Nombre de messages : 1629 Âge : 27 Date d'inscription : 23/01/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 719 ans Taille : 2m54 Niveau Magique : Maître.
Sujet: Celui qui vit toujours [PV Varnan] Mer 8 Jan 2020 - 0:48
Oglicos de la 2e ennéade de Bàrkios ~ automne 17e année du XIe Cycle Début de soirée L’Harmalaica
Un court instant pour toi, voilà tout ce que tu avais. Et ce court instant, tu savais déjà ce que tu en ferais cette fois. Encore une fois. Ayant à peine quitté l’entraînement, tu n’avais pas même pris le temps de passer par les thermes. Le Trône Blanc à ton retour devrait faire avec l’odeur de ta sueur et l’habit bien hors propos qu’est ta combinaison d’entraînement. Là seulement – et de force – tu pourrais prendre le temps de te laver. Ton épouse savait pourquoi. Tes plus proches conseillers savaient pourquoi. Votre intendant savait pourquoi. En réalité, ils étaient bien trop nombreux à savoir pourquoi, et ce n’est que parce qu’ils savaient qu’ils supportaient ces écarts.
Tes visites faisaient du bien à l’enfant.
Certes, les prêtres de Kÿria auraient tout aussi bien pu le gérer sans tes interventions. C’étaient eux qui s’étaient occupé du gros des soins. C’étaient eux qui l’avaient accompagné dans ses premiers pas dans votre langage. C’étaient eux qui l’avaient vu faire ses premiers pas depuis qu’il était revenu, manger son premier repas, entendu dire son premier mot, vu vivre son premier chagrin et esquisser son premier sourire. Mais ç’avait été toi son premier ancrage dans la forêt. Ç’avait été toi celui qui l’avait sorti de cette fichue cage. Le premier visage qu’il ait vu au moment de sa libération. Tu n’avais peut-être pas pris un grand rôle dans son éducation, mais au moins en tant que symbole, tu étais important.
- Frères. tu t’inclines face aux premiers prêtres croisés dans les jardins L’enfant est là ?
Les prêtres te rendent les salutations, sourire aux lèvres, comme si sur l’instant, cette décision prise de ta part avait été la meilleure qu’il t’ait été donnée de prendre de toute ta vie. De petites victoires. Il semblerait que certains les célèbrent avec encore plus d’entrain que toi.
- Il est face à l’Estel. Avec Sa Bienveillance.
- Je vois. tu hoches la tête Merci beaucoup.
L’Estel… d’abord Eraïos, maintenant lui… Tu ne pouvais qu’être admiratif devant le formidable pouvoir que La Mère avait confié à cet arbre. C’est grâce à lui que les Chants retentissaient encore un tant soit peu entre les murs d’Alëandir. C’est grâce à lui que l’Anaëh pouvait espérer un jour retrouver sa gloire passée. C’est en lui que beaucoup d’elfes trouvaient leur réconfort. Même des elfes venus d’ailleurs.
Si seulement le désarroi d’Eraïos n’avait pas été plus grand encore que le pouvoir de l’Estel…
Tu soupires, approchant la grande elfe face à l’immense chêne, et l’enfant qui lui tenait compagnie. Tu avais peut-être failli Eraïos, mais lui, tu ne laisserais pas Tari le reprendre si vite.
- Votre Bienveillance. tu t’inclines face à la Haute-Prêtresse
- Aran’Lin.elle te rend la politesse
Tu approches à grands pas de l’enfant pour venir t’accroupir face à lui, ouvrir les bras, et sourire jusqu’aux molaires.
Nombre de messages : 23 Âge : 34 Date d'inscription : 13/01/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 240 ans Taille : 1m89 Niveau Magique : Arcaniste.
Sujet: Re: Celui qui vit toujours [PV Varnan] Dim 12 Jan 2020 - 2:46
Celui qui vit toujoursAvec Artiön Laergûl.
An 17 du Cycle XI, Bàrkios, Oglicos de la seconde ennéadeAlëandir, l’Harmalaica
Une peau mâte, De longs cheveux lisses couleur d'écorce, deux grands yeux couleur de nuit et des oreilles en pointe qui remuent au gré de ses pensées, l'enfant a tout l'air d'un jeune elfe ordinaire. Ou peut-être un demi-noss, si l'on s'attarde sur la pigmentation de sa peau. Timide, c'est le moins que l'on puisse dire. Et discret, plus que tous les autres enfants. Un enfant particulier et pourtant attachant, à en croire l'un de ses précepteurs, celui là même chez qui loge l'orphelin depuis qu'il a été recueilli.
