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Sujet: [MdO 2021] [Solo] Un an de plus Lun 20 Jan 2020 - 23:24
Calimetharus de la 6e ennéade de Bàrkios ~ automne 17e année du XIe Cycle Petit matin Quartiers Royaux du Palais du Trône Blanc
À cette heure de la journée il n’y avait habituellement que le silence. Pas un oiseau pour égayer le paysage de son chant. Pas un instrumentiste fou perdu dans les rues de la capitale. Juste le vent frais d’automne, soufflant à travers les larges fenêtres de votre chambre, et le discret craquement de ton lit alors que tes épaules se ramenaient l’une sur l’autre. La Lune et Silène faisaient encore règne jumeau dans le ciel. Les diurnes n’étaient pas encore éveillés, mais les nocturnes s’étaient déjà endormis. Cette heure représentait durant les mois d’automne ce que tu aimais appeler l’heure du Roi. L’heure à laquelle, sortant de ta torpeur, tu marquais le changement de paradigme, appelant ceux du jour à te suivre dans l’éveil, et ceux de la nuit à te remplacer dans la torpeur.
Mollement mais avec courage, tu extirpais ton torse d’entre les draps, prenant soin d’étouffer un gémissement qui autrement aurait sonné le glas du sommeil de ton épouse, et enfin tes jambes trouvaient leur place sur le bord de ta couche. Là, coude sur les genoux, tête baissée, tu profitais d’une dernière minute seul avec toi-même pour prendre mesure de ton propre pouls, et t’imposer ce qui deviendrait ton rythme pour la journée. Toujours mesuré. Toujours contrôlé. Toujours calme et précautionneux, comme à la guerre. C’est ainsi que tu restais maître de toi-même.
Habituellement.
À peine ton visage relevé que le matin t’arrachait un sursaut de surprise. Habituellement, lever les yeux te permettait d’admirer ton épouse toujours endormie, dégustant sa dernière heure de sommeil, les draps chiffonnés entre ses doigts, comme redoutant que vienne le moment de quitter son lit. Parfois il suffisait que ton regard se pose sur elle pour que sa prise sur le tissu se desserre, et que ses yeux essaient de papillonner. Et lorsque cela arrivait, tu ne quittais finalement ta couche que pour rejoindre la sienne… et dangereusement écourter votre routine matinale.
Pas aujourd’hui.
Aujourd’hui le lit face au tien était déjà fait, et l’odeur de miel et d’avoine qui flottait dans l’air te laissait entendre qu’il l’était depuis longtemps. Encore groggy, titubant légèrement, les yeux mi-clos mais la mine affable néanmoins, tu te dirigeais par automatisme vers la salle d’eau, te lavais le visage avant tout, puis filais – aussi vite que le manque d’énergie matinal te le permettait – en direction de la cuisine.
- Tigilidënya, tu tends les bras vers elle, l’accueillant d’une voix rauque qu’est-ce que tu fais dans ma cuisine !
La grande blonde pivota sur elle-même avec un raffinement qui t’appartenait qu’à elle. Un gloussement comme une clochette, le virevolte délicat de sa nuisette, quelques pas sur la pointe des pieds en ta direction et l’espace d’un instant elle devenait carillon au vent ; puis ses bras venaient faire le tour de ta taille, ses mains se posaient sur ta croupe, et sa tempe contre ton torse. Tu la prenais dans tes bras pour une embrassade matinale, posait une bise sur son front, posait une bise sur ses lèvres, et là seulement elle te répondait, taquine l’air de rien.
- Peur que ton épouse se découvre plus grande cheffe que toi ?
- Hmm… tes yeux se posent sur un plat de fruits, de céréales, de miel et de noix plus qu’appétissant avant de revenir vers elle juste un peu.
Vous vous délacez, pour prendre place côte à côte et face à vos plats. Il suffit d’un regard pour qu’elle sache ne pas avoir à te souhaiter bon appétit – elle avait de toute façon rarement à le faire – et d’un regard pour que la politesse lui soit rendue. Et le repas pouvait commencer.
- Bon d’accord… tu interviens la bouche encore à moitié pleine un peu plus qu’un peu.
- Je préfère ça.
Une heure durant vous partageriez tout. L’un ne ferait pas un geste sans que l’autre n’y réponde. L’autre ne dirait pas un mot sans que l’un n’y réagisse. Un regard appellerait un regard. Une main appellerait une main. La routine deviendrait l’occasion d’échanger de petites attentions. Les petites attention deviendraient l’occasion de briser un peu la routine.
Aujourd’hui, en te massant dans le bain, Kaëlistravaë aura manqué de te renvoyer à tes rêves/
Aujourd’hui, tu auras réussi à tresser la complexe coiffure de ton épouse sans avoir à te reprendre.
Aujourd’hui, Kaëlistravaë t’aura épargné l’obligatoire plaisanterie sur ta couronne d’encre et passant tes tempes au rasoir.
Aujourd’hui, tu auras poussé ton épouse à porter un parfum qu’elle aime sans l’oser.
Aujourd’hui Elorëa ne se sera pas réveillée avant que tu ne doives quitter vos appartements.
- Embrasse notre fille pour moi, d’accord ?
- Compte sur moi.
Une dernière bise, et tu partais le premier. Quant à Kaëlistravaë, elle pourrait au moins profiter du réveil de votre fille, avant d’avoir à son tour à se consacrer à Alëandir.
Dernière édition par Artiön Laergûl le Mer 24 Fév 2021 - 0:03, édité 3 fois
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: [MdO 2021] [Solo] Un an de plus Mar 21 Jan 2020 - 19:19
Calimetharus de la 6e ennéade de Bàrkios ~ automne 17e année du XIe Cycle Matin Palais du Trône Blanc
- Non, pour la énième fois, je n’entends pas entamer une quelconque forme d’alliance avec le Royaume de Diantra.
Communiquer. Communiquer était le maître mot, et tu ne demandais ni plus ni moins que cela. L’occasion d’échanger avec les hommes, de te confronter à leur langage du moment, de décortiquer leurs figures de style, de peut-être découvrir dissimulés entre deux lignes certains de leurs projets… Tu l’as aussi bien admis en tant que mage qu’en tant que militaire : le savoir est un pouvoir. Tout ce que vous pourriez apprendre des hommes ne serait qu’outil de plus à exploiter pour vous. Et si certains des tiens craignaient qu’il en soit de même dans l’autre sens, et bien l’inconstance des hommes jouerait pour une fois en votre faveur. Les paradigmes insaisissables de votre peuple à la trop longue vie avaient le mérite de quasiment toujours vous offrir la place de spectateurs privilégiés.
- Et non, je ne tiens pas à ce que nous investissions quoi que ce soit dans l’alliance avec Naélis. tu t’étonnais toi-même d’arriver à prononcer la énième variation de ces mots sans t’énerver Le moment viendra pour nous d’en tirer partie.
La Reine Naélisienne elle-même n’en demandait pas plus. Elle vous avait fait une offre en or sachant pertinemment que vous ne signeriez ni pour plus ni pour moins. Maintenant, restait seulement à faire entendre aux tiens quels étaient les termes du contrat, et en quoi ils étaient avantageux. Mais pour cela tu avais le temps. La guerre ne se jetterait pas à vos portes dès demain. Quand elle le ferait par contre, tu espères bien qu’ils se souviendraient de tes mots, et qu’ils mettraient de côté leur égo.
Demain est un jour sûr. Après-demain l’est beaucoup moins.
En attendant, dans le calme que te permettait de conserver ton assurance affermie, tu continuais de faire crisser la plume sans réellement même y penser. Lorsque trois ouvertures s’étaient déchirées en même temps dans le Voile dont votre monde avait fini par se convaincre d’être recouvert, les affaires du quotidien avaient l’air bien fades. Qu’est-ce que les demandes des artisans, des navigateurs et des chasseurs devant les inquiétudes amenées par le potentiel d’un contact – enfin – renouvelé avec le petit peuple de la montagne ? devant les questions provoquées par le soudain regain d’intérêt du Royaume de Diantra pour votre existence ? Ou devant la quasi résolution au sacrifice du Royaume de Naélis ? Bien peu de choses en réalité, tu en conviendras.
- J’espère que ça suffira à lui permettre de tenir le prochain hiver.
C’est ce qu’elle disait, mais souriante, les yeux posés sur un jeune arbre aux proportions déjà impressionnantes, Kaëlistravaë savait que son travail, et celui des végétalistes de l’Académie qui l’accompagnaient paierait ses fruits.
- N’est-ce pas Elorëa.
- A-da, dae’en !
- Exactement !
À chaque nouveau mot de la petite, Forvenion ne pouvait s’empêcher d’être un peu ému. Pourtant, depuis sa naissance, c’était lui votre bras droit à ton épouse et à toi. C’est avec lui qu’était la petite lorsqu’elle n’était pas avec vous. Le jeune prêtre était devenu une part intégrante de votre famille, et malgré tout, vous ne pouviez que constater qu’un an presque entier n’avait pas encore été suffisant à ce qu’il s’y fasse. Mais pouviez-vous véritablement lui en vouloir ? Lorsque l’on est un jeune Arpenteur d’un siècle et demi à peine, devenir le grand-frère adoptif d’une enfant de parents qui ne sont pas les siens est encore une idée excitante de nouveauté.
- Un grand merci pour votre aide, hér. Kaëlistravaë s’incline légèrement devant les mages, prenant garde à ne pas mettre en danger l’équilibre de celle dans ses bras, avant de se retourner vers un grand brun dégingandé Forvenion ! Tu viens manger avec nous ?
- Hanar !
- Et bien on dirait que Rhëa ne te laisse pas le choix !
- Ah… le jeune prêtre reprends ses esprits S’il le faut alors !
- Par contre cette fois-ci, si Elnoruì essaie encore de te faire goûter des liqueurs de saison, tu n’es pas obligé d’accepter jusqu’à en avoir envie de dormir !
- Mais je ne me sentais pas obligé ! C’est qu’il faut reconnaître qu’il a bon goût en liqueurs Artiön.
- C’est qu’il finira par tous vous rendre accrocs au sucre dis-donc. Allez, dépêche-toi, il doit déjà nous attendre.
Et oui, tu les attendais déjà. Debout devant la table déjà prête, leurs plats encore fumants n’attendant que d’être dévorés. Ce que tu ne donnerais pas pour immortaliser leurs visages… c’est que c’est fou la joie que peut inciter un repas bien choisi.
- J’ai eu peur que ça ait le temps de refroidir. tu lances sur un ton joueur Allez, asseyez-vous, ne perdez pas de temps.
Pour profiter de ce repas en famille, vous n’aviez que trop peu de temps.
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Sujet: Re: [MdO 2021] [Solo] Un an de plus Mer 22 Jan 2020 - 23:37
Calimetharus de la 6e ennéade de Bàrkios ~ automne 17e année du XIe Cycle Fin d’après-midi Caserne de l'Armée Royale
Dans un énergique mouvement, le bouclier balaie les projectiles de givre, et un éclair de métal doré plonge en direction du sol. Les rayons du soleil, déjà bien bas frappent l’alliage de pierre de Lune et s’y reflète férocement, au point de forcer les trop sensibles yeux d’un elfe proche à s’en détourner une seconde. Une seconde qui lui sera fatale. Une autre lumière court autour de l’acier. Une lumière sombre, tirant un sceptre caméléon vers des teintes similaires aux siennes. Une mâchoire de flammes obscures se referme sur la poitrine de l’élémentaliste, qui dans un dernier effort tente d’arracher la terre sous les pieds de son agresseur. Mais sans qu’il n’ait à subir la moindre douleur, sans qu’il ne puisse rien y faire, son corps est forcé à tomber à genoux, et il s’écroule les yeux tout ouverts.
- Ça va, tu soupires lourdement tu t’en sors ?
Ton sceptre passe en main de défense, et ta main d’arme te libère de ton heaume. Tu offres une moue comblée à ton adversaire, qui ne manque pas – après que son cou ait bien voulu se mouvoir à nouveau – de te la rendre. Pas de main tendue à l’Hestàmor pour cette fois. L’élémentaliste se relèverait seul. Il ne l’aurait pas voulu autrement.
- Tu n’étais pas aussi implacable le mois dernier. le mage se relève seul quoiqu’avec la difficulté propre à celui qui vient d’enchaîner de nombreux duels d’affilée Une soudaine révélation ?
- Non. tu souris, changeant ton poids de jambe pour éviter les effets de la fatigue Je vous connais mieux maintenant, c’est tout.
- Et j’imagine que quand tu dis ça, tu ne parles pas juste de notre style de combat.
- Effectivement. À force je commence à être familier avec votre chimie corporelle. tu lèves le menton, et jette un œil aux alentours Mais si ça peut te consoler, quelques duels de perdus ce n’est pas bien cher payé. le coin gauche de tes lèvres s’ourle Demain c’est peut-être ce qui te sauvera.
- C’est ça ! le nez du mage se retrousse Va prendre un bain plutôt que de fanfaronner !
Tes gestes sont lents et lourds. Toujours trempé, tu profites du mordant du vent froid contre les gouttes d’eau chaude qui perlent sur ta peau. Chaque fois que tu quittes l’entraînement, tu es obligé – malgré toute la fierté Daranovane qui te coule dans les veines – de te rendre à l’évidence : les soldats de l’Armée Royale sont vraiment exceptionnels. Absolument tous. Non pas que les elfes de ton Protectorat ne le soient pas. Tu as connu chez toi des guerriers aussi grands que ceux que tu côtoies ici, mais chez toi, cette élite – pour autant qu’elle ne soit qu’un cheveu au-dessus de ses compatriotes – restait cela : une élite. L’Armée Royale, elle, était une élite dans son intégralité… et quelque part tu t’en trouvais d’autant plus fier d’être capable de rivaliser avec les meilleurs de ses éléments.
- Artiön ! l’Hestàmor lui déjà prêt te hèle Dépêche-toi de t’habiller. Ton épouse t’attend devant la caserne.
- Kaëlistravaë ?
- Tu en as une autre ?
Tu soupires, et passe enfin la serviette contre ta peau alors que derrière toi dans les vestiaires, un concerto de rires éclate. Qu’est-ce que Kaëlistravaë pouvait bien faire ici ? Habituellement, ce n’est qu’une fois rentré au Palais du Trône Blanc que tu la retrouvais. Peut-être était-il arrivé quelque chose ? Ou peut-être voulait-elle seulement te faire plaisir ? Et si tu espérais que cette seconde solution fut la bonne, tu ne t’en trouva pas moins bien pressé de passer pantalon et tunique sans manche pour la rejoindre.
- Tigilidënya ?
Les lèvres brillantes d’un rose plus vibrant qu’à leur habitude, les yeux soulignés par les lignes de couleur chatoyantes qui les décoraient, les joues poudrées et miroitantes comme les fontaines du Teluïme, c’était une bien exquise vision que celle de ton épouse à la sortie de ton lieu de travail. Cintrée dans une longue robe fendue mauve laissant délicieusement entrevoir sa jambe, les épaules laissées à nu, mais entourées d’un duveteux boléro de plumes sombres, son pendentif et focaliseur appelant l’œil en direction d’un profond décolleté, laissant imaginer la naissance de sa menue poitrine… à la voir tu te sentais nu. Complètement nu. Et pas de la bonne façon.
- Que me vaut cet honneur ?
- Tu verras bien… elle tourne sur elle-même, t’interdisant la moindre bise, et t’attrape la main pour te tirer Pour l’instant suis-moi.
Tu te laisses guider le sourire aux lèvres et le cœur battant, ne sachant pas vraiment vers quoi tu te dirigeais, bien que… l’enchaînement des rues commençait à te paraître familier. Un croisement de plus et vous vous retrouveriez face à…
- À Ardamir on fête chaque anniversaire. ton épouse te regarde d’un air mutin alors que tu es encore tout abasourdi Aujourd’hui j’ai décidé que tu avais assez esquivé le tien comme ça Elnoruì..
- C’est pour moi ?
- Tu connais quelqu’un d’autre avec des jambes pareilles ? son rire carillonne à tes oreilles Allez ! Pars l’enfiler, dépêche-toi !
Si seulement tu n’avais fait que l’enfiler… Mais quand de fins traits noirs étaient venus redessiner tes paupières inférieures, que tes cheveux avaient été parfaitement lissés sur le haut de ton crâne, et que l’or de ton teint avait été relevé par une fine pellicule d’huile, il était difficile de ne pas entrer dans ton personnage de séducteur… et ton épouse n’attendait que cela.
- Elnoruì ?elle passe ses bras autour de l’un des tiens et te guide dehors Notre carrosse est arrivé.
C’est que la Reine n’avait pas attendu longtemps avant de mettre à contribution les présents venus d’Odélian.
Dernière édition par Artiön Laergûl le Dim 2 Fév 2020 - 20:06, édité 1 fois
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: [MdO 2021] [Solo] Un an de plus Dim 26 Jan 2020 - 2:35
- Tigilidënya…tu affiches une mine partagée entre le bonheur et la gêne Je ne sais pas quoi dire… ton regard se perd en direction du Palais, dont les lueurs sont visibles jusqu’ici Mais… et Rhëa ? J’aurais aimé que…
- Ne t’inquiète pas Elnoruì. Forvenion veille sur elle. elle pose sa tête sur ton épaule Quant à toi, tu as besoin d’un petit moment pour t’amuser et oublier tes responsabilités. sa main vient chercher ton torse et prendre le pouls de ton cœur battant Même celles envers ta fille.
- J’imagine que tu as raison.
Tu souffles un coup, tes pupilles se perdant sur la buée échappant d’entre tes lèvres. Le soir descend, et la fraîcheur de la nuit menace déjà. Ton bras se love autour de la taille de ton épouse, et dans cette symbiose toute particulière, tu profites du vent battant dans la crinière de ton nouveau manteau. Tes yeux se perdent un instant sur la conductrice de votre chariot, et sur sa manière, toute en douceur, de guider les chevaux. Ton regard glisse ensuite sur les animaux eux-mêmes, deux immenses chevaux dont la robe d’or renvoyait les rayons mourants du soleil. Ils s’étaient vite habitués à la vie à Alëandir il semblerait… et tu te demandes finalement si ce n’était pas là testament d’à quel point les humains les avaient déjà brisés…
- L’Académie, vraiment ?
Les bâtiments de la plus prestigieuse Académie de magie au sein de l’Œuvre jaillissent depuis la terre jusqu’à haut dans le ciel, terminant de dissimuler les derniers rayons de l’astre du jour. D’entre tous, tu n’aurais pas pensé que c’est dans cet endroit qu’elle t’emmènerait.
- L’Académie oui. votre chariot s’arrête, et Kaëlistravaë descend, te tirant par la main Tu verras, je suis sûr que ça va te plaire.
- Tant qu’on n’a pas à traverser les dortoirs !
L’Académie d’Alëandir, ses arabesques, ses couloirs, ses salles dd’étude, ses laboratoires, sa cour et son donjon. Tout cet univers que ni ton épouse ni ton épouse ni toi n’aviez pu expérimenter de la même manière que ces jeunes elfes, ces mages en devenir venus faire leur apprentissage entre ces murs. Parfois, elle et toi vous vous étiez demandé ce qu’il serait advenu de vous si vos parcours d’apprentissages avaient été échangés. Quel genre de mage serais-tu si tu avais fait tes lettres de noblesse ici au Chapitre Blanc ? Quel genre de mage serait-elle si au lieu d’étudier ici elle avait été enseignée par un Guide du Clergé ? Vous aimiez dire que l’un serait devenu l’autre, qu’elle aurait probablement été le médecin de terrain et toi l’enseignant chirurgien. Seulement tout ça n’était qu’un rêve. L’Académie n’aurait en réalité probablement été pour toi qu’un tremplin vers l’armée. Une base théorique que tu aurais utilisé dans le même but qu’aujourd’hui. Quant à elle, à apprendre chez les prêtres elle aurait probablement conservé sa place au sein des dispensaires… juste sous d’autres conditions.
- Par ici Elnoruì !
Elle te guide avec entrain à travers des dédales qui te sont familiers sans l’être. Et au bout d’un moment tu finis par comprendre.
Elle t’emmène au réfectoire.
La main de ton épouse se pose contre d’immenses portes de bois de chêne, et son sourire rayonne alors que faisant un pas en avant elle en sépare les battants.
- Joyeux anniversaire !
Une salle éclairée à la lumière des chandeliers et des lueurs, à l’ambiance légèrement tamisée. La forte odeur du bois faisant chaises, tables et poutres mêlée aux étranges fragrances de boissons et mets que tu n’as que rarement – si jamais – consommé. Le son des violes, des violons et des tout jeunes violoncelles et clavecins emplissant l’atmosphère, la faisant à la fois festive et d’une grande sophistication. Les mots échangés sans éclats de voix, mais à l’occasion séparés d’un éclat de rire mesuré. Les elfes présents, tous étant allés de leur fantaisie, si bien que vos tenues à Kaëlistravaë et toi arrêtèrent soudainement de détonner. Les elfes présents, tous des intellectuels, des scientifiques, des penseurs, des mages, des personnalités de l’Académie.
- Merci Tigilidënya.tu te retournes vers elle, et pose une bise sur ses lèvres Je t’aime.
- Attends… elle fait signe au tenancier du bar improvisé pour vous obtenir chacun un verre d’une étrange liqueur bleu profond Goûte ça.
Tu prends à peine le temps de sentir l’odeur de la boisson, te refusant à découvrir de quoi il s’agissait avant que tes papilles ne le découvrent d’elle-même. Un alcool de myrtille légèrement poivré. De la menthe. Un peu de baies rouges. Et un trait d’épice dont le goût t’étais familier sans que tu puisses le reconnaître. L’odeur. Il te rappelait une odeur, pas un goût. Il te rappelait…
- Vraiment ?
Le violet de tes yeux se cercle d’or, et les étoiles qui y brillent redoublent d’intensité. Les gemmes du pendentif de ton épouse s’éprennent d’une brillance discrète mais bien présente. La paume de ta main frissonne contre la sienne. Tout te paraît plus vif, plus vivant, plus proche de son essence.
- Maintenant tu peux me remercier.
Ton épouse sourit, fière, et toi aussi, fier, tu passes ton bras dans son dos, le laisse glisser jusqu’à la naissance de son fessier, et vos lèvres se joignent pour un long baiser, sous les sifflements de quelques-uns de vos convives, et les traits lancinants des violons.
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Sujet: Re: [MdO 2021] [Solo] Un an de plus Dim 2 Fév 2020 - 19:59
Calimetharus de la 6e ennéade de Bàrkios ~ automne 17e année du XIe Cycle Début de Soirée Académie d’Alëandir
- Allez, viens ! ton épouse te murmure à peine vos lèvres séparées Tout le monde ici n’attend que de pouvoir te parler !
Kaëlistravaë à ton bras, la poitrine bombée, le menton haut, le pas mesuré et légèrement chaloupé, un sourire fier à ton visage, tu t’étais immédiatement pris au jeu. Tu es l’Aran au milieu de sa cour, se faisant allègrement désirer, trop obnubilé par sa plus-que-charmante compagnie pour daigner accorder son attention à qui que ce soit d’autre. Et si ton épouse – tout autant prise dans son personnage que toi – laisse à l’occasion carillonner un gloussement, c’est que malgré les apparences, c’est elle en réalité celle de votre duo qui guide la marche. Pour beaucoup, les mages et hommes de lettres et de sciences ici présents ont été – à défaut de camarades – des connaissances de ton épouse, de son temps à l’Académie, ainsi que leurs disciples et élèves, parfois même leurs enfants.
Elle savait mieux que toi jusqu’où vous pouviez vous permettre de jouer avec leur patience.
Il est une patience cependant qui ne souffrirait pas ce soir d’être éprouvée, et c’était la tienne. Pour tout ce que les autres pouvaient attendre, l’une des personnalités présentes te fit prendre les rênes de votre course pour aller immédiatement la saluer.
- Lòmion, vous êtes là ! un sourire mélancolique se dessine sur ton visage je ne vous imaginais pas participer à ce genre de sauteries.
- Doyen. Kaëlistravaë s’incline aussi respectueusement que le lui permettent ses bras enroulés autour du tien Heureuses que vous ayez pu vous libérer.
- Ce n’est pas grand-chose voyons ! la mine malicieuse du vieil elfe réussit à t’arracher un plein sourire Et croyez-moi, on n’a jamais autant envie de profiter de la vie qu’arrivé à mon âge.
- Moi qui me disais… tes yeux brillants cillent comme pour attirer l’attention du mysticiste que vous étiez là pour empêcher… l’animation qui agitait son essence laissait déjà comprendre tout le contraire vous savez…
- Parce que tu crois vraiment Artiön, que je me suis privé de me servir un verre… l’Archimage sourit comme un enfant ou deux ?
Ton épouse, le Doyen et toi riez de concert. Toi, tu découvres une facette du Responsable de l’Académie qu’il ne t’a jamais été donné de véritablement voir. Elle, elle la redécouvre. Et pour tout dire, tu n’es pas plus étonné qu’elle de ce que tu vois. Quand bien souvent l’ennui venant avec le premier millénaire emporte les elfes, il n’est pas étonnant de voir celui qui a fait près de six siècles de plus profiter ainsi de chacune des petites joies qu’apporte la vie.
Resterait-il peu à découvrir à la surface de ce monde qu’il continuerait de trouver son épanouissement dans des plaisirs plus simples que la grande quête du savoir. Et se trouverait-il un jour face à une impasse que ces mêmes plaisirs le porteraient jusqu’à ce qu’il en ait trouvé la clef.
- Mais plus sérieusement, Lòmion s’approche de toi et te pose une main sur l’épaule je te devais bien cela Artiön. Je sais nos avis divergents sur bien des points, mais je ne peux que te reconnaître ta dévotion envers les nôtres. sa main se serre sur ton bras, et malgré sa comparativement frêle stature, il se fait celui qui te soutient Je t’ai vu faire beaucoup de choix difficiles dernièrement, et je sais qu’il t’en reste encore d’autres à faire. Alors quoi qu’il arrive, si tu as besoin d’aide, sache que tu peux compter sur moi.
L’une des mains de ton épouse passe dans ton dos, et l’autre vient s’accrocher sur ton trapèze. La tête de Kaëlistravaë vient se blottir contre toi, pour t’offrir encore un peu de réconfort face à des mots qu’elle sait te toucher. Tes yeux brillent d’autres lueurs que de celles de l’éther, et répondant à l’étreinte de ta chère et tendre du corps, tu réponds à celle de l’Archimage du regard.
- Merci, heru Ineinior. tu clignes des yeux, évitant de peu les larmes Vous ne le regretterez pas.
Kaëlistravaë et toi saluez le Doyen pour retourner à vos errances. À l’occasion vous vous arrêtez près d’un ou d’une, laissez la discussion se faire, échangez quelques agréables traits d’humour ou de philosophie… parfois refont au passage surface de vieilles histoires, souvent au détriment de ta pauvre compagne, impuissante face à l’évocation de ses temps d’école. Souvent aussi au détriment de ses camarades, car en bon mari sachant les forces autant que les faiblesses de celle qu’il aime, tu n’auras pas été avare – au moment où certains s’y attendaient le moins - de commentaires parfois pour le moins piquants. Mais la soirée était agréable, et les discussions légères, alors plutôt que de s’en vexer, tous choisirent de se laisser à rire des elfes qu’ils étaient pendant leur jeune époque. Toi y compris.
- Je me rappelle encore de quand…
- Oh ! Kaëlistravaë se saisit de ta main, interrompant votre vis-à-vis dans son discoursElnoruì !
- Tu veux aller danser n’est-ce pas ? elle te regarde avec les yeux pleins d’étoile Je suis désolé tu offres une mine appropriée c’est…
- La sérénade qu’ils jouaient dans les rues d’Ardamir, Kaëlistravaë intervient, ses yeux demandant pardon à la place de ses mots quand Artiön et moi nous sommes connus.
- Alors qu’est-ce que vous attendez ? la camarade de ton épouse vous lance toute sourire Dépêchez-vous avant que la musique soit finie !
Vous étiez tous les deux déjà tout à fait adultes lorsque vous vous êtes rencontrés, mais cette musique, ici, et vous aviez tous les deux le siècle et demi à nouveau. Vous étiez tous les deux de jeunes gens à nouveau. Vous vous redécouvriez comme des elfes encore dans la folie des débuts de la vie d’après le Choix se découvrent. Vous réécriviez l’histoire pour feindre de toujours vous être connus, de toujours avoir été ensemble, de toujours n’avoir été qu’un. Dans de grands pas sur la pointe des pieds, vous rejoignez l’espace servant de piste de danse, portés par les traits fulgurants des violons, et juste à temps pour l’entrée du violoncelle, au moment où la musique s’asseyait réellement, vous étiez l’un face à l’autre, vos pas synchrones comme si vous n’aviez été qu’un seule créature. Et le clavecin se lança dans une démonstration de virtuosité, et les flûtes lui livrèrent duel, et les violons se joignirent à la bataille, et vos pas s’en trouvèrent emportés. Danseuse émérite, Kaëlistravaë te guide. Acrobate d’autrefois, tu essaies de lui reprendre l’ascendant. Et d’un passage de pieds dérobé à ton camarade Aegden, tu finis par le lui subtiliser. À ta commande elle tourne, à ta commande elle revient, et quand la fièvre instrumentale retombe, ses bras passent autour de ton cou, tes bras passent autour de sa taille, et sa tempe se pose contre ton cœur.
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Sujet: Re: [MdO 2021] [Solo] Un an de plus Lun 3 Fév 2020 - 2:26
Calimetharus de la 6e ennéade de Bàrkios ~ automne 17e année du XIe Cycle Tard dans la nuit Palais du Trône Blanc
La musique vous trottait encore en tête. De temps en temps comme pour s’en assurer vos lèvres la fredonnaient. Vos pas se refusaient à avancer autrement qu’à son rythme, et tout le long du chemin, encore portés par la liesse de la fête vous aviez dansé. Aran Lin et Rîn Berith voletant à travers la Cité comme un couple de cygnes en hiver, se faisant toujours la cour alors que leurs vies sont déjà liées depuis bien trop longtemps.
Des sourires se dessinant sur votre chemin vous n’aviez que trop rien vu, occupés que vous étiez à vous perdre dans les yeux l’un de l’autre. Des soupirs échappés par les gardes du Palais du Trône Blanc vous n’aviez trop rien perçu, tant votre pudeur s’était émoussée. Des soupirs poussés par les gardes du Palais il n’y en avait eu que trop peu, habitués qu’étaient vos frères et vos sœurs aux flamboyants personnages que vous étiez. Bourreaux de travail au matin ; Transis d’amour au soir. Observateurs à l’œil de rapace le jour ; Aveugle à tout sauf à vos cœurs la nuit. Un couple royal aimant comme les elfes en avaient connu trop peu ces dernières générations. Un couple royal qui dans sa folie avait le mérite de rappeler aux leurs qu’il n’y avait pas que tragique aux sentiments.
- Enfin rentrés ! Kaëlistravaë passe ses bras autour de ton cou et te tire doucement Sacrée trotte !
L’un de ses pieds quitte le sol, et elle t’implore de chuter avec elle, ce à quoi tu obliges. Prenant soin d’inverser vos places, t’écrasant donc le premier entre les coussins de votre canapé, tu te retrouves ta dulcinée entre les bras, le corps fatigué de la journée, mais l’esprit avivé par la bonne humeur… et par la boisson.
- J’espère que Forvenion et Rhëa sont au lit. tu ris, passant les doigts dans la crinière de ta belle Il ne manquerait plus qu’ils nous voient dans cet état.
- Au lit, probablement elle glousse mais pas ici.
- Ah bon ? tu souris, feignant l’innocence Où alors ?
- Forvenion garde Rhëa chez lui ce soir.
- Ah ? tu poses ta main contre la joue de ton aimée Et pourquoi ça ?
- Et bien… elle se blottit contre toi parce que je le lui ai demandé…
Les lèvres de Kaëlistravaë évitent d’en dire plus. Plutôt que cela elles viennent chercher les tiennes pour leur offrir une explication dépassant les simples mots. Elles s’en saisissent avec une sulfureuse violence, endorment leur méfiance pour mieux laisser place à trente-deux couteaux, qui pressant ta lippe y attirent sang et sensations, pour mieux l’abandonner. À la place Kaëlistravaë plonge dans ton cou, s’y creuse un sillon à grands renforts de baisers, avançant maladroitement en direction de ta tempe. Quelques peu gênée dans ses mouvements par sa robe, ton épouse se hisse jusqu’à pouvoir amoureusement mordiller le lobe de ton oreille et y soupirer quelques mots.
- Joyeux anniversaire Elnoruì.
Tu l’étreins à nouveau, expires un râle de contentement en pressant vos corps l’un contre l’autre, mais sa tempe reste contre la tienne, et son visage loin du tien.
- Merci Tigilidënya. tes pouces lui massent la chute de reins J’ai passé une excellente soirée.
Les bras de l’Etoile du Matin s’échappent pour que ses mains puissent agripper les tiennes, et là tu laisses faire. Comme un criminel au moment de son appréhension tu écartes les mains et ouvres les paumes. Comme un criminel au moment de son appréhension ton cœur bat, attendant sous le regard inquisiteur de la justice que la sentence tombe. Et les mains de Kaëlistravaë glissent en direction de tes poignets, ses doigts de fée y tapotent y poussent et y tirent, pour qu’enfin vos paumes gagnent le droit de se rejoindre peau à peau. Tes mains maintenant nues enlacent les siennes dans un simulacre de ballet nuptial, et ainsi liés comme au jour des épousailles, vous échangez un… elle te prive d’un baiser.
- La soirée ne fait que commencer.
Tu te souviens. Tu te souviens de vos premières fois. Tu te souviens chaque fois de vos premières fois. Tu te souviens avoir eu peur. Tu te souviens avoir été timide. Tu te souviens avoir soudainement perdu l’audace qui te définissait à la faveur d’une pudeur qu’elle seule avait réussi à briser. Aujourd’hui la peur n’est plus, mais la crainte est toujours. Aujourd’hui, c’est la crainte que tu éprouves qui lui permet de te faire confiance, et c’est la confiance qu’elle t’offre qui te permet de passer outre la crainte. Tu fermes les yeux, tu souris, tu laisses son visage se creuser une place dans ton cou, tu laisses sa crinière faire bruisser les fourrures de ta parure, et tu te permets d’accueillir ses attentions, prenant garde pour l’instant de réfréner la flamme de ton désir.
Ses doigts demandent à être libérés, et abandonnent tes paumes ouvertes à leur sort. Ses mains glissent le long de tes bras, y traçant mainte fois ses empreintes digitales en lettre frissonnées. Elles remontent une large veine jusqu’à tes épaules, continuent de tracer les contours de ta musculature jusqu’à se trouver prises de passion pour tes pectoraux. Les mains de l’Etoile du Matin se logent entre l’étoffe et ta peau, au chaud contre ta poitrine, et s’y appuient pour mieux vous séparer. Assise sur ta ceinture, ta belle t’appelle, te fait asseoir à ton tour, et plonge ses yeux dans les tiens.
La lueur d’or n’est pas éteinte. La Vision court encore dans vos veines, et l’attente n’en est qu’à la fois plus insupportable et plus délicieuse. Tu brûles d’autant plus d’envie que tu ressens son essence s’agiter. Tu ressens son cœur battant. Tu ressens l’afflux de son sang vers ses capillaires. Tu la sens autant que tu la sais à fleur de peau. Tu es part d’elle avant même d’être en elle. Et tu sais de même la synesthésie dont naît son Art lui faire souffrir d’heureux maux.
- De ton cœur des rubans de tourmaline… elle parle doucement, ses mains venues se rejoindre dans le creux de tes pectoraux ils t’enveloppent lentement… ses mains s’écartent, redessinent le tracé des vaisseaux vitaux qu’elle voit se dessiner comme une encre véritable Tu t’impatientes n’est-ce pas ? ses doigts glissent vers ta face, mais s’arrêtent lorsque ton cou est saisi. Son visage se penche et son minois espiègle sourit. Son nez glisse contre son épaule nue. Son regard t’aguiche d’une expression têtue Dis-moi pourquoi.
Tes mains remontent méthodiquement dans son dos, y cherchent des accroches, tes griffes s’agrippent aux premières aspérités trouvées, s’y logent et tirent. Des nœuds se défont. Ta bien-aimée ondule, et avec ton aide comme un papillon naissant son torse se libère de son exuvie.
Ses bras se rassemblent devant elle. Elle te regarde, fausse innocente, ses petits seins pressés ensemble en de tentateurs reliefs jumeaux.
- Difficile de résister à si gracile sculpture. ta main se perd entre ses seins, détoure ses mamelons, puis fait chemin jusqu’à un nombril fripon Il n’est point d’homme de goût qui n’en voie pas les charmes.
En un geste brusque elle plonge sous les fourrures, les écartes de toi pour qu’à ton tour tu mues. Et même si ton cocon n’était pas une prison, tu n’es pas moins content d’en être libéré. Et elle pose une bise contre tes lèvres, chafouine comme toujours. Elle touche ton nez du doigt, malicieuse en amour. Ses mains te mesurent la taille, s’écartent en remontant, forcées de s’accommoder de pectoraux puissants. Tu contractes l’un puis l’autre, et elle s’en amuse, et tu l’étreins à nouveau tes mains plus aventureuses. Tu creuses jusqu’à son fessier, et en presse les pêches, pour obtenir d’elle un soupir faussement contrarié et quelques mots revêches.
- Et bien vois-tu mon cher je ne les comprends pas. elle redessine ta poitrine pour fuir vers tes bras, et s’amuser du fait que ses doigts soient loin de faire le tour de ceux-là Mon cœur ne saurait aller à une œuvre manquant de volupté.
- Quelle chance tu as alors d’être venue vers moi. tu te saisis de ses cuisses, et te lèves d’un bond Car vois-tu, je ne suis que cela.
Elle rit d’un rire pur qui émerveille ton être, et chaque seconde elle s’offre un peu plus, chaque seconde elle endort ta méfiance. Elle est impatiente, mais elle prend son temps. Elle joue car elle te sait aimer les jeux. Elle joue car elle te sait en avoir besoin pour accepter. Accepter d’être à nu plutôt que seulement nu. Accepter que ton corps lorsqu’il ne serait que peau au vent, pour autant qu’il soit puissant, devienne au lieu de force dans sa nudité symbole de vulnérabilité.
- Penses-tu l'être autant que je suis gracile ?
Pied en pointe elle cherche le sol. Tes bras l’autorisent à le trouver. Sans plus ni toi pour la porter ni attaches pour la soutenir, sa robe s’écrase sur votre parterre, et elle s’en extirpe bien volontiers. Toi tu t’agenouilles pour tendre la main, tandis qu’elle tend la cheville. À la Reine tu retires dignement ses souliers, pour la contempler nue comme elle est née. Léger sablier au galbe inégal. Menue poitrine arrondie des jours de lait. Taille marquée comme l’est celle des abeilles. Bassin maternel à la courbe douce. Jambes interminables de raffinée marcheuse. Elle est ta perfection au féminin, celle que tu n’aurais pas été capable d’imaginer si tu ne l’avais pas vue. Celle que tu ne méritais pas, mais que tu as obtenue.
- Je crains soudainement d’avoir été astreint à une tâche que je ne saurais porter à bien.
- Mais voyons mon ami ! elle se retient de succomber au fou-rire Point de modestie mal placée! ses doigts s’affairent à ta ceinture Laissez-moi donc en décider.
La boucle débouclée, le tissu est chassé. Au tour de la Reine de se retrouver à tes pieds, pour déchausser celui qu’il lui serait donné d’apprécier. Et quand tu es libre elle œille avant de se lever. Elle contemple d’en dessous pour mieux apprécier la distance jusqu’au sommet. Et elle se lève finalement, lentement comme voulant en profiter, et tu l’attends, et tu l’accueilles, et vous vous enlacez. Son visage trouve ta poitrine, sa poitrine trouve ton ventre, ses mains trouvent ta croupe et son ventre trouve ta virilité.
- Dois-je comprendre en cette étreinte un gage de votre satisfaction ?
- Plus espérer serait bien fou ! elle redessine de ses paumes le contour de ton fessier, et faisant un pas de plus elle se presse de plus belle contre toi J’ai connu nombre d’étalons moins bien loti que vous !
L’hilarité finit par prendre le meilleur sur vous, et tous les deux ensemble vous y succombez. Toujours lovés dans votre embrassade vous tombez une fois de plus. Les couinements agacés du sofa vous n’y portez pas grand attention, trop occupés que vous êtes à vous y rouler dans un simulacre de lutte. Et puis soudainement vous vous arrêtez. Vos yeux se perdent les uns dans ceux de l’autre. La jambe de Kaëlistravaë se love autour de la tienne. Et la crainte revient.
- Attends… Elnoruì…elle se sépare délicatement de toi C’est ton anniversaire. elle pose une bise sur tes lèvres J’ai envie de rendre ça spécial.
- J’ai déjà tout ce que je veux juste là Tigilidënya.
- Fais-moi confiance. sa main échappe finalement à la tienne, terminant de rompre le contact D’accord ?
Une éternité. C’est une véritable éternité à tes yeux qui sépare le moment où elle t’aura quitté de celui qui l’aura vu reparaître, trois flacons à la main. Des huiles. Des huiles aux doux parfums dont elle choisit l’un pour couvrir sa dextre, et l’autre sa senestre. Des huiles qu’elle partageât avec toi en posant ses paumes contre les tiennes, et dont elle t’invita à l’enduire au moment où ses seins se pressèrent contre ton torse, et que ses paumes glissèrent contre tes épaules. Parcelle de peau par parcelle de peau, avec une religiosité sans borne, vous appreniez à nouveau les corps l’un de l’autre. La moindre fossette sur son ventre. Le moindre sillon sur ton dos. Et de plus en plus vos magies se mêlaient, s’entremêlaient, tourbillonnaient conjointement, alors que vos focaliseurs étaient loin. L’un-l’autre vos catalyseurs respectifs, vous jouiez un jeu dangereux mais passionnel. Vous vous autorisiez la plus grande des vulnérabilités. Vous vous soumettiez aux flux déplacés par l’autre. À son moindre regard. À son moindre désir. À sa moindre envie. Et ses spinelles étaient prises de lueurs d’argent, et tes améthystes étaient d’entiers cercles d’or, et le moment venait de vous abandonner. Le moment venait de ne plus penser. Le moment venait d’arrêter de craindre.
- Assieds-toi.
Une dernière huile, à l’odeur plus musquée. Une huile plus épaisse, dont elle et toi aviez l’habitude. Un rituel nécessaire que vous aviez choisi de faire votre plaisir. Ton cœur s’affole, ton souffle s’alourdit, un frisson préemptif te traverse le corps et le second t’électrise tout bonnement. Les mains de ton aimée courent le long de ta virilité, et y attirent le sang. Pouce après pouce, elle l’observe grandir comme on observe une bête que l’on attend de dévorer. Comme un fruit d’été elle attend de la voir mûrir, se délectant cruellement de tes gémissements. Jusqu’à ce que le soleil n’arrive à son zénith, que l’animal n’arrive à maturité, que le fruit soit rouge comme le sang qui y tempête. Là elle pose une bise sur le toit de l’immense colonne de chair, et elle te rejoint sur ton assise. Elle pose un genou de part et d’autre des tiens et amène ses mains à ton cou. Ses yeux se ferment, son front se pose contre le tien. Elle inspire. Elle souffle.
- Je suis prête.
Tu n’y arrives pas. Tu n’y arrivais jamais. La crainte était toujours là. Chaque fois. Aujourd’hui peut-être plus qu’hier, et hier peut-être plus que demain, mais l’espoir qu’elle vienne un jour à disparaître n’était depuis longtemps plus. Car tu ne crains pas qui tu es mais ce que tu es.
- Je t’aime melmënya.
Et elle se confie à toi. Elle laisse tes bras la porter. Elle te laisse la guider le long de ton vît alors que doucement tu entres en elle. Sa mâchoire se serre lorsque tu la perces. Elle laisse réchapper un gémissement sonore quand ton toit la creuse. Tu es foudroyé d’un éclair glacial quand ses griffes t’agrippent. Tes nasaux soufflent ton excitation pour ne pas qu’elle succombe à la douleur. Tu continues de creuser jusqu’à ton tiers. Elle souffles lorsque tu trouves son fond. Et elle sourit. Tu souris. Vous roulez ensemble. Elle est sous toi. Et tu es à nouveau protecteur. Elle a vaincu ta crainte.
Tes lèvres fredonnent à nouveau la musique. Maintenant la danse peut reprendre.
Nombre de messages : 1629 Âge : 27 Date d'inscription : 23/01/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 719 ans Taille : 2m54 Niveau Magique : Maître.
Sujet: Re: [MdO 2021] [Solo] Un an de plus Sam 15 Fév 2020 - 0:09
Lentement tes abdominaux se détendent. Timidement ton toit quitte la voûte céleste. Tu te retires avec la même mesure que celle qui a autorisé ton entrée. La grippe de Kaëlistravaë ne fait pourtant jamais que plus écrasante. Le visage de ton épouse vient chercher le creux de ton cou, son corps se révolte contre la brûlure que lui inflige ton membre dans sa fuite. Et elle souffle. La buée échappée d’entre ses lèvres se mêle à la fine pellicule de sueur qui sur ta peau déjà menace de naître. Et tu inspires. Ses ongles abandonnent tes épaules pour mieux se loger autour de ta nuque. Ses mains s’y croisent, remontent jusqu’à l’arrière de ton crâne pour vigoureusement s’en saisir. Elle te tire à elle, mais tu ne bouges pas. Elle se tire à toi alors, mêlant ses lèvres aux tiennes car ton vît s’en est allé, geignant un nouvel appel impudique.
Une ondulation lascive anime ton dos. Ta musculeuse croupe en marque la fin. Ton membre mâle se réjouit à l’avance de ce que tu le rendes au monde de délice dont il fut si cruellement arraché. Tu plonges à nouveau en elle. Ses canines s’accrochent à tes lèvres. Ses lèvres se répandent en bonheurs de se trouver ainsi écartelées. Tu aurais voulu que votre baiser redouble de fougue, mais Kaëlistravaë t’échappe, te griffe la lippe de ses dents, son corps se cabre, ses mains font de la pulpe de ton crâne, et sa gorge siffle l’air qu’elle engouffre. Il n’y a plus d’autre appui sur lequel se reposer que vos bras, les tiens dans son dos, les siens autour de ta nuque, et vos bras sont bien peu de choses devant cette union. Il n’y a plus rien en réalité. Plus rien d’autre qui vous unit à l’instant que ce qu’elle accepte de toi.
Tu creuses à nouveau ta place, repousses prudemment ses murs, pour constater aujourd’hui encore que cette prudence n’est que tienne. Quand la peur de briser l’être délicat qu’est ton épouse te fait quelque peu farouche, les sourires de l’Etoile du Matin sont ceux de la confiance absolue. Kaëlistravaë se laisse pleinement aller à toi, sans aucunement veiller à elle-même. Si l’agitation qui anime ses nerfs force son échine à se courber et ses doigts à se faire serres, son esprit n’en est pas moins libre de la moindre anxiété, libre du moindre doute, libre de la moindre peur, car elle est avec toi.
- Vas-y Elnoruì. elle murmure entre deux souffles J’attends.
Tes yeux se ferment, ta bouche se tord en un fin sourire, ton fessier se contracte et ta course s’accélère. De si peu, et pourtant il y a là à tes yeux tout un monde. Ton tiers continue son chemin jusqu’à presque ta moitié. Ta presque moitié épouse son tout, et elle s’attire à nouveau à toi. C’est à ton tour de lui refuser un baiser, pour mieux lui voler le contact de sa peau. Tes lèvres trouvent son cou plutôt que sa bouche. Tes bras abandonnent peu à peu leur travail. Tu te laisses de plus en plus peser contre elle, jusqu’à faire de ton corps un passionnel étau.
- Tigilidënya…tu souffles à son oreille Rien ne sert d’attendre… du bout du nez tu la caresses de l’oreille jusqu’au sien …plus que tu ne peux encaisser.
Un souffle guttural échappe à tes nasaux. Le début d’une nouvelle retraite. Le rire cristallin de ton épouse. Elle savoure sa victoire. Car t’entendre prononcer ces mots, c’est pour elle signe qu’elle t’a amené exactement là où elle le voulait.
- Si peu d’estime…
Elle susurre d’une voix sulfureuse, te caresse la joue au passage, affole tes sens et enflamme tes mots.
- Non… les doigts d’une de tes mains s’en vont se perdre à travers sa crinière Tu as tout mon respect melmënya.
Tes constellations trouvent leur reflet dans ses spinelles. Vous vous jaugez un instant sans mots. Vous vous provoquez mutuellement, échangeant des regards débordants d’une confiance qui n’était pas en vous-mêmes, mais en l’autre.
- Ah bon elle répond l’air de rien Pourquoi ?
Ta fuite trouve sa fin, sans pour autant que tu sois sorti d’elle. Tu t’immobilises en cet entre-deux, la menaçant de toutes les luxures.
- Tu oses essayer… tu lui poses une bise sur le coin des lèvres …ce que personne ne peut réussir.
Son rire carillonne encore une fois à ton oreille, et ce sont ses deux mains cette fois qui viennent te caresser d’abord les joues, puis les oreilles jusqu’au bout de leurs pointes.
- Personne… son rire s’éteint en une presque menace Prouve-le.
Non personne. Personne en ce monde ne pouvait se targuer d’être à ta mesure, pas même elle. Pas même celle que tu as avais choisi, celle qui t’avait choisi, pas même celle qui partageait ta vie. Mais qu’importe ? Peut-on dire d’une parure qu’elle est la plus magnifique au monde sans être prêt à s’étrangler pour la passer à son cou ? Peut-on dire d’une parure qu’elle est la plus magnifique chose au monde si l’on n’est pas prêt à se donner mort heureuse pour la porter ?
Ton dos entame une ondulation, ton bassin se lance dans un mouvement qui cette fois ne s’arrêtera pas. Pas avant que l’un de vous deux ne cède, et elle céderait avant toi, qu’elle le veuille ou non. Pourtant la pression de ton torse contre le sien, l’épaisse masse sonore qu’était ton souffle rauque à son oreille, l’épaisse masse de chair qu’était ta verge en son sein, Kaëlistravaë semblait sans mal s’en accommoder. Jalouse qu’elle était de son endurance, l’Etoile du Matin t’enserrait de plus belle chaque fois que tu glissais en direction de sa voûte, l’Etoile du Matin explosait en des gémissements comme les bras de feu de l’Astre du jour, emportant avec eux des bouffées entières de ce que tu étais capable de lui infliger de tension. Comme toujours, elle t’avait amené à elle pour mieux te résister, et tu n’en devenais que plus vorace chaque seconde qu’elle tenait.
Tes va-et-vient sont toujours lents, mais ils sont tout ce que tu peux te permettre. Les doigts de ton épouse cherchent à se saisir de ton dos, mais lorsque ses griffes cherchent à s’y planter elles y dérapent, chassées par la pellicule d’eau et de sel te faisant la peau aussi luisante que la sienne. Les bras de Kaëlistravaë s’échouent lamentablement sur les coussins, et enfin elle se résigne. Ta peau partage le frisson qui prend soudain la sienne. Ton torse se soulève, repoussé par le sien, alors que son dos se plie en d’une torsion surnaturelle. Elle sourit, vaincue, la gorge rougie par un cri étouffé. Elle gît face à toi, alors que tu entames de retirer une virilité victorieuse.
- Non. ses mains vont chercher les tiennes, et ses doigts s’enlacent autour des tiens Finis.
Qu’elle se voit forcée de t’accorder la victoire, alors elle te fera Pyrrhus. Encore. Encore. Il lui reste ses dernières forces pour t’accueillir encore. Il lui reste ses dernières forces pour prendre le peu qui te reste. Il lui reste ses dernières forces pour te forcer à te donner en elle, à te tordre à ton tour, à jouir à ton tour. Il lui reste ses dernières forces pour s’assurer que vous ne perdiez pas ce qui demain pourrait être une nouvelle bénédiction d’I Ëmel. Il te reste tes dernières forces pour la remercier de t’avoir offert les siennes.
Tu poses une langoureuse bise dans son cou, et tu laisses tes yeux se fermer. Tu échoues sur ton flanc pour la libérer. Elle refuse d’être autre part que blottie contre toi. Ses yeux se ferment à son tour.