années, qui a les joues rouges de bonne santé. Sans être particulièrement grand, il reste cependant dans la moyenne, et affiche une silhouette en grande partie svelte, si ce n'est un petit ventre qui se dessine à mesure que le temps passe. Les traits de son visage sont durs, carrés, striés : son nez, aquilin, surplombe de très loin ses minces lèvres gercées. Il a souvent un regard triste, les yeux et paupières tombantes, tandis qu'il affiche un léger sourire crispé. C'est un homme qui a connu des travaux difficiles et ça se sent sur sa démarche et sa musculature. Il se déplace toujours vivement, semble déborder d’énergie mais, en réalité, La Mascarade s'épuise rapidement. Il n'est plus dans ces belles années et son corps lui fait régulièrement savoir, à son grand malheur.

Notre comédien possède une chevelure noisette, abondante, bien qu’on puisse voir, ici et là, des petites traces d’un début de calvitie. Malédiction de la nature qu’il tente de cacher habilement, il porte, à ce dessein, de nombreux chapeaux aux couleurs criardes. On peut apercevoir qu’il s’occupe lui-même de dresser et de couper ses épis, parce qu’il a une répartition inégale et qu’aucune mèche n’a la même taille. Une petite barbe piquante dévore régulièrement ses joues ainsi qu’une moustache taillée, lui donnant un petit air Méphistophélique.

Au niveau de ses vêtements, le bougre a des goûts peu communs. Il a une véritable passion pour les tenues avec des couleurs voyantes, vives. La Mascarade aime être vu, se sentir observé, et c’est une manière de sortir de la foule qu’il apprécie particulièrement. Coquet, notre bonhomme adore aussi se vêtir de nombreux accessoires, souvent en piteux états, pour se donner un côté plus galant et élégant.  


Personnalité :

Comme vous avez pu le deviner en le voyant, ou en l’attendant parler, La Mascarade a une très grande estime de soi et de ses œuvres personnelles. Son péché mignon, ce sont les applaudissements après une représentation. Mais, bien qu’il aime, justement, être aimé, la haine ne le dérange pas non plus : tout ce qu’il souhaite, c’est qu’on le remarque, qu’on parle de lui et qu’il soit au sujet des discussions. Evidemment, notre écrivain a aussi une haute opinion de la qualité de ses propres écrits et de ses performances artistiques. Opinion qui s’accompagne, naturellement, d’un dédain et d’une condescendance toute volontaire pour les productions des autres.

Notre personnage est vraisemblablement mesquin, pas méchant, mais il aime titiller et s’amuser des réactions des autres. Lui-même le dit par ailleurs, c’est un expert en « taquinage artistique ». Maître en sarcasme et en cynisme, c’est un compagnon de voyage tout à fait merveilleux, qui se moquera de vous avec la même ardeur, peu importe l’heure ou le moment de la journée. C’est à croire que parler lui procure de l’énergie, et qu’il est toujours assoiffé de trouver un mot d’esprit qui le mettra en lumière.

On ne peut cependant pas lui enlever ceci, notre acteur a de l’éloquence, surtout quand il ne se perd pas dans des figures de style abracadabrantesques. Il a de la répartie et aime s’en servir, bien plus que le fil de sa rapière, par ailleurs. On pourrait croire que c’est un homme entièrement détestable, mais, pour qui apprend à le connaitre un peu mieux, on se rend compte rapidement qu’il a une candeur déstabilisante. Dire que c’est un monsieur dicté par la bonté serait se méprendre, mais, il a véritablement du mal à se rendre compte quand ses propos sont blessants ou non. L’envie de provoquer volontairement de la peine ne le prend que très rarement, il est pourtant un expert dans ce même domaine !

Capacités magiques :

La Mascarade a une sensibilité naturelle à la magie, prédisposition qu’il a apprit à étoffer légèrement avec Culbute-Le-Roi, le Mage de la troupe itinérante d’Arcam le Menteur. Notre bonhomme a donc apprit à utiliser quelques petits tours de passe-passe au fil du temps, principalement dans le but d’égayer ses représentations et celle de ses compères. Particulièrement antipathique, le vieux magicien avait arbitrairement décidé de ne distiller son savoir qu’à quelques membres de la Troupe, et jamais les mêmes formules ni les mêmes savoirs.

Notre comédien a donc apprit, après de nombreuses années de pratique, à manipuler les énergies magiques pour en tirer quelques avantages. Ainsi, La Mascarade peut plier la réalité à son bon vouloir pendant quelques minutes mais, seulement avec des effets très courts et peu puissants, en jouant avec des effets de lumière. C’est un savoir qu’il n’utilise que pour illustrer certaines de ses pièces, en baignant un personnage dans la lumière de ses projecteurs personnels, ou en réduisant la luminosité des lampes à huile pour créer une ambiance plus horrifique.

Ayant commencé à pratiquer sur les planches, son art thaumaturgique est intiment lié au théâtre et au spectacle vivant, jusqu’au point où son texte agit en réalité comme des formules magiques. Du fait de son étonnante concentration en jeu, son Charme fait effet naturellement alors qu’il se plonge dans son personnage. Evidemment, ce n’est possible qu’après un long apprentissage des répliques clefs, pour former ce qu’il appelle, élégamment, des Effets Pratiques Immatériels Censément Inexistants Et Purement Illusoires (EPICIPI).

Sa gamme de sortilèges est en soit très limité, et ne se limite qu’à des modifications sommaires de son environnement, c’est à peine s’il arrive à maintenir efficacement des chancellements de lumière ou à augmenter la luminosité sur quelques mètres. On est donc très loin d’un magicien, à peine un apprenti peut-être, qui se contente, ma foi, très bien de ces petits ajouts à ses spectacles. En revanche, il n'est pas impossible que notre bonhomme décide d'approfondir un jour ce talent-là.

Son Focaliseur magique est un petit ruban de soie, qu’il porte avec déférence bien serré sur son cou, d’une couleur oscillant entre le rouge sang et l’écarlate. C’est un souvenir de son enfance, et de sa véritable famille d’origine. Bien qu’il n’éprouve pas de remord à avoir choisi la vie sur les routes – si on admet qu’il eut vraiment le choix - il garde très précieusement cet objet pour se souvenir de l’être qu’il était avant de jouer sur scène. C’est un artefact qui lui sert aussi de laisse, en soit, ou de cordon ombilicale, car c’est la seule chose qui lui permet de se souvenir de sa propre personne quand il rentre dans la peau d’une autre, une ancre qui l’empêche de sombrer dans les flots de ses personnages.

---

---

Histoire

Alors que le soir tombait doucement sur l’ensemble des carrioles, La Mascarade entra dans une tente aménagée, à proximité de celle de ses comparses. Les deux représentations de la veille l’avait durablement fatigué, et il ne se sentait pas l’envie de rejoindre les siens autour d’un verre. Non pas qu’il crachait sur la possibilité de boire, puisqu’il déboucha avec facilité le goulot d’une bouteille de vin, mais, il n’avait simplement pas très envie de compagnie. Dans un soufflement appuyé, il s’installa sur sa table improvisée : une barrique d’eau-de-vie encore pleine, avec une petite lampe à huile pour éclairer son carnet. Trempant délicatement sa plume dans son encrier, il commença à écrire dans un mouvement de poignée assurée :

--------------------------------------------------------

Ah. Je crois qu’il est enfin temps de consigner ma vie sur des feuillets. J’ai toujours pensé que j’écrirai une pièce pour raconter qui je suis, je crois que je vais juste me contenter de griffonner sobrement sur quelques feuilles. Je m’étonne moi-même de mon humilité, peut-être ai-je besoin de me retrouver un peu seul, de me concentrer sur une œuvre qui ne sera lu que de moi-même. Tant pis pour le pauvre peuple, il ne profitera pas de ma superbe plume, pas cette fois en tout cas. Bon, trêve de bavardages.

Pour ceux que ça intéresse, je suis né Fleur-de-Lys et fut surnommé Chante-Chèvre, pour des raisons que je tairai, si ce n’est que les pauvres habitants de ma ville d’origine n’avaient aucune distinction. J’étais un enfant bâtard de je-ne-sais-quel noble, et, pour se débarrasser aisément de moi, je fus donné à une famille de paysans près d’Ydril. Je fus élevé en connaissant toute l’affaire, avec une importante rancune envers ceux qui m’avaient adopté. C’était des bonnes personnes pour sûr, mais, pas les parents que je méritais, et j’en développai une haine enfuie, mais forte.

Quand je jouais, enfant, je pouvais passer des journées à gambader sur les côtes, guettant le magnifique relief de Meca, qui ne m'étais jamais réellement accessible. A l’époque, j’étais un gamin bête et sauvage, j’aimais gambader dans la nature et mener le troupeau de chèvre de la famille, tout en chantant des mélopées de mon cru. Je ne sais pas d’où me vient cette envie persistante de pratiquer les arts, mais, très tôt, j’ai su que je ne voulais assurément pas continuer à promener des animaux, et à me confondre dans la pauvreté.

Durant un voyage pour vendre notre viande et nos céréales, du côté de Soltariel, j’eus l’occasion de profiter de mon premier spectacle de théâtre. C’est aussi là que j’ai découvert la troupe, alors que je n’étais âgé, tout au plus, que de six ou sept années. C’était, comme ce soir, une nuit douce et légèrement froide. Mon grand frère devait s’occuper de moi, mais des affaires plus importantes l’attendaient au sein d’un bordel calamiteux. Malin et sournois, j’avais essayé de m’infiltrer par une fenêtre pour l’observer et découvrir les charmes féminins, sans grand succès. Alors, boudeur, dans ma chemise sale et trop grande, j’attendais dans la ruelle d’en face que ce manège pour adulte se termine. Les minutes passèrent, puis les heures, sans grand résultat : je découvris, plus tard, que l’ardeur à l’ouvrage était manifestement une valeur tout à fait familiale, et je me couvrais d’une gloire semblable auprès de nombreuses demoiselles, puis, encore plus tard, de damoiseaux.

Écourtons. Seul, dans cette ruelle crade et poisseuse, je tentais alors de passer le temps en pourchassant des petits rongeurs avec un bâton, en évitant habilement les propositions indécentes des clients du dit-bordel. Un bruit me fit siffler l’oreille, celui des mains qui se rencontrent, le doux chant de la confrontation entre l’art et son public. A peine à quelques mètres se déroulait une petite pièce de théâtre. Les planches de bois, noires de saleté, semblaient respirer en même temps que les acteurs se balançaient dessus, crachotant des petits soupirs de poussière. Je ne me souviens plus trop de quoi parler cette pièce, et je ne suis pas sûr de l’avoir vu jouer de nouveau. Les comédiens couraient dans tous les sens, mimaient des scènes obscènes tout en arborant des masques et des vêtements plus colorés les uns que les autres. Un homme posa lourdement sa main sur mon épaule, alors que j’hurlais de joie en les regardant s’activer dans tous les sens, lui, manifestement, avait repéré la magie de mon regard.

« Ce que tu regardes, petiot, est une messe, notre messe. Observe et tais-toi, les acteurs jouent et dansent. Tu es encore trop jeune pour comprendre ce qu’il se passe et les paroles de cette douce chanson. Mais tu m’as l’air intelligent, tu as l’air de comprendre que la chose est merveilleuse. Je suis Culbute-Le-Roi. Evidemment, ce n’est pas mon vrai nom, personne ne garde son nom quand il entre dans notre troupe. Si tu le souhaites, tu peux nous rejoindre. Nous manquons de main d’œuvre, et tu pourrais mendier pour nous pour rapporter de quoi manger. Et, si le sort t’es favorable et que tu travailles bien, tu auras le droit de faire tes premiers pas sur scène. »

A l’époque, Culbute-le-Roi était encore un homme en pleine forme, il respirait la joie de vivre et un sourire d’extase couvrait continuellement son visage. Il fallait le voir pour comprendre ce qu’il pouvait inspirer aux autres, peut-être était-ce sa magie, peut-être était-ce juste une preuve de son charisme inné. Il n’empêche que j’accepta évidemment son offre, comme le firent tous mes camarades actuellement. C’était comme ça que la Troupe se renouvelait, en recrutant des enfants à travers le pays pour les former, pour leurs apprendre les coutumes et la manière de célébrer Arcam.

Je n’étais pas le plus malin des gosses mais j’appris le premier à lire et à réciter, c’était mon seul talent. Pour soulever les planches et aider aux travaux manuels, ce n’était surtout pas moi qu’il fallait appeler. De même lorsqu’il s’agissait d’apprendre la magie, j’apprenais doucement, et j’oubliais avec vivacité. Pourtant, notre Père, puisse-t-il l’entendre dans l’au-delà, me portait une affection particulière. Plus tard, à l’orée de sa vie, je compris pourquoi et je lui offris, en remerciement, ma virginité. Mais rien ne sert de s’attarder sur cette histoire.

La Troupe venait originellement d’Ithri’Vaan et avait pour mission de répandre le culte d’Arcam, par tous les moyens possibles et à travers toutes les villes de la Péninsule et au-delà. Des idéaux qui nous prirent vites au cœur, à moi et mes camarades. Partout où nous passions, nous redoublions d’ardeur pour améliorer nos spectacles et gagner le plus de sous possibles, en dépit de la méfiance et de la haine des bien-pensants. Chaque année, nous perdions des nôtres, au point de diminuer de moitié, pour arriver dans notre état actuel.

--------------------------------------------------------

Les yeux fatigués par la faible lumière, La Mascarade balaya du regard les ombres extérieurs, comptant ses amis. D’une cinquantaine au départ, lors de son premier voyage, ils n’étaient plus qu’une dizaine.  

--------------------------------------------------------

Nous fûmes touchés par l’avènement du Voile, dans les plaines du médian, autour de Diantra. Beaucoup périrent à cette époque malheureuse, et ce fut pour nous la plus grande épreuve de la Troupe. Du fait de notre nature errante, nous esquivions habilement les guerres et les conflits, les taxes et les impôts, pour toujours partir sur des terres plus accueillantes. Mais, coincés entre la côte et les frontières, nous avons lutté pour nos vies. La malédiction a eut son compte de morts, mais, ce fut surtout la famine et l’impossibilité de travailler qui vinrent à bout de la plupart d’entre nous, dont Culbute-le-Roi. Evidemment, les seuls à tenir le coup furent en grande partie les plus jeunes, dont moi.

C'est à cette époque que je commençais enfin à écrire, plus uniquement à jouer des personnages. Ma première oeuvre d'art fut ma pièce représentant la mort, d'une manière fort comique, du roi Trystan et de la reine Lilianna, tandis que leurs enfants pleuraient et se faisaient rosser sur scène. Avant, dans le dernier acte, de se faire exploser tout naturellement par l'incident magique qui nous laissa un trône vide. Ma plume n'était pas aussi affûtée que maintenant, et je passais souvent par le geste pour faire passer mes idées, les erreurs du débutant.  

Plus aguerri, je signais alors mes premiers chefs d’œuvres, m'inspirant de tous les événements politiques troublants notre chère contrée. On peut alors citer, je crois, La Galéjade Victorieuse du tournoi de Serramire, tournant en dérision la victoire honteuse du comte, par un coup bas resté célèbre. Mais aussi, le fameux Bal des Nobles-Sangs, une pièce résolument comique faisant apparaître et disparaître tous les prétendants aux trônes et membres de la noblesse au fil de la décennie, proposant, l'on peut dire, un récapitulatif plutôt exhaustif des mouvances politiques, bien que littéralement incompréhensible. On note, bien évidemment, la fameuse Chute de la Mariée, reprenant avec élégance le décès soudain de la sœur du duc Oschide durant l'échange des vœux, et l'impolitesse de messire Godfroy qui fit dévorer la servante à ses bâtards. Que pourra-je citer encore, mes pièces sont si nombreuses ! Une Tarte pour le Messire, racontant l'histoire de Viktor de Missède, enterré à cause d'une tarte au citron, censément la spécialité du coin. Qui est présent à Oesgard ? parodiant les guerres et la tendance des Oesgardiens à se rebeller contre leurs suzerains, et à se proclamer rois à tout bout de champ. Et bien d'autres encore !

Je ne sais comment mais les autres commencèrent bien vite à donner du poids à mes paroles, à m’écouter et à exécuter mes idées farfelues. J’en ai fait des absurdités, j’ai pris des tonnes et des tonnes de mauvaises décisions mais, j'apprenais vite et ma mise en scène ne faisait qu'évoluer pour arriver à ce qu'elle est maintenant, le plus grand théâtre que notre monde a jamais porté. De simple valet, je fus propulsé à la tête de notre cortège, pur finir par diriger ce qu'il restait de note pauvre Troupe. Je m'étais trouvé une famille, une famille que je semblais mériter enfin.

--------------------------------------------------------

Signant cet ultime mot sur sa dernière feuille, il regarda dans sa besace pour savoir s’il avait de quoi écrire. Plus rien à portée, manifestement. Contrarié, il but d’une traite son verre de vin et observa les deux feuilles qu’il venait de remplir, peu convaincu par celles-ci. Il se tapota le nez et choisit, finalement, de s’emparer de son luth pour jouer un air à ses camarades. Il finirait une prochaine fois, car les aventures de la Troupe ne manquaient pas.

HRP:

• « Notre comédien a donc apprit, après de nombreuses années de pratique, à manipuler les énergies magiques pour en tirer quelques avantages. Ainsi, La Mascarade peut plier la réalité à son bon vouloir pendant quelques minutes mais, seulement avec des effets très courts et peu puissants, en jouant avec des effets de lumière. C’est un savoir qu’il n’utilise que pour illustrer certaines de ses pièces, en baignant un personnage dans la lumière de ses projecteurs personnels, ou en réduisant la luminosité des lampes à huile pour créer une ambiance plus horrifique. [...] Sa gamme de sortilèges est en soit très limité, et ne se limite qu’à des modifications sommaires de son environnement, c’est à peine s’il arrive à maintenir efficacement des chancellements de lumière ou à augmenter la luminosité sur quelques mètres. On est donc très loin d’un magicien, à peine un apprenti peut-être, qui se contente, ma foi, très bien de ces petits ajouts à ses spectacles. En revanche, il n'est pas impossible que notre bonhomme décide d'approfondir un jour ce talent-là.»
  
  
• « Quand je jouais, enfant, je pouvais passer des journées à gambader sur les côtes, guettant le magnifique relief de Meca, qui ne m'étais jamais réellement accessible. »
  
  
• Pour le culte, j'ai seulement modifié le dialogue pour qu'il n'apparaisse pas dedans, mais je l'ai laissé dans l'histoire, se passant bien plus tard.
  
  
• « Plus aguerri, je signais alors mes premiers chefs d’œuvres, m'inspirant de tous les événements politiques troublants notre chère contrée. On peut alors citer, je crois, La Galéjade Victorieuse du tournoi de Serramire, tournant en dérision la victoire honteuse du comte, par un coup bas resté célèbre. Mais aussi, le fameux Bal des Nobles-Sangs, une pièce résolument comique faisant apparaître et disparaître tous les prétendants aux trônes et membres de la noblesse au fil de la décennie, proposant, l'on peut dire, un récapitulatif plutôt exhaustif des mouvances politiques, bien que littéralement incompréhensible. On note, bien évidemment, la fameuse Chute de la Mariée, reprenant avec élégance le décès soudain de la sœur du duc Oschide durant l'échange des vœux, et l'impolitesse de messire Godfroy qui fit dévorer la servante à ses bâtards. Que pourrai-je citer encore, mes pièces sont si nombreuses ! Une Tarte pour le Messire, racontant l'histoire de Viktor de Missède, enterré à cause d'une tarte au citron, censément la spécialité du coin. Qui est présent à Oesgard ? parodiant les guerres et la tendance des Oesgardiens à se rebeller contre leurs suzerains, et à se proclamer rois à tout bout de champ. Et bien d'autres encore ! »
  
  Je ne sais pas si ça suffit pour l'histoire récente, dis-moi si je dois rajouter encore des éléments !