Cela fait plus d'un an que l'enfant a été apporté par le roi des taledhels, et pourtant le petit semble toujours avoir du mal à s'intégrer. Solitaire, il ne joue jamais avec les autres enfant, les observant toujours de loin avec un regard intéressé sans pour autant les approcher. De même que l'enfant n'a lié aucun lien avec d'autres de ses semblables, son mutisme à toute épreuve s'est trouvé décourageant, voir dissuasif, pour les moins patients ayant tenté de s'intéresser à lui. Seul l'Estel semble véritablement l'apaiser, si bien que l'enfant sans nom y passe la majeure partie de ses journées.
Des journées passées à admirer l'arbre majestueux, assis ou debout, tranquille ou tremblant. C'est l'endroit où l'enfant se sent bien, le lieu qui l'apaise et le tranquillise. C'est ici que les prêtres l'avaient retrouvé la première fois qu'il s'était enfui, lové contre une racine. C'est ici que le mènent ses sorties nocturnes, lorsque les terribles cauchemars éloignent de lui le sommeil doux. C'est ici que, pour la première fois, il avait laissé un autre que son sauveur le prendre dans ses bras, et qu'un flot de larmes s'était déversé au creux du cou de la Haute Prêtresse. Et c'est ici encore que l'enfant se trouve, silencieux, tranquille, mais l'air toujours aussi triste.
Une ombre approche, un grand elfe vient prendre la place de l'Estel dans son champ de vision. L'enfant lève les yeux, malgré le fait que l'elfe s'est accroupi. Le grand elfe est certes un peu différent de la dernière fois qu'il l'a vu, mais l'enfant le reconnaît. C'est lui, celui qui l'a sauvé ! Celui qui l'as sorti de cette boîte immonde, celui qui a tu les interminables souffrances de son corps frêle. Un timide sourire dessiné par ses lèvres, l'enfant court vers l'elfe aux bras ouverts et se colle à son torse, ses petits bras ne faisant même pas le tour de la taille du géant. Ce jour d'hui, l'enfant sera souriant.
Artiön Laergûl
Modérateur
Nombre de messages : 1629 Âge : 27 Date d'inscription : 23/01/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 719 ans Taille : 2m54 Niveau Magique : Maître.
Sujet: Re: Celui qui vit toujours [PV Varnan] Lun 13 Jan 2020 - 21:16
Tes bras se referment sur la frêle silhouette et l’enserrent chaleureusement. Ton visage même se baisse légèrement, tes yeux venant chercher le haut de son crâne, terminant de faire de ton corps un véritable cocon pour l’enfant qui de sa courte vie n’avait que trop peu connu la chaleur et l’affection. Tes yeux se ferment, ton sourire se fait plus timide, et l’espace de quelques instants, tu fais de cet enfant recueilli par l’Œuvre le tien. Et quelque part il est presque comme le tien. Du moins, il l’aurait été si seulement tu n’avais pas été Roi. Si tu n’avais pas été Roi. Si tu avais eu le temps pour un autre enfant. Si tu avais eu ne serait-ce que le temps que tu aurais aimé avoir pour ta propre fille…
Le petit blotti contre toi, tu profites de l’instant. Tu te laisses bercer avec lui par les Chants de l’Estel, et tu balances légèrement. De gauche à droite, tu te laisses aller au rythme de la mélodie sylvestre, emportant avec toi le petit elfe. Il te suit sans broncher, au contraire il t’accompagne même, et là il te rappelle encore une fois que lui aussi l’entend. Le pauvre enfant. Chaque fois que tu le vois face au don de Myrhammen, tu ne peux t’empêcher de penser au calvaire qu’a dû être sa vie à l’extérieur d’Anaëh. Quelques ennéades à Thaar loin de la Symphonie avaient suffi à t’infliger une profonde mélancolie, alors que pouvait-il ressentir cet enfant, réalisant aujourd’hui ce qu’en plus de souffrir il avait manqué.
- Alors !
Tu le libères pour mieux l’amener à toi. Maintenant assis au sol, tu ne l’enveloppes plus, mais tu le soutiens. Son dos appuyé contre ton torse, et tes jambes en tailleurs lui servant de siège.
- Quoi de beau ?
La phrase était devenue presque rituelle. Contraction d’interrogations à la verbosité encore trop étouffante pour le petit, elle était ta manière de t’enquérir de ses derniers progrès autant que de ses chagrins. Chaque fois les informations étaient parcellaires, le manque de maîtrise de votre langue autant que la timidité le forçant à te parler en gestes plus qu’en paroles, mais chaque fois tu en apprenais tant… Tu espérais qu’un jour il te confie avoir réussi à aborder l’un de ses camarades. Tu espérais qu’un jour il utilise les mots enseignés par ses précepteurs pour se choisir un nom. Et ce nom, tu espérais être de ceux qui l’entendraient. Mais en attendant qu’il passe ce cap, tu restais simplement heureux d’être de ceux avec qui il pouvait se permettre de sourire